Site archéologique de Panamá Viejo et district historique de Panamá
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Cadre juridique
- Habitat
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Infrastructures de transport de surface
- Ressources financières
- Ressources humaines
- Autres menaces :
Dégradation importante des bâtiments historiques ; Démolitions d'ensembles urbains et historiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Dégradation importante de bâtiments historiques
- Conflits d'intérêts entre les différentes parties en présence sur les questions d'utilisation, de gestion et de conservation du centre historique
- Capacités limitées pour la réhabilitation et l'entretien des ensembles historiques
- Carences dans la mise en œuvre du cadre légal nécessaire à la protection
- Absence de mise en œuvre de politiques lisibles de conservation et de gestion du bien
- Démolitions d'ensembles urbains et historiques
- Déplacement imposé aux occupants et aux squatters
- Projets de développement urbain dans la zone de protection (Cinta Costera)
- Impact visuel du viaduc du projet Cinta Costera
- Pérennité financière à long terme de la conservation et des efforts de gestion non garantie
- Ressources financières
- Habitat
- Ressources humaines
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Cadre juridique
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Mars 2009 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; mars 2010 : mission technique au site archéologique de Panamá Viejo et district historique de Panamá, à l'occasion de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS à Portobelo et San Lorenzo, à la demande des autorités panaméennes ; octobre 2010 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; novembre 2013 : mission de suivi réactif conjointe de haut niveau Centre du patrimoine mondial / ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
En 2019, l’État partie de Panamá a soumis une modification importante des limites du bien “Site archéologique de Panamá Viejo et district historique de Panamá” (C 790bis), dans le but de le transformer, en incluant plusieurs autres sites et en excluant la composante du district historique de Panamá, en un bien en série intitulé “route transisthmique coloniale de Panamá”. Le Comité du patrimoine mondial (décision 43 COM 8B.40) a différé la demande et prié de la soumettre à nouveau pour son examen en 2022.
Le 1er décembre 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/790/documents et traite du bien du patrimoine mondial, en prenant comme référence de base pour l’analyse la déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle actuelle (décision 37 COM 8E). Des avancées concernant un certain nombre de mesures demandées par le Comité à ses précédentes sessions sont présentées, comme suit :
- L’État partie a adopté une nouvelle loi générale sur la culture (2020) et créé le ministère de la Culture (MiCultura), renouvelant ainsi le cadre national juridique et institutionnel pour la protection du patrimoine culturel. Depuis le 25 août 2019, MiCultura est responsable du patrimoine culturel panaméen (Loi No. 90). Le ministère agit au travers de sa Direction nationale du patrimoine culturel (DNPC). Les entités chargées de la gestion du bien sont, comme par le passé, l’Oficina del Casco Antiguo (OCA) pour la composante district historique, et le Patronato de Panamá Viejo pour la composante site archéologique de Panamá Viejo ;
- Un seul (le centre d’affaires Panamá Viejo) des deux projets de développement sont à l’intérieur de la zone tampon de Panamá Viejo se trouve actuellement dans une phase active. Il est étroitement suivi par les autorités nationales, et la collaboration avec les promoteurs a évité des impacts négatifs. Des modifications signalées sur le système de drainage protègeraient les vestiges du pont du Roi (Puente del Rey) ;
- Un examen et une évaluation du plan pour la réhabilitation durable du paysage culturel du Site archéologique de Panamá Viejo sont prévus dans le cadre d’un nouveau plan d’action pour le paysage de Panamá Viejo ;
- L’élaboration d’une étude sur les bassins visuels et d’une analyse du corridor visuel de Panamá Viejo est proposée ;
- En réponse à la recommandation du Comité du patrimoine mondial concernant la modification importante des limites (43 COM 8B.40), le Patronato of Panamá Viejo a prévu un plan de gestion des catastrophes naturelles et des risques et un plan d’atténuation et d’adaptation au changement climatique pour la composante du Panamá Viejo. Pour cela, et pour les plans et études mentionnés ci-dessus, les termes de référence sont inclus dans les annexes du rapport sur l’état de conservation, mais aucun délai n’est fixé pour leur achèvement.
- Un nouveau plan d’occupation des sols du district de Panamá reconnaît les mesures de protection du bien, les inclut dans le cadre de la planification de la métropole, et propose de nouveaux codes de protection pour les environs immédiats des composantes du bien ;
- Le plan de gestion du site archéologique de Panamá Viejo (2014-2019) est en cours d’actualisation, mais aucune précision n’est donnée ;
- Un plan de relance économique pour le Casco Antiguo de la ville de Panamá a été élaboré et exécuté en tant qu’effort interinstitutionnel sous la direction du ministère de la Culture, recherchant l’amélioration économique d’associations professionnelles locales, dans l’intérêt/en faveur de communautés locales ;
- Diverses initiatives sociales et activités d’éducation au patrimoine ont été mises en œuvre par le biais de l’Oficina del Casco Antiguo (OCA), assurant la participation sociale de jeunes, de femmes, de groupes ethniques et de populations vulnérables.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
La nouvelle loi générale sur la Culture (approuvée par la loi 175 du 3 novembre 2020) établit, entre autres, des principes, réglementations, attributions et engagements de l’État. Elle définit les concepts du paysage historique urbain et jette les bases juridiques de la protection du paysage entourant des sites ou monuments historiques. Afin de mieux comprendre la dimension de ces modifications, il est recommandé que le Comité demande la soumission du texte de la nouvelle loi et une explication circonstanciée de l’impact de la modification institutionnelle et législative sur la protection du bien.
En réponse à des demandes antérieures du Comité, l’État partie a entamé des travaux préliminaires sur une analyse tri-dimensionnelle du bassin visuel et du corridor visuel et conclu que le zonage existant dans la zone tampon de Panamá Viejo était efficace. Les éléments ayant un impact visuel sur l’intégrité des composants se trouvent à l’extérieur de la zone tampon établie. Alors que le rapport de l’État partie montre quelques photos d‘éléments visuellement discordants, on ne voit pas toujours clairement ce qu’ils sont, ni où ils se trouvent, étant donné qu’ils ne sont pas accompagnés d’une carte. Cela rend également difficile l’évaluation des avancées signalées pour atténuer les éléments discordants dans l’environnement du site archéologique avec l’utilisation d’écrans de verdure placés de manière stratégique. Toutefois, dans ce contexte, il est noté que le Patronato de Panamá Viejo a prévu un examen et une évaluation du plan pour la réhabilitation durable du paysage culturel du site archéologique de Panamá Viejo, mis en œuvre œuvre depuis 2014, et de renforcer le plan en élaborant un plan d’action pour le paysage de Panamá Viejo.
Le plan d’occupation des sols proposé pour le district of Panamá vise à inclure les composantes du bien dans les structures de planification de la métropole, formule de nouveaux codes de protection pour l’environnement immédiat des composantes et protège des éléments ayant une valeur naturelle. Un tel outil de planification peut être très important pour la protection de l’intégrité du bien et de son cadre plus large. Toutefois, son approbation par les autorités municipales est encore en suspens. La possibilité d’une extension de la zone tampon de la composante de Panamá Viejo, comme suggéré par le Comité, n’a pas été prise en compte. À ce stade, on ignore si le plan est un substitut valable pour l’extension de la zone tampon recommandée étant donné qu’aucune information détaillée sur le plan n’a été mise à disposition.
Alors que les avancées signalées montrent les efforts de l’État partie pour élaborer un concept de protection plus intégral, aucune information détaillée n’a été donnée concernant des projets de développement en cours qui ont le potentiel pour avoir un impact sur les valeurs du bien, tant à l’intérieur de la zone tampon de Panamá Viejo (centre d’affaires de Panamá Viejo) qu’à l’extérieur de celle‑ci (aménagement sur le front de l‘océan Costa del Mar).
Il est noté avec regret que la recommandation du Comité de développer et mettre pleinement en œuvre une approche d’étude d’impact dans le système de gestion n’a pas été reprise par l’État partie, ni non plus l’extension de la zone tampon du district historique, une initiative proposée par l’Oficina del Casco Antiguo (OCA), la Dirección Nacional de Patrimonio Histórico (DNPH) et la municipalité, et accueillie favorablement par le Comité.
En conclusion, l’État partie devrait être félicité pour les avancées très positives qu’il a enregistrées au cours d’une année compliquée par la pandémie de COVID-19. Il devrait être encouragé à poursuivre la mise en œuvre d’initiatives sociales et économiques, comme le plan de relance de l’activité économique pour le Casco Antiguo de la ville de Panamá, afin de soutenir les communautés locales confrontées à la situation actuelle. Néanmoins, de nombreuses activités et outils de planification rapportés ne sont pas assortis d’un délai clair. L’État partie devrait de toute urgence commencer à approuver et appliquer le concept de protection du patrimoine plus intégral, exprimé au travers de maints nouveaux outils de planification, pour lesquels les bases juridiques sont créées avec la nouvelle loi générale pour la Culture et le plan d’occupation des sols du district de Panamá.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.168
Site archéologique de Panamá Viejo et district historique de Panamá (Panama) (C 790bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant les décisions 37 COM 8E, 37 COM 7B.100, 40 COM 8B.34, 41 COM 7B.63, et 43 COM 7B.101, adoptées à ses 37e (Phnom Penh, 2013), 40 e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017), et 43 e (Bakou, 2019) sessions, respectivement,
- Accueille favorablement les efforts et initiatives entrepris par l’État partie, y compris le plan de relance de l’activité économique dans le but de soutenir des communautés locales, et encourage les autorités à poursuivre leur mise en œuvre dans la mesure du possible ;
- Félicite l’État partie pour la rénovation du cadre juridique et institutionnel, et demande la soumission de la documentation concernée (textes des lois) et une explication de l’impact de ces modifications sur la protection du bien ;
- Félicite également l’État partie pour son étroite collaboration avec les promoteurs de projets de construction, et encourage également l’État partie à renforcer sa collaboration et sensibilisation communautaire, en particulier en vue des modifications juridiques qui entraîneront une protection du patrimoine plus inclusive ;
- Demande également à l’État partie de finaliser l’étude des bassins visuels et une analyse du corridor visuel pour Panamá Viejo ;
- Demande en outre à l’État partie de finaliser, approuver et soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen, en même temps que des descriptions de leur impact sur le bien et qu’un délai pour leur finalisation, les outils de planification suivants :
- Le plan d’action pour le paysage de Panamá Viejo,
- Le plan de gestion des catastrophes naturelles et des risques,
- Le plan d’atténuation du changement climatique et d’adaptation,
- Le plan de gestion du site archéologique de Panamá Viejo actualisé,
- Le plan d’occupation des sols pour le district de Panamá ;
- Note avec regret qu’aucune information n’a été donnée concernant l’élaboration et la mise en œuvre d’une procédure d’évaluation de l’impact sur le patrimoine en tant que norme pour des interventions sur du patrimoine culturel dans des cadres plus larges, et demande par ailleurs à l’État partie d’examiner son inclusion, par exemple, dans le plan d’occupation des sols pour le district de Panamá et le plan de gestion du site archéologique de Panamá Viejo actualisé ;
- Demande de plus à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision: 44 COM 7B.168
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant les décisions 37 COM 8E, 37 COM 7B.100, 40 COM 8B.34, 41 COM 7B.63, et 43 COM 7B.101, adoptées à ses 37e (Phnom Penh, 2013), 40 e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017), et 43 e (Bakou, 2019) sessions, respectivement,
- Accueille favorablement les efforts et initiatives entrepris par l’État partie, y compris le plan de relance de l’activité économique dans le but de soutenir des communautés locales, et encourage les autorités à poursuivre leur mise en œuvre dans la mesure du possible ;
- Félicite l’État partie pour la rénovation du cadre juridique et institutionnel, et demande la soumission de la documentation concernée (textes des lois) et une explication de l’impact de ces modifications sur la protection du bien ;
- Félicite également l’État partie pour son étroite collaboration avec les promoteurs de projets de construction, et encourage également l’État partie à renforcer sa collaboration et sensibilisation communautaire, en particulier en vue des modifications juridiques qui entraîneront une protection du patrimoine plus inclusive ;
- Demande également à l’État partie de finaliser l’étude des bassins visuels et une analyse du corridor visuel pour Panamá Viejo ;
- Demande en outre à l’État partie de finaliser, approuver et soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen, en même temps que des descriptions de leur impact sur le bien et qu’un délai pour leur finalisation, les outils de planification suivants :
- Le plan d’action pour le paysage de Panamá Viejo,
- Le plan de gestion des catastrophes naturelles et des risques,
- Le plan d’atténuation du changement climatique et d’adaptation,
- Le plan de gestion du site archéologique de Panamá Viejo actualisé,
- Le plan d’occupation des sols pour le district de Panamá ;
- Note avec regret qu’aucune information n’a été donnée concernant l’élaboration et la mise en œuvre d’une procédure d’évaluation de l’impact sur le patrimoine en tant que norme pour des interventions sur du patrimoine culturel dans des cadres plus larges, et demande par ailleurs à l’État partie d’examiner son inclusion, par exemple, dans le plan d’occupation des sols pour le district de Panamá et le plan de gestion du site archéologique de Panamá Viejo actualisé ;
- Demande de plus à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.