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J.B. Lenoir est natif de Monticello (Mississippi) où il voit le jour le 5 mars 1929. Fils d'un guitariste de blues, J.B. Lenoir est influencé dès son plus jeune âge par Blind Lemon Jefferson. Dans les années quarante, il se produit à la Nouvelle-Orleans avec Sonny Boy Williamson ou Elmore James. Comme beaucoup de bluesmen du delta du Mississippi, J.B. Lenoir part à Chicago (Illinois) continuer sa carrière. Il s'y établi en 1949 et reçoit l'aide de Big Bill Broonzy pour intégrer la scène blues de la windy city. C'est en 1951 que J.B. Lenoir commence à enregistrer pour Chess, en particulier le titre « Korea Blues ».
L'artiste est surtout réputé pour sa voix haut perchée, et par ses prestations sur scène où il apparaît dans sa fameuse veste zébrée. Ses prises de position virulentes contre le racisme et l'exploitation des minorités en font également un personnage respecté dans le monde du blues. Son plus grand succès vient de ses enregistrements chez Parrot Records avec « Mama Talk to Your Daughter » en 1954, classé onzième du Billboard en rhythm 'n' blues. Les ennuis arrivent la même année avec le controversé « Eisenhower Blues » que ce même label lui demande de transformer en « Tax Paying Blues ».
Dès lors sa carrière va battre de l'aile et J.B. Lenoir a de plus en plus de mal à trouver des engagements. Il se produit un temps comme J. B. Lenoir and his African Hunch Rhythm et cherche visiblement à se rapprocher des lointaines racines africaines. J.B. Lenoir disparaît presque et est contraint d'accepter des petits boulots pour survivre. En 1963, Willie Dixon lui vient en aide et lui permet d'enregistrer en 1964 et 1965 les albums Alabama Blues! et Down in Mississippi. Le contenu très militant du second correspond bien à l'engagement de J.B. Lenoir dans le combat pour l'égalité des droits qui fait alors rage aux Etats-Unis.
La seule apparition de J.B. Lenoir en Europe a lieu en 1965 avec le American Folk Blues Festival. Victime d'un accident de la route en 1967, J.B. Lenoir décède trois semaines plus tard le 29 avril d'un arrêt cardiaque dû à ses blessures. Le bluesman anglais John Mayall compose deux titres à sa mémoire en guise d'ode funéraire. En 2003, sa vie est racontée par Wim Wenders dans The Soul of a Man, épisode de l'admirable série The Blues initiée par le grand Martin Scorsese. La meilleure période de sa carrière est compilée en 2007 avec The Parrot Anthology.