RP 68483 FR
RP 68483 FR
RP 68483 FR
Vérificateur : Approbateur :
Nom : JC Marechal Nom : Blum Ariane
Responsable d’unité D3E/NRE Directrice régionale Occitanie
Date : 16/04/2019 Date : 21/05/2019
Signature : Signature :
Ladouche B., Lamotte C., Hemelsdael R., Pétré M.A., Dewandel B., Léonardi V., Seidel J.L., Seranne
M. (2019) - DEM’Eaux Thau - Synthèse et valorisation préliminaire des données sur l’hydrosystème de
Thau (34). Rapport final. BRGM/RP-68483-FR, 313 p., 133 fig., 6 tab., 6 ann.
© BRGM, 2019, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
DEM’Eaux Thau - Synthèse et valorisation des données historiques sur l’hydrosystème de Thau (34)
Synthèse
Le BRGM est le pilote de ce projet de recherche. Les trois autres partenaires opérationnels du
projet sont les laboratoires Géosciences Montpellier, Hydrosciences Montpellier et l’entreprise
Synapse. Ce projet est financé par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, l’Etat et la
Région (CPER), l’Europe (FEDER), Montpellier Méditerranée Métropole, la ville de Balaruc-
les-Bains, le SMBT ainsi que les partenaires opérationnels.
Afin d’avoir une vision aussi claire que possible de la structure géométrique et des propriétés
hydrodynamiques du ou des aquifères qui constituent le système aquifère karstique et thermal
du secteur de Balaruc-Sète, une réinterprétation des données disponibles issues de
pompages d’essai anciens ou récents a été réalisée. Une valorisation des données anciennes
de suivi sur la presqu’ile de Balaruc et sur le champ captant d’Issanka démontre sans
ambiguïté la connexion hydraulique entre la Vise et Issanka, ce qui n’avait jamais pu être
identifié auparavant. Un autre axe préférentiel d’écoulement semble également se manifester
suivant un axe globalement est-ouest en direction de la source de Cauvy et d’Ambressac.
De nouvelles acquisitions vont pouvoir être valorisées dans la suite de l’étude : campagnes
géophysiques et de forage menées en 2017/2018 (sismique, gravimétrie, CSEM, piézomètre
de Sète, Rapport BRGM/RP-68381-FR), campagnes de prélèvement et analyses des eaux
souterraines (2018/2019), données de suivi des producteurs (SMBT, Ville de Sète, Suez, SBL,
Ville de Balaruc-les-Bains (SPLETH), Ville de Villeveyrac, BRL, GSM, CD34, BRGM …).
Sommaire
1. Introduction .................................................................................................................... 15
4.4. MODÈLES MATHÉMATIQUES UTILISÉS POUR INTERPRÉTER LES ESSAIS ... 141
4.4.1. Synthèse des résultats ................................................................................... 157
l’ échelle 1/250 000. L’encadré rouge correspond à la zone d’étude. Le trait rouge
correspond au tracé de la coupe sur la Figure 2-7. ........................................................ 45
Figure 2-19 : Ligne sismique terrestre H84D non interprétée, acquise en 1984 et retraitée en 2008
par le BRGM. .................................................................................................................. 46
Figure 2-20 : Exemple d’interprétation de la ligne sismique terrestre H84D (Serrano & Hanot, 2005). 46
Figure 2-21 : Ligne sismique non interprétée (A) et interprétée (B) dans la partie Est de l’étang de
Thau entre le canal de Rhône à Sète et le canal de Sète. L’interprétation est extraite
du rapport BRGM/RP-59847-FR (Le Goff & Bitri, 2011). Le tracé de ce profil est
indiqué sur la figure 2-3. ................................................................................................. 47
Figure 2-22 : Ligne sismique P1 acquise en 2005 (EOSYS) et interprétée dans le rapport final
d’ANTEA. Ce profil est orienté nord-oues/sud-est et passe dans la partie ouest de la
presqu’île de Balaruc-les-Bains. Le tracé de ce profil est indiqué sur la Figure 2-3 . .... 48
Figure 2-23 : Lignes sismiques non interprétées DEM1 (haut) et DEM2 (bas), acquises dans le
cadre du projet DEM’Eaux Thau. .................................................................................... 50
Figure 2-24 : Anomalie gravimétrique résiduelle. Les courbes d’isovaleurs sont exprimées en
mGal. Les points noirs indiquent la localisation des nouvelles stations de mesure,
agrégées aux données anciennes (extrait du rapport BRGM/RP-68318-FR ; Coppo
et al., 2018). .................................................................................................................... 51
Figure 2-25 : Ligne sismique terrestre F11 non interprétée, acquise en 1963 et retraitée dans le
cadre du projet DEM’Eaux Thau (Capar & Marc, 2017). ................................................ 52
Figure 2-26 : Ligne sismique marine 84SW11 non interprétée, acquise en 1984 et retraitée dans le
cadre du projet DEM’Eaux Thau (Capar & Marc, 2017). ................................................ 53
Figure 2-27. Log-géologique des forages Stade Michel à Sète et F15 à Balaruc-les-Bains. Il s’agit
de forages non carottés sondés et interpertés par ANTEA. ........................................... 55
Figure 2-28 : Charte chronostratigraphique synthétique de la zone de l’étang de Thau. ..................... 56
Figure 2-29 : Schéma structural préliminaire de la zone d’étude. Les accidents majeurs dessinés
font partie des données d’entrée de modèle GeoModeller. Le tracé des failles sous
couverture est incertain (en pointillé). ............................................................................. 58
Figure 2-30 : Coupe géologique nord-ouest/sud-est passant par l’Étang de Thau (Aquilina et al.,
2002; Dörfliger & Le Strat, 2001). ................................................................................... 59
Figure 2-31 : Exemple d’agrégation et début d’interprétation de coupes sismiques. ........................... 60
Figure 3-1 : Carte des entités hydrogéologiques du secteur d’étude (extrait du Vigouroux et al.,
2008). ................................................................................................................................. 65
Figure 3-2 : Carte de localisation des sources et pertes et des résultats des essais de traçage,
focus sur l’entité « Aumelas-Vène-Issanka-Cauvy, ie A-V-I-C » (adapté de Vigouroux
et al., 2008). ....................................................................................................................... 67
Figure 3-3 : Bathymetrie du gouffre de la Vise (janvier 2004, extrait BRGM/RP 53840-FR). ............... 68
Figure 3-4 : Compte rendu de la plongée de reconnaissance de 1966 et descriptif du système
expérimental mis en place par Paloc (1966). .................................................................... 69
Figure 3-5 : Évolution du débit pompé à la source de la Vise en 1992. ................................................ 71
Figure 3-6 : Détail du dispositif d’observation de la source de la Vise entre 1998 et 2000
(Ladouche et al., 2001). ..................................................................................................... 72
Figure 3-7 : Constat des équipements mis en place en 2000 sur la source de la Vise par le GAEC
« Poissons du soleil ». ....................................................................................................... 72
Figure 3-8 : Détail du dispositif d’observation de la source de la Vise entre 2004 et 2008
(modifié d’après Hydroscience Montpellier). ...................................................................... 73
Figure 3-9 : Schéma conceptuel de l’organisation des écoulements au sein et au voisinage du
gouffre de la source de la Vise (BRGM/RP-50787-FR). .................................................... 74
Figure 4-19 : Courbe type de la solution de Gringarten et al. (1974). ................................................. 149
Figure 4-20 : Pompage sur le forage de la Castillonne (nov.1986 ; Teissier, 1987b). Modèle :
fracture verticale unique (Gringarten et al. 1974). Graphe du haut : Log-Log. Graphe
du bas : arithmétique. .................................................................................................... 150
Figure 4-21 : Fracture verticale unique recoupant partiellement ou totalement un aquifère
multicouche. ................................................................................................................... 151
Figure 4-22 : Paramètres du modèle « fracture verticale dans un aquifère multi-couche ». .............. 151
Figure 4-23 : Courbes types d’un pompage interceptant une fracture verticale située dans un
aquifère multicouche ; Dewandel et al. (2018). Fracture dans l’aquifère inférieur. Les
« cercles » dénotent la solution de Gringarten et al. (1974) ; hf/B=1, k’=0. hf : hauteur
de la fracture, B : épaisseur de l’aquifère inférieur. ....................................................... 152
Figure 4-24 : Pompage sur F9bis-Balaruc (Thermes) (fév. 2003 ; Antea, 2004). Modèle : fracture
verticale dans un aquifère multi-couche. Représentation : arithmétique. ...................... 152
Figure 4-25 : Modèle fracture et drainance. ........................................................................................ 153
Figure 4-26 : Paramètres du modèle « fracture inclinée et drainance ». ............................................ 153
Figure 4-27 : Courbes types d’un pompage dans une fracture inclinée. Influence de l’angle de la
fracture ; kh/Kv = 10, Kx/Ky = 1, B = 100 m, zf=50 m. Tests avec les solutions de
Gringarten et al. (1974) et Thiéry (1980). Xf = L/2 ; yf = l/2 ; pas de drainance. ........... 154
Figure 4-28 : Pompage sur le Forage du stade Michel (Sète, 20-22/02/2018). Modèle : fracture
inclinée et drainance. Graphe du haut : Log-Log. Graphe du bas : arithmétique.
Nota : le rabattement a ici été corrigé des variations de densité. .................................. 155
Figure 4-29 : Pompage sur le Forage du stade Michel (Sète, 20-22/02/2018). Modèle : fracture
inclinée et drainance. Évolution des contributions en terme de débit de la fracture, du
puits et du débit de drainance. ....................................................................................... 156
Figure 4-30 : Paramètres du modèle « fracture inclinée » et « drainance ». Pompage au forage du
stade Michel (Sète), 20-22/02/2018. .............................................................................. 156
Figure 4-31 : Modélisation du rabattement normalié (et de sa dérivée en descente et remontée).
Pompage au forage du stade Michel (Sète), 20-22/02/2018. Modèles : « fracture
inclinée » et « drainance » –bleu, pour estimer la géométrie de la fracture et
l’épaisseur aquifère et a) Modèle à effet de drainance verticale (§ 4.4.a)- vert, pour
estimer la distance aux limites. ...................................................................................... 157
Figure 4-32 : Schéma de synthèse des comportements et propriétés hydrodynamiques déduits
des essais par pompage. ............................................................................................... 159
Figure 4-33 : Schéma de synthèse des comportements et propriétés hydrodynamiques déduits
des essais par pompage. Zoom sur le secteur Issanka-Balaruc-Sète. ......................... 160
Figure 4-34 : Distribution de la transmissivité (graphe haut-gauche), de la perméabilité (graphe
haut-droite) et de l’emmagasinement (graphe du bas) dans l’aquifère fracturé-
karstifié du Jurassique et le Miocène. ............................................................................ 161
Figure 4-35 : Distribution de la transmissivité (graphe haut-gauche) et de l’emmagasinement
(graphe haut-droite) de l’aquifère de surface, et de la perméabilité de l’aquitard
(graphe du bas) ; cas de pompage du Jurassique sous couverture. ............................. 162
Figure 4-36 : Comparaison des transmissivités (graphe haut-gauche), perméabilités (graphe haut-
droite) et des emmagasinements (graphe du bas) dans le Miocène, et les aquifères
fracturés-karstifiés du Jurassique sur les mines de Bauxite (Villeveyrac), de Balaruc
(Thermes) et du secteur Issanka-Belvezet. ................................................................... 162
Figure 4-37 : Synthèse des paramètres hydrodynamiques ; modèle modifié de la solution de Hunt
et Scott (2007). Voir Figure 4-6 et Figure 4-8. ............................................................... 163
Figure 5-15 : Évolution des teneurs en deutérium (2H) et des teneurs en oxygène 18 des eaux
échantillonnées en contexte « normal de fonctionnement (1996,1997 et 2000), en
contexte d’inversac (2010) et durant la campagne de prélèvement de 2012 (post-
inversac). ......................................................................................................................... 191
Figure 6-1 : Représentations conceptuelles du fonctionnement hydrogéologique de la presqu’île
de Balaruc proposées par les auteurs dans les années 1980. ....................................... 193
Figure 6-2 : Synopsis de fonctionnement de l’hydrosytème de Balaruc en fonction de la pression
atmosphérique et de la pluie (Tessier 1988). ................................................................. 195
Figure 6-3 : Schéma conceptuel du fonctionnement hydrogéologique proposé par Berard (1995). .. 196
Figure 6-4 : Coupe géologique interprétative NO-SE de la zone d’étude passant par la presqu’île
de Balaruc (d’après Aquilina et al., 2002). ...................................................................... 197
Figure 6-5 : Schéma hydrogéologique conceptuel de l’hydrosystème proposé à l’issue de l’étude
BRGM de 2001 (d’après Aquilina et al., 2003). .............................................................. 198
Figure 6-6 : Schéma hydrogéologique conceptuel de l’hydrosystème (modifié d’après Giusti,
2002). .............................................................................................................................. 199
Figure 7-1 : Schémas conceptuels du fonctionnement hydrogéologique des aquifères de
l’hydrosystème de Thau. ................................................................................................. 204
1. Introduction
Le secteur d’étude est centré sur l’étang de Thau et plus particulièrement sur la presqu’île de
Balaruc-les-Bains, à l’ouest de Montpellier.
Les ressources en eau souterraine de ce secteur présentent un intérêt majeur pour le territoire,
que ce soit pour l’alimentation en eau potable (ville de Sète), mais également pour le
développement économique, avec en particulier l’activité conchylicole et pêche au niveau de
l’étang, ainsi que le thermalisme sur la presqu’île de Balaruc-les-Bains (1ère station thermale
en France avec plus de 52 000 curistes en 2016).
Les enjeux économiques de ce territoire, la fragilité de l’équilibre qui existe entre les différentes
ressources en eaux souterraines et la complexité du comportement des différents réservoirs
justifient la mise en place d’un démonstrateur pluridisciplinaire et intégré (géologie,
hydrogéologie, géochimie et isotopie, modélisation…) visant, par l’innovation, à mieux
Les ressources en eau souterraine de ce secteur présentent un intérêt majeur pour le territoire,
que ce soit pour l’alimentation en eau potable ou pour le développement économique. Balaruc-
les-Bains est situé au sein d’un milieu naturel où convergent des eaux provenant de divers
hydrosystèmes souterrains et superficiels. À plusieurs reprises (2008, 2010 et 2014 pour les
phénomènes les plus récents), l’aquifère karstique et thermal de la presqu’île de Balaruc-les-
Bains a subi un phénomène d’intrusion d’eau saumâtre de l’étang de Thau au niveau de la
source sous-marine de la Vise située dans l’étang de Thau. Ce phénomène dit « d’inversac »
provoque le déplacement des eaux qui s’écoulaient jusqu’alors naturellement vers la Vise, ce
qui se traduit par une augmentation généralisée du niveau piézométrique au sein de la
presqu’ile de Balaruc. Il se manifeste également par des modifications de la température et de
la minéralisation de l’eau au sein de la presqu’île de Balaruc, et notamment sur les ouvrages
des thermes et sur la source de Cauvy. Le déterminisme des inversacs reste largement
inexpliqué et reste à élucider. À terme, un outil de gestion des eaux souterraines sera mis à
disposition du SMBT (Syndicat Mixte du Bassin de Thau).
Après exploitation des données existantes, de nouvelles données seront acquises afin
d’élaborer un modèle géologique 3D, sur lequel pourra s’appuyer une modélisation 3D des
écoulements souterrains et des transports densitaires et thermiques.
Le démonstrateur proposé est centré sur l’étang de Thau et la station thermale de Balaruc
(ouest de Montpellier) mais le secteur d’étude s’étendra plus largement aux formations
carbonatées qui constituent l’entité hydrogéologique « Aumelas-Vène-Issanka-Cauvy », voire
au-delà. En effet, les connectivités karstiques s’étendent sur des distances importantes,
parfois supérieures à 10 km. Un des enjeux de ce démonstrateur sera donc également de
pouvoir travailler à différentes échelles, en ayant une approche concentrique à différents
niveaux (multi-résolution, multi-échelle).
L’objectif du démonstrateur est de développer les outils, les méthodes et les partenariats
nécessaires à la caractérisation et à la modélisation de l’hydrosystème de Thau afin de créer
un outil d’aide à la gestion des ressources en eau souterraine sur le territoire, capable de
simuler différents scenarii (prélèvements, conditions climatiques particulières, changement
climatique). Pour cela, on devra remplir les objectifs suivants :
- objectif 1 : caractérisation de la géologie du secteur en 3 dimensions, prenant en compte
les formations géologiques jusqu’à environ 1 000 m de profondeur ;
- objectif 2 : caractérisation hydrogéologique de l’hydrosystème de Thau ;
- objectif 3 : caractérisation géochimique de l’hydrosystème de Thau ;
- objectif 4 : révision du modèle conceptuel de l’hydrosystème de Thau et réalisation d’un
forage profond – acquisitions de nouvelles données ;
- objectif 5 : mise à jour du modèle conceptuel de structure et fonctionnement de
l’hydrosystème et construction du modèle 3D des écoulements souterrains, du transport
et des transferts thermiques dans l’hydrosystème de Thau et ;
- objectif 6 : développement d’un outil d’aide à la gestion de la ressource en eau sur le
territoire.
Les travaux réalisés dans le cadre de ce projet s’organisent selon trois volets (géologie,
hydrogéologie et géochimie) autour des objectifs spécifiques présentés plus haut, selon le
schéma d’organisation suivant (Figure 1-1) :
Figure 1-1 : Présentation schématique des différentes tâches Tx du projet, des principales actions qui
les composent, des livrables Lx associés et des principaux contributeurs.
Les flèches indiquent les relations entre les différentes tâches et les différentes disciplines.
De plus, des données anciennes ont également fait l’objet de nouvelles interprétations
(notamment des données piézométriques historiques qui ont pu être bancarisées, des tests
par pompage réinterprétés, analyses de la campagne de septembre 2012, …).
Le livrable L1 rassemble donc l’ensemble de ces données nouvelles et historiques dont les
interprétations seront poursuivies ultérieurement dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau.
Les massifs carbonatés karstifiés du Jurassique abritent l’une des principales ressources en
eau souterraine en Languedoc (France). Le projet DEM’Eaux THAU a pour objectif de
développer un outil d’aide à la gestion de la ressource en eau souterraine basé sur la
caractérisation géologique et hydrogéologique des karsts profonds près de la lagune de Thau
(SW de Montpellier). La gestion des ressources en eau provenant de ces formations se heurte
à des difficultés liées à la structuration des réservoirs en profondeur et des propriétés des
formations de couverture (colmatage ou drain). Au-delà des questions sociétales posées par
les enjeux d’approvisionnement d’une population croissante, de conflits d’usage, de
vulnérabilité ou encore de salinisation, les réservoirs karstiques profonds sont mal documentés
et les questions scientifiques sont multiples.
La karstification des massifs carbonatés (cf. 2.4) dépend des variations du niveau de base,
causées par les surrections de l’Isthme Durancien (Albien), la compression pyrénéenne
(Éocène) ou par la crise messinienne. Ces événements ont induit l’altération des massifs,
accompagnée localement de dépôts de séries résiduelles (bauxites d’âge lbien notamment).
De plus, le thermalisme dans le secteur de Balaruc-les-Bains, suggère des processus de
karstification hypogène qui demandent à être précisés. En terme de circulation des eaux, quel
est le rôle des failles, des dissolutions/minéralisations, et des sédiments colmatant les karsts?
Dans la zone d’étude où convergent des eaux météoriques, thermales, marines et saumâtres,
quelles sont les interactions possibles entre les réservoirs karstiques profonds et superficiels ?
La zone d’étude est située en bordure du Golfe de Lion, entre la faille des Cévennes et la faille
de Nîmes (Figure 2-1). La zone d’intérêt représente une superficie de 1 050 km2. Cette zone
est délimitée au nord par le chevauchement de Montpellier, la vallée de l’Hérault à l’ouest,
Montpellier à L’est et l’étang de Thau au sud (Figure 2-2). Plus précisément la zone est
délimitée par les points de coordonnées (Lambert 93) suivants : Xmin 740000, Ymin 6246000,
Xmax 767000 et Ymax 6285000. Les limites de la zone d’étude correspondent à l’emprise du
modèle GeoModeller développé dans le cadre du projet DEM’Eaux THAU.
Figure 2-1 : Localisation de la zone d’étude dans le contexte structural du Sud de la France.
L’encadré rouge correspond à la zone d’étude (modifié d’après Benedicto, 1996). FNP : Faille Nord
Pyrénéenne ; P : Perpignan ; Mtp : Montpellier ; StL : Chevauchement du Pic Saint Loup ; Mont TH :
Chevauchement de Montpellier ; M : Marseille.
La zone d’étude comprend les entités géologiques suivantes : le Causse d’Aumelas au nord,
le Bassin de Villeveyrac à l’ouest, le Bassin de Gigean et le Massif de la Gardiole au sud
(Figure 2-2). Les formations calcaires du Jurassique à l’affleurement (Massif de la Gardiole,
Montagne de la Mourre et le Causse d’Aumelas) sont fortement karstifiées. Elles jouent le rôle
de zones de recharge connectées à un système karstique actif en profondeur. L‘état des
connaissances sur le fonctionnement de l’entité hydrogéologique « Aumelas-Vène-Issanka-
Cauvy » rattachée au bassin de Thau est développé dans le chapitre 3. On s’intéresse aux
réservoirs karstiques profonds façonnés par l’évolution géologique de la région. Le karst est
replacé dans le contexte géodynamique de bassin sédimentaire.
Le socle est composé de roches paléozoïques métamorphiques qui ont été déformées
pendant l’orogenèse hercynienne du Dévonien au Carbonifère inférieur. Ces roches sont à
l’affleurement au Nord de la zone d’étude (Montagne Noire, Cévennes, Massif Central).
L’effondrement de la chaîne (tardi-hercynien) est à l’origine de grands décrochements et des
failles normales de direction nord-est/sud-ouest, nord-nord-ouest/sud-sud-est (Arthaud &
Matte, 1975). Ces failles ont contrôlé l’accommodation des dépôts dans les bassins permiens
et carbonifères au nord de la zone d’étude, dans le Bassin de Lodève par exemple. Ces failles
d’orientation dites « cévenoles » jouent un rôle majeur dans la structuration des déformations
ultérieures car elles représentent des zones de faiblesse dans la croûte.
Le socle est atteint sous le massif de la Gardiole à la côte de -1 582 m alors qu’au niveau du
sondage de Valensac sous le bassin de l’Hérault, le substratum n’est toujours pas atteint à la
cote de -4 572 m. Le sondage de Valensac est arrêté dans les formations du Lias marneux ;
Les fortes variations de la profondeur du toit du socle entre la Gardiole, l’étang de Thau et le
bassin de l’Hérault met en évidence la présence d’un point haut. Benedicto (1996) suggère
l’existence d’une zone transfert (sétoise) et une structure héritée pour expliquer la remontée
du socle sous le massif de la Gardiole.
a) Trias
La sédimentation mésozoïque se met en place sur un socle érodé, affecté par de grandes
failles incluant la faille de Nîmes et les failles des Cévennes. La transgression triasique permet
la reprise de la sédimentation au Trias moyen à supérieur. Les marnes évaporitiques au Trias
caractérisent une transition marin-continent en bordure de rift.
L’épaisseur du Trias peut atteindre 900 m (sondage de Castelnau). Ces géométries délimitent
donc un fossé étroit orienté nord-est/sud-ouest entre la Montagne Noire et le massif de la
Gardiole
Les dépôts du Lias calcaire correspondent globalement à des faciès carbonatés dolomitiques
dont l’épaisseur totale varie entre 200 à 300 mètres. Les dépôts du Lias calcaire n’affleurent
pas dans la zone d’étude. Dans la notice de carte 1/50 000 de Pézenas, le Lias calcaire est
décrit comme une série de 10–50 mètres d’épaisseur comprenant des dolomies beiges à la
base, de calcaires oolitiques en gros bancs et de calcaires argileux au somment. Les dépôts
de l’Hettangien et du Sinémurien sont absents dans le forage pétrolier de la Gardiole. Cela
peut être expliqué par une troncature tectonique, par une érosion sous-marine, ou témoigner
d’un hiatus de sédimentation. Ce dernier point confirmerait la présence d’un haut-fond à cette
période (Debrand-Passard, 1984).
Le Lias marneux est une unité imperméable qui délimite la géométrie du réservoir carbonatée
potentiellement karstifiable.
Cette période est aussi marquée par une forte activité tectonique au niveau de la bordure
cévenole. La série du Dogger montre une régression des faciès marins ouverts avec des séries
marno-calcaires de plate-forme externe. En bordure des failles cévenoles (nord du secteur),
la série du Dogger est fortement réduite à quelques dizaines de mètres d’épaisseur
(Beaudrimont, 1977).
La série du Dogger affleure largement dans le Massif de la Gardiole et dans la partie nord du
Causse d’Aumelas (Figure 2-2).
Figure 2-4 : Stratigraphie du Bassin mésozoïque du sud-est dans le secteur de l’étang de Thau
(Le Strat, 1992).
Figure 2-5 : Carte structurale du bassin mésozoïque du sud-est délimité par les failles hercyniennes
héritées. L’encadré rouge correspond à la zone d’étude, situé à la bordure ouest du bassin
(Beaudrimont, 1977).
Le Jurassique supérieur est caractérisé par une série régressive qui est marneuse à la base
(Oxfordien ; 190 m d’épaisseur environ) et qui devient à dominance calcaire au sommet (du
Kimméridgien supérieur au Tithonien). Une plus forte proportion de marnes à la base du
Dogger indique un environnement marin plus profond. À partir du Kimméridgien supérieur, les
calcaires forment des bancs plus épais et massifs. Le sommet de la série (Tithonien ; 150 m
d’épaisseur environ) comprend des calcaires massifs bioconstruits déposés dans un
environnement peu profond subrécifal.
Bien que peu épaisse, la série bauxitique joue un rôle majeur dans la circulation d’eaux dans
les systèmes karstiques. Le remplissage bauxitique colmate le toit des réservoirs carbonatés
en le rendant imperméable.
La fin de l'Albien est caractérisée par une transgression marine dans le bassin de Villeveyrac,
marquant ainsi la fin de l'épisode bauxitique en Languedoc. Au Coniacien, on assiste à la
transgression marine dans les Causses depuis l’est, depuis la mer alpine (Bruxelles et al.,
1999). Le Crétacé Supérieur est caractérisé par une régression marine vers le NE dans le
bassin vocontien (Schreiber et al., 2011). La chute du niveau de base au Campanien-
Maastrichtien ainsi que les dépôts fluviatiles et lacustres signent le début de la compression
pyrénéenne (Figure 2-6).
Figure 2-6 : Carte paléogéographique du Bassin de Sud Est montrant la position du trait de côte au
Cénomanien, Campanien et Maastrichtien.
Les flèches indiquent la direction du retrait de la mer alpine (bassin vocontien) et la vitesse de retrait
en cm/an. L’encadré rouge correspond à la zone d’étude (Schreiber et al., 2011).
Dans la zone d’étude, deux phases de compression pyrénéennes sont enregistrées. Tout
d’abord, à la fin du Crétacé, la compression est principalement accommodée par le
chevauchement de Montpellier dont le décollement est localisé dans les dépôts du Trias. Ce
chevauchement est associé à une sédimentation syn-tectonique vitrollienne (Paléocène
À partir du Paléocène, toute la zone est émergée. Le soulèvement tectonique est accompagné
par une diminution du niveau de base, de +220 m NGF à la fin du Crétacé à 0 m NGF à la fin
du Tertiaire. La karstification des massifs carbonatés au toit des principaux chevauchements
est donc possible durant cette période.
Sur les cartes géologiques au 1/50 000 de Sète (partie nord) et de Pézenas (partie nord-est,
les dépôts de l’Éocène terminal sont plutôt associés au Priabonien et à la distension dans le
Golfe du Lion et non à la phase active pyrénéo-provençale au Bartonien.
Figure 2-7. Coupe géologique orientée nord-est/sud-ouest entre le Cap d’Agde et la faille des
Cévennes. Le trait de coupe est indiquant sur la fig.2-9.
Certains forages profonds sont annotés sur la coupe. L’échelle verticale est exagérée x 2
(Arthaud & Laurent, 1995).
Le rifting du Golfe du Lion à la fin de l’Oligocène est rattaché à l’ouverture du bassin Liguro-
provençal qui a débuté à la fin de l’Éocène (Burrus, 1984; Pascal et al., 1993). La rotation anti-
horaire du bloc Corso-Sarde a provoqué son détachement du bloc européen et l’accrétion
océanique dans le bassin à partir du Burdigalien (Miocène moyen). On s’intéresse ici à la partie
proximale de la marge passive du Golfe du Lion. Les failles d’orientation nord-est/sud-ouest
qui avaient joué en failles normales au Mésozoïque et en décrochements sénestres pendant
la phase pyrénéenne ont été réactivées en failles normales pendant l’extension oligocène
(Benedicto, 1996; Mauffret & Gorini, 1996; Serrano & Hanot, 2005). Les failles présentent une
géométrie listrique (Figure 2-8), décollent les dépôts triasiques et forment des demi-graben en
« roll-over » (Benedicto et al., 1996; Maerten & Séranne, 1995; Roure & Brun, 1992). Ces
bassins sont remplis par des marnes distales et de dépôts de cônes alluviaux, produits de
l’érosion dans le mur des failles. À partir de l’Aquitanien se met en place un système fluviatile
de source cévenole s’écoulant vers le sud-ouest (Maerten & Séranne, 1995; Séranne, 2002).
Le soulèvement de la bordure cévenole (150 m environ) et l’ouverture du Golfe du Lion ont
radicalement modifié le réseau de drainage, avec l’installation d’un gradient hydraulique vers
le sud, qui évolue jusqu’à l’actuel.
Dans la zone d’étude, les dépôts oligocènes et aquitaniens affleurent surtout au nord du
chevauchement de Montpellier et dans la vallée de l’Hérault, respectivement. L’Oligocène est
absent de la carte 1/50 000 de Sète.
Figure 2-8. Ligne sismique H83J interprétée et convertie en profondeur. Le trait de coupe est indiqué
sur la fig. 2-9 (d’après Husson , 2014).
Les bassins oligocènes sont dessinés en rose. La faille des Matelles s’enracine sur le chevauchement
du Pic Saint Loup dans les dépôts triasiques. La localisation de sa trace en surface est contrôlée par
la présence d’une faille de socle (Husson, 2013).
La carte des structures et des dépocentres oligo-aquitaniens en mer (Figure 2-9) soulignent la
présence de hauts-fonds topographiques. Ces derniers correspondent à des zones de
transfert délimitant les principaux bassins syn-rift. La zone de transfert de la Sétoise, orientée
nord-nord-ouest/sud-sud-est, est représentée à l’ouest du demi-graben de Vistrenque
(Benedicto, 1996). Cette zone de transfert peut être associée à une structure profonde héritée
de la chaîne hercynienne et encore de la structuration des bassins téthysiens. Son expression
en surface dans la zone d’étude n’est pas claire en raison de la couverture sédimentaire
cénozoïque. Néanmoins, les interprétations sismiques existantes dans le Bassin de l’Hérault
(Maerten & Séranne, 1995) mettent en évidence la présence de deux sous-bassins oligocènes
avec des architectures sédimentaires bien distinctes. La géométrie en profondeur de la zone
de transfert de la Sétoise sous le Bassin de l’Hérault n’est pas documentée.
Figure 2-9 : Carte illustrant les principales failles normales du rift oligo-aquitanien du Golfe du Lion
(Guennoc et al., 2000) et des paléo-systèmes fluviatiles messiniens (Gorini et al., 2005).
Les failles sont globalement orientiées nord-est/sud-ouest. On note la présence de hauts-fonds
topographiques entre les principaux dépocentres correspondant à des zones de transferts
superposées à des structures profondes héritées. L’encadré rouge correspond à la partie Sud de la
zone d’étude.
La fin du Miocène est marquée par la crise de salinité messinienne, événement érosif majeur
liée à la chute du niveau de la Méditerranée de plus de 1 500 mètres (Clauzon, 1982; Hsu,
1973; Ryan, 1976). L’intervalle d’âge de cette crise est compris entre 5,6 et 5.4 Ma environ.
La chute du niveau marin est causée par la convergence Afrique-Europe et le soulèvement au
niveau du détroit de Gibraltar. Pendant cette période, la Méditerranée était un bassin
endoréique soumis à un climat subaride. L’asséchement de la Méditerranée a conduit à
l’érosion de la plate-forme et à la formation de canyons et de vallées importantes en bordure
du bassin. On note par ailleurs que les principaux axes fluviatiles contournent les hauts-fonds
des bassins oligocènes (Figure 2-9), parallèlement aux zones de transfert (Gorini et al., 2005).
Figure 2-10 : Carte isohypse du mur de l’incision messinienne. L’encadré rouge représente en partie
les limites de la zone d’étude. D’après le rapport BRGM/RP-50770-FR (Fuchey & Le Strat, 2001).
La surface d’érosion messinienne peut être tracée à terre (Figure 2-10), et aussi en mer grâce
à l’interprétation des profils sismiques (Bache et al., 2010, 2015; Gorini et al., 2005; Guennoc
et al., 2000; Lofi et al., 2003). Dans les parties plus distales du bassin, plus d’un kilomètre
d’évaporites a pu se déposer sous une faible tranche d’eau (quelques mètres à dizaines de
mètres de bathymétrie) durant la crise messinienne.
L’abaissement rapide du niveau marin est à l’origine du fort potentiel de karstification dans les
massifs carbonatés du pourtour méditerranéen. Cela a non seulement permis de créer de
nouveaux réseaux karstiques mais aussi de réactiver tous les réseaux karstiques antérieurs
(Dörfliger & Le Strat, 2001). En Languedoc, dans la vallée du Rhône et en Provence, les
réseaux karstiques peuvent se développer jusqu’à 150 m sous le niveau de base actuel
(Mocochain et al., 2011). Dans la zone d’étude, bien que les systèmes karstiques aient été
retravaillés pendant la crise messinienne, ils ne dépassent pas 75 m sous le niveau de base
actuel. Le massif de la Gardiole et le Causse d’Aumelas contiennent des paléosurfaces
messiniennes avec des remplissages karstiques (Terra Rossa notamment).
La vallée de l’Hérault au Messinien (Figure 2-10) présente une incision plus faible que d’autres
vallées (Orb et Aude notamment). Cette différence est expliquée par la présence des massifs
calcaires des Garrigues qui sont le siège de soutirage profond des eaux et de développement
de karsts (Ambert et al., 1998).
La fin du Pliocène et le Pléistocène sont marqués par des cycles de glaciation de 40 000 ou
100 000 ans qui se sont succédés en Europe. Les niveaux marins passent de +80 m NGF à
la fin du Pliocène à -120 m NGF à la fin du Pléistocène (Clauzon, 1990; Tesson et al., 2000).
Cette régression généralisée se traduit par l’enfoncement du réseau fluviatile et la formation
de terrasses. Dans la vallée de l’Hérault, les terrasses les plus récentes d’âge Holocène
succèdent à la transgression flandrienne (Fuchey & Le Strat, 2001).
Le volcanisme quaternaire fait partie du complexe filonien des Causses et du Bas Languedoc.
Il a débuté il y a 3,3 Ma dans le Lodévois et s’est poursuivi jusqu’à 0,7 Ma dans la basse vallée
de l’Hérault (Bellon, 1976; Frechen & Lippolt, 1965; Gastaud, 1981, 1983; Gillot, 1974; Liotard,
1991). Les produits volcaniques affleurent sous la forme de coulées et de filons basaltiques,
de lapilli et de bombes. Les laves émises sont de nature alcaline, peu ou pas différenciées, et
chimiquement bien distinctes des filons oligocènes dans la région de Montpellier. Les
pointements volcaniques (quaternaires et oligocènes), très rares dans la zone d’étude, ne
seront pas modélisées sous GeoModeller.
La géologie du Languedoc montre qu’il existe une épaisse série carbonatée jurassique
karstifiable, qui a subi plusieurs phases de déformations incluant l’inversion tectonique et la
surrection de la plateforme téthysienne, ainsi qu’une phase d’érosion majeure au cours de la
crise de salinité messinienne. L’histoire géologique polyphasée induit alors de nombreuses
phases de karstification profonde atteignant plusieurs centaines de mètres.
Le karst désigne un certain type de paysage caractérisé par des cavités et un système de
circulation d’eau souterraine se développant au sein de roches solubles comme les carbonates
ou le gypse. Ces roches se dissolvent sous l’action d’une eau chargée en dioxyde de carbone,
sulfates, chlorures notamment. Le karst se forme lorsqu’il existe une circulation d’eau au sein
d’un réseau interconnecté, à partir des hétérogénéités et des vides de la roche constituant la
perméabilité primaire. Les conduits (saturés ou non saturés en eau) vont permettre
l’évacuation des eaux souterraines stockées dans des cavités et fissures connectées aux
conduits principaux à forts gradients hydrauliques.
Figure 2-12 : Organisation d’un système karstique le long d’un profil amont-aval et terminologies
morphologiques et hydrodynamiques du karst (Husson, 2014).
littoraux, la dissolution chimique est liée au mélange eaux douces-eaux salées, facilitée par
l’action abrasive des vagues et des variations du niveau marin. Ces trois types de karst sont
susceptibles d’être rencontrés dans le système karstique de Thau.
Les brèches karstiques correspondent à des brèches d’altération au sein des volumes
karstiques qui peuvent être liées à des événements tectoniques au cours de l’évolution
dynamique du karst. Elles se distinguent des brèches de broyage tectoniques et des brèches
syn-sédimentaires qui affectent le substratum. La formation des brèches karstiques constitue
un quatrième type de karstification, ubiquiste, et que l’on retrouve de manière plus ou moins
développée en association avec les autres types de karsts (Dörfliger et al., 2008). Les brèches
karstiques participent fortement à l’interconnexion des discontinuités utiles pour le transfert,
voire le transit des fluides ou piégeage des sédiments au sein des karsts.
Le paléokarst est formé suite à l’abandon partiel ou total de la structure de drainage souterrain
suite à l’abaissement du niveau de base. Le terme paléokarst désigne aussi les évidences de
karst et les morphologies associées : paléosurfaces d’émersion (aplanissement), les cavités,
les fractures ouvertes et les brèches d’effondrement au sein du massif calcaires scellés par
des sédiments ou recoupés par la surface topographique actuelle.
Le niveau de base est généralement défini comme étant la surface dynamique en dessous
de laquelle les roches et les sédiments sont en position instable et sont susceptibles d’être
érodés. En domaine continental, un cours d’eau incise et transfère des sédiments vers l’aval
jusqu’à atteindre un profil d’équilibre défini par la position de l’exutoire. Du point de vue du
karst, le niveau de base karstique correspond au niveau qui fixe le point le plus bas de
l’aquifère dans le paysage (Bakalowicz, 1996), c’est-à-dire le niveau d’émergence le plus bas
vers lequel se dirigent les eaux. Les variations du niveau de base au cours du temps sont à
l’origine des gradients d’écoulement des eaux et contrôlent la morphologie des karsts
gravifiques (Delannoy, 1997). La position et les variations du niveau de base sont gouvernées
par l’eustatisme (variation du niveau de base) et/ou la tectonique (Figure 2-13).
Figure 2-13 : Variations du niveau de base dans un massif carbonaté au cours du temps et formation
de karsts à partir des variations eustatiques (A) et des mouvements tectoniques (B). Les dépôts intra-
karstiques sont issus d’un remplissage extérieur au fonctionnement karstique (connection avec le
niveau marin par exemple). Modifié de Husson (2013).
Sur la Figure 2-13, les principales cavités et réseaux de drainage karstique se développent en
réponse à la baisse du niveau de base (chute du niveau marin et/ou soulèvement tectonique).
Dans le cas des karsts gravifiques, la karstification se produit lorsque le massif carbonaté subit
une baisse eustatique (ou un assèchement de bassin endoréique) ou un soulèvement
tectonique. La baisse du niveau de base puis sa remontée par eustatisme va donner le même
type de karstification que la surrection suivie d’une subsidence du massif carbonaté.
Les dépôts karstiques sont des témoins du paléo-niveau de base lors du fonctionnement du
karst. Quand le karst est noyé suite à une remontée du niveau de base, l’aquifère karstique
n’est plus soumis aux écoulements rapides souterrains (pas d’énergie potentielle) et devient
alors inactif. Le karst conserve néanmoins ses structures de drainage. On parle ici d’immunité
karstique. Une surrection ultérieure entrainera la réactivation du paléokarst. Les
hétérogénéités héritées des phases de karstification passées, participent à la structuration du
réservoir karstique et à sa capacité de stockage en eau (Dörfliger et al., 2008).
Différents types d’altération sont à l’origine des différentes morphologies karstiques. Quinif
(1999) détermine trois grands types de karstification : corrosion, crypto-altération et
fantômisation. Les différents processus engagés transforment la matrice de la roche et
aboutissent à des modifications des propriétés du réservoir carbonaté. Quels que soient le
processus d’altération engagé, la tectonique en extension et la fracturation facilitent la
pénétration des eaux d’infiltration lors de la formation du karst.
La corrosion résulte de la dissolution de la roche au contact des eaux acides. Il s’agit du
processus le plus connu, aussi appelé « endokarstification » dont la représentation est le karst
gravifique et comprenant les morphologies de lapiaz et dolines en surface, galeries et puits en
profondeur. Sous l’action d’un gradient d’écoulement, la corrosion permet de former des karsts
gravifiques et hypogènes à l’échelle d’une dizaine de milliers d’années.
La crypto-altération ou crypto-karstification résulte de l’altération de la roche sous couverture
au contact d’une autre formation perméable non karstifiable. Ce processus est caractérisé par
la superposition d’un front de lessivage et d’un front d’altération qui aboutit à la formation de
surfaces aplanies. La disparition de matière par dissolution du toit des carbonates entraîne
l’enfouissement progressif de la couverture avec formation de morphologie en surface de type
« polje ». Ce processus ne génère pas de larges cavités karstiques interconnectées en
profondeur. L’échelle de temps pour former un karst sous couverture évolue d’une centaine
de milliers d’années à plusieurs millions d’années.
La fantômisation correspond à la dissolution de la roche par diffusion et se produisant sous
le niveau de base. Il s’agit d’une altération isovolumique in situ très lentes par des eaux
d’infiltration qui sont chimiquement agressives (CO2 des sols, acide sulfurique, oxydation des
sulfures ou CO2 d’origine profonde dans le cas des karsts thermaux). La structure initiale du
massif est préservée. Les formes résultantes sont de grands volumes altérés et poreux dont il
ne subsiste que la partie insoluble de la roche (altérite résiduelle). Les fantômes de roche sont
aussi appelés « pseudo-endokarst » en raison de la préservation de matière résiduelle non
soluble (Vergari, 1998). Ces volumes karstifiés sont localisés préférentiellement le long des
fractures verticales, favorables à la pénétration des eaux de ruissellement. Dans un stade
avancé, le résidu d’altération peut être accumulé et former un vide au toit des galeries.
La fantômisation constituerait la première phase de la karstification qui se déroule sous faible
potentiel hydrodynamique (Dubois et al., 2014; Quinif, 1999). Les rivières souterraines
actuelles et passées ont pu être formées à partir de fantômes de roche dans la zone noyée
(Figure 2-12). La fantômisation peut aussi résulter du mélange des eaux dans la zone vadose
marine ou encore de l’hydrothermalisme. Enfin, ce processus permet d’expliquer les
morphologies karstiques dans des roches non carbonatées (Quinif, 1999).
Les notions de processus et de potentiel de karstification ont été décrites par plusieurs auteurs
(Bakalowicz, 1996; Kiraly, 1975; Quinif, 1999). Le potentiel de karstification est défini (i) par
une différence de potentiel hydraulique entre la zone de recharge des eaux (zone d’infiltration ;
Figure 2-12) et le point d’émergence (niveau de base local) et (ii) l’existence d’un flux de
solvant dans la roche encaissante (Dörfliger et al., 2008). En plus de la différence d’altitude,
la karstification dépend du gradient thermique et aussi du gradient chimique (Bakalowicz,
1996).
Figure 2-14 : Amplitudes des variations du niveau de base et épaisseur potentielement klarstifiées
dans les cas suivants : (1) chute eustatique, (2) surrection tectonique, (3) endoréisme.
Extrait de Husson (2013).
Les variations eustatiques sont généralement de l’ordre d’une centaine de mètres (Haq et al.,
1987; Kominz et al., 2008; Miller, 2005; Miller et al., 2011) alors que la tectonique et
l’endoréisme peuvent générer des baisses du niveau de base atteignant plusieurs kilomètres
(Figure 2-15). Néanmoins, on ne peut pas directement traduire la chute du niveau de base en
épaisseur karstifiable. La karstification n’est pas continue le long du profil amont-aval et
dépend fortement des hétérogénéités (structurales et lithologiques) des massifs carbonatés
ou encore de la présence des formations imperméables au sein de la couverture sédimentaire,
etc.
Figure 2-15 : Charte stratigraphique depuis le Crétacé jusqu’à l’actuel, courbes eustatiques (Kominz et
al., 2008; Miller, 2005), paléoclimat, géodynamique et potentiel de karstification en Languedoc
(Camus, 2003; Dörfliger et al., 2008). Extrait de Husson (2013).
Figure 2-16 : Localisation des sites de remplissages karstiques caractérisés par des sédiments à
faune marine paléocène (extrait de Husson et al., 2012).
Les karsts ont ensuite été réactivés au cours de l’extension oligocène, et le soulèvement au
mur des failles normales. Il n’y a pas de remplissage karstique associé à ce soulèvement
dans la zone d’étude. Néanmoins, des brèches oligocènes sont documentées en bordure sud
du Causse d’Aumelas (d’après la notice de la carte de Sète) et scellent une paléosurface
karstifiée (Dörfliger & Le Strat, 2001). La fin du rifting est marquée par la transgression
burdigalienne. À cette période, les karsts du Bassin de Thau sont ennoyés et la mer recouvre
l’arrière-pays montpelliérain jusqu’au niveau du Pic Saint Loup, et de la topographie générée
au front de l’ancien chevauchement pyrénéen (Husson et al., 2012). Dans la zone d’étude, les
bordures des massifs karstifiés sont recouverts par des dépôts marins miocènes. De
nombreuses perforations de Pholades (mollusques marins térébrants) sont notamment
observées sur la bordure sud du Causse d’Aumelas. Plus au Nord, des remplissages
karstiques dits d’origine « cévenole » (Figure 2-17) d’âge Miocène sont bien documentés
(Camus, 2003; Husson, 2013; Séranne, 2002).
Figure 2-17 : Carte géologique simplifiée indiquant la localisation des affleurements montrant des
remplissages sédimentaires issus du réseau cévenol, et la localisation du cordon littoral (triangles)
à l’ouest et au sud du chevauchement du Pic Saint-Loup (extrait de Husson, 2013 ;
modifé de Séranne et al., 2002).
Les profils sismiques à terre comprennent les profils des campagnes Hérault 1983/1984
(Rapport BRGM/RP-56980-FR). Ces acquisitions sismiques couvrent notamment la partie
Nord montpelliéraine et le bassin de l’Hérault, au Sud de la faille des Cévennes (Figure 2-18,
Figure 2-19, Figure 2-20). Concernant le bassin de l’Hérault, une partie de ces profils a été
interprétée lors des travaux de Maerten & Séranne (1995). Les profils dans la partie nord
montpelliéraine ont été interprétés par Benedicto et al. (1996). Les profils ont été retraités par
le BRGM en 2004, puis en 2007 lors du projet « karst sous couverture », conduisant à la
réinterprétation des structures extensives du bassin de l’Hérault (Serrano & Hanot, 2005) ainsi
qu’à une synthèse bibliographique de la zone nord montpelliéraine (Dörfliger et al., 2001). Les
interprétations les plus récentes sont issues des travaux de thèse de Husson (2013).
L’emprise du modèle est recoupée par 11 profils sismiques : H84-D, H83-D, H84-E, H83-3,
H84-F, H83-F, H83-G, H83-H, H83-I (Figure 2-18). Bien qu’une partie de ces profils soit en
dehors de l’emprise du modèle, les profils sont interprétés dans leur intégralité pour
contraindre au mieux la géométrie des structures à l’échelle régionale.
Il existe un profil sismique haute résolution et faible profondeur de pénétration sous l’étang de
Thau acquis en 2010. Un profil de 3 km de long est localisé entre le canal de Sète et le canal
du Rhône à Sète (Figure 2-3). L’interprétation des réflecteurs est possible jusqu’à environ
60 ms TWT (Figure 2-21). Les interprétations de ce profil proviennent du rapport BRGM/RP-
59847-FR (Le Goff & Bitri, 2011). Les trois forages associés à cette étude sismique ont permis
la conversion en profondeur de ce profil. La profondeur d’investigation est ici de 50 m environ.
Les autres profils sismiques haute résolution/faible profondeur sont issus d’une campagne
EOSYS de 2004–2005, à l’ouest de la presqu’île de Balaruc-les-Bains (Figure 2-3) et à la
demande de l’établissement thermal de cette même ville. Cette campagne comprend six lignes
sismiques P1 (738 m), P2 (627 m), P3 (648 m), P4 (780 m), P5 (966 m) et P6 (824 m).
L’objectif de cette campagne était d’imager le toit des calcaires jurassiques sous les dépôts
terrigènes du Miocène et Pliocène (Figure 2-22). Le calage en profondeur du toit du Jurassique
a été rendu possible grâce aux nombreux forages existants sur la presqu’île. Les résultats de
cette campagne sont détaillés dans un rapport interne rédigé par ANTEA (Rapport A38187/B).
Figure 2-18 : Plan de position des profils sismiques des campagnes H83, H84, LRM, et des profils
retraités dans le cadre du projet (SW, F) et des profils récemment acquis (DEM1 et DEM2), ainsi que
les forages profonds (pétroliers) sur fond de la carte géologique à l’ échelle 1/250 000. L’encadré
rouge correspond à la zone d’étude. Le trait rouge correspond au tracé de la coupe sur la Figure 2-7.
Figure 2-19 : Ligne sismique terrestre H84D non interprétée, acquise en 1984 et
retraitée en 2008 par le BRGM.
Figure 2-20 : Exemple d’interprétation de la ligne sismique terrestre H84D (Serrano & Hanot, 2005).
Figure 2-21 : Ligne sismique non interprétée (A) et interprétée (B) dans la partie Est de l’étang de
Thau entre le canal de Rhône à Sète et le canal de Sète. L’interprétation est extraite du rapport
BRGM/RP-59847-FR (Le Goff & Bitri, 2011). Le tracé de ce profil est indiqué sur la figure 2-3.
Figure 2-22 : Ligne sismique P1 acquise en 2005 (EOSYS) et interprétée dans le rapport final
d’ANTEA. Ce profil est orienté nord-oues/sud-est et passe dans la partie ouest de la presqu’île de
Balaruc-les-Bains. Le tracé de ce profil est indiqué sur la Figure 2-3 .
ci-dessous.
Près de 400 forages interprétés sont issus de la banque du sous-sol du BRGM. Les sondages
de la banque du sous-sol du BRGM ont également été extraits. Les sondages sélectionnés
ont une profondeur supérieure à 50 mètres et contiennent au moins une limite stratigraphique
autre que la limite entre les dépôts pliocènes et quaternaires. Bien que peu profonds, ces
sondages apportent de précieuses informations en subsurface, et notamment le toit du
Miocène (surface d’érosion messinienne) et le toit du Jurassique (toit du réservoir karstique).
Numéro
BBS / Prof.
Nom du forage BEPH X (L93) Y (L93) totale Digraphies disponibles
Forages pétroliers
Gardiole 18-1077 759973 6265007 1995,5 RE, TH
Murviel 18-1162 760092 6278584 1443,3 GR, NE
Castelnau 1 18-0999 735621 6260974 1156,0 -
Castelnau 2 18-1023 736211 6260741 3806,4 RE, GR, TH
Castelnau 3 18-1121 734996 6263041 2605,4 RE, GR
Castelnau 4 18-1160 735709 6261040 762,6 -
Pezenas 1 18-1028 735079 6261545 688,0 -
Pezenas 2 18-1029 733187 6262923 783,3 RE, TH
Pezenas 3 18-1047 735337 6263267 684,1 RE, TH
Florensac 18-1136 735747 6250880 379,1 GR
Castries 18-1248 777205 6287736 4444,9 RE, GR, NE, SO, TH
St Bauzille de la 18-1255 744936 6280263 1436,1 DI, RE, GR, NE,
Sylve
Viols le Fort 18-1256 754025 6292244 2382,5 RE, GR, NE,TH
Valensac 18-1263 737694 6251082 4578,5 RE, GR, NE, SO, TH, PS
Sirocco 18-1295 789589 6232281 1396,0 GR, NE, DI, DE, RE, PS, PO
1
Agde Maritime 18-1346 741703 6225321 1410, 0 GR, RE, PS DI, Th, U, K
Calmar 18-1344 761235 6234277 3468,8 GR, RE, NE, DE, RE, DI, TH,
PS, SO, Th, U, K, etc
Forages géothermiques
Les Métairies 002JDVC 754061 6256978 976 TH
La Castillonne 002JCBJ 743277 6259813 1487 GR, neutron, sonique, TH
Tableau 2 : Forages profonds (pétroliers et géothermiques) dans la zone d’étude et à proximité, et
autres forages moins profonds incluant des données de diagraphies.
DI : pendage ; GR : Gamma ray ; TH : thermicité ; CE : résistivité ; NE : neutron ; SO : sonique ; PS :
polarisation spontanée ; DE : densité ; PO : porosité.
Deux profils (nommés DEM1 et DEM2) de sismique réflexion haute résolution ont été
enregistrés lors de cette campagne. Les deux profils orientés est-ouest et nord-nord-
ouest/sud-sud-est se croisent au nord de Balaruc-le-Vieux (Figure 2-18). La sismique a été
acquise en zone urbaine à péri-urbaine et le tracé des profils n’a pas pu être rectiligne. L’accès
à l’étang de Thau n’a pas été autorisé dans le cadre de cette campagne, induisant une perte
de l’enregistrement au milieu du profil DEM1 (Figure 2-23). Les résultats après traitement
présentent de nombreuses diffractions probablement liées à la présence des calcaires
jurassiques à faible profondeur. Les profils font tout même apparaître des réflecteurs continus
jusqu’à 1.5 s TWT environ. Les détails de l’acquisition et les résultats des profils (avant et
après migration) sont présentés dans le rapport de mise en œuvre rédigé par CGG (rapport
FR42202).
Figure 2-23 : Lignes sismiques non interprétées DEM1 (haut) et DEM2 (bas),
acquises dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau.
Figure 2-24 : Anomalie gravimétrique résiduelle. Les courbes d’isovaleurs sont exprimées en mGal.
Les points noirs indiquent la localisation des nouvelles stations de mesure, agrégées aux données
anciennes (extrait du rapport BRGM/RP-68318-FR ; Coppo et al., 2018).
Dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau, 7 lignes sismiques acquises en 1963 (F01, F02, F05,
F06, F10, F11 et F12) ont été retraités par le BRGM (rapports BRGM/RP-68318-FR et RP-
68603-FR). Les avancées en matière de traitement du signal permettent d’atténuer les bruits
sismiques et d’améliorer la résolution des réflecteurs. Ces profils couvrent le Bassin de
Villeveyrac et une partie de la vallée de l’Hérault (Figure 2-18). Après traitement, la résolution
des profils permet l’interprétation des réflecteurs sismiques et des structures jusqu’à environ
2 s TWT (Figure 2-25).
Figure 2-25 : Ligne sismique terrestre F11 non interprétée, acquise en 1963 et
retraitée dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau (Capar & Marc, 2017).
Figure 2-26 : Ligne sismique marine 84SW11 non interprétée, acquise en 1984 et retraitée dans le
cadre du projet DEM’Eaux Thau (Capar & Marc, 2017).
Date Date du
Ligne Terre/Mer Longueur (m)
campagne retraitement
Deux nouveaux forages ont été réalisés en 2017, l’un à Sète (Forage du Stade Michel, réalisé
dans DEM’Eaux Thau, (BRGM/RP-68549-FR) et l’autre sur la presqu’île de Balaruc-les-Bains
(F15, réalisé par les Thermes de Balaruc-Les-Bains) sont disponibles depuis la fin de l’année
2017. Ces deux forages interprétés atteignent les calcaires du Jurassique supérieur (Figure
2-27). Le forage du Stade Michel à Sète permet le suivi piézométrique dans le réservoir
karstique. Ce forage a rencontré des eaux chaudes (39 °C) et minéralisées (27 mS/cm) entre
130 et 134 de profondeur. Le forage F15 (en cours de foration) situé à proximité du forage F10
a rencontré le toit du Jurassique vers 190 m de profondeur. Ces deux nouveaux forages
confirment l’existence d’une épaisse série pliocène, localement, au sein de la partie est de la
presqu’ile de Balaruc et au nord du Mont Saint-Clair à Sète.
Figure 2-27. Log-géologique des forages Stade Michel à Sète et F15 à Balaruc-les-Bains. Il s’agit de
forages non carottés sondés et interpertés par ANTEA.
Bien que de nombreuses failles soient répertoriées par les cartes géologiques, elles ne
peuvent pas toutes être prises en compte dans le modèle. Seules les failles majeures
présentant plusieurs dizaines ou centaines de mètres de déplacement peuvent être
modélisées (Figure 2-30). Les accidents majeurs représentés dans le schéma structural
préliminaire (Figure 2-29) correspondent aux structures à intégrer au modèle 3D. Ces
structures comprennent des failles inverses (dont le chevauchement de Montpellier), des
failles normales, ainsi que des plis anticlinaux et synclinaux. Ont été distinguées les failles
atteignant la surface des failles de couverture dont le tracé est incertain (en pointillés sur le
schéma structural à la Figure 2-29).
Figure 2-29 : Schéma structural préliminaire de la zone d’étude. Les accidents majeurs dessinés font
partie des données d’entrée de modèle GeoModeller. Le tracé des failles sous couverture est incertain
(en pointillé).
Les données gravimétriques et CSEM ne sont pas directement intégrées au modèle mais
permettent de contraindre la géométrie du sous-sol du Bassin de Thau. La carte gravimétrique
de l’anomalie résiduelle permet d’observer les gradients d’anomalies gravimétriques. Les
discontinuités majeures (forts gradients) peuvent correspondre à des failles ou à des surfaces
d’érosion majeure mettant en contact des lithologies de densités bien distinctes. Les cartes de
résistivité associées permettent d’interpréter la présence de corps conducteurs en profondeur
en lien avec des contrastes lithologiques et/ou la circulation de fluides minéralisés au sein de
réservoirs poreux et perméables. Ces données permettent de préciser le schéma structural de
la zone d’étude.
Il existe plusieurs coupes dans la littérature passant par la zone d’étude. Alors que certaines
représentent les structures et la pile sédimentaire à l’échelle régionale et crustale (Arthaud &
Laurent, 1995; Arthaud & Séguret, 1981; Freytet, 1971; Séranne et al., 1995), d’autres coupes
sont focalisées sur la presqu’île de Balaruc et le Massif de la Gardiole notamment et à des fins
hydrogéologiques (Aquilina et al., 2002; Bérard, 1995; Cherel, 1985; Combes, 1965; Dörfliger
& Le Strat, 2001; Tessier, 1986, 1988). Les études géologiques dans le cadre de DEM’Eaux
Thau permettent de faire le lien entre les structures profondes et les réservoirs jurassiques
plus superficiels, tout en intégrant les failles de socle, les failles de couverture et les formations
aquifères et le fonctionnement de l’hydrosystème de Thau. Certaines de ces coupes, et
notamment celles passant par les sources karstiques et thermales, seront révisées dans le
cadre du projet. L’objectif final est de mettre en cohérence 3D l’ensemble des données
disponibles en 1D (forages) et 2D (cartes, coupes, profils sismiques).
Les réservoirs d’eaux sont fortement compartimentés, avec des failles majeures sur lesquels
s’enracinent des failles secondaires, plus récentes. Cet ensemble structural complexe et
fracturé est un lieu privilégié pour la remontée d’eau thermale qui interagit avec les eaux
karstiques et marines dans des réservoirs superficiels. Les connaissances du contexte
hydrogéologique et de la chimie des eaux dans les réservoirs sont un appui indispensable à
la construction du modèle 3D.
3.1. INTRODUCTION
Le tableau page suivante présente les données qui ont été collectées depuis le début du projet
auprès des différents producteurs de données. Elles ne sont pas toujours présentes de
manière exhaustive pour une période donnée. Ces lacunes existent pour diverses raisons :
points non suivis, données non enregistrées ou perdues, attente de données de la part des
producteurs, …
Des conventions ont été signées entre le SMBT et les différents producteurs de données afin
de pouvoir les bancariser et les valoriser dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau. Cet accès,
parfois difficile, aux données est essentiel pour la conduite des différentes modélisations
prévues dans le projet DEM’Eaux Thau.
Q : débit journalier (m3/j) ; P : piézométrie ; H : hauteur d'eau ; T : température ; C : conductivité; actuel = 30/11/2018; *type de suivi prévu
Volumes prélevés Suivi
Code BSS ancien Code BSS Nom commune Appellation/lieu-dit x_L93 y_L93 Réseau/producteur P-H T C Q
(annuel ou mensuel) actuel
BSS002JEKE 10166X0253/P4 BALARUC-LES-BAINS P4 La Balme 756846 6262232 BRGM/AFB 02/01/2003 - 07/09/2018 - - - PT
BSS002JDNJ 10165X0021/CAUVY BALARUC-LES-BAINS Source Cauvy CD34 25/06/1998 - 24/10/2016 25/06/1998 - 24/10/2016 25/06/1998 - 24/10/2016 PTC
BSS002JDNJ 10165X0021/CAUVY BALARUC-LES-BAINS Source Cauvy 755453 6260924 SMBT depui s l e 01/12/2018 depui s l e 01/12/2018 HQ
754483 6260247
- - BALARUC-LES-BAINS Etang THAU Thermes 26/03/1998 - 10/04/2018 04/02/2004 - 17/05/2010 H
BSS002JDXG 10165X0257/F14 BALARUC-LES-BAINS Forage F14 Thermes Thermes 04/12/2007 - 05/04/2018 04/12/2007 - 05/04/2018 04/12/2007 - 05/04/2018 04/12/2007 - 05/04/2018 PTCQ
BSS002JDUZ 10165X0183/F3 BALARUC-LES-BAINS F3 (Parking) 754658 6260536 Thermes 30/08/2001 - 24/10/2017 14/07/2012 - 24/10/2017 14/07/2012 - 20/09/2017 - PTC
754868 6260789
BSS002JDVA 10165X0184/F4 BALARUC-LES-BAINS F4 Hôtel BRGM/AFB 30/08/2001 - a ctuel 01/06/2009 - 05/10/2017 30/08/2001 - 05/10/2017 - PTC
754676 6260877
BSS002JDXA 10165X0251/F6 BALARUC-LES-BAINS Forage F6 (Hespéride) BRGM/Demeaux 01/01/2007 - 16/10/2014 01/01/2007 - 17/10/2014 - 01/01/2007 - 17/10/2014 PTC
754410 6260718
BSS002JDMR 10165X0004/ISTPE BALARUC-LES-BAINS la Vise BRGM/Demeaux 26/03/1998 - 24/01/2008 26/03/1998 - 24/01/2008 26/03/1998 - 18/01/2007 PTCQ
BSS002JDNH 10165X0020/Therma BALARUC-LES-BAINS S12 Ecole Balaruc 754907 6260374 SMBT 28/03/2018 - 27/09/2018 28/03/2018 - 18/09/2018 28/03/2018 - 18/09/2018 PTC
BSS002JCZU 10162X0194/BV39 BALARUC-LE-VIEUX F2 Frescaly 756045 6263857 SETE/SUEZ puis SMBT 2ème trimestre 2018 03/02/1992 - 16/03/2017 PTC
BSS002JCZV 10162X0195/BV41 BALARUC-LE-VIEUX F3 Vignes 755910 6263913 SETE/SUEZ puis SMBT 2ème trimestre 2018 03/02/1992 - 01/06/2015 PTC
BSS002JCZX 10162X0197/BV145 BALARUC-LE-VIEUX F4 El Cantou 756617 6264823 SETE/SUEZ 03/02/1992 - 16/03/2017 PTC
BSS002JCMA 10161X0226/BV146 BALARUC-LE-VIEUX F5 Autoroute 755375 6263992 SETE/SUEZ puis SMBT 2ème trimestre 2019 03/02/1992 - 16/03/2017 (PTC)*
755777 6262898
BSS002JEHM 10166X0212/BV83 BALARUC-LE-VIEUX CGE Tennis BRGM/AFB 03/02/1992 -a ctuel 31/03/2016-a ctuel 31/03/2016-a ctuel PTC
756168 6264296
BSS002JCUZ 10162X0030/DEBIT BALARUC-LE-VIEUX Station jaugeage Vène, aval CC Issanka HSM - 04/04/2003 - 31/12/2015 01/01/1999 - 01/01/2016 Q
Q : débit journalier (m3/j) ; P : piézométrie ; H : hauteur d'eau ; T : température ; C : conductivité; actuel = 30/11/2018; *type de suivi prévu
Volumes prélevés Suivi
Code BSS ancien Code BSS Nom commune Appellation/lieu-dit x_L93 y_L93 Réseau/producteur P-H T C Q
(annuel ou mensuel) actuel
BSS002JCUY 10162X0029/DEBIT COURNONSEC Station jaugeage Vène, Pont D5 756337 6270693 HSM - 20/04/2003 - 28/08/2015 02/10/2002 - 02/01/2016 Q
BSS002JDBC 10162X0226/V COURNONSEC Piézo Vène 756188 6270819 BRGM/AFB 13/07/2005 - a ctuel 01/04/2015-a ctuel PT
756289 6265686
BSS002JCUQ 10162X0019/CGE GIGEAN S19 BRGM/DREAL-abandonné 24/09/1999 - 03/09/2007 23/09/1999 - 01/09/2004 abandonné
- - LOUPIAN Cambelliès 751107 6262201 SMBT 22/06/2018 - a ctuel P
BSS002GPFS 09906X0161/PZ1 PIGNAN Maison de retraite 760362 6276230 BRGM/AFB 16/12/2003 - a ctuel P
BSS002GPFH 09906X0149/TOUAT PIGNAN Touat 761921 6277358 BRGM-abandonné 28/06/2006 -18/01/2013 abandonné
BSS002GPFR 09906X0160/BLIDOU PIGNAN Boulidou 759834 6275755 SBL 28/01/2014-10/06/2014 01/01/2010 - 31/12/2013 2010 - 2013 PQ
BSS002GPFN 09906X0157/FP PIGNAN Olivet 762375 6278100 SBL 28/01/2014-10/06/2014 PQ
BSS002JCZN 10162X0184/F7 POUSSAN F7 - parc Issanka 756296 6264429 SETE/SUEZ 02/12/2006 - 01/06/2015 02/01/2012 - 02/07/2014 PTCQ
BSS002JCZA 10162X0136/F5 POUSSAN F5 - parc Issanka 756501 6264714 SETE/SUEZ 14/05/2005 - 16/03/2017 02/01/2012 - 02/07/2014 PQ
BSS003CJQG BSS003CJQG POUSSAN F6 Décharge 756253 6264368 SETE/SUEZ 03/02/1992 - 01/06/2015 P
- - POUSSAN Conduite gravitaire 756208 6264364 SETE/SUEZ 01/02/2008 - 01/02/2015 1969 - 2008 a vec l a cunes Q
- - POUSSAN Suivi sur la Vène - Bourges 756320 6264409 SETE/SUEZ 01/01/2005 - 01/06/2016 H
- - POUSSAN Suivi sur la Vène - Issanka 756533 6264729 SETE/SUEZ 01/01/2005 - 01/06/2016 H
BSS002JCUL 10162X0010/ISKA POUSSAN Source Issanka 756512 6264734 SETE/SUEZ 01/01/2005 - 01/06/2016 06/05/2008 - 01/06/2015 01/02/2008 - 01/06/2015 01/02/2008 - 01/06/2015 PTC
BSS002JCZF 10162X0177/BOURGE POUSSAN Source Pavillon Bourges 756313 6264415 SETE/SUEZ 01/01/2005 - 01/06/2016 PTC
BSS002JCSQ 10161X0360/PIEZ POUSSAN Forage Carrière GSM 751878 6264630 SMBT 23/06/2017 - 16/04/2018 23/06/2017 - 14/02/2018 23/06/2017 - 14/02/2018 PTC
BSS002PYCD BSS002PYCD POUSSAN Piézo Carrière GSM 751198 6266023 GSM/ Berga Sud 15/09/2016 - 27/07/2017 PTC
BSS003CGKO BSS003CGKO SETE Forage Stade Michel 754219 6257281 BRGM/Demeaux 07/06/2018 - a ctuel 07/06/2018 - 05/09/2018 07/06/2018 - 05/09/2018 PTC
BSS002JCMX 10161X0247/CHARM VILLEVEYRAC Puits Mas du Charmant 749936 6268326 BRGM-abandonné 28/04/1999 - 20/10/2002 abandonné
BSS002JCLT 10161X0170/FARRIL VILLEVEYRAC La Calade St Farriol 749368 6266070 Mairie de Villeveyrac/BRL PQ
BSS002JCSP 10161X0359/F1 VILLEVEYRAC La Laurède (Eboulé) 750729 6265660 SODICAPEI 10/04/2009 - 03/06/2014 P (manuel)
BSS002JCLY 10161X0214/ROQUE VILLEVEYRAC Roquemal 2 750115 6268225 SODICAPEI 10/04/2009 - 03/06/2014 P (manuel)
BSS002JCLW 10161X0212/REC VILLEVEYRAC Rech 749972 6266515 SODICAPEI 10/04/2009 - 03/06/2014 P (manuel)
BSS002JCLX 10161X0213/USCLA VILLEVEYRAC Usclades 750775 6268110 SODICAPEI 10/04/2009 - 03/06/2014 P (manuel)
Les points d’eau considérés dans cette étude concernent la masse d’eau FRDG160 « Calcaires
jurassiques du pli ouest de Montpellier et formations tertiaires, unité Thau Montbazin - Gigean
Gardiole », issue du redécoupage de la masse d’eau souterraine FRDG124 dite du Karst du Pli
Ouest de Montpellier, et du regroupement des entités « Aumelas-Vène-Issanka-Cauvy » et «
Gardiole Est » dans le projet de SDAGE 2016-2021. Les ressources identifiées sont d’intérêt
majeur pour le territoire concerné, que ce soit pour l’alimentation en eau potable (ville de Sète, et
anciennement par SIAEP Balaruc-Frontignan au niveau de Cauvy), le développement
économique avec en particulier l’activité conchylicole au niveau de l’étang de Thau et le
thermalisme sur la presqu’île de Balaruc-les-Bains. Ce secteur de Balaruc-les-Bains est situé au
sein d’un milieu naturel de convergence d’eaux provenant de divers systèmes superficiels et
profonds d’eau souterraine : eaux karstiques froides en provenance des Causses d’Aumelas et
de la Gardiole, eaux d’origine marine (étang et mer) et eaux thermales minéralisées d’origine
profonde. Ces différentes ressources constituent des réservoirs en interaction les uns avec les
autres.
Figure 3-1 : Carte des entités hydrogéologiques du secteur d’étude (extrait du Vigouroux et al., 2008).
Figure 3-2 : Carte de localisation des sources et pertes et des résultats des essais de traçage, focus sur
l’entité « Aumelas-Vène-Issanka-Cauvy, ie A-V-I-C » (adapté de Vigouroux et al., 2008).
Les listes des points d’eau et des phénomènes karstiques (chiffres en bleu) sont reportées en annexe 1.
Les références des traçages (en noir) sont rassemblées en annexe 4.
La source de la Vise est l’exutoire le plus aval du système et constitue naturellement le lieu de
convergence des eaux karstiques froides en provenance des Causses d’Aumelas et de la
Gardiole, d’eaux thermales minéralisées d’origine profonde et d’eaux d’origine marine (étang et
mer). Ces différentes ressources constituent des réservoirs en interaction les uns avec les autres.
En période de basses eaux, toute action, intervention et/ou modification des régimes
d’exploitation sur l’une des composantes du système karstique dans ce secteur sensible en fragile
équilibre, peut être à l’origine de la survenue du phénomène d’inversac (cf. § 3.11.) qui induit des
perturbations notables sur l’ensemble des ouvrages exploités, tant pour les Thermes que pour
l’eau douce de la presqu’ile de Balaruc. L’amélioration de la compréhension de ce
phénomène et des facteurs et mécanismes déclencheurs constitue un enjeu majeur pour
une meilleure gestion de la ressource de cette entité hydrogéologique et constitue l’un
des verrous scientifiques du projet DEM’Eaux Thau.
La source sous-marine de la Vise située dans l’étang de Thau constitue l’un des exutoires
naturels les plus importants de l’aquifère des calcaires karstifiés du Jurassique, les autres
exutoires de trop-plein du système karstique étant les sources de Cauvy, d’Ambressac et
d’Issanka.
Figure 3-3 : Bathymetrie du gouffre de la Vise (janvier 2004, extrait BRGM/RP 53840-FR).
La plongée de la Comex en 1966 a permis de préciser les conditions d’émergence de la Vise (cf.
Figure 3-4). La source principale sort d’une dalle calcaire coquillier et présente un orifice de forme
rectangulaire de dimension réduite (1.2 m x 0.18 m à 0.25 m). L’ouverture semble se prolonger
en profondeur suivant un conduit circulaire de 0.5 m de diamètre reconnu sur quelques mètres
de profondeur (4-5 m).
Un second griffon situé à 1 m au-dessus du banc calcaire de dimension plus réduite (ouverture
de 0.1 à 0.2 m x 0.4 m) a été également repéré. Un troisième griffon situé à environ 4 m au-
dessus de la source principale est également décrit de dimension (0.1x0.3 m).
La température mesurée de l’eau de la Vise est de 21°Cavec une faible minéralisation, la teneur
en chlorure est de 1 g/l environ.
Ci-après sont présentés les principaux dispositifs de suivis et de captage de la source ainsi que
les événements importants autour de la source.
1967. Le dispositif imaginé par Lemaire et Paloc, en 1967 pour suivre la qualité physico-
chimique de l’eau de la source principale la plus profonde, est présenté sur la Figure 3-4.
L’extrémité du dispositif est constituée d’un tube crépiné maintenu dans l’orifice par un lest en
plomb de 30 kg fixé à la barre calcaire. L’autre extrémité du tuyau a été ramenée à terre dans un
abri laboratoire implanté par le BRGM et constitué de deux fosses étanches en forme de puits,
l’une pour le suivi de la Vise, l’autre pour le suivi de l’amplitude des marées de l’étang de Thau.
Le dispositif de la Vise a permis de mesurer les variations de charge hydraulique de la source.
Aucune information n’est disponible concernant la durée de fonctionnement de ce dispositif
expérimental. Dans le courant de l’année 1967, un phénomène d’inversac se produit suite à
l’exploitation de la mine de bauxite de Cambelliès. La description des données acquises pendant
l’inversac de 1967-1968 est présentée dans le chapitre 3.11.
1975-1976. Première utilisation pour l’aquaculture. Selon Bérard (1995), le griffon principal de
la source a été capté par le GAEC « Les poissons du Soleil » pour l’approvisionnement en eaux
tièdes des bassins aquacoles. Les débits prélevés à cette période ne sont pas connus. Selon
Bérard 1995, l’utilisation de la ressource se produisait de façon sommaire.
1981. Installation d’une coiffe métallique pourvue de clapets en prise direct sur le griffon principal
de la source. Cette « cloche » raccordée à une conduite d’évacuation de 500 mm de diamètre
acheminait l’eau tiède de la source jusqu’au rivage, dans un puisard de reprise. Selon Bérard
(1995), y était associée une prise d’eau avec crépine un peu au-dessus de la cloche. Après
utilisation par le GAEC, l’eau pompée par le dispositif était rejetée dans l’étang. Selon Bérard
(1995), l’exploitation de la Vise était variable selon la période de l’année. Pour 1986, les modalités
de prélèvement ont été les suivantes :
- de janvier à février : 400 m3/h ;
- de mars à mai : 100 à 150 m3/h ;
- de juin à octobre : pas de prélèvement ;
- de novembre à décembre : 400 m3/h.
Du point de vue de la qualité physico-chimique, selon les quelques informations disponibles, l’eau
pompée par le dispositif en décembre 1983/janvier 1984 a présenté une température comprise
entre 12 °C et 17 °C, la salinité étant respectivement comprise entre 16 g/l et 10 g/l (cf. Figure en
Annexe 1). Compte tenu de la salinité de l’étang (autour de 35 g/l) et de la Vise (autour de 2 g/l),
le mélange pompé à 400 m3/h (débit supposé à cette période de l’année compte tenu des
informations disponibles) était composé d’une part importante d’eau salée de l’étang.
sécheresse exceptionnelle et donc étiage très sévère. Le GAEC « Les poissons du soleil » a
continué à pomper à 400 m3/h dans un dispositif rendu étanche. Ce pompage a mis le karst en
dépression du fait du déficit hydraulique. A l’ouverture des vannes du dispositif, il y a eu alors
injection d’eau salée par le gouffre de la Vise jusqu’au moment où un nouvel équilibre hydraulique
s’est établi dans le karst ».
environ 1 h 30 à 2 h 00 pour parcourir les 300 m jusqu’au dispositif de mesure situé sur le rivage
à proximité des pompes du GAEC « Poissons du Soleil ». La température mesurée dans le
dispositif n’était donc pas représentative de celle de la source car l’eau dans le tuyau s’équilibrait
d’un point de vue thermique avec l’eau de l’étang. Les données des suivis sont représentés en
annexe 1. Le tuyau du dispositif a été endommagé au début de l’année 2000, sans possibilité de
réparation, la fuite suspectée n'ayant pas pu être localisée par les plongeurs.
Figure 3-6 : Détail du dispositif d’observation de la source de la Vise entre 1998 et 2000
(Ladouche et al., 2001).
2000. Au cours de l'année 2000, suite à la reconnaissance par les plongeurs du Service
Maritime (SMNLR) lors d’une opération visant à détecter des pannes du système de mesures
des paramètres physico-chimiques de la Vise, il a été constaté une modification des conditions
d’émergence de la Vise (Figure 3-7). Cette modification a été réalisée par le GAEC « Poissons
du Soleil ». Si le gouffre principal n'est pas obstrué par une cloche comme avant 1993, une «
caisse » grillagée faisant office de grosse crépine à l'extrémité des conduites reliées au système
de pompage, repose au niveau du griffon principal sur les structures de l'ancienne cloche. Ce
dispositif a été retiré en 2001.
Figure 3-7 : Constat des équipements mis en place en 2000 sur la source de la Vise par le GAEC
« Poissons du soleil ».
Figure 3-8 : Détail du dispositif d’observation de la source de la Vise entre 2004 et 2008
(modifié d’après Hydroscience Montpellier).
Le débit de la source de la Vise demeure toujours mal connu à ce jour. La source de la Vise ne
peut débiter que si la pression de ses eaux au niveau des griffons excède celle exercée par la
colonne d’eau salée les surmontant.
Lors de la plongée de reconnaissance de la Comex en octobre 1966, les débits ont été estimés
entre 300 l/s et 500 l/s.
En mars 1999, suite à une cartographie détaillée des caractéristiques des eaux de la lagune dans
un périmètre proche et au sein du gouffre de la Vise à l'aide de profils physico-chimiques et
d’analyses chimiques, l’organisation spatiale des écoulements a pu être qualifiée (Ladouche et
al., 2001). Les données de cette expérimentation montrent que les panaches d’eau chaude et
moins salée causés par le débit de la source sont localisés au droit du prolongement du gouffre
de la Vise (Figure 3-9).
Figure 3-9 : Schéma conceptuel de l’organisation des écoulements au sein et au voisinage du gouffre de
la source de la Vise (BRGM/RP-50787-FR).
Dans les conditions des mesures réalisées en mars 1999, il apparaît donc que :
- l'essentiel du flux d'eau sortant de la Vise se propage verticalement et vers le haut au droit de
la source. Les données de modélisation (champ de vitesse) sont en accord avec le résultat
du traitement des mesures hydrochimiques (localisation de la masse d'eau 1 au droit de
l'émergence) ;
- lors de leur remontée vers la surface, les eaux se partagent en deux groupes :
les eaux les plus internes à cette zone d'écoulement vertical sont reprises dans un flux
descendant et alimentent aussi, avec les premières, une cellule « convective » autour des
abords immédiats de l'émergence,
les eaux les plus externes replongent elles aussi, mais avec une pente plus faible et
constituent une deuxième cellule dont les lignes de courant s'éloignent de l'émergence
tout en montrant, elles aussi, une composante verticale descendante. Elles peuvent être
associées à la masse d'eau 2.
Tous ces processus sont principalement gouvernés par les phénomènes densitaires (salinité)
associés aux variations de température
Dans l’étude du CPER (Tournoud et al., 2004) qui concernait la « Dynamique et qualité des
apports superficiels et souterrains aux lagunes du Languedoc-Roussillon », l’estimation des
débits de la source de la Vise qui a été considérée est la suivante : basses eaux 20-40 l/s ; hautes
eaux 300-500 l/s.
La mesure de débit de la Vise constitue l’un des verrous du projet DEM’Eaux Thau pour la
compréhension détaillée du fonctionnement hydrogéologique dans le secteur de la
presqu’île de Balaruc-les-Bains. La quantification précise des flux de sortie des sources
karstiques (Vise, Ambressac et Cauvy) permettra en outre de préciser les bilans
hydrogéologiques.
Les suivis géochimiques réalisées dans le cadre du programme d’étude pour l’acquisition de
connaissances sur l’hydrosystème de Thau (1997-2001, BRGM/DIREN) ont permis de montrer
que la signature géochimique des eaux de la Vise résulte d’un mélange entre les eaux thermales
et les eaux du système karstique de la Gardiole et du causse d’Aumelas (Ladouche et al., 2001).
Des éléments de caractérisation complémentaires seront détaillés dans le cadre du chapitre 4.
La salinité des eaux de la Vise est attribuée à la composante thermale d’origine profonde de la
presqu’île de Balaruc.
Comme rapporté par Bérard (1995), un test de traçage a été réalisé le 8 décembre 1983 par le
BRGM pour tester la relation hydraulique entre le forage F5 des Thermes et la source de la Vise
(F5 étant situé à environ 300 m au sud-est de la source). Le protocole a consisté à injecter à 210
m de profondeur 1 kg de fluorescéine mis en solution dans 20 litres d’eau et de pousser la solution
à l’aide de 20 m3 d’eau du réseau incendie.
Le suivi de la Vise par fluocapteur dans le puits de reprise du GAEC « Poissons du Soleil »
semble indiquer une arrivée du traceur le 12 décembre 1983, soit 4 jours environ après l’injection.
de la source augmente, plus la bande du panache chaud en surface est large. À partir de 400 l/s sa largeur se stabilise
(Figure non présentée). À partir de cette valeur également, une couche d’eau chaude continue apparaît sur le fond et
son épaisseur augmente progressivement avec le débit. À 1 000 l/s, elle occupe près de la moitié de la hauteur de la
dépression de la source (Figure non présentée).
2 charge hydraulique de la Vise = Hvise-Hétang
Les suivis par fluocapteur réalisés au forage F2 qui était pompé à 40 m3/h se sont révélés
négatifs.
Au cours du phénomène d’inversac qui a eu lieu du 1er janvier au 23 mars 2018, une opération
de traçage a été effectuée par Hydrosciences Montpellier le 30 janvier 2018 pour étudier
l’organisation des écoulements entre la Vise et les forages thermaux (F5, F6, F9) et la source de
Cauvy. Ainsi, entre 1,5 et 1,7 kg de fluorescéine ont été injectés dans le gouffre de la Vise en
moins de 2 minutes après ouverture des bidons, et le traceur s’est infiltré dans l’hydrosystème
souterrain par l’orifice de la Vise. Pour des raisons d’arrêt de pompage au forage F6, le suivi de
la restitution de cet ouvrage n’a pu être effectué. Les suivis à la source de Cauvy et au forage F9
ont été négatifs. Seul le forage F5 a présenté une courbe de restitution complexe entre le 12 et
le 15 février, l’intensité du signal n’ayant pas dépassé 3 ppb. La faible vitesse moyenne de
circulation du traceur (environ 1 m/h) suggère la présence d’un milieu très dispersif.
La source de Cauvy a été exploitée pour l’alimentation en eau potable du syndicat de Frontignan-
Balaruc entre 1930 et 2014. Au cours de cette période, de nombreux épisodes d’inversacs, se
traduisant notamment par des augmentations importantes des teneurs en chlorure des eaux de
la source, ont conduit à des périodes d’arrêt d’exploitation de la ressource karstique. Suite au
dernier épisode d’inversac de 2014, le captage a été définitivement abandonné.
Cette source de débordement du karst de la Gardiole a été captée pour les besoins en
Alimentation en Eau Potable des communes de Balaruc-le-Vieux, Balaruc-les-Bains et
Frontignan entre 1930 et 2014. Depuis le dernier épisode d’inversac (du 5 mai 2014 au 22 octobre
2014), la source n’est plus exploitée et les installations de pompage ont été démantelées depuis.
Le captage de Cauvy fait l’objet d’un suivi hydrodynamique régulier depuis 1998 (hauteur,
température et conductivité, cf. § 3.22), les débits de surverse de la source sont mesurés depuis
peu par le SMBT.
Selon Lemaire et Paloc (1968), la source a été exploitée à un débit compris entre 108 m 3/h et
300 m3/h entre 1930 et 1967. Il est noté qu’en période de sécheresse, le site était exploité par
8 cycles de pompage journaliers de 2 heures, le volume journalier pompé étant de 5 000 m3. Il
est également précisé qu’en période d’étiage, les prélèvements journaliers supérieurs à
2 000 m3/jour (24 l/s) conduisaient à l’assèchement complet du débordement de la source.
En l’absence de pompage, il est indiqué que la charge hydraulique des sources est d’environ
+1 m NGF en période d’étiage, la gamme des variations en crue n’est pas renseignée. Dubuisson
et al., (1996) indiquent qu’un débit permanent de 250 m3/h provoque des rabattements d’environ
1,2 m, le niveau d’eau passant sous le 0 m NGF sans qu’une augmentation de salinité ne soit
constatée.
Suite à l’épisode d’inversac de 1967–1969 (22/10/1967 au mois de mars 1969 selon Paloc, 1971),
dont les effets sur la source seront décrits dans le § 3.11., de nouvelles préconisations
d’exploitation de la ressource ont été proposées conduisant à une réduction des volumes annuels
prélevés (de l’ordre de 1 million de m3/an, 100 m3/h en moyenne). Le pompage à 100 m3/h en
moyenne provoque un rabattement d’environ 50 cm sur l’aquifère.
Selon Coubes (1968), les débits de la source d’après les documents d’archives consultés seraient
compris entre 31 l/s et 95 l/s sans que les références de mesure ne soient données. Les mesures
réalisées en 1968 par Bonnet et Paloc (Rapport BRGM 69 SGL 207 LRO) lors de l’arrêt de
l’exploitation de la ressource en raison de l’augmentation de la salinité suite à l’épisode d’inversac
du 22 octobre 1967 indiquent que le débit d’étiage de la source est de 25 l/s (juillet/août). Des
mesures en période de hautes eaux indiquent des débits de l’ordre de 55 l/s. Il est par ailleurs
indiqué qu’en période de hautes eaux, les pompages à 250 m3/h (70 l/s) conduisent à l’arrêt du
débit de surverse de la source.
Sur la base de ces informations, la gamme de variations des débits entre les périodes de basses
et hautes eaux apparait faible pour une source karstique (rapport 1/3). Le débit moyen de la
source n’est pas précisé, vraisemblablement autour de 40 l/s.
Dans l’étude du CPER (Tournoud et al., 2004) qui concernait la « dynamique et qualité des
apports superficiels et souterrains aux lagunes du Languedoc-Roussillon », l’estimation des
débits de la source de Cauvy qui a été considéré est la suivante : basses eaux 15-30 l/s ; hautes
eaux 500-3000 l/s. Les valeurs considérées pour les périodes de hautes eaux apparaissent très
certainement surestimées.
La mesure de débit de la source de Cauvy constitue l’un des verrous du projet DEM’Eaux
Thau pour la compréhension détaillée du fonctionnement et du bilan hydrogéologique
dans le secteur de la presqu’île de Balaruc-les-Bains. Le suivi des débits de la source sera
réalisé par le SMBT en 2019 ce qui permettra la quantification précise des flux de sortie de cette
source karstique.
Les eaux de la source de Cauvy présentent un faciès bicarbonaté calcique légèrement chloruré-
sodique. La minéralisation oscille entre 950 à 1350 µS/cm (à 25 °C). L’eau est plus minéralisée
pendant les périodes d’étiage de la nappe : il existe globalement une corrélation négative entre
la conductivité et les niveaux piézométriques. Les teneurs en chlorures sont comprises entre
110 mg/l et 300 mg/l, voire >300 mg/l en période de basses eaux. En période d’inversac, les
teneurs en chlorures dépassent 1 g/l (les effets sur la source seront précisés dans le § 3.11.).
Des éléments de caractérisations géochimiques complémentaires seront détaillés dans le cadre
du chapitre 4.
L’aquifère montre un temps de réponse rapide aux sollicitations externes et le retour à l’état initial
après pompage est immédiat. L’influence des précipitations se fait ressentir sur les niveaux, par
contre les valeurs de conductivité semblent peu influencées par les petits épisodes de pluies,
mais significativement pour les épisodes les plus importants.
La source d’Ambressac a fait l’objet d’une exploitation industrielle dans le passé, par Saint-
Gobain d’après Dubois (1964) puis par l'usine d'engrais Sud Fertilisants (jusqu’en 2000).
L’exploitation de la ressource s’est effectuée à l’aide d’un puits creusé dans les calcaires
miocènes et recoupant le Jurassique à quelques mètres de profondeur. Selon Dubois (1964), les
prélèvements par pompage étaient de l’ordre de 0,9 million de m3/an (soit 30 l/s environ) par
Saint-Gobain et de l’ordre de 0,3 million de m3/an (soit 10 l/s environ) par Sud Fertilisant
(Ladouche et al., 2001).
Le 8 juillet 1998, la source a été équipée d'une station de mesure du niveau de l'eau, de la
conductivité et de la température (Ladouche et al., 2001). Les chroniques des suivis sont
présentés en annexe 1, les prélèvements (10 l/s) n’induisent aucun effet visible sur les niveaux
d’eau mesurés. Le suivi du débit résiduel de la source n’a pas pu être réalisé au cours de cette
précédente étude. Il est noté qu’un écoulement est bien visible au pied du quai du port voisin (au
travers du mur, dans l'angle sud-est) qui constitue le point exutoire en période de basses eaux.
Les appareils de mesure ont été en fonctionnement entre le 8 juillet 1998 et le 7 février 2001.
Suite aux processus de cession du terrain dans le cadre du rachat du foncier de la société Sud
Fertilisants par la société Président, le BRGM a retiré les équipements du site de la source
d’Ambressac le 7 février 2001.
La source d’Ambressac fait de nouveau l’objet d’un suivi dans le cadre du projet Dem’Eaux Thau
depuis le mois de mars 2018 (hauteur, température et conductivité).
Figure 3-14 : Vue du puits de pompage de la source d’Ambressac en 1998 et schéma des équipements
mis en place par le BRGM en 1998 (BRGM/RP-50787-FR).
Bonnet et Paloc (1969) indiquent que le débit estimé de la source d’Ambressac est de l’ordre de
30 l/s en période de basses eaux, les débits de crue seraient de l’ordre de 5 000 l/s.
Dans l’étude du CPER (Tournoud et al., 2004), l’estimation des débits de la source d’Ambressac
qui a été considéré est la suivante : basses eaux 50 l/s ; hautes eaux 4 000 l/s.
L’influence des précipitations se fait ressentir sur les niveaux piézométriques. Par contre les
valeurs de conductivité semblent être peu influencées par les épisodes de pluies de faible
ampleur (<30 mm), mais significativement pour les épisodes les plus importants. Il a été montré
que l'essentiel des variations piézométriques observées sont dues à la recharge; l'influence de
l'étang étant faible (Ladouche et al., 2001 et Pinault et al., 2004).
Le champ captant d’Issanka se situe sur la commune de Poussan en rive droite de la rivière de
la Vène qui prend naissance à la résurgence temporaire de la Vène située sur la commune de
Cournonsec. Les eaux de la source d’Issanka sont captées depuis le 31 août 1862 pour la ville
de Sète3. Les captages d’Issanka sont implantés en bordure du massif de la Gardiole au sein du
bassin de Montbazin-Gigean constitué des formations d’âge Miocène (marnes, molasses et
sables) et d’alluvions quaternaires déposés par la Vène. Les captages ont une profondeur de 5
à 6 m environ, des observations effectuées par plongée sur la source nord (pavillon Issanka)
montrent que l’ouvrage atteint le toit des calcaires jurassiques sous-jacents à moins de 10 mètres
de profondeur.
Les études réalisées par le CERGA dans les années 1980-1990 ont permis de préciser la
géométrie du toit du Jurassique autour du champ captant d’Issanka et révèlent l’existence d’un
haut-fond jurassique situé entre 10 et 30 m de profondeur (Figure 3-15). Les études antérieures
ont démontré que la zone de recharge de l’aquifère d’Issanka est située sur le causse d’Aumelas
et la montagne de la Moure, dont les principaux exutoires sont le trop-plein de la Vène et des
Oulettes en période de crue, la source d’Issanka et très vraisemblablement la source de la Vise
en période de basses eaux. Les différentes études semblent par ailleurs montrer que les eaux
karstiques de la Gardiole ne participent pas ou que très partiellement à l’alimentation des
captages d’Issanka.
Le champ captant d’Issanka exploite une ressource karstique vulnérable aux pollutions
notamment en raison de la proximité de la Vène qui peut contribuer, en contexte de basses eaux,
à l’alimentation du champ captant si la différence de charge hydraulique entre le karst et la rivière
est négative. Ce contexte hydrogéologique de la zone d’émergence des sources d’Issanka ont
conduit à réaliser de nombreux aménagements pour réduire la vulnérabilité du champ captant
(cf. ci-après). En période de hautes eaux, la Vène contribue à drainer le champ captant d’Issanka.
La Figure 3-16 présente un plan de situation des différents ouvrages du champ captant d’Issanka,
la Figure 3-17 présente une coupe schématique des captages gravitaires et conduites
d’acheminement des eaux karstiques vers le pavillon de décharge.
Pour réduire la vulnérabilité en période d’étiage, les eaux de la Vène ont été canalisées sur toute
la traversée du champ captant par une canalisation en buse béton de 500 mm de diamètre. Le
début de la canalisation se situe au niveau d’un petit barrage situé à l’aplomb de la RN 113, la
sortie de la canalisation se situe à l’aval du pavillon de décharge (Figure 3-19). Le petit barrage
amont permet à l’écoulement superficiel de pénétrer dans la canalisation après être passé dans
une grille « avaloir ». En période de hautes eaux, l’eau passe au-dessus du barrage et emprunte
le lit de la rivière.
Le barrage aval sur la Vène situé à proximité immédiate du pavillon de décharge (Figure 3-18) a
un double objectif. Il permet en période de basses eaux de conserver de l’eau dans le parc
d’Issanka pour des raisons d’attrait environnemental et de maintenir une charge hydraulique
élevée dans la zone d’émergence de l’aquifère. L’ouverture du système de vanne du barrage aval
est conditionnée par la différence de charge entre le plan d’eau de la Vène au niveau du parc
d’Issanka et la charge hydraulique de l’eau souterraine. Il est indiqué que la vanne du barrage
aval est ouverte lorsque la différence de charge entre le karst et le plan d’eau devient inférieure
à 15 cm, la charge des eaux souterraines devant théoriquement rester toujours supérieure à celle
du plan d’eau de la Vène mesurée au niveau du parc d’Issanka.
Figure 3-16 : Plan de situation des différents ouvrages du Parc d’Issanka (modifié d’après, Bérard 1995)
Figure 3-17 : Vue schématique en coupe des differentes installations de captage du parc d’Issanka.
Le champ captant d’Issanka est composé de plusieurs puits de captage dont les altitudes des
fonds d’ouvrages sont situées entre 3,6 et 5,6 m NGF (Figure 3-17). Marchal (1998) donne une
description détaillée des différents ouvrages. Le pavillon de décharge situé à l’aval du champ
captant collecte gravitairement l’ensemble des eaux issues des ouvrages. La Figure 3-19 permet
de détailler le dispositif technique de collecte et de traitement des eaux prélevées qui sont
envoyées par canalisation au quai des Moulins à Sète4. Lorsque le débit des sources excède la
capacité de prélèvement autorisé de 9 600 m3/j, le surplus des eaux gravitaires est évacué par le
trop-plein du pavillon de décharge (Figure 3-19 et Figure 3-20).
Figure 3-18 : Vue en plan des principales installations du champ captant d’Issanka.
4
L'adduction est réalisée par une conduite gravitaire maçonnée datant de 1980 de 9 km de longueur reliant le champ
captant d'Issanka à la station de traitement du Quai des Moulins à Sète. En 2016, sur 6 km, cette conduite était en
cours de remplacement par une conduite en fonte grise de 800 mm de diamètre dans le but notamment de supprimer
les fuites.
Figure 3-19 : Vue des installations du pavillon de décharge (DUP, rapport Antea A26180B).
Figure 3-20 : Vue extérieure du pavillon de décharge (DUP, rapport Antea A26180B).
Une description détaillée des différents ouvrages existants sur le champ captant d’Issanka est
présentée dans le dernier rapport de l’hydrogéologue agréé de 2017 (ARS20160017, Dadoun).
L’écoulement gravitaire des quatre sources suivantes est utilisé de manière continue pour l’AEP:
- source Issanka, résurgence principale située dans le pavillon Issanka (10162X0010/ISKA) ;
- sources Bourges, sources A et B, dont les eaux arrivent au pavillon Bourges.
Par ailleurs, il est noté que des arrivées sont observées au niveau du soubassement non étanche
de la structure du pavillon de décharge dans la bâche des eaux traitées, le débit y a été évalué à
130 m3/h.
Le suivi en continu de la piézométrie de la nappe est réalisé aux sources Issanka et Bourges et
au niveau des forages F5, F6 (près du pavillon décharge), F7 et F14 (El Cantou, en amont de la
source Issanka, cf. Figure 3-17). Un suivi de turbidité est réalisé au captage de Bourges, la
conductivité et la température sont également mesurées.
Le niveau de la rivière Vène est suivi en amont du parc, vers le pavillon Issanka, puis en aval, à
l’aplomb du pavillon Bourges.
Sur la période 1969-2014 (Figure 3-21), les volumes annuels prélevés à la source d’Issanka
varient entre 1,7 millions de m3 (1999) et 6,5 millions de m3 (2004). Les niveaux piézométriques
présentent des variations de plusieurs mètres au niveau d’Issanka (Figure 3-22), les niveaux en
basses eaux sont compris entre 4 et 6 m NGF selon les cycles hydrologiques.
Figure 3-22 : Évolution de la piézométrie mensuelle au niveau du champ captant et dans le réseau
d’observation complémentaire (Autoroute, Frescaly et Vignes).
En période de basses eaux, les débits du prélèvement gravitaire du champ captant permettent
d’estimer les débits d’étiages de la ressource karstique. Les données disponibles depuis 2005
indiquent des débits variables suivants les cycles hydrologiques compris entre 40 et 70 l/s. Paloc
(1971) indique des débits d’étiage de l’ordre de 50 l/s ; Bérard (1995) mentionne des débits
d’étiage compris entre 55 et 80 l/s et des débits de crue important (de 5 000 à 10 000 l/s), le débit
moyen estimé est supérieur à 300 l/s.
L’estimation du débit naturalisé5 d’Issanka constitue l’un des verrous du projet Dem’Eaux
Thau pour la compréhension détaillée du fonctionnement hydrogéologique de l’entité
Vène-Issanka-Vise. Une quantification précise du flux de sortie de cette source karstique
demeure toutefois problématique compte tenu de la configuration de la zone d’émergence sans
la connaissance précise des prélèvements et du débit de surverse du karst en période de hautes
eaux. Dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau, les données de la station hydrométrique située à
l’aval d’Issanka gérée par HydroSciences Montpellier vont être exploitées dans le but d’estimer
les débits naturels de la source d’Issanka qui se seraient naturellement écoulés dans la Vène en
l’absence de prélèvements.
Les eaux du champ captant d’Issanka présentent un faciès bicarbonaté calcique. La conductivité
électrique de l’eau est en moyenne de 570 µS/cm (à 25 °C) en période de basses eaux, la
température est de l’ordre de 16,2 °C. Les teneurs en chlorure sont faibles (comprises entre 10
et 25 mg/l selon la période du cycle hydrologique, cf. figure A -15 en annexe 1), l’eau de la source
présente également de faibles teneurs en nitrate (de l’ordre de 6-7 mg/l en moyenne) et en sulfate
(de l’ordre de 15 mg/l en moyenne, cf. évolution en annexe). Des éléments de caractérisation
géochimique complémentaire sont présentés dans les rapports BRGM/RP-50788-FR et rapport
BRGM/RP-59922-FR. Il a été démontré que les eaux du champ captant d’Issanka sont issues de
l’infiltration sur le causse d’Aumelas et la montagne de la Moure.
Ci-dessous, sont présentés de manière très synthétique les éléments du contexte réglementaire
d’exploitation de la ressource d’Issanka :
DUP-1988 :
- Art 2: débit total prélevé tout ouvrage confondu : 9 600 m3/jour.
DUP-1990 :
- 9 600 m3/jour. 360 m3/h par pompage sur le F7 lorsque le débit gravitaire est < 300 m3/h ;
- Débit réservé: 40 m3/h (par pompage sur le F5), restitution à l’aval du seuil d’Issanka ;
- Prélèvements interdits si piézométrie < 0m NGF.
5
Débit naturalisé =débit de débordement de la source + débit prélevé pour l’AEP
Différentes opérations de traçages ont été réalisées depuis les années 1960 jusqu’aux années
2000, celles-ci par différents organismes et différents auteurs (Bonnet et Paloc, 1969 ; Gayet,
1979 ; Ladouche et al., 2001 ; Brunet et al., 2008, Selles, 2010 et Selles et al., 2011).
Avant les années 2000, ces traçages ont permis d’établir les relations hydrauliques entre
différentes pertes localisées sur ou à proximité du Causse d’Aumelas, et le système de sources
du système d’Issanka / Vise, le traceur circulant sous le bassin de Montbazin-Gigean, dans les
calcaires du Jurassique supérieur. Ces traçages « qualitatifs » ont permis d’estimer des vitesses
apparentes entre le moment où le traceur a été injecté et le moment où il est restitué à la source.
Après les années 2000, l’apparition d’appareils de mesure tel que les fluorimètres de terrain ont
permis de quantifier ces restitutions en terme de taux de restitution ou de dispersivité du milieu.
Ainsi les traçages de Ladouche et al. (2001), Brunet et al. (2008) et Selles (2010), réalisés sur
l’axe depuis Aumelas-Vène jusqu’à Issanka-Vise permettent d’estimer des taux de restitution
variables selon les périodes hydrologiques « hautes-eaux / basses-eaux ».
Les différentes courbes de restitution issues de ces travaux post année 2000 sont présentées en
Annexe 4.
Afin de synthétiser l’ensemble de ces différents traçages et de les comparer les uns aux autres,
un tableau a été réalisé (voir Annexe 4) : il présente les caractéristiques principales de tous ces
traçages réalisés depuis les années 1960 jusqu’à l’actuel.
Pour le SDAGE 2016-2021, la masse d’eau souterraine FRDG124 dite du Karst du Pli Ouest de
Montpellier a été redécoupée en cinq entités hydrogéologiques, dont les limites approximatives
sont reportées sur la Figure 3-1. L’entité « Aumelas-Vene-Issanka-Cauvy », (ie, « A-V-I-C ») sur
laquelle est focalisée le projet DEM’Eaux Thau constitue la partie centrale de la masse d’eau
souterraine FRDG124, aujourd’hui nommée FRDG160. Cette entité et ses exutoires ont déjà été
décrits aux chapitres précédents. La limite occidentale de l’entité « A-V-I-C » est constituée des
entités du « Bassin de Villeveyrac » et de « Plaissan », toutes deux constituant la masse d’eau
FRDG159, la limite orientale de l’entité « A-V-I-C » est constituée des entités « Mosson » (masse
d’eau FRDG158) et Gardiole Est ». Une description succincte de ces entités est présentée ci-
après.
Les différentes observations réalisées sur cette entité « Mosson » montrent le cloisonnement très
marqué, soit plus au nord dans le secteur de Juvignac, soit sous couverture (sites testés par
forages géothermiques de Bagatelle et d'Antigone), soit encore plus au sud au niveau du haut
fond du Pont Trinquat. Dans cette partie de l'entité, l'eau est localement déjà excessivement
minéralisée (secteur du Mas de Mariotte notamment), en raison des échanges potentiels avec
les eaux saumâtres du littoral.
Au niveau de la terminaison occidentale de la Gardiole, le sens d'écoulement des eaux
souterraines est orienté de l'ouest vers l'est, c'est à dire de la Mosson vers le Mas de Grille. Dans
ce secteur, la Mosson ne semble pas avoir d'effet sur l'aquifère, notamment au niveau des
captages du Flès alimentant en eau potable la commune de Villeneuve les Maguelone.
Notons aussi que dans cette entité « Mosson », des sorties d'eau sont connues pour la partie
amont (sources de Grabels, Juvignac Fontcaude, la Paillade). Par contre, sur la partie aval, entre
Saint-Jean-de-Védas et Lattes, les sorties naturelles sont inexistantes. L'écoulement se fait par
une alimentation des formations de couverture. Cela est notamment le cas au niveau du Pont
Trinquat (ancien forage du Mas Neuf) où la drainance naturelle est orientée du bas vers le haut,
donc des formations calcaires vers les sables astiens et les alluvions du Lez. Par contre, en
pompage, les échanges s'inversent et rendent plus vulnérables l'eau souterraine contenue dans
cet aquifère jurassique.
L'existence des pertes du Coulazou, dont le bassin versant s'étend au-delà de la limite de la
masse d’eau, implique la prise en compte du bassin versant amont du Coulazou dans la
délimitation de l’impluvium karstique de « Aumelas-Vène-Issanka-Cauvy ». Ces pertes
constituent donc une recharge allogénique pour le système karstique. Elles ont lieu au sein des
calcaires jurassiques entre la limite nord de l’entité (chevauchement de Montpellier) et l’entrée du
cours d’eau sur la molasse miocène. De nombreux tests de traçages ont permis de démontrer la
connexion hydraulique avec la source de trop-plein de la Vène (Figure 3-2 et annexe 4). La
surface du sous bassin versant hydrologique situé en amont de la zone de pertes est estimé
à 21 km2. En dehors des périodes de crue, aucun écoulement n’est observé dans le Haut-
Coulazou (Figure 3-23).
Figure 3-23 : Délimitation des sous bassins du Haut-Coulazou aux stations de jaugeage Q1 et Q2
(extrait de Bailly Comte et al., 2012).
Lorsqu’un épisode pluvieux survient en contexte de basses eaux, lorsque les niveaux du karst
sont bas (<31 m NGF, au niveau du puits de l’Aven, pt 13 sur la Figure 3-2), le débit d’absorption
du karst au niveau des pertes est maximal (de l’ordre de 7 m3/s), on observe une atténuation des
pics de crue à l’aval (Q2<Q1). Pour le système karstique souterrain, la recharge allogénique par
les pertes du Coulazou contribue à faire remonter la charge piézométrique (Cas A, Figure 3-24)
Figure 3-24 : Typologie des interactions hydrodynamiques entre les eaux de surface du Coulazou et
le karst d’Aumelas (d’après Bailly Comte, 2012).
Lorsqu’un épisode pluvieux survient en contexte de moyennes eaux (niveau du karst compris
entre 40 m et 50 m NGF au niveau du puits de l’Aven), le système karstique absorbe dans un
premier temps une partie des écoulements en provenance de l’amont (Q2<Q1) puis lorsque les
niveaux du karst remontent à la cote de débordement du puits de l’Aven (65 m), c’est l’inverse
qui est observé : le karst contribue à augmenter les débits du Coulazou (Q2>Q1, Cas B, Figure
3-24).
Lorsqu’un épisode pluvieux survient en contexte de hautes eaux, la capacité d’absorption du karst
est faible voire nulle, les niveaux du karst sont supérieurs à la cote de débordement du puits de
l’Aven, le karst contribue à augmenter les débits du Coulazou à la station aval (Q2>Q1, Cas C,
Figure 3-24).
De cette étude, il ressort que les interactions hydrodynamiques entre les écoulements de surface
et souterrain du milieu karstique sont non univoques et variables tant à l’échelle d’une crue qu’au
cours du cycle hydrologique en fonction de l’état de remplissage du karst. L’importance des flux
d’échange entre les eaux de surface du Haut-Coulazou a pu être précisé à l’échelle d’épisodes
de crues, toutefois la part de l’écoulement allogénique dans le bilan hydrogéologique de l’entité
« A-V-I-C » demeure globalement mal connue. L’estimation de ces flux constitue l’un des
verrous du projet Dem’Eaux Thau pour la compréhension détaillée du fonctionnement
hydrogéologique de l’entité hydrogéologique.
Le site thermal de Balaruc-les-Bains est connu depuis l’époque romaine. À partir du 18è siècle,
la source « Originelle » (Romaine ou Ancienne) fait l’objet d’une protection (1712) et le « Pavillon
Sévigné » est construit à proximité en 1753, la source ancienne est déclarée d’intérêt public en
1866. D’après la synthèse historique établie par Antea en 2002, il est indiqué que la source
ancienne présente une température de 48 °C, une salinité de 10.2 g/l (en chlorures) pour un débit
de 12,5 m3/h (1894). Selon Rozes et Marchal (1979), les eaux de la source ancienne présentaient
un faciès chloruré sodique et magnésien.
Figure 3-26 : Synthèse des principales caractéristiques des ouvrages thermaux de Balaruc-les-Bains.
En 1968, la source ancienne cesse d’être exploitée et le débit d’exploitation des ouvrages (S12,
S17 et S22) est augmenté (débit de pompage de l’ordre de 25 à 30 m3/h en moyenne). Il est
indiqué que des problèmes de pollution bactériologique sont rencontrés de manière récurrente
sur les différentes eaux pompées au cours de la décennie de 1970. Rozes et Marchal (1979)
indiquent que pour des débits de pompage voisins du débit naturel de la source ancienne, les
températures des ouvrages S17 et S22 sont respectivement de 46,5 °C et 47 °C (au débit de
pompage de 10,8 m3/h). Pour un débit de pompage de 18 m3/h, les températures des eaux
pompées au S17 et S22 baissent légèrement, respectivement à 45,2 °C et 46,8 °C. À 28,8 m3/h,
la baisse de température est nettement plus significative (S17 à 42,5 °C et S22 à 43 °C). Les
pompages (15 m3/h max par ouvrage, soit 45 m3/h max au total) induisent des faibles
rabattements de l’aquifère (de l’ordre de 0,5 m pour S12, 0,25 m pour le S22). Selon Rozes et
Marchal (1979), le rabattement et la température semblent être reliés par une relation linéaire.
Aux baisses de température des eaux pompées, sont associées des baisses de minéralisation.
Il est indiqué que le trop-plein de la source ancienne est susceptible de fonctionner en période
de hautes eaux.
En 1981, 4 ouvrages de reconnaissance sont réalisés (F1, F2, F3 et F4) dans le but de capter
plus profondément la ressource thermale et de s’affranchir des problèmes de pollution
bactériologique. Selon Poul (1981), l’implantation des ouvrages (cf.Figure 3-25) a été réalisée le
long d’accidents géologiques identifiés par prospections géophysiques (ces documents n’ont pas
été retrouvés dans le cadre de cette synthèse). Différents tests de pompage ont été réalisés sur
les ouvrages de reconnaissance. Les eaux captées par les ouvrages F2, F3 et F4 présentent des
températures élevées comprises entre 39 °C et 42 °C (cf. Figure 3-26). Il est indiqué que le
pompage sur le forage F4 à 30 m3/h (rabattement de 5 m) n’induit pas d’interférence sur les
ouvrages F2, F3 et S12. Des contaminations par Pseudomonas aeruginosa-stérotype 6 sont
mises en évidence sur le forage F2 (février 1981) et également par coliformes (décembre 1981).
L’ouvrage F2 a été transformé en ouvrage d’exploitation dès la fin de 1981 pour être pompé à un
débit de 40 m3/h. Les ouvrages (S12, S17 et S22) n’ont plus été utilisés pour un usage thermal à
partir de la fin de 1981, les pompages ont été maintenus en état de marche pour l’alimentation
de l’écloserie du GAEC « Poisson du Soleil », à un débit compris entre 15 et 30 m3/h (S12 et
S22).
Entre 1982 et 1983, le forage F2 d’exploitation thermal est pompé à un débit de l’ordre de
40 m3/h. Les anciens forages thermaux (ouvrages S12 et S22) sont exploités par le « Poisson du
Soleil », à un débit compris entre 15 et 30 m3/h, le prélèvement global sur la ressource thermale
à cette période est compris entre 40 et 70 m3/h au maximum. Il est indiqué (84 LRO 533 PR) que
le forage F4 a été temporairement utilisé pour le traitement des boues de l’établissement thermal
(Q=2 m3/h) et que le forage F1 a été temporairement utilisé (jusqu’en 1985 ?) pour assurer des
besoins énergétiques de l’établissement à l’aide d’une pompe à chaleur (débit de pompage
inconnu).
L’ouvrage F5 a fait l’objet d’un rebouchage partiel (bouchon de ciment placé entre 108 et 128 m
de profondeur) afin de capter la partie supérieure du jurassique (entre 72 et 105 m de profondeur).
1985-1987. Mise en production de l’ouvrage F5, le débit total de production des eaux thermales
est de 65 m3/h (40 m3/h pour F5 et 25 m3/h pour F2). Réalisation d’une campagne de prospection
radon dans le but d’implanter le forage de reconnaissance F6 (cf. annexe 2), d’une profondeur
de 63,5 m, toit du Jurassique à 58,5 m (cf. Figure 3-26). Les eaux pompées sont moins
minéralisées (C= 7,96 mS/cm à 25 °C) par rapport aux autres forages (F2, F5) et présentent des
températures de 36,5 °C. Rapidement la température et la minéralisation de l’eau de l’ouvrage
chutes (T= 30,6 °C et 3,15 mS/cm fin 1987). Différents tests de pompage sont réalisés sur les
ouvrages : (1) F2+F5+F6= 30+20+20 = 70 m3/h et (2) F2+F5+F6 = 40+25+25 = 90 m3/h, il n’est
pas indiqué si à cette période les anciens ouvrages (S12, S22) sont toujours utilisés par le GAEC.
La température globale des eaux du mélange diminue : 44,3 °C (pour le test 1 à 70 m3/h), 35,8 °C
(pour le test 2 à 90 m3/h). Il est noté que le forage F5 est affecté de contaminations
bactériologiques.
1988. Réalisation du forage de reconnaissance F7 au sud des précédents (cf. Figure 3-27). D’une
profondeur de 250 m, le toit du Jurassique a été rencontré à 135 m de profondeur. Peu
d’informations sont disponibles sur cet ouvrage qui a été utilisé comme piézomètre d’observation.
En 1992, Tessier indique une température de 35 °C et une conductivité de 15,6 mS/cm (à 25 °C)
pour l’eau de l’ouvrage. La charge de l’aquifère était de +5,71 m NGF en mai 1992 ce qui
témoignerait d’un ouvrage artésien.
Le débit de production global des ouvrages thermaux est de 70 m3/h (40 m3/h en F2 +25 m3/h en
F5), l’un des ouvrages anciens (S12 ou S22) est pompé à 15 m3/h pour l’écloserie du GAEC des
« Poissons du Soleil ». Problème de contamination sur le forage F5 (Pseudomonas aeruginosa).
Modification du régime de pompage des ouvrages thermaux, utilisation du Forage F6 : le débit
de production global est compris entre 65 m3/h et 85 m3/h (répartition : 40 m3/h en F2 (30 °C), 25
m3/h en F5 (50 °C), 20 m3/h en F6 (30 °C). Proposition par Tessier (88 SGN 816 LRO) d’un
schéma conceptuel de structure et fonctionnement du gisement hydrothermal de la presqu’île de
Balaruc (cf. § 3.14).
Figure 3-27 : Carte de situation des ouvrages thermaux (anté 2000), extrait rapport Antea A09023..
1991. Mise en place d’un dispositif de télé-suivi et d’enregistrement des paramètres mesurés :
hauteur piézométrique, débit, température, conductivité, pression atmosphérique, pluie, marée et
vent (Auroux et Teissier, 1991). Les données numériques acquises entre 1991 et 2003 n’ont pas
été retrouvées.
Depuis 1991, le pompage éventuel et l’usage des eaux pompées des ouvrages S12 et S22 ne
sont plus renseignés dans les documents consultés.
Le débit de production global des ouvrages thermaux est de 91 m3/h (48 m3/h en F2 +25 m3/h en
F5 + 18 m3/h en F6).
détectée lors des tests de pompage (F8 pompé à 15 m3/h). Les eaux pompées sont chaudes
(37 °C) et minéralisées (C= 18,9 mS/cm à 25 °C).
1992. Tests de pompage sur le forage F8 (16 m3/h), rabattement de 14.3 m sur le piézomètre F7
situé à 11 m. Pas d’interférence sur les forages de production F2 et F5.
Le débit de production global des ouvrages thermaux est de 75 m3/h (45 m3/h en F2 +30 m3/h en
F5), le forage F6 est pompé à un débit compris entre 20 et 35 m3/h, pas d’information sur l’usage
des eaux pompées.
1993 : Les désordres occasionnés par le phénomène d’inversac du 7 octobre 1993 seront
détaillées dans le § 3.11.
1994. Modification du régime de pompage des ouvrages thermaux, le débit de production global
des ouvrages thermaux est de 70 m3/h : 15 m3/h en F2 +40 m3/h en F5 + 15 m3/h en F8 (A00795).
Modification du régime de pompage des ouvrages thermaux, le débit de production global des
ouvrages thermaux est de 70 m3/h : 40 m3/h en F5 +25 m3/h en F9 + 15 m3/h en F8. Aucune
information n’est disponible sur le débit du forage F6 et l’usage des eaux pompées.
Modification du régime de pompage des ouvrages thermaux, le débit de production global des
ouvrages thermaux est compris entre 64 et 67 m3/h (2nd semestre) : 24 m3/h en F8 + 40 à 43 m3/h
en F8.
1997. Nettoyage et contrôle du forage F9 (A08620). Le débit de production global des ouvrages
thermaux n’est pas connu.
1998. Les dossiers de demande d’autorisation d’exploiter les ouvrages F8 et F9 sont déposés
(A09023, A09024) les procédures d’agrément des forages F8 et F9 sont engagées (1999).
1999. Obturation (cimentation) des ouvrages abandonnés : F1, F2, F7, S12, S17 et S22
(A16105). La source ancienne est conservée (pompé à 2 m3/h), les ouvrages F3 et F4 sont
conservés comme piézomètres d’observation.
2000. Arrêt de la production du forage F8 en février dès l’annonce des résultats de l’analyse de
l’AFSSA. Mise en œuvre de travaux de nettoyage et de régénération du forage F8 (A20255).
Examens vidéo de l’ouvrage avant et après régénération. Réalisation de diagraphie de
conductivité/température en statique et en production. Mise en évidence de venues d’eaux
productives entre 330 et 389 m de profondeur. Au débit de 34 m3/h, le log de production indique
10% du débit provient de la zone comprise entre 350 et 387 m de profondeur, 65 % du débit est
assurée par la zone comprise entre 329 et 350 m de profondeur puis 10 % de la zone comprise
entre 300 et 305 m de profondeur (Antea, A 30222b). L’affectation des 15 % restants n’est pas
précisée. Suite aux travaux de régénération de l’ouvrage et de modification du dispositif de
pompage6 l’état sanitaire de l’ouvrage s’est amélioré : absence de légionelles et de Pseudomonas
aeruginosa dans les eaux pompées7.
6
Pour éviter le développement d’un biofilm dans la zone de fluctuations des niveaux d’eau de l’ouvrage, un dispositif
de pompage sous un obturateur gonflable est mis en place pour maintenir en eau l’ensemble du forage.
7
Constat effectué à partir de 236 analyses réalisées entre septembre 2001 et décembre 2003 (A30222b).
2000. En Février, réalisation du forage de reconnaissance F10 à l’ouest du F8 (cf. Figure 3-28).
D’une profondeur de 289 m, le toit du Jurassique a été rencontré à 199 m de profondeur. Dans
la formation miocène sus-jacente au Jurassique, deux intervalles de calcaires coquilliers sont
décrits entre 59 et 73m de profondeur et entre 160 et 167 m de profondeur. Des venues d’eau à
22 m et 35 m de profondeur sont indiquées, l’eau présente une température de 20 °C et une
conductivité de 6,3 mS/cm (débit de soufflage à 10 m3/h). Dans le Jurassique, les premières
venues d’eau sont observées à 212 m de profondeur (T=25,6 °C et C=11,64 mS/cm au débit de
soufflage de 0,4 m3/h). Les secondes arrivées sont observées entre 283 m et 289 m de
profondeur (T=32 °C et C=16,8 mS/cm au débit de soufflage de 3,6 m3/h). Abandon de l’ouvrage
pour cause d’éboulement systématique du forage.
Le niveau piézométrique en fin de foration se situe à -3,84 m/tête de puits. Le forage F10 est
équipé en août 2000 d’un capteur enregistreur de niveau pour apprécier le comportement
hydrogéologique du gisement.
2001. Mise en évidence de problème de contamination par Legionella pneumophila sur le forage
F9. Travaux de diagnostic (inspection vidéo, nettoyage et sanitation de l’ouvrage, A26569).
Constat : 0,5 m d’huile de paraffine est présent au-dessus de la colonne d’eau de l’ouvrage pour
éviter le contact entre l’eau du forage et l’air, il est supposé que l’huile de paraffine peut servir de
nutriment aux légionnelles. Malgré la sanitation de l’ouvrage fin 2001, des contaminations par
légionnelles sont de nouveau observées ce qui conduit aux travaux de réalésage et de chemisage
(tube 10’’ Inox 316) de l’ouvrage en février 20028, suivi d’une sanitation (A26593). Le réalésage
a mis jour une nouvelle fracture ouverte dans la partie basse de l’ouvrage, une baisse de 1,5 °C
de la température de l’eau de l’ouvrage est observée par rapport au forage initial.
2002. Remise en production thermale des eaux du forage F8 (débit = 24 m3/h), niveau moyen en
production de -26,7 m NGF (A26847). La température moyenne des eaux pompées est de
36,6 °C, la conductivité électrique moyenne est de 22,5 mS/cm (à 25 °C).
Forage F9, mise en évidence de problèmes de contamination par Legionella pneumophila (250
UFC le 28 janvier et 100 UFC le 3 avril) lorsque le pompage est supérieur à (45 m3/h) malgré la
sanitation de l’ouvrage. Entre juin et le décembre 2002, le débit de pompage du F9 est compris
entre 26,7 et 40,7 m3/h, soit un débit moyen de 37,6 m3/h nettement inférieur à celui des années
précédentes. Pour cette gamme de débit, aucune contamination par légionnelles est observée,
ce constat amène l’établissement thermal à revoir à la baisse le débit d’exploitation demandé
dans le dossier d’autorisation (débit moyen à 35 m3/h). Le débit de production global des ouvrages
thermaux n’est pas connu.
2003. Aucun désordre bactériologique n’est observé sur les forages thermaux F8 et F9. Sur la
base de ce constat, la DDASS de l’Hérault a demandé à ce que des additifs relatifs à chacun des
forages (F8 et F9) et présentant les actions engagées soient envoyées au Ministère de la Santé.
Ces dossiers serviront de base pour l’autorisation d’exploitation des forages F8 et F9 qui sera
délivrée par le Ministère de la Santé.
Le débit d’exploitation du forage F8 a varié entre 17 et 25 m3/h pour un niveau dynamique compris
entre 24 et 43 m de profondeur. La conductivité des eaux de forage a fluctué entre 21,9 et
23,3 mS/cm soit des valeurs identiques à celles mesurée en 2002, idem pour la température qui
est restée stable dans la gamme entre 36,5 et 36,9 °C.
8
La zone de captage a été alésée au diamètre 8’’½ jusqu’à 120 m de profondeur.
Les données de production des ouvrages thermaux sont bancarisées depuis 2003 (fichiers
numériques).
Le forage carotté F11 a traversé 97,60 m linéaire (à 45°) de terrains de recouvrement (matériaux
détritiques et petits bancs calcaires) avant de rencontrer les formations calcaires du Jurassique
constituant l’aquifère thermal. Les premières pertes de fluide de carottage (qui ici traduisent des
zones fracturées productrices) sont apparues très rapidement sous le toit des calcaires, à
101,35 m linéaire. Elles se sont poursuivies jusqu’au fond de l’ouvrage à 121,45 m linéaire. Un
pompage à 7 m3/h a permis de tester les venues d’eau entre 101,35 et 121,45 m linéaire. Les
eaux pompées présentent une rapide stabilisation de minéralisation (C= 17,5 mS/cm à 25 °C,
valeur comparable à celle du F9), la stabilisation de la température s’établie en fin de pompage
à 47 °C, soit 2,5 °C de moins que celle du F9. Aucun échantillon d’eau pour analyses chimiques
n’a été prélevé au cours de l’essai. Les diagraphies de température et conductivité (en statique
et production à 7 m3/h) révèlent l’existence d’une zone productive majeure entre 103 et 104 m
linéaire.
La foration de l’ouvrage F11 est arrêté, les différents intervenants et experts estimant que
l’ouvrage avait très peu de chance de rencontrer des eaux plus chaudes dans cette direction et
à une distance raisonnable. Le forage de reconnaissance a été rebouché.
Le forage carotté F12 a traversé 125,4 m linéaire (à 29°) de terrains de recouvrement (matériaux
détritiques et petits bancs calcaires) avant de rencontrer les formations calcaires du Jurassique
constituant l’aquifère thermal. Les premières pertes de fluides de carottage sont apparues sous
le toit des calcaires, à 131 m linéaire. Une seconde zone de fracture est observée entre 151,5 et
151,7 m linéaire, puis une troisième entre 178 m et 200 m linéaire.
La première zone à 131 m linéaire a fait l’objet de petits tests de pompage. Au débit de 7 m3/h,
les eaux pompées ont présenté une rapide stabilisation de minéralisation (C= 17,8 mS/cm à
25 °C, valeur comparable à celle du F9), la stabilisation de la température s’établit en fin de
pompage à 39 °C, soit 12 °C de moins que celle du F9. Aucun échantillon d’eau pour analyses
chimiques n’a été prélevé au cours de l’essai. Des tentatives de pompage des venues d’eau entre
150,8 et 153,05 m linéaires ont été réalisées sans succès (dénoyage rapide de la pompe au débit
de 7 m3/h) témoignant des horizons peu productifs. Au terme de la foration, la dernière zone de
fracture (entre 178 et 200 m linéaire) a été testée au débit de 3 m3/h pendant une durée de 3 h 30.
Les eaux pompées n’ont pas présenté de stabilisation de minéralisation et de température (C<
17mS/cm à 25 °C, T <33 °C), aucun échantillon d’eau pour analyses chimiques n’a été prélevé
au cours de l’essai. Le dernier essai de pompage a été réalisé pour tester l’ensemble de la
formation calcaire recoupé par le forage carotté. Au débit de 7 m 3/h (pendant 1 h 45), les eaux
pompées n’ont pas présenté de stabilisation de minéralisation (C< 17 mS/cm à 25 mS/cm à
25 °C) contrairement à la température qui s’est stabilisée en fin de pompage entre 38 et 39 °C.
Aucun échantillon d’eau pour analyses chimiques n’a été prélevé au cours de l’essai. La
diagraphie de production à 7 m3/h indique qu’une seule arrivée d’eau entre 131 et 132 m linéaire
assurant l’essentiel du débit. La foration de l’ouvrage F12 est arrêté, les différents intervenants
et experts estimant que l’ouvrage avait très peu de chance de rencontrer des eaux plus chaudes
dans cette direction et à une distance raisonnable. Le forage de reconnaissance a été rebouché.
2006. Réalisation d’une campagne sismique réflexion (cf. 2.5.1.c.) dans le but de reconnaître le
toit des formations calcaires du Jurassique (A 38187 /B). Ces données ont fait l’objet de traitement
mathématique en vue d’établir des représentations tridimensionnelles. Des exemples de
représentation en 3 D sont présentés en annexe 1 (Figure A – 40).
Selon Antea, l’accident structural visé a bien été recoupé vers 220 m linéaire (zone broyée sur
un linéaire d’environ 30 m) mais cette structure n’est pas productrice au droit de la zone reconnue.
La température des différents horizons testés est faible (environ 27 °C) au regard des attentes
de l’établissement thermal, le forage a donc été rebouché.
2007 Réalisation du forage de reconnaissance F14 (du 23 janvier 2007 au 9 février 2007, A
46889/A). D’une profondeur totale de l’ouvrage est de 300,6 m, ce forage vertical a atteint le toit
du Jurassique à 179 m de profondeur. Un log géologique synthétique d’inter-comparaison avec
le forage incliné F13 est présenté (Figure 3-29). Au sein du Jurassique, l’arrivée productive est
localisée entre 215 et 217 m, l’extrait du scanner de parois de l’ouvrage permet une visualisation
de la fracture (Figure 3-30). Cette cavité a été testée à un débit de 15 m3/h (du 31 janvier 2007
au 1er février 2017), le rabattement très rapidement stabilisé au bout de 4 heures à environ 2,60 m
sous le sol. L’eau pompée présente une conductivité élevée (16 mS/cm à 25 °C) et une
température de 47,5 °C, valeurs comparables à celles mesurées au forage d’exploitation F9. En
fin de foration, à 300,6 m de profondeur, un test de débit de 2h à 18 m3/h a été réalisé. La
température et la conductivité de l’eau pompée étaient respectivement de 45,5 °C et 14,5 mS/cm
en fin de pompage
Figure 3-29 : Coupe géologique simplifiée mettant en relation les lithologies des ouvrages F13 et F14
(extrait A 46889/A).
Des tests de pompage ont été conduits sur le F14 entre le 4 décembre 2007et le 4 janvier 2008.
Aucune donnée n’est disponible sur ces tests.
2008. Les désordres occasionnés par le phénomène d’inversac du 3 janvier 2008 seront détaillés
dans le § 3.11.
Conditions du test de pompage : mise à l’arrêt des pompages sur les ouvrages thermaux (F8, F9,
F9bis) et du forage F6. Le forage d’observation F5 est maintenu à 3 m3/h. Mise en pompage du
F14 au débit de 16 m3/h, le niveau dynamique se stabilise à 6 m de profondeur/bride. Après 8
jours de pompage (volume exhauré d’environ 3 300 m3), la conductivité s’est stabilisée à environ
19,1 mS/cm, la température entre 48 et 47 °C. Il est indiqué que les paramètres physico-
chimiques semblent être influencés par les épisodes de recharges : baisse de la conductivité de
0,1 mS/cm suite à un épisode pluvieux de 25 mm, baisse de 0,2 ms/cm suite à un épisode
pluvieux de 86 mm. Aux chutes de conductivité des eaux pompées sont associées des
augmentations de température de 0,3 à 0,4 °C.
Au débit de pompage de 16,5 m3/h, pas d’interférences mesurables avec les forages F9, F8, F6
et F5.
Réalisation de plusieurs tests de pompage (Paliers de 20, 40, puis 60 m3/h a été effectué le 27
janvier 2010), suivi d’un pompage de longue durée à 60 m3/h pendant 16 heures et 30 minutes.
Stabilisation rapide du rabattement (en 40 mn) à 5 m sous la bride du tubage. La conductivité de
l’eau pompée est restée stable pendant tout l’essai (18,2 mS/cm), tandis que la température a
diminué légèrement de 48,5 à 47,5 °C. Ces tests montrent que des interférences se produisent
avec le forage F9 (se traduisant notamment par une baisse de la température du F9) lorsque le
débit d’exhaure du F14 est supérieur à 20 m3/h (F9 pompé à 30 m3/h pendant le test). Il est
indiqué que le débit global de pompage du couple F9-F14 ne doit pas dépasser 50 m3/h si l’on
ne veut pas altérer la qualité physico-chimiques des eaux pompées. À l’issue de ce constat, le
débit d’exhaure du forage F14 a été réduit à 15 m3/h afin de ne pas perturber le fonctionnement
de l’alimentation en eau thermale des thermes tout en permettant un suivi des paramètres
physico-chimiques de l’ouvrage F14.
2010. Les désordres occasionnés par le phénomène d’inversac du 10 juin 2010 seront détaillés
dans le § 3.11.
2012. Travaux de sanitation du forage F14 (réalisées du 26 au 29 juin 2012, A 67601/A). Suite
aux épisodes d’inversac de 2008 et 2010 qui se traduit par des intrusions d’eau de l’étang dans
l’aquifère karstique. Ce dysfonctionnement semble à l’origine d’une contamination du forage F14
par des légionnelles, malgré un dispositif de pompage sous obturateur (idem sur F8).
L’intervention s’est traduite par une diminution immédiate de la contamination. Sur les 25
analyses réalisées postérieurement à ce traitement jusqu’au 8 août 2012 seules 20 % font état
d’une détection de légionnelles au seuil de 1 UFC/l.
2014. Les désordres occasionnés par le phénomène d’inversac du 5 mai 2014 seront détaillés
dans le § 3.11.
2017-2019. Travaux (en cours) : réalisation du forage de reconnaissance F15. Situé à une
dizaine de mètres du F10, ce forage aura pour objectif de tester la partie occidentale du bloc
jurassique qui est actuellement exploité par le forage F8. La profondeur prévisionnelle de
l’ouvrage est de 450 m (A 91386/A).
Dans les années 1980, la presqu’île de Sète a fait l’objet de forages de reconnaissance
géothermique (Figure 3-31). Des doutes persistent sur la localisation exacte de certains ouvrages
et la dénomination de ces points compte tenu de leur non-déclaration en BSS et d’incohérences
ou d’erreur avérées sur les coordonnées dans les rapports consultés. Les informations
présentées complètent celles du rapport BRGM/RP-61719-FR.
Figure 3-31 : Carte de localisation des ouvrages profonds dans le secteur Sète
(modifié d’après BRGM 89 LRO 790 PR).
Figure 3-32 : Log géologique et coupe technique de l’ouvrage reconnaissance GS1 (BSS002JDVC),
(extrait du rapport BRGM 83-SGN-570-LRO).
Figure 3-33 : Diagraphie thermique réalisée sur l’ouvrage de reconnaissance geothermique GS1
(extrait rapport BRGM 83-SGN-570-LRO).
Un document de source inconnue rapporte que l’ancien Puits Di Schino également appelé source
Saint-joseph9 est un ouvrage de 11,30 m de profondeur prolongé par une galerie horizontale de
4,20 m de longueur de section 2 m par 1,20 m. Des essais de pompage réalisés en 1966 ont
montré une stabilité de la température à 37 °C pour une minéralisation de l’ordre de 9 g/l. D’autres
forages ont été réalisés autour de l’ancien Puits Di Schino au cours du premier trimestre de 1980,
en utilisant également le nom de « Puits Di Schino ». Parmi ces nombreux ouvrages, seul le
forage 10165X0178/SCHINO est recensé dans la BSS comme un ouvrage accessible.
Les entretiens et visites de terrain réalisés sur place (cf. rapport BRGM/RP-61719-FR) ont permis
de conclure qu’il n’existe aujourd’hui plus de trace de tous ces ouvrages. Un habitant nous a
confirmé la présence d’un puits et d’un forage thermal par le passé, qui ont été rebouchés lors
de travaux de terrassement. Selon P. Reamot de la ville de Sète, l’ancien puits Di Schino se
trouve désormais sous des espaces publics sans qu’un regard de visite ait été aménagé.
Carrière de Py
Pointe du Lazaret
En 1988, un modèle hydrodynamique 2D distribué des calcaires jurassiques a été réalisé par le
BRGM (Auriol et al., 1988) suite au recueil des données existantes sur la géologie, sur la
géométrie et la structure et l’inventaire des points d’eau (débit, prélèvement, piézométrie
notamment, Marchal et al., 1986). L’objectif de ce premier travail de modélisation était d’établir
(1) un premier constat de l’état actuel (1986) de l’exploitation et des caractéristiques de l’eau
souterraine contenue dans le vaste réservoir jurassique qui ceinture en partie l’Étang de Thau et
qui s’étend, en surface et en profondeur, à l’est jusqu’à Montpellier, à l’ouest jusqu’à Pézenas et
au nord délimité par le front de chevauchement du pli de Montpellier et (2) d’établir des premiers
éléments de quantification des flux d’entrées et de sorties dans le but d’évaluer le potentiel de la
ressource exploitable.
L’emprise du modèle (cf. Figure 3-34) concerne les formations calcaires et dolomitiques du
Jurassique situées entre les fleuves Lez et Hérault soit à l’affleurement (Causse d’Aumelas,
Massif de la Gardiole) soit sous-couverture : formations miocènes du bassin de Montbazin-
Gigean, au nord-est sous les formations mio-pliocènes et quaternaires du secteur sud de
Montpellier (Saint-Jean-de-Vedas, Boirargues et Pont Trinquat) et au sud-ouest, sous les
formations du Crétacé du bassin de Villeveyrac. Le milieu karstique a été assimilé à un
écoulement monocouche de 300 à 400 m d’épaisseur, l’hydrodynamisme est résolu par la
méthode des différences finies à l’aide du modèle Marthe, avec des mailles de 1 km2 (653 mailles
sur l’emprise de la zone d’étude considérée).
- Surface piézométrique de référence : l’étiage de 1986 est supposé représentatif des basses
eaux.
- Alimentation par la pluie : pluie efficace calculée par Turc (pour l’ETP) et Thornthwaite pour
la pluie efficace en considérant une RFU de 100 m. Sur les 220 km2 (60 km2 pour la Gardiole
et 160 km2 pour le Causse d’Aumelas, la montagne de la Moure et la partie occidentale du
Pli de Montpellier), la part ruisselée de la pluie efficace est estimée à 20 %. En 1986, la
recharge est estimée à 100 mm de recharge pour le mois de février, à 50 mm en octobre et
décembre, soit un total de 200 mm pour 1986 (soit après conversion, un débit équivalent de
2 900 m3/h).
- Conditions aux limites : globalement, flux nul aux limites, à l’exception des limites sud du
modèle, maille à potentiel imposé, afin de représenter les différents étangs et la mer
Méditerranée.
- Débordement des sources pérennes (Issanka, Vise, Robine de Vic) : cumul de 765 m3/h.
- Prélèvements considérés dans le calage : cumul de 365 m3/h pour les usages AEP, industrie,
agriculture, particulier ; cumul de 345 m3/h pour les mines de bauxite (la Rouquette-
Montplaisir10 et Saint-Farriol) ; 220 m3/h pour les sources exploitées par pompage (Cauvy,
Ambressac).
Les résultats du calage en régime permanent (basse eaux 1986) sont présentés sur la Figure
3-35. Les résultats ont été jugées acceptables par les auteurs compte tenu du peu d’informations
hydrogéologiques disponibles. L’organisation des écoulements apparaît globalement assez bien
reproduite par le modèle notamment dans le secteur sous couverture du bassin de Villeveyrac
soumis à d’importants prélèvements pour les mines de bauxite. Les auteurs soulignent
néanmoins que la zone à l’ouest du modèle en secteur captif et la zone au sud du massif de la
Gardiole sont très peu pourvues de données hydrodynamiques. Ils soulignent par ailleurs que la
complexité structurale de la zone d’étude et le compartimentage du réservoir jurassique ne
permettent pas d’obtenir une représentativité locale détaillée. Ils soulignent également qu’une
meilleure connaissance des flux de sortie et des prélèvements est indispensable pour préciser
les résultats de la modélisation. Le bilan hydrogéologique déduit des résultats du modèle est le
suivant (1986) :
- recharge = 2 900 m3/h (25.4 millions de m3/an) ;
- drainance nappe alluviale du Lez= 75 m3/h (0,657 millions de m3/an) ;
- prélèvements par forage ou sources : 930 m3/h (8,147 millions de m3/ an) ;
- écoulement par débordement 195 m3/h (1,7 million de m3/an) ;
- écoulement aux limites sud du modèle : 1 850 m3/h (35 mailles = 16,2 million de m3/an), débit
moyen par maille (53 m3/h = 0,46 millions de m3/an) => mise en évidence d’un écoulement à
la limite sud du modèle, le débit de sortie est plus important entre le secteur de Loupian et
l’Étang d’Ingril (de l’ordre de 1 200 m3/h). En commentaire, ce résultat pourrait traduire une
sous-estimation du flux de sortie de la Vise dans le modèle.
Sur la base de ces résultats, les auteurs indiquent qu’en contexte « normal » de recharge
(200 mm), le système pris dans sa globalité présente un flux de sortie important aux limites. Ces
premiers éléments d’appréciation de bilan hydrogéologique seront précisés dans le cadre
du projet DEM’Eaux Thau.
Figure 3-34 : Emprise du modèle Marthe élaboré en 1988 (653 mailles de 1 km2) pour étudier la ressource en eau des systèmes aquifères des calcaires jurassiques.
Figure 3-35 : Calage du modèle Marthe en régime permanent (situation piézométrique de basses eaux de 1986).
3.11. FOCUS SUR LES ÉPISODES D’INVERSAC (1967/1969 ; 1983 ; 1993 ; 2008 ;
2010 ; 2014).
Le premier épisode documenté du phénomène d’inversac date de la fin des années 1960, ce qui
n’exclut pas que des phénomènes se soit produit avant cette date. Le dispositif de suivi installé à
la Vise a permis de constater un tarissement de la source entre le 22 octobre 1967 et le mois de
mars 1969 (des doutes subsistent sur la date précise de fin de l’inversac), soit sur une durée de
près de 17 mois. Selon Paloc (1971), « le phénomène tout à fait exceptionnel d’après les diverses
informations recueillies, doit trouver son explication dans des dérivations d’écoulement
provoqués dans le réservoir jurassique en amont du point d’émergence : on doit à cet égard
retenir comme très probable l’influence de pompages à fort débit (de l’ordre de 1 000 m3/h)
effectués dans ces calcaires à la partie méridionale du causse d’Aumelas, … », au niveau de la
mine de Cambelliès située à 3,5 km environ au nord-ouest, « l’exploitation du gisement de
bauxite y exigeait en effet à la même époque le rabattement continu de la nappe d’eau souterraine
très en dessous du niveau de la Mer ».
Figure 3-36 : Évolution des paramètres de l’exploitation de Cambelliès entre 1964 et 1971 :
(a) débit d’exhaure ;(b) pluviométrie mensuelle ; (c) altitude du niveau d’exploitation (m, NGF) et
emprise surfacique de l’expoitation (m2) et évolution de la cote piézometrique à la fin de l’exploitation
(m, NGF) ; évolution des teneurs en chlorure de Cauvy et des autres points d’eau (carrière de
Cambelliès, Issanka, Ambressac et Vise. (a,b et c créés à partir de l’annexe 6 de Orengo 1984).
Les données des suivis d’exploitation de la mine de Cambelliès (thèse de Suchon, 1974)
permettent de valider l’hypothèse avancée par Paloc sur le facteur déclencheur du phénomène
d’inversac du mois d’octobre 1967. Les données de suivis de l’exploitation de la mine (Figure
3-36) indiquent que l’altitude du niveau d’exploitation de la bauxite passe sous le niveau du zéro
NGF dans le courant de l’automne 1967, les débits d’exhaure pour permettre l’exploitation étaient
de l’ordre de 500 m3/h pour rabattre le niveau de la nappe en dessous du niveau de la mer. Les
débits d’exhaure de la mine atteignent près de 1 000 m3/h en périodes pluvieuses. L’exploitation
de la mine sous le niveau de la mer a duré jusqu’à l’automne 1969 puis a repris au printemps
1970. En fin d’exploitation de la mine (1971), les niveaux rabattus de l’aquifère karstique étaient
inférieurs à -25 m NGF, puis ils sont rapidement remontés en quelques mois à la cote de +5 m
NGF. Des doutes subsistent concernant la date de fin de l’épisode d’inversac (mars 1969 selon
Paloc), les données des suivis suggèrent que la fin de l’épisode a pu se produire suite aux
épisodes de recharge de l’automne 1969. En mars 1969, les données de concentration en
chlorures sont toujours élevées (>1g/l) de même que pour la Vise (>8 g/l) ce qui indique que le
système n’a pas retrouvé son état initial vis-à-vis de sa qualité (Cauvy avant inversac Cl<0,3 g/l,
Vise=1,4 g/l).
L’impact de l’inversac de 1967/1969 se traduit par l’arrêt de l’exploitation de la source Cauvy pour
le compte du syndicat de Balaruc-Frontignan, la durée totale de l’arrêt d’exploitation n’est pas
documentée. Il est indiqué que les niveaux d’eau des sources augmentent dès le début du
phénomène (de près de 1 m) ce qui s’accompagne d’une augmentation du débit de la source et
des teneurs en chlorures des différentes sources. L’augmentation de minéralisation est différente
selon la localisation de la source au sein du champ captant, la plus forte augmentation est
observée à la source Noria (Cl = 2,4 g/l), la plus faible à la source Abeille (Cl = 1,6 g/l).
11
Cet inversac occasionne l’arrêt de l’exploitation de la source Cauvy pendant près de 20 mois (fin mai 1984-fevrier
1986)
Actions actées :
réalisation de l’étanchéité de la cloche au fond du gouffre de la Vise
pompage au débit maximum possible (500 m3/h) » => La raison n’est pas précisée dans le
compte rendu, hypothèse : pour enlever l’eau saumâtre infiltrée?
« contrôle de l’étanchéité du dispositif et de l’évolution de la salinité et de la température de
la Vise et de Cauvy »
Nous ne savons pas si les différentes actions préconisées ont été mises en œuvre, aucun
document n’a été retrouvé à ce sujet. La date de fin de l’inversac n’est pas connue, nous
supposerons que le phénomène s’est terminé à l’automne lors des premiers épisodes de
recharge.
Suite à une intervention humaine sur la cloche de la Vise qui était pompée pour les usages du
GAEC « Poissons du Soleil », ceci afin de « libérer » l’émergence, un phénomène d’inversac
s’est produit le 6-7 octobre 1993. Selon Antea (A00795), le phénomène débute le 6 octobre à 8 h
du matin. Le phénomène s’est traduit par une baisse conjointe de la température et de la
minéralisation de l’eau pompée au forage F512 et pour le forage F2 par une baisse conjointe de la
température et de la minéralisation suivie d’une importante augmentation de la salinité
(chroniques en annexe 1)13. L’incidence du phénomène d’inversac se traduit par un désordre
bactériologique des eaux pompées en F5, des Pseudomonas aeruginosa sont détectées
(A00795). Contrairement au forage F2 où l’eau d’origine marine fait une apparition brutale et
massive après avoir « chassé » l’eau douce, les eaux pompées en F5 retrouvent rapidement des
températures élevées (50 °C), la conductivité (17 mS/cm à 20 °C) apparaissant supérieure aux
valeurs mesurées avant l’événement (15 mS/cm à 20 °C).
Selon Bérard (1995), à la baisse rapide de température (de 10 à 20 °C en quelques heures selon
les ouvrages) est associée une augmentation du niveau d’eau de 1 à 2 m au niveau de la
presqu’île et de plusieurs dizaines de centimètres à plus de 2,7 km et 3,5 km de la Vise [P4-
Balme (10166X0253) ; F2 Belvezet (10162X0269) et forage d’observation F2c. Les suivis
piézométriques réalisés au cours du test de pompage du forage F2 Belvezet à 108 m3/h (CERGA
1993) révèlent des augmentations de 30 à 50 cm liées à l’inversac.
L’incidence sur la source de Cauvy se traduit de nouveau par une augmentation de la salinité
associée à une augmentation des niveaux d’eau, qui a débouché sur un arrêt de son exploitation
par le syndicat de Balaruc-Frontignan. Les épisodes de recharge du 28 au 31 octobre (125 mm
à Sète et 80 mm à Villeneuve-les-Maguelone, selon Bérard 1995) contribuent à stopper le
phénomène d’inversac
Les suivis au pas de temps mensuel du réseau d’observation du champ captant d’Issanka ne
permettent pas de conclure puisque le phénomène s’est produit entre le 7 et le 31 octobre (cf.
illustration en annexe 1), ce qui illustre l’importance d’un suivi détaillé (infra journalier) des niveaux
d’eau du système karstique pour l’étude détaillée du phénomène d’inversac.
12
Avant l’épisode du 7 octobre 1993, le forage F5 fournissait une eau à 48 °C et à 15 mS/cm (à 20 °C) pour un débit
de pompage de 25 m3/h (A00795 MON 94).
13
Selon Antea (A00795), les valeurs les plus basses de température et de minéralisation du F5 sont observées vers
23 h le 6 octobre 1993, les minimas du forage F5 étant de 29 °C et 2.5 mS/cm pour la conductivité et la température,
respectivement. Il est noté que l’impact de l’inversac sur le forage F2 se produit près de 10 heures après celui du F5.
Des éléments détaillés des évolutions observées au cours du dernier épisode d’inversac de 2014
sont présentés dans le rapport de synthèse de Ladouche et Lamotte (2015)14, des inter-
comparaisons avec les réponses hydrogéologiques de l’hydrosystème mesurées en 2008 et 2010
ont été également réalisées.
Les résultats présentés confortent ceux acquis lors des épisodes précédents (anté 2008) tout en
précisant les dynamiques et l’ampleur des désordres occasionnés par l’intrusion d’eau de l’étang
dans l’aquifère jurassique15. Au sein de la presqu’île de Balaruc, il est confirmé que l’amplitude de
la perturbation hydraulique induite par le phénomène d’inversac est différente selon la localisation
des ouvrages. En exemple (Figure 3-37) en 2014, la perturbation piézométrique maximale est
observée pour l’ouvrage F9 (la perturbation atteint jusqu’à +2,2 m au cours des 4 premiers jours
de l’inversac). Les perturbations aux ouvrages F5 et F6 sont comparables (respectivement +1,8
et +1,9 m au cours des 4 premiers jours) et plus faibles à la source de Cauvy (de l’ordre de
+0,70 m). Les amplitudes de la perturbation piézométrique de l’inversac de 2014 apparaissent
plus importantes que celles mesurées en 2010 et 2008, ce qui semble dénoter une aggravation
du phénomène en période de très basses eaux (2014). Un exemple est présenté sur la Figure
3-38.
14
En 2014, la DREAL Languedoc-Roussillon ainsi que la DDTM de l’Hérault ont demandé au BRGM de recueillir les
données et de les mettre en forme dans le cadre d’un appui aux services chargés de la Police de l’Eau. La période des
données concernées s’étend de 2007 à fin décembre 2014 et leur recueil vise à compléter la base de données
préalablement constituée en 2010 dans le cadre d’un précédent Appui à Police de l’eau (Petit 2010). La mission confiée
au BRGM concerne également une analyse sommaire des résultats de 2014 en les replaçant dans les contextes
d’évolutions précédemment mesurées en 2008 et 2010.
15
Dans le but d’établir des comparaisons et de confronter les évolutions observées lors des inversacs de 2008, 2010
et 2014, les variations des différents paramètres mesurées (piézométrie, température et conductivité électrique de
l’eau) ont été exprimées de manière relative, en considérant comme valeurs initiales les valeurs des paramètres
mesurées juste avant les inversacs. Pour exemple, pour la piézométrie la variable « delta de charge » est définie :
Delta de charge = Piézométrie mesurée au temps(t) - Piézométrie mesurée avant inversac (t0). Pour l’axe
temporel en abscisse, le temps est exprimé en nombre d’heures écoulées depuis le début de l’inversac (Inversac
2008 : t0=02/01/2008 ; Inversac 2010 : t0=10/06/2010 ; Inversac 2014 : t0= 05/05/2014).
Figure 3-38 : Synthèse des perturbations hydrauliques mesurées au sein de la presqu’ile de Balaruc et
à Issanka suite au phénomène d’inversac (début le 5 mai 2014 = t0, fin le 22 octobre 2014 = 4 776 h),
extrait de Ladouche et Lamotte (2015).
Les perturbations piézométriques liées aux phénomènes d’inversacs se propagent vers l’amont
hydraulique (CGE-Tennis, P4-Balme) et jusqu’à Issanka ce qui démontre la connexion
hydraulique entre Issanka et la Vise (des éléments de caractérisations complémentaires seront
présentés dans le § 3.12). De même, le phénomène d’inversac ne semble pas avoir provoqué de
modification de la piézométrie sur le causse d’Aumelas (Pignan et trop-plein de la Vène à
Cournonsec).
Figure 3-39 : Comparaison des évolutions piézométriques et des amplitudes des perturbations exprimées
par rapport à l’état initial mesuré avant inversac : exemple du piézomètre P4-Balme.
phénomène d’inversac de 2010 ont permis de montrer sans ambiguïté que la qualité des eaux
de l’ensemble de la presqu’île est affectée, à des degrés divers, par le phénomène (Ladouche et
al, 2011). L’impact sur la qualité des eaux de l’hydrosystème se manifeste particulièrement sur le
forage F6 et la source Cauvy et, dans une moindre mesure, sur les forages thermaux (F8, F9, F5
et F14). Les résultats ont permis de mettre en évidence un axe d’écoulement privilégié entre la
Vise, le forage F6 et la source de Cauvy lors des inversacs. Des éléments de caractérisations
géochimiques complémentaires seront présentés dans le chapitre 4.
L’examen des différentes informations collectées au cours des 6 épisodes d’inversacs qui se sont
produits au cours des 50 dernières années permet de progresser sur la compréhension du
phénomène. La continuité hydraulique ayant été montrée au niveau de la presqu'île de Balaruc,
une modification de la charge hydraulique au niveau de la Vise, point bas de convergence des
écoulements, peut donner lieu à des perturbations au sein de l’hydrosystème.
Comme le soulignait déjà Bérard en 1995, toute action, intervention et/ou modification des
régimes d’exploitation sur l’une des composantes du système karstique dans ce secteur sensible
en fragile équilibre, peut être à l’origine de la survenue du phénomène d’inversac qui induit des
perturbations notables sur l’ensemble des ouvrages exploités, tant pour les Thermes que pour
l’eau douce de la presqu’ile de Balaruc.
Le premier épisode évoqué (1967) apparait clairement lié aux impacts induits par les pompages
à plus de 500 m3/h (140 l/s) au niveau de la mine de bauxite de Cambelliès pour rabattre la nappe
dans un but d’exploitation du minerai. Les second (mai 1984) et troisième inversacs (octobre
1993) sont liés à des interventions sur le dispositif de pompage de la Vise qui était prélevée à
400 m3/h (110 l/s), en contexte de basses eaux (signalons qu’un test de pompage à 108 m3/h
était également réalisé en octobre 1993 au sein de la presqu’ile dans le secteur de Belvezet). Au
moment des interventions sur la cloche de la source de la Vise, la charge hydraulique naturelle
était basse ; cette modification des conditions d'équilibre du système s’est répercutée par le
déclenchement de l’inversac.
Les volumes pompés à la source Cauvy apparaissent également plus faibles (deux fois plus
faibles que ceux de 2008 et 2010). Il est suspecté que la mise en route des pompages de Cauvy
à partir du 23 mars 2014 ait pu contribuer à la déstabilisation de l’équilibre précaire qui prévalait
au printemps 2014.
Le déterminisme du phénomène d’inversac apparait donc très complexe et des questions restent
à élucider : l’inversac est-il lié à une diminution de la recharge par les pluies efficaces ? Et/ou à
une augmentation des prélèvements sur la ressource ? A l’augmentation de la charge hydraulique
de l’étang de Thau lors d’épisodes météorologiques particuliers (système dépressionnaire
accompagné du phénomène de surcote de l’étang) ? A la conjonction de tous ces facteurs ? Ces
questionnements constituent l’un des verrous scientifiques du projet DEM’Eaux Thau.
Les 4 premiers jours des phénomènes d’inversac au cours desquels sont observées
d’importantes variations des paramètres physico-chimiques et de charge hydraulique de
l’aquifère permettent à priori de qualifier la phase transitoire pendant laquelle les différentes
masses d’eau de qualités différentes initialement présentes dans l’hydrosystème se réorganisent
« spatialement et/ou verticalement » au sein de la presqu’île. Cette phase transitoire de
réorganisation spatiale des masses d’eau est liée à la modification du potentiel hydraulique au
niveau de la source de la Vise, elle-même liée à l’intrusion de l’eau saumâtre de l’étang de Thau
et au déplacement des eaux qui s’écoulaient naturellement à la Vise avant le phénomène.
Après cette phase transitoire, les évolutions des paramètres physico-chimiques (température,
conductivité) sont plus graduelles, ce comportement évoquant un phénomène de mélange d’eaux
de qualités différentes. Les données physico-chimiques ne permettent pas de discuter de l’origine
de la masse d’eau saumâtre sollicitée contrairement à l’approche géochimique mise en œuvre
en octobre 2010 : identification de l’origine de l’eau saumâtre (impact indirect = eau saumâtre
initialement présente au sein du système ou impact direct =eau saumâtre en provenance de la
Vise, cf. Ladouche et al, 2011). Des analyses géochimiques régulières au cours du phénomène
auraient permis de faire avancer la réflexion sur la nature des eaux mobilisées en apportant des
éléments nécessaires à l’évaluation quantitative du phénomène induit par l’inversac. Ces
mesures seront mises en œuvre dans le cadre de DEM’Eaux Thau si un phénomène
d’inversac survient d’ici la fin du projet (2021).
En 2014, la fin du phénomène d’inversac apparait liée au phénomène de sous cote temporaire
de l’étang de Thau (provoqué par un épisode de forte tramontane) et à l’existence de conditions
piézométriques de hautes eaux au sein de l’aquifère karstique qui font suite aux importants
épisodes de recharge du mois de septembre et du début octobre 2014. En 2010, la fin de
l’inversac apparaît provoquée par l’épisode de recharge du 24/25 décembre 2010. Aucun
phénomène de sous cote temporaire de l’étang de Thau ne semble avoir été observé en 2010.
À proximité des ouvrages thermaux, la fin des phénomènes d’inversac se traduit de manière
récurrente par un brusque abaissement de piézométrie. Au sein de la presqu’île de Balaruc (P4-
Balme et CGE-Tennis), la réponse enregistrée apparaît moins systématique. En 2014, la fin de
l’inversac (22 octobre 2014) se manifeste par un brusque abaissement de la piézométrie
contrairement à 2010, où il n’est pas observé de variation notable. En 2014, la fin de l’inversac
se produit lors de la phase de décrue des niveaux piézométriques tandis qu’en 2010, la fin de
l’inversac semble se produire peu de temps après un pic de crue piézométrique.
Dans le but d’établir des comparaisons et de confronter les évolutions observées lors des
inversacs, les variations des différents paramètres ont été exprimées de manière relative en
considérant comme valeurs initiales des paramètres les valeurs des mesures réalisées juste
avant les inversacs (Ladouche et Lamotte, 2015). Pour l’axe des abscisses, c’est le temps écoulé
en nombre d’heures depuis le début de l’inversac (t016) qui est représenté (Figure 3-40). Pour la
piézométrie, c’est la variable dite « delta de charge » qui est définie. De manière similaire, les
variables « delta de conductivité » et « delta de température » peuvent être définies. Ce type de
représentation permet ainsi d’évaluer de manière synthétique les perturbations induites par les
inversacs par rapport aux situations initiales qui prévalaient juste avant le début des phénomènes.
Ce type de représentation permet de qualifier les états transitoires induits par le phénomène
d’inversac. Si la courbe est à 0, le paramètre est en état stationnaire par rapport à la valeur prise
comme référence. Si la variable « Delta » présente une évolution par rapport à la référence, cela
traduit l’existence d’une perturbation (désordre) par rapport à l’état initial mesuré avant le
phénomène d’inversac. Une perturbation positive traduit une augmentation de la variable
considérée par rapport à la situation de référence (avant inversac) et inversement, une
perturbation négative traduit une diminution de la variable considérée par rapport à la situation
mesurée avant l’inversac.
Les calculs ont été réalisés sur l’ensemble des données disponibles collectées dans le cadre de
cette synthèse sur les données historiques. Les données historiques du réseau de suivi
piézométrique du champ captant d’Issanka ont pu être intégrées à l’analyse initiée par Ladouche
16
Inversac 2008 : t0=02/01/2008 ; Inversac 2010 : t0=10/06/2010 ; Inversac 2014 : t0= 05/05/2014;
et Lamotte (2015). Les résultats pour les paramètres physico-chimiques ont été précédemment
commentés dans l’étude de Ladouche et Lamotte (2015), aucune donnée complémentaire de
conductivité et de température n’ayant été trouvée depuis 2015.
Comme précédemment expliqué dans la synthèse sur les phénomènes d’inversac (§ 3.11.),
l’intrusion de l’eau saumâtre de l’étang de Thau dans l’aquifère provoque le déplacement des
eaux qui s’écoulaient naturellement à la Vise avant le phénomène d’inversac, ce qui se traduit
par une augmentation généralisée du niveau piézométrique au sein de la presqu’ile. L’examen
détaillé de la dynamique de la perturbation induite par le phénomène d’inversac permet de
qualifier les secteurs géographiques en connexion hydraulique avec la Vise et de mettre en
évidence les axes préférentiels d’écoulement en examinant les vitesses de propagation de la
perturbation piézométrique au sein de l’aquifère. Les premiers résultats initiés dans le cadre du
stage de Gherbi (2018) sont présentés ci-après (Figure 3-41). Trois images correspondant à trois
temps différents sont représentées (T0+1j ; T0+2j et T0+9j). On montre que la perturbation
piézométrique se propage très rapidement au sein de la presqu’ile notamment suivant un axe
préférentiel d’écoulement d’orientation NNE-SSO qui apparait cohérent avec les connaissances
sur la structuration géologique du réservoir. Dans le secteur de la presqu’ile de Balaruc, les failles
d'orientation globalement N40 apparaissent donc ouvertes et très transmissives, la perturbation
se propage à plus de 3 km en 24h. En moins de 2 jours, les effets sur la piézométrie du
champ captant d’Issanka sont également visibles (d’ampleur décimétrique), ce qui
constitue un résultat majeur de ce début de projet qui démontre sans ambiguïté la
connexion hydraulique entre la Vise et Issanka (les variations piézométriques ont été
présentés sur la Figure 3-39). Un autre axe préférentiel d’écoulement semble également se
manifester suivant un axe globalement est-ouest en direction de la source de Cauvy et
d’Ambressac. Un renforcement du réseau d’observation dans les zones d’ombres identifiées par
le point d’interrogation sur la Figure 3-41 permettrait de préciser la caractérisation du phénomène.
4. HYDRODYNAMIQUE
4.1. OBJECTIF
L’objectif de cette caractérisation est d’avoir une vision aussi claire que possible de la structure
géométrique et des propriétés hydrodynamiques du ou des aquifères qui constituent le
système aquifère karstique et thermal du secteur de Balaruc-Sète. Cette caractérisation se
décline par une approche basée sur la réinterprétation des données disponibles issues de
pompages d’essai anciens ou récents (essais de puits et de nappe disponible en BSS et
auprès des bureaux d’étude). On s’attachera à définir les gammes de transmissivité et
d’emmagasinement de l’aquifère, ainsi que les éventuels effets de limite ou de drainance en
provenance de niveau supérieur ou inférieur.
La Figure 4-1 présente l’ensemble des tests par pompage réinterprétés dans le cadre de cette
étude. On dénombre 26 tests concernant 21 ouvrages (voir leur localisation en Figure 4-3).
Certains de ces tests, 11, ont donné lieu à des interférences sur des forages voisins, comme
l’essai de 2009 sur F14-Balaruc-Thermes (interférence avec F9, F9bis, F6, F5), ou l’essai sur
F5-Moulières Basses créant des interférences sur des ouvrages situés à plus d’un kilomètre.
La plupart des essais a été réalisée dans les calcaires jurassiques karstifiés (19 forages) ;
deux essais ont été réalisés dans le Miocène (forages de Gigean) ce qui amènera des
informations sur le comportement des aquifères de surface là où l’aquifère karstique est sous
recouvrement.
n°BSS Forage Année des essais Prof. niveau capté (m) Formation testée interférence Sources des données
10165X0020/Thermes S12 (Balaruc-Thermes) 1980 13.6-23.5 Jurassique 3 80-SGN-177-LRO (BRGM)
10165X0259/F2 F2 (Balaruc-Thermes) 1981 59-150 Jurassique - 81-SGN-875-LRO (BRGM)
10165X0185/F5 F5_Sup. (Balaruc-Thermes) 1984 75-105 Jurassique - 86-SGN-210-LRO (BRGM)
10165X0185/F5 F5_Prof. (Balaruc-Thermes) 1984 128-450 Jurassique - 86-SGN-210-LRO (BRGM)
- Multi-puits _F2-F6 (Bal.-Ther.) 1986 voir F2 et F6 Jurassique 2 87 LRO 04 NT (BRGM)
10165X0251/F6 F6 (Balaruc-Thermes) 2009 61-63.5 Jurassique - Antéa (A26593)
10165X0211/BB2 F8 (Balaruc-Thermes) 1991; 2009 236-404 Jurassique - 91-LRO-919-PR; Antéa, 2009 (A53733)
10165X0252/F9 F9 (Balaruc-Thermes) 1999; 2008 88-120 Jurassique - Antéa, 1999 (A16017)
10165X0253/F9bis F9bis (Balaruc-Thermes) 2002 93-121 Jurassique - Antéa, 2004 (A30869)
10165X0257/F14 F14 (Balaruc-Thermes) 2008; 2009; 2010 190.4-245.4 Jurassique 4 (en 2009) données Antéa, 2008, 2009 (A53733), 2010
10165X0186/GS1 Forage de Sète 1983 173-300 Jurassique 2 83-SGN-570-LRO
BSS003CGKO Forage Stade Michel (Sète) 2018 111-134 Jurassique - cette étude
10162X0188/F4 F5_Moulièresbasses 1991 60-90 Jurassique 5 Gherbi, 2018 (Berga Sud, 2011)
10162X0200/BV37 F1 Belvezet 1991 50-83 Jurassique 2 Gherbi, 2018 (Cerga, 1991)
BSS003CJPU/X F2c (Belvezet) 1991 50-62 Jurassique - Gherbi, 2018 (Cerga, 1991)
10166X0229/BV38 BELBEZET 2 (F2Expl) 1993 52-82 Jurassique 3 Gherbi, 2018 (Cerga, 1993)
10162X0136/F5 PARC D'ISSANKA - F5 1985 12-40.5 Jurassique 2 Gherbi, 2018 (Cerga, 1985)
10162X0184/F7 PARC D'ISSANKA - F7* 2003; 2005 12-58 Jurassique 11 Gherbi, 2018 (Antéa, 2003, 2005)
10158X0138/GCAST1 Castillonne 1986 1147-1487.4 Jurassique - 87-SGN-062-LRO (BRGM)
10162X0178/P4 P4_Gigean 1990 71.8-78.2; 84.6-116.6 Miocène 1 BSS (10162X0178)
10162X0125_F3_Gigean F3_Gigean 1991 78.7-94.7; 104-9-108.9 Miocène - BSS (10162X0125)
PARC D'ISSANKA - F7*: non modélisé, a juste servi à établir les connexions hydrauliques entre ouvrages
Figure 4-1 : Liste des essais par pompage réinterprétés (21 ouvrages, 26 tests).
Interférence : essai ayant donné lieu à des interférences sur des forages voisins ; le chiffre indique le
nombre de piézomètres suivis.
n°BSS Forage Année des essais Prof. niveau capté (m) Formation testée interférence Sources des données
10161X0253/CALADE La Calade 2000 160-165 Jurassique (mine bauxite) 1 BSS; Berga Sud, 2000
NA# Rouquette 1966 92.9-129.7 Jurassique (mine bauxite) - Thèse C. Suchon, 1973
10158X0176/IH317 ih317 (Montplaisir) 1973 250.5-295.5 Jurassique (mine bauxite) - Thèse C. Suchon, 1973
BSS003CKBY/X gdh25 (Jolimont) 1973 NA# (prof.: 517.2 m) Jurassique (mine bauxite) - Thèse C. Suchon, 1973
09906X0149/TOUAT Touat 1988; 2008 70-160 Jurassique 2 BSS
09906X0160/BLIDOU Boulidou (S2) 2003 NA# (prof. 110 m) Jurassique 2 BSS
09906X0157/FP L'Olivet 2004 42-132 Jurassique 1 BSS
NA#: non disponible
Figure 4-2 : Liste des essais par pompage non réinterprétés ; examinés pour les valeurs de
transmissité et la structure de l’aquifère (7 ouvrages, 8 tests).
Interférence : essai ayant donné lieu à des interférences sur des forages voisins ; le chiffre indique le
nombre de piézomètres suivis.
La méthode mise en œuvre est décrite dans le schéma suivant (Figure 4-4 ). Elle sera utilisée
pour réinterpréter les essais.
6
6
8
8
10
10
12
12
14
14
s
Diagnostic : Identification des Régimes d’Ecoulement
s (m) & dérivée
0.1
s_mesuré (m)
dérivée - remontée
0.001
0.1 1 10 100 1000 10000
Temps (min)
L’interprétation des essais de pompage dans les formations fracturées ou dans les formations
sédimentaires hétérogènes est souvent complexe, conséquence de la géométrie des réseaux
de fractures, des relations fracture-matrice, de la connexion de ces réseaux avec des aquifères
de surface, de l’empilement et de la géométrie de séries à perméabilités différentes lorsqu’il
s’agit de formations sédimentaires...
un effet de drainance par une pente négative infinie, etc. La Figure 4-5 présente comme
exemple les différents types d’écoulement que l’on observe lors d’un pompage dans un
aquifère rectangulaire où, au fur et à mesure, les limites étanches (orthogonales entre elles)
sont perçues par l’essai. L’effet capacitif du puits est aussi pris en compte.
100
10
sD et sD’
1 2 3 4 5
0,1
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 10000000 100000000
tD
Figure 4-5 : Exemple de succession des régimes d’écoulement lors d’un pompage dans un aquifère
rectangulaire clos. tD : temps adimensionnel, sD (courbe pleine) et sD’ (courbe tiretée) : rabattement et
dérivée du rabattement (adimensionnel).
Le calcul de la dérivée nécessite souvent un traitement par lissage afin d’augmenter le rapport
signal sur bruit (Bourdet et al., 1983), le bruit étant engendré par des micro-variations du débit
et/ou par la sensibilité de l’outil de mesure des niveaux d’eau (sonde manuelle, sonde
automatique). Ce traitement n’altère en rien la qualité des données originelles.
De plus, lorsque le débit varie de façon significative durant l’essai, il est nécessaire de prendre
en compte ces variations dans le calcul. Le calcul de la dérivée sera donc réalisé à partir des
rabattements spécifiques (normalisation par rapport aux variations de débit) et du temps de
superposition (fonction aussi des variations de débit) ; on obtient ainsi une courbe type de
l’essai, c'est-à-dire pour un débit unitaire, qui est dérivée et interprétée suivant la méthode
précédemment décrite.
Une fois la courbe des dérivées construite, le diagnostic consiste à identifier les différents
régimes d’écoulement et à en déduire les propriétés du forage (effet de capacité, effet de
skin,…), de l’aquifère (isotrope, anisotrope, fracture verticale, double porosité, etc.), de sa
géométrie (effets de limites), des éventuelles relations entre l’aquifère capté et d’autres
aquifères (effet de drainance par exemple) et éventuellement la mise en évidence
d’écoulements fractionnaires comme par exemple dus à la forte perméabilité d’un drain
karstique. Enfin, une fois le diagnostic posé, l’estimation des paramètres de l’aquifère est
réalisée à partir du modèle mathématique le plus approprié. Puis, le modèle conceptuel de
l’aquifère est validé en jugeant de la pertinence de la modélisation et de l’adéquation des
résultats obtenus avec les informations géologiques disponibles sur la formation testée.
À partir de la courbe des dérivées, il est déjà possible d’estimer les paramètres
hydrodynamiques, en particulier la transmissivité et la perméabilité de la formation captée,
lorsqu’un écoulement radial cylindrique est identifié.
L’ensemble des essais disponibles (voir Figure 4-1 ), soit 26 essais sur 21 forages a été
diagnostiqué suivant la méthode précédemment décrite, puis réinterprété. Il est a noté qu’un
grand nombre des essais retrouvés, en particulier au niveau des Thermes de Balaruc, a été
suivi de manière très éparse ne permettant pas un calcul fiable de la dérivée. Pour ces cas,
on a directement procédé à la phase de modélisation de l’essai.
Les courbes de dérivées de ces essais mettent en évidence parfois des aquifères limités dans
l’espace par quatre limites étanches, des effets de drainance d’un aquitard supérieur et/ou
inférieur, et souvent la présence de fractures drainantes interceptées par le forage de
pompage.
La section suivante présente les différents modèles mathématiques qui ont été utilisés pour
interpréter les essais. Ces modèles sont bien adaptés aux configurations mises en évidence
lors des diagnostics.
Le modèle mathématique choisi, valable pour un ouvrage vertical, est un modèle générique
de type multicouche pouvant prendre en compte un certain nombre de paramètres, notamment
l’effet de limites étanches ; jusqu’à quatre limites orthogonales permettant de modéliser les
rabattements au sein d’un aquifère fermé. Ce modèle est une adaptation de la solution de
Hunt et Scott (2007) où le niveau piézométrique de l’aquifère de surface, défini par une
transmissivité T0 et un emmagasinement Sy, diminue durant le pompage. Notons que cette
solution est identique à la solution de Hantush (1964) pour T0→∞ ou Sy→∞ ; dans ce cas,
l’aquifère de surface devient un aquitard où le niveau piézométrique n’évolue pas durant
l’essai.
Ce modèle a été étendu par le BRGM aux notions d’anisotropie 3D de l’aquifère, de limites
étanches, de captage partiel de l’ouvrage et aux effets de puits (effet de capacité de puits,
pertes de charge). Il présente les caractéristiques suivantes :
- un aquifère pompé surmonté d’un aquifère séparé du premier par un semi-perméable
(aquitard) ;
- prise en compte d’une anisotropie de perméabilité (ou transmissivité) 3D. L’anisotropie
verticale est définie par le ratio Th/Tv (Th : transmissivité horizontale et Tv, verticale), et
l’anisotropie dans le plan horizontal x,y par le ratio Tyy/Txx (Tyy : selon l’axe des y et Txx
selon l’axe des x). Cette option n’a été pas utilisée car nécessitant plusieurs piézomètres
et/ou pas nécessaire à la vue des données ;
- forage et piézomètre captant partiellement l’aquifère pompé ;
- jusqu’à quatre limites étanches orthogonales. Deux parallèles à l’axe des x et y et deux
perpendiculaires ;
- positionnement quelconque du puits et du piézomètre dans l’aquifère ;
- et prise en compte des effets liés au puits (capacité du puits, pertes de charge
quadratiques).
Notons que ce modèle permet de résoudre un grand nombre de situations, allant du modèle
le plus simple (aquifère de type Theis ; aquifère homogène isotrope d’extension infinie) au plus
complexe décrit par la figure suivante.
Les figures suivantes (Figure 4-6 et Figure 4-7 ) présentent le modèle et ses paramètres.
Puits Q Piézomètre
L
Aquifère Niveau semi-perméable
b
d
T,S
B
Tvert.
l
Tyy
Txx Thoriz.
Vue en plan
Vue en coupe
Figure 4-6 : Modèle à effet de drainance d’un aquifère supérieur, anisotropie de perméabilité 3-D,
jusqu’à quatre limites étanches orthogonales, captage partiel du puits (ou du piézomètre). Modifié de
la solution de Hunt et Scott (2007).
Les figures suivantes (Figure 4-8 à Figure 4-9 10) présentent des courbes types de ce modèle.
Elles correspondent aux rabattements au puits de pompage pour un puits vertical complet
situé dans un aquifère isotrope (Th/Tv = Tyy/Txx = 1) et limité dans l’espace par quatre limites
étanches orthogonales perçues successivement au cours du pompage (tD_lim : 6 000,
300 000 ; 4 500 000 et 4 500 000 ; tD: temps adimensionnel). Dans ce modèle, la drainance
en provenance de l’aquifère de surface intervient après l’atteinte de la première limite.
La figure 4-8 présente l’effet du facteur de drainance, soit la capacité qu’a le semi-perméable
à laisser passer l’eau. On notera que, dans ce modèle, on a une reprise du rabattement une
fois que le rabattement a atteint les limites de l’aquifère de surface.
70<Br1/2<∞
Br1/2=320
Br1/2=220
T 0/Sy=1E-2 Br1/2=130
T 0/T=2.0 Br1/2=70
Sy/S=1.0
tD_lim1=6E3
10 tD_lim2=3E5
Br1/2->∞
tD_lim3=4.5E6
sD et sD’
Br1/2=1000
tD_lim4=4.5E6 Br1/2=410
2ième éclt radial Br1/2=320
à valeur double
Br1/2=220
du précédent (dsD/dlntD=1) Br1/2=130
1er éclt radial => 1 lim. étanche Br1/2=70
dsD/dlntD=0.5
1
pente de 1:
pente de 0.5: éclt pseudopermanent
éclt linéaire (réservoir fermé)
=> 2 lim. => 4 limites étanches
Effet de capacité
étanches
1 2 3 4 5
0.1
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 10000000 100000000
tD
Figure 4-8 : Courbes types de la solution modifiée de Hunt et Scott 2007 : influence du facteur de
drainance du semi-perméable (Br1/2).
sD et sD’ : rabattement et dérivée sans dimension ; tD : temps sans dimension. tD= Tt/(r2S) et
sD=2Ts/Q.
Les figures suivantes (Figure 4-10 et Figure 4-11 ) présentent l’allure des courbes pour des
variations des paramètres de l’aquifère de surface (T0 et Sy). On notera que Sy est un
paramètre très sensible, plus que la transmissivité (T0), et qu’il a pour principal effet de décaler
de façon apparente l’atteinte des limites du système, quand Sy augmente les limites sont
perçues plus tardivement. Ceci est dû au soutien au pompage par un aquifère de surface qui
a plus de stock d’eau (aquifère plus capacitif).
T0/Sy=1e-1
100
Influence de l'aquifère de surface T0/Sy=2e-2
ratio: 2.5E-3<T 0/Sy<1e-1 T0/Sy=1e-2
5.0E-3<Sy<4E-2 T0/Sy=5e-3
Facteur de drainance: T0/Sy=3.3e-3
Br1/2=T/(k'/e')1/2 = 70
T0/Sy=2.5e-3
T 0/T=2.0
tD_lim1=6E3
tD_lim2=3E5
10 tD_lim3=4.5E6
tD_lim4=4.5E6
sD et sD’
T0/Sy=1e-1
2ième éclt radial T0/Sy=2e-2
à valeur double
du précédent (dsD/dlntD=1)
T0/Sy=1e-2
1er éclt radial => 1 lim. étanche
T0/Sy=5e-3
dsD/dlntD=0.5 T0/Sy=3.3e-3
1 T0/Sy=2.5e-3
pente de 1:
pente de 0.5: éclt pseudopermanent
éclt linéaire (réservoir fermé)
=> 2 lim. => 4 limites étanches
Effet de capacité
étanches
1 2 3 4 5
0.1
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 10000000 100000000
tD
Figure 4-9 : Courbes types de la solution modifiée de Hunt et Scott 2007 : influence de
l’emmagasinement de l’aquitard (Sy).
T0/Sy=1e-1
100
Influence de l'aquifère de surface T0/Sy=2e-2
ratio: 2.5E-3<T 0/Sy<1e-1 T0/Sy=1e-2
2.5E-5<T 0<1E-3 m2/s
T0/Sy=5e-3
Facteur de drainance:
T0/Sy=3.3e-3
Br1/2=T/(k'/e')1/2 = 70
T0/Sy=2.5e-3
Sy/S=1.0
tD_lim1=6E3
tD_lim2=3E5
10 tD_lim3=4.5E6
tD_lim4=4.5E6
sD et sD’
T0/Sy=1e-1
2ième éclt radial
T0/Sy=2e-2
à valeur double T0/Sy=1e-2
du précédent (dsD/dlntD=1)
1er éclt radial => 1 lim. étanche T0/Sy=5e-3
dsD/dlntD=0.5
1 T0/Sy=3.3e-3
T0/Sy=2.5e-3
pente de 1:
pente de 0.5: éclt pseudopermanent
éclt linéaire (réservoir fermé)
Effet de capacité => 2 lim. => 4 limites étanches
étanches
1 2 3 4 5
0.1
1 10 100 1000 10000 100000 1000000 10000000 100000000
tD
Figure 4-10 : Courbes types de la solution modifiée de Hunt et Scott 2007 : influence de la
transmissivité de l’aquitard (T0).
Figure 4-11 : Pompage sur F2_Balaruc-Thermes (1981 ; Poul, Camus, 1981)). Modèle : modifié de la
solution de Hunt et Scott (2007). Graphe du haut : Log-Log. Graphe du bas : arithmétique.
Ce modèle est issu des travaux de Dewandel et al. (2014). Il considère un puits implanté dans
un compartiment central de transmissivité T1 et d’emmagasinement S1 de largeur 2L, limité
dans l’espace par deux compartiments de transmissivités et emmagasinements différents (T2,
S2 et T3, S3). L’épaisseur des compartiments peut être identique ou différente, et le
compartiment central peut être anisotrope. Les figures suivantes (Figure 4-12 et Figure 4-13 )
h2
h3
kxx
x
h1, k1, Ss1, kyy/kxx
(h1=T1/S1)
Discont. L2 Discont. L1
a) b)
Figure 4-12 : Aquifère compartimenté avec anisotropie de perméabilité : a) structure « T », b) cas où
les compartiments sont d’épaisseur égale.
Figure 4-14 : Courbes types pour un puits centré (a=L) et un aquifère central présentant divers ratios
d’anisotropie de perméabilité. Contraste de transmissivité de 10 (T1=10xT2 ;T2=T3) ;
Dewandel et al. (2014).
sD et sD’ : rabattement et dérivée sans dimension ; tD : temps sans dimension. tD= Tt/(L2S) et
sD=2Ts/Q.
Les figures suivantes (Figure 4-15 et Figure 4-16 ) présentent un exemple de diagnostic et de
modélisation suivant ce modèle (Figure 4-14). Il a été réalisé à partir de l’essai de longue durée
réalisé sur le forage P4-Gigean en 1990 dans les formations du Miocène. Ce pompage a aussi
été suivi sur un piézomètre d’observation situé à 20 m du puits pompé. D’après ce modèle, le
compartiment pompé a une transmissivité de 4,8x10-4 m2/s et un emmagasinement de 1,6x10-
4
(-), et serait large d’une centaine de mètres environ. Les compartiments extérieurs ont une
transmissivité et un emmagasinement moyens respectivement de 1,6x10-4 m2/s et 1,1x10-4
(-).
1 DIAGNOSTIC: s-NORM
10162x0178_P4 -Juin1990
s-NORM (m) & dérivée (m)
s'-NORM
0.1
1er écoult radial
T~5E-4 m2/s
Ecoult de transition
1 2 3
0.01
0.1 1 10 100 1000 10000
Temps (min)
s'-Norm_P4 (27-30/06/90) s-Norm_P4 (27-30/06/90) Modèle dér.Modèle
Figure 4-15 : Diagnostic de l’essai réalisé sur l’ouvrage P4-Gigean dans les formations du Miocène,
établi à partir des rabattements et des temps normalisés. Modèle : Dewandel et al. (2014).
s-NORM : rabattement normalisé, s’-NORM : dérivée du rabattement normalisé ;
représentation Log-Log.
5
70
10
60
15
Rabattement (m)
50
Débit (m3/h)
20
25 Piézomètre (P3) 40
30
30
35
20
40
10
45
Puits de pompage (P4)
50 0
Figure 4-16 : Pompage sur P4-Gigean, avec suivi sur un piézomètre situé à 20 m (1990 ;
info BSS : 10162X0178) ; Modèle : Dewandel et al. (2014). Représentation : Log-Log.
Le modèle utilisé est celui de Gringarten et al. (1974). Celui-ci permet de modéliser le
rabattement d’un puits interceptant une fracture verticale unique de perméabilité infinie (flux
uniforme) recoupant entièrement un aquifère caractérisé par sa transmissivité et son
emmagasinement. Notons que les structures perméables du karst, drains karstiques, peuvent
avoir le même type de réaction que ce modèle. La modélisation du rabattement peut être
réalisée en n’importe quel point de l’espace.
Ce modèle peut prendre en compte les effets de limites du réservoir (non présenté ici). Les
suivantes (Figure 4-17 et Figure 4-18) présentent le modèle et ses paramètres.
Figure 4-17 : Solution de Gringarten et al. (1974). Fracture verticale unique recoupant tout l’aquifère
(flux uniforme). Vue en plan.
La Figure 4-19 présente la courbe type de cette solution. On notera la pente de 0,5 de la
dérivée en début d’essai, caractéristique de l’écoulement de la fracture (écoulement bilinéaire)
avant l’atteinte du plateau caractéristique de l’écoulement radial.
Ecoulement radial
1
sD & sD’
La Figure 4-20 présente un exemple de modélisation suivant ce modèle sur les données de
l’essai de courte durée réalisé sur le forage de la Castillonne en 1986. Dans ce cas, l’essai
montre qu’une fracture de grande dimension, de l’ordre de plusieurs centaines de mètres, est
recoupée par l’ouvrage ; la transmissivité de l’aquifère du Jurassique est de l’ordre 3,3x10-3
m2/s (S est estimé à 5,5x10-4). Les paramètres d’ajustement sont disponibles sur la figure 4-
18.
Débit (m3/h)
200
100
0.1 0
0.1 1 10 100 1000
Temps (min)
s_Castillonne_25/11/1986 s'_Castillonne_25/11/1986
Modèle der-modèle
s'-Norm_Cast_Recov. Débit (m3/h)
300
10
250
20
Rabattement (m)
Débit (m3/h)
200
30
150
40
100
50
50
60 0
Figure 4-20 : Pompage sur le forage de la Castillonne (nov.1986 ; Teissier, 1987b). Modèle : fracture
verticale unique (Gringarten et al. 1974). Graphe du haut : Log-Log. Graphe du bas : arithmétique.
Cette solution a été établie à partir d’une généralisation de la solution de Gringarten et al.
(1974) et de la solution de Hunt et Scott (2007) (aquifère multi-couche), voir Dewandel et al.
(2018). Elle permet de calculer le rabattement d’un pompage situé dans une fracture recoupant
partiellement ou totalement l’aquifère inférieur d’un aquifère multicouche (Figure 4-21 ). Dans
cette solution, le puits de pompage intercepte systématiquement le centre de la fracture et la
distribution du flux dans la fracture est uniforme. Ce modèle ne prend pas en compte les effets
de limites du réservoir.
La Figure 4-23 présente les paramètres de ce modèle et la Figure 4-24 un jeu de courbes
types pour un pompage situé dans une fracture recoupant de façon plus ou moins importante
l’aquifère inférieur (ratio hf/B ; hf : hauteur de la fracture, B : épaisseur de l’aquifère inférieur).
Figure 4-21 : Fracture verticale unique recoupant partiellement ou totalement un aquifère multicouche.
Figure 4-23 : Courbes types d’un pompage interceptant une fracture verticale située dans un aquifère
multicouche ; Dewandel et al. (2018). Fracture dans l’aquifère inférieur. Les « cercles » dénotent la
solution de Gringarten et al. (1974) ; hf/B=1, k’=0. hf : hauteur de la fracture, B : épaisseur de
l’aquifère inférieur.
tDxf : temps sans dimension, sD : rabattement sans dimension. tDxf= Tt/xf2S) et sD=2Ts/Q.
La Figure 4-24 présente un exemple de modélisation suivant ce modèle sur les données de
l’essai de longue durée réalisé sur le forage F9bis-Balaruc (Thermes) en 2003. La modélisation
de l’essai a été réalisée à l’aide d’une fracture de l’ordre de la centaine de mètres recoupant
tout l’aquifère. La transmissivité de l’aquifère du Jurassique est de l’ordre 8,0x10-3 m2/s (S est
estimé à 6,0x10-3). Les effets de drainance ont été modélisés par un semi-perméable de
perméabilité k’ : 4x10-7 m/s (épaisseur B’ unitaire), cependant les paramètres de l’aquifère de
surface n’ont pas pu être estimés (T0=Sy=infini=drainance pure). Les paramètres d’ajustement
sont disponibles sur la figure 4-22.
90
1
80
2
70
Rabattement (m)
3
Débit (m3/h)
60
4 50
40
5
30
6
20
7
10
8 0
Figure 4-24 : Pompage sur F9bis-Balaruc (Thermes) (fév. 2003 ; Antea, 2004). Modèle : fracture
verticale dans un aquifère multi-couche. Représentation : arithmétique.
Il s’agit d’une adaptation des formulations théoriques pour un forage incliné à celui d’un plan
incliné (la fracture) où la fracture a une dimension rectangulaire quelconque (Dewandel et al.,
2018). Le modèle développé a pour base la solution de Hunt (2005) avec possibilité de prendre
en compte l’effet de drainance d’un aquitard où le niveau piézométrique ne varie pas durant
l’essai. On est donc dans un cas de drainance pure ce qui est différent du modèle précédent.
Dans cette solution, le puits de pompage intercepte systématiquement le centre de la fracture,
la distribution du flux dans la fracture est uniforme et la fracture peut recouper ou non
l’ensemble de l’aquifère. L’originalité de ce modèle est qu’il peut prendre en compte, dans
certaines conditions notamment quand la fracture n’est pas verticale, le fait que le pompage
se situe à la fois dans la fracture mais aussi au niveau de la zone crépinée du forage (voir
Dewandel et al., 2018 pour les solutions mathématiques).
Comme le modèle précédent, ce modèle ne prend pas en compte les effets de limites du
réservoir. Les figures suivantes (Figure 4-25 et 4-26) présentent le modèle et ses paramètres.
La Figure 4-27 présente des courbes types d’un pompage dans une fracture inclinée où
l’angle de la fracture varie de 0° (comparaison avec la solution de Thiéry, 1980, fracture
rectangulaire horizontale) à 90° (comparaison avec la solution de Gringarten et al., 1974).
Dans cet exemple, kh/Kv = 10, Kx/Ky = 1, B = 100 m, zf = 50 m, xf = L/2 ; yf = l/2, et k’ = 0 (pas
de drainance), et le pompage n’est présent qu’au niveau de la fracture. On notera le très bon
résultat du modèle par rapport aux deux solutions existantes. Ce modèle n’a été utilisé que
pour interpréter l’essai au forage du stade Michel (Sète).
réaction de la
fracture
réaction de l’aquifère
Figure 4-27 : Courbes types d’un pompage dans une fracture inclinée. Influence de l’angle de la
fracture ; kh/Kv = 10, Kx/Ky = 1, B = 100 m, zf=50 m. Tests avec les solutions de Gringarten et al.
(1974) et Thiéry (1980). Xf = L/2 ; yf = l/2 ; pas de drainance.
Cependant, le diagnostic sur la dérivée du rabattement en fin de remontée des niveaux (Figure
4-31 ), et la très légère surestimation du rabattement modélisé en remontée, suggère la
présence de 1 à 2 limites étanches parallèles lointaines ; cette information sur la géométrie de
l’aquifère n’est visible qu’en fin de remontée des niveaux. Le modèle à fracture utilisé ne
permettant pas de prendre en compte des limites, une modélisation du rabattement normalisé
avec la solution exposée au a) a été réalisée afin d’estimer la distance à ces limites. Elles sont
évaluées à une distance très approximative de l’ordre de 1 à 2 km du forage. Notons que les
essais par pompages réalisés sur le forage de Sète (sondage géothermique profond) situés à
proximité de l’ouvrage du stade Michel ont aussi été modélisés en prenant en compte l’effet
de deux limites étanches parallèles et lointaines.
350
1
300
250
200
0.1
150
Débit (m3/h)
100
50
0.01 0
1 10 100 1000 10000
Temps (min)
s_Michel s'_Michel Modèle
dér.modèle Débit (m3/h) Débit_simplifié (m3/h)
Temps (min)
0 2000 4000 6000 8000 10000
0
140
0.5
120
Rabattement (m)
1 100
Débit (m3/h)
80
1.5
60
2
40
2.5
20
3 0
Figure 4-28 : Pompage sur le Forage du stade Michel (Sète, 20-22/02/2018). Modèle : fracture
inclinée et drainance. Graphe du haut : Log-Log. Graphe du bas : arithmétique. Nota : le rabattement
a ici été corrigé des variations de densité.
120
Débit total pompé
100
Débit fracture
Débit (m3/h) 80
60
40
Débit drainance
20 Débit puits
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Temps (min)
Débit (m3/h) Débit_simplifié (m3/h)
Débit_Fracture Débit_Puits
Figure 4-29 : Pompage sur le Forage du stade Michel (Sète, 20-22/02/2018). Modèle : fracture
inclinée et drainance. Évolution des contributions en terme de débit de la fracture, du puits et
du débit de drainance.
DIAGNOSTIC:
0.1
s-NORM (m) & dérivée (m) Stade Michel -2018 s-NORM
0.01 s-NORM'_descente
Les figures suivantes (Figure 4-32 et Figure 4-33 ) synthétisent les principaux résultats de
l’interprétation des tests hydrauliques, et les principales connexions hydrauliques déduites des
essais (ou des suivis de niveau sur le long terme). Les Figure 4-34 et 35 présentent les
distributions statistiques des principaux paramètres hydrodynamiques et la Figure 4-
36 compare les transmissivités, les perméabilités et les emmagasinements dans le Miocène
et les aquifères fracturés-karstifiés du Jurassique sur les mines de Bauxite (Villeveyrac), de
Balaruc (Thermes) et du secteur Issanka-Belvezet. L’ensemble des paramètres
hydrodynamiques sont présentés dans les figures suivantes (Figure 4-37 et Figure 4-38) . Les
modélisations des essais sont disponibles en annexe (Annexe 2), exceptés ceux réalisés sur
le secteur Issanka-Belvezet (F5_Moulières basses, F1_Belvezet, Belvezet_2, F2c et
Issanka_F5 & F7) qui sont disponibles dans Gherbi (2018).
D’un point de vue de la géométrie de l’aquifère, les essais réalisés au niveau de Balaruc
(forages des Thermes) ont montré des limites, de type étanche, de l’aquifère, mettant en
évidence la compartimentation de l’aquifère du Jurassique (symbole : ; Figure 4-32 et
Figure 4-33 ). Les rectangles figurant sur ces deux figures donnent une idée de la géométrie
en plan de l’aquifère du Jurassique au niveau de Balaruc (Thermes), de l’ordre de 2 à 4 km2.
Notons que leurs positionnements restent approximatifs puisque les essais en interférence
n’ont pas permis d’orienter les géométries ; par défaut, les rectangles ont été orientés nord-
sud. Ces limites correspondent a priori à des failles qui sont colmatées, ou bien qui mettent en
contact les formations perméables du Jurassique avec les formations peu perméables du
Pliocène-Miocène, ce qui est en particulier le cas au niveau de Balaruc. Notons tout de même
que ces limites peuvent ne pas être complétement étanches, le réseau karstique au sein du
Jurassique pouvant par exemple faire le lien entre un compartiment et un autre, en particulier
au nord de Balaruc puisque les effets des inversacs sur la piézométrie se font ressentir de la
presqu’île de Balaruc jusqu’au forage CGE19. Concernant l’ouvrage F8 de Balaruc, l’essai
hydraulique montre que celui-ci est implanté dans un aquifère de faible dimension (<0,5 km2)
et de faible transmissivité de l’ordre de 3 à 4x10-4 m2/s, soit en moyenne 40 fois moins
transmissif que le reste de l’aquifère au niveau de Balaruc. D’un point de vue hydrodynamique,
cet ouvrage se situe donc dans un secteur relativement isolé de l’aquifère du Jurassique au
niveau des Thermes.
Les autres secteurs où des limites d’aquifère ont été mises en évidence sont au niveau du
forage de la Calade (Villeveyrac, ancienne mine de bauxite), au niveau de Pignan, et au niveau
de Sète (forage du stade Michel, sondage de Sète ; symbole : ). Sur les autres secteurs,
et malgré des essais de plusieurs jours (secteur Belvezet par exemple) aucun effet de limite
n’a été mis en évidence, montrant que sur ces secteurs l’aquifère du Jurassique est bien
connecté sur de grandes distances (symbole : ).
Concernant les connexions hydrauliques, les essais par pompage n’ont pas mis en évidence
de connexion entre la source de la Vène et les forages de Pignan (forage de l’Olivet, Touat,
Boulidou). Par contre, ils ont mis en évidence des connexions « ténues » entre le secteur
d’Issanka et celui de Moulières-Belvezet, ce qui est cohérent avec l’analyse des données des
suivis historiques (cf. 3.12) puisqu’elle met en évidence la propagation des désordres liés aux
inversacs de la presqu’île de Balaruc jusqu’au secteur d’Issanka. Aucune évidence de
connexion n’a pu être établie entre les ouvrages de Sète (stade Michel, sondage de Sète), de
Villeveyrac (Rouquette, Calade, Jolimont, Montplaisir), ou celui de la Castillonne, avec ceux
de Balaruc (Thermes).
Peu d’essais sont disponibles dans les formations du Pliocène-Miocène (secteur de Pignan
seulement). Néanmoins, les essais ont mis en évidence une structure compartimentée
verticalement de l’aquifère du Miocène (chenaux), vraisemblablement associée à la géométrie
des dépôts de la formation (symbole : G).
Figure 4-32 : Schéma de synthèse des comportements et propriétés hydrodynamiques déduits des
essais par pompage.
Nota : les limites au nord et au sud de Sète sont déduites des essais par pompage mais leur
positionnement ne reste qu’approximatif, à 1-2 km du forage du stade Michel et du sondage de Sète.
CGE19
Poussan
F4_Cantou
Issanka F1-F4
Issanka F3-F5
F6_déch. Ax A2
F5_Autoroute
Moulières
F3_vig. Belvezet 1
Pz4 (F2_Frescaly) Belvezet 2
F2c
CGE Tennis
Balaruc-le-
Vieux Belvezet 3
La Balme
Cauvy
F6
Bouzigues
Balaruc-les-
F5 Bains
F9 & F9bis
F2
F14 S12
F8 Géométries déduites
des essais (en vert: F8)
? LogT
Stade Michel St Michel /Sond.Sète:
Sète limite possible à 1-2km -1.0
Métairies -2.0
-4.0
Sondage de Sète Di Shino
Forage pompé
Piézomètre
Figure 4-33 : Schéma de synthèse des comportements et propriétés hydrodynamiques déduits des
essais par pompage. Zoom sur le secteur Issanka-Balaruc-Sète.
Nota : la limite au nord de Sète est déduite des essais par pompage mais son positionnement ne reste
qu’approximatif, à 1-2 km du forage du stade Michel et du sondage de Sète.
Pour les secteurs où le Jurassique est sous recouvrement (Balaruc, Sète), les paramètres des
aquifères drainants (sus-jacents) ont une transmissivité en moyenne de 4x10-5 m2/s et un
emmagasinement de 2x10-2 (-) mais ne présente pas de distribution statistique évidente
(Figure 4-36). Comparées aux estimations faites à partir des pompages dans le Miocène
(Gigean), ces valeurs suggèrent que les formations superficielles (Pliocène-Miocène) au
niveau de Balaruc-Sète sont, en moyenne, moins perméables qu’au niveau de Gigean, mais
plus poreuses (plus de fines argileuses ?). La perméabilité du semi-perméable déclenchant
les effets de drainance est en moyenne de 10-7 m/s (valeur calculée pour une épaisseur
unitaire, e’=1), il traduit vraisemblablement l’anisotropie de perméabilité verticale dans les
formations superficielles, expliquée par une alternance de niveaux perméables (niveaux
sableux) et peu perméables (niveaux marneux, argileux).
0.6 0.6
LogT LogK
moy: -2.34 LogT_Jur.Balaruc (n=15) moy: -4.25
0.5 -2.050.41 0.5
e.t.: 0.80 e.t.: 0.94
LogT_Jur.Iss.Belv (n=17)
0.4 n=45 LogT_Jur.bauxite (n=3) 0.4 n=45
-2.260.32
-4.431.51
Fréquence
Fréquence
0.2 0.2
correspond LogK_Miocène (n=3)
ih317 -4.820.26
0.1 au Miocène à 60% 0.1
Jur.bauxite
0 0
-7.25 -6.75 -6.25 -5.75 -5.25 -4.75 -4.25 -3.75 -3.25 -2.75 -2.25 -1.75 -1.25 -0.75 -0.25
Log T
Log K
0.6
LogS LogS_Jur.Balaruc (n=15)
0.5
moy: -2.80 -2.650.59
e.t.: 0.80
n=42
0.4 LogS_Jur.Iss.Belv (n=17)
Fréquence
-2.590.48
LogS_Miocène (n=3)
0.3 -3.560.40
0.2
0.1
0
-4.75 -4.25 -3.75 -3.25 -2.75 -2.25 -1.75 -1.25 -0.75
Log S
0.8 0.7
LogT0 LogSy
0.7 moy: -4.37 0.6 moy: -1.72
e.t.: 0.44 e.t.: 0.43
0.6
n=10 0.5 n=10
0.5 logT_Miocène (n=3)
Fréquence
Fréquence
0.4
-3.230.15
0.4 LogS_Miocène (n=3)
0.3 -3.560.40
0.3
0.2
0.2
0.1 0.1
0 0
-7.25 -6.75 -6.25 -5.75 -5.25 -4.75 -4.25 -3.75 -3.25 -2.75 -2.25 -1.75 -1.25 -0.75 -0.25 -4.75 -4.25 -3.75 -3.25 -2.75 -2.25 -1.75 -1.25 -0.75 -0.25
Log T0 Log Sy
0.3
Logk'
0.25 moy: -7.22 Logk'_Jur.Balaruc (n=15)
e.t.: 0.85 -7.050.78
0.2 n=19
Fréquence
0.15
0.1
0.05
0
-10.25 -9.75 -9.25 -8.75 -8.25 -7.75 -7.25 -6.75 -6.25 -5.75 -5.25 -4.75
Log k'
-7 -9
-8 Ecart type
-6
Ecart type
-7
-5
-6
LogK
LogT
-4 -5
-4
-3
-3
-2
-2
-1 -1
Miocène (n=3) Jurassique (mine Balaruc (n=15) Secteur Miocène (n=3) Jurassique (mine Balaruc (n=15) Secteur
bauxite sauf Calade; Issanka/Belvezet bauxite sauf Calade; Issanka/Belvezet
n=3) (n=17) n=3) (n=17)
-7
-6 Ecart type
-5
LogS
-4
-3
-2
-1
Miocène (n=3) Jurassique (mine Balaruc (n=15) Secteur
bauxite sauf Calade; Issanka/Belvezet
n=3) (n=17)
Figure 4-36 : Comparaison des transmissivités (graphe haut-gauche), perméabilités (graphe haut-
droite) et des emmagasinements (graphe du bas) dans le Miocène, et les aquifères fracturés-karstifiés
du Jurassique sur les mines de Bauxite (Villeveyrac), de Balaruc (Thermes) et du secteur Issanka-
Belvezet.
Forage_date essai r (m) T (m2/s) S (-) B (m) l (m) d (m) k' (m/s) b' (m) T0 (m2/s) Sy (-) Dist.lim. 1 (min) Dist.lim. 2 (min) Dist.lim. 3 (min) Dist.lim. 4 (min) Dist.lim. 1 (m) Dist.lim. 2 (m) Dist.lim. 3 (m) Dist.lim. 4 (m) C (m-5s2) Rc (m)
S12_24/01/1980 pas de donnée au puits - - - - - - - - - - - - - - - - -
Obs.S2 98 8.5E-03 4.5E-03 - - - 1.9E-06 1 inf. inf. 200 200 500 2000 301 301 476 952 - -
Obs.S27 75 9.0E-03 1.0E-03 - - - 1.5E-07 1 inf. inf. 200 200 500 2000 657 657 1039 2078 - -
Obs.Sce Ancienne 5 8.5E-03 2.0E-02 - - - 8.5E-07 1 inf. inf. 200 200 500 2000 143 143 226 452 - 3.50
F2 17/11-03/12/1981 0.1 1.0E-02 2.0E-03 200 110 20 5.0E-08 1 8.0E-05 6.0E-03 200 200 500 2000 490 490 775 1549 4.5E+04 0.12
F5_Profond (1/12/83_15/01/1984) 0.07 9.0E-03 2.0E-03 - - - 5.0E-08 1 8.0E-05 6.0E-03 200 200 500 2000 465 465 735 1470 4.5E+03 0.12
F5_Sup (4-15/01/1984) 0.15 3.6E-02 1.0E-03 - - - 1.0E-07 1 1.0E-05 1.0E-01 200 200 500 2000 1315 1315 2078 4157 - -
F5 17/12/86-20/01/87 0.07 9.0E-03 2.0E-03 - - - 5.0E-08 1 1.0E-02 6.0E-03 200 200 500 2000 465 465 735 1470 4.5E+03 0.12
F2_Multi-puits _F2-F6 (17/12/86-20/01/87) 0.13 1.0E-02 4.0E-04 - - - 1.5E-07 1 9.0E-03 2.0E-03 200 200 500 2000 1095 1095 1732 3464 - -
F6_Multi-puits _F2-F6 (17/12/86-20/01/87) 414 1.0E-02 2.0E-04 - - - 1.0E-07 1 9.0E-03 2.0E-03 200 200 500 2000 1095 1095 1732 3464 -2.4E+04 0.10
F6 (02-15/02/2009) 0.11 1.8E-02 5.0E-02 - - - 1.0E-06 1 1.0E-05 1.0E-02 200 200 2000 2000 131 131 416 416 -5.0E+03 0.13
F8 (19/06/1991) 0.106 3.5E-04 3.0E-04 - - - 5.0E-09 1 1.0E-05 1.0E-01 150 150 150 150 205 205 205 205 1.1E+06 0.13
F8 (16/01-17/02/2009) 0.11 3.5E-04 3.0E-04 - - - 5.0E-09 1 1.0E-05 1.0E-01 150 150 500 500 205 205 374 374 1.1E+06 0.13
F14 (10/12/2007-01/01/2008) 0.04 1.0E-02 2.0E-03 205 205 150 1.0E-08 1 8.0E-05 5.0E-03 200 200 500 2000 490 490 775 1549 7.5E+04 0.12
F14 (27-28/01/2010) 0.1 1.0E-02 2.0E-03 205 205 150 1.0E-08 1 8.0E-05 5.0E-03 200 200 500 2000 490 490 775 1549 -6.0E+02 0.12
F14 (12/12/08_01/02/09) 0.04 1.0E-02 1.0E-03 205 205 150 2.0E-08 1 8.0E-05 1.0E-02 200 200 500 2000 693 693 1095 2191 1.6E+05 0.12
Obs_F9Bis 226 1.0E-02 1.0E-03 205 100 0 2.0E-08 1 8.0E-05 2.0E-02 200 200 500 2000 693 693 1095 2191 - -
Obs_F9 254 1.0E-02 1.0E-03 205 100 0 2.0E-08 1 8.0E-05 2.0E-02 200 200 500 2000 693 693 1095 2191 - -
Obs_F6 655 1.0E-02 1.0E-03 205 100 0 2.0E-08 1 8.0E-05 2.0E-02 200 200 500 2000 693 693 1095 2191 - -
Obs_F5 302 1.0E-02 1.0E-03 205 100 0 2.0E-08 1 8.0E-05 2.0E-02 200 200 500 2000 693 693 1095 2191 - -
ForageSète (22-25/07/83) 0.105 8.0E-03 3.0E-03 - - - 8.0E-09 1 inf. inf. 1000 1000 - - 800 800 - - 4.4E+04 0.12
ForageSète (2-25_08_1983) 0.105 8.0E-03 3.0E-03 - - - 8.0E-09 1 inf. inf. 1000 1000 - - 800 800 - - 1.7E+04 0.12
Puits Di Shino (400m) 400 8.0E-03 1.0E-02 - - - 2.7E-08 1 inf. inf. 1000 1000 - - 438 438 - - - -
Forage Métairies (400m) 400 8.0E-03 3.0E-03 - - - 8.0E-09 1 inf. inf. 1000 1000 - - 800 800 - - - -
F5_Moulièresbasses_15/11/1991 0.08 7.0E-03 2.0E-03 130 90 30 - - - - - - - - - - - - 2.4E+04 0.10
BELBEZET 1 (F1) 300 7.2E-03 2.9E-03 - - - - - - - - - - - - - - - - -
BELBEZET 2 (F2Expl) 900 6.2E-03 1.9E-03 - - - - - - - - - - - - - - - - -
LA BALME 1900 7.2E-03 1.5E-03 - - - - - - - - - - - - - - - - -
CGE TENNIS 1400 1.3E-02 6.5E-04 - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ax (A2) 750 7.2E-03 4.0E-03 - - - - - - - - - - - - - - - - -
F1 Belvezet_19/11/1991 0.11 4.6E-03 3.5E-03 - - - - - - - - - - - - - - - - -
BS4 (Pz4) 175 6.0E-03 4.4E-03 - - - - - - - - - - - - - - - - -
Piézomètre F2C 893 4.5E-03 2.9E-03 - - - - - - - - - - - - - - - - -
Parc D'Issanka_F5 (03/10/1985) 0.075 pas de données au puits - - - - - - - - - - - - - - -
PARC D'ISSANKA_F1 15 7.0E-03 1.5E-02 - - - - - - - - - - - - - - - - -
PARC D'ISSANKA - F4 1.5 6.7E-03 3.0E-02 - - - - - - - - - - - - - - - - -
Figure 4-37 : Synthèse des paramètres hydrodynamiques ; modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Voir Figure 4-6 et Figure 4-8.
Note : parfois, pour reproduire les essais il a fallu imposer des pertes de charge négatives (C), ce qui correspond à un effet de skin négatif. Ceci s’explique soit par un fort développement de l’ouvrage, soit traduit
la présence de fracture(s) notable(s) interceptée(s) par celui-ci.
Modèle à fracture verticale et drainance d’un aquifère sus-jacent (Dewandel et al., 2018)
Forage_date essai r (m) T (m2/s) S (-) xf (m) k' (m/s) B' (m) C (m-5s2) Rc (m)
F9 paliers (19/01/1999) 0.1 8.0E-03 6.0E-03 100 4.0E-07 1 1.8E+04 0.1
F9 LD (19-21/01/1999) 0.1 8.0E-03 6.0E-03 100 4.0E-07 1 1.8E+04 0.1
F9bis (05-13/02/2003) 0.1 8.0E-03 6.0E-03 100 4.0E-07 1 2.3E+04 0.1
Figure 4-38 : synthèse des paramètres hydrodynamiques ; modèle compartimenté verticalement (Dewandel et al. 2014), modèle à fracture verticale (Gringarten et al. 1974) et modèle à fracture verticale et drainance d’un aquifère
sus-jacent (Dewandel et al., 2018) – pour ce modèle T0=Sy=infini. Voir figures 4-12, 4-13, 4-17, 4-18,4-21 et 4-22.
.Note : parfois, pour reproduire les essais il a fallu imposer des pertes de charge négatives (C), ce qui correspond à un effet de skin négatif. Ceci s’explique soit par un fort développement de l’ouvrage, soit traduit la présence de
fracture(s) notable(s) interceptée(s) par celui-ci.
5. Hydrogéochimie
5.1. INTRODUCTION
L’aquifère karstique et thermal de Thau est un système complexe dans lequel circulent des
eaux aux signatures hydrogéochimiques distinctes : l’eau karstique peu minéralisée et froide,
les eaux thermales chaudes et fortement minéralisées et l’eau d’origine marine (étang ou mer).
Dans ce contexte, les investigations hydrogéochimiques sont des outils précieux pour la
caractérisation des masses d’eaux qui circulent dans l’hydrosystème. En effet, les analyses
chimiques et isotopiques réalisées sur des échantillons d’eau souterraine ou provenant de
sources permettent d’améliorer la compréhension du fonctionnement de l’aquifère en
déterminant notamment : l’origine des eaux, la contribution des eaux de chaque réservoir
intervenant dans un mélange ou encore l’estimation de la profondeur du réservoir thermal.
L’atelier « Hydrogéochimie » constitue une composante importante de l’étude de l’aquifère qui
permet de supporter le développement d’un modèle conceptuel de l’hydrosystème.
Historiquement, les investigations qui ont été menées au niveau des ouvrages thermaux de
Balaruc-les-Bains ciblaient principalement la bonne qualité bactériologique des eaux
thermales. Puis, au cours du développement de la station thermale et devant la complexité du
comportement de l’aquifère et l’occurrence des épisodes d’inversac, des investigations
hydrogéochimiques plus prospectives ont été menées.
De plus, une base de données géochimiques et isotopiques exhaustive créée dans le cadre
de cette compilation sera complétée tout au long de l’étude.
Le tableau de l’Annexe 5 présente les investigations hydrogéochimiques qui ont été réalisées
dans le bassin de l’étang de Thau durant la période 1979-2012.
Au début de l’exploitation des forages thermaux dans les années 1960, la qualité
bactériologique des eaux thermales constituait la principale préoccupation. En effet, c’est
l’aspect sanitaire qui a motivé les travaux qui ont été réalisés par l’établissement thermal dès
1963. Le suivi de la qualité physico-chimique des eaux se limitait alors aux paramètres de
température et de minéralisation totale. La gestion de cet aspect sanitaire dépend de la
conception des ouvrages et du mode d’exploitation du gisement thermal dans son ensemble
(BRGM 1997). Au cours des années 1980 ce sont principalement les forages thermaux (F2,
F3, F4, F5, F6, S12, S17 et S22) qui ont fait l’objet d’études au cours desquelles les paramètres
physico-chimiques et les éléments majeurs ont été systématiquement analysés. A cette
période, les éléments en trace commencent à être analysés de manière ponctuelle (Annexe
5).
À la suite d’un incident survenu en 1993 (au cours duquel la température a diminué au niveau
des ouvrages thermaux de la station de Balaruc-les-Bains), plusieurs investigations régionales
ont été initiées. Un premier programme d’étude a été lancé en 1995 par le Conseil général de
l’Hérault, en collaboration avec la DIREN de Languedoc-Roussillon et le BRGM. Une synthèse
hydrogéologique (Bérard 1995) et une analyse socio-économique ont mis en évidence les
relations complexes entre les différentes masses d’eau présentes dans l’hydrosystème et la
méconnaissance de leurs origines diverses.
Suite à ces conclusions, un programme d’étude complémentaire a été initié par la DIREN et
le BRGM. Une première phase de caractérisation de l’hydrosystème a eu lieu en 1996-1997.
Des prélèvements d’eaux souterraines ont été réalisés sur 23 points d’eau du bassin de Thau
au cours de l’été 1996 dans un contexte de basses eaux (Aquilina et al., 1997).
Les types d’analyses réalisées lors de la période 1996-2000 incluent les éléments majeurs et
en trace, les analyses isotopiques (isotopes stables de l’eau, tritium, chlore-36, isotopes du
strontium). De plus, des prélèvements pour l’analyse des terres rares ont été réalisés en 1998
dans le cadre d’un contrat entre le laboratoire HydroSciences Montpellier et l’établissement
Thermal de Balaruc-les-Bains (Seidel et al., 1999).
De janvier à juin 1998 puis en février 2000, l’eau de la source sous-marine de la Vise a été
captée pour des analyses des éléments majeurs, en trace et des isotopes.
En avril 2005, les eaux de la source littorale de la Robine de Vic et le puits de l’Aven (domaine
de la Gardiole) ont été échantillonnées pour l’analyse en éléments majeurs et en trace (Br, B,
Li). Cette étude a été réalisée dans le cadre d’une étude régionale sur les émergences
karstiques du Languedoc-Roussillon (Hébrard et al., 2006).
Suite à un épisode d’inversac qui s’est déclenché en juin 2010, une campagne spatiale
d’échantillonnage a été réalisée les 8 et 19 octobre 2010 (4 mois après le début de l’inversac)
sur les forages thermaux (F3, F4, F5, F6, F8, F9), la source de Cauvy et la source d’Issanka,
l’eau de l’étang ainsi que sur les forages karstiques (CGE Tennis et P4 La Balme). Le récent
forage thermal F14 a été échantillonné en décembre 2010. Cette campagne est à ce jour la
plus complète en contexte d’inversac. Un suivi géochimique des forages F5, F8, F9 et F14 a
été réalisé de mai 2010 à mai 2011 pour l’analyse des éléments majeurs, en trace, des
isotopes du radium et du radon (Gataniou 2010; Gourdin 2011).
de points de la presqu’île de Balaruc. Ces échantillons ont été analysés en 2018 dans le cadre
du projet DEM’Eaux Thau et les résultats sont présentés en section 5.5.3.
Par ailleurs, de 2010 à 2013, dans le cadre du programme régional « Qualité de la ressource
en eau thermale des stations du Languedoc-Roussillon », un état des lieux a été réalisé pour
la station thermale de Balaruc-les-Bains (Lamotte avec la collaboration de N. Brisset 2011;
Lamotte 2013) et pour la ville de Pézenas (Lamotte 2013).
La situation géographique des points de prélèvement est indiquée dans l’annexe 6 et les
principales caractéristiques des ouvrages sont compilées dans le Tableau 4.
Les points de prélèvement sont situés sur le Causse d’Aumelas ainsi qu’à l’ouest de celui-ci
(bassin de Villeveyrac), sur la montagne de la Gardiole et sa façade littorale. Les forages
thermaux sont situés sur la presqu’île de Balaruc-les-Bains. La source sous-marine de la Vise
se trouve à 30 m de profondeur dans l’étang de Thau, au niveau de la Crique de l’Angle à
environ 400 m de la presqu’île.
Le diagramme de Piper présenté en Figure 5-1 permet de représenter la chimie des eaux
provenant des principales sources et forages (thermaux, karstiques et profonds) et de définir
les types d’eau.
Les eaux de la source d’Issanka et des forages profonds (La Castillonne, Pézenas) sont de
type bicarbonaté calcique et magnésien (Ca-Mg-HCO3). Elles présentent des conductivités
électriques de l’ordre de 500 µS/cm. L’eau des forages profonds a une température plus élevée
(24,3 à 36,9 °C) que celle de la source d’Issanka qui est de l’ordre de 17,5 °C.
L’eau de la source Cauvy est aussi de type bicarbonaté calcique et magnésien (Ca-Mg-HCO3)
mais présente des concentrations en chlorures et une conductivité beaucoup plus élevées
(jusqu’à 222 mg/L et 1200 µS/cm respectivement).
L’eau de la source d’Ambressac est de type mixte, avec des concentrations en chlorures plus
élevées que celles de la source Cauvy (jusqu’à 930 mg/L). Certains échantillons présentent
des concentrations en sulfates importantes (jusqu’à 585 mg/L).
La source de la Vise est nettement plus minéralisée (jusqu’à 4 130 µS/cm) que les autres
sources et présente une eau de type chlorurée-sodique (Na-Cl). L’eau de la Vise se distingue
aussi par sa température plus élevée qui peut atteindre plus de 20 °C. L’origine de la salinité
de la source de la Vise est présentée en section 5.4.3.
L’eau des forages thermaux est de type chloruré-sodique (Na-Cl) avec de fortes
concentrations en chlorures (jusqu’à 7 900 mg/L) et des températures atteignant 49,9 °C. Une
description détaillée de la chimie des forages thermaux est présentée en section 5.4.2.
Figure 5-1 : Diagramme de Piper des principaux points de prélèvement (sources, forages thermaux et
forages profonds) en contexte normal de fonctionnement de l’hydrosystème (période 1996-2000)
Les études hydrogéochimiques réalisées entre 1996 et 2000 ont montré que les eaux du
domaine karstique avaient des signatures chimiques distinctes, représentatives de deux
secteurs : 1) le secteur du Causse d’Aumelas et du pôle de Villeveyrac (à l’ouest), 2) le secteur
de la Montagne de la Gardiole.
Le tableau 5 ci-après résume les principales caractéristiques des eaux issues de ces secteurs.
a) Paramètres physico-chimiques
b) Paramètres chimiques
La distinction entre les eaux de la Gardiole et du Causse d’Aumelas est également visible à
travers l’analyse des éléments majeurs et en trace. Les eaux représentatives de la Gardiole
sont plus concentrées en chlorures, sodium, sulfates et nitrates que celles du Causse
d’Aumelas (Figure 5-2 et Figure 5-3). Les teneurs des forages jurassiques profonds du bassin
de Villeveyrac (Pézenas et La Castillonne) sont semblables à celles du Causse d’Aumelas
(Ladouche et al., 2001 ; Aquilina et al., 2003). Les concentrations en chlorures pour les eaux
du Causse d’Aumelas et du secteur de Villeveyrac varient peu (15,2 à 29,6 mg/L), tandis que
les eaux de la Gardiole présentent une plus grande variation (17,4 à 156 mg/l). Il en est de
même pour les teneurs en sodium, bromures et sulfates. La source d’Issanka, bien que située
dans le secteur de la Gardiole présente une signature géochimique représentative du Causse
d’Aumelas.
Les concentrations en nitrates sont plus élevées dans les eaux de la Gardiole que dans celles
du Causse d’Aumelas. Ceci s’explique par le fait que le secteur de la Gardiole est plus marqué
par l’urbanisme et les activités touristiques et industrielles que le secteur du Causse d’Aumelas
(Ladouche et al., 2001; Aquilina et al., 2003). Les concentrations les plus faibles sont
observées pour les forages profonds (Pézenas et La Castillonne).
Figure 5-2 : Évolution des concentrations en sodium en fonction des concentrations en chlorures
(Ladouche et al. 2001).
La Figure 5-3 montre que les eaux de la Gardiole et du Causse d’Aumelas sont enrichies en
sulfates, calcium, magnésium et strontium par rapport à la droite de mélange avec l’eau de
mer. Cette observation indique que l’eau de pluie infiltrée s’est chargée en ces éléments lors
d’un processus d’interaction avec la roche encaissante. En revanche, les diagrammes Na vs
Cl et Br vs Cl (Figure 5-3) montrent que les eaux de la Gardiole et du Causse d’Aumelas sont
alignées sur la droite de dilution de l’eau de mer. Les faibles concentrations en chlorures,
sodium et bromures du Causse d’Aumelas peuvent s’expliquer par un effet de dilution dû aux
précipitations. Les concentrations plus élevées dans la Gardiole (façade littorale) peuvent être
liées à une contamination par des eaux saumâtres provenant de l’étang ou de la mer.
Les teneurs en calcium et magnésium permettent aussi de différencier les eaux du secteur
d’Aumelas de celles de la Gardiole. La Figure 5-4 montre que les concentrations en calcium
et magnésium des eaux du Causse d’Aumelas et du bassin de Villeveyrac sont inversement
corrélées. Les ouvrages du secteur de Villeveyrac sont plus profonds que ceux d’Aumelas, ce
qui suggère un temps de résidence des eaux plus grand dans le réservoir. Cela signifie que
les eaux situées en profondeur dans l’aquifère jurassique sont graduellement enrichies en
magnésium et appauvries en calcium. Cette observation est une indication du processus de
dissolution incongruente de la dolomie (Lamotte 2013). Ce processus est supporté par la
présence de niveaux de dolomie qui ont été reconnus par forage dans le Jurassique Moyen à
Inférieur où circulent les eaux du Causse d’Aumelas.
Figure 5-3 : Corrélation entre les concentrations en Na, Br, Ca, Sr, SO 4,NO3 et les concentrations en
Cl.Triangle : forages thermaux ; carré : eau karstique. La droite grise en pointillés correspond à la
droite de dilution de l’eau de mer. Dans le graphe Na vs.Cl, la ligne en pointillés correspond à la droite
de dissolution de NaCl (pente 1 :1). La ligne noire pointillée est la droite de corrélation des forages
thermaux.
Figure 5-4 : Évolution des concentrations en calcium en fonction des concentrations en magnésium
(mg/L) (Aquilina et al. 2003). Losange blanc : secteur de la Gardiole ; carré blanc : facade littorale de
la Gardiole ; carré noir : Causse d’Aumelas ; cercle gris : bassin de Villeveyrac. Les droites
correspondent à la dissolution de la dolomite ou de la calcite (pente positive) et à la dissolution
incongruente de la dolomie (pente négative). 1 : T=288°K, pCO2=0.11 atm ; 2 : T=283°K, pCO2=0.11
atm ; 3 :T=288°K, pCO2=0.11 atm, dissolution calcite magnésienne à 6% (Ca0.94 Mg0.06 CO3) ; 4 :
T=288°K,pCO2=0.11atm, dissolution calcite magnésienne à 25% (Ca0.75 Mg0.25 CO3)
Les isotopes stables de la molécule d’eau (2H et 18O) sont couramment utilisés pour identifier
l’origine de l’eau (météorique ou marine) et pour mettre en évidence des phénomènes de
mélange d’eaux de qualité différente. Les teneurs en 2H et 18O sont représentées sur la Figure
5-5.
On observe que les eaux du Causse d'Aumelas (Monteral, Saltel, Marcillac, Valmalle, Mas de
Lunes, Lecornec, Forage S19), de la Gardiole (Issanka, Cauvy, Peronne, Serres Municipales,
Moulières) et du secteur de Villeveyrac (forages profonds de la Castillone et Pézenas) se
situent toutes entre la droite mondiale des eaux météoriques (Craig 1961) et la droite des
pluies méditerranéennes (Ladouche et al. 1998). Les compositions isotopiques des eaux
d’Aumelas diffèrent de celles de la Gardiole (hors façade littorale). Cela s’explique par les
signatures isotopiques des pluies qui rechargent les deux massifs karstiques. En effet, les
eaux de pluie qui rechargent l’aquifère dans le secteur de la Gardiole sont plus enrichies en
isotopes lourds que dans le Causse d’Aumelas en raison de sa proximité à la mer et de
l’altitude plus faible de la Gardiole. Il s’agit du phénomène de continentalité et d’altitude
démontré par Craig (1961) et vérifié pour les précipitations du département de l’Hérault
(Ladouche et al. 1998, Ladouche et al., 2009).
Figure 5-5 : Composition isotopique en ‰ (18O-2H) des eaux karstiques et des eaux thermales
(Ladouche et al. 2001).
d) Tritium et Carbone 14
Le temps de résidence d’une eau correspond au temps compris entre la recharge et l’arrivée
au niveau du point de prélèvement. Les temps de résidence dans l’aquifère karstique ont été
estimés à l’aide du tritium et du carbone 14.
Les teneurs en tritium dans le Causse d’Aumelas et la Gardiole varient entre 4 et 17 UT (unité
tritium). Les teneurs en tritium de ces massifs karstiques sont représentatives d’eaux
météoriques modernes influencées par les essais nucléaires atmosphériques des années
1960. Le temps de résidence est de quelques années à quelques dizaines d’années. En
revanche, ces deux secteurs présentent des eaux aux teneurs semblables, ce qui signifie que
le tritium ne permet pas d’établir une distinction nette entre les eaux du Causse d’Aumelas et
de la Gardiole.
Les teneurs en tritium du forage profond de La Castillonne (5 à 7 UT) indiquent qu’une partie
de l’eau provenant de cet ouvrage est récente malgré la grande profondeur de ce forage
(1 500 m, avec une venue d’eau entre 1 100 et 1 300 m). Le temps de résidence de l’eau à
proximité de ce forage serait d’une dizaine d’années tout au plus. Enfin, les plus faibles teneurs
en tritium sont observées pour les eaux du forage profond de Pézenas (2 UT et <1UT). Cela
indique un temps de séjour au-delà (ou proche) de la limite de datation du tritium, c’est-à-dire
au minimum de 40 ans.
On observe que les eaux qui présentent des activités carbone 14 les plus élevées (Cauvy et
Ambressac, avec des valeurs proches des 100 %) contiennent aussi du tritium ce qui indique
que les eaux sont récentes (infiltrées après 1950). Les forages profonds du secteur de
Villeveyrac et plus particulièrement le forage de Pézenas ont une activité en carbone 14 plus
faible que les eaux des forages plus superficiels. Cette valeur plus faible peut être due à la
simple décroissance radioactive au cours du temps ou bien à la dilution par du carbone
« mort » (activité nulle) produit par la dissolution des carbonates.
Les travaux d’Aquilina et al. (2003) ont permis d’estimer des âges de l’eau pour les forages de
Pézenas et La Castillonne. Cependant, l’interprétation de ces résultats dans le domaine
karstique est rendue complexe car il est nécessaire de tenir compte du phénomène de
dissolution incongruente de la dolomie qui est observé dans les eaux du Jurassique.
e) Isotope du Strontium
Le strontium est un élément chimique de type alcalino-terreux qui est utilisé comme traceur
afin de caractériser les processus d’interaction eau-roche. Il possède 4 isotopes (88Sr, 87Sr,
86
Sr et 84Sr) dont un seul est radioactif (87Sr). Dans les études environnementales, le rapport
87
Sr/86Sr est généralement utilisé car il est caractéristique des roches ou minéraux avec
lesquels l’eau a interagi. Les analyses isotopiques du strontium ont été menées durant les
campagnes de 1996 et 2000. Les résultats sont semblables pour ces deux périodes.
Figure 5-6 : Relation entre le rapport isotopique du strontium 87Sr/86Sr et le rapport Ca/Sr
(Ladouche et al. 2001).
Les valeurs observées dans l’hydrosystème de Thau sont semblables à celles observées dans
d’autres aquifères karstiques carbonatés. Les données du Causse d’Aumelas et de la Gardiole
se situent à l’intérieur du domaine défini par les données régionales. Les eaux du Causse
d’Aumelas présentent globalement des rapports 87Sr/86Sr plus faibles que ceux de la Gardiole.
Cette différence est vraisemblablement liée à la nature des formations calcaires de ces deux
massifs. Les eaux du Jurassique échantillonnées par les forages profonds du secteur de
Villeveyrac présentent des rapports isotopiques proches de ceux du Causse d’Aumelas, ce
qui confirme que la signature chimique des eaux du Jurassique situé sous la couverture
crétacée peut être rattachée au secteur d’Aumelas. Dans le secteur littoral de la Gardiole,
quelques points semblent être influencés par le pôle de l’eau de mer, ce qui confirme
l’influence marine pour certains de ces échantillons.
Au cours des années 1980, les forages thermaux de Balaruc-les-Bains ont fait l’objet
d’investigations ponctuelles (Poul et al. 1980; BRGM 1982). Plus particulièrement, les eaux
des forages F2, F3, F4, F5, F6, S12, S17, S22, Le Py (Sète) ont été échantillonnées pour
l’analyse des ions majeurs et plus rarement pour les éléments en trace. La plupart de ces
ouvrages n’existent plus aujourd’hui.
Des investigations hydrogéochimiques de plus grande ampleur ont été menées sur les eaux
des forages thermaux durant les campagnes d’échantillonnage de 1996 (pour les forages F5,
F6, F8, F9 et S12) et de 2000 (F5, F9, S19) (Aquilina et al. 1997, 2002, 2003; Ladouche et al.
2001). En 2010, une campagne de prélèvement a été réalisée au cours du phénomène
d’inversac (10 juin au 26 décembre 2010) dans le but de caractériser la signature géochimique
des eaux des forages thermaux en contexte d’inversac et d’établir une comparaison avec les
informations géochimiques collectées en 1996/2000 (Ladouche et al., 2011, 2012).
En 2010 et 2011, juste avant, pendant et après l’inversac de 2010, les eaux des forages
thermaux F5, F8, F9 et F14, potentiellement impactés par ce phénomène, ont également fait
l’objet d’analyses chimiques et des isotopes du radium. Des analyses isotopiques du radon
ont aussi été réalisées en 2011. L’ensemble de ces analyses a permis d’affiner la
caractérisation du pôle thermal (Condomines et al. 2012).
Cette section présente les principaux résultats et interprétations issues de ces campagnes.
a) Paramètres physico-chimiques
Les eaux des forages thermaux ont une température variant de 26,9 °C à 49,9 °C. La
température des eaux thermales n’est pas corrélée à la profondeur des ouvrages (Aquilina et
al. 1997). Elles présentent un pH légèrement acide (6,2 à 7,05). Leurs valeurs de potentiel
redox (Eh) et leurs teneurs en oxygène dissous sont plus faibles que celles des aquifères
karstiques dans lesquels circulent les fluides thermaux (Aquilina et al. 2003; Ladouche et al.
2003). Les eaux thermales sont fortement minéralisées et présentent des valeurs de
conductivité électrique plus grandes que celles des eaux karstiques (2 630 à 21 300 µS/cm).
Les eaux thermales présentent des concentrations en chlorures plus élevées (759 à
7 044 mg/L) que les eaux karstiques des secteurs du Causse d’Aumelas et de la Gardiole (17
à 317 mg/L). Par ailleurs, tous les autres éléments (Na, K, Ca, Mg, Br, B et Sr) à l’exception
des nitrates ont des concentrations plus élevées dans les eaux thermales que dans les eaux
karstiques. Seules les concentrations en HCO3 et SiO2 sont semblables pour les eaux
thermales et karstiques. Ce résultat indique que les eaux thermales ont évolué suivant des
processus et des circulations nettement différentes de ceux des eaux du Causse d’Aumelas
et de la Gardiole.
La Figure 5-3 représente les concentrations en Na, Br, Sr, NO3 et SO4 en fonction des
concentrations en Cl. On observe une corrélation entre les concentrations en Na, Br, Ca, SO4
et les concentrations en Cl. L’alignement des eaux des forages thermaux dans ces graphes
indique un mélange entre les eaux du réservoir thermal profond et les eaux karstiques
météoriques (Ladouche et al. 2001; Aquilina et al. 2002). Cela signifie qu’au moins deux
systèmes d’écoulement entrent en jeu : 1) un système d’écoulement local et superficiel (eaux
karstiques) et 2) un système plus profond impliquant les eaux thermales. Ces systèmes
seraient régis par deux processus hydrologiques, l’un correspondant à l’écoulement gravitaire
des eaux karstiques provenant de la partie supérieure du Jurassique, l’autre aux mouvements
de convection dus au gradient thermique, qui fait remonter l’eau thermale du réservoir profond
le long de failles.
Par ailleurs, on remarque que les eaux des forages thermaux sont toutes alignées sur la droite
de mélange eau de mer/eau karstique pour les éléments Na, Br et SO4 (Figure 5-3). Cette
superposition entre la droite de corrélation des eaux thermales et la droite de mélange suggère
une origine marine du pôle thermal. La Figure 5-3 montre qu’il n’y a pas de corrélation entre
Cl et NO3 pour l'ensemble des forages thermaux, bien que les forages F8 et F9 présentent à
la fois les plus fortes concentrations en chlorures (5 744 à 8 165 mg/L) et les plus faibles
concentrations en nitrates (<0,1 mg/L) (Aquilina et al. 2002).
De plus, en comparaison avec l’eau de mer, les eaux thermales sont enrichies en SO 4, Ca et
Mg en raison des interactions eau-roche (Ladouche et al. 2001). L’enrichissement des fluides
thermaux en calcium et magnésium par rapport à l’eau de mer est ainsi lié à la dissolution des
carbonates. L’enrichissement en sulfates a été attribué à un possible lessivage des évaporites
du Trias (situé entre 2000 et 2 500 m de profondeur sous l’étang de Thau) (Ladouche et al.
2001).
Afin de valider l’hypothèse d’une origine marine du pôle thermal, des calculs ont été réalisés
afin de déterminer la part d’eau météorique (pôle 1) et d’eau marine (pôle 2) dans les eaux
thermales grâce à trois traceurs : les chlorures et les isotopes stables de l’eau (2H et 18O). Les
proportions de mélange obtenues sont semblables pour ces trois traceurs (Ladouche et al.
2001; Aquilina et al. 2002), ce qui confirme l’hypothèse d’une origine marine des eaux
thermales.
Plus précisément, la proportion d’eau marine pour les forages F8 et F9 est d’environ 40 à 30 %
respectivement. Cependant, ce calcul de proportion de mélange ne permet pas de distinguer
une eau marine ancienne (évoluée diagénétiquement par interaction eau-roche au sein du ou
des réservoirs carbonatés) d’une eau de mer récente. La même limitation est observée dans
la distinction entre une eau météorique actuelle ou ancienne car le pôle d’eau karstique ancien
(paléo pôle) n’est pas connu.
Néanmoins, les traceurs tritium et nitrates ont permis de préciser la proportion d’eau
météorique récente dans les forages thermaux. En effet, les eaux thermales ne contiennent
pas de nitrates ni de tritium en raison de leur long temps de résidence et de leur milieu
réducteur. Les forages thermaux F8 et F9 présentant de faibles teneurs pour ces deux
traceurs, on peut en déduire que l’eau de ces forages ne contient pas ou très peu d’eau
karstique récente.
La Figure 5-7 résume les conclusions des calculs de mélange. Le postulat est de supposer
que les eaux du forage F9 constituent un pôle thermal « pur » avec une quasi absence
d’eau karstique récente. Ce pôle thermal dont les caractéristiques géochimiques sont
acquises dans un réservoir carbonaté situé entre 2 000 et 2 500 m de profondeur se
compose d’un mélange d’eau de mer (environ 30%) et d’eau météorique (environ 70 %).
L’âge des eaux thermales estimé par le Cl36 est estimé à plus de 100 000 ans. Lors de la
remontée du fluide thermal, on suppose que les eaux thermales d’origine profondes peuvent
se mélanger avec des eaux karstiques récentes, le mélange se produisant au sein du
Jurassique Supérieur que l’on trouve à faible profondeur (cf. tableau 1) sous couverture
miocène au niveau de Balaruc. Comme indiqué sur la Figure 5-7, la proportion d’eau karstique
actuelle dans les forages est maximale dans le forage F6 et minimale dans le forage F9
(Aquilina et al. 2002).
Figure 5-7 : Représentation schématique des proportions de mélange des eaux des forages thermaux
à partir du pôle marin (eau de mer), du pôle karstique récent (superficiel) et du pôle karstique ancien
(profond) (Aquilina et al. 1997, 2002).
c) Terres rares
Les teneurs en terres rares sont les plus faibles dans l’eau de mer et dans les eaux karstiques,
tel qu’indiqué sur la Figure 5-8 (Aquilina et al. 2002). En ce qui concerne les forages thermaux,
les teneurs les plus fortes sont mesurées pour les ouvrages F9 et S12 et les plus faibles pour
le forage F6. On remarque que les profils des terres rares sont assez plats, avec une anomalie
très marquée en cérium (Ce) caractéristique de l’eau de mer et des eaux karstiques.
Le profil F6a du forage F6 est proche de celui des eaux karstiques, ce qui est cohérent avec
l’interprétation du calcul des proportions de mélange qui indique que la contribution des eaux
karstiques récentes est importante pour cet ouvrage (voir section 5.4.2 b). Le profil du forage
F8 se distingue par une teneur plus faible en terres rares légères (à gauche du profil) et un
profil semblable à celui de l’eau de mer.
Figure 5-8 : Profil des terres rares (normalisées avec le NASC) pour les forages thermaux (F8, F9, F6,
S12), les eaux de mer méditerrannéennes (MNS= proche de la surface et MD= profond), les eaux de
l’étang (E1 et E3) et un forage karstique (FJ). F6a correspond à un échantillon prélevé sans pompage
et F6b correspond à un échantillon prélevé après une heure de pompage (Aquilina et al. 2002).
d) Carbone 14 et carbone 13
Les activités en 14C les plus faibles (activité proche de 7 %) sont mesurées dans les eaux des
forages F8 et F9. Ces eaux présentent aussi les teneurs en δ13C les plus élevées (environ -
3 ‰) (Aquilina et al. 2002 ; Ladouche et al. 2003). Il existe une relation linéaire entre le δ13C
et l’activité 14C qui peut être de nouveau expliquée par l’effet d’un mélange entre les eaux
thermales et les eaux karstiques. Les eaux karstiques présentent des δ13C provenant de la
matière organique des sols et ont des activités 14C proches de 100 %.
Les calculs du temps de résidence sont complexes à mener dans le pôle thermal en raison de
la contribution d’un flux de CO2 profond d’activité nulle et de δ13C proche de 8 ‰, qui rend
difficile l’estimation de l’activité initiale de l’eau (Ladouche et al. 2001). Il n’est donc pas
possible d’estimer l’âge de l’eau à l’aide du carbone 14 pour les forages thermaux.
e) Isotopes du strontium
Les forages thermaux présentent des rapports isotopiques 87Sr/86Sr (Figure 5-6) et Ca/Sr qui
sont bien groupés mais en dehors du domaine karstique, et positionnés entre l’eau de mer et
le pôle des eaux jurassiques profondes qualifié par les forages profonds du bassin de
Villeveyrac. La question de la participation d’eau ayant été en interaction géochimique avec
les évaporites du Trias n’est pas clairement démontrée à l’aide des isotopes du strontium, les
signatures isotopiques du rapport 87Sr/86Sr du Trias considéré dans l’étude d’Aquilina et al.,
2003 étant assez proches (0,70820) des eaux du pôle Jurassique profond (0,70827). La
contribution du Trias (Aquilina et al. 2003) pour les eaux thermales est évoquée à l’aide des
rapports Mg/Ca versus SO4/Ca. Cette problématique devra de nouveau être abordée dans
le cadre du projet DEM’Eaux Thau, en replaçant les informations géochimiques de
système karstique dans le contexte géochimique et isotopique régional qui a été mieux
défini dans le cadre de l’étude récente sur l’aquifère du Lez (Batiot et al., 2014).
La combinaison des concentrations des isotopes du radium à longue demi-vie (226Ra, 228Ra)
et à courte demi-vie (223Ra, 224Ra) et du radon mesurées dans les forages thermaux F5, F8,
F9 et F14 a permis d’obtenir des informations sur les interactions eau-roche et sur la
dynamique des différentes masses d’eau présentes dans l’hydrosystème de l’Etang de Thau
et en particulier sur celle de l’aquifère thermal (Gataniou, 2010 ; Gourdin, 2011 ; Condomines
et al., 2012).
Les activités des 4 isotopes du radium et les rapports 228Ra/226Ra, 224Ra/228Ra et 223Ra/226Ra
ont été mesurés dans 10 échantillons prélevés en 2010 et 2011. Les activités des quatre
isotopes du radium et leurs rapports d’activité restent à peu près constants dans les eaux
thermales durant cette période de plus d’une année, malgré l’occurrence d’un inversac du
10/06 au 25/12/2010. Dans les quatre forages, 226Ra présente toujours les plus fortes activités
et les rapports 228Ra/226Ra restent à peu près constants (0.581 ± 0.02) mais plus élevés que
la moyenne pour les aquifères thermaux carbonatés (≤0.33). Ce rapport élevé qui
caractérise les eaux thermales de Balaruc suggère que le radium n’est pas uniquement
fourni par les calcaires du Jurassique Supérieur mais aussi par des formations plus
profondes du Jurassique Inférieur ou du Trias, contenant des argiles, marnes ou grès.
L’eau thermale est caractérisée par un rapport 224Ra/228Ra de 0.67 et un faible rapport
223
Ra/226Ra de 0,025 qui traduit une importante décroissance radioactive de 223Ra durant la
remontée des eaux thermales. Il permet d’estimer une vitesse d’ascension maximale de 8
à 10 m/h. L’enrichissement en isotopes de courte demi-vie (224Ra et 223Ra) dans le forage F8
par rapport aux autres forages thermaux (F9 et F14) est attribué à la composante marine
ancienne contenue au sein des calcaires du Jurassique Supérieur qui contribue à la signature
géochimique du réservoir sollicité par le forage F8. L’enrichissement en 222Rn du forage F8
par rapport aux autres forages thermaux peut lui aussi être expliqué par le même mécanisme.
Figure 5-9 : Évolution temporelle des concentrations en 222Rn dans les forages thermaux
de Balaruc-les-Bains.
Le principe général de l’utilisation des géothermomètres chimiques est le suivant : les eaux
thermales interagissent avec les minéraux des roches dans lesquelles elles circulent. La
composition chimique d’une eau thermale reflète ainsi les conditions d’équilibre chimique qui
prévalent dans le réservoir. Cet équilibre chimique dépend principalement de la température
atteinte en profondeur et du temps de résidence du fluide. On considère que, si la composition
des eaux thermales n’est pas modifiée par des processus secondaires lors de leur remontée
à la surface, elles peuvent alors donner des indications sur la température du réservoir dont
elles proviennent (Vuataz 1982; BRGM 1999).
h) Temps de résidence
Le temps de résidence des eaux thermales a été estimé à partir du Chlore-36 qui est un isotope
radioactif (demi-vie 300 000 ans) permettant de dater des eaux très anciennes.
Comme l’indique Figure 5-10, les valeurs du rapport isotopique 36Cl/35Cl sont très faibles pour
les forages F8 et F9 (<5,1015) et un peu plus élevées pour F5 (12,1015). Les points
correspondant aux forages thermaux sont alignés, ce qui indique de nouveau un mélange
entre les eaux thermales salées et une eau météorique karstique (Aquilina et al. 2002;
Ladouche et al. 2003). Cependant, la droite de mélange ne passe pas par le pôle karstique
actuel mais par un pôle qui ferait intervenir des eaux très enrichies en 36Cl (de l’ordre de 1 000
à 2 000). Or, ces valeurs élevées ne sont plus rencontrées dans les eaux de surface depuis
l’arrêt des essais nucléaires aériens. Étant donné que le pic de 36Cl atmosphérique a été
observé durant les années 1950-1960, il en a ainsi été déduit que l’eau karstique froide qui se
mélange aux eaux thermales au sein de la presqu’ile de Balaruc est âgée d’au moins 50 ans
(Ladouche et al. 2001) et que le temps de résidence de la composante thermale pompée aux
forages F8 et F9 serait compris entre 100 000 et 150 000 ans. Ces informations laissent donc
suggérer que l’eau du réservoir profond (situé entre 2 000 m et 2 500 m de profondeur) réside
longtemps dans le réservoir profond avant de rapidement remonter à la surface au sein du
jurassique supérieur.
Figure 5-10 : Évolution du rapport isotopique 36Cl/35Cl des eaux échantilonnées en 1996 en fonction
des concentrations en chlorures (Ladouche et al. 2001).
La source sous-marine de la Vise a une conductivité électrique variant de 2 200 à 4 130 µS/cm
durant la période 1996-2000. Les valeurs de pH varient entre 6,1 et 7,6.
L’eau de la source sous-marine de la Vise est beaucoup plus minéralisée que celle circulant
dans l’aquifère karstique (cf. 3.4.1). Cette minéralisation peut être due à une contamination
par l’eau saumâtre de l’étang ou bien par un mélange des eaux karstiques avec des eaux
thermales (Aquilina et al. 2002). Aquilina et al. (2003) fournissent plusieurs arguments en
faveur d’une influence thermale :
1) les concentrations en Ca, HCO3 et Sr sont similaires à celles des fluides thermaux profonds
et sont plus élevées que dans le cas d’un simple mélange d’eau karstique avec l’eau de
mer ;
2) dans la situation d’un mélange d’eau karstique avec l’eau saumâtre de l’étang, la
composante marine calculée à partir des chlorures et des isotopes stables serait de 3 à
10 %. Cette faible valeur ne permet pas d’expliquer les faibles activités tritium ou 14C. En
revanche ces valeurs sont cohérentes avec une influence des eaux thermales qui sont
elles-mêmes constituées d’eau karstique ancienne (paléométéorique) et d’eau de mer
ancienne. Dans une telle situation, la proportion des fluides thermaux atteindrait 10 à
30 % ;
Le tableau 6 résume les principales caractéristiques des 7 épisodes d’inversac qui ont été
observés entre 1956 et 2014. L’inversac de 1956 n’a pas été documenté et les observations
demeurent peu nombreuses jusqu‘aux années 2000. Globalement, le phénomène d’inversac
a un impact généralisé sur la piézométrie de la plupart des ouvrages et sources du domaine
d’étude comme décrit dans le chapitre 3.11. En revanche, l’impact de l’inversac sur la qualité
de l’eau est observé sur un nombre restreint de forages de la presqu’ile de Balaruc et à la
source de Cauvy.
Tableau 6 : Historique des épisodes d’inversac dans l’hydrosystème de Thau et impacts sur les
ouvrages et sources du domaine (Bur & Corfdir 2012; Ladouche & Lamotte 2015).
Lors de l’inversac de 2008, des connexions hydrauliques ont été mises en évidence par un
traçage artificiel entre la source de la Vise et les forages F5 et F6, distants de 300 m environ
(Brunet et al. 2008). La connexion hydraulique F5-Vise avait déjà été mise en évidence en
1992 (Teissier et al. 1992). Malheureusement, il n’y a pas eu de campagne de prélèvements
réalisés en 2008 pour analyser la qualité de l’eau pendant l’épisode d’inversac. C’est au cours
de l’inversac de 2010 que des investigations géochimiques ont été menées sur les ouvrages
de la région d’étude.
Profondeur du
toit des
Distance à la Impact de l’inversac sur
calcaires du
Vise (m) chimie de l’eau
Jurassique
(m)
F5 325 -72 ++
F6 330 -58,5 ++
F9 375 -88 +
F3 380 -65 -
F4 460 - 38 -
F14 585 -170 +
F8 930 -136 -
Source Cauvy 1000 affleure ++
CGE Tennis 2600 -95 -
P4 La Balme 2800 affleure -
L’intrusion d’eau saumâtre dans l’hydrosystème par l’intermédiaire de la Vise se traduit par
des changements importants de la qualité des eaux karstiques et thermales. Ce changement
de qualité peut être dû soit à un impact direct (arrivée d’eaux saumâtres dans l’aquifère
karstique), soit à un impact indirect (déplacement, réorganisation des différentes masses d’eau
présentes dans le karst).
En octobre 2010, les ouvrages dont la qualité de l’eau a été le plus impactée par l’inversac
sont les forages F5, F6, F9 et la source de Cauvy. Globalement, les valeurs de conductivité et
les teneurs en chlorures et sodium augmentent fortement lors de ce phénomène. Les
concentrations en chlorures pour le forage F6 ont atteint des valeurs 11 fois plus élevées qu’en
situation « normale » (8 611 mg/L au lieu de 759 mg/L relevé en 1996).
Il en est de même pour la concentration en chlorures de la source de Cauvy qui a été multipliée
par 8 par rapport à la concentration de 1996 (1 240 mg/L contre 157 mg/L) et qui dépasse
ainsi largement la norme de potabilité de 250 mg/L.
Les eaux des ouvrages thermaux F5 et F9 ont aussi vu leur salinité augmenter suite à
l’inversac. Les forages F5, F6 et F9 sont les plus proches de la source de la Vise (distants de
325 à 375m Tableau 7). Le forage F4 situé à proximité du forage F6 ne semble pas être
impacté par l’intrusion d’eau de l’étang à travers la Vise. Le temps de pompage insuffisant au
niveau du forage F3 ne permet pas de statuer sur l’influence de l’inversac sur les eaux de cet
ouvrage.
Une analyse en composantes principales (ACP) a été réalisée sur les échantillons prélevés
en octobre 2010 afin de mieux comprendre l’impact de l’inversac sur l’hydrosystème
(Ladouche et al. 2011; 2012). Ce type d’analyse statistique multivariée permet de distinguer
les différents pôles géochimiques présents (pôle karstique, pôle thermal et pôle de l’étang) et
d’identifier les points de prélèvement les plus affectés par l’intrusion d’eau saumâtre dans
l’aquifère.
La Figure 5-11 montre que la composante principale 1 (60,1% de variance expliquée) permet
d’identifier les mélanges qui ont lieu entre l’eau d’origine marine et l’eau karstique. En
revanche, il n’est pas possible de distinguer le caractère ancien ou récent (actuel) de ces eaux.
La composante principale 2 (22,5 % de variance expliquée) permet de distinguer les eaux
thermales et d’identifier les mélanges avec des eaux récentes contenant du tritium et des
nitrates.
Les eaux thermales présentent des pH légèrement acides (entre 6,4 et 6,6) et des teneurs en
bicarbonates et calcium élevées. Par ailleurs, les eaux thermales ont des concentrations
élevées en silice (entre 8 et 25 mg/L) et en baryum (65 à 85 µg/L). Les fortes teneurs en
baryum pourraient résulter de la contribution d’eau profonde provenant du socle.
Figure 5-11 : Analyse en composantes principales sur les résultats des éléments majeurs et traces (B,
Sr, Rb, Ba et Li), température et mesures isotopiques (δ18O, δ 2H, tritium, δ 7Li, δ 11B et 87Sr/86Sr)
(Ladouche et al. 2011, 2012).
Les isotopes du strontium permettent d’identifier l’origine de la salinité des eaux et plus
précisément de distinguer la contribution du pôle thermal de celle du pôle marin (étang ou eau
de mer ancienne déjà présente dans le système).
Les rapports isotopiques du strontium montrent que les signatures isotopiques de l’eau de mer
et de l’eau de l’étang sont semblables. Par ailleurs, le rapport isotopique des eaux karstiques
(P4 la Balme et CGE Tennis) est proche de celui du forage F9, qui est représentatif du pôle
thermal. Cependant, ces deux pôles se distinguent par leurs teneurs en strontium très
différentes (100 µg/L pour les eaux karstiques et 4 600 µg/L pour les eaux thermales).
L’ensemble des échantillons se situent dans le diagramme de mélange défini par ces trois
pôles.
Les eaux du forage F6 (en 2010) ont une signature isotopique très proche de celle de l’eau de
l’étang (Figure 5-12). Pour ce forage, la contribution de ce pôle est estimée à 86 % environ et
celle du pôle thermal atteint 12 %. La contribution du pôle karstique est négligeable (2 %).
Pour la source de Cauvy, on remarque que le rapport de 2010 (inversac) s’est rapproché du
pôle étang par rapport aux données de la période 1996-2000. La signature isotopique de
Cauvy peut être expliquée par une contribution du pôle thermal à hauteur de 20% environ, ce
qui est plus élevé que pour la période 1996-2000 (<10 %).
Les eaux des forages thermaux sont principalement réparties entre le pôle thermal et le pôle
« étang/mer », le pôle karstique ne semble pas contribuer.
Figure 5-12 : Évolution des rapports isotopiques du strontium (87Sr/86Sr) en fonction de l’inverse de la
teneur en strontium mesurée dans les eaux échantillonnées lors de l’inversac (2010). La situation
observée en 1996 et/ou 2000 (hors inversac) est également reportée (Ladouche et al. 2012).
L’analyse des eaux karstiques (Issanka, P4 la Balme et CGE Tennis) durant l’inversac de 2010
montre que ces eaux contiennent du tritium (marqueur d’eau récente), ce qui est aussi le cas
de l’eau provenant de l’étang de Thau. Les eaux des forages thermaux F9 et F14 présentent
des teneurs en tritium (2UT) et en nitrates (0,8 à 3,4 mg/l) significatives qui indiquent une
contribution de l’eau de l’étang et d’une eau karstique superficielle, qui contiennent toutes les
deux des teneurs importantes en tritium et nitrates (Ladouche et al. 2011, 2012). Le
phénomène d’inversac a donc un impact direct sur ces ouvrages thermaux. En revanche, l’eau
La présente section décrit les résultats préliminaires de ces analyses qui seront complétées
et finalisées par des analyses isotopiques du strontium, du bore et du lithium.
a) Éléments majeurs
En 2012, les concentrations en chlorures et sodium ont nettement diminué par rapport à la
situation d’inversac de 2010 pour les forages F5, F6, F9 et la source Cauvy. Les eaux de ces
ouvrages ont retrouvé des teneurs proches de celles de la situation de référence (1996-2000),
comme l’indique la Figure 5-13 pour les concentrations en chlorures.
En revanche, les teneurs en chlorures des forages F8 et F3 ont augmenté entre 2010 et 2012,
ce qui suggère que ces forages sont influencés par une agmentation de la contribution relative
de la composante d’eau marine du système. En ce qui concerne le forage F8, cette observation
est cohérente avec les précédentes observations indiquant que le forage F8 se trouve dans
un compartiment aquifère hydrauliquement isolé du reste de la presqu’île de Balaruc (Teissier
et al. 1992) et sous l’influence d’une composante marine dictincte de celle des eaux thermales.
Figure 5-13 : Évolution des concentrations en chlorures durant la période 1996-2000 (contexte de
fonctionnement « normal », cadre vert), octobre 2010 (inversac, cadre rouge) et en 2012 (cadre gris).
b) Terres rares
Les profils des terres rares pour les forages thermaux (S12, F8, F9, F5) et karstiques (P4 La
Balme, CGE Tennis) sont reportés sur la Figure 5-14 pour les années 2011-2012 (après le
dernier inversac de 2010) et pour l’année de référence 1998 (contexte « normal », hors
inversac décrit à la section 5.4.2 c). On observe globalement que les teneurs en terres rares
des forages thermaux F8, F9, F5 et F12 sont plus faibles en 2011-2012 qu’en 1998. Les profils
de la situation post-inversac sont ainsi dans une position intermédiaire entre le profil de l’eau
de mer et celui de la situation de référence (contexte normal, hors inversac). Ce résultat
indique que les eaux des forages thermaux sont encore influencées par les perturbations
induites par le phénomène d’inversac près de 20 mois après la reprise du fonctionnement de
la Vise.
Les profils des terres rares du forage F8 semblent également s’éloigner progressivement du
pôle de l’eau de mer. Or, cet ouvrage n’est pas impacté hydrauliquement par le phénomène
d’inversac, ce qui soulève plusieurs questions sur le déterminisme de l’évolution de la salinité
de l’ouvrage : les évolutions observées sont-elles liées à l’augmentation des prélèvements
d’eau du F8 ? ou bien à la diminution relative du flux de la composante thermale ? Les
investigations menées dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau devront préciser les
mécanismes expliquant les évolutions observées pour le forage F8.
Les profils 2011-2012 des forages thermaux sont également proches de ceux des eaux
karstiques (CGE Tennis, P4 La Balme). Cependant, l’analyse des ions majeurs écarteraient la
possibilité d’une influence karstique au profit de l’influence marine.
Figure 5-14 : Profil de terres rares (normalisation NASC) pour les forages thermaux (F8, F9, F6, S12),
les forages karstiques (CGE tennis et P4 la Balme) et l’eau de mer.
Durant la période de référence 1996-2000, la plupart des points étaient répartis sur la droite
des eaux de pluie (à l’exception du forage F8) pour lequel une influence du pole marin a été
mise en évidence (Figure 5-15). En 2010, lors de l’inversac, les points des forages thermaux
se répartissent sur la droite de mélange entre le pôle karstique et le pôle marin traduisant
l’impact du phénomène d’inversac sur la qualité des eaux pompées.
En 2012, on observe que les points correspondant aux forages thermaux sont toujours situés
sur la droite de mélange karst-étang, les valeurs de 2012 sont dans une position intermédiaire
entre 2010 et la situation en contexte « normal ». Ces résultats suggèrent que les teneurs des
eaux des forages thermaux sont en train de se rapprocher de celles mesurées en
fonctionnement normal, comme on peut l’observer pour les forages F6, F5, F9, S12 et F14
(Figure 5-15). Ce constat pose donc la question de la rémanence du système
hydrogéologique aux intrusions d’eau saumâtre suites aux phénomènes d’inversacs,
ce questionnement sera traité dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau
Figure 5-15 : Évolution des teneurs en deutérium (2H) et des teneurs en oxygène 18 des eaux
échantillonnées en contexte « normal de fonctionnement (1996,1997 et 2000), en contexte d’inversac
(2010) et durant la campagne de prélèvement de 2012 (post-inversac).
Des prélèvements d’eau ont été réalisés sur le nouveau forage de Sète (Stade Michel) durant
l’essai de pompage de longue durée qui a eu lieu du 20 au 22 février 2018. Les analyses
chimiques et isotopiques réalisées sur ces échantillons permettront de mieux caractériser le
pôle thermal dans la région de Sète. Cette zone à la limite sud du domaine d’étude a été
relativement peu étudiée jusqu’à présent, comparativement aux forages thermaux de la
presqu’île de Balaruc-les-Bains.
Deux campagnes spatiales de prélèvement d’eau souterraine ont été réalisées à l’échelle
régionale sur une quinzaine de points de prélèvement. La première campagne s’est déroulée
du 26 au 29 mars 2018 en contexte de hautes eaux. La seconde campagne a eu lieu du 28
août au 4 septembre 2018 en contexte de basses eaux.
Les points de prélèvements sont représentatifs des différentes masses d’eau circulant dans
l’hydrosystème de Thau : le pôle thermal (F3, F4 hôtel, F5, F6, F8, F9, F10, F14, S12), le pôle
karstique (CGE Tennis, P4 la Balme, les sources d’Issanka, de la Vène, d’Ambressac et de
Cauvy) et le pôle profond/bassin de Villeveyrac (Pézenas).
Les analyses chimiques, en cours de réalisation sur ces échantillons, sont les suivantes :
éléments majeurs, éléments en trace, terres rares, carbone organique total, matière organique
naturelle, bactériologie, isotopes stables de l’eau (2H et 18O), Tritium, Chlore 36, gaz dissous
(gaz nobles et CFC/SF6), radon, isotopes du bore, du lithium et du strontium. Certains points
Ces campagnes de terrain seront réitérées en 2019 pour une deuxième année afin d’obtenir
un portrait régional et systématique de l’hydrosystème durant des contextes hydrologiques
distincts. De plus, des campagnes mensuelles de prélèvements d’eau souterraine seront
mises en place à partir du mois d’Avril 2019 (dès que la source de la Vise sera équipée) durant
une année sur une sélection d’ouvrages thermaux et de sources. Ces prélèvements
périodiques permettront d’affiner la compréhension du fonctionnement de l’hydrosystème au
cours d’une année hydrologique.
Les premiers schémas datent des années 1980 et concernent principalement la presqu’île de
Balaruc dans la zone d’émergence des eaux thermales (Figure 6-1). Les arrivées d’eau
thermales sont observées au toit du Jurassique, qui est représenté par une succession de
blocs plus ou moins effondrés (en touches de piano) séparés par des accidents (failles)
d’orientation nord-sud. Il est supposé que les eaux thermales d’origines profondes circulent le
long des accidents. Tessier (1998) présente l’organisation des différentes masses d’eau au
sein de l’hydrosystème suivant une coupe nord-ouest/sud-est : on y distingue les eaux
karstiques douces et froides, les eaux salées d’origine marine (denses et froides) et les eaux
thermales (chaudes et minéralisées) qui « flottent » au-dessus des eaux karstiques froides.
Les eaux thermales de la presqu'île de Balaruc sont contenues dans un magasin calcairo-
dolomitique du Jurassique Supérieur (Kimméridgien). Les calcaires argileux de l’Argovien
constituent le mur du réservoir.
Selon Tessier (1988), les eaux chaudes qui sont retrouvées en sub-surface occupent dans
l'aquifère récepteur fortement karstifié un volume de forme vraisemblablement lamellaire dont
la géométrie est conditionnée par le toit imperméable et la présence sous-jacente et latérale
d'eaux froides, douces et salées, donnant lieu à l'existence de plusieurs interfaces
hydrauliques se déplaçant suivant l'importance respective des différentes charges
hydrauliques mises en jeux. La continuité hydraulique au sein de l'aquifère karstique a été
depuis mise en évidence, notamment suite aux interprétations des essais de pompage (cf. § 4)
et aux études focalisées sur les phénomènes d’inversacs (cf. § 3.11.). Les eaux thermales,
moins denses que les autres eaux plus froides, « flottent » sur ces dernières. Les venues d'eau
thermale ont pour exutoire naturel principal la source ancienne. Elles participent également à
l'alimentation de la source de la Vise comme initialement supposé par Teissier et confirmé
ultérieurement par l'étude géochimique détaillée de la fin des années 1990 et début 2000
(Ladouche et al., 2001 ; Aquilina et al., 2003 cf. Chapitre 5).
Sur la base des premiers suivis des paramètres physico-chimiques, de niveau (aquifère et
étang) et de pression atmosphérique, Tessier (1988) a distingué différents types de
configurations qui permettent d’expliquer les évolutions observées aux forages thermaux de
Balaruc-les-Bains (Figure 6-2). Selon Tessier, la pression atmosphérique (Pa) gouverne les
évolutions des paramètres physico-chimiques des eaux pompées au forage thermal F2.
Dans la situation B (1015 <Pa< 1025), la diminution de la pression atmosphérique par rapport
à la situation de hautes pressions se traduit par une augmentation du niveau de l’étang par
rapport à la situation A et donc à une baisse de la pression sur l’aquifère thermal ce qui réduit
sa contribution relative dans le fonctionnement global de l’hydrosystème. Les températures de
l’eau pompée au forage F2 diminuent jusqu’à 38/42 °C, la minéralisation augmente (jusqu’à
15 à 16 mS/cm à 20 °C) ce qui dénote une augmentation de la contribution relative de la
composante marine du système.
Figure 6-3 : Schéma conceptuel du fonctionnement hydrogéologique proposé par Berard (1995).
L'ensemble de la série sédimentaire a été affecté à l'Éocène puis repris en distension à l’Oligo-
Miocène. Les séries sous le golfe de Lion sont abaissées par le jeu normal de la faille de
Nîmes à regard sud-est, d'orientation globalement N40° lors de la distension Oligo-Miocène
entraînant un jeu en faille normale (P. Le Strat, 2001). Ces failles, qui s'enracinent
profondément, sont vraisemblablement le lieu privilégié de circulation des eaux thermales. Les
accidents majeurs d’orientation nord-nord-est/sud-sud-ouest sont accompagnés d'accidents
secondaires globalement orthogonaux. Selon Le Strat, les accidents chevauchants profonds
pourraient constituer des vecteurs préférentiels pour la remontée des eaux thermales vers la
surface. Il est supposé que le pendage de ces accidents diminue avec la profondeur. À la base
de la série jurassique existe une semelle de terrains triasiques qui repose sur le socle.
L'ensemble des formations carbonatées (du Lias au Jurassique supérieur) est fortement
compartimenté au nord-est de l'étang de Thau dans le secteur de la presqu’île de Balaruc. Cet
ensemble structural est fortement marqué par un approfondissement du nord-est vers le sud-
ouest correspondant à l'existence d'une dysharmonie au niveau du toit du socle entre la
Gardiole, l'étang de Thau et le bassin de l'Hérault. Deux coupes géologiques interprétatives
de la zone d’étude sont présentées dans Aquilina et al., 2002, la coupe passant par Balaruc
est présentée ci-avant (figure 6-5).
Figure 6-6 : Schéma hydrogéologique conceptuel de l’hydrosystème (modifié d’après Giusti, 2002).
7. Synthèse et perspectives
De plus, des données anciennes ont également fait l’objet de nouvelles interprétations
(notamment des données piézométriques historiques qui ont pu être bancarisées, des tests
par pompage réinterprétés, analyses de la campagne de septembre 2012, …). Le livrable L1
rassemble donc l’ensemble de ces données nouvelles et historiques dont les interprétations
seront poursuivies ultérieurement dans le cadre du projet DEM’Eaux Thau.
encore la remontée des eaux thermales seront investiguées grâce au modèle géologique 3D.
Les investigations géologiques complémentaires permettront d’établir un lien entre les
structures profondes et les réservoirs jurassiques plus superficiels, tout en intégrant les failles
de socle, les failles de couverture, les formations aquifères et le fonctionnement de
l’hydrosystème de Thau. Les coupes géologiques passant par les sources karstiques et
thermales, seront révisées dans le cadre de ce projet ; l’objectif final étant d’intégrer de
manière cohérente l’ensemble des données disponibles en 1D (forages) et 2D (cartes, coupes,
profils sismiques).
Selon Bérard (1995), les flux ascendants d’eaux thermales d’origine profonde pourraient
emprunter des accidents de direction nord-est/sud-ouest. Les arrivées thermales
déboucheraient dans les calcaires sous couverture Miocène situés entre Sète et Balaruc.
Ensuite, ces eaux thermales chemineraient au toit très karstifié du Jurassique pour émerger
au niveau de la source ancienne S12 (Balaruc) et contribueraient également en partie, à la
source de la Vise. La faille du chevauchement de Valensac qui, aujourd’hui, est suspectée se
prolonger dans la zone d’étude entre Sète et Balaruc pourrait également être un vecteur
possible des flux ascendants d’eaux thermales d’origine profonde. Des éléments de réponse
à ces questionnements seront apportés dans le cadre du projet.
Jurassique, qui est représenté par une succession de blocs plus ou moins effondrés (en
touches de piano) séparés par des accidents (failles) d’orientation nord-est/sud-ouest. Les
fluides thermaux sont supposés emprunter les accidents dans les calcaires, dont les failles
principales pourraient être de direction nord-est/sud-ouest. L’organisation des différentes
masses d’eau au sein de l’hydrosystème serait la suivante : (1) des eaux karstiques douces
et froides, (2) des eaux salées d’origine marine (denses et froides) et (3) des eaux thermales
(chaudes et minéralisées) qui « flottent » au-dessus des eaux karstiques froides et/ou
saumâtre. Les eaux thermales de la presqu'île de Balaruc sont contenues dans le magasin
calcairo-dolomitique du Jurassique Supérieur (Kimméridgien). Les calcaires argileux de
l’Argovien constitueraient le mur du réservoir. Les venues d'eaux thermales ont pour exutoire
naturel principal la source ancienne. Les relations entre la source de la Vise et la montagne
de la Moure (Cambelliès) sont reportées : la Vise constitue un lieu de convergence entre les
eaux karstiques de la Gardiole, du massif d’Aumelas et de la montagne de la Moure, et les
eaux thermales. La source d’Ambressac pour laquelle des augmentations de température et
de minéralisation ont été observées lors d’un épisode de recharge est supposée également
connectée à la composante thermale, vraisemblablement par l’intermédiaire d’une faille.
Les eaux thermales qui sont retrouvées en sub-surface au toit du Jurassique Supérieur
occupent au sein de l'aquifère récepteur fortement karstifié une extension spatiale
vraisemblablement réduite (compte tenu des informations des forages disponibles sur la
presqu’île de Balaruc). Selon Tessier (1988), la géométrie de la « bulle thermale et minérale »
est conditionnée par le toit imperméable (formation peu perméable du Miocène) et la présence
sous-jacente et latérale d'eaux froides, douces et salées. Ces contrastes de densité de l’eau
donnent lieu à l'existence de plusieurs interfaces hydrauliques se déplaçant suivant
l'importance respective des différentes charges hydrauliques mises en jeux (pompages,
niveau de l’étang, recharge par les précipitations). Cette configuration hydrogéologique
singulière a été confirmée et illustrée à l’aide des investigations réalisées sur le forage carotté
F13 des thermes.
Dans les secteurs où l’aquifère du Jurassique Supérieur est situé sous couverture miocène
(forages thermaux de Balaruc, forage de Sète notamment), des phénomènes de drainance
sont systématiquement mis en évidence lors des tests de pompage. Ces flux de drainance
sont a priori liés, aux formations superficielles de recouvrement (Miocène) bien que l’on ne
puisse pas exclure qu’une partie de ces flux de drainance proviennent de niveaux plus
profonds, voire liés aux remontées hydrothermales. Des suivis piézométriques dans la
formation Miocène dans le secteur de Balaruc notamment permettraient de faire progresser la
connaissance sur l’importance et le rôle joué par le mécanisme de drainance des formations
superficielles. Ces flux de drainance en provenance des formations superficielles peuvent
avoir une implication hydrogéologique sur la qualité géochimique des eaux pompées dans le
Jurassique sous-jacent.
Lors du dernier phénomène d’inversac (2014), les eaux de la source karstique de Cauvy sont
devenues à nouveau impropres à la consommation, la conductivité électrique des eaux ayant
atteint jusqu’à 8 130 µS/cm contre 1 130 µS/cm environ avant l’inversac (4 mai 2014). Ceci a
conduit à l’abandon définitif de cette ressource pour l’AEP (syndicat Balaruc-Frontignan). Les
suivis réalisés à la source de Cauvy ont montré que les eaux étaient toujours nettement
influencées par les conséquences de l’inversac plusieurs mois après la fin du phénomène. Les
données géochimiques et isotopiques de la campagne spatiale de 2012 ont montré par ailleurs
que l’influence du phénomène d’inversac pouvait encore être observée près de 20 mois après
l’arrêt du phénomène (phénomène de 2010 pour le cas cité). Cela suggèrerait ainsi une
rémanence du phénomène d’inversac, dont les effets peuvent être encore perçus plusieurs
années après l’arrêt du phénomène Ce résultat permet de poser de manière plus globale
du retour à l’état chimique de référence de l’hydrosystème suite aux perturbations
induites par les inversacs. En effet, nous pouvons nous interroger sur ce que devient
la masse d’eau saumâtre de l’étang de Thau qui s’engouffre dans le réservoir lors des
inversacs : est-elle stockée dans le réservoir ou bien est-elle évacuée par la Vise
lorsque le système retrouve un fonctionnement normal ? Ces réflexions amènent
également à se questionner, en particulier, sur l’origine de la salinité des forages
thermaux. Leur salinité est-elle acquise au sein du réservoir profond ou bien lors de la
remontée des fluides thermaux au contact du biseau salé/zone de transition avec l’eau de
mer ? En effet, le postulat de l’approche géochimique est de considérer que les forages
thermaux qui captent la ressource thermale au toit du Jurassique permettent d’accéder à la
signature du pôle thermal « pur » d’origine profonde (entre 1 800 m et 2 500 m). Or, dans ce
contexte de fonctionnement, l’origine de la salinité des eaux thermales prélevées pourrait
également être en partie expliquée par la composante salée que l’on retrouve au sein du
réservoir du Jurassique supérieur.
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janvier 1968
1968 Rapport BRGM 68 SGL 003 LRO Au : L Coubes. : Étude sur les sources de Cauvy –
commune de Balaruc-les-Bains - Dépouillement des archives anciennes de la
compagnie générale des eaux de Frontignan (Hérault) – Juin 1968.
1969 PALOC H. - Étude des sources de Cauvy - Commune de Balaruc-les-Bains - Hérault -
Observations faites en 1968 (Rapport BRGM 69 SGL 017 LRO)
1969 Rapport BRGM 69 SGL 017 LRO. Au : Paloc. Ti : « Étude des sources de Cauvy » –
Communes de Balaruc-les-Bains – Observations faites en 1968. Rés : Mise en
évidence d'une exploitation trop importante de la source de Cauvy avec, en
conséquence, une augmentation de la salinité.
1969 Rapport BRGM 69 SGL 207 LRO. Au : Bonnet / Paloc. Ti : « Définition de la structure
géologique profonde du bassin de Montbazin-Gigean ». Rés : Le forage profond de
1979 ROZES B., MARCHAL J.P. - Étude préliminaire sur les conditions hydrogéologiques
de la source thermominérale de Balaruc-les-Bains (Hérault) (Rapport BRGM 79 LRO
260 PR)
1979 Rapport BRGM 79 SGN 665 LRO – Novembre 1979. Au : Poul / Marchal. Ti : « Projet
de décharge contrôlée d'ordures ménagères – Site de la Gardiole (34) – Étude
hydrogéologique » Carrière de la Madeleine. Rés : Détermination des principales
caractéristiques du réservoir des calcaires jurassiques dans le secteur de la Gardiole
ainsi que des liaisons hydrauliques avec les aquifères de la plaine côtière.
1979 GAYET J.-C., 1979. Essai d'inventaire des phénomènes hydrogéologiques du Causse
d'Aumelas et des Monts de la Gardiole. Spéléoclub de Cournonterral, Spéléoclub Alpin
Languedocien de Montpellier, Spéléoclub de Frontignan, pp. 47-89.
1980 SAUVEL C. – Beterem Montpellier – Commune de Balaruc – Zone d'aménagement de
PiochMéja et de Cacaussels – Volet géologique et hydrogéologique du dossier
d'impact (Rapport BRGM 80 LRO 338 PR)
1980 POUL X. - Station thermale de Balaruc - Examen des possibilités de captage des eaux
thermominérales de Balaruc-les-Bains (Hérault) par forage profond (Rapport BRGM 80
LRO 349 PR – 1980)
1980 POUL X., Marchal J.P., Moulaire M., 1980. Étude des conditions actuelles de captage
des sources thermominerales de Balaruc-les-Bains (Hérault). Rapport Brgm, 80 SGN
177 LRO, 112 p.
1981 - Poul X., Camus A., 1981. Exécution d'un nouveau forage d'exploitation « Source du
Docteur H. Guibert » ; Forage F2. Rapport Brgm, 81 SGN 875 LRO, 57 p.
1981 - Etude de faisabilité 1981: Possibilité d’utilisation de la géothermie pour différentes
zones d’aménagement de la ville de Sète – Rapport Brgm, 81 SGN 703 LRO/GTH
1983 - Poul X., Alabouvette B., 1983. Forage de reconnaissance géothermique du quartier
des métairies à Sète (Hérault). Rapport de fin de sondage. Rapport Brgm, 83 SGN 570
LRO. 55 p.
1981 - POUL X. - Établissement thermal municipal de Balaruc-les-Bains (Hérault) - Examen
des possibilités de captage des eaux thermominérales de Balaruc-les-Bains à
proximité de la serre municipale - Résultats obtenus sur le site du forage F4 (Rapport
BRGM 81 LRO 415 PR)
1981 - POUL X. - Station thermale de Balaruc - Examen des possibilités de captage en
profondeur des eaux thermominérales de Balaruc-les-Bains (Hérault) - Résultats d'une
campagne de reconnaissance par forages (F1 et F4) et perspectives nouvelles
(Rapport BRGM 81 SGN 161 LRO)
1981 MERCIER F – Analyse Isotopiques des eaux thermoninérales de Balaruc – (Rapport
BRGM 81 LRO 30 NT)
1981 Périmètre de protection – captage d’AEP de Maurin (commune de Lattes) – Février
1981
1981 Périmètre de protection concernant le forage effectué à la demande de la compagnie
générale des eaux, sur la commune de lattes (Hérault) – LRO – PLEGAT R – Février
1981
1983 Rapport Languedoc Hydro Services – Novembre 1983. Au : R. Orengo. TI : « Données
géologiques et hydrogéologiques sur les formations tertiaires du bassin de Montbazin-
Gigean ». Rés : Approche stratigraphique et tectonique locale.
1983 Bourdet, Whittle T.M., Dougals, A.A., Pirard V.M., 1983. A new set of type curves
simplifies well test analysis, World Oil.
1984 POUL X. - Station thermale de Balaruc - Examen des possibilités de doubler le débit
d'exploitation des eaux thermominérales de Balaruc-les-Bains (Hérault) - Résultats du
forage de reconnaissance F5 (Rapport BRGM 84 SGN 092 LRO)
1984 POUL X. - Résultats des forages de reconnaissance hydrogéologique effectués sur les
sites des futures serre et laverie de Balaruc (Rapport BRGM 84 LRO 523 PR)
1984 État des lieux AEP – Étude des ressources et des besoins du syndicat du Méjean
1984 Étude géologique e vue de l’implantation de forages sur le site du circuit d’essais de
Mireval – Octobre 1984 _ C Joseph
1984 Rapport Languedoc Hydro Services – Janvier 1984. Au : R. Orengo. TI : Éléments
géologiques et hydrogéologiques concernant le bassin de Villeveyrac (34)..Rés :
Structure du bassin de Villeveyrac. Données sur l'exploitation de Cambellies.
1984 Thèse Université des Sciences et Techniques du Languedoc (USTL) Montpellier. Au :
P. Derosier – Juin 1984. Ti : « Approche du fonctionnement hydraulique et physico-
chimique des aquifères karstiques littoraux. Exemple du karst de la Gardiole ». Rés :
Contexte géologique et hydrogéologique local – Description du site de la Roubine de
Vic (p27 et chapitre 3) et de la Madeleine (p29). Carte des exutoires du secteur de la
Robine (p28) et du secteur de la Madeleine (p30). Argumentaire sur le phénomène
d'inversac (p95). Schéma de circulation eau douce eau salée à la Robine (p110).
1984 Rapport Languedoc Hydro Services – Septembre 1984. Au : R. Orengo. TI : « Rapport
géologique de fin de travaux – Forage de reconnaissance du mas de Tourtourel à
Laverune (34) ». Rés : Ouvrage de 305 m de profondeur, données des essais
préliminaires.
1984 Rapport Languedoc Hydro Services – Octobre 1984.Au : R. Orengo.TI : « Essai par
pompage – Forage de reconnaissance de Laverune (34) ». Rés : Potentiel
d'exploitation faible.
1984 Rapport BRGM – 84 LRO 02 NT – Au : JP Marchal Ti : note concernant les observations
effectuées du 03 octobre 1983 au 3 Janvier 1984 sur la nappe exploitée par les
ouvrages de l’établissement midi-libre à Saint Jean de védas – Hérault.
1984 Rapport définitif d’expertise hydrogéologue – Au : C Joseph – Assainissement –
épandage d’eaux residuaires d’une zone d’activités économiques commune de
Villeneuve les Maguelone – lieu dit : Larsat – pour ZAE du Larsat sous contrôle SADH
1985 TEISSIER J.L. – Établissement thermal municipal de Balaruc – Contrôle de la
production du forage hydrothermal « Source du Dr. Guibert » – Analyse des données
recueillies du mois de février 1982 à juillet 1985 (Rapport BRGM 85 LRO 608 PR)
1985 TEISSIER J.L. - Station thermale de Balaruc - Forage de production hydrothermale F5
- Pompage d'essai de longue durée - Hiver 1985 - Analyse synthétique des résultats
(Rapport BRGM 85 SGN 149 LRO)
1985 Rapport Laboratoire d'Hydrogéologie USTL Montpellier. Au : Non renseigné. TI :
« Reconnaissance préliminaire des possibilités hydrogéothermiques de l'aquifère
jurassique dans la région de Plaissan ». Rés : Synthèse des données disponibles sur
le secteur de Plaissan.
1985 Rapport L Languedoc Hydro Services – Octobre 1985. Au : R. Orengo. Ti : « Essai par
pompage – Forage de reconnaissance de Saint-Jean-De-Vedas ». Rés : Essai sur
l'ouvrage de 105 m de profondeur – Débit exploitable estimé à 200-300 m3/h.
1985 Rapport d'Hydrogéologue agréé – Juin 1985. Au : C. Joseph. Ti : « Modification de
périmètre de protection rapproché d'un captage AEP – Commune de Lattes – Lieu-dit
Maurin ». Rés : Forte transmissivité (10-1 m2/s) – Absence de phénomène de
1987 Rapport Languedoc Hydro Services – Juin 1987. Au : R. Orengo. TI : « Essai par
pompage – Captage du Mas Neuf (Lattes) 30/03/1987 au 21/05/1987 ». Rés : Débit
d'essai de l'ordre de 300 m3/h. Mise en évidence d'un phénomène de drainance (p10).
1987 Rapport BRGM 87 SGN 062 LRO. Au : Teissier. Ti : « Forage géothermique de la
Castillonne GCAST1 » Rapport de fin de travaux. Rés : Coupe technique et géologique
du forage (annexe 4) – Toit du jurassique = 1147m – Essai de pompage => T=4x10-
2m2/s – Profondeur de l'ouvrage = 1487m. – Débit artésien en 1987 = 85 m3/h.
1987 Rapport CERGA – Août 1987.Au : Non renseigné. Ti : « Alimentation en eau potable
de Villeneuve-Les-Maguelonne et Mireval – Phase N°1 – Étude hydrogéologique et
géophysique ». Rés : Implantation d'ouvrages par géophysique électrique.
1987 Rapport CERGA – Octobre 1987. Au : Non renseigné. Ti : « Alimentation en eau
potable de Villeneuve-Les-Maguelonne et Mireval – Phase 2 – Étude hydrogéologique
complémentaire – Hydrochimie et réalisation des forages de reconnaissance ». Rés :
Réalisation des forages V1 et V2 à Villeneuve et du forage M1 à Mireval.
1987 Rapport d'Hydrogéologue agréé – Décembre 1987. Au : C. Joseph. Ti : « Alimentation
en eau potable d'une collectivité publique – Commune de Balaruc-Les-Bains – Source
de Cauvy ». Rés : Avis sur l'urbanisation d'un secteur proche de la source.
1987 Rapport Hydrogéologique – Mai 1987. Au : JM François – Implantation d’un forage de
reconnaissance en vue de l’alimentation en eau du circuit de Karland – Commune de
Mireval
1987 Rapport BERGA SUD – 34/159 B 018-87 – Juillet 1987. Au : JM François – Compte
rendu des travaux de recherche d’eau dans le secteur de Karland – implantation d’un
forage de reconnaissance situé dans les limites de la propriété de la société Good Year
France et à l’extérieur du périmètre de protection rapproché du captage de Mireval.
1988 AURIOL J, MARCHAL JP, CARLIER PH – Modélisation de l’aquifère karstique de
l’étang de Thau (Hérault) – (Rapport BRGM 88 SGN 459 LRO).
1988 TEISSIER J.L. - Station thermale de Balaruc - État actuel des connaissances sur le
gisement thermal - Caractéristiques et contraintes de son exploitation (Rapport BRGM
88 SGN 612 LRO)
1988 TEISSIER J.L. - Le gisement hydrothermal de l'extrémité Nord-Est de l'étang de Thau
(Hérault) - Protection, amélioration et gestion de la ressource (Rapport BRGM 88 SGN
816 LRO)
1988 TEISSIER J.L. - Station thermale de Balaruc - Protection qualitative du gisement
thermal - Inventaire des ouvrages souterrains sur le territoire communal (Rapport
BRGM 88 SGN 891 LRO)
1988 TEISSIER J.L. - S.C.I. Hôtel des thermes de Balaruc - Centre thalassothérapie du
Puech MéjaRecher d'eau souterraine, saumâtre ou marine - Sondage de
reconnaissance - Rapport de fin de travaux (Rapport BRGM 88 LRO 722 PR)
1988 TEISSIER J.L. - Établissement thermal de Balaruc-les-Bains - Forages des sources
« Dr Guibert » et « du Moure » - Préparation du dossier de demande d'agrément
thermal - Pompages d'essai simultanés de longue durée - Rapport de fin de travaux
(Rapport BRGM 88
1988 Rapport d'Hydrogéologue agréé – Avril 1988. Au : C. Joseph. Ti : Alimentation en eau
potable d'une collectivité publique – Commune de Pignan Lieu-dit « Le Touat ». Rés :
Approche sanitaire.
1988 Rapport BRGM 88 SGN 459 – Mai 1988. Au : Auriol / Carlier / Marchal. Ti :
« Modélisation de l'aquifère karstique de l'étang de Thau (Hérault ) ». Rés :
Modélisation de la nappe des calcaires jurassiques. Définition des premières limites
2001 Rapport BERGA SUD n° 34/341 J 01 128 - Nov 2001 – Au : D Michel, G Latgé, JM
François – dossier déclaration d’utilité publique – captage d’irrigation de la Calade et
extension du réseau d’irrigation – Commune Villeveyrac.
2001 Rapport BRGM RP-50710 – Février 2001 Au : Loupoukhine M – Ti : Gisement d’eau
minérales et légionnelles – Aix les bains, Balaruc, Bagnol les bains, la Lechere.
2002 DURAND V. - Établissement thermal les Hespérides de Balaruc-les-Bains – travaux de
régénération du forage F9 (Rapport ANTEA A26567)
2002 DURAND V. – thermes de Balaruc-les-Bains – Alésage et équipement du forage F9
(Rapport ANTEA A26591)
2002 DURAND V. - Établissement thermal de Balaruc-les-Bains – Test d'un nouveau
dispositif de pompage sur le forage F8 (pompe immergée sous obturateur) (Rapport
ANTEA A26847)
2002 DE SERMET F - Gisement de Balaruc-les-Bains (Hérault) – Synthèse des
connaissances envue de la réalisation d'un nouveau forage d'exploitation – Mai 2002
(Rapport ANTEA A 27187)
2002 VIDART B - Suivi du gisement hydrothermal de Balaruc-les-Bains (Hérault) à partir des
Forages F8, F9, et F10 – année 2002 (Rapport ANTEA A 30060)
2002 PIERLOT D – Étude de l’incidence du captage des sources d’ISSANKA – 2002 –
(Rapport ANTEA A 28165/B)
2002 AYME Y, VIDART B – Étude hydrogéologique préalable à l’examen d’une nouvelle
déclaration d’Utilité Publique pour la protection des sources d’ISSANKA – Février 2002
– (Rapport A 26180B)
2002 LESUEUR H - Étude de mise en conformité de l’Usine d’Incinération de Sète (34) –
Audit de conformité au titre de l’arrêté du 20 septembre 2002 – (Rapport annexe – A
30982/A)
2002 VidartB , V.Durand._A 30060/ Suivi du gisement hydrothermal de Balaruc-les-Bains
(Hérault) à partir des forages F8, F9 et F10 – Année 2002
2002 Rapport EAU & GEOENVIRONNEMENT – R34012001-05 – Janvier 2002.Au : Non
renseigné.Ti : « Suivi hydrologique de l'aquifère jurassique – De la lauze à Saint-Jean-
De-Vedas » Hérault année 2001. Rés : Synthèse piézométrique annuelle forage
"Lauzette" Saint-Jean-De-Vedas.
2002 Rapport ANTEA A 25462/B – Janv 2002 Au : Durand V - Ti : Suivi de 4 forages de
reconnaissance et tests hydrogéologiques
2002 Rapport ANTEA N° A 26180/A – Février 2002. Au : Y. Ayme / B. Vidart / P. Crochet.
Ti : « Étude hydrogéologique préalable à l'examen d'une nouvelle Déclaration d'Utilité
Publique pour la protection des sources d'Issanka ». Rés : Description du champ
captant et du fonctionnement hydrogéologique des sources d'Issanka – Préconisation
pour une meilleure protection.
2002 Rapport d'hydrogéologue agréé – Réf HA-34-99-052 - Avril 2002. Au : F. Touet. Ti :
« Alimentation en eau potable – SIAE du Bas-Languedoc – Forage du Puech Sérié ».
Rés : Avis favorable pour l'exploitation du forage (200m de profondeur) au débit de 30
m3/h.
2002 Rapport ANTEA A 28165/A – Septembre 2002. Au : D. Pierlot / F. de Sermet de
Tournefort. Ti : « Étude de l'incidence du captage des sources d'Issanka ». Rés :
Approche hydrogéologique globale du secteur.
2002 Rapport EAU & GEOENVIRONNEMENT – R34-12-2002-45 – Décembre 2002. Au :
Non renseigné. Ti : « Suivi hydrologique de l'aquifère jurassique – De la lauze à Saint-
2005 ANUS S - Étude de l’incidence du captage des sources d’Issanka Pompage d’essai de
longue durée sur le forage F7 – Octobre 2005 – (Rapport A 30307/A)
2005 Rapport d'hydrogéologue agréé Réf HA34 99-024 bis – Mai 2005. Au : JM. François.
Ti : « Périmètres de protection de la Source d'Issanka ». Rés : Contexte
hydrogéologique local – Conclusions des principaux traçages (p9) – Avis sur la
ressource disponible (p12) – Carte des sources et des pertes du domaine des calcaires
jurassiques en lien avec le secteur de la source (fig. 4).
2005 Thèse de Doctorat - Université Paris VI – Mai 2005. Au : P. Fleury. Ti : « Sources sous-
marines et aquifères karstiques côtiers méditerranéens – Fonctionnement et
caractérisation ». Rés : Approche du fonctionnement des aquifères karstiques –
Modalité d'estimation de l'ETR (P 157) – Etude de la source de la Vise.
2005 Rapport d'hydrogéologue agréé réf PhC 2004/05-34 – Juin 2005. Au : Philippe Crochet.
Ti : « Commune de Balaruc-Les-Bains – Identification préalable des contraintes
hydrogéologiques d'un projet de nouveaux captages ». Rés : Description synthétique
du contexte géologique et hydrogéologique du secteur de la Gardiole. Coupes
géologiques des forages « F2expl de Belvezet » et des « Moulières Basses ».
2005 Rapport de stage SODICAPEI - Août 2005. Au : Sébastien Blard (ENGREF). Ti :
« Enjeux liés à l'eau concernant la réouverture d'une mine de bauxite dans le bassin
de Villeveyrac ». Rés : Caractérisation des venues d'eau dans les mines – Approche
hydrogéologique sur les relations entre les exploitations minières et le secteur du
bassin de Thau. Eléments de calcul des apports vers l'étang de Thau. Éléments
d'hydrologie (ruisseau du Pallas). Le débit de pompage stabilisé à maintenir pour
assurer le dénoyage de la mine du secteur du puits Roquemale est de 180 m3/h.
2005 Rapport d'hydrogéologue agréé – Réf HA 34-00-011 – Septembre 2005. Au : C.
Joseph. Ti : « Alimentation en eau potable d'une collectivité publique – Commune de
Pignan – Forage de l'Olivet ». Rés : Contexte hydrogéologique local – Débit
d'exploitation de l'ouvrage.
2005 Rapport BRGM 53840 – Juin 2005. Au : Courtois N., Ladouche B. Ti : Projet PANACHE
– Mesure sur la source sous-marine de la Vise, Bassin de Thau. Compte-rendu des
deux campagnes de terrain 2004 et 2005.
2005 Rapport ANTEA A 39307/A – Octobre 2005. Au : Ph Crochet / V. Durand. Ti : « Étude
de l'incidence du captage des sources d'Issanka – Pompage d'essai de longue durée
sur le forage F7 ». Rés : Pompage d'essai de deux mois en période d'étiage (été) au
débit voisin de 350 m3/h (Débit pompé sur le forage F7 = substitution de l'écoulement
gravitaire des sources). L'incidence du pompage est négligeable en amont hydraulique
du champ captant d'Issanka et nulle en aval. Aucune incidence n'est, en particulier,
notée sur les ouvrages thermaux et sur le comportement de la Vise. Le réseau de suivi
du secteur est détaillé (p14).
2006 DURAND V - Thermes de Balaruc-les-Bains (Hérault) - Demande d'autorisation
d’administrer au publicle mélange des sources Saint Clair (F8) et Ase (F9) dénommé
« source Poséidon ». Additif au rapport A 31981/B : Modification du débit d’exploitation
du forage F8 (25 m3/h au lieu de 15 m3/h) – Décembre 2006 (Rapport ANTEA A 31981)
2006 DURAND V - Reconnaissance de la géométrie du toit des calcaires - Réalisation d’une
campagne sismique – 2006 – (Rapport ANTEA A 38187)
2006 Rapport d'hydrogéologue agréé – Réf R.HA 34/02-2006 – Février 2006. Au : JF.
Dadoun. Ti : « Avis hydrogéologique et sanitaire de l'hydrogéologue agréé pour la
révision du perimètre de protection immédiat du captage Saint-Mamère – Commune
de Plaissan ». Rés : Eléments hydrogéologiques - Avis favorable.
2006 Rapport ANTEA A 41821/A – Mai 2006. Au : S. Anus/ V. Durand. Ti : « Suivi du
gisement hydrothermal de Balaruc-Les-Bains (Hérault) à partir des forages F8, F9,
F9bis et F10 – Année 2005 ». Rés : Suivis en continu niveau, débit, conductivité et
température.
2007 Antéa, 2007. Thermes de Balrauc-les-Bains (Hérault). Forage de reconnaissance F13
et F14. Dossier d'Ouvrages Exécutés. Rapport Antéa, A XXXXX /A. 88 p.
2007 BLAVIER A - Cimentation du forage du Py – Sète – (Hérault) – Aout 2007- (Rapport A
47013/A)
2007 Rapport ANTEA A 44994/A – Mars 2007. Au : S. Anus/ V. Durand. Ti : « Suivi du
gisement hydrothermal de Balaruc-Les-Bains (Hérault) à partir des forages F8, F9,
F9bis et F10 – Année 2006 ». Rés : Suivis en continu niveau, débit, conductivité et
température.
2007 Rapport ANTEA A 46889/A – Juin 2007. Au : V Durand. Ti : Forage de reconnaissance
F13 et F14 – dossier d’ouvrages exécutés – Therme de Balaruc les bains.
2007 Rapport d'hydrogéologue agréé – Réf 34-2006-025 - Avril 2007. Au : A. Pappalardo.
Ti : « Alimentation en eau potable – Commune de Pignan – Forage S2 du Boulidou ».
Rés : Identification de limites au sein du calcaire jurassique.
2007 Rapport SETUDE E06403 – Juin 2007. Au : J. Barrau. Ti : « Schéma directeur en eau
potable de Séte ». Rés : Qualité des eaux brutes d'Issanka sur la période 1997 à 2005
- Bilan besoin / ressource (p60 à 65) – Scenarii de développement de nouvelle
ressources (p66 – 67).
2007 Hunt, B. and Scott D., 2007. Flow to well in a two-aquifer system. J. of Hydrologic
Engineering, 146-155.
2008 Vigouroux.P., Le.Strat.P., Tessier.G., Marchal.J.P Calcaires jurassiques - Pli ouest de
Montpellier et Massif de la Gardiole.. Etat des lieux hydrogéologique.)
2008 Rapport Eau &Geoenvironnement – RS34-2008-01-01 – Janvier 2008. Au : Non
renseigné. Ti : « Synthèse hydrologique – Exploitation du captage de la source du
Martinet – Juvignac – Hérault – Année
2008 Thèse de l'université de Montpellier II – Hydrosciences UMR 5569 - Juin 2008. Au :
Vincent Bailly-Comte. Ti : « Interactions hydrodynamiques surface/souterrain en milieu
Karstique ». Rés : Caractérisation de l'influence des eaux souterraines sur la génèse
et la propagation des crues en surface dans le cas d'un bassin à forte composante
karstique, le bassin versant du Coulazou et le Causse d'Aumelas.
2008 Rapport ANTEA A 50030/A – Juin 2008. Au : S. Anus/ V. Durand. Ti : « Suivi du
gisement hydrothermal de Balaruc-Les-Bains (Hérault) à partir des forages F5, F6, F8,
F9, F9bis et F10 – Année 2007 ». Rés : Suivis en continu niveau, débit, conductivité et
température.
2008 Rapport Cesame – MS/1204 – Juillet 2008. Au : Non renseigné. Ti : « Dossier de
demande d'ouverture de travaux miniers » – Partie 4 : Incidence du projet sur la
ressource en eau / Synthèse - SODICAPEI..Rés : L'eau pompée sera rejetée dans le
réseau superficiel vers l'étang de Thau. Dans le secteur des Usclades et de
Roquemale, le débit moyen pompé pour maintenir la mise hors d'eau de la mine était
de l'ordre de 200 m3/h (p23). L'ancienne mine de Saint-Farriol est actuellement utilisée
par BRL (irrigation) avec un débit instantané de 500 m3/h et un débit stabilisé de 250
m3/h (p23/24). Le dossier précise qu'une « mauvaise communication hydraulique du
karst jurassique existe entre les secteurs Roquemale et Farriol » (cf. figure 17). Ces
deux secteurs n'appartiennent probablement pas au même réseau de fractures.
L'absence d'interférence entre le secteur Roquemale et le secteur Vise/Issanka est
clairement exprimée. Seule la découverte de Comballies (située plus au sud) peut être
suspectée d'interférer avec le secteur des sources et captages en bordure de l'étang
de Thau.
2008 Compte-rendu du traçage effectué sur la source de la Vise – Janv 2008. Au : P Brunet
2008 Rapport BRGM RP -55319 – FR – Juin 2008. Au : Nguyen D. Ti : Potentiel
géothermique du département de l’Hérault – (Rapport Finale).
2008 Rapport BRGM RP 56980 – FR – Décembre 2008. Au : Dorflicher N. Ti :
Caractérisation géologique et hydrogéologique des aquifères carbonatés karstiques
sous couverture.
2008 Thèse V Bailly-Comte : Interaction hydrodynamique surface/souterrain en milieu
karstique.
2009 DURAND V - Forage F14 - Pompage d’essai - Intersaison 2008 – 2009 - Analyse de
l’impact sur les ouvrages thermaux – 2009 – (Rapport ANTEA A 53733)
2009 Antéa, 2009. Forage F14. Pompage d’essai. Intersaison 2008-2009, analyse de
l’impact sur les ouvrages thermaux. Rapport Antéa, A 53733 /A. 21 p.
2009 Renard Ph., Glenz D. and M. Mejias. 2009. Understanding diagnostic plots for well-test
interpretation. Hydrogeology Journal. 17: 589–600.
2010 Foraco, 2010. Transformation et équipement du forage de reconnaissance F14 en
ouvrage d’exploitation d’eau thermale. Compte rendu de fin de travaux. Novembre
2009 à Février 2010. 279 p.
2010 VERNHES M, CLERGUE M - Suivi du gisement hydrothermal de Balaruc-les-Bains à
partir des forages F5, F6,F8, F9, F9bis, F10 et F14 – Année 2010 – (Rapport ANTEA
A 64371)
2010 VERNHES M, CLERGUE M - Suivi du gisement hydrothermal de Balaruc-les-Bains à
partir des forages F5, F6,F8, F9, F9bis, F10 et F14 – Années 2010 et 2011 (Rapport
ANTEA A 64371 B)
2010 Rapport BRGM RP-58900 FR – Aout 2010 – Inversac de la source de la VISE –
Recueil des données.
2010 SELLES, A.. Caractérisation du transfert de masse en domaine karstique - Réalisation
et interprétation d’un traçage artificiel au sein d’un aquifère karstique (Aumelas-Thau,
France). Rapport de Stage de Recherche, Master 2 en Recherche Eau et
Environnement (BGAE - R2E), Université Montpellier 2.
2011 SELLES, A., Leonardi, V., Bailly-Comte, V., Jourde, H.. Influence des relations
karst/rivière sur la restitution plurimodale d’un traçage artificiel : Cas du Causse
d’Aumelas. Proc. H2Karst, 9th Conference on Limestone Hydrogeology, Besançon
(France), pp. 439–442.
2011 Inventaire des déchets dangereux - Site UCCOAR à Sète (3a) – Aout 2011 – (Rapport
A 63302/A)
2011 Rapport BERGA SUD - 34/108 E 11 092 – ROESCH A, FRANCOIS JM - octobre 2011
– Essais par pompage sur le forage F5 – Détermination des potentiels d’exploitation –
Commune de Frontignan lieu-dit : Les Moulières Basses.
2011 Rapport BRGM RP 59847 FR – Au : Legoff E, Bitri A – Avril 2011 – Ti : Avis sur l’étude
géologique et géophysique sous l’étang de Thau entre la pointe longue et le relais
d’ISSANKA (Hérault).
2011 Rapport BRGM RP 59922 FR – Au : Ladouche B , Millot R, Guerrot C, Lamotte C –
Mai 2011. Ti : Caractérisation géochimique des eaux de presqu'ile de Balaruc-Les-
Bains lors d'un épisode d'inversac
2011 Rapport BRGM RP 58791 FR – Janv 2011. Au : Vigouroux PH, Lamotte C. Ti :
Ressource en eau thermale de la station de Balaruc – état des lieux.
Annexe 1
Informations géologiques et hydrogéologiques
complémentaires sur l’état des connaissances de
l’hydrosystème karstique de Thau
Liste de l’annexe 1
Figure A- 1. Liste des sources de la carte de localisation associée à la Figure 3-2 (extrait de Vigouroux
et al., 2008, BRGM/RP-56503-FR) ....................................................................................... 239
Figure A- 2. Liste des pertes et phénomènes karstiques de la carte de localisation associée à la
Figure 3-2 (extrait de Vigouroux et al, 2008, BRGM/RP-56503-FR) .................................... 240
Figure A- 3. Cartes piézométriques d’étiage en 1986 et 2002 (extrait de Vigouroux et al, 2008) ............ 241
Figure A- 4. Piézométrie régionale de hautes eaux (1999) des calcaires du pli ouest de Montpellier.
Extrait de Dorfliger et al 2001, BRGM/RP-50789-FR. .......................................................... 242
Figure A- 5. Piézométrie régionale d'étiage (2000) des calcaires du pli ouest de Montpellier. Extrait de
Dorfliger et al 2001, BRGM/RP-50789-FR. .......................................................................... 242
Figure A- 6. Évolution des paramètres physico-chimiques des eaux pompées par le dispositif de
pompage (période du 19/12/1983 au 2401/1984). Les niveaux de l’étang et les débits des
forages thermaux de Balaruc-les-Bains sont également reportés. ....................................... 243
Figure A- 7. Évolutions temporelles de la charge de la Vise (exprimée par rapport au niveau de l’étang),
de la température et de la conductivité en fonction de la pluviométrie à Sète. (Extrait de
Ladouche et al, (2001), rapport BRGM/RP-50787-FR) ........................................................ 244
Figure A- 8. Évolutions temporelles de la charge de la Vise (exprimée par rapport au niveau de l’étang),
de la température et de la conductivité (Planche graphique créée à partir des données
d’Hydroscience Montpellier).................................................................................................. 245
Figure A- 9. Environnement de la source d’Ambressac (comparaison entre 1998 et 2017) .................... 246
Figure A- 10. Environnement de la source d’Ambressac, vues de l’ancien puits (comparaison entre
1998 et 2017) ..................................................................................................................... 246
Figure A- 11. Évolution de la hauteur d’eau et des paramètres physico-chimiques de la source
d’Ambressac en fonction de la pluviométrie (1998-2000), extrait de Ladouche et al.,
(2001), rapport BRGM/RP-50787-FR. ............................................................................... 247
Figure A- 12. Exemple d’évolution du débit de prélèvement de la source d’Issanka (1983), extrait du
rapport BRGM 86 SGN 684 LRO. ...................................................................................... 248
Figure A- 13. Évolution des teneurs en chlorure à Issanka (1984-2005), figure réalisée à l’aide des
données consignées dans les rapports du CERGA notamment. ....................................... 248
Figure A- 14. Évolution de la conductivité électrique de l’eau à Issanka (1984-1995), figure réalisée à
l’aide des données consignées dans les rapports des bureaux d’étude............................ 249
Figure A- 15. Évolution des teneurs en sulfate et chlorure à Issanka (1984-1995), figure réalisée à
l’aide des données consignées dans les rapports des bureaux d’étude............................ 249
Figure A- 16. Évolution de la conductivité électrique et des teneurs en chlorures de l’eau de la source
de Cauvy (1988-1987), figure réalisée à l’aide des données consignées dans les rapports
des bureaux d’étude. .......................................................................................................... 249
Figure A- 17. Évolution de la piézométrie mensuelle du réseau d’observation d’Issanka (1992-1994),
figure réalisée à l’aide des données consignées dans les rapports des bureaux d’étude. 250
Figure A- 18. Caractérisation de l’impact du pompage du forage F9 sur la température mesurée dans
l’eau pompée au forage F5 (Extrait rapport A30869) ......................................................... 250
Figure A- 19. Caractérisation de l’impact du pompage du forage F9 sur la conductivité mesurée dans
l’eau pompée au forage F5 (Extrait rapport A30869) ......................................................... 250
Figure A- 20. Essais de pompage du forage F9bis (A30869) ................................................................... 251
Figure A- 21. Évolution de la température et de la conductivité de l’eau du forage F9bis au cours des
tests de pompage (A30869) ............................................................................................... 251
Figure A- 22. Évolution des paramètres physico-chimiques des eaux des forages thermaux F2 et F5 au
cours de l’inversac d’octobre 1993 (Extrait de Bérard, 1995). ........................................... 252
Figure A- 23. Évolution de la piézometrie et de la pluviométrie dans le secteur de Belvezet (Presqu’ile
de Balaruc), extrait de Bérard (1995). ................................................................................ 253
Figure A- 24. Évolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2, F5 et F8 (1993-1994) ....... 254
Figure A- 25. Évolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2 et F5 au début de l’inversac
du mois d’octobre 1993. ..................................................................................................... 255
Figure A- 26. Évolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2 et F5 et F8 (1994-1995) .... 256
Figure A- 27. Évolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2, F5 et F8 (septembre 1994-
mars 1995) ......................................................................................................................... 257
Figure A- 28. Évolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2, F5, F8 et F9 (juillet à
décembre 1995) ................................................................................................................. 258
Figure A- 29. Évolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F5, F8 et F9 (janvier à juillet
1996) .................................................................................................................................. 259
Figure A- 30. Suivis des forages des thermes en 2010 avant et pendant l’inversac. ............................... 260
Figure A- 31. Suivis des forages des thermes en 2010 (avant et pendant l’inversac) et en 2011. ........... 261
Figure A- 32. Suivis des forages des thermes en 2014 (avant et pendant l’inversac) .............................. 262
Figure A- 33. Suivis des forages des thermes en 2014 (avant et pendant l’inversac) .............................. 263
Figure A- 34. Suivis des forages des thermes sur la période 2015-2016 ................................................. 264
Figure A- 35. Coupes techniques des anciens ouvrages thermaux S12, S17 et S22. ............................. 265
Figure A- 36. Coupe géologique et technique du forage F1 ..................................................................... 266
Figure A- 37. Suivis des essais de pompage du forage F4 (Poul 1981, BRGM 81 LRO 415 PR) ........... 267
Figure A- 38. Résultats de la prospection radon effectuée en 1986 sur la presqu’ile Balaruc. ................ 268
Figure A- 39. Coupe géologique et technique du forage de reconnaissance F9 ...................................... 269
Figure A- 40. Essai de représentation géoloqique 3D du toit du jurassique au niveau de la presqu’ile de
Balaruc. .............................................................................................................................. 270
Coordonnées
N° Nom de la source Commune Lambert 2 étendue
X Y
1 Source du Château Bas Aumelas 704 433 1 848 003
2 Source du Mas Blanc Aumelas 702 832 1 845 288
3 Source de la Vise Balaruc les Bains 708 254 1 827 735
4 Saint Clair Balaruc les Bains 708 625 1 826 924
5 Source Ase Balaruc les Bains 708 624 1 828 497
6 Source Romaine Balaruc les Bains 708 775 1 827 395
7 Source Cauvy Balaruc les Bains 709 225 1 828 046
8 Source d'Ambressac Balaruc les Bains 710 387 1 827 727
9 Source de la Vène Cournonsec 709 969 1 837 852
10 Résurgence n°1 du point 74 Cournonterral 710 094 1 843 912
11 Exurgence n°3 de Rocliss Cournonterral 710 234 1 844 803
12 Résurgence n°2 du point 74 Cournonterral 710 234 1 843 852
13 Exurgence n°2 de l'Arche de Noé Cournonterral 710 947 1 842 220
14 Résurgence de la Grande combe Cournonterral 710 004 1 843 982
15 Résurgence n°3 du point 74 Cournonterral 710 174 1 843 872
16 Résurgence du Puits de l'Avent Cournonterral 711 216 1 843 121
17 Boulidou de Cournonterral Cournonterral 710 997 1 842 570
18 Le Legou Frontignan 715 884 1 830 405
19 Source de l'Homme Mort Frontignan 714 030 1 831 606
20 Source de Clau Gigean 710 873 1 833 757
21 Exurgence du Davis Grabels 717 600 1 850 327
22 Exurgence de la Paillade Grabels 719 624 1 849 668
23 Source du Château Grabels 717 536 1 850 985
24 Redonnel Grabels 719 332 1 850 859
25 Source du Martinet Juvignac 719 073 1 849 037
26 Source de Foncaude Juvignac 719 224 1 848 446
27 Source des trois pointes Montbazin 706 262 1 838 721
28 Source n°1 d'Antonègre Montbazin 706 473 1 838 801
29 Source n°3 d'Antonègre Montbazin 706 473 1 838 731
30 Source n°4 d'Antonègre Montbazin 706 473 1 838 691
31 Source n°2 d'Antonègre Montbazin 706 503 1 838 751
32 Source du Cure Grenier Montbazin 706 613 1 838 130
33 Source des Oulettes Montbazin 708 047 1 835 708
34 Source du Mas d'Antonègre Montbazin 708 175 1 838 963
35 Bionne Montpellier 719 998 1 845 622
36 Font Cathalia Murviel les Montpellier 713 187 1 845 947
37 Source de Perols Perols 730 947 1 841 716
38 Source de Font Caude Plaissan 696 867 1 839 505
39 Source Issanka Poussan 710 314 1 831 763
40 Source A du Parc d'Issanka Poussan 710 074 1 831 402
41 Source B du Parc d'Issanka Poussan 710 074 1 831 402
42 Source du parc d'Issanka Poussan 710 104 1 831 452
43 Source du Pavillon Poussan 710 324 1 831 763
44 Source oréro Poussan 708 001 1 830 890
45 Source St Paul et Valmalle St Paul et Valmalle 708 098 1 847 505
46 Source de la Roubine de vic Vic la Gardiole 716 983 1 833 792
47 Exurgence de Fon Forte Villeneuve les Maguelone 721 587 1 837 171
48 Source de la Madeleine Villeneuve les Maguelone 720 586 1 837 220
49 Maguelone Villeneuve les Maguelone 725 504 1 835 892
50 Source de l'Estagnol Villeneuve les Maguelone 721 926 1 838 804
51 Source de l'Olivet Villeveyrac 702 949 1 835 824
52 Source de Mlle Fargue Villeveyrac 701 641 1 830 294
53 Emergence du Château de Veyrac Villeveyrac 703 114 1 829 294
54 Source de Veyrac Villeveyrac 703 122 1 832 038
55 Source de Rounel Villeveyrac 703 282 1 832 399
56 Roquemale Villeveyrac 703 871 1 835 594
57 Source Maurie Villeveyrac 704 171 1 836 205
58 Lavergne Villeveyrac 702 963 1 830 896
59 Campets Villeveyrac 703 114 1 829 995
60 Combe Rouge Villeveyrac 703 114 1 830 245
61 Carriérasses Villeveyrac 704 063 1 833 511
62 Exurgence de Cairol Villeveyrac 704 171 1 836 205
63 Verrier Villeveyrac 704 643 1 834 193
Figure A- 1. Liste des sources de la carte de localisation associée à la Figure A- 12 (extrait de Vigouroux
et al, 2008, BRGM/RP-56503-FR)
Coordonnées
N° Nom de la perte Commune Lambert 2 étendue
X Y
1 Aven du Mas Artamon Aumelas 703 577 1 841 012
2 Aven Didier Aumelas 704 037 1 841 073
3 Aven de la Clapisse Aumelas 704 465 1 844 779
4 Aven du Raisain Aumelas 704 196 1 842 956
5 Aven Michel Aumelas 703 796 1 841 864
6 Aven de Bourcata Aumelas 706 640 1 842 907
7 Aven des Chênes Aumelas 704 206 1 842 976
8 Aven Salvat Aumelas 706 410 1 842 066
9 Aven Jean-Marc Aumelas 706 239 1 842 927
10 Aven du plan de Figuerolle Aumelas 706 017 1 845 060
11 Aven de la Mastre Aumelas 704 467 1 841 804
12 Perte du Mas Terrus Aumelas 706 339 1 842 947
13 Aven Raymond Aumelas 704 277 1 841 423
14 Aven des Escargots Aumelas 705 058 1 842 215
15 Aven des Fourches Aumelas 706 170 1 841 655
16 Aven de la Matte Redonde Aumelas 706 499 1 842 997
17 Aven Marques Aumelas 706 260 1 841 805
18 Aven des Deux Lavognes Aumelas 706 560 1 842 987
19 Aven du Fol Aumelas 703 887 1 841 293
20 Aven de la Quille Aumelas 704 057 1 841 263
21 Aven du Troufignous Aumelas 704 478 1 840 973
22 Aven de Claire Aumelas 705 708 1 843 888
23 Aven de l'Allée des Amandiers Aumelas 706 058 1 843 768
24 Perte du Mas de Figuière Aumelas 705 438 1 843 067
25 Perte du Ravin du Lac Aumelas 703 878 1 839 550
26 Perte du Ruisseau de la Jasse Aumelas 704 455 1 844 969
27 Perte de la Grande Combe Aumelas 709 994 1 843 982
28 Perte Inférieure du Coulazou Cournonterral 709 182 1 845 413
29 Aven Pradel Cournonterral 710 766 1 843 071
30 Perte Moyenne du Coulazou Cournonterral 709 282 1 845 303
31 Perte de la Mosson Fabrègues 720 162 1 840 004
32 Trou des Chasseurs Frontignan 711 898 1 829 451
33 Font Caude Grabels 717 130 1 849 135
34 Perte du Joncas Loupian 705 899 1 828 835
35 Perte de la Sellette Montbazin 707 165 1 837 129
36 Perte Supérieure du Coulazou St Paul et Valmalle 707 387 1 847 725
37 Perte du Ruisseau de Tortosa St Paul et Valmalle 707 759 1 846 233
38 Aven des Poteries Villeneuve les Maguelone 720 606 1 837 320
39 Aven des Vignes Villeneuve les Maguelone 720 736 1 837 420
40 Aven des Asphodeles Villeneuve les Maguelone 720 535 1 837 621
41 Grotte de la Madeleine Villeneuve les Maguelone 720 576 1 837 190
Figure A- 2. Liste des pertes et phénomènes karstiques de la carte de localisation associée à la Figure A-
12 (extrait de Vigouroux et al, 2008, BRGM/RP-56503-FR)
Figure A- 3. Cartes piézométriques d’étiage en 1986 et 2002 (extrait de Vigouroux et al, 2008)
Figure A- 4. Piézométrie régionale de hautes eaux (1999) des calcaires du pli ouest de Montpellier.
Extrait de Dorfliger et al 2001, BRGM/RP-50789-FR.
Figure A- 5. Piézométrie régionale d'étiage (2000) des calcaires du pli ouest de Montpellier. Extrait de
Dorfliger et al 2001, BRGM/RP-50789-FR.
Figure A- 6. Evolution des paramètres physico-chimiques des eaux pompées par le dispositif de
pompage (période du 19/12/1983 au 2401/1984). Les niveaux de l’étang et les débits des forages
thermaux de Balaruc-les-Bains sont également reportés.
20
80
40
Hauteur pluie (mm)
80
40
100
Pluie Sète 20
120 Charge Vise
Charge Vise (corrigée
effet densité)
140 0
30 60000
Température
20 40000
15 30000
10 20000
5 10000
0 0
01/03/98 28/08/98 24/02/99 23/08/99 19/02/00 17/08/00
Figure A- 7. Évolutions temporelles de la charge de la Vise (exprimée par rapport au niveau de l’étang),
de la température et de la conductivité en fonction de la pluviométrie à Sète. (Extrait de Ladouche et al,
(2001), rapport BRGM/RP-50787-FR)
Figure A- 8. Évolutions temporelles de la charge de la Vise (exprimée par rapport au niveau de l’étang),
de la température et de la conductivité (Planche graphique créée à partir des données d’Hydroscience
Montpellier)
Figure A- 10. Environnement de la source d’Ambressac, vues de l’ancien puits (comparaison entre 1998
et 2017)
Figure A- 12. Exemple d’évolution du débit de prélèvement de la source d’Issanka (1983), extrait du
rapport BRGM 86 SGN 684 LRO.
Figure A- 13. Evolution des teneurs en chlorure à Issanka (1984-2005), figure réalisée à l’aide des
données consignées dans les rapports du CERGA notamment.
Figure A- 14. Evolution de la conductivité électrique de l’eau à Issanka (1984-1995), figure réalisée à
l’aide des données consignées dans les rapports des bureaux d’étude.
Figure A- 15. Evolution des teneurs en sulfate et chlorure à Issanka (1984-1995), figure réalisée à l’aide
des données consignées dans les rapports des bureaux d’étude.
Figure A- 16. Evolution de la conductivité électrique et des teneurs en chlorures de l’eau de la source de
Cauvy (1988-1987), figure réalisée à l’aide des données consignées dans les rapports des bureaux
d’étude.
Figure A- 18. Caractérisation de l’impact du pompage du forage F9 sur la température mesurée dans
l’eau pompée au forage F5 (Extrait rapport A30869)
Figure A- 19. Caractérisation de l’impact du pompage du forage F9 sur la conductivité mesurée dans
l’eau pompée au forage F5 (Extrait rapport A30869)
Figure A- 21. Evolution de la température et de la conductivité de l’eau du forage F9bis au cours des
tests de pompage (A30869)
Figure A- 22. Evolution des paramètres physico-chimiques des eaux des forages thermaux F2 et F5 au
cours de l’inversac d’octobre 1993 (Extrait de Bérard, 1995).
Figure A- 24. Evolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2, F5 et F8 (1993-1994)
Figure A- 25. Evolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2 et F5 au début de l’inversac du mois d’octobre 1993.
Figure A- 26. Evolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2 et F5 et F8 (1994-1995)
Figure A- 27. Evolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2, F5 et F8 (septembre 1994-mars 1995)
Figure A- 28. Evolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F2, F5, F8 et F9 (juillet à décembre 1995)
Figure A- 29. Evolution des paramètres mesurés aux forages thermaux F5, F8 et F9 (janvier à juillet 1996)
Figure A- 30. Suivis des forages des thermes en 2010 avant et pendant l’inversac.
Figure A- 31. Suivis des forages des thermes en 2010 (avant et pendant l’inversac) et en 2011.
Figure A- 32. Suivis des forages des thermes en 2014 (avant et pendant l’inversac)
Figure A- 33. Suivis des forages des thermes en 2014 (avant et pendant l’inversac)
Figure A- 34. Suivis des forages des thermes sur la période 2015-2016
Figure A- 35. Coupes techniques des anciens ouvrages thermaux S12, S17 et S22.
Figure A- 37. Suivis des essais de pompage du forage F4 (Poul 1981, BRGM 81 LRO 415 PR)
Figure A- 38. Résultats de la prospection radon effectuée en 1986 sur la presqu’ile Balaruc.
Annexe 2
Annexe 3
B.1. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F5 (Balaruc) en 1984 (Teissier,
1986). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Pompage dans le niveau superficiel.
B.2. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F5 (Balaruc) en 1985 (Teissier,
1986). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Pompage dans le niveau profond.
B.3. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F6 (Balaruc) en 2009 (Antea,
2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.4. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 1991 (Teissier,
1991). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.5. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 2009 (Antea,
2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.6. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 1999 ; essai de
puits (Antea, 1999). Modèle ‘fracture verticale et drainance d’un aquifère sus-jacent’ (Dewandel
et al., 2018).
B.7. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 1999 ; essai de
longue durée (Antea, 1999). Modèle ‘fracture verticale et drainance d’un aquifère sus-jacent’
(Dewandel et al., 2018).
B.8. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F9 (Balaruc) en 2008 (Antea,
2009). Modèle fracture verticale (Gringarten et al., 1974).
B.9. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2007-2008
(Antea, 2007). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.10. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2010 (Foraco,
2010). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.11. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2008-2009,
avec interférence sur F5, F6, F9, F9bis (Antea, 2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et
Scott (2007).
B.12. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2008-2009,
avec interférence sur F5, F6, F9, F9bis (Antea, 2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et
Scott (2007). Calcul du flux de drainance.
B.13. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2008-2009,
avec interférence sur F5, F6, F9, F9bis (Antea, 2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et
Scott (2007). Schéma de calcul, position des ouvrages par rapport aux limites de l’aquifère.
B.14. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage S12 (Balaruc) en 1980, avec
interférence sur Sce Ancienne, S2, S27 (Poul et al., 1980). Modèle modifié de la solution de Hunt
et Scott (2007). Pour la Source Ancienne le modèle à fracture verticale (Gringarten et al. (1974)
a aussi été utilisé.
B.15. Interprétation de l’essai par pompage multi-puits réalisé entre les forages F2 et F6 en 1986-
1987 (Teissier, 1987a). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Nota : F5 a été
interprété sans prise en compte des pompages sur F2 et F6).
B.16. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F5 (Teissier, 1987a). Modèle
modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.17. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le sondage de Sète, juillet 1983 (Poul,
Alabouvette, 1983). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.18. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le sondage de Sète, août 1983 (Poul,
Alabouvette, 1983). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.19. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le sondage de Sète, août 1983 (Poul,
Alabouvette, 1983). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Suivi des interférences
sur le puits Di Shino (400m) et le forage des Métairies (400m).
B.20. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F3 (Gigean, Miocène) en 1991
(Info BSS : 10162X0125). Modèle compartimenté verticalement (Dewandel et al., 2014).
B.1. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F5 (Balaruc) en 1984 (Teissier,
1986). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Pompage dans le niveau superficiel.
B.2. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F5 (Balaruc) en 1985 (Teissier,
1986). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Pompage dans le niveau profond.
B.3. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F6 (Balaruc) en 2009 (Antea,
2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.4. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 1991 (Teissier,
1991). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.5. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 2009 (Antea,
2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.6. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 1999 ; essai de
puits (Antea, 1999). Modèle ‘fracture verticale et drainance d’un aquifère sus-jacent’ (Dewandel
et al., 2018).
B.7. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F8 (Balaruc) en 1999 ; essai de
longue durée (Antea, 1999). Modèle ‘fracture verticale et drainance d’un aquifère sus-jacent’
(Dewandel et al., 2018).
B.8. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F9 (Balaruc) en 2008 (Antea,
2009). Modèle fracture verticale (Gringarten et al., 1974).
B.9. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2007-2008
(Antea, 2007). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.10. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2010 (Foraco,
2010). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
B.11. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2008-2009,
avec interférence sur F5, F6, F9, F9bis (Antea, 2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et
Scott (2007).
B.12. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2008-2009,
avec interférence sur F5, F6, F9, F9bis (Antea, 2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et
Scott (2007). Calcul du flux de drainance.
B.13. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F14 (Balaruc) en 2008-2009,
avec interférence sur F5, F6, F9, F9bis (Antea, 2009). Modèle modifié de la solution de Hunt et
Scott (2007). Schéma de calcul, position des ouvrages par rapport aux limites de l’aquifère.
B.14. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage S12 (Balaruc) en 1980, avec
interférence sur Sce Ancienne, S2, S27 (Poul et al., 1980). Modèle modifié de la solution de Hunt
et Scott (2007). Pour la Source Ancienne le modèle à fracture verticale (Gringarten et al. (1974)
a aussi été utilisé.
B.15. Interprétation de l’essai par pompage multi-puits réalisé entre les forages F2 et F6 en 1986-
1987 (Teissier, 1987a). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Nota : F5 a été
interprété sans prise en compte des pompages sur F2 et F6).
B.16. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F5 (Teissier, 1987a). Modèle
modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
100 100
ForageSète (22-25/07/83); r= 0.105 m
90
Rabat. & dérivée_ABS (m)
80
10
70
60
1 50
40
Débit (m3/h)
30
0.1
20
10
0.01 0
1 10 100 1000 10000
Temps (min)
s_forageSète (22-25/07/83) s'_forageSète (22-25/07/83)
Modèle dér.modèle
Débit (m3/h) Débit_simplifé (m3/h)
50
6 40
30
Débit (m3/h)
8
20
10
10
12 0
B.17. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le sondage de Sète, juillet 1983 (Poul,
Alabouvette, 1983). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
Débit (m3/h)
0.1
40
20
0.01 0
1 10 100 1000 10000 100000
Temps (min)
s_forageSète (2-25_08_1983) s'_forageSète (2-25_08_1983)
Modèle dér.modèle
Débit (m3/h) Débit_simplifé (m3/h)
15 100
Débit (m3/h)
80
20
60
40
25
20
30 0
B.18. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le sondage de Sète, août 1983 (Poul,
Alabouvette, 1983). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007).
ForageSète (2-25_08_1983); r= 0.105 m
Temps (min)
0 5000 10000 15000 20000
0 200
0.1 180
0.2 160
0.3 140
Rabat. (m)
0.4 120
0.5 100
Débit (m3/h)
0.6 80
0.7 60
0.8 40
0.9 20
1 0
s_Puits Di Shino (400m) Modèle
s_Forage Métairies (400m) Modèle
Débit (m3/h) Débit_simplifé (m3/h)
B.19. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le sondage de Sète, août 1983 (Poul,
Alabouvette, 1983). Modèle modifié de la solution de Hunt et Scott (2007). Suivi des interférences
sur le puits Di Shino (400m) et le forage des Métairies (400m).
B.20. Interprétation de l’essai par pompage réalisé sur le forage F3 (Gigean, Miocène) en 1991
(Info BSS : 10162X0125). Modèle compartimenté verticalement (Dewandel et al., 2014).
Annexe 4
INJECTION REAPPARITION
N° tracage
Nom du lieu Masse Nom du lieu de Débit Naturel Vitesse
sur carte Coordonnées en Acteur du Date Volume injectée ou Coordonnées en Date de Mode de Temps de
Références d'injection injecté réapparition moyen Durée de Restitution Distance (m) apparente Remarques
de la figure Lambert 3 traçage d'injection Q naturel lambert 3 réapparition détection transit
(n° sur la fig. 2.2) (kg)/Traceur (n° sur la fig. 2.2) (début) (m/h)
2.2
Rivière souerraine Cauvy, Ambressac et Source de la
Bonnet et Roubine du Vic
1 720.39 137.37 BRGM (Paloc) 3/9/68 de la Madeleine Q nat. = 40 l/s 2, fluo 716.78 133.99 30/12/56 100 l/s env. 3 mois Fluocapteur 5000 2088 h 2.4 m/h Madeleine étaient surveillées par des
Paloc, 1969 (n°46)
(n°48) fluocapteurs sans résultats
Pour toutes les caractéristiques des traçages dont les courbes de restitution sont présentées ici,
voir le chapitre 3 et la figure 3-2.
Annexe 5
Paramètres
Numéro Rapport Eléments Eléments en Terres
Références Date Points de prélèvements physico- Isotopes
Public BRGM Majeurs Traces Rares
chimiques
Poul et al. 1980 80 SGN 177 LRO 1979-1980 S12, S17, S22 x x x
81 LRO 415 1981 F4 x Cl uniquement
82 LRO 26 NT 1981 F2 x x x
Clanet 1981 1981 F2, Vise x x Br uniquement
84 SGN 533 PR 1981 F3, F4 x x x
Poul et al (1981)-annexe 9 80SGN 177LRO 1980-1981 S12, S22, S17 x x
83 LRO 26 NT 1983 F2 x
F5 (aquifère supérieur) x x
84 SGN 092 LRO 1983
F5 (aquifère inférieur) x x
F5 x x x
Clanet 1985
F2 x x
86 LRO 667 PR 1986 F6 x x x
86 SGN 210 LRO 1986 F2, F5 x x
86 LRO 677 PR 1986 F5 x x
87 SGN 062 LRO 1986 Castillonne x x
87 LRO 04 NT 1987 F2, F6 x x
88 LRO 730 PR 1987 F2, F5, F6 x x x
88SGN612LRO 1987 F5,F6 x x
1988 Métairies (Sète) x x
89 LRO 790 PR
1988-1989 Le Py x x x
BRGM R 39286 1996 S12, F5, F6, F8, F9, Cauvy x x x
Vise, Ambressac port,
Cauvy, Serres
municipales, Peronne,
Moulières, Midi Libre,
Robine de Vic, Villeneuve,
Aquilina et al (2002, 2003) Spatial 1996 1996 x x x x
Frontignan, Issanka,
Marcillac, Mas de lunes,
Monteral, Saltel, Valmalle,
F5, F6, F8, F9, S12,
Pézenas, Castillonne
Cauvy, Robine de vic, Mas
Spatial 1997 1997 de lunes, F9, Pézenas, x x x x
Castillonne
Buisson-Bertrand 1998 F9 x x x
Vise (Tuyau), Vise
Suivi Thau 1998 (cloche), Ambressac port, x x x x
Ambressac-puits
Etang, Vise (tuyau),
Régulier CPER 1998-1999 Ambressac-puits, Cauvy, x x x
Issanka
Vise (tuyau), Ambressac-
puits, Le Cornec, Cauvy,
Spatial CPER 1999-2000 Issanka, S19, puits Aven, x x x x
Charmant, CGF F5,
Algudo
Annexe 6