L’économie française a bien résisté face à la pandémie de COVID-19 et à la flambée de l’inflation, grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics qui ont permis de soutenir les entreprises, l’emploi et le pouvoir d’achat, mais la dette publique a augmenté : c’est ce qui ressort de la dernière Étude économique de la France publiée par l’OCDE.
Les projections de l’OCDE font état d’un ralentissement de la croissance du PIB qui reviendrait de 1.1 % en 2023 à 0.8 % en 2024 avant de se redresser à 1.3 % en 2025. En 2024, la hausse des coûts de financement pèsera sur l’investissement et la consommation privés. En 2025, la reprise devrait bénéficier d’une amélioration des perspectives et de la hausse de la consommation, sur fond de poursuite de la réduction des tensions sur les prix. L’inflation devrait redescendre à 2.3 % en 2024 et 2.0 % en 2025, contre 5.7 % en 2023.
Le solde budgétaire s’est dégradé et la dette publique a augmenté sensiblement pendant la pandémie, tandis que le vieillissement de la population devrait alourdir les dépenses publiques dans les années qui viennent du fait de la hausse des dépenses consacrées aux retraites, à la santé et aux soins de longue durée. Il est important d’engager des efforts d’assainissement supplémentaires pour réduire plus nettement la dette publique, même si le rythme de l’ajustement devra tenir compte de la situation économique à court terme. La maîtrise de la masse salariale des administrations et une rationalisation des dépenses sociales et fiscales ainsi que de santé contribueraient à réduire le déficit. Mettre pleinement en œuvre les examens des dépenses et rendre les plafonds de dépenses publiques contraignants permettraient aussi de renforcer l’efficacité du cadre budgétaire.
Ces dernières années, la France a pris des mesures ambitieuses pour stimuler la compétitivité et l’emploi. Notamment, les impôts sur les entreprises et les cotisations sociales sur les bas salaires ont été réduits et les allocations de chômage ont été réformées, de même que l’apprentissage et la formation professionnelle. Les futures politiques du marché du travail devront permettre de renforcer les incitations au travail des travailleurs seniors et d’axer les aides aux jeunes sur ceux qui, peu qualifiés, ont du mal à trouver un emploi. Développer l’offre de services d’accueil des jeunes enfants permettrait d’accroître le nombre de femmes sur le marché du travail.
Garantir une éducation de qualité aux enfants dès leur plus jeune âge est un pilier important de la croissance économique future. En France, les résultats des élèves sont comparables à la moyenne de l’OCDE, mais le lien entre le milieu socio-économique et les résultats scolaires est plus fort. On pourrait améliorer les résultats en rendant la profession enseignante plus attrayante, en affectant davantage de ressources aux élèves défavorisés et en renforçant l’autonomie et la responsabilité des établissements scolaires. Rééquilibrer les dépenses d’éducation au profit de l’enseignement primaire permettrait d’apporter un meilleur soutien aux enfants dès les premières années de scolarité, dans lesquelles il faut souvent rechercher l’origine des écarts de résultats observés par la suite. Le recours à des pratiques pédagogiques modernes, comme l’activation cognitive, qui sont souvent associées à de meilleurs résultats scolaires, pourrait être développé.
Atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre exigera de la France des efforts publics considérables. Accélérer la suppression progressive des subventions implicites aux combustibles fossiles et harmoniser les prix du carbone entre les secteurs permettront de rendre la tarification du carbone plus efficace. Des aides à grande échelle en faveur des bornes de recharge pour véhicules électriques, des transports publics et des mobilités alternatives pourraient aider à réduire les émissions du secteur des transports. Une simplification des procédures administratives à suivre pour obtenir des aides financières publiques permettrait d’accélérer la rénovation thermique des logements et d’obtenir des progrès dans la décarbonation du secteur du logement.
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