Si l'adoption de l'IA par les entreprises est encore relativement faible, les progrès technologiques rapides, la baisse des coûts et la disponibilité croissante de travailleurs ayant des compétences en IA laissent penser que les pays de l'OCDE pourraient être à l'aube d'une révolution de l'IA. L'IA peut apporter de nombreux avantages sur le lieu de travail, tels qu'une productivité accrue, une meilleure qualité de l'emploi et un renforcement de la sécurité et de la santé au travail. Cependant, elle comporte aussi des risques, tels que l'automatisation, la perte d'autonomie, les préjugés et la discrimination, les atteintes à la vie privée et le manque de transparence. Les recherches de l'OCDE sur l'impact de l'IA sur le marché du travail montrent qu'il est urgent d'agir maintenant, avec des politiques qui permettent aux pays, aux entreprises et aux individus de bénéficier de l'IA, tout en s'attaquant aux risques
Avenir du travail
Le monde du travail évolue rapidement sous l'effet des nouvelles technologies, telles que l'intelligence artificielle (IA), de l'émergence de nouvelles formes de travail, ainsi que de l'écologisation, de l'évolution démographique et de la mondialisation. Il est urgent de mettre en place des politiques qui permettent aux pays, aux entreprises et aux individus de tirer profit de ces changements, tout en s'attaquant aux risques.
Messages clés
Le télétravail est devenu un élément permanent des pratiques de travail. Cependant, on ignore encore beaucoup de choses quant à son impact sur les relations de travail au sein des entreprises. Les recherches de l'OCDE soulignent l'importance des politiques de télétravail. Lorsque les entreprises ont mis en place de telles politiques, le télétravail est plus courant et les télétravailleurs ont de meilleures expériences professionnelles. La confiance sur le lieu de travail est également plus élevée chez les télétravailleurs couverts par des politiques de télétravail. Malgré cela, de nombreux télétravailleurs ne sont toujours pas couverts par de telles politiques.
Dans les pays de l'OCDE, de nombreux travailleurs sont légalement employés par une entreprise mais, dans la pratique, travaillent pour une autre. Ces formes d'emploi sont en augmentation et, même si elles peuvent entraîner des gains de productivité, elles ont contribué à des pertes de revenus pour les travailleurs externalisés dans des professions à bas salaires. En adoptant les bonnes politiques, les gouvernements peuvent contrecarrer ou réduire certaines des conséquences négatives de l'externalisation nationale sur les travailleurs.
Contexte
Risque de l'automatisation
Les progrès récents de l'intelligence artificielle ont élargi l'ensemble des compétences et des capacités qui peuvent être reproduites par les technologies d'automatisation. Dans le passé, les ordinateurs et les robots ne pouvaient que suivre les règles spécifiées par les programmeurs. Cependant, les algorithmes d'apprentissage automatique, la branche de l'IA qui a connu les progrès les plus importants récemment, peuvent désormais prendre des décisions sans suivre de règles préétablies. Par conséquent, l'IA peut contribuer à l'automatisation d'activités non routinières.
En moyenne, dans les pays de l'OCDE, les professions les plus exposées au risque d'automatisation représentent environ 28 % des emplois. Les travailleurs qui occupent les postes présentant la plus forte proportion de compétences et d'aptitudes automatisables continuent d'être peu qualifiés, jeunes et de sexe masculin.
Emploi dans les services d'assistance
Les travailleurs des secteurs de l'industrie manufacturière et de la finance qui travaillent avec l'IA ont tendance à être positifs quant à son impact sur les performances et les conditions de travail. 4 travailleurs sur 5 déclarent que l'IA a amélioré leurs performances et 3 sur 5 qu'elle a augmenté leur plaisir au travail. Les travailleurs sont généralement très positifs aussi quant à l'impact de l'IA sur leur santé physique et mentale.
Les employeurs ont également indiqué que les travailleurs plus âgés et les personnes peu qualifiées sont considérés comme davantage exposés au risque de l'IA, tandis que les personnes handicapées sont considérées comme un groupe susceptible de bénéficier le plus de l'IA. En particulier, l'IA a le potentiel de créer des environnements plus inclusifs et plus accommodants et pourrait contribuer à éliminer certains des obstacles rencontrés par les personnes handicapées sur le marché du travail.