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république

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : République
(1520) Du latin res publica (« chose publique »).
Singulier Pluriel
république républiques
\ʁe.py.blik\
Statue de la République par Léopold Morice (1883), place de la République, Paris.
Buste ancien de Marianne, symbole de la République française.

république \ʁe.py.blik\ féminin

  1. Chose publique, intérêt général.
    • Dans mon dernier passage à Francfort, j’avais trouvé mon oncle en possession de la maison et du jardin ; en sage fils, semblable à son père, il s’éleva aux plus hautes dignités de la république. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 138)
    • Chacun des agents de la force publique s’était attaché spécialement à un bandit et bientôt, ainsi qu’il doit en être dans une république bien policée, les trois chenapans, embarrassés du produit de leur vol, furent appréhendés vigoureusement. — (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  2. Groupe considéré comme organisé et dont les membres partagent des traits communs.
    • L'Europe entière a admiré l'héroïsme du roi Sigismond et du prince Vladislas […] ; la république chrétienne regarde les armées polonaises comme les libératrices de l’univers et la verge des ennemis barbares. — (« Grégoire XV, pape, à Laurent Gembicki, archevêque de Gnesne », du 24 juin 1623 (lettre CCCII—2), dans Luttes des peuples Léchites contre les Ouraliens, tome 2, par Denyse Poniatowska , Paris : Librairie du Luxembourg, 1874, page 447)
    1. (Sens figuré) Communauté d’esprit.
      • Quelles que soient nos divergences dans les républiques intellectuelles, quelles que soient entre nous nos contrariétés mêmes, il est évident qu’en face d’un certain grand public (…) nous sommes tous solidaires, nous sommes tous du même métier. — (Péguy, Argent, 1913, page 1185)
    2. Société animale.
      • Nos ruches, où l’individu est entièrement absorbé par la république, et où la république à son tour est régulièrement sacrifiée à la cité abstraite et immortelle de l’avenir. — (Maeterlink, Vie des abeilles, 1901, page 22)
  3. (Politique) Régime politique non héréditaire. Antonymes : monarchie, empire.
    • Vive la république ! […], je pose la question, et je dis : Vous voulez le meilleur gouvernement, donc vous voulez la république, cela va de soi-même; mais quelle république? Ici commence la difficulté. Est-ce la république de Sparte, où l’on tuait les enfans mal bâtis ? Est-ce la république romaine, où l’on faisait boire la ciguë aux professeurs d’astronomie ? Est-ce la république romaine, où, de par la loi, tout plébéien était bavard? Est-ce la république des cantons suisses, ou celle de Hollande, ou celle des États-Unis, ou celle de Genève, ou celle de Saint-Marin ? — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
    • Bismark jugea tout autrement. La République devait causer, à son avis, la décadence définitive des Gaules alors que le quasi-absolutisme germanique maintiendrait la prééminence allemande. Les événements de 1914 ont tranché le différend. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, page 27)
    1. (Antiquité) Oligarchie, organisation politique des cités grecques et de Rome durant l’Antiquité ; les États ainsi organisés.
      • Toute l’histoire classique est dominée par la guerre conçue héroï­quement ; les institutions des républiques grecques eurent, à l’origine, pour base l’organisation d’armées de citoyens ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.V, La grève générale politique, 1908, page 231)
      • On trouverait aujourd’hui étrange que des magistrats se missent à la tête de bandes armées, comme cela avait lieu à Rome durant les dernières années de la République. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, page 275)
    2. (Histoire) Oligarchie gouvernant certaines cités européennes durant le Moyen Âge. Les États ainsi organisé.
      • L’Islande a son parti de Home Rulers qui veulent affranchir leur pays de la tutelle du Danemark et rétablir l’ancienne république islandaise. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 3)
  4. (Par métonymie) Lieu, pays organisé en république.
    • La République française.
    • La République de Guinée équatoriale.
    1. (En particulier) Ensemble des territoires régis par les institutions de la République française.
      • Cette lutte qui existe dans toute la république, entre les prêtres et nos institutions nouvelles. — (Dupuis, Orig. cultes, 1796, page 469)
  5. (France) (Absolument) République française, régime particulier de cette organisation qui fixe les modalités de l’exercice du pouvoir en France ; l’État ainsi organisé.
    • Tout ce qui est riche ici n’apprécie pas convenablement le gouvernement du Roi, mais a une peur effroyable de la république. Néron, Caligula, le diable, régnerait, qu’on le soutiendrait par peur de la république, qui ne veut pas nous gouverner selon nos penchants actuels, mais qui prétend nous repétrir, et ce remaniement du caractère français exige des Carrier et des Joseph Le Bon. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • Il s’était formé chez les Rougon un noyau de conservateurs qui se réunissaient chaque soir dans le salon jaune pour déblatérer contre la République. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 92)
    • La Convention nationale, constituée le 20 septembre 1792, ouvrit ses délibérations, et dans sa première séance abolit la royauté et proclama la république. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • Sous la première République, au moment même où toute l’Europe nous tombait sur le dos, c’est les curés qui ont excités la guerre civile en Vendée. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 203)
    • « Ce qu’on fait ici, on le fera en France. Ton Duclos et ton Mitterrand, on leur fera ce qu’on te fait, et ta putain de République, on la foutra en l’air aussi ! Tu vas parler, je te dis. » — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Émile Loubet en personne n’y pourrait rien. De l’autre côté de la frontière les bons petits Belges, eux, continuent à prendre les mauvis, à venir les vendre sur les marchés français sans en être empêchés. La République est moins bonne que le Roy. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Pour les manuels en usage dans mon école primaire – comme pour ceux dont j’ai par la suite étudié le contenu –, la République et la France étaient indiscernables : « République et France, disaient-ils, en s’adressant à nous, les enfants, tels sont les deux noms qui doivent rester gravés au profond de nos cœurs. » — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, page 214)
    • L’idée de déployer tous les fastes de la République et d’afficher une solennité churchillienne pour annoncer une augmentation de 1,6 point de la TVA ne peut venir que de cerveaux hallucinés. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), no 772 du 4 février 2012, page 3)
  6. (Administration) (France) Allégorie de la république, représentée par une femme ; Marianne.
    • Sous le buste de la République, le Maire va et vient dans son cabinet. — (Martin du Gard, Vieille France, 1933, page 1063)
Il peut être mis en apposition.
  • A [sic] peine née, la France république, plus forte que tous les trônes, s’élance, et à pas de géant parcourt et reprend les limites des anciennes Gaules. — (Choix de rapports, opinions et discours prononcés à la Tribune Nationale depuis 1789 jusqu’à ce jour, tome 17, page 197, Alexis Emery, 1821)

Vocabulaire apparenté par le sens

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Prononciation

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France

Références

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