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Annexe:Prononciation/catalan

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Prononciation du catalan.

Lire le catalan

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Partition syllabique

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Les principes de partition syllabique du catalan sont analogues à ceux des autres langues romanes (chaque syllabe est généralement construite autour d’un noyau vocalique). Il convient de remarquer dans cette langue la faible présence des diphtongues. Notons les points suivants (l’articulation des différentes diphtongues est détaillée plus bas) :

  • Le tréma marque un hiatus.
  • i et u entre voyelles sont des semi-consonnes (ils marquent l'attaque d'une nouvelle syllabe) : mouen > mo.uen
  • i et u + voyelle à l’initiale produit une diphtongue : jo > jo (une seule syllabe), iode > io.de ; > i.ó est une exception.
  • Dans les autres cas, on considère que i et u atones suivis d’une autre voyelle ne forment pas de diphtongue[1] : valencià, piadós > va.len.ci.à, pi.a.dós
  • Sont préférées les syllabes avec une attaque consonantique : cant > cant (une seule syllabe) mais canta > kan.ta.
  • Une syllabe ne peut commencer par s suivi de consonne : especial >es.pe.si.al.
  • Les consonnes géminées (potentiellement l, n et m entre voyelles selon le standard oral) peuvent être notées comme des consonnes redoublées, entre syllabe, ou bien comme une consonne simple prolongées avec le symbole « ː » : ametla (prononciation valencienne) > a.met.la ([aˈmel.la]) ou a.me.tla ([aˈme.lːa])
  • Les groupes consonantiques finaux produisant une palatalisation dans certains parlers sont parfois notés comme syllabes distinctes. Par exemple : menys > [ˈmɛɲs] (standard), [ˈmɛnt͡ʃ]/[ˈmɛn.t͡ʃ] (réalisation fréquente en catalan central)) ou anys > [ˈaɲs] (standard), [ˈaɲʃ]/[ˈaɲt͡ʃ] (réalisation fréquente en catalan central). Contrairement, en majorquin la dépalatalisation de certains sons palataux finaux (comme ny et nys) est habituelle: anys [ˈajns] (réalisation fréquente en majorquin).

Place de l’accent tonique

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L’accent tonique a une valeur phonologique de premier ordre en catalan. Le vocalisme tonique est plus riche que le vocalisme atone, le traitement de ce dernier permettant d’opposer les grands groupes dialectaux de la langue.

Si un mot ne contient pas d'accent graphique, il est paroxyton (la syllabe tonique est l’avant-dernière) s’il est terminé par une voyelle simple, par s précédé de voyelle simple (marque de pluriel des noms et adjectifs), -en, -an ou -in (marques de troisième personne du pluriel). Les autres mots (notamment ceux terminés par une diphongue) sont oxytons (l’accent tonique tombe sur la dernière syllabe).

Une voyelle surmontée d’un accent graphique devient automatiquement tonique. On peut distinguer trois types de mots graphiquement accentués en catalan[2] :

  • Les mots oxytons qui ne figurent pas dans les cas présentés ci-dessus; on peut trouver en catalan les douze terminaisons suivantes : , , , , , -ús, -ós, -ès/-és, ís, -én, ín.
  • Les mots paroxytons qui ont une autre terminaison que celles données (terminés par des consonnes sauf voyelle+ s, par -en, -an ou -in).
  • Tous les mots proparoxytons : consciència > con.sci.èn.ci.a ; enèrgica > e.nèr.gi.ca
  • Une trentaine de termes (pour la plupart monosyllabes) afin de distinguer des homophones ou homographes (comme ma et , mon et món, soc et sóc, deu et déu, etc. ).

En baléare, l’accent tonique se déplace vers le pronom dans les combinaisons du type verbe-pronom enclitique (le pronom est atone dans les autres dialectes dans ce cas).

Exemples : ...

  • b est prononcé [b] à l’initiale, [β] à l’intervocalique, et [p] en finale ou devant consonne occlusive : bar, abat, àrab > [ˈbaɾ], [əˈβat]/[aˈβat], [ˈaɾəp]/[ˈaɾap].
  • c devant e ou i est prononcé comme s dur (sourd) ; devant o, u, a ou devant consonne il est prononcé [k], comme en français.
  • ç est prononcé [s] (s dur, comme en français).
  • d est prononcé [d] à l’initiale, [ð] à l’intervocalique et [t] en finale ou devant consonne occlusive : fred > [ˈfɾɛt]/[ˈfɾet]/[ˈfɾət].
  • f, présent surtout à l’initiale, est prononcé [f], comme en français : fred, efa > [ˈfɾɛt]/[ˈfɾet]/[ˈfɾət], [ˈefə]/[ˈefa].
  • g devant o, a, u ou consonne non occlusive est prononcé [g] sauf en intervocalique ou devant r où il donne [ɣ]. Devant e et i, il donne [d͡ʒ] en valencien, [ʒ] en catalan oriental (affriqué en [d͡ʒ] dans certains cas en baléare), [ʒ] en catalan nord-occidental à l'intervocalique et [d͡ʒ] dans les autres cas. Devant consonne sourde il donne [k]. En finale, il donne [k], ou [t͡ʃ] dans syllabe tonique dont le noyau est [i] : mig, sociòleg > [ˈmit͡ʃ], [suˈsjɔlək]/[soˈsjɔlek].
  • h, présent pour des motifs étymologiques, est toujours muet en catalan. Il peut servir à marquer un hiatus.
  • j est prononcé comme g devant e ou i dans toutes les positions : [d͡ʒ] en valencien, [ʒ] en catalan central, roussillonnais et (sauf cas particuliers) en baléare, [d͡ʒ] en catalan occidental sauf entre voyelles où on a [ʒ].
  • k, rare en catalan, est prononcé [k] comme en français.
  • l note [l], plus vélaire qu’en français (parfois noté [ɫ]).
  • m et n n'entraînent pas de nasalisation de la voyelle située devant et sont toujours prononcés, à la différence du français : món, rampa > [mon], ['rampa]. Devant vélaire ([g] ou [k]), n est articulé [ŋ] (comme en castillan). Devant un phone labiodental ([v] ou [f]), m et n donnent [ɱ].
  • p note [p] (comme en français et dans les autres langues romanes).
  • q est toujours utilisé en combinaison avec u (voir ci-dessous), sauf dans certaines transcriptions de langues étrangères, notamment de l’arabe, auquel cas il note [k].
  • r : battu [ɾ] entre deux voyelles, ou précédé d'une consonne et suivi d'une voyelle. Exemples : pera, crema, > ['pɛɾə]/[peɾa]/[pəɾə], ['kɾemə]/['kɾema]. Le r est roulé [r] dans les autres cas. En position implosive (en fin de syllabe) devant occlusive, on peut néanmoins trouver les deux articulations (les choix diffèrent d’un dictionnaire à l’autre). Exemples : ruïna, Perpinyà, torre > [ru'inə]/[ru'ina], [pəɾpi'ɲa]/[pərpi'ɲa]/[peɾpi'ɲa]/[perpi'ɲa], ['torə]/['tore]. Cette prononciation de r est commune à l’espagnol et au languedocien standard. En position finale, il est le plus souvent amuï (sauf en valencien, qui l’a maintenu, et dans quelques termes isolés, notamment monosyllabes), comme en occitan. En roussillonnais, sous l’influence du français, l’opposition entre [ɾ] et [r] tend à disparaître au profit de la seule articulation [ʁ].
  • Sauf en intervocalique, s [s] est chuinté (apicoalvéolaire), plus sifflants qu'en français (dorsodental), comme en castillan ou en occitan standards. À l’intervocalique, il est prononcé [z] (comme [s] mais sonore).
  • t note [t]. Il est normalement amuï derrière consonne en position finale en catalan central, nord-occidental et roussillonnais, où il peut néanmoins être réactivé dans le langage formel.
  • v maintient sa prononciation labiodentale [v] (proche du français) en valencien général, en baléare et en alguérois ; dans le reste du domaine linguistique, la majorité des locuteurs le prononce comme b ([b] ou [β] selon les positions). Ce phénomène, appelé bêtacisme, est commun au castillan, au languedocien, au gascon et à une partie de l'auvergnat. Dans les terminaisons de l’imparfait, il chute totalement dans certains parlers valenciens.
  • w est très rare, il n’existe que dans certains emprunts, notamment aux langues germaniques. Il est prononcé [w], ou comme v selon les cas.
  • x : se prononce souvent [ʃ] (comme ch français), parfois [tʃ] (surtout à l'initiale, notamment en catalan occidental, bien que non systématiquement hormis en valencien central) : caixa > ['kaʃə]/['kajʃa]/['kaʃa]. Il est prononcé [ks] ou [gz] (comme en français) dans certains cas : fixar, exemple > [fi'ksa]/[fi'ksaɾ], [eˈgzemple]/[əˈgzemplə].
  • y est extrêmement rare et se prononce comme i ([i] ou [j]).
  • z, rare en catalan, est prononcé [z], comme s intervocalique. On le trouve surtout en position initiale.

Une caractéristique générale du catalan est l’instabilité du vocalisme atone, qui contraste avec la solidité et richesse du vocalisme tonique.

  • a est prononcé [a] lorsqu’il est tonique. En position atone, il donne généralement [a] en dialecte occidental et [ə] en dialecte oriental. a atone final reste toutefois instable en dialecte occidental (voir ci-dessous).
  • e est prononcé [e] ou [ɛ] lorsqu'il est tonique : cel, peix > [ˈsɛl], [ˈpeʃ]/[ˈpejʃ]. S'il porte l'accent aigu il est tonique et prononcé [e]. S'il porte l'accent grave il est tonique et prononcé [ɛ], sauf lorsqu’il est issu de ĭ et ē latin, auquel cas il donne [e] en dialecte occidental et en roussillonnais, et [ə] (tonique) en baléare[3]. S'il est atone, e il se prononce [e] en dialecte occidental et [ə] en oriental.
  • i est prononcé [i], ou [j] lorsqu’il est l’élément consonnantique d’une diphtongue (voir ci-dessous). Dans les terminaisons de l’imparfaits (-eia, -eies, etc.) il chute dans certains parlers occidentaux.
  • ï note [i] (généralement dans un hiatus).
  • o est prononcé [o] ou [ɔ] lorsqu'il est tonique. S'il porte l'accent aigu, il est tonique et prononcé [o] et s'il porte l'accent grave, il est tonique et prononcé [ɔ]. Atone, il est prononcé [u] en dialecte oriental (comme u), sauf en majorquin où, comme en occidental, il est généralement prononcé [o]. [o] tonique donne souvent [u] en roussillonnais (trait qui le rapproche de l’occitan). Sans accentuation graphique, o tonique est généralement ouvert ([ɔ]) devant i ou devant une syllabe dont le noyau est i (font exception les mots en -oix, où o est toujours fermé), ainsi que devant u ou devant une syllabe dont le noyau est u[4]. Si l’on excepte le roussillonnais, les variations régionales concernant le degré d’ouverture de o tonique sont rares.
  • u prononcé [u] (comme ou en français), sauf lorqu’il est l’élément consonantique d’une diphtongue, où il donne [w] (voir ci-dessous). Exemples : vingut, bufar > [biŋ'gut]/[viŋ'gut], [bu'fa]/[bu'faɾ].
  • ü note [w].

Combinaisons

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  • bl post-tonique est prononcé [bbl] en dialectes oriental et nord-occidental (trait qui les rapproche de l’occitan languedocien) et [βl] en valencien (comme en castillan). Voir aussi la prononciation de gl.
  • bs donne [ps] par assimilation.
  • br est prononcé [βɾ] derrière voyelle.
  • gu devant e et i note [g]/[ɣ], et [gw]/[ɣw] devant a.
  • ch n'est plus utilisé en catalan moderne. En langue ancienne il note [k] en finale (graphie que l’on retrouve dans certains patronymes : Domènech, March, etc.). Avant la normalisation (première moitié du XXème siècle), il a été utilisé pour marquer [tʃ] ou [ʃ] (notés x, tx ou -ig en graphie moderne), comme on le retrouve dans certains patronymes (par exemple Sanchis et ses variantes).
  • gl intervocalique est prononcé [ggl] en dialecte oriental et [ɣl] en valencien.
  • gn peut donner différents résultats, selon les dialectes et les mots : [gn] (prononciation recommandée par le standard), [nn], [kn], [ɲn], voire [n] à l’initiale.
  • dqu, que l'on trouve entre voyelles, est prononcé [tk] par assimilation.
  • -ig final est prononcé [t͡ʃ] derrière voyelle (localement [j]) : puig > [ˈput͡ʃ].
  • Dans la séquence ea, le e non tonique est dissimilé et prononcé [e] en catalan oriental (et non [ə]) : reacció, balear > [reəˈksjo], [bəleˈaɾ].
  • ix note [ʃ] ou [jʃ]. La seconde prononciation est caractéristique du valencien général et du catalan nord-occidental, la première prédomine dans le reste du domaine mais il existe néanmoins de nombreuses variations locales (on trouve par exemple la prononciation [ʃ] dans une partie du valencien méridional et en alicantin). L’articulation [ʃ] ou [jʃ] est également conditionnée par la position du groupe, finale ou non, dans certains parlers.
  • ll (très fréquent, dans toutes les positions) est traditionnellement prononcé [ʎ] (comme en castillan). Dans une bonne partie du catalan central toutefois (zone nord-est du domaine) et en baléare, il est prononcé [j] lorsque le phone est issu de -lj- latin, ou bien de groupes cl et gl résultant d’une syncope de voyelle intérieure latine atone (on parle dans ce cas de ieïsme històric). Dans les parlers actuels, comme en castillan, l’opposition entre [ʎ] et [j] tend souvent à disparaître au profit de la seule articulation [j] (on parle alors de yodisation, iodització).
  • l·l note [ll], souvent réduit à [l], notamment en valencien.
  • mm note [mm] en oriental standard, souvent réduit à [m].
  • nn note [nn] en oriental standard, souvent réduit à [n].
  • t des groupes finaux en -nt est généralement amuï en catalan central, nord-occidental et roussillonnais, mais est maintenu en valencien et en baléare.
  • ny note [ɲ] (gn en français, ñ en castillan, nh en portugais et occitan). La combinaison finale -nys se traduit souvent par une palatalisation de s, qui donne [nt͡ʃ].
  • qu est prononcé [k] devant e et i, et [kw] dans les autres cas.
  • est prononcé [kw] : qüestionar > [kwəstjuˈna]/[kwestjoˈna]/[kwestjoˈnaɾ]
  • rr, qu’on ne trouve qu’à l’intervocalique, est prononcé [r] (r roulé, comme r simple à l’initiale), comme en castillan et en languedocien standard : arri > [ˈari].
  • ss, que l’on ne trouve qu’à l’intervocalique, est prononcé comme s dur.
  • tll note [ʎʎ] en catalan central et en roussillonnais, et [ll] en valencien et en baléare : batlle > ['baʎʎə] (central, roussillonnais)/['balle] (valencien)/['ballə] (baléare).
  • tg (groupe intérieur que l’on ne trouve qu’entre voyelles) donne [d͡ʒ] (parfois noté [dʒ]) : jutge > [ˈʒud͡ʒə]/[ˈd͡ʒud͡ʒe][5].
  • tz est prononcé [dz], sauf en valencien où il donne [z] : realitzar > [rəaliˈd͡za] (or.), [realiˈd͡za] (nord-occ.), [realiˈzaɾ] (valencien).
  • ai, au, ei, eu, oi, ou et iu notent des diphtongues : peu, rei, taula, bou, relatiu > [pɛw], [rej], ['tawlə]/['tawla], [bɔw], [relaˈtiw]/[rələˈtiw]. ui est articulé de façon croissante [wi] dans la plupart des dialectes, mais décroissante [uj] localement.

Quelques variations

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Articulation de a atone

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Le groupe ui tonique

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j et g (+ e, i)

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o et e ouverts

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Par dialecte

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Le catalan central

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  • En position prétonique notamment, tendance à la vocalisation de [s] intervocalique : compassió > [kumpəzi.o]. Cette tendance est particulièrement marquée en dialecte central, y compris dans des contextes formels, et elle peut se retrouver, plus rarement, dans d'autres dialectes (y compris en valencien).

Le valencien

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Parmi les traits phonétiques caracatéristiques de la plus grande partie du domaine valencien, citons :

  • [ɔ] et [ɛ] sont généralement plus ouverts que dans le reste du domaine.
  • Lorsqu’il figure dans la syllabe initiale, e atone est fréquemment ouvert en [a] devant consonnes nasales et fricatives (ou plus généralement encore dans certains parlers valenciens) : enveja, espill, eixugar >[aɱˈvedʒa], [asˈpiʎ], [ajʃuˈɣaɾ].
  • À l’intervocalique, [ð] est très affaibli en valencien et chute fréquemment (comme en castillan méridional). Ce trait est particulièrement accusé en valencien méridional et, surtout, alicantin. Dans les terminaisons en -ada, la chute de d se traduit par une prolongation de a tonique : vesprada, agradar > [vesˈpɾaː], [aˈɣɾaːɾ]. Selon l’académie, la chute de d est considérée comme admissible en valencien formel dans les seuls cas des terminaisons en -ada et -ador.
  • Il existe de nombreuses exceptions à l’articulation de o atone [o]. Ainsi il peut donner [u] (comme en catalan oriental) devant une bilabiale, devant une syllabe contenant i tonique, ou dans certains anthroponymes (l’articulation [o] reste toutefois possible) : cobrir, conill, Joan, Josep > [kuˈβɾiɾ], [kuˈniʎ], [d͡ʒuˈan], [d͡ʒuˈzɛp].
  • Comme en castillan, g chute fréquemment dans la combinaison gua : aigua > [ˈajwa] (bien que l’on rencontre également [ˈajɣwa], comme dans le reste du domaine occidental).
  • jo et ja donnent respectivement [jo] et [ja] (comme leurs correspondants en castillan).
  • però donne [ˈpeɾo] (comme son équivalent en castillan).
  • Dans le suffixe -itzar, dérivés et apparentés, tz se prononce [z] : -itzar, -itzación, -itzable > [iˈzaɾ]/[izasiˈo]/[iˈzaβle].
  • Dans les mots masculins suffixés en -ista, a final atone s’ouvre souvent jusqu’à [e] : terrorista : [teroˈɾiste]. La graphie -iste est admise par l'AVL dans ce cas (on a donc une opposition, à l'origine phonétique, restituée graphiquement entre un masculin en -iste et un féminin ista ; au pluriel l'opposition est naturellement neutralisée en -istes [ˈiste], qui est la graphie pancatalane).

Le dialecte apitxat

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L’apitxat ou valencien central est parlé autour de Valence. Il se caractérise par une importante simplification du système consonantique, le rapprochant de l’aragonais ou du castillan, avec lesquels il a maintenu d’importants contacts séculaires. Son vocalisme préserve néanmoins la richesse du valencien général. Ses principaux traits phonétiques sont :

  • Dévoisement de [z] en [s].
  • Affrication de [ʃ] en [t͡ʃ].
  • Dévoisement de [d͡ʒ] en [t͡ʃ] et de [d͡z] en [t͡s].
  • Bêtacisme (réalisation de /v/ comme /b/), comme en castillan et dans la plus grande partie du domaine catalan (hors valencien général et baléare).

Le valencien méridional

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Ce dialecte est parlé au sud de l’apitxat et au nord de l’alicantin. La plupart de ses traits caractéristiques peuvent être retrouvés de façon variable dans d’autre zones de parler valencien, voire dans d'autres zones du domaine linguistique catalan, et à l'inverse on ne les retrouve pas systématiquement dans toutes les localités. Les principaux sont :

  • Différents phénomèmes d’harmonisation vocalique (la voyelle finale atone s’harmonise avec la tonique). Par exemple : terra, porta, taronja > [ˈtɛrɛ], [ˈpɔɾtɔ], [taˈɾɔnd͡ʒɔ] voire [tɔˈɾɔnd͡ʒɔ] (contre [ˈtɛra], [ˈpɔɾta], [taˈɾɔnd͡ʒa] en valencien général).
  • Chute de d intervocalique très marquée.
  • Localement, chute de certains -r finaux (comme dans le catalan parlé hors du Pays valencien).
  • Restes d’éléments de majorquin dans certaines localités de la Marina, qui se traduit en particulier par une simplification du système vocalique atone, l’opposition entre /a/ et /e/ se trouvant neutralisée en /ə/ (comme en catalan oriental).

Le catalan nord-occidental

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Ce dialecte est parlé en Andorre et dans la partie orientale de la Catalogne (province de Lérida et une partie de celle de Tarragone). Parmi ses caractéristiques on peut signaler :

  • Dans un féminin, a atone final donne [ɛ] dans la partie centrale du dialecte : terra, porta > [ˈtɛrɛ], [ˈpɔɾtɛ].

Le roussillonnais

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  • Simplification du système vocalique tonique, le phonème /o/ du catalan central (obligatoirement tonique) étant habituellement fermé en [u] en roussillonnais (trait qui le rapproche de l’occitan) : -ador > [əˈðu] (contre [əˈðo] en catalan central et baléare, et [aˈðo]/[aˈðoɾ] en catalan occidental).

Références

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  1. Ce principe, suivi dans la prononciation standard, présente l’avantage de donner une cohérence à la graphie moderne (notamment au niveau de l’accentuation graphique) et se vérifie dans la production littéraire ancienne ; dans la réalité langagière actuelle toutefois, le principe de moindre effort articulatoire explique que u et i initiaux d’un groupe vocalique donnent souvent des semi-consonnes [w]/[j] (comme en castillan). On retrouve ces transcriptions dans certains travaux descriptifs.
  2. Borja Moll 1968, p. 45-46
  3. Cette graphie s’explique du fait que les travaux de normalisation du catalan de l’Institut d’études catalanes ont à l’origine été surtout menés en référence au catalan central. L’Académie valencienne de la langue (AVL), fondée à la fin du XXème siècle et qui a depuis mené un travail d’adaptation de la normative catalane aux spécificités du valencien, a toutefois normalisé différentes formes respectant la phonétique valencienne (dialecte occidental), autorisant ainsi la graphie é dans certains cas (la graphie traditionnelle reste toutefois largement prédominante chez les auteurs valenciens). Par exemple, la forme francés (>[fɾanˈses]) est autorisée comme variante de la forme normalisée traditionnelle francès.
  4. Valor 1999, p. 34-35
  5. Dans sa grammaire catalane appliquée au valencien, Enric Valor préconise d’articuler tg > [ddʒ], maintenant ainsi une opposition d’ordre phonologique (présente en catalan oriental) avec j/g+ e, i (> [dʒ] en valencien, >[ʒ] en catalan central). Cette articulation est néanmoins très marginale et on ne la retrouve pas dans la plupart des travaux disponibles, aussi bien descriptifs que normatifs.