Nocturnes (Satie)
Nocturnes | |
Couverture de l'édition Demets (1920), mentionnant un sixième nocturne jamais achevé. | |
Genre | Pièces pour piano |
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Nb. de mouvements | 5 |
Musique | Erik Satie |
Durée approximative | 10 min |
Dates de composition | 1919 |
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Nocturnes est un ensemble de cinq pièces pour piano d'Erik Satie, composé en 1919.
Présentation
[modifier | modifier le code]Unis par un tempo lent, une mesure ternaire à
, une forme ternaire commune A-B-A où B change de tonalité, une mise entre parenthèses de l'humour caractéristique du compositeur, une « écriture linéaire [et une] inspiration secrète et mélancolique »[1], les cinq Nocturnes sont composés entre août et novembre 1919 et sont publiés en deux cahiers, le premier chez Rouart-Lerolle en 1919 regroupant les numéros un à trois, les quatrième et cinquième étant édités chez Demets en 1920[1].
Structure
[modifier | modifier le code]L'ensemble complet, d'une durée d'exécution de dix minutes environ[2], comprend cinq numéros, « pénétrés d'un égal caractère de mélancolie contemplative »[3]:
- Premier Nocturne — Doux et calme, dédié à Mme Marcelle Meyer
- Deuxième Nocturne — Simplement, dédié à André Salomon
- Troisième Nocturne — Un peu mouvementé, dédié à Mme Jean Hugo (Valentine Hugo)
- Quatrième Nocturne — = 92, dédié à Mme la Comtesse Étienne de Beaumont
- Cinquième Nocturne — = 60, dédié à Mme Georges Cocteau[note 1]
Analyse
[modifier | modifier le code]« Je suis à un tournant de mon état d'âme et je ne m'amuse pas »[1], écrit Satie à Valentine Hugo à l'époque de composition des Nocturnes[note 2].
Malgré une teinte générale commune, chaque nocturne possède son climat propre[1]. Guy Sacre note l'abondance d'intervalles conjoints dans le premier, en ré majeur, et son caractère paisible à l'exception d'un choral vigoureux dans sa partie centrale. Pour le deuxième, dans la même tonalité, « plus court et moins lisse », il souligne sa « basse ourlée » et sa « mélodie sinueuse ». Toujours en ré majeur, le troisième Nocturne est construit autour de la quarte et est « le seul à quitter un instant son
: le trio (en sol majeur, calme) est à
, à trois et quatre parties très chantantes »[1].
Le quatrième Nocturne est qualifié par Sacre de « plus émouvant de la série », en si dorien, et explore les quintes. Quant au cinquième, en ré mineur/fa majeur, il est le plus chromatique de tous[4]. Alfred Cortot retient en préférences ce dernier morceau, « pour la distinction d'une réalisation sonore dont tous les détails [...] sont traités avec la plus séduisante ingéniosité », ainsi que le premier, « pour le caractère insinuant et rêveur de son thème principal, la franchise quasi rustique de son intermède »[5].
Sixième nocturne
[modifier | modifier le code]Satie a laissé un brouillon de composition d'un sixième nocturne, complété et réalisé par le musicologue Robert Orledge, publié chez Max Eschig en 1994[6].
Discographie
[modifier | modifier le code]- Erik Satie — Socrate, Six Nocturnes, Premier menuet par Jean Belliard (ténor) et Billy Eidi (piano), CD Timpani 1C1141, 1993.
- Erik Satie Piano Music, Håkon Austbø (piano), Brilliant Classics 99384, 1999.
- Tout Satie ! Erik Satie Complete Edition[7], CD 3, Aldo Ciccolini (piano), Erato 0825646047963, 2015.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La mère de Jean Cocteau.
- Lettre du 21 août 1919.
Références
[modifier | modifier le code]- Guy Sacre 1998, p. 2401.
- (en) John Keillor, « Nocturnes (5) for piano | Details », sur AllMusic (consulté le )
- Alfred Cortot 1981, p. 734.
- Guy Sacre 1998, p. 2402.
- Alfred Cortot 1981, p. 735.
- Guy Sacre 1998, p. 2410.
- Camille De Joyeuse, « Tout Satie !… en 10 cd », sur classiquenews.com, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 978-2-221-08566-0), p. 2401-2402.
- Adélaïde de Place, « Erik Satie », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083), p. 634.
- Alfred Cortot, La musique française de piano, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », , 762 p. (ISBN 2-13-037278-3).
Monographies
[modifier | modifier le code]- Vincent Lajoinie, Erik Satie, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme, (ISBN 978-2-8251-3228-9).
- (en) Robert Orledge, Satie the composer, New York, Cambridge University Press, coll. « Music in the 20th Century », , 394 p. (ISBN 978-0-521-35037-2).
- Anne Rey, Satie, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Solfèges », 1974, rééd. 1995, 192 p. (ISBN 978-2-02-023487-0 et 2-02-023487-4).
- Ornella Volta, Satie et la danse, Paris, Éditions Plume, , 206 p. (ISBN 978-2-7021-2160-3).
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :