L’OCDE collabore étroitement avec l’Europe du Sud-Est afin de favoriser la compétitivité, l’intégration, la résilience et la durabilité des économies, notamment dans le cadre de son Programme régional pour l’Europe du Sud-Est. Elle aide les Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo*, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie) et les trois pays engagés dans le processus d’adhésion à l’OCDE (Bulgarie, Croatie et Roumanie) à faire progresser leurs réformes structurelles et à converger vers l’OCDE, en menant des analyses fondées sur des données probantes, en facilitant l’apprentissage mutuel et en promouvant les normes et les outils de l’OCDE.
Europe du Sud-Est
L’Europe du Sud-Est et l’OCDE
Messages clés
Un environnement favorable aux entreprises contribue à stimuler l’activité économique, la création d’emplois et le développement économique global, puisque les entreprises prospèrent alors dans un climat qui leur permet de mener leurs activités de manière efficace et compétitive. [Haut de la page] Malgré les progrès considérables accomplis au cours de la dernière décennie, l’environnement des entreprises en Europe du Sud-Est, en particulier dans les Balkans occidentaux, reste difficile. Les exigences strictes en matière de garanties et l’absence d’autres sources de fonds limitent l’accès des entreprises aux financements. La concurrence déloyale du secteur informel et des entreprises publiques, ainsi que les perceptions d’une forte corruption nuisent à l’équité des règles du jeu pour les entreprises, ce qui freine leur développement. Les lacunes en termes de compétences nuisent à l’investissement et à la croissance, limitant les possibilités de progrès économique grâce aux secteurs fondés sur la connaissance. L’insuffisance des infrastructures de transport, notamment ferroviaires, et leur qualité ont une incidence négative sur les entreprises, en ce qu’elles augmentent les coûts d’exploitation et limitent les possibilités de distribution des produits.
Dans les Balkans occidentaux, le changement climatique et la dégradation de l’environnement ont des répercussions sur la population et l’économie. Atténuer ces difficultés, tout en stimulant l’investissement et l’innovation verts, peut ouvrir de nouvelles perspectives économiques en faveur d’une transition verte durable et d’une résilience accrue. Malgré la vive orientation écologique observée dans les Balkans occidentaux, à la faveur d’un soutien prononcé de l’UE, des difficultés persistent. Les économies de la région accusent souvent un retard par rapport à celles de l’UE et de l’OCDE en matière de réduction des émissions, sur fond de forte dépendance à l’égard des combustibles fossiles, de potentiel inexploité en matière d’énergies renouvelables et de progrès limités au regard de l’efficacité énergétique. La pollution de l’air reste un problème préoccupant, de même que la qualité de l’eau et des sols. Face à la faible productivité des ressources, il est indispensable de redoubler d’efforts pour adopter une démarche fondée sur une utilisation circulaire des matières et réduire l’empreinte de la consommation.
La transition vers une économie numérique présente de nombreux avantages susceptibles de transformer la vie au quotidien et de stimuler la croissance économique, allant d’une amélioration de la prestation des services publics à une hausse de la productivité du secteur privé. Toutefois, en raison de la médiocrité des infrastructures à haut débit et d’une culture numérique lacunaire, les citoyens et les entreprises d’Europe du Sud-Est, et notamment des Balkans occidentaux, peinent à tirer pleinement parti de la transformation numérique. Les ménages, les entreprises et les institutions publiques sont encore nombreux à ne pas avoir accès à un internet haut débit fiable et abordable, et le manque de compétences numériques nuit à la compétitivité des entreprises. Le déploiement des services publics numériques a été inégal dans la région, et ces services ne correspondent pas toujours aux besoins des entreprises ou des citoyens.
Le niveau des flux migratoires à partir de l’Europe du Sud-Est est élevé depuis des décennies. En 2020, environ un cinquième de la population née dans la région des Balkans occidentaux vivait à l’étranger, principalement dans quelques-uns des pays de l’OCDE. La persistance de ce phénomène, en particulier parmi les jeunes, a amplifié les pénuries de compétences dans la région. Dans le même temps, la diaspora nombreuse et croissante offre des possibilités inexploitées de développement socio-économique dans les Balkans occidentaux. La région ne dispose toujours pas d’une approche stratégique qui lui permettrait de tirer le meilleur parti possible des compétences et des ressources financières de la diaspora en encourageant les transferts de connaissances, en formalisant les envois de fonds et en attirant les investissements de cette communauté. Une marge d’action supplémentaire est possible pour remédier aux problèmes qui incitent les individus à rechercher de meilleures perspectives à l’étranger.
Contexte
Le niveau de vie en Europe du Sud-Est converge vers celui de l’UE
Au cours des dernières décennies, l’Europe du Sud-Est s’est profondément transformée à la faveur de la transition vers des économies de marché. Portée par son intégration dans l’UE, la région a mis en œuvre des réformes qui ont renforcé la stabilité et la croissance économiques, et réduit l’écart avec le niveau de vie au sein de l’UE.
Le PIB moyen par habitant dans les six économies des Balkans occidentaux a augmenté de 80 %, passant de 9 725 USD en 2003 à 17 505 USD en 2022 – hausse certes notable, mais ce montant ne représente toujours que 38 % du niveau de l’UE. Sur la même période, les trois pays d’Europe du Sud-Est candidats à l’adhésion à l’OCDE – Bulgarie, Croatie et Roumanie – ont affiché un rythme de convergence encore plus impressionnant, avec une hausse de 90 % de leur PIB moyen par habitant, qui a atteint 68 % des moyennes de l’UE et de l’OCDE.
Découvrir le degré de convergence économique des Balkans occidentaux avec l’UE et l’OCDE.
Les émissions de carbone diminuent en Europe du Sud-Est, à un rythme toutefois plus lent dans les Balkans occidentaux
Au cours des deux dernières décennies, l’Europe du Sud-Est, considérée en tant que région, a réduit de façon constante ses émissions de carbone, bien qu’à un rythme très variable selon les économies. À titre collectif, les trois pays de la région candidats à l’adhésion à l’OCDE ont diminué leurs émissions de 52.8 % entre 2003 et 2020, soit un taux plus rapide que la moyenne des pays de l’OCDE et de l’UE, respectivement de 37.1 % et de 41.6 %.
Les progrès ont été plus lents dans les économies des Balkans occidentaux, avec des émissions moyennes en baisse de 24.5 % sur la même période.
* Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244/1999 du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu’à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice sur la déclaration d’indépendance du Kosovo.