La 33e édition du Tour d'Italie féminin (Giro Rosa en italien) a lieu du 30 juin au , de Cagliari à Padoue. La course se déroule en 10 étapes pour un total de 1 002,6 km. Elle fait partie du calendrier UCI World Tour en catégorie 2.WWT.
Kristen Faulkner remporte le contre-la-montre inaugural. Elisa Balsamo gagne la deuxième étape au sprint devant Marianne Vos. Le lendemain, cette dernière se montre la plus rapide. Sur la quatrième étape, Annemiek van Vleuten, Marta Cavalli et Mavi Garcia s'échappent à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée. Elles prennent près de cinq minutes au peloton au classement général. Van Vleuten lève les bras. Elisa Balsamo gagne au sprint la cinquième étape. Marianne Vos s'impose pour la trente-deuxième fois sur le Tour d'Italie dans une étape vallonnée. La première étape de montagne est remportée par Juliette Labous qui faisait partie de l'échappée. Annemiek van Vleuten confirme sa domination le lendemain. La neuvième étape va à Kristen Faulkner, déjà échappée la veille, partie seule. La dernière étape est plate et revient à Chiara Consonni. Annemiek van Vleuten gagne l'épreuve et le classement par points. Elle devance Marta Cavalli et Mavi Garcia. Faulkner est la meilleure grimpeuse, Niamh Fisher-Black la meilleure jeune, Marta Cavalli la meilleure Italienne et FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope la meilleure équipe.
La course débute en Sardaigne avec un contre-la-montre de 4,7 km. S'ensuivent deux étapes relativement plates. La quatrième étape présente un profil plus vallonné qui doit se prêter aux baroudeurs. La cinquième étape est plate. Le lendemain, la course se déroule en circuit avec à chaque tour la montée du San Pantaleone avec 5,6 % de pente moyenne sur 1,6 km. Les trois étapes suivantes sont décisives. La septième arrive au sommet du Passo Maniva. La huitième escalade le difficile Passo Bordala puis la montée vers le lac de Cei avant de redescendre vers l'arrivée. La neuvième monte le Fai della Paganella, le Passo Duron et le Passo Doane. L'ultime étape est plate[1].
La première échappée est constituée de : Marketa Hájková, Asia Zontone et Alice Palazzi. Un groupe de poursuite de huit coureuses se forme par la suite. Le groupe de tête a trois minutes d'avance à quarante-quatre kilomètres de la ligne. Les deux groupes sont repris à dix kilomètres du but. Marianne Vos prend sa revanche au sprint, toujours devant sa compatriote Charlotte Kool, et prend la deuxième place du général derrière Elisa Balsamo, troisième de l'étape. C'est la 31e victoire sur le Giro pour la Néerlandaise, qui améliore son propre record[6],[7].
Lara Vieceli est la première échappée. Reprise, elle est imitée par sa coéquipière Franziska Brauße qui est reprise dans la première difficulté de la journée. Évita Muzic y prend les points du classement de la montagne. Une sélection importante s'opère dans le col du Barbotto. Juste avant le sommet, la vétérane néerlandaiseAnnemiek van Vleuten (Movistar), 39 ans, la championne d'EspagneMaví García (UAE), l'ItalienneMarta Cavalli (FDJ) et l'AméricaineKristen Faulkner (BikeExchange) passent à l'offensive. Cette dernière perd néanmoins rapidement le contact. Derrière, dix favorites sont en poursuite, mais leur collaboration est médiocre. Dans l'ultime ascension du jour, la Carpineta, Garcia attaque. Cela décroche Cavalli, mais Van Vleuten réagit immédiatement. L'Espagnole attaque de nouveau par la suite, mais elles se disputent la victoire dans un sprint à deux dans lequel la Néerlandaise est victorieuse. La championne olympique de contre-la-montre Van Vleuten, qui a déjà remporté le Giro deux fois, s'empare du maillot rose avec cinq minutes d'avance sur la plupart des favorites[8]. Première française, la Franc-comtoiseÉvita Muzic pointe à la neuvième place du général après avoir terminé l'étape dans le premier groupe de poursuivants[9],[10].
Dans le cinquième tour de circuit, Alessia Vigilia sort seule et compte jusqu'à une minute d'avance. Markéta Hájková et Eukene Larrarte partent en poursuite, mais un regroupement général a lieu dans la côte de San Pantaleone. Juliette Labous attaque sur le plat qui suit la descente. Elle est suivie par Kristen Faulkner, Anouska Koster et Niamh Fisher-Black. Le peloton les reprend avant le sprint intermédiaire, où Marta Cavalli prend les bonifications. Victoire Berteau part alors seule. Derrière, Giorgia Bariani, Catalina Soto et Beatrice Rossato partent en chasse. L'avance de Berteau atteint la minute, mais elle perd rapidement du terrain dans la dernière difficulté qui mène à Bergame. Dans ce secteur pavé ascendant, Elise Chabbey chute et gène Annemiek van Vleuten. Lucinda Brand accélère, Elisa Longo Borghini attaque et n'est suivie que par Marianne Vos. Mavi Garcia revient sur elles juste après. Un groupe de tête se reforme. Marianne Vos se montre la plus rapide du groupe devant Lotte Kopecky[12].
Marianne Vos, vainqueur la veille, décide de ne pas prendre le départ. Un groupe de quatorze coureuses d'échappent dans les premiers kilomètres. Il compte jusqu'à neuf minutes d'avance. Amalie Lutro attaque depuis le groupe à vingt-quatre kilomètres de l'arrivée. Elle est reprise au pied de la montée finale. Une sélection s'opère immédiatement et seule Cristina Tonetti, Juliette Labous, Mikayla Harvey, Paula Patiño, Georgia Williams et Magdeleine Vallieres sont encore en tête. L'avance sur le peloton se réduit à deux minutes. Juliette Labous décide alors de sortir seule à sept kilomètres et demi du sommet. Elle accélère nettement et son avance ne faiblit pas sur les favorites. Derrière, Annemiek van Vleuten et Marta Cavalli se livrent un duel, mais elles ne parviennent pas à se départager. Elisa Longo Borghini, Gaia Realini, Amanda Spratt, Mavi Garcia et Niamh Fisher-Black arrivent donc à recoller. À deux kilomètres de l'arrivée, Mavi Garcia attaque. Elle est suivie par Van Vleuten et Cavalli. Elisa Longo Borghini revient et attaque, mais est reprise. Dans le final, Annemiek van Vleuten parvient à s'extraire et prend la deuxième place de l'étape derrière Juliette Labous[13].
Amanda Spratt doit abandonner à la suite d'un contrôle positif au Covid. Il n'y a pas d'échappée en début d'étape. Dans le Passo Bordala, Kristabel Doebel-Hickok accélère mais est reprise par ce qu'il reste du peloton. Brodie Chapman attaque par la suite. Kristen Faulkner la rejoint puis la distance à six kilomètres du sommet. Clara Koppenburg, Anouska Koster et Gaia Realini partent en poursuite. Mavi Garcia passe à l'offensive à trois kilomètres du sommet. Annemiek van Vleuten part immédiatement à sa poursuite, Marta Cavalli revient par la suite. Faulkner passe au sommet en tête. Elle attaque l'ultime difficulté avec une minute trente d'avance. Jelena Eric mène le groupe de favorites et le réduit à Van Vleuten, Cavalli, Garcia et Neve Bradbury. Cette dernière lâche prise par la suite quand Van Vleuten accélère. Elle reprend Faulkner. Dans la descente, elle loupe un virage et chute. Elle remonte aussitôt en selle et remporte l'étape. Marta Cavalli est seconde et Elisa Longo Borghini troisième[14].
Gaia Realini et Kristen Faulkner attaquent environ à la moitié de l'ascension du Fai della Paganella. Une sélection importante s'opère dans le peloton. Brodie Chapman, Anouska Koster et Erica Magnaldi sortent en chasse dans la descente. Lucinda Brand les rejoint par la suite. Dans le Passo Daone, le peloton est de nouveau réduit. Marta Cavalli y attaque et est reprise par Van Vleuten. Garcia contre, mais sans plus de succès. À l'avant, Faulkner accélère et lâche Realini. Derrière, Elisa Longo Borghini attaque Mavi Garcia avant le sommet. Dans la descente, Cavalli prend quelques mètres d'avance sur Van Vleuten, mais celle-ci revient avec Elisa Longo Borghini, qui a distancée Garcia dans la descente, dans le replat. Dans la montée finale, Longo Borghini mène le groupe afin de creuser l'écart sur Garcia. Dans les derniers kilomètres, Marta Cavalli attaque et prend quelques secondes à Van Vleuten. Kristen Faulkner s'impose et s'empare de la tête du classement de la montagne. Longo Borghini revient à moins d'une minute de Mavi Garcia au classement général, mais ne peut la dépasser[15].
Le règlement de la course permet à une coureuse victime d'un accident de course dans les trois derniers kilomètres d'une étape et qui se verrait retardée pour cette raison de ne pas perdre de temps au classement général. La règle ne s'applique pas aux étapes : 7 et 9[18].
Lors d'une course cycliste, les coureuses sont tenus d'arriver dans un laps de temps imparti déterminé à partir du temps de la première pour pouvoir être classées. Ces délais sont variables selon la difficulté d'une étape, une étape plus difficile bénéficiant d'un pourcentage de délais plus important. Lors de cette édition du Tour d'Italie féminin, les délais prévus sont de 50 % sur la 1re étape, de 30 % sur les 8e et 9e étapes, de 25 % sur la 4e et 6e, de 15 % sur les autres étapes[18].
Le classement général individuel au temps est calculé par le cumul des temps enregistrés dans chacune des étapes parcourues. Des bonifications et d'éventuelles pénalisations sont incluses dans le calcul du classement. La coureuse qui est première de ce classement est porteuse du maillot rose[18].
Des bonifications sont attribuées dans cette épreuve. Chaque arrivée d'étape, à l'exception du contre-la-montre individuel, donne lieu à dix secondes, six secondes et quatre secondes pour les trois premières coureuses classées. Par ailleurs, durant la course, il existe des sprints intermédiaires dont les trois premiers sont récompensés respectivement de trois secondes, deux secondes et une seconde[18].
Le classement du meilleur grimpeur, ou classement des monts, est un classement spécifique basé sur les arrivées au sommet des ascensions répertoriées dans l'ensemble de la course. Elles sont classées en quatre catégories. Celles de premières catégorie rapportent : 13, 11, 9, 7 et 5 points. Celles de deuxième catégorie rapportent 8, 7, 5, 4 et 2 point, celles de troisième catégorie 6, 5, 4, 3 et 1 point, enfin celles de quatrième catégorie 5, 4, 3, 2 et 1 point. Le premier du classement des monts est détenteur du maillot vert[19]. En cas d'égalité, la place obtenue au classement général départage les coureuses. Pour être classée, une coureuse doit avoir terminée la course dans les délais[18].
Le maillot cyclamen récompense le classement par points. Lors d'une arrivée d'étape, les dix premières se voient accorder des points selon le décompte suivant : 15, 12, 10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point. En cas d'égalité, le règlement de l'UCI s'applique[18].
Le classement de la meilleure jeune ne concerne qu'une certaine catégorie de coureuses, celles étant âgées de moins de 23 ans. Ce classement, basé sur le classement général, attribue au premier un maillot blanc[18].
Le classement de la meilleure italienne ne concerne que les coureuses de nationalité italienne. Ce classement, basé sur le classement général, attribue à la première un maillot bleu[18].
Chaque coureuse en tête d'un classement est porteuse du maillot ou du dossard distinctif correspondant. Cependant, dans le cas où une coureuse dominerait plusieurs classements, celle-ci ne porte qu'un seul maillot distinctif, selon une priorité de classements. Le classement général au temps est le classement prioritaire, suivi du classement général par points, du classement général du meilleur grimpeur, du classement de la meilleure jeune et enfin de la meilleure Italienne. Si ce cas de figure se produit, le maillot correspondant au classement annexe de priorité inférieure n'est pas porté par celle qui domine ce classement mais par son deuxième[18].
Par ailleurs, à l'issue du classement général final, le meilleur grimpeur remporte 14 000 €, le 2e 6 000 € et le 3e 4 000 €. Pour le classement par points, les montants sont de 10 550 € pour la 1re, 6 000 € pour la 2e et 4 000 € pour la 3e. La meilleure jeune remporte 8 000 €. La meilleure Italienne gagne 5 000 €. La meilleure équipe empoche 10 000 €, la deuxième 8 000 € et la troisième 5 000 €[18].
↑Le maillot maillot vert, au contraire de ce qui se passe au Tour de France récompense le premier du classement du meilleur grimpeur et non celui du classement par points.