Aller au contenu

Cherubino Patà

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cherubino Pata
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
GordolaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Lieu de travail

Pietro Antonio Cherubino Patà, né le à Sonogno (Tessin, Suisse) et mort le à Gordola (Tessin), est un peintre suisse, connu pour avoir été le principal assistant de Gustave Courbet entre 1868 et 1877.

Le Ruisseau du Puits Noir (vers 1870), Ornans, musée Courbet.

Fils d'un couple d'éleveurs de moutons, Abbondio Patà et d'Apollonia Tamò, installé dans le Tessin, Cherubino Patà, est élève à l'école de dessin de Locarno. En 1854, il décore l'église de Sonogno, puis se rend en Suisse romande où il officie en tant que portraitiste ambulant jusqu'en 1858. Il épouse en 1866 la peintre suisse Emilie Schnewlin (1839–1898), avec qui il aura deux enfants[1].

Dans les années 1860, il se rend à Lyon où il sort diplômé de l'école des beaux-arts, puis régulièrement, monte à Paris. Le peintre, sous le nom de « Chérubin Pata », expose au Salon parisien à partir de 1868, et ce, jusqu'en 1870, surtout des paysages[2].

Résidant d'abord dans le quartier latin avec sa famille, il se lie avec Gustave Courbet, dont il devient, au fil des années, le principal assistant. Après la Commune de Paris, il participe avec quelques autres jeunes peintres à l'atelier d'Ornans créé par Courbet à sa sortie de prison, en 1872, pour préparer les paysages du maître, harcelé par ses créanciers. Lorsque ce dernier doit s'exiler en Suisse en 1873 pour échapper aux poursuites de l'État dans le cadre de l'affaire de la colonne Vendôme, Patà lui rend visite, puis s'installe quelques mois avec lui dans une pension à La Tour-de-Peilz. Patà retourne à Paris, expose au Salon des refusés en 1875, et devient l'homme d'affaires de Courbet : il s'occupe de faire le lien avec les amis parisiens et avec les avocats du maître[3]. Il assiste Courbet en faisant d'incessants va-et-vient entre Paris et la Suisse jusqu'à la mort du peintre survenue le [4].

De fin 1879 à fin 1880, il fait un séjour d'un an à Alger, où il réalise plusieurs peintures orientalistes[5]. Il expose une dernière fois, en 1883, au Salon des artistes français, résidant alors au 30 rue de Seine[6].

Il retourne vivre en Suisse, d'abord à La Chaux-de-Fonds, puis à Gordola où il meurt, devenu veuf, en février 1899.

« Des peintures naïves de sa jeunesse aux œuvres réalistes de la maturité, sa production reste inégale et a souffert du soupçon de plagiat des peintures de Gustave Courbet »[1], dont il a subi l'influence.

Œuvres localisées

[modifier | modifier le code]
Paysage de bord de mer, Musée Courbet.
  • Illiers-Combray (Eure-et-Loir), musée Marcel Proust - Maison de tante Léonie : Terrasses d'Alger, 1879-1880[5] ;
  • Ornans (Doubs), musée Courbet :
    • Le Ruisseau du Puits Noir (vers 1870).
    • Paysage de bord de mer ou Les Falaises d’Étretat (1878)[7].
    • Entrée de forêt, effet de neige (signé Pata et GC) institut Courbet,
    • La Fagotière (1883),
    • Intérieur de forêt, Le vieil arbre en hiver, La Terrasse de Bon Port, Portrait d'un abbé.

Œuvres non localisées

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Patà, Cherubino », notice dans le Dictionnaire historique de la Suisse.
  2. Fiche exposant Salon 1868, base salons du musée d'Orsay.
  3. Petra ten-Deoesschate Chu, Gustave Courbet. Correspondance, Paris, Flammarion, , 635 p. (ISBN 2-08-011764-5, OCLC 35122198, lire en ligne).
  4. Courbet, Gustave, 1819-1877, et Musée Rath,, Gustave Courbet : les années suisses, Paris/Genève, Artlys / Musées d'art et d'histoire de Genève, 265 p. (ISBN 978-2-85495-581-1, OCLC 890576590, lire en ligne).
  5. a et b Conseil départemental d'Eure-et-Loir, « Chez Tante Léonie, la passion de l'orientalisme », L'Eurélien,‎ , p. 31/48 (lire en ligne).
  6. Fiche exposant SAF 1883, base salons du musée d'Orsay.
  7. « Paysage de bord de mer ou Les Falaises d’Étretat », notice no M0339000090, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Pierre Chessex, « Patà et Courbet : quelques points de repère (1868-1881) », in Cherubino Patà. Le vrai faux-Courbet, Ornans, Musée Courbet, 1988, pp. 67-79.
  • (it) Aldo Lanini, Cherubino Patà : uomo e pittore originale, 1827-1899, Locarno, 1992.

Liens externes

[modifier | modifier le code]