Vallée de Kathmandu

• Tremblement de terre (violent séisme du 25 avril 2015)
• Habitat (développement urbain incontrôlé ayant pour conséquence la perte du tissu urbain traditionnel, en particulier les maisons de propriétaires privés)
• Systèmes de gestion/plan de gestion (absence de mécanisme de gestion coordonné)
• Infrastructures de transport de surface (construction d’une route à travers la forêt)
• Infrastructures de transport souterrain (projet d’un tunnel routier dans la zone de monuments de Pashupati)
• Infrastructures de transport aérien (projet d’extension de l’aéroport international de Kathmandu)

Montant total accordé : 10 millions de dollars EU (1979-2001) de la Campagne de sauvegarde internationale lancée par l’UNESCO ; 45 000 dollars EU (2005) et 20 000 dollars EU (2011) du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas. Plusieurs projets extrabudgétaires de l’UNESCO ont été approuvés fin 2015/début 2016 pour la sauvegarde, la conservation et la réhabilitation d’urgence de la vallée de Kathmandu après le séisme de 2015. Ils comprennent 1 million de dollars EU du groupe chinois Hainan Airlines (Fondation Cihang), 250 000 dollars EU de la Fondation Fok basée à Hong Kong, 145 000 dollars EU du Fonds-en-dépôt japonais de l'UNESCO, 100 000 dollars EU de la Banque d'investissement du Népal, 26 804 dollars EU de l’Alliance de Protection du Patrimoine Culturel Asiatique et 18 000 dollars EU de contributions volontaires du Fonds du patrimoine mondial.

En juillet 2021, l'État partie a soumis une version amendée du Cadre de gestion intégrée (CGI) pour le bien, une section du plan directeur pour la zone de monuments de Pashupati, un plan pour le musée du Palais de la zone de monuments de Hanuman Dhoka, et l’avant-projet des procédures et du format pour les évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP) au Népal. L'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien le 31 janvier 2022 puis un rapport de mise à jour le 1^er mars 2023. Les deux rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/121/documents. L'État partie fait le point sur les questions de conservation abordées par le Comité à ses précédentes sessions comme suit :

• L'État partie remercie le Comité, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour l’aide apportée depuis le tremblement de terre de Gorkha en 2015 et, plutôt que l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, sollicite un soutien plus proactif ;
• Dans les sept zones de monuments du bien, l’accent reste mis sur la réalisation des activités de reconstruction, restauration et récupération post-séisme ;
• Le Comité scientifique international pour la vallée de Kathmandu (CSI-VK) a été créé, son mandat et sa composition communiqués, plusieurs réunions préparatoires organisées et la première réunion du CSI-VK tenue à Kathmandu en mars 2023. Le rôle du CSI-VK est de faciliter la collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et les experts internationaux et d'aider à la mise en œuvre des décisions du Comité, aux ateliers et à la recherche, au développement d'une base de données numérique, à une meilleure compréhension de la Recommandation de l'UNESCO concernant le paysage urbain historique de 2011, et à la revitalisation socio-économique globale des communautés urbaines. L'État partie propose de financer la coopération locale mais demande le soutien de la communauté internationale pour garantir la participation d'experts internationaux au CSI-VK. Les recommandations de la réunion du CSI-VK de mars 2023 ont été soumises au Centre du patrimoine mondial ;
• Du fait de l’impact de la pandémie de COVID-19, les gestionnaires de site n'ont pas tous soumis de rapports détaillés, mais la restauration et la reconstruction des monuments ont progressé conformément au plan de récupération post-catastrophe. Mener à bien la reconstruction post-séisme reste l'objectif principal dans les sept zones de monuments mais il est également nécessaire de passer d’une réhabilitation post-séisme à une gestion régulière à long terme du bien, conformément au CGI amendé ;
• La coordination et la planification générales pour chacune des sept zones de monuments nécessitent des améliorations. Traiter les points abordés dans le cadre du plan directeur de récupération (PDR), y compris les problèmes à long terme au-delà de la récupération post-séisme, sera une priorité pour le CSI-VK.
• Le plan directeur pour la zone de monuments de Pashupati a été révisé et reconnaît désormais son statut en tant qu’élément du bien. Des plans similaires sont nécessaires pour chaque zone de monuments ;
• L'aile Lal Baithak du musée des arts nationaux à Bhaktapur ne sera pas démolie et reconstruite, et d’autres propositions seront évaluées avec une EIP. Le projet d'égouts de la zone de monuments de la place du Durbar à Patan se poursuit ; les archéologues en surveillent l'avancement et un rapport final sera préparé. L’extension des routes de ceinture à Swayambhu est en suspens, dans l’attente de discussions et de la réalisation d'une EIP. Les procédures et le format pour les EIP au Népal doivent être adoptés par le ministère de la Culture, du Tourisme et de l'Aviation civile et mis en œuvre par le département d'Archéologie.

Les efforts continus de l'État partie pour poursuivre la récupération, la restauration et la reconstruction après le tremblement de terre de Gorkha en 2015 sont salués. Le Centre du patrimoine mondial, les Organisations consultatives et les missions successives ont constamment indiqué que les impacts du tremblement de terre et l'inadéquation de la réponse menacent l'intégrité, l'authenticité et les autres attributs du bien qui soutiennent sa valeur universelle exceptionnelle (VUE). Il a déjà été signalé au Comité, y compris dans de précédents rapports de mission de suivi réactif (2017 et 2019), que les menaces pesant sur le bien remplissent les conditions énoncées au paragraphe 179 (a) des Orientations. Toutefois, ni l'État partie ni les récentes décisions du Comité n’appuient l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

La création du CSI-VK et la soumission de sa composition sont favorablement accueillies, et son mandat est adapté à son rôle déclaré. Le premier CSI-VK a récemment formulé des recommandations qui répondent aux décisions antérieures du Comité et aux recommandations des missions de suivi réactif, définissant une voie pour passer d’une récupération post-catastrophe à une gestion standard. Le Comité pourrait souhaiter exprimer son soutien à la demande de l'État partie de voir la communauté internationale fournir les ressources nécessaires pour permettre la participation active d'experts internationaux.

Bien que de nombreux problèmes précédemment identifiés et décisions du Comité aient été traités, l'authenticité a été affectée par l'introduction de nouveaux matériaux (par exemple, ajout de chaux au mortier de boue) et par la reconstruction de certains bâtiments sur la base de suppositions et non d’informations probantes. La détérioration persistante des structures qui n'ont pas encore été réparées, le manque d'attention portée aux établissements urbains et anciens, la perte de l'habitat traditionnel, le développement non respectueux ou non contrôlé dans les zones tampons des monuments, l’impact des nouvelles infrastructures urbaines et la nécessité de programmes d'entretien cycliques et de planification de la gestion des risques de catastrophes font partie des menaces qui continuent de peser sur le bien.

La mission de suivi réactif de 2019 a reconnu qu'il y avait eu des progrès pour la récupération du bien et sa VUE et fait d'importantes recommandations que le Comité a ensuite demandé à l'État partie de mettre en œuvre. L'État partie n'a pas donné suite de manière exhaustive à toutes les recommandations de la mission de 2019, et le Comité pourrait souhaiter rappeler à l'État partie la pleine portée de ses demandes antérieures. En particulier, l'établissement d'un plan directeur de récupération pour chaque zone de monuments protégés du bien, comme l'a demandé le Comité à plusieurs reprises, reste incomplet, et il est regrettable que les travaux de récupération en cours dans les sept zones de monuments n'aient pas été guidés par des orientations spécifiques. Il est également noté que la nécessité d'un plan de récupération actualisé est la première recommandation du CSI-VK.

La version amendée du CGI pour le bien est favorablement accueillie et devrait faire l'objet d'un examen technique par les Organisations consultatives. Il convient également de saluer la révision du plan directeur pour la zone de monuments de Pashupati et il serait opportun de demander que ce nouveau plan directeur révisé soit soumis, dans son intégralité, à l'examen des Organisations consultatives.

Le Comité devrait rappeler à l'État partie sa précédente demande de voir les détails des grands projets, incluant leurs EIP, être soumis au Centre du patrimoine mondial, conformément aux paragraphes 118bis et 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives avant que toute décision difficilement réversible ne soit prise. Il est également recommandé que le Comité demande expressément que d'autres propositions pour l'aile Lal Baithak du musée des arts nationaux à Bhaktapur, incluant l'EIP proposée, soient soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives. La documentation précédemment demandée sur le projet d'égouts de la zone de monuments de la place du Durbar à Patan, montrant les modifications apportées en réponse à l'examen technique de l'ICOMOS, n'a pas été soumise avant le début des travaux. D'un autre côté, il convient de saluer la suspension du projet d’extension des routes de ceinture à Swayambhu dans l'attente d'un examen plus approfondi.

Le Comité devrait demander que l’avant-projet des procédures et du format pour les EIP au Népal soit revu avant adoption, afin d'en assurer la cohérence avec le nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial.

Enfin, il est recommandé que le Comité soutienne le processus établi par l'intermédiaire du CSI-VK et diffère l'examen de la possible inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Dans l’attente de progrès supplémentaires dans la mise en œuvre de ses demandes précédentes et des recommandations des missions de suivi réactif de 2017 et 2019, conformément aux récentes recommandations du CSI-VK, le Comité pourrait souhaiter demander à l'État partie d'adopter et de mettre en œuvre les recommandations du premier CSI-VK de mars 2023, en particulier les tâches et programmes prioritaires suivants :

• Finaliser la phase de récupération post-catastrophe,
• Revoir et réviser, si nécessaire, le plan de gestion intégrée,
• Revoir et réviser, si nécessaire, l'efficacité des procédures et outils de gestion essentiels,
• Mettre en place un système complet de gestion de l'information,
• Renforcer les capacités et assurer la formation,
• Organiser des réunions régulières du CSI-VK et du Comité de coordination des travaux (CCT).