Chapitre III Chimie de Surface
Chapitre III Chimie de Surface
Chapitre III Chimie de Surface
Lorsque l'on dépose une goutte d'eau sur une vitre ou une autre surface plane. On
observe généralement une lentille car l'eau ne mouille pas parfaitement les matériaux
usuels. La même expérience réalisée avec de l'huile ou de l'alcool conduit à
l'étalement complet ou presque du liquide sur la surface . De ma même façon, une
goutte d'eau déposée sur une feuille de certaines plantes reste pratiquement sous la
forme de perle et dévale la surface si celle-ci est légèrement inclinée. Ces phénomènes
sont illustré sur la Figure. (
En général, Lorsque l'on dépose un liquide sur un support solide, trois phases (solide,
liquide,gaz) sont en présence, et donc trois interfaces auxquelles sont associées trois
tensions de surfacetraduisant les affinités relatives des différentes phases entre elles.
Suivant les valeurs relatives deces tensions de surface, le système peut avoir
énergétiquement intérêt à recouvrir tout le solided'un film de liquide (si le contact
entre liquide et gaz et entre liquide et solide est plus favorableque le contact solide-
gaz). On parle dans ce cas de mouillage total (Figure.II.2.b). Si au contrairela création
d'interface liquide-gaz est défavorisée, le liquide ne s'étale que sur une partie de
lasurface. On parle alors de mouillage partiel (Figure.II.2.a).
Figure.II- 2 : différents types de mouillage, a : mouillage partiel, b : mouillage total
Travail de cohésion
Le Travail de cohésion WLV d’un milieu L dans un milieu V est le travail à fournir
pour séparer un milieu L en deux morceaux de surfaces d’aire unité et éloignés d’une
distance infinie dans le milieu V. (Figure.. a) Il s’agit donc de l’énergie libre
nécessaire pour créer deux unités d’aire d’interface L/V
WC (L-L) = 2 L.V
Travail d’adhésion
Le travail d’adhésion WL1L2 des milieux L1 et L2 dans un milieu V est le travail à
fournirpour séparer un milieu L1 et du milieu L2 de surfaces d’aire unité et les éloigner
àl’infinidans le milieu V (Figure..b). Il s’agit donc de la différence entre l’énergie
librenécessaire pour créer une unité d’aire d’interface L1/V et d’interface L2/V et le
gaind’énergie libre consécutif à la disparition d’une unité d’aire d’interface L1/L2 qui
setraduit par l'équation de DUPRÉ
La tension de interfaciale , d’une interface entre une phase et une phase
représentel’énergie libre nécessaire pour augmenter d’une unité l’aire de cette
interface. Généralement,lorsque l’une des deux phases est une vapeur, on parle de
tension superficielle alors que le terme de tension interfaciale est utilisé dans les
autres cas. Dans le cas du mouillage, défini précédemment, les trois tensions de
surface suivantes sont mises en jeu : la tension superficielle SV, la tension
superficielle LV et la tension interfaciale SL. Un simple bilan de ces trois tensions de
surface permet de connaître l’état de moSL uillage d’équilibre du système.
On introduit ainsi le coefficient d’étalement à l’équilibre S :
Ainsi le coefficient d’étalement d’une phase ( souvent un liquide) étalée sur une
phase qu'on appellera substrat : liquide ou solide) sera égale à :
Ainsi, pour que S soit positif ou nul et pour qu’il y ait étalement spontané il faut que :
Wadhésion - > Wcohésion -
Dans l’état de mouillage partiel, la goutte qui résiste à l’étalement forme un angle de
contact avec le substrat, comme indiqué sur la figure.I
Lorsqu'une goutte de liquide est placée sur une surface, un bilan de force au contact
des trois phases mène à l'équation de Young
L’équation de Young décrit la forme globale de la goutte sur le support comme suit :
SV = LS + 𝑳𝑽 𝐜𝐨𝐬
c’ est l’équation de Young (Eq.II)
Où l’angle de contact est fixé par les trois tensions de surface du système via la
fameuse relation de Young:
𝐒𝐕 − 𝐋𝐒
𝐜𝐨𝐬 =
𝑳𝑽
Cette relation traduit tout simplement l’équilibre mécanique des forces exercées par
les trois interfaces sur la ligne triple de contact entre les trois phases du système. Il
apparaît clairement sur la figure () que l’état de mouillage partiel correspond à un
angle de contact non nul et que l’état de mouillage complet correspond à un angle de
contact = 0°, ce qui est cohérent avec la description en termes de coefficient
d’étalement à l’équilibre. En effet, le coefficient d’étalement à l’équilibre s’exprime
simplement en fonction de l’angle de contact, à l’aide de
l’équation suivante : S = lv ( cos − 1)
Dans le cas extrême d’un angle de contact de 180°, on parle généralement de séchage
complet, cequi revient à dire que la phase gaz mouille complètement le substrat. De
fait, un grand nombre d’auteurs utilise la terminologie suivante :
- = 0 mouillage complet
- 0 ≤90 mouillage partiel
- 90°≤<180° séchage partiel
- =180° séchage complet
Exercice d’application
Déposons une goutte d’huile d’olive sur de l’eau. Sachant que “eau-air = 73 N.m-
1, “huile-air =32 N.m-1 et “huile-eau = 18 N.m-1, dire s’il y a étalement ou non ?
C'est sa structure amphiphile qui donne au tensioactif ses propriétés, entre autre de
remonter à la surface d'une solution aqueuse ou de se regrouper en cas de forte
concentration en tensioactifs.
Comme nous le voyons, les variations apparaissent surtout au niveau des charges
présentent sur la partie hydrophile. Chaque type sera adapté à une certaine
application, un tensioactif cationique sera par exemple efficace dans un shampoing,
ayant une affinité avec la kératine des cheveux chargée négativement.
Il peut tout de même y avoir d'autres différences comme la taille de la chaîne
hydrophobe, certains tensioactifs peuvent même avoir plusieurs chaînes.
Comme nous l'avons déjà évoqué, quand des molécules de tensioactifs sont placées
dans l'eau, elles remontent à la surface.
Pourquoi celà a-t-il un effet sur la tension superficielle?
Prenons l'exemple de l'interface eau/air, la tension superficielle de l'eau est la force de
traction appliquée par les molécules intérieures sur les molécules de surface.
Une énergie libre de surface plus grande implique une surface agrandie, la
tension de surface a été diminuée.
Il est possible d'observer ce phénomène lorsqu'une goutte d'eau est placée sur une
surface plane.
En temps normal, la tension superficielle tendra à donner à la goutte une forme
sphérique:
C'est cette propriété qui est très intéressante pour la peinture et tous les types d'encre.
Effet dégraissant:
C'est ici que l'ont retrouve le terme d'agrégat de tensioactifs. Un par un, les
tensioactifs n'ont aucune efficacité dans les produits nettoyants, ils ne deviennent
utiles que lorsqu'ils se regroupent sous forme de micelles.
Une micelle est donc un regroupement de molécules de tensioactifs, elles se forment à
partir d'une certaine concentration.
Il existe plusieurs types de micelles, nous évoquerons ici la micelle sphérique directe
avec les parties hydrophobes à l'intérieur de la structure (à opposer aux micelles
inverses orientées dans l'autre sens):
Figure 6: micelle sphérique directe
C'est sous cette forme que l'agrégat peut piéger le corps gras en son centre et jouer le
rôle d'agent dégraissant.
Effet émulsifiant:
Prenons l'exemple bien connu d'un mélange d'eau et d'huile. Même une fois
mélangées, les molécules d'huile, hydrophobes, se regroupent entre elles pour former
au final deux couches bien distinctes.
L'interêt d'un émulsifiant est de regrouper ces deux milieux au mieux possible, et c'est
ce que va permettre le tensioactif. Les molécules amphiphiles vont naturellement se
regrouper à l'interface et former une couche protéctrice entre l'eau et l'huile. Ainsi
protégées, les gouttelettes d'huile acceptent de rester au sein du liquide sans se
regrouper : on obtient une émulsion stable. On peut aussi parler de micelles dans ce
cas.
Effet moussant:
Le principe reste le même que l'effet émulsifiant mais avec une interface eau/air. La
mousse est une dispersion de bulles de gaz dans un milieu liquide ou solide. Dans une
solution aqueuse, ces petites bulles sont créées et stabilisées par la structure
amphiphile du tensioactif. La différence est que nous n'avons pas de micelles mais
une double couche de tensioactifs (une sur la surface extérieure et une autre sur la
surface intérieure).
Figure 8: bulle de savon