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Guillaume Ier de Provence

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Guillaume Ier de Provence
Gravure de 1655.
Titres de noblesse
Comte de Provence
-
Prédécesseur
Successeur
Comte d'Arles
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Vers 945
Décès
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoints
Enfants

Guillaume Ier de Provence dit le Libérateur, né vers 945 et mort devant Avignon en 994, après le [1], est un noble provençal, célèbre pour avoir vaincu et chassé les Sarrazins de la Provence en 973.

Fils de Boson II, comte d'Arles et de Constance de Provence, il est successivement comte d'Avignon (962), comte de Provence (972), marquis de la Provence arlésienne (979) et prince de toute la Provence (991)[2]. En raison d'un oncle appelé lui aussi Guillaume[3], il est parfois dénommé Guillaume II de Provence.

Ses premières années

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Guillaume et son frère aîné Roubaud, succèdent à leurs père Boson et oncle, appelé lui aussi Guillaume, entre 962 et 966. Le comté de Provence leur appartient en indivision, Guillaume devenant comte d'Avignon et Roubaud comte d'Arles suivant la division opérée à la génération précédente entre leurs père et oncle. Il épouse entre 968 et avril 970[4], Arsinde de Comminges[5], fille d'Arnaud, comte de Comminges et d'Arsinde de Carcassonne. Si Arsinde, sa première femme, a parfois été confondue avec Adélaïde, sa seconde, pour ne lui faire qu'une seule et unique épouse, la controverse est aujourd'hui terminée[6]. De cette première union seraient nés :

La libération de la Provence et ses conséquences

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À la suite de l'enlèvement de l'abbé Mayeul en juillet 972 par les bandes de Sarrasins installées dans le massif des Maures depuis la fin du IXe siècle, le comte Guillaume et son frère Roubaud prennent la tête de l'ost provençal renforcé par les troupes d'Ardouin, comte de Turin. Ils traquent les Maures qu'ils écrasent à la bataille de Tourtour en 972 ou 973, anéantissent le comptoir commercial andalou du Freinet, puis les chassent de Provence[8]. Cette campagne militaire contre les Sarrasins, conduite sans les troupes du roi Conrad III de Bourgogne, se double en fait d'une féodalisation de la Provence, de l'aristocratie locale et des communautés urbaines et paysannes qui avaient jusque-là toujours refusé la mutation féodale et le pouvoir comtal. Elle permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait de la Provence et, avec le consentement royal, de contrôler le fisc de la Provence.

Il distribue les terres reconquises à ses vassaux, comme le territoire d’Hyères aux seigneurs de Fos, arbitre les différents et crée ainsi la féodalité provençale[9]. La noblesse Franque d'origine bourguignonne ou maconnaise, dont il relevait, restait d'installation récente était jusqu'alors peu acceptée par les populations locales restées gallo-romaines. Elle s'était installée en spoliant majoritairement les biens des grandes familles aristocratiques gallo-romaines chassées de Provence à l'arrivée de Hugues d'Arles qui avait mené une véritable épuration, menant notamment à l'exil la famille de Saint Mayeul, parmi les plus gros propriétaires fonciers de Provence. Avec cette conquête, Guillaume dispose de terres légitimes à redistribuer à ses fidèles, tout en pouvant restituer les terres qu'il "tenait" aux noms de leur précédent propriétaire. C'est ainsi qu'on le voit à la fin du Xème siècle restituer tout un ensemble de villae à Saint Mayeul et l'abbaye de Cluny, et en particulier la villae de Valensole où l'abbé serait né[10].

Avec Isarn, évêque de Grenoble, il entreprend de repeupler le Dauphiné et autorise un comte italien nommé Ugo Blavia à se fixer près de Fréjus au début des années 970 pour remettre les terres en culture.

Son gouvernement et sa renommée

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Comme son père Boson, Guillaume se fait conseiller par un vicomte qui dès 977 l'accompagne dans tous ces déplacements[11] et il s'appuie sur un groupe important de juges pour rendre la justice[12]. Devenu marquis de Provence en 979, il s'installe à Arles au début des années 980. Sa première femme Arsinde de Comminges (c. 950-983) venant à décéder, il épouse en 984 dans cette cité, contre l'avis du pape, Adélaïde d'Anjou qui vient de se séparer de son époux, le futur roi de France, Louis V. Le couple aura au moins deux enfants :

Pour tout ceci, il est un personnage important des chroniques de Raoul Glaber qui le traite de duc et il apparaît dans une charte de 992 avec le nom de pater patriae.

La fin de sa vie

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À la fin de sa vie Guillaume devient très pieux et restitue de nombreux biens au temporel de l'Église. Déjà en 991[15], à la demande de l'évêque de Fréjus, Riculf[16], qui implore à Arles auprès du prince la restitution des anciens domaines de l'évêché, Guillaume accède à cette pétition et lui accorde de surplus la moitié de Fréjus et le village de Puget[17]. En 992, il rend également d’importants domaines en Camargue au monastère Saint-Jean d'Arles. En 993, se sentant mourir dans la ville d'Avignon dont il a été le comte, il prend l'habit de moine et fait appel à l'abbé Mayeul pour soulager son âme. Il fait des restitutions et des offrandes à l'abbaye de Cluny[2], et c'est entouré par la multitude de ses sujets, que Guillaume de Provence passe de vie à trépas dans cette ville, peu après le . Avant de mourir, il émet le vœu d'être inhumé à Sarrians, près de Carpentras, dans le prieuré en cours de construction sur la villa offerte à l'abbaye bourguignonne[2].

Notes et références

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  1. « PROVENCE : GUILLAUME [II] le Libérateur », sur fmg.ac (consulté le ).
  2. a b et c Aurell, Boyer et Coulet 2005, p. 13.
  3. Il s'agit du frère de Boson II; Boson était comte d'Arles et Guillaume comte d'Avignon.
  4. Avant avril 970 d'après Les comtes de Provence:
    Wilelmus comes Provincie et coniunx mea Arsinna donated property to Saint-Victor de Marseille by charter dated Apr 970.
  5. La date de naissance d'Arsinde généralement fixée vers 950 pourrait être plus ancienne compte tenu que les enfants du comte Arnaud, son père, sont nés probablement dans les années 930-945. Arsende serait ainsi bien plus âgée que Guillaume. La date de sa mort pose aussi des difficultés. On admet qu'elle se situe entre 979 et 983.
  6. Jean-Pierre Papon, Jules Frédéric Paul Fauris de Saint-Vincens - Histoire générale de Provence ..., page 491 ici :
    Les historiens ne sont pas d'accord sur le nombre de ses femmes ; les uns lui en donnent une, les autres deux, savoir Arsinde et Adélaïde. Ce dernier sentiment est le seul qu'on doive suivre ; car, 1°) depuis l'année 968, jusqu'en 979, la femme de Guillaume eut constamment le nom d'Arsinde ; et depuis l’an 986 jusqu'en 1026, elle s'appela Adélaïde : distinction qui n'auroit pas été exactement observée, si la même personne eût porté les deux noms. 2°) Arsinde étoit déjà mariée à Guillaume I l'an 968 ; et si elle eût été la même qu'Adélaïde, elle auroit été comtesse de Provence pendant plus de cinquante huit ans, ce qui ne doit point être admis sans de fortes preuves.
  7. Christian Settipani, La noblesse du Midi carolingien: études sur quelques grandes familles d'Acquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècle, Toulousain, Périgord, Limousin, Poitou, Auvergne, Occasional Publications UPR, (ISBN 978-1-900934-04-6, lire en ligne).
  8. Des sources tardives comme la Chronique de la Novalaise et la Vie de Saint Bobon donnent des informations romancées de ces événements. La Chronique de la Novalaise, vers 1030-1050, place la prise du Freinet en 983 (Chanoine Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, tome I, Fascicules 1-3, Imprimerie valentinoise, Valence, 1913 (lire en ligne RD1421)), mais Jean-Pierre Poly, dans son livre La Provence et la société féodale (879-1166). Contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, page 28, note 114 (lire en ligne), montre qu'il faut retenir la fin de l'année 972 pour la prise du Freinet par le comte d'Arles, son frère et le comte de Turin, plutôt que 983.
  9. Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale (879-1166), Paris, .
  10. Méhu, 2021, p. 30-70, « Chapitre 16 - Le premier Moyen Age».
  11. Aurell, Boyer et Coulet 2005, p. 14
    Martin Aurel précis qu'il s'agit de « Guihem, probablement le fils du comte de Marseille Arlulf ».
  12. Aurell, Boyer et Coulet 2005, p. 14.
  13. Thierry Stasser, « Adélaïde d'Anjou, sa famille, ses unions, sa descendance. État de la question », Le Moyen Âge, vol. 103, no 1,‎ , p. 9-52 (ISSN 0027-2841).
  14. Ermengarde est parfois considérée comme la fille d'Adélaïde et d'Étienne de Gévaudan.
  15. La GCN, page 333 indique le 6 mars 990.
  16. Neveu de Teucinde d'Arles.
  17. Aurell, Boyer et Coulet 2005, p. 14-15.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes et bibliographie

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