Aller au contenu

Le Chêne de Flagey

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le Chêne de Flagey
Artiste
Date
Technique
Huile sur toile
Dimensions (H × L)
89 × 110 cm
Localisation

Le Chêne de Flagey, également appelé Le Chêne de Vercingétorix, est un paysage peint par Gustave Courbet en . Le tableau mesure 89 × 110 cm et représente un chêne majestueux situé près de la ferme familiale des Courbet, dans le village de Flagey, à quelques kilomètres d'Ornans, en Franche-Comté[1].

La peinture réalisée en est vendue dans les années par Juliette Courbet, la sœur de l'artiste, au banquier Henry C. Gibson. Elle est offerte à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts de Philadelphie en à la mort de ce dernier. Puis, elle est mise en vente en chez Sotheby's à New York et acquise par un collectionneur japonais, Michimasa Murauchi, pour 450 000 dollars américains[2].

En , pour une exposition Courbet, il est prêté au musée des Beaux-Arts de Besançon par Michimasa Murauchi, qui se rend à cette occasion à Flagey pour voir l'emplacement du chêne[3],[4],[5].

En , le musée Courbet d'Ornans l'acquiert pour 4,5 millions d'euros grâce à 2,7 millions d'euros de dons privés et 1,3 million d'euros de fonds publics[2].

Du au , il est prêté au Grand Palais pour l'exposition Volez, Voguez, Voyagez sur Louis Vuitton, originaire de Franche-Comté comme Courbet.

Le chêne représenté a aujourd'hui disparu, frappé par la foudre[4] dans les années [5],[6].

Description

[modifier | modifier le code]

La composition est originale puisque l'arbre remplit toute la toile, la limite de ses branches et feuilles se situant hors-cadre du tableau. Éclairé par la droite et centré dans le format, on aperçoit dans le bas de la composition son tronc torturé et large dont les dimensions sont données par la taille du chien coursant un lapin vers la gauche, les deux animaux étant placés légèrement en arrière de part et d'autre du tronc. La ligne d'horizon est basse, laissant voir un village à peine esquissé à gauche. D'autres arbres complètent le tableau en second plan avec des collines bleuies en arrière-plan. Comme le relate Frédérique Thomas-Mauri, conservatrice du musée Courbet d'Ornans[1], il s'agit d'une scène de chasse car Courbet a peint initialement, entre le chêne et le premier arbre à sa droite, un chasseur qui vise le lapin. Le peintre a par la suite effacé le chasseur.

En , quand il expose son œuvre, Courbet y ajoute un sous-titre : « ... appelé Chêne de Vercingétorix, camp de César près d’Alésia, Franche-Comté ». Il y adjoint ainsi une dimension politique car à l'époque l'emplacement de la bataille d'Alésia divisait l'opinion publique : Alaise, dans le Doubs (Franche-Comté), terre natale du peintre ; ou Alise-Sainte-Reine, en Côte-d'Or (Bourgogne), comme le soutenait Napoléon III[7], qui y fit effectuer des fouilles menant à la découverte du site archéologique d'Alésia.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Département du Doubs, « Le Chêne de Flagey », sur YouTube, (version du sur Internet Archive).
  2. a et b Isabelle Brunnarius, « Le Chêne de Flagey de Gustave Courbet est désormais accroché au musée d'Ornans », France 3 Franche-Comté, .
  3. John Sutton, « Le Chêne de Courbet bientôt au musée d'Ornans », sur commune1871.org, Les Amies et Amis de la Commune de Paris , , mise à jour .
  4. a et b Joël Mamet, « L'arbre de Courbet à replanter », L'Est républicain, .
  5. a et b Clément Jeannin, « Le Chêne de Flagey retourne en son pays d'Ornans », France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le ).
  6. Philippe Sauter, « Il y a cent ans, la mort du chêne de Flagey », L'Est républicain, .
  7. « Le chêne de Flagey : Une œuvre exceptionnelle et unique », Pays de Courbet, pays d'artiste, sur doubs.fr (version du sur Internet Archive).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Linda Nochlin, « Le Chêne de Flagey de Courbet : Un motif de paysage et sa signification », Quarante-huit/Quatorze, musée d'Orsay, no 1,‎ , p. 15–25.
  • Noël Barbe, « Le peintre, la bataille et les habitants : Des modes d'existence du Chêne de Flagey de Courbet », dans Pierre Lieutaghi (dir.) et Danielle Musset (dir.), Les racines ou la métaphore des origines (actes du 13e séminaire organisé à Forcalquier,  – , par le musée de Salagon de Mane), Forcalquier, C'est-à-dire, coll. « Un territoire et des hommes », , 222 p. (ISBN 978-2-918235-20-0), p. 61–74.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]