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thé

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : the, thè, thê, thẻ, thế, thề, thể, thé’
Les Hollandais, qui introduisirent le thé en Europe en 1606, l’ayant acheté à Java, le nommèrent en néerlandais thee, du malais te, lui-même issu du minnan , pratiqué en Amoy (Xiamen).
Pour l’ancien sens de salon de thé : par métonymie, comme pour le mot café, qui a aussi entraîné le sens établissement où l’on sert du café.

Attestations historiques

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  • (1626) infusion de thé — (Noguez John Smith, Traité des vertus medicinales de l'eau commune... Par M. Smith. Et le Grand Febrifuge du Docteur Hancock. Traduit de l'Anglois (par P. Noguez). On y a ajoûté les Theses de Messieurs Hecquet et Geoffroy, avec quelques Réflexions sur le Remede de l'Eau à la glace)
  • (1648) Le dernier corollaire parle de ce thé, les quatre autres n'en approchent point. — (Guy Patin, Lettre cliv, Lettres, ed. Triaire, tome 1, 1630-1672, page 567)
Singulier Pluriel
thé thés
\te\
Quatre différents degrés d’oxydation du thé (sens 1 en haut, sens 2 en bas).

thé \te\ masculin

  1. Boisson chaude préparée à partir d’une infusion de feuilles du théier.
    • Le thé est d’un grand secours pour s’ennuyer d’une manière calme. Entre les poisons un peu lents qui font les délices de l’homme, je crois que c’est un de ceux qui conviennent le mieux à ses ennuis. — (Senancour, Oberman, Lettre LXIV)
    • Enfin, dans cette île des miracles, tout est d’accord, tout embrase la vie, tout la dévore, et l’on en revient tué. En effet, là, le seul sens qui reste à charmer y est satisfait dans toute l’ambition des désirs les plus effrénés. Le goût y dédaigne les fruits d’Asie pour un aliment admirable. Il s’agit du thé pris à deux pas de la Chine, de ses qualités narcotiques, de ses pouvoirs qui, pour moi, en ont fait un agent de plaisir, immédiatement placé entre l’opium et le café. — (Honoré de Balzac, Voyage de Paris à Java, 1832, réédition Gallimard, collection Folio, page 34)
    • Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
    • Sur une table, dans une petite casserole, au-dessus d’un réchaud à essence, trempait encore ce petit œuf creux, en métal perforé, dont se servent pour préparer leur thé les touristes soucieux du moindre bagage. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
    • La semaine suivante, Mme la directrice l’invita à venir boire chez elle une tisane anglaise qu’on appelait du thé. — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 230)
    • Mamie boit du thé noir au petit déjeuner, du thé parfumé à la bergamote. Même si je ne trouve pas ça terrible, ça a toujours l’air plus gentil que le café, qui est une boisson de méchant. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 113)
  2. Feuilles séchées de cette plante, destinées à préparer une infusion.
    • Caféine. — Existe dans beaucoup de plantes, café, thé, cola, maté, guarana. — (Cousin et Serres, Chimie, physique, mécanique et métallurgie dentaires, 1911)
    • Le thé existe sous de multiples formes dans la Chine ancienne et moderne – jusqu’à 10 000, selon les traditions légèrement hyperboliques : les thés verts non fermentés, les thés bleu-vert partiellement fermentés, les thés jaunes et blancs, rares, autrefois réservés à l’élite impériale ; d’autre part, les thés fermentés, thés rouges développés pour l’exportation européenne et thés noirs du Yunnan qui ont subi une double fermentation. — (Jean Vitaux « Le thé », La mondialisation à table. sous la direction de Vitaux Jean. Presses Universitaires de France, 2009, pp. 141-146.)
  3. (Botanique) Théier.
    Champ de thé dans le Sikkim (3)
    • Chaque fermier a sa petite plantation de Thé sur laquelle est prise d’abord la consommation de la famille ; après quoi l'excédant est vendu pour suffire à d'autres besoins.— (Robert Fortune traduit de l'anglais par M. le baron de Lagarde Montlezu, Voyage agricole et horticole en Chine, 1853, page 4)
    • Le thé est un arbrisseau d'une forme agreste, haut de cinq ou six pieds, commun à la Chine et au Japon ; il se plaît dans les lieux escarpés ; on le trouve plus souvent sur le penchant des collines et le long des rivières.— (Guillaume-Thomas Raynal, Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, volume 1, 1794, page 59)
  4. Repas, ou réception, à un moment de la journée où l’on sert classiquement du thé, usuellement vers 17 h.
    • Puis ce fut Karthoum et son palace, où l'on ne parlait pas davantage français et où Yette tiqua d'autant plus qu'il vint au thé de fort jolies femmes bien habillées. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, ch. I, Gallimard, 1937)
  5. (Par ellipse) (Désuet) Salon de thé.
    • Ce petit dialogue avait lieu dans la salle du fond d’un thé discret de la rue Caumartin. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le Jockey masqué, 1913, chapitre II)
  6. (Rare) Infusion préparée à partir d’une autre plante. Ce sens, courant dans beaucoup de langues, ne se rencontre que très exceptionnellement en français. On dit plutôt tisane dans ce sens.
    • Et moi qui la soignais
      Au thé de serpolet !
      — (Maurice Carême, La Lanterne magique)
  7. (Botanique) Nom vernaculaire ou vulgaire donné à certaines plantes qui ressemblent au théier (comestible ou non), ou dont on fait des infusions avec les feuilles.
    • On y trouve des arbres dont les bois se prêtent à des usages variés, le houx sylvestre, l’ilex paraguensis, dont les feuilles constituent la yerba maté ou le thé du Paraguay, le quebracho, dont l'exportation, sous forme de souches ou d'extrait, est des plus importantes. — (Memento de l'exportateur. 1, Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela, 1928, page 68)
    • Le thé d’Aubrac, sorte de menthe sauvage, de calaminthe, est pris après le repas du soir, comme favorable à la digestion ou comme remède pour toutes sortes de malaises. — (L’Aubrac: Ethnologie contemporaine, 1972, page 281)
  8. (Argot) Cannabis, herbe.
    • « Tu te sens accepté et quand tu rencontres un autre fumeur de thé. Tu te sens aussitôt en famille. »— (Nicolas Donzé, Marc Augsburger, Cannabis, haschich & Cie: un enjeu pour l’individu, la famille et la société, 6 novembre 2008, page 120)
    • Puis il se mettra à rouler une cigarette et pas seulement de tabac mais de « thé », celui de Kerouac.— (Marion Desjardins, Lettres à mon éditeur, 2020, page 138)

Vocabulaire apparenté par le sens

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Invariable
thé
\te\

thé \te\ invariable masculin

  1. D’une couleur jaune rosé. #FF866A
    • Des bégonias rose thé étaient massés sous la fenêtre de la façade et des pensées formaient un tapis circulaire au pied d'un acacia. — (Raymond Chandler, L’homme qui aimait les chiens, traduction de Michel Philip et Andrew Poirier, dans Les ennuis, c’est mon problème, 2009)

Prononciation

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Références

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