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An-Nas

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114e sourate du Coran
Les Hommes
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original سُورَةُ ٱلنَّاسِ, Al-Nas
Titre français Les Hommes
Ordre traditionnel 114e sourate
Ordre chronologique 21e sourate
Période de proclamation Période mecquoise
Nombre de versets (ayat) 6
Ordre traditionnel
Ordre chronologique
Enregistrement de la An-Nas.

An-Nas (arabe : سُورَةُ ٱلنَّاسِ, français : Les Hommes) est le nom traditionnellement donné à la 114e sourate du Coran, le livre sacré de l'islam. Elle comporte 6 versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée, selon la tradition musulmane, durant la période mecquoise.

Origine du nom

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Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate Les Hommes[2].

Il n'existe à ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. Néanmoins selon une chronologie musulmane attribuée à Ǧaʿfar al-Ṣādiq (VIIIe siècle) et largement diffusée en 1924 sous l’autorité d’al-Azhar[3],[4], cette sourate occupe la 21e place. Elle aurait été proclamée pendant la période mecquoise, c'est-à-dire schématiquement durant la première partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[5]. Contestée dès le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a été revue par Nöldeke[7],[8], pour qui cette sourate est la 47e.

Les sourates de la fin du Coran[Note 1] sont généralement considérées comme appartenant aux plus anciennes. Elles se caractérisent par des particularités propres. Elles sont brèves, semblent issues de proclamations oraculaires (ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’elles en sont des enregistrements), elles contiennent de nombreux hapax[9]...

Pour Nöldeke et Schwally, la quasi-totalité des sourates 69 à 114 sont de la première période mecquoise. Neuwirth les classe en quatre groupes supposés être chronologiques. Bien que reconnaissant leur ancienneté, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoise », car cela présuppose un contexte et une version de la genèse du corpus coranique qui n’est pas tranchée. Cette approche est spéculative[9].

En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription sténographique de proclamation mais sont des textes écrits, souvent opaques, possédant des strates de composition et des réécritures Cela n’empêche pas ces sourates de fournir des éléments contextuels (comme l’attente d’une Fin des Temps imminente chez les partisans de Mahomet). Ces textes sont marqués par une forme de piété tributaire du christianisme oriental[9].

Les auteurs ont proposé des datations variées de cette sourate. Pour Neuwirth, les deux dernières sourates sont moins des sourates que des textes prophylactiques visant à protéger le Coran. Elles se distinguent des sourates tant par le genre de la prière que l’on retrouve avec la Fatiha que dans le non-respect du classement par taille des sourates. Pour Bell, ces deux sourates auraient été rajoutées par les éditeurs de la version finale du Coran. Les sources musulmanes, parmi les plus anciennes, semblent déjà montrer un désaccord quant à l’insertion de ces sourates dans le corpus coranique[10].

Interprétations

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Cette sourate est réputée pour ses vertus en exorcisme islamique (« ruqiya »). Elle se récite surtout sous forme de duʿāʾ (invocation) avec la sourate Al-Ikhlas (Le monothéisme pur) et la sourate Al-Falaq (L'Aube naissante). Avec cette dernière, elle constitue un duo de sourates de protection et d'exorcisme[11] connu sous le nom de « Al-Mu'awwidhatayn (en) » par la tradition musulmane.

Versets 1-3 : Demande de protection

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Ces trois versets forment une demande de protection. Trois titres sont donnés à Allah. Ahrens a voulu comparer ces titres avec un passage des Lettres festales d’Athanase d’Alexandrie. Bell notait cette hypothèse comme improbable. Cette sourate pourrait trouver des parallèles rhétoriques avec la première sourate du Coran[10].


Articles connexes

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Bibliographie

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  • P. Neuenkirchen, "Sourate 114", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2343 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes

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Notes et références

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  1. L’auteur précise que ces remarques, si elles sont dans une partie consacrée aux sourates 69 à 99, s’appliquent aussi aux sourates 100 à 114.
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent être considérés comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publié en 1991 (aujourd'hui daté) et du Coran des historiens publié en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de Blachère, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

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  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2-221-06964-1)
  3. G.S. Reynolds, « Le problème de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. Blachère, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. Blachère, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorâns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. a b et c G. Dye, « Introduction aux sourates 69-99 », Le Coran des historiens, 2019, p. 1789 et suiv.
  10. a et b P. Neuenkirchen, "Sourate 114", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2343 et suiv.
  11. Constant Hamès, « L'usage talismanique du Coran », Revue de l'histoire des religions, no tome 218 n°1,‎ , Les usages du Livre saint dans l'islam et le christianisme. pp. 83-95 (lire en ligne)