En 2023, les taux effectifs d’imposition des revenus du travail ont légèrement augmenté dans les pays de l’OCDE, tandis que l’inflation est restée au-dessus de ses niveaux historiques. De nombreux pays de l’OCDE ne prévoient pas d’indexer totalement leur fiscalité sur l’inflation ; il s’ensuit que le coin fiscal moyen1 pour les huit catégories de foyer étudiées dans ce rapport a augmenté dans une majorité de pays entre 2022 et 2023, sous l’effet, dans la plupart des cas, d’une hausse des impôts sur le revenu. Pour la deuxième année consécutive, les revenus après impôts pour un niveau du salaire moyen ont diminué dans une majorité de pays de l’OCDE.
Pour un célibataire percevant le salaire moyen, le coin fiscal moyen s’établissait à 34.8 % en 2023 dans la zone OCDE, en progression de 0.13 point de pourcentage par rapport à 2022. Il s’agit de la deuxième année consécutive de hausse du coin fiscal pour cette catégorie de foyer, après deux années de baisse pendant la pandémie de COVID-19 en 2020 et 2021. Entre 2022 et 2023, le coin fiscal a augmenté dans 23 des 38 pays de l’OCDE, il a diminué dans 13 pays et il est resté stable dans les deux autres. La hausse a été supérieure à un point de pourcentage en Australie (2.14 points), en raison de la croissance des revenus nominaux et de la suppression d’un dispositif d’allégement fiscal et au Luxembourg (1.39 point), là aussi sous l’effet de la hausse des revenus nominaux. Les baisses du coin fiscal pour les travailleurs célibataires rémunérés au salaire moyen ont toutes été inférieures à un point de pourcentage, de -0.01 point au Canada à -0.98 point au Mexique.
Dans la zone OCDE, le coin fiscal moyen pour un couple avec deux enfants disposant de deux salaires (l’un égal à 100 % et l’autre à 67 % du salaire moyen) a progressé de 0.06 point entre 2022 et 2023, pour s’établir à 29.5 %. Pour cette catégorie de foyer, le coin fiscal a augmenté dans 21 pays et diminué dans 17. Pour un couple avec deux enfants et disposant d’un seul salaire, le coin fiscal a augmenté de 0.08 point en moyenne dans la zone OCDE entre 2022 et 2023, pour s’établir à 25.7 %. L’écart entre le coin fiscal calculé pour cette catégorie de foyer et celui d’un travailleur célibataire percevant le salaire moyen a augmenté de 0.04 point entre 2022 et 2023, pour s’établir à 9.1 points.
Le coin fiscal moyen n’a diminué entre 2022 et 2023 que pour un parent isolé ayant deux enfants à charge et percevant 67 % du salaire moyen. Pour cette catégorie de foyer, il a baissé de 0.31 point, s’établissant à 16.5 % en 2023. Il a augmenté dans 21 pays et a diminué dans 17. C’est en République slovaque que le coin fiscal a le plus diminué (-13.1 points) pour cette catégorie de foyer, en raison d’une hausse temporaire du crédit d’impôt pour enfant à charge et d’une augmentation des allocations familiales. En 2022, le coin fiscal pour cette catégorie de foyer a augmenté de 1.27 point, ce qui représente la plus forte hausse observée toutes catégories de foyer confondues au cours de cette année.
Le rapport contient une étude spéciale consacrée au coin fiscal des deuxièmes apporteurs de revenu dans les pays de l’OCDE. Ce chapitre vise à appréhender l’incidence de la politique fiscale sur les incitations des femmes à prendre un emploi ou à travailler davantage, dans un contexte de persistance des inégalités entre femmes et hommes sur le marché du travail, notamment au regard du taux d’activité des femmes (qui représentent plus de 75 % des deuxièmes apporteurs de revenu et deux tiers des travailleurs à temps partiel dans la plupart des pays de l’OCDE). Les auteurs se sont appuyés sur les modèles utilisés dans la publication Les impôts sur les salaires pour calculer les taux effectifs d’imposition d’un deuxième apporteur de revenu qui prend un emploi ou décide de travailler davantage et ils les ont comparés à ceux d’un travailleur célibataire. À l’exception des pays qui appliquent une imposition individuelle, le coin fiscal moyen des deuxièmes apporteurs de revenu qui prennent un emploi est plus élevé que celui des travailleurs célibataires percevant le même salaire, même si le coin fiscal des deuxièmes apporteurs de revenu a diminué ces dernières années. Le coin fiscal marginal d’un deuxième apporteur de revenu qui augmente son revenu est similaire à celui d’un travailleur célibataire.