Zone de conservation de Ngorongoro
Facteurs affectant le bien en 2009*
- Activités illégales
- Espèces envahissantes / exotiques d’eau douce
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Modification du régime des sols
- Production de semences
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Accroissement de la population pastorale résidente ;
b) Immigration ; braconnage ;
c) Prolifération d’espèces envahissantes ;
d) Pression touristique ;
e) Empiétement et cultures.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2009
Montant total approuvé : 260 386 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2009**
Avril 1986 : mission UICN ; avril-mai 2007 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial UNESCO/UICN ; novembre-décembre 2008 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial UNESCO/UICN.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2009
À sa 30e session (Vilnius, 2006), le Comité du patrimoine mondial a fait part de son inquiétude au sujet de plusieurs questions à l'intérieur du bien, en particulier : a) la question des communautés locales dans le périmètre du bien et des impacts des terres cultivées qui y sont associés, b) les problèmes d'aménagement routier et de congestion du trafic, c) les projets de construction de lodges, en particulier au bord du cratère, d) les espèces envahissantes, e) les projets d’infrastructures dans la zone de conservation, et f) l'absence de stratégies de développement touristique et de mission conjointe de suivi demandée sur le site. En 2007, une mission conjointe a visité le bien et a formulé un certain nombre de recommandations pour traiter ces questions. À sa 31e session (Christchurch, 2007), le Comité du patrimoine mondial a demandé à l'État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission et a demandé qu'une autre mission soit effectuée sur le bien en 2008 pour mesurer les progrès réalisés dans leur mise en œuvre.
Le 4 février 2009, un rapport sur l'état de conservation du bien a été soumis par l'État partie. Le rapport donne quelques informations sur la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2007.
Comme cela avait été demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session (Christchurch, 2007), une mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN a visité le bien du 1er au 6 décembre 2008. Les conclusions et les recommandations détaillées de la mission figurent dans son rapport qui est consultable pour référence sur le site Web du Centre du patrimoine mondial : https://whc.unesco.org/fr/sessions/33COM. La mission a fait le point sur l'avancement de la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi de 2007 :
a) Poursuivre et achever d’ici juin 2008 le processus de déplacement volontaire des populations d’immigrants
En septembre 2008, d’après les indications de l'autorité responsable du site protégé, la Ngorongoro Crater Conservation Authority (NCAA), 150 ménages d’immigrants, soit 538 individus (sur une population totale de 2 000 immigrants recensée en 2006) ont été déplacés selon un processus volontaire, et certains ont quitté leur ancien village sur leur propre initiative. Le processus a été entravé par le manque de volonté des populations ciblées et la NCAA affirme qu'il faut davantage d'activités de sensibilisation. Elle espère accomplir des « progrès substantiels » d'ici 2011. Lors d'une réunion avec l'équipe de la mission, les représentants masaï ont indiqué que le déplacement n'était que partiellement volontaire et ont demandé un processus plus transparent. L'équipe de la mission recommande que la coopération avec les communautés locales et les autres acteurs soit renforcée, que le processus de déplacement volontaire s’accélère et qu'une date soit convenue pour le conclure. Il faudrait aussi que le processus de déplacement volontaire et le calendrier des activités de déplacement soient décidés et communiqués par le biais d'une consultation du public.
b) Effectuer et achever d’ici juin 2008 un recensement et une étude de la capacité de charge basés sur les besoins de la population masaï et une évaluation des impacts écologiques des populations
D'après un recensement de la population humaine réalisé en 2007, la population résidente est estimée à 64 000 individus, soit 4 000 de plus comparé au recensement de 2002. Aucune nouvelle étude de la capacité de charge n'a été menée, comme l’avait demandé la mission de 2007. Lors d’une précédente étude de la capacité de charge, celle-ci avait été estimée à 25 000 individus, sur la base d'une capacité de pâturage estimée à 254 000 unités de grands herbivores (bétail et faune sauvage). Cependant, il est clair que ce chiffre est contesté par la communauté masaï dont certains membres contestent même le concept de capacité de charge. Bien que les chiffres exacts puissent être sujets à discussion, de l'avis de l'équipe de la mission, il est clair que la capacité de charge de grandes parties du bien est déjà dépassée. De nombreuses aires visitées par l'équipe de la mission sont en surpâturage, en particulier autour des villages et des points d'eau. En outre, de plus en plus de terres du bien sont utilisées à des fins agricoles. Alors que l'agriculture avait été interdite au moment de l'inscription du bien, en 1992, le Gouvernement a décidé de lever temporairement cet interdit en tenant compte des problèmes de sécurité alimentaire. Depuis lors, la superficie des terres agricoles a augmenté rapidement. La mission a observé que les techniques agricoles utilisées étaient très rudimentaires et entraînaient l’érosion du sol et une rapide dégradation des terres cultivées, créant ainsi un besoin d’extension continue des surfaces cultivées. Le plan de gestion général considère encore la culture des terres comme une activité illégale à l'intérieur du bien, mais, malgré son importance croissante, il ne prévoit aucune intervention visant à la freiner ou à la contrôler. L'équipe de la mission est extrêmement préoccupée par l'insuffisance des progrès réalisés dans ce domaine et croit que le nombre croissant d'individus résidant à l'intérieur du bien et leur impact sur les ressources naturelles du fait de l'agriculture et du surpâturage est la menace la plus importante pour la valeur universelle exceptionnelle et l'intégrité du bien.
c) Mettre en œuvre les recommandations de l’Étude d’impact environnemental sur la congestion du trafic dans le cratère
Jusqu'à présent, la NCAA s'était focalisée sur la recommandation 8 de l'EIE, à savoir le développement d'alternatives pour l'utilisation du cratère : des sentiers de nature ont été aménagés dans plusieurs parties du bien, un centre de visiteurs et plusieurs routes sont en construction pour faciliter l'accès aux autres attractions touristiques. Cependant, aucune des autres recommandations n'a encore été mise en œuvre. Selon la NCAA, il fallait commencer par mettre en place les autres options afin de rendre les restrictions associées à la visite du cratère plus acceptables pour les voyagistes. Entre-temps, le nombre de visiteurs a continué d'augmenter avec 508 734 visiteurs pour la saison 2007/ 2008 contre 380 235 pour la saison 2006/2007. La mission est donc extrêmement préoccupée du peu de progrès dans ce domaine.
d) Fermer et réhabiliter tous les puits d’extraction de gravier existants à l’intérieur du bien
Certains puits d'extraction de gravier ont été fermés, comme celui qui est dans le cratère. La NCAA a expliqué à l'équipe de la mission que l'apport de gravier provenant de l'extérieur du bien accélérerait les problèmes d'introduction d'espèces envahissantes qui sont fréquents dans les terres agricoles autour du bien. Certes l'équipe de la mission comprend ce souci et croit qu'il est acceptable de garder quelques puits d’extraction de gravier en activité à l’intérieur du bien à condition de les confiner dans des zones ayant un impact minimal sur les valeurs naturelles du bien. La mission note que le puits situé au bord du cratère, près du Sopa lodge, qui est actuellement en service pour la réhabilitation de la route d'Empakai, porte atteinte aux valeurs panoramiques et à l'intégrité du bien et devrait être fermé immédiatement.
e) Bloquer toute nouvelle construction de lodge dans le périmètre du bien, en particulier au bord du cratère
Suite aux recommandations de la mission de 2007, le projet de construction d'un nouveau lodge (le Kempinski) au bord du cratère n'a pas été approuvé et la NCAA continue d'observer un moratoire concernant un nouveau projet de ce type sur le pourtour. Cependant, contrairement à la décision 31 COM 7B.2, l'État partie n'a pas gelé tous les nouveaux projets de construction de cet ordre et plusieurs lodges et campings sont planifiés dans d'autres parties du bien (5 à 9 selon les sources d'information). Le processus de répartition d’un certain nombre de nouveaux emplacements de lodges/campings est en cours. La NCAA a affirmé que ces aménagements proposés vont être soumis à une EIE. Il a été indiqué que certaines propositions avaient déjà été abandonnées, suite à une EIE négative. Les représentants des communautés masaï ont exprimé des réserves à propos des lodges en construction parce qu’ils craignent que ces aménagements limitent leur accès à l'eau dans certaines zones et qu’ils n’en profitent pas directement. Ils ont également déploré de n’avoir été consultés que très tardivement dans le processus.
f) Développer en amont une stratégie du tourisme pour guider les futures activités liées au tourisme dans la zone de conservation
La mission a reçu un exemplaire du plan stratégique du tourisme élaboré par la NCAA en 2006. Cependant, ce plan stratégique porte avant tout sur les voies et moyens de promouvoir le produit du tourisme que rapporte le bien et d'augmenter le nombre de visiteurs sur place. La mission considère que ce n’est pas le bon objectif car il est clair que le problème de gestion essentiel est de savoir comment gérer le nombre croissant de visiteurs à l'intérieur du bien sans porter atteinte à ses valeurs plutôt que d’augmenter encore le taux de fréquentation. Alors que le plan de gestion tient compte du problème de pression des visiteurs et reconnaît la nécessité d'optimiser le revenu dans les limites d'une utilisation acceptable (LAU), il ne prévoit aucune activité concrète autre que la diversification du produit de tourisme envisagé pour traiter ce problème.
g) Faire des lodges existants des modèles de meilleures pratiques pour ce qui est de la protection de l’environnement
Jusqu’à présent, seuls deux lodges ont fait un audit environnemental. La NCAA a informé la mission que des mesures étaient prises pour achever dès que possible ce processus avec les autres lodges.
h) Poursuivre les programmes de contrôle des espèces envahissantes, en particulier, pour éradiquer l’Azolla filicoloides
La NCAA continue d’appliquer les programmes de surveillance des espèces envahissantes au moyen du brûlis contrôlé et d’autres mesures. L’Azolla reste le principal danger car cette plante a infesté les systèmes d’eau douce dans le cratère. Pour le moment, l’éradication manuelle demeure la seule méthode de lutte contre ce fléau. Un atelier sur le traitement des espèces envahissantes a été organisé en 2008 pour faire prendre conscience des menaces qu’elles représentent.
i) Achever aussi vite que possible le programme de déplacement du personnel de la NCAA et des lodges, ainsi que les autres infrastructures majeures à l’extérieur du bien
Il y a eu très peu de progrès dans la mise en œuvre de cette recommandation. Au cours de la mission de 2007, la NCAA avait annoncé que tout le processus de déplacement des 360 familles d’employés de la NCAA serait achevé avant juin 2008. Jusqu'à maintenant, seuls quatre appartements sont en cours de finition, qui peuvent loger 24 familles et quatre autres appartements sont construits en 2009. La NCAA déclare maintenant que le processus pourrait s'achever d'ici 2012 à condition d’obtenir les crédits nécessaires. Il n'y a eu aucune avancée dans le déplacement du personnel des lodges. De plus, l'équipe de la mission a constaté l’implantation d'un nouvel ensemble de bureaux de la NCAA au bord du cratère, en totale contradiction avec la recommandation susmentionnée. Aucune EIE n'a été soumise au Centre du patrimoine mondial ou mise à la disposition de l'équipe de la mission. La mission a été informée de la forte résistance au déplacement du personnel et de l'infrastructure, non seulement de la part des gens directement concernés, mais aussi des décideurs locaux, car cette opération est perçue comme une première étape vers le déplacement des communautés qui vivent à l'intérieur du bien.
j) Explorer des alternatives en vue de limiter ou supprimer le pâturage du bétail dans le cratère
La NCAA a informé la mission que même si le pâturage des bovins n'est plus autorisé dans le cratère, le lèchement l’est encore pour un nombre limité de familles. La NCAA a pris des mesures visant à procurer d'autres ressources en sel aux Masaï et a aussi installé des barrages artificiels dans deux villages pour assurer l'approvisionnement en eau pendant la saison sèche. Tout en précisant que le nombre de personnes et d'animaux qui vont au cratère a diminué, la pratique a encore cours car elle est fermement ancrée sur le plan culturel.
k) Explorer et mettre en œuvre un ensemble de mécanismes financiers novateurs
La capacité de la NCAA à créer et maintenir son propre revenu lui donne une occasion unique de répondre efficacement aux multiples problèmes de gestion auxquels elle est confrontée. Le revenu de la NCAA a connu une progression spectaculaire au cours de ces dernières années car le nombre de visiteurs s’est accru et le prix d'entrée et le tarif des autres services à l'intérieur du bien ont été augmentés à plusieurs reprises. Pour 2007/2008, d’après les informations recueillies, le revenu total de la NCAA s’est élevé à plus de 35 milliards de shillings tanzaniens (soit 26 Millions dollars EU), le double par rapport à 2005/2006.
Face à cette progression du revenu, la NCAA a développé une politique d'investissement en 2006. Toutefois, plusieurs acteurs, y compris des chefs de la communauté masaï, ont déploré un manque de transparence dans la gestion financière. L'équipe de la mission a demandé à obtenir de plus amples renseignements sur le mode de répartition des revenus de la NCAA mais, à ce jour, cette information ne lui a pas été communiquée. Selon l'équipe de la mission, la NCAA, en tant qu'organisme public, devrait rendre ses comptes publics de sorte que les nombreux acteurs concernés voient l’usage qu’elle fait des ressources obtenues pour la gestion du bien.
En outre, la mission recommande à la NCAA, aux populations résidentes et à l'État partie d’instaurer des mécanismes de partage des bénéfices qui encouragent un sens de la propriété et de la responsabilité pour la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles du bien.
l) Organiser un forum technique de haut niveau entre la NCAA, le TANAPA et le Département de la faune sauvage pour assurer une meilleure gestion de l’écosystème du Ngorongoro-Serengeti
Suite à cette recommandation, un « Forum sur l'écosystème du Serengeti » (FES) s’est tenu en présence des autorités du Parc national du Serengeti (administré par le TANAPA), de la NCAA et des réserves de gibier voisines (dirigées par la Division de la Faune sauvage) et autres acteurs tels que la Frankfurt Zoological Society. Le protocole d'accord a été signé en août 2008. Toutefois, aucune réunion régulière n’a eu lieu depuis. L'équipe de la mission se félicite de la création du Forum et recommande de développer par cet intermédiaire une vision globale de la gestion pour l'écosystème, en tenant compte de la gestion des valeurs de patrimoine mondial des deux biens.
L'équipe de la mission s’inquiète également de la tension croissante entre la NCAA et les communautés masaï résidentes. Les chefs de la communauté ont rencontré la mission et ont indiqué qu’ils considéraient que les mécanismes et les processus prévus dans le plan de gestion général, s’agissant de la participation des communautés résidentes à la gestion du bien, n’étaient pas des objectifs activement poursuivis par les responsables de la NCAA. La mission recommande que la NCAA accorde la priorité à l'initiation d'un dialogue avec les communautés résidentes pour assurer leur participation active aux processus décisionnels et à la gouvernance du bien. Il est également noté qu'un dossier de réinscription du bien a été soumis pour l’examen des critères culturels, mais malheureusement les chefs de la communauté masaï ont informé l'équipe de la mission qu’ils n’avaient pas été tenus au courant de cela. Le dossier de réinscription devrait, en principe, être examiné par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session.
L'équipe de la mission a confirmé l'évaluation de la mission de 2007 comme quoi la valeur universelle exceptionnelle du bien a, certes, été maintenue, mais elle est sous une pression croissante et la NCAA est confrontée à de nombreuses et importantes difficultés de gestion pour maintenir l'intégrité du bien.
Malgré quelques avancées, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN s’inquiètent de voir que nombre de recommandations de la mission de 2007 ne sont encore pas pleinement mises en œuvre et, dans certains cas, les décisions prises vont à l'encontre des recommandations.
Pour le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, l'enjeu le plus important en matière de conservation pour le bien est de réaliser les deux principaux objectifs de gestion, comme l’indique le PGG de 2006 : « maintenir un système d'utilisation des terres multiple et dynamique, qui perpétue l'équilibre historique entre les êtres humains et la nature » et en même temps « conserver la biodiversité et l'intégrité écologique de l'écosystème du Serengeti et des hautes terres du Ngorongoro ». Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN considèrent que la pression humaine sur l'écosystème, du fait de l'accroissement de la population résidente qui entraîne le surpâturage, et l'utilisation croissante des terres à des fins agricoles ainsi que la pression touristique accrue affectent déjà l'intégrité du bien et menacent sa valeur universelle exceptionnelle. Une action urgente est donc nécessaire pour régler ces deux problèmes.
Pour traiter le problème de la pression touristique, il est important que les huit recommandations de l'EIE sur la congestion du trafic dans le cratère soient appliquées d'urgence. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN pensent que la pression des visiteurs dans le cratère ne peut être maîtrisée qu’en imposant une limite au nombre maximum de véhicules autorisés chaque jour dans le cratère (chiffre de 100 véhicules proposé dans l'EIE). Il faudrait également instaurer un système de réserve transparent. Les mesures devraient s'inscrire dans le cadre d'une stratégie de tourisme globale pour le bien afin de guider le développement futur de l'industrie touristique, en accordant la priorité à la qualité de l'expérience touristique et non à la quantité de visiteurs et d'équipements touristiques. La mission recommande d’établir cette stratégie pour l'ensemble de l'écosystème du Serengeti conjointement avec les Parcs nationaux de Tanzanie dans le cadre du protocole d'accord signé récemment.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN recommandent d’aborder les tensions et le conflit qui entourent la gestion et l'exploitation des ressources à l'intérieur du bien en renforçant l’engagement des parties prenantes. Le problème de la pression démographique doit être envisagé en se basant sur la capacité de charge écologique du système et en tenant compte des besoins des communautés masaï. Ils réitèrent la recommandation de la mission de 2007 préconisant une étude scientifique exhaustive de la capacité de charge du bien et des impacts des populations résidentes. À partir des résultats de cette étude, il conviendra d’instaurer un dialogue entre la NCAA, les chefs de la communauté masaï et les autres parties prenantes pour développer une stratégie commune face à ce problème, y compris l'utilisation croissante des terres à l'intérieur du bien à des fins agricoles. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment que si cette question n'est pas abordée d'urgence et si les signes de dégradation actuels ne sont pas stoppés, la valeur universelle exceptionnelle du bien sera mise en danger.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2009
33 COM 7B.9
Zone de conservation de Ngorongoro (République Unie de Tanzanie) (N 39)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B. 2, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Note avec inquiétude qu'en dépit des progrès accomplis dans certains domaines, nombre de recommandations de la mission de 2007 ne sont encore pas pleinement appliquées et, dans certains cas, les décisions ont été prises à l'encontre des recommandations ;
4. Se déclare aussi préoccupé que la pression humaine sur l'écosystème, due à l'accroissement de la population résidente, entraîne le surpâturage et l'intensification de l'utilisation des terres pour l'agriculture, et l'augmentation de la pression du tourisme affecte déjà l'intégrité du bien et menace sa valeur universelle exceptionnelle ;
5. Prie instamment l'État partie de mettre en oeuvre toutes les recommandations de la mission de suivi réactif de 2007, en particulier :
a) Mettre en oeuvre toutes les recommandations de l'Étude d'impact environnemental au sujet de la congestion de véhicules dans le cratère, en particulier en imposant clairement une limite maximum de 100 véhicules par jour dans le cratère,
b) Développer une stratégie de tourisme globale pour le bien afin d'en guider l'utilisation par le public, accorder la priorité à la qualité de l'expérience touristique et non à la quantité de visiteurs et d'équipements touristiques,
c) Effectuer aussi vite que possible un recensement et une étude scientifique de la capacité de charge à l'intérieur de la zone de conservation, basés sur les besoins de la population masaï et sur une évaluation de l'impact écologique des populations humaines sur l'écologie du bien ;
6. Prie aussi instamment l'État partie d'engager un dialogue entre la Ngorongoro Crater Conservation Authority (NCAA), les chefs de la communauté masaï ainsi que les autres parties prenantes, basé sur les résultats de l'étude scientifique, afin d'établir une stratégie commune pour traiter le problème de l'impact de la population humaine sur l'écologie du bien, y compris le problème de l'utilisation croissante des terres pour l'agriculture à l'intérieur du bien ;
7. Demande à l'État partie d'assurer la participation active des communautés résidentes aux processus décisionnels et de mettre en place des mécanismes de partage des bénéfices pour encourager le sens de la propriété et de la responsabilité pour la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles du bien ;
8. Demande également à l'État partie, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d'élaborer une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
9. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur l'avancement dans la mise en oeuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.
Projet de décision: 33 COM 7B.9
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B. 2, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Note avec inquiétude qu’en dépit des progrès accomplis dans certains domaines, nombre de recommandations de la mission de 2007 ne sont encore pas pleinement appliquées et, dans certains cas, les décisions ont été prises à l’encontre des recommandations ;
4. Se déclare aussi préoccupé que la pression humaine sur l’écosystème, due à l’accroissement de la population résidente, entraîne le surpâturage et l’intensification de l’utilisation des terres pour l’agriculture et l’augmentation de la pression du tourisme, affecte déjà l’intégrité du bien et menace sa valeur universelle exceptionnelle ;
5. Prie instamment l’État partie de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de suivi réactif de 2007, en particulier :
a) Mettre en œuvre toutes les recommandations de l’Étude d’impact environnemental au sujet de la congestion de véhicules dans le cratère, en particulier en imposant clairement une limite maximum de 100 véhicules par jour dans le cratère,
b) Développer une stratégie de tourisme globale pour le bien afin d’en guider l'utilisation par le public, accorder la priorité à la qualité de l'expérience touristique et non à la quantité de visiteurs et d'équipements touristiques,
c) Effectuer aussi vite que possible un recensement et une étude scientifique de la capacité de charge à l'intérieur de la zone de conservation basés sur les besoins de la population masaï et sur une évaluation de l'impact écologique des populations humaines sur l'écologie du bien ;
6. Prie aussi instamment l'État partie d’engager un dialogue entre la Ngorongoro Crater Conservation Authority (NCAA), les chefs de la communauté masaï ainsi que les autres acteurs, basé sur les résultats de l'étude scientifique, afin d'établir une stratégie commune pour traiter le problème de l'impact de la population humaine sur l'écologie du bien, y compris le problème de l'utilisation croissante des terres pour l’agriculture à l'intérieur du bien ;
7. Demande à l'État partie d'assurer la participation active des communautés résidentes aux processus décisionnels et de mettre en place des mécanismes de partage des bénéfices pour encourager le sens de la propriété et de la responsabilité pour la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles du bien ;
8. Demande également à l'État partie, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d'élaborer une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
9. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur l'avancement dans la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.