TD I2 Phen-Induction

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Induction 2 – Travaux dirigés Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Fondements de l’induction
Exercices
Exercice 1 : Signe du courant induit [♦♦]
Dans chacun des circuits ci-dessous, la spire circulaire et/ou l’aimant droit sont déplacés dans le sens indiqué par
la double flèche. Indiquer le signe du courant i apparaissant dans la spire pendant le déplacement.

1- 2- 3-
N S N S S N
i i i
⇐= ⇐= ⇐=

4- 5- 6-
N S S N N S
i i i
⇐= =⇒
=⇒ ⇐= ⇐=

Exercice 2 : Spire en rotation [♦]


Considérons une spire conductrice circulaire de surface S et de résistance élec-
∆ trique r. Cette spire est mise en rotation à la vitesse angulaire Ω = θ̇ constante
Ω autour d’un de ses diamètres, qui définit l’axe ∆, voir les figures en perspective
∆ et vue de dessus ci-contre. Elle est placée dans un champ magnétique uniforme et
#”
#” θ #” stationnaire B orthogonal à ∆.
B B
1 - Établir l’expression de la f.é.m. induite dans la spire. En déduire celle du
courant induit dans la spire.
2 - Déterminer le moment magnétique instantané de la spire.
3 - En déduire le couple de Laplace instantané puis moyen qui s’exerce sur la spire. Quel est qualitativement son
effet sur le mouvement de la spire ? Aurait-on pu le prévoir sans calcul ?

Exercice 3 : Mesure d’une inductance mutuelle [♦]


u1 (t) Le montage ci-contre permet de mesurer le coefficient d’inductance mu-
M tuelle entre deux bobines. Les deux bobines se font face comme sur la figure.
La première bobine est montée en série avec une résistance R = 100 Ω et
R un générateur de tension e0 harmonique de fréquence f = 2,0 kHz. Les ten-
e0 L1 L2 u2 (t)
sions u1 et u2 sont mesurées grâce à un oscilloscope supposé idéal, c’est-à-dire
de résistance d’entrée infinie.
1 - Quelle est l’intensité circulant dans la bobine 2 ? D’après la loi de comportement habituelle de la bobine, que
vaudrait alors la tension u2 ? Pourquoi cette loi n’est elle pas applicable telle quelle ici ?
2 - Exprimer la tension u2 en fonction de M et u1 .
3 - Calculer M sachant que les tensions lues à l’oscilloscope ont des amplitudes U1 = 3,00 V et U2 = 0,50 V.
4 - On fait tourner la bobine sur elle-même dans le plan de la paillasse. Indiquer sans calcul comment est modifiée
la valeur de M lorsque l’angle de rotation vaut 180° ? 90° ? Même question si l’on aligne les axes des deux bobines.

1/3 Étienne Thibierge, 5 juin 2018, www.etienne-thibierge.fr


TD I2 : Fondements de l’induction Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Exercice 4 : Plaque de cuisson à induction [♦]


Le chauffage du fond métallique des casseroles et autres poêles de cuisson peut être réalisé par effet Joule des
courants induits directement dans le fond de la casserole par un champ magnétique variable, les courants de Foucault.
Logé dans une table support en céramique, un bobinage alimenté en courant sinusoïdal, appelé inducteur, génère
ce champ. L’inducteur a un rayon de 5 cm et compte vingt spires de cuivre de résistance électrique R1 = 18 mΩ
et d’auto-inductance L1 = 30 µH. Il est alimenté par une tension harmonique v1 de pulsation ω. Du point de vue
électromagnétique, on modélise le fond de casserole par une spire circulaire unique, fermée sur elle-même, appelée
induit. L’induit a une résistance R2 = 8,3 mΩ et une auto-inductance L2 = 0,24 µH. Le transfert d’énergie électrique
s’effectue par couplage inductif entre l’inducteur et l’induit d’inductance mutuelle M = 2 µH.
1 - En s’appuyant sur un schéma électrique équivalent, établir les équations électriques relatives aux deux circuits.
2 - En déduire l’expression littérale de la fonction de transfert H = I 2 /I 1 .
3 - En déduire l’impédance d’entrée Z e = V 1 /I 1 du système.
4 - La pulsation ω est choisie bien plus grande que R1 /L1 et R2 /L2 . Simplifier les deux expressions précédentes et
calculer numériquement leur module.
5 - On soulève la casserole. Indiquer qualitativement comment varie l’amplitude du courant appelé par l’inducteur.

Exercice 5 : Peut-on négliger l’auto-induction ? [♦]


Comme indiqué en cours, on fait très souvent l’approximation de négliger l’auto-induction
R dans les circuits ne comportant aucun bobinage. On s’intéresse dans cet exercice à la vali-
i dité de cette approximation pour un circuit a priori quelconque schématisé ci-contre, d’auto-
#”
n inductance L. Le schéma ne préjuge pas de la présence ou non de bobinages. Le circuit,
de surface totale S et de résistance R, est plongé dans un champ magnétique extérieur
#”
B ext = B0 cos ωt #”
n.
#”
1 - Commençons par ne prendre en compte que la f.é.m. induite par le champ B ext . Calculer son flux au travers du
circuit, et en déduire le schéma électrique équivalent. Que vaut l’intensité i ?
2 - Considérons en plus le phénomène d’auto-induction. Exprimer le flux magnétique au travers du circuit et repré-
senter le schéma électrique équivalent. Établir l’équation différentielle vérifiée par i.
3 - Passons maintenant en notation complexe. Exprimer le rapport |H| = |E L | / |E ext | des amplitudes de la f.é.m.
auto-induite et de la f.é.m. induite par le champ extérieur. En déduire à quelle condition sur la pulsation la f.é.m.
auto-induite est négligeable.
4 - Pour fixer les idées, calculer numériquement la pulsation et la fréquence caractéristiques avec des valeurs de R
et L utilisées habituellement en TP d’électronique. Quel résultat connu retrouve-t-on ?
5 - En proposant des ordres de grandeur raisonnables, refaire le même calcul pour un circuit de même résistance
mais à une seule « spire » composée d’un fil de cuivre de TP. L’inductance d’un circuit circulaire de diamètre D est
donnée par
8D
 
D
L = µ0 ln −2
2 d
où d est le diamètre du fil de cuivre. Est-il légitime de négliger l’inductance du circuit ?

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TD I2 : Fondements de l’induction Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Annales de concours
Exercice 6 : Solénoïdes imbriqués [oral CCP, ♦]
Deux solénoïdes S1 et S2 de même axe (Oz), de même longueur ` et de rayons r1 et r2 > r1 sont emboîtés l’un
dans l’autre, voir figure 1. Ils présentent tous deux le même nombre de spires N . On suppose que la longueur ` est
très supérieure aux rayons.
La bobine intérieure est parcourue par un courant i1 (t) = I cos(ωt), avec I = 1 A. La bobine extérieure est en
court-circuit.

r2
r1
z

Figure 1 – Solénoïdes imbriqués.

1 - Déterminer les coefficients d’induction propre L1 , L2 , et le coefficient d’induction mutuelle M .


2 - En négligeant les résistances internes des fils, déterminer le courant i2 (t) parcourant la bobine extérieure. Quelle
est son amplitude ?
3 - Que vaut le champ magnétique à l’intérieur du solénoïde central ?

Exercice 7 : Principe de fonctionnement d’un générateur synchrone [oral CCP, ]


#”
m #” est placé dans le plan (Oxy). Un
0 a Un aimant de moment magnétique m 0

y x système mécanique le met en rotation à vitesse angulaire ω constante autour


de l’axe (Oz). Une spire circulaire de rayon a et de résistance R est placée
z sur l’axe (Ox) à distance x  a.
x
#” un moment magnétique m
Donnée : en coordonnées polaires d’axe colinéaire à m, #” placé à l’origine crée en un point M
quelconque un champ magnétique
#” µ0 m
B(M ) = (2 cos θ #”
ur + sin θ #”
uθ )
4π r3
1 - Déterminer l’intensité i du courant induit dans la spire. En déduire la puissance électrique qu’elle reçoit.
2 - Exprimer le couple magnétique subi par l’aimant
3 - Quel puissance le système mécanique doit-il fournir à l’aimant pour maintenir la vitesse constante ? Conclure :
en quoi a-t-on modélisé un générateur électrique rudimentaire ?

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Induction 2 – Correction des travaux dirigés Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Fondements de l’induction
Exercices
Exercice 1 : Signe du courant induit
Rappelons que pour un aimant droit, le champ sort par le Nord : les lignes de champ sont orientées du Nord vers
le Sud.
La première étape consiste à déterminer le sens de variation du champ magnétique vu par la spire au cours du
#”
déplacement. On déduit alors de la loi de Lenz le sens du champ magnétique induit Bind , qui tend à atténuer les
#”
variations de B. On détermine ensuite par la règle de la main droite le sens réel du courant dans la spire. Enfin, par
comparaison entre le sens réel du courant et le sens i > 0 indiqué sur la figure on en déduit le signe de i.
Attention à ne pas faire de confusion : ce sont les variations de champ pendant le déplacement
qui comptent, pas le sens de ce champ. Le champ induit peut indifféremment renforcer ou atténuer le
champ extérieur, tout dépend des variations.
Attention également, le champ et le courant induits n’existent dans la spire que pendant le déplacement
relatif de l’aimant et de la spire.

1 Le sens réel du courant indiqué sur le schéma central est celui de la flèche indiquant le sens positif, donc iind > 0.

iind
#” #” #” #”
B début B pdt B ind B fin

situation en cours situation


initiale finale

2 La physique est identique à la situation précédente, seule change la convention sur le sens positif du courant :
on déduit immédiatement i < 0.

3 Le sens réel du courant est opposé au sens positif, donc iind < 0.

iind
#” #” #” #”
B début B ind B pdt B fin

situation en cours situation


initiale finale

4 Les variations de champ vues par la spire sont les mêmes qu’à la question 1, le sens réel du courant induit est
donc le même ... mais comme le sens choisi positif du courant est opposé, alors iind < 0.

5 Comme la spire et l’aimant se déplacent de la même façon, le flux magnétique au travers de la spire ne varie pas
pendant l’expérience. Il n’y a donc aucun courant induit : iind = 0.

6 Le déplacement de la spire renforce l’effet du déplacement de l’aimant. Cette fois, le champ vu par la spire
diminue au cours du mouvement, le champ induit à donc tendance à le renforcer. On a donc iind < 0.

iind
#” #” #”
B début B pdt #” B fin
B ind

situation en cours situation


initiale finale

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Exercice 2 : Spire en rotation


#”
Notons #”n le vecteur normal à la spire, défini tel que θ = π/2 lorsque #”n et B sont colinéaires et de même sens. Le
sens positif de la spire est alors défini à partir de ce vecteur #”
n . On choisit l’origine du temps t = 0 lorsque θ = 0 : la
loi horaire θ(t) s’écrit donc tout simplement θ = Ωt.

1 Comme le champ magnétique est uniforme à l’échelle de la spire, on en déduit son flux au travers de la spire
#” π
φ(t) = S B · #”

n = S B cos θ − = S B sin θ = S B sin Ωt .
2
La f.é.m. induite dans la spire e se déduit de la loi de Faraday,

e=− = −ΩSB cos Ωt soit e(t) = −ΩSB cos Ωt .
dt

Le signe de la f.é.m dépend du temps car le vecteur normal #”


n est d’orientation fixée, donc le flux change
de signe.

Le courant induit dans la spire, orienté dans le sens de e, vaut simplement

e ΩSB
i= d’où i(t) = − cos Ωt .
r r

2 Le moment magnétique instantané de la spire vaut

#” = − ΩS B cos Ωt #”
2
#” = i(t) S #”
m(t) n soit m(t) n.
r

3 Le couple de Laplace qui s’exerce sur la spire est

#” #” #” ΩS 2 B ΩS 2 B 2
 π 
Γ =m∧B = − cos Ωt × B × sin − θ #”e∆ = − cos Ωt cos (θ) #”
e∆
r 2 r
ce qui donne finalement

#” Ω S2 B2 #” Ω S 2 B 2 #”
Γ (t) = − cos2 Ωt #”
e∆ et hΓi = − e∆ .
r 2r

La composante sur ∆ de ce couple est toujours négative, c’est-à-dire qu’il tend à freiner la spire dans son
mouvement (dans le sens positif) autour de ∆. Ce résultat aurait pu se prévoir car ce couple résulte de phénomènes
d’induction, générés par le mouvement de la spire autour de l’axe. On sait donc d’après la loi de modération de Lenz
qu’il a pour effet de s’opposer à ce mouvement, et donc de vouloir freiner la spire.

Exercice 3 : Mesure d’une inductance mutuelle


1 Comme l’oscilloscope est idéal, tout se passe comme si la bobine 2 était en circuit ouvert, le courant la
traversant est donc nul : ∀t, i2 (t) = 0. D’après la loi de comportement, on aurait

di2
u2 = L2 =0 ... ce qui est faux !
dt
La loi de comportement de la bobine n’est pas applicable ici car elle est établie en ne tenant compte que de l’auto-
induction, cf. cours, alors qu’ici il faut également prendre en compte l’induction mutuelle entre les deux
bobines L1 et L2 .

2 On peut raisonner ou bien sur le schéma de l’énoncé en se méfiant de la tension aux bornes de la bobine, ou
bien sur le schéma électrique équivalent de la figure 2, qui fait directement apparaître des générateurs induits qui
traduisent à la fois l’induction propre et mutuelle. En tout cas, il vaut mieux éviter de mélanger les deux.
En vertu de la loi de Faraday et comme i2 = 0, le double effet de l’auto-induction et de l’induction mutuelle est
représenté par les générateurs de f.é.m.
di1 di2 di1 di2 di1 di1
e1 = −L1 −M = −L1 et e2 = −L2 −M = −M .
dt dt dt dt dt dt

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Correction TD I2 : Fondements de l’induction Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

u1 (t)
i2 =0
i1
R
e0 e1 e2 u2 (t)

Figure 2 – Schéma électrique équivalent au dispositif de mesure d’inductance mutuelle.

Par application de la loi des mailles au circuit 2,

di1 M du1
u2 = M d’où u2 = .
dt R dt

3 Traduisons la relation précédente en représentation complexe :

M
U 2 = jω U .
R 1
Comme U1,2 = U 1,2 alors

M R U2
U2 = ω U1 d’où M= = 1,3 mH .
R 2π f U1

4 . Lorsque la bobine 2 est tournée de 180°, elle retrouve exactement la configuration géométrique de départ excepté
le sens de branchement des fils, qui est inversé : on mesure alors u02 = −u2 , et le même calcul que précédement montre
que la valeur de M est inchangée.
En toute rigueur, M change de signe, mais le signe d’une inductance mutuelle dépend des orientations
des courants, donc de conventions, et n’a donc pas vraiment de pertinence physique.

. Lorsque la bobine est tournée de 90°, beaucoup moins de lignes du champ magnétique créé par la bobine 1 peuvent
traverser la bobine 2, si bien que le flux φ1→2 est nettement diminué à courant i1 fixé, ce qui veut dire que M est
plus faible.
. Au contraire, si la bobine 2 est placée sur le même axe que la bobine 1 alors davantage de lignes de champ issues
de la bobine 1 traversent la bobine 2, donc le flux φ1→2 est plus élevé à courant i1 fixé, donc M est plus grande.

Exercice 4 : Plaque de cuisson à induction


1 L L L Attention ! Dès lors qu’il y a auto-induction (et champ extérieur de façon générale), la loi de comportement
habituelle de la bobine ne s’applique plus. La tension à ses bornes se détermine à partir de la loi de Faraday.
Un schéma de principe et un schéma électrique équivalent faisant apparaître des générateurs induits sont re-
présentés figure 3. On peut raisonner indifféremment sur l’un ou sur l’autre, à condition de se méfier de la loi de
comportement de la bobine si on choisit le schéma de gauche, et de ne pas oublier l’auto-induction si on choisit le
schéma de droite.

i1 R1 M i 1 R1
i2 i2
v1 L1 L2 R2 v1 e1 e2 R2

Schéma de principe Schéma avec générateurs induits

Figure 3 – Schéma équivalents à une plaque à induction. Il est possible de raisonner directement sur le schéma de
principe ... mais attention à la loi de comportement de la bobine. Une autre représentation possible fait intervenir
directement des générateurs induits ... mais attention à ne pas oublier l’auto-induction.

Les deux générateurs de f.é.m. e1 et e2 orientées dans le même sens que les courants traduisent l’effet de l’induction
dans les circuits. Par définition, on a
dφ→1 di1 di2
φ→1 = L1 i1 + M i2 d’où e1 = − = −L1 −M
dt dt dt

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et de même
dφ→2 di2 di1
φ→2 = L2 i2 + M i1 d’où e2 = − = −L2 −M .
dt dt dt
Par application de la loi des mailles, on en déduit
v1 + e1 = R1 i1 et e2 = R2 i2
soit
di1 di2

 v1 = R1 i1 + L1
 +M
dt dt
 0 = R i + L di2 + M di1

2 2 2
dt dt

2 Traduisons l’équation de fonctionnement de l’induit (circuit 2) en complexes,


0 = R2 I 2 + jωL2 I 2 + jωM I 1 ,
ce qui conduit à
jM ω
H=−
R2 + jωL2

3 D’après l’équation de fonctionnement de l’inducteur,

(M ω)2
V 1 = (R1 + jωL1 )I 1 + jωM I 2 d’où Z e = R1 + jωL1 + jM ωH soit Z e = R1 + jωL1 + .
R2 + jωL2

4 Dans l’hypothèse très haute fréquence, les expressions se simplifient en


M2
 
M
H=− et Z e = jL1 ω 1 −
L2 L1 L2
Numériquement,

I2
= 8,3 et |Z e | = 2,1 Ω .
I
1

On remarque √ que la qualité du couplage inductif apparaît dans l’expression de Z e : si le couplage est
parfait, M = L1 L2 , alors l’impédance d’entrée du système est nulle, signe d’une transmission parfaite
de l’énergie électromagnétique. On retrouve exactement le même résultat à propos du transformateur.
Remarquons aussi que la différence de nombre de spires dans l’inducteur et l’induit permet au courant à
l’induit d’être nettement supérieur au courant à l’inducteur, et donc de fournir davantage d’effet Joule
dans le fond de la casserole.

5 Qualitativement, si l’on éloigne la casserole le couplage sera moins bon (M diminue) et donc l’impédance
d’entrée augmente. Plus précisément, comme la casserole est éloignée de l’inducteur qui est source de champ
magnétique, le flux vu par l’induit diminue combien même le courant dans l’inducteur serait imposé, ce qui indique
que M diminue. Si l’impédance d’entrée augmente alors que la tension d’alimentation v1 ne change pas, alors la
définition de Z e montre que l’inducteur appelle moins de courant.

Exercice 5 : Peut-on négliger l’auto-induction ?


1 Compte tenu du sens de i sur le schéma, le vecteur normal orienté est le vecteur + #”
n . Ainsi,
#” #”
φext = S B ext · n = S B0 cos(ωt) .
Sur le schéma électrique, figure 4, la f.é.m. induite eext est orientée dans le même sens que l’intensité et vaut
dφext
eext = − = +S B0 ω sin(ωt) ,
dt
d’où on déduit l’intensité induite par le champ extérieur iext = eext /R de la loi d’Ohm,
S B0 ω
iext = sin(ωt) .
R

2 En tenant compte de l’auto-induction,


φ = φext + Li donc φ = S B0 cos(ωt) + Li .

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R R
i i

e = eext e = eext + eL
1 - Sans auto-induction 2 - Avec auto-induction

Figure 4 – Schémas électriques équivalents.

Il n’est pas possible de remplacer i par l’expression obtenue à la question précédente : cette expression
est valable lorsque seul le champ extérieur est pris en compte, alors qu’on s’intéresse désormais en plus
à l’auto-induction.
Le schéma électrique équivalent est représenté figure 4. La f.é.m. induite tient compte des deux contributions au flux
et vaut
dφ di
e=− = S B0 ω sin(ωt) − L
dt dt
D’après la loi des mailles, e = Ri, d’où on déduit

di
L + Ri = S B0 ω sin(ωt) .
dt

3 À partir des raisonnements précédents, on identifie


dφext
eext = − donc E ext = jω S B0
dt
et de même
di
eL = −L donc E L = −jωL I ,
dt
d’où on trouve
−jωL I L
H= = I
jω S B0 S B0
Or d’après l’équation différentielle obtenue à la question précédente,
jω S B0
jω L I + RI = jω S B0 soit I= .
R + jLω
L’expression finale est donc

L jω S B0 Lω 1
H= d’où |H| = √ =q .
S B0 R + jLω R2 +L ω
2 2
1 + LR2 ω2
2

La force électromotrice auto-induite dès lors que |H|  1, c’est-à-dire lorsque R/Lω  1 soit

R
ω
L
Pour reprendre des termes plus familiers en électrocinétique, on vient d’établir que la f.é.m. auto-induite de la bobine
était négligeable en régime très basse fréquence ... là même où l’on affirmait cet automne qu’elle était équivalente
à un fil, c’est-à-dire que son comportement « bobine » n’apparaissait pas. Comme le comportement « bobine » est
justement de l’auto-induction ... la boucle est bouclée !

4 Pour L = 100 mH et R = 1 kΩ, l’auto-induction est négligeable dans la limite

ω  1 · 104 rad · s−1 soit f  1,6 kHz .

5 Considérons par exemple d ∼ 1 mm et D ∼ 1 m. On trouve alors L ∼ 4 · 10−6 H, ce qui donne comme condition

ω  2 · 109 rad · s−1 soit f  3 · 108 Hz .


Pour toutes les fréquences usuelles en électronique, limitées au plus à 1 · 107 Hz, négliger l’auto-induction du
circuit est donc légitime.

5/8 Étienne Thibierge, 5 juin 2018, www.etienne-thibierge.fr


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Annales de concours
Exercice 6 : Solénoïdes imbriqués [oral CCP]

1 Par hypothèse, L  r1 et r2 , ce qui justifie d’approximer les solénoïdes comme infinis. En notant i1 et i2 les
courant qui y circulent et compte tenu de l’orientation des spires, le champ qu’ils créent en leur intérieur vaut

#” N
B 1,2 = µ0 i1,2 #”
ez .
`

Inductance propre L1 :
. Flux créé par S1 au travers d’une spire s1 de S1 :
¨
#” N
φS1 →s1 = B 1 (M ) · dS #”
e z = πr12 µ0 i1
M ∈s1 `

. Flux total créé par S1 au travers de lui-même :

N2
φS1 →S1 = N φS1 →s1 donc φS1 →S1 = πr12 µ0 i1 .
`
. Inductance propre : par définition, φS1 →S1 = L1 i1 donc

N2
L1 = πr12 µ0 .
`

Inductance propre L2 : par la même démarche,

N2
L2 = πr22 µ0 .
`

Inductance mutuelle M : comme le champ créé par S2 est uniforme à l’intérieur de S1 alors que la réciproque
n’est pas vrai, il est plus simple de calculer M à partir du flux créé par S2 au travers de S1 .
. Flux créé par S2 au travers d’une spire s1 de S1 :
¨
#” N
φS2 →s1 = B 2 (M ) · dS #”
e z = πr12 µ0 i2
M ∈s1 `

. Flux total créé par S2 au travers de S1 :

N2
φS2 →S1 = N φS2 →s1 donc φS2 →S1 = πr12 µ0 i2 .
`
. Inductance mutuelle : par définition, φS2 →S1 = M i2 donc

N2
M = πr12 µ0 .
`

2 Le circuit équivalent est tracé figure 5. Le circuit 1 contient une bobine et un générateur de courant imposant
le courant i1 , le circuit 2 ne contient qu’une bobine court-circuitée. Il y a couplage inductif entre les deux circuits.
Compte tenu de la convention récepteur,

di1 di2 di2 di1


u1 = +L1 +M et u2 = +L2 +M
dt dt dt dt

i1 M i2

L1 L2
u1 u2

Figure 5 – Circuit électrique équivalent.

6/8 Étienne Thibierge, 5 juin 2018, www.etienne-thibierge.fr


Correction TD I2 : Fondements de l’induction Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

D’après la loi des mailles, u2 = 0 donc


di2 M di1
=−
dt L dt
et par intégration
M
i2 = −
i1 + cte .
L
Comme le solénoïde S2 n’est pas relié à un générateur, on peut supposer qu’il n’y a pas de courant continu qui serait
physiquement impossible à cause des résistances des fils, même si elles sont faibles. Finalement,

M
i2 (t) = − I cos(ωt) ,
L

d’amplitude
M
I2 = I.
L

3 D’après le principe de superposition, en un point M se trouvant à l’intérieur des deux solénoïdes,

#” #” #” N
B(M ) = B 1 (M ) + B 2 (M ) = µ0 (i1 + i2 ) #”
ez
`
d’où en remplaçant
#”
 
N M
B(M ) = µ0 1− I cos(ωt) #”
ez .
` L

Exercice 7 : Principe de fonctionnement d’un générateur synchrone [oral CCP]


1 Comme la distance entre la spire et l’aimant est bien plus grande que le rayon de la spire, on peut considérer le
champ magnétique généré par l’aimant uniforme et vaut
#” µ0 m0
B a (θ) = (2 cos θ #”
ur + sin θ #”
uθ )
4π x3
en étant très vigilant à la définition de l’angle θ servant à repérer la position de la spire, voir figure 6.

axe de
référence
#”
m #”
0 uθ
θ<0
#” x
ur

Figure 6 – Orientation relative de la spire par rapport à l’aimant. Comme dans l’expression du champ magnétique
donné par l’énoncé, les coordonnées utilisées sont les coordonnées polaires de centre O et d’axe l’axe de l’aimant.

Compte tenu de l’orientation de la spire, spécifiée sur le schéma, le flux du champ magnétique au travers de la spire
vaut
#” µ0 m0 µ0 m0 a2
φ = S B a · #”
ur = πa2 × × 2 cos θ = cos θ
4π x 3 2 x3
et on en déduit la force électromotrice induite dans la spire

dφ µ0 m0 a2
e=− =− −θ̇ sin θ

dt 2 x3
Si l’aimant tourne à vitesse angulaire ω constante autour de l’axe z, alors compte tenu du schéma on a θ = −ωt (en
supposant θ = 0 à t = 0), donc θ̇ = −ω, et alors

µ0 m0 a2
e=+ ω sin ωt
2 x3

7/8 Étienne Thibierge, 5 juin 2018, www.etienne-thibierge.fr


Correction TD I2 : Fondements de l’induction Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Faites très attention aux multiples signes et compensations de signe ! Et vérifiez qualitativement le signe
final : pour t = 0 l’aimant est dans l’axe de la spire, donc à t & 0 il s’en éloigne, donc le flux au travers
de la spire diminue, donc d’après la loi de Faraday e > 0. Ouf, c’est ce qu’on vient de trouver.

Le courant induit se détermine alors directement à partir de la loi d’Ohm, i = e/R, d’où

µ0 m0 a2 ω
i= sin ωt .
2 x3 R
La spire étant simplement résistive, elle ne peut stocker d’énergie, et toute la puissance qu’elle reçoit est dissipée par
effet Joule. Ainsi, la puissance électrique reçue par la spire Pe = Ri2 vaut
2
1 µ0 m0 a2 ω

Pe = sin2 ωt .
R 2 x3

2 Le champ créé par l’aimant n’exerce pas de couple sur l’aimant lui-même. On en déduit que le champ à l’origine
de ce couple est donc le champ magnétique induit par la spire. L’énoncé donne le champ créé par un moment
magnétique : il faut donc calculer le moment magnétique de la spire pour en déduire le champ qu’elle crée, en étant
particulièrement vigilant au repérage. Compte tenu de l’orientation du courant sur la figure 6, le moment magnétique
de la spire vaut
#” = i πa2 #” π µ0 m0 a4 ω
m sp ux = sin ωt #”
ux
2 x3 R
En coordonnées polaires d’axe #”ux et d’origine le centre de la spire (et donc pas O !), l’aimant a pour coordonnées
r = x et θ = π, si bien que #”
ur = − #”
ux et #”uθ = − #”uy . On en déduit que le champ magnétique créé en O au niveau de
l’aimant par la spire vaut
#” µ0 msp
B sp (O) = [2 cos π(− #”
ux ) + sin π(− #”uy )]
4π x3
soit
#” µ0 π µ0 m0 a4 ω
B sp (O) = × sin ωt × 2 #”
ux
4π x3 2 x3 R
et ainsi
#” µ 2 m0 a4 ω
B sp (O) = 0 6 sin ωt #”
ux
4x R
Encore une fois, pensez à vérifier qualitativement les signes ! En connaissant le sens du courant induit
#”
d’après la question précédente (i > 0 pour t & 0), on déduit de la règle de la main droite que B sp doit
#”
être porté par + ux . Compte tenu du fait que les calculs ne sont pas très sympathiques, ces vérifications
qualitatives font vraiment partie des compétences testées à l’oral du concours.

Finalement, le couple magnétique exercé par la spire sur l’aimant vaut


#” #” #”
Γ =m 0 ∧ B sp (O)
#” sur la base #”
Le plus sûr pour calculer le produit vectoriel est de décomposer les coordonnées de m ux , #”
uy . Comme
0
#”
l’aimant tourne à vitesse angulaire ω (supposée) positive autour de uz , alors
#” µ 2 m0 a4 ω
Γ = m0 [cos(ωt) #”
ux + sin(ωt) #”
uy ] ∧ 0 6 sin ωt #”
ux
4x R
ce qui conduit à
#” µ 2 m 2 a4 ω
Γ = − 0 06 sin2 ωt #”
uz
4x R

On vérifie encore et toujours le signe : le couple est porté par − #”


uz , c’est-à-dire qu’il résiste au mouvement
de l’aimant. D’après la loi de Lenz, c’est complètement normal, puisque ce couple est d’origine inductive
... et que la cause de ce phénomène d’induction est le mouvement de l’aimant.

3 Pour maintenir la vitesse de rotation de l’aimant constante, le système mécanique doit fournir à l’aimant sous
#”
forme d’un couple une puissance exactement opposée à la puissance dissipée par Γ . La puissance mécanique à fournir
vaut donc Pm = −Γω, d’où
µ 2 m 2 a4 ω 2
Pm = 0 06 sin2 ωt .
4x R
On remarque qu’on a Pm = Pe , c’est-à-dire que toute la puissance mécanique fournie à l’aimant est transmise
à la spire sous forme de puissance électrique : on a bien modélisé un générateur électrique simplifié.

8/8 Étienne Thibierge, 5 juin 2018, www.etienne-thibierge.fr

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