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Émile Reinaud

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Émile Reinaud
Illustration.
Portrait d'Émile Reinaud.
Fonctions
Secrétaire perpétuel de l'Académie de Nîmes

(6 ans)
Prédécesseur Paul Clauzel
Successeur Eugène Margier
Bâtonnier de l'ordre des avocats de Nîmes

(2 ans)
Prédécesseur Édouard Gaussorgues
Successeur Fernand de Vallavieille
Président de l'Académie de Nîmes

(1 an)
Prédécesseur Lucius Enjalbert
Successeur Félicien Allard
Maire de Nîmes

(8 ans et 5 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Alexandre Bouchet
Successeur Gaston Crouzet
Biographie
Nom de naissance Alfred Émile Reinaud
Date de naissance
Lieu de naissance Vauvert (Gard)
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Nîmes
Nationalité Française
Diplômé de Faculté de droit de Paris
Profession Avocat
Distinctions Officier de la Légion d'honneur
Officier de l'Instruction publique
Prix littéraire Montyon de l'Académie française
Religion Protestantisme

Émile Reinaud
Maires de Nîmes

Émile Reinaud, né le à Vauvert (Gard) et mort le à Nîmes, est un avocat, homme politique et essayiste français. Maire de Nîmes de 1892 à 1900, il est président puis secrétaire perpétuel de l'Académie de Nîmes au début du XXe siècle.

Né dans une famille protestante du sud de la France, Alfred Émile Reinaud est le fils de Jacques Reinaud, né en 1816, pharmacien à Vauvert (Gard), et d'Émilie Maroger, née vers 1828. Il a un frère, Sully (1852-1925), devenu pharmacien et conseiller municipal à Vauvert[1].

Le , Émile Reinaud épouse à Nîmes Claire Lombard (1854-1939), nièce du peintre Charles Jalabert. Ils ont ensemble trois enfants. L'aîné, Paul (1886-1923), docteur en droit[2] et avocat[3], décède à 36 ans des suites d'une blessure de guerre, laissant 6 enfants en bas âge[4]. Le deuxième enfant d'Émile Reinaud, Charlotte, meurt à l'âge de 10 ans. Sa dernière fille, Hélène (1884-1962), épouse Rostain, est la seule à ne pas mourir avant lui[4].

Me Reinaud en 1889, portant la toque et la robe d'avocat.

Après des études secondaires au lycée de garçons de Nîmes[5], Émile Reinaud ne poursuit pas — contrairement à son père et son frère — des études de pharmacie. Il choisit le droit et, après être passé par l'université de Montpellier[6], obtient en 1879 un doctorat à la faculté de droit de Paris[7]. À partir de cette date, il exerce comme avocat à la cour d'appel de Nîmes. Membre du conseil de l'ordre, il est aussi président du bureau de l'assistance judiciaire[4]. En 1909, il est élu bâtonnier du barreau de la ville[8], puis réélu pour les années 1910 et 1911[9].

Raymond Huard le cite comme un exemple de la forte présence des avocats nîmois au sein du milieu politique local[10].

Maire de Nîmes

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En 1891, il est élu conseiller municipal à Nîmes et nommé premier adjoint au maire. L'année suivante, de nouvelles élections municipales ont lieu et Émile Reinaud est élu maire[11]. Son élection, puis sa réélection en 1896, mettent fin à la grande instabilité municipale qui régnait depuis 1888[12].

Au cours de ses deux mandats, il enclenche un vaste processus de transformation de Nîmes. Il modernise les infrastructures de la ville en développant les réseaux de gaz, d'électricité et de téléphone, engage de grands travaux d'assainissement (adduction d'eau, tout-à-l'égout, forages, pavage des boulevards…) et crée une ligne de tramway électrique. Il agit aussi pour la formation et l'emploi en faisant construire de nombreux groupes scolaires ainsi que la bourse du travail. Il œuvre enfin pour la culture en rénovant plusieurs grands monuments (le Grand Théâtre, le temple de Diane) et en faisant construire ou installer plusieurs centres culturels (le conservatoire de musique, le muséum d'histoire naturelle, le musée archéologique)[8].

Affiche d'invitation par le maire Émile Reinaud aux célébrations du centenaire de la proclamation de la République, en 1892, comprenant une course de taureaux.

Fervent défenseur de la tauromachie, Émile Reinaud est président d'honneur de l'Union taurine nîmoise (UTN)[13]. Il est connu pour avoir organisé, deux ans après son élection comme maire de Nîmes, la « corrida de la contestation »[14]. Décidant de passer outre à la loi Grammont (1850) et la circulaire Waldeck-Rousseau (1884) qui interdisaient les corridas et novilladas, il enclenche ainsi un mouvement de résistance pour préserver les pratiques tauromachiques espagnoles en France. Cet événement, considéré comme la naissance symbolique de la feria de Nîmes, est le premier d’une longue série de manifestations taurines qui conduiront le législateur à autoriser de telles pratiques lorsqu'« une tradition locale peut être invoquée » (loi du ).

Autres activités

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Sociabilité savante

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Le , il est élu membre de l'Académie de Nîmes. Il y occupe, jusqu'à sa mort, le siège laissé vacant par Eugène Bolze[15]. Le , il devient président de l'Académie (mandat d'un an), puis est élu secrétaire perpétuel de l'institution en 1918[16],[17]. À sa mort, son fauteuil est attribué à Maurice Méric[15], et le président d'alors, Fernand Roux, prononce son éloge funèbre[Note 1].

Dans les années 1870, il participe au Barancage, société amicale fondée par Frédéric Paulhan[18] et qui réunit des notables protestants[19]. Durant la Belle Époque, il fait aussi partie du groupe d'intellectuels qui se réunit[Note 2] chez le bibliothécaire Albert Poussigue, cénacle où Camille Pitollet (de) voit « un des derniers asiles de l'intelligence nîmoise »[20].

Littérature

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Discours patois d'Émile Reinaud en 1903.

Émile Reinaud est l'auteur du premier rapport sur la loi du , étudiant les aspects juridiques, historiques et économiques de la reconnaissance des syndicats professionnels en France. Il est également l'auteur d'une biographie de référence sur Charles Jalabert, primée par l'Académie française[8], et jugée par Christophe Teissier « particulièrement complète et agréable à consulter »[21].

Il écrit par ailleurs de nombreux textes de poésie, publiés notamment par l'Académie de Nîmes. Son inspiration puise particulièrement dans les paysages cévenols et les traditions du Sud-Est. Certains de ses poèmes sont écrits en provençal ; en 1903, il donne même un discours dans ce dialecte à l'occasion de l'inauguration de la statue d'Antoine Bigot dans les jardins de la Fontaine, à Nîmes[22].

En 1919, il est l'un des parrains de la société félibréenne Nemausa, créée par Albert Éloy-Vincent[23].

Il est membre honoraire de la Société scientifique et littéraire d'Alais (aujourd'hui Alès)[24].

Nommé officier de réserve en 1880, il sert comme sous-lieutenant puis comme capitaine au 117e régiment d'infanterie territoriale[8]. Durant la Première Guerre mondiale, il préside la Commission de contrôle des œuvres de guerre[8]. Il est ensuite vice-président de l'Office départemental des pupilles de la Nation et président de la section permanente du Gard[8] ; il organise régulièrement des corridas au profit de cette œuvre.

Plaque odonymique à Nîmes.

Distinctions

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Postérité

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  • Une rue porte son nom à Nîmes.

Publications

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Notes et références

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  1. Extrait de l'éloge funèbre :

    « Reinaud avant tout était l'homme du devoir […] il a poussé à des limites rarement atteintes, l'application et le désintéressement ; je souhaite pour mon pays, qu'il ait dans l'avenir des rivaux qui l'égalent[4]. »

    — Fernand Roux, ancien bâtonnier, président de l'Académie de Nîmes.

  2. Au côté de Georges Maurin, Charles L'Hôpital, Gaston Maruéjol, Henry Bauquier et Élie Peyron.

Références

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  1. Émile Guigou, Les Contraintes de la vie vauverdoise : histoire politique, religieuse et économique de Vauvert (1789-1975), Montpellier, Rouvière, (BNF 34837326), p. 187.
  2. Thèse de doctorat par Paul Reinaud, BNF 31192708.
  3. « Mariages », Le Figaro, no 354,‎ (lire en ligne sur Gallica).
  4. a b c et d « Discours de M. le bâtonnier Roux aux obsèques de M. Emile Reinaud, secrétaire perpétuel de l'Académie », dans Mémoires de l'Académie de Nîmes, 1924-1925 (lire en ligne), p. LXXXIII-LXXXV.
  5. « Chronique méridionale », Le Midi, 15 mars 1886, p. 2.
  6. Gaston Cadix, « Avant-propos », dans Émile Reinaud, Beautés des Causses et Cévennes : poésies régionales, Anduze, Imprimerie du Languedoc, 1958 (posthume).
  7. Thèse de doctorat par Émile Reinaud, BNF 31192637.
  8. a b c d e f g et h « Cote 19800035/250/33254 », base Léonore, ministère français de la Culture
  9. « Séance du  », dans Académie de Nîmes, Bulletin des séances de l'Académie de Nîmes, (lire en ligne sur Gallica), p. 88.
  10. Raymond Huard (dir.), Histoire de Nîmes, Aix-en-Provence, Edisud, 1982, p. 289 (ISBN 2-85744-134-7).
  11. « Les maires de Nîmes de 1723 à nos jours », sur nimes.fr
  12. Martin 2012, p. 103.
  13. « La fête de l'Union taurine nîmoise », L'Aficion : organe officiel de la Fédération des Sociétés Taurines de France et d'Algérie, no 31,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica.)
  14. Jérôme Puech, « La Feria peut-elle disparaître ? », Une à Nîmes, no 23,‎ , p. 7 (lire en ligne).
  15. a et b « Liste alphabétique des fauteuils », Académie de Nîmes, .
  16. Académie de Nîmes, Bulletin des séances de l'Académie de Nîmes, Imprimerie Clavel et Chastanier, (lire en ligne sur Gallica.)
  17. « Présidents et secrétaires perpétuels », sur academiedenimes.org.
  18. « Réponse au discours de réception de Jean Paulhan », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  19. Huard 2003, p. 202.
  20. Raymond Huard, « Nîmes à la Belle Époque », dans Nîmes et le Gard : fins de siècle (1500-2000), Nîmes, Société d’Histoire moderne et contemporaine de Nîmes et du Gard, 2003, p. 201 (SUDOC 13568756X).
  21. Teissier 2015.
  22. Gaussen 1962.
  23. Raymond Huard, « Un non-conformiste languedocien sous la Troisième République : Eloy-Vincent, peintre, journaliste et écrivain (Montpellier 1868-Nîmes 1945) », Revue d'histoire de Nîmes et du Gard, mars 2020, no 35, p. 44.
  24. Mémoires & comptes-rendus de la Société scientifique et littéraire d'Alais, t. XXVII, J. Brabo, (lire en ligne sur Gallica), p. 329.
  25. « Émile Reinaud », sur academie-francaise.fr
  26. Reinaud 1886, p. III.

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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