RP 56612 FR
RP 56612 FR
RP 56612 FR
Rapport final
BRGM/RP-56612-FR
Mai 2008
Méthodologie d’imagerie
électrique haute résolution
des aquifères côtiers en
milieu volcanique à la
Réunion
Rapport final
BRGM/RP-56612-FR
Mai 2008
Vérificateur : Approbateur :
Nom : P. LACHASSAGNE Nom : JL NEDELLEC
M 003 - AVRIL 05
Mots clés : résistivité électrique, imagerie, aquifère côtier, Réunion, Pierrefonds, géophysique,
intrusion saline, interface
En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : J-F. Girard, J-M. Miehé, N. Coppo,
B. Aunay (2008) - Méthodologie d’imagerie électrique haute résolution des aquifères côtiers en
milieu volcanique à la Réunion. 57 p.
© BRGM, 2008, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
Géophysique / aquifères côtiers
Synthèse
Le BRGM a mené pour le compte de l'Office de l'Eau Réunion une étude
méthodologique d’imagerie électrique haute résolution des aquifères côtiers en milieu
volcanique à la Réunion. Cette étude avait pour objectif (i) la démonstration des
capacités des méthodes d’imagerie électrique pour caractériser les aquifères côtiers
dans une frange située entre 300 m et 3000 m du trait de côte et sur une tranche
pouvant atteindre 300 m de profondeur en milieu volcanique complexe et (ii) la définir
une méthodologie reproductible d’imagerie haute résolution de l'interface eau douce /
eau salée et des aquifères côtiers basée sur la méthode des panneaux électriques.
Le site d'étude retenu est situé sur la commune de Saint-Pierre, sur la bordure ouest
de la ravine des Cabris, entre l’aérodrome de Pierrefonds et le sud-est de Bois
d’Olives. Ce secteur peut être considéré comme représentatif de l'hydrogéologie des
aquifères réunionnais. De plus, la qualité des eaux souterraines y est observée par
méthode directe (diagraphie de conductivité) et par méthode indirecte (prospection
géophysique vers la fin des années 80).
La campagne d'acquisition s'est déroulée aux mois d'aout et septembre 2007. Trois
méthodes, caractérisées par des objectifs distincts, ont été testées : (i) le panneau
électrique Dipôle-Dipôle visant à imager les résistivités du sous-sol sur près de 3 km
de long avec une profondeur d'investigation de l'ordre de 300 m, (ii) le dispositif
rectangle dont l’objectif était de cartographier la géométrie et l’extension de l'interface
eau douce / eau salée loin du trait de côte et jusqu’à une profondeur d’environ 400 m
et (iii) le dispositif 3D, permettant d’évaluer l’intérêt d’un modèle géo-électrique en trois
dimensions pour bien imager l'interface eau douce / eau salée et les aquifères en
milieu volcanique.
L'interface eau douce / eau salée est clairement identifiée sur le grand panneau
électrique et sur le dispositif 3D. Les informations apportées par la connaissance
hydrogéologique ne permettent pas d’influencer significativement les résultats des
inversions des mesures. Ce point signifie, avec une certaine prudence, que les
méthodes électriques peuvent néanmoins être utilisées dans des zones dépourvues de
point d'observation.
Les résultats du dispositif rectangle sont constitués par une carte représentant une
intégration des variations de résistivité dans les premiers 400 m. Ces résultats
contribuent moyennement à la connaissance hydrogéologique du domaine d'étude.
Finalement, il ressort de cette étude que le grand panneau électrique (tomographie 2D)
est le dispositif qui fournit une résolution (latérale et en profondeur) et une profondeur
d’investigation adaptée à l’étude des interfaces eau douce / eau salée avec des
conditions de mise en œuvre réalistes au vue des difficultés d’implantation des
mesures.
Sommaire
1. Objectifs et méthodes utilisées............................................................................. 9
1.1. INTRODUCTION............................................................................................... 9
1.2. OBJECTIFS DE L’ETUDE ................................................................................. 9
1.3. DONNEES DE BASE ...................................................................................... 10
1.4. ZONE D’ETUDE ET IMPLANTATION DES MESURES................................... 10
1.5. GEOLOGIE DE LA ZONE D'ETUDE ............................................................... 12
1.6. APPORT DES ETUDES GEOPHYSIQUES A LA CONNAISSANCE
HYDROGEOLOGIQUE DU SECTEUR OUEST DE ST-PIERRE .................... 15
1.7. METHODES GEOPHYSIQUES UTILISEES ................................................... 21
1.7.1. Panneau Dipôle-Dipôle .......................................................................... 21
1.7.2. Dispositif Rectangle................................................................................ 22
1.7.3. Dispositif 3D ........................................................................................... 23
1.8. MOYENS MIS EN ŒUVRE ............................................................................. 24
1.9. HISTORIQUE DES MESURES ET DIFFICULTES RENCONTREES .............. 25
2. Résultats............................................................................................................... 27
2.1. PANNEAU ELECTRIQUE ............................................................................... 27
2.2. DISPOSITIF RECTANGLE.............................................................................. 34
2.3. DISPOSITIF 3D............................................................................................... 36
2.3.1. Inversion 2D des profils.......................................................................... 37
2.3.2. Inversion 3D, section verticales XZ ........................................................ 40
2.3.3. Inversion 3D, section verticales XY ........................................................ 41
2.3.4. Inversion 3D, sections horizontales ........................................................ 41
2.3.5. Inversion 3D, iso-surfaces en volume..................................................... 42
4. Conclusions.......................................................................................................... 49
5. Bibliographie ........................................................................................................ 51
1.1. INTRODUCTION
Outre ces objectifs, cette étude contribue à la connaissance scientifique des aquifères
volcaniques en milieu côtier. En effet, des doutes subsistent sur les interprétations
hydrogéologiques déduites des méthodes d'investigation géophysique. Cette lacune
s'explique par la réponse similaire que peuvent avoir différentes unités géophysiques,
par exemple :
o laves altérées imbibées d’eau douce et laves saines envahies d'eau saumâtre ;
o laves très peu perméables ou très peu poreuses imbibées d’eau douce et laves
envahis d'eau saumâtre ou marine ;
Lors de l'élaboration du cahier des charges du projet, un premier site d'étude avait été
proposé : le secteur localisé entre l'aéroport de Gillot et la commune de Ste-Marie. Ce
site a été écarté pour diverses raisons :
o il n'y existait que très peu de points d'observation des eaux souterraines ;
La visite des sites près de St Pierre a été effectuée le 3 juillet 2007 par MM. Jean-Luc
FOLIO (responsable Réseaux Eaux Souterraines, Office de l’Eau Réunion), Bertrand
AUNAY (Hydrogéologue, BRGM Réunion) et Jean-Marc MIEHE (Géophysicien,
BRGM).
A l’issue de cette visite in-situ, le site n°1 a été écarté en raison de la présence
conjuguée d'une ravine profonde, de plantations de canne à sucre et d'une occupation
des sols relativement chargée dans la partie aval du profil (zone urbanisée à proximité
de la mer). En effet, la réalisation des mesures géophysiques nécessite une
accessibilité minimale et la canne à sucre doit impérativement être coupée. Les coupes
s’échelonnant de juillet à décembre, les contraintes pesant sur la réalisation des
mesures auraient été trop lourdes.
Le site n°3 est lui aussi situé sur une zone de culture de canne à sucre. Au sud de la
RN1, les terrains superficiels imbibés d’eau saumâtres qui entourent l’Etang du Gol
pourraient compliquer voir rendre impossible l’identification d’une interface entre l’eau
douce et l’eau salée en profondeur.
Le site retenu (n°2 - figure 5) est situé sur la bordure ouest de la ravine des Cabris,
entre l’aérodrome de Pierrefonds et le sud-est de Bois d’Olives. Ce site a finalement
été retenu pour les raisons suivantes :
- la zone est renseignée par les données de trois forages, dont une diagraphie
de conductivité ;
- des investigations par mesures électriques et AMT ont été réalisées à proximité
dans le passé ;
- un passage sous la RN1 permet de tirer les câbles électriques sans être gêné
par la circulation automobile ;
Le domaine d'étude correspond au delta de la rivière St-Etienne (Figure 1et Figure 2).
Ce delta est constitué d'alluvions grossières (mélange de sables, graviers, galets et
blocs de laves). L'épaisseur des alluvions est approximativement constante sur
l'ensemble de la zone d'étude : environ 15 à 20 mètres.
La partie nord-est de la zone d'étude est occupée par des formations de tufs en
épandage (coulées pyroclastiques, éléments de ponces trachytiques et de roche
grenue (Billard, 1975)).
Dans l'état actuel des connaissances, les géométries 3D des aquifères, telles
qu'incision ou paléovallées, ne peuvent être déterminées précisément à l'échelle du
secteur d'étude.
1
NGR : Nivellement Général de la Réunion.
Les positions des sondages électriques et des sondages AMT sont reportées sur la
Figure 5. La localisation de la coupe géo-électrique tirée de l’interprétation des
sondages électriques est aussi reportée sur la Figure 5 ainsi que ainsi que l’axe
d’approfondissement mis en évidence par les sondages AMT.
Quelques années plus tard, après que deux forages (Pierrefonds-village 1228-8x-0063
et La Vallée 1228-8x-0066) aient confirmé les données géophysiques précédentes,
une nouvelle campagne de géophysique (10 sondages électriques) est commandée
pour valider un troisième site de forage (Pierrefonds Littoral 1228-8x-0068) situé plus
au nord de la présente étude (Daessle et Gandolfi, 1987). Cette étude confirma la
structure géologique proposée en 1984 et permit d’identifier plus avant dans les terres
(800-1000 m de la côte) la présence de l'interface eau douce / eau salée à quelques
200 m de profondeur, soulignée par des faibles résistivités (5-18 Ωm).
Suite aux études précédentes, plusieurs piézomètres et forages ont été mis en place
dans l’aquifère situé entre St-Pierre et St-Louis. En 1988, une nouvelle campagne de
géophysique (11 sondages électriques) permit de contraindre encore plus précisément
le modèle hydrogéologique conceptuel de cet aquifère avec, toujours pour objectif,
l’implantation d’ouvrages (Daessle et Verdier, 1988). Due à une morphologie ondulée
de l’horizon conducteur inférieur et à des variations lithologiques importantes, les
courbes de sondages obtenues sont variées. Elles permirent de proposer une coupe
géophysique interprétée intéressante, parallèle à la côte (Figure 4). La gamme de
résistivité mise en évidence est toujours similaire, mais l’orientation du profil reflète la
morphologie complexe du conducteur. Aucun terrain très conducteur, assimilable à une
interface eau douce / eau salée, n’est identifié.
700
600
1700
500
1600 400
1500 300
7643000
1400
C63
1300
200
A 21 12288X0066/PIB-8
1200
100
0
1100 -100
60 700 13
C64 1000
900 700
600
500 53
400
Northing (m, WGS84/UTM 40S)
300
800 600 200
500 100
700 0
400
600 300
C73 500
700
200
100
600 0
500
1000 400
300
12288X0065/F15
900
800 14 300
7642000
C83 -1000
-1100 emprise théorique du rectangle
-1200
-1300 multinode D= 5, 10, 25, 50 et 100 m et n° de profil
7641000
-1400 2
34
-1500 56 Mesures antérieures :
C83 sondage électrique (1983)
234 56 coupe géoélectrique
7
21 sondage (bleu) AMT (1989) et orientation (noir)
60
axe d'approfondissement
Figure 5 - Carte d’implantation des mesures antérieures et des nouvelles mesures géophysiques
D’une longueur d’environ 3 200 m, le profil passe à proximité immédiate des ouvrages
P11 (piézomètre Syndicat aval Pierrefonds, code BSS 12288X0078/P11), F15
(piézomètre la Vallée Aval Pierrefonds, code BSS 12288X0065/F151) et PIB-8 (la
Vallée Pierrefonds, code BSS 12288X00662). Les documents relatifs à ces ouvrages
sont présentés en annexe 4 et sur la figure 2.
1
12288X0065/F15 - Coupe lithologique : 8 m d'alluvions – 25 m de pyroclastites – 87 m de basalte
(jusqu'au fond du forage soit 120 m de profondeur) – Niveau piézométrique à 1.42 m NGR lors du forage
2
12288X0066/PIB-8 – Coupe lithologique : basalte non homogène jusqu'au fon du forage, soit 100 m de
profondeur
L’interprétation par inversion permet d’imager tout le long du profil les structures géo-
électriques du sous-sol.
Dans une seconde phase d’exploration, un dispositif rectangle (cf. Annexe 1) a été
réalisé. L’objectif est de cartographier la géométrie et l’extension de l'interface eau
douce / eau salée loin du trait de côte et jusqu’à une profondeur d’environ 400 m.
Les mesures sont présentées sous forme d’une carte de résistivité apparente.
1.7.3. Dispositif 3D
L’objet de la troisième phase est d’évaluer l’intérêt d’un modèle géo-électrique en trois
dimensions pour bien imager l'interface eau douce / eau salée et les aquifères en
milieu volcanique.
A partir de ces données haute résolution, la nécessité de bien résoudre les variations
superficielles de résistivité pour imager correctement les structures les plus profondes
(obtenues à partir des mesures Dipôle-Dipôle) sera discutée.
Les dispositifs 3D (au sens strict du terme) utilisent un réseau d’électrodes disposées
suivant une grille et en forages (tomographie électrique). La mise en place d’un tel
réseau est très complexe et donc très coûteuse en milieu naturel. De telles
investigations réclament un grand nombre de mesures qui ne peuvent être réalisées
qu’avec un résistivimètre spécifique à séquences programmables. Les caractéristiques
de ce type d’équipement, notamment la puissance, limitent les investigations à une
centaine de mètres maximum en profondeur. De tels dispositifs sont par conséquent
réservés à des périmètres d’étude n’excédant pas quelques centaines de m.
Compte tenu des contraintes de terrain et de temps, l’idée est de mesurer plusieurs
panneaux électriques parallèles (mesures 2D) et de les interpréter en 3D (logiciel
RES3DINV, M.H. LOKE) pour imager le sous-sol en trois dimensions.
L’emplacement prévu pour ces investigations est situé à l’Est de l’aérodrome, à une
centaine de m et perpendiculairement au bord de mer. Cinq profils parallèles de 475 m
de long et distants de 40 m ont été mesurés en dispositifs dipôle-dipôle et Wenner-
Schlumberger avec des longueurs de dipôles D=5, 10, 25 et 50 m.
Les cinq profils recoupent l’emprise du panneau électrique principal mais ne lui sont
pas parallèles, l’occupation des sols ne le permet pas. Par conséquent deux profils
additionnels de 475 m (P1 et P7) ont été mesurés parallèlement au panneau principal
pour assurer l’équivalence électrique entre les deux jeux de mesures lors de
l’interprétation des données.
Les résultats sont présentés sous forme de coupes de résistivité interprétée (2D) et
sous forme de surface représentant les différents horizons géo-électriques mis en
évidence (3D).
Equipement pour les dispositifs rectangle AB=2 000 à 3 000 m et panneau électrique
D=100 et 200 m :
un émetteur de courant continu 8 voies VIP3000 Iris Instruments d'une
puissance de 3000 W (VABmax=3 000 V, IABmax=5 A) alimenté par un groupe
électrogène de 4500 W, 220 V et 50 Hz
un résistivimètre récepteur de tension 6 voies ELREC6 Iris Instruments
Août 2007
Mardi 21 : début de la mission à 10h00 à St Denis. Achat consommables, chargement
du matériel dans le véhicule et départ pour St Pierre, arrivé à 19h00.
Mercredi 22 : Recrutement des 3 intérimaires. Début implantation/layonnage PE
D=100 et 200 m.
Jeudi 23 : fin implantation/layonnage PE et positionnement GPS.
Vendredi 24 : mesure d'un dispositif D=100 m (35 mesures) + 2 mesures D=200 m.
Samedi 25 : mise en place dispo D=200 m, interrompue par problème de permittage
(interdiction de circuler sur la propriété).
Dimanche 26 : implantation/layonnage/positionnement profil PE dans la Ravine des
Chèvres pour contourner la propriété interdite.
Lundi 27 : mesuré dispositif 1 D=200 m 46 mesures dont 6 en D=400 m.
Mardi 28 : mesuré dispositif 2 D=200 m dans ravine. 25 mesures dont 4 reprises + 4
mesures en D=400 m.
Mercredi 29 : mesuré dispositif 3 D=200 m, 42 mesures dont 2 en D=400 m, 4 reprises
en D=200 m et une reprise en D=400 m.
Jeudi 30 : mesuré dispositif 4 D=100 & 200 m, 39 mesures, 2 reprise en D=200 m, 2
reprises en D=100 m.
Vendredi 31 : dispositif 5 D=100 m. Panne matériel (ELREC6).
Septembre 2007
Samedi 1er : implanté, layonné et positionné profils 2 et 3 multiélectrodes.
Dimanche 2 : implanté et positionné profil 1.
Lundi 3 : mesuré profil 1 + nivellement.
Mardi 4 : mesuré et nivelé profil 2. Terminé layonnage profil 3.
Mercredi 5 : mesuré et nivelé profil 3. Implanté, layonné et positionné profil 4.
Jeudi 6 : mesuré et nivelé profil 4. Implanté, layonné et positionné profil 5. Reçu pièces
de rechange pour ELREC6. Réparé ELREC6.
Vendredi 7 : mesuré et nivelé profil 5. Implanté, layonné et positionné profil 6.
Samedi 8 : mesuré et nivelé profil 6. Implanté, positionné, nivelé et mesuré profil 7
(prolongement profil 1). Pneu crevé.
Dimanche 9 : repos.
Total Détail
PE D=100 & 200 mm 10
Implantation / layonnage / positionnement 3
Mesures 6
Stand By 1
Multiélectrode 7 profils de 475m 8
Implantation / layonnage / positionnement 3
Mesures/nivellement 5
Stand By 0
Rectangle AB=3000 m 5.5
Implantation / layonnage / positionnement /
4
mise en place et repli AB
Mesures 1.5
Stand By 0
Voyage/Chargement/déchargement matériel/A-R St Pierre 4
Tableau 1 – Descriptif des unités d'œuvres en jours (8h de travail par jour sont comptées)
2. Résultats
L’invasion d'eau salée est caractérisée par un niveau de très faible résistivité. La zone
aquifère est identifiée grâce à la connaissance hydrogéologique régionale et à la
présence de forage dans le secteur d'étude. Suivant les contrastes mesurés, les
variations de résistivités au sein d’un horizon géologique donné peuvent fournir des
indications sur la nature des aquifères (eau douce, zone de mélange eau douce – eau
salée).
Le log de conductivité électrique présenté sur la figure 6 a été effectué dans le forage
P11 à l'état naturel (pas de pompage). Il est crépiné de 25.6 à 117 m/sol (de -3.46 à
Le log de conductivité électrique mesuré dans le forage P11 est converti en résistivité
électrique, inverse de la conductivité (Figure 6). On note une chute de la résistivité à
partir de -27m NGR (49.14 m de profondeur), correspondant à une résistivité électrique
inférieure à 1 Ohm.m, interprétée comme une interface eau douce / eau salée.
Le logiciel utilisé dans l’inversion 2D, Res2dinv, permet de fixer la résistivité dans un
voisinage prédéfini. Dans cette étude, la résistivité a été contrainte au voisinage du
forage P11 à partir du log de conductivité, jusqu’à 70 m de profondeur. Nous utilisons
pour cela une interpolation des valeurs du log (Figure 6) en profondeur :
- De 3 à 15 : 10 Ohm.m,
- De 15 à 27m : 3 Ohm.m
- De 27 à 70 m : 0.9 Ohm.m
Il faut noter qu’il serait faux d’imposer la valeur de résistivité mesurée en forage sans
laisser un degré de liberté, tout simplement car la conductivité de l’eau n’est pas la
conductivité de la roche contenant l’eau. La loi d’Archie, loi empirique largement
utilisée, qui relie la résistivité r de la roche imbibée d’eau à celle de l’eau w :
r w a m
Cette relation fait intervenir la porosité () et deux coefficients (a et m) empiriques à
déterminer. En toute rigueur, la loi d’Archie s’applique à des milieux poreux où domine
la conductivité ionique (des ions en solution). Dans un milieu composé de basaltes
fracturés alternant avec des paléosols très argileux, il est difficile d’appliquer cette
relation.
Cependant, cette relation peut s’écrire sous une forme plus générale à l’aide d’un
paramètre unique appelé facteur de formation F :
r / w F
La variation, par contre, est sans équivoque (baisse brutale de la résistivité à l'interface
eau douce / eau salée) et c’est cette variation que nous imposons au voisinage du
forage P11 lors de l’inversion.
Pour donner un ordre de grandeur (Keller, 1987), le facteur F vaut de 100 à 1000 pour
un milieu fracturé et de faible porosité matricielle. Donc, la résistivité de la roche
saturée est de 100 à 1000 fois plus résistante que l’eau qui la baigne. Comme la
mesure en forage correspond à la conductivité de l’eau, le saut observé de 3 à 1
Ohm.m pour la résistivité de l’eau peut se traduire par un saut de 300 à 100 Ohm.m
pour la résistivité du milieu saturé.
Le voisinage du forage P11, qui est soumis à une résistivité contrainte, est fixé à 300 m
(rayon de 150 m autour de P11) pour le panneau profond qui utilise des électrodes
tous les 100 m (qui est inversé par un modèle avec une maille de 50 ou 100 m de
largeur). Ce voisinage est fixé à 20 m autour de P11 pour l’inversion du panneau multi-
nodes qui utilise des électrodes tous les 5 m. Dans les deux cas, cela revient à
contraindre 2 cellules de part et d’autre du forage P11, jusqu’à 70 m de profondeur.
RMS=4,7%
Figure 7 - Panneau électrique interprété (inter-électrode 100 m) sans contrainte sur la résistivité
autour du forage P11
RMS=4,7%
- Une partie superficielle peu résistante ≈100 Ohm.m est observée depuis la côte
jusqu’au voisinage de P11 et est attribuée à des alluvions très argileuses ou à
la salinité des terrains de surface ; tandis que dans la partie plus au nord, la
résistivité des terrains de surface apparaît plus élevée > 300 Ohm.m et est
attribué à des alluvions moins argileuses (noter que des tufs sont signalés en
surface dans F15), elle devient l’anomalie R1 plus au Nord.
Figure 9 - Inversion sans contrainte sur la résistivité autour du forage P11 et avec un inter-
électrode de 50 m superposé aux limites interprétées d’après l’inversion non contrainte au pas
de 100 m
En réalité, cet inter-électrode est fictif, car le plus petit pas utilisé dans l’acquisition est
de 100 m. Il faut noter qu’un inter-électrode de 50 m génère un modèle de 619 cellules
et un inter-électrode de 100 m génère un modèle de 221 cellules. Or, comme le jeu de
données est composé de 187 mesures, le résultat d’inversion avec 3 fois plus de
cellules que de données est très fortement influencé par les paramètres de lissage de
l’algorithme. En l’absence d’informations plus précises (mesures au pas de 50 m par
exemple) que les mesures effectuées et d’une autre zone contrainte par un log de
conductivité (dans la partie centrale par exemple), nous n’avons pas de raison de
privilégier un modèle avec 3 fois plus de cellules. C’est donc le modèle avec une taille
de cellule de 100 m que nous avons conservé pour l’interprétation.
a)
b)
c)
d)
e)
Résistivité (Ohm.m)
Figure 10 - Inversion des profils multi-nodes P1 et P7 non contrainte (a), P1_et P7 avec
contrainte sur P11 (b), zoom sur le panneau électrique (PE) sans contrainte (zoom de la figure
7) (c), zoom sur PE avec contrainte (zoom de la figure 8) (d), zoom sur PE non contrainte
(zoom sur la figure 9) (e)
La remontée du conducteur a proximité de la côte est nettement mieux rendue par les
panneaux haute-résolution.
La résistivité étant contrainte ou non au voisinage de P11, les résultats d’inversion sont
tous conformes au log mesuré en forage jusqu’à 70 m de profondeur. On remarque
que ni le résultat d’inversion avec les mesures multi-node (inter-électrode 5 m) ni le
panneau électrique PE (inter-électrode 100 m) ne font apparaître une remontée de la
résistivité comme la base de la diagraphie de conductivité. Cette remontée de la
résistivité de la diagraphie étant hypothétique, les résultats d’inversion tendent à
prouver que cette couche d’eau douce est, si elle existe, peu épaisse et n’est détectée
par aucun des dispositifs électriques.
Cinq profils de mesures ont été réalisés, subparallèles. Les résistivités apparentes
mesurées ont été interpolées dans la zone d’observation (Figure 11). On observe une
zone Ouest globalement plus conductrice que la partie Est plus résistante. Il faut tenir
compte d’un éventuel effet topographique ou d’une éventuelle variation de la nature
des sols dans la zone d’étude.
Il est aussi envisageable de calculer par une surface polynômiale une réponse
« régionale » que l’on peut retirer, et ainsi renforcer le contraste entre les variations
plus rapides (donc, plus locales). Attention, les valeurs de résistivité apparente ainsi
corrigées sont désormais relatives et plus absolues.
Figure 11 - Dispositif rectangle : carte de résistivité apparente (a), calcul d’un régional (b), et
carte résiduelle (c).
Les points de mesure dans la zone d’étude devraient être densifiés et la zone
cartographiée agrandie afin d’obtenir une information plus riche. Cependant, un axe
conducteur (matérialisé par la ligne pointillée bleue sur la Figure 11c) apparaît
nettement dans la zone mesurée.
L'indentation mise en évidence par l'Office de l'eau (Folio, 2006) n'a pu être recoupée
en raison d'une échelle d'investigation trop faible.
2.3. DISPOSITIF 3D
Plus on écarte les électrodes d’injection du courant (A, B), et plus on sonde
profondément, mais également, plus on est sensible à des variations latérales (hors
profil) situées loin du profil de mesure. La présence de la mer à proximité du profil est
traitée par un algorithme qui limite les effets de bord et un dispositif qui maximise la
réponse à l’intérieur du profil (la mer est en dehors).
Les 5 profils distants de 40 m peuvent être inversés simultanément, car chaque profil
est en partie recouvert par la zone de sensibilité du profil adjacent, surtout dans la
partie centrale des profils. En première approximation, l’effet latéral est sensiblement
égal à la profondeur d’investigation, soit 0.2*L où L est la distance entre les 2
électrodes les plus éloignées du quadripôle (sur la figure 13, cela correspond à la
distance AB pour les dispositifs Wenner et Schlumberger, et BN pour le Dipole-Dipole).
Dans le cas présent, comme seules les mesures en dispositif Wenner Schlumberger
permettent de réaliser des mesures stables pour des grands espacements (et donc
avec une sensibilité latérale > 40 m), nous avons utilisé seulement les mesures avec
ce dispositif pour l’inversion 3D.
Figure 13 – La sensibilité varie en fonction de la position des électrodes (ici, trois dispositifs au-
dessus d’un demi-espace)
En 2D, les mesures réalisées avec les 2 dispositifs (DD et WS) ont été inversées
simultanément. Il sera alors envisageable de comparer les résultats d’inversion 2D
profil par profil, avec les profils tirés de l’inversion 3D.
Sud Nord
Sud Nord
Sud Nord
Sud Nord
Sud Nord
Sud Nord
Entre les profils n°3 et 4
Sud Nord
Entre les profils n°4 et 5
Sud Nord
Entre les profils n°5 et 6
Sud Nord
Figure 16 - Sections verticales XZ d’après l’inversion 3D, parallèles aux profils acquis
Sud Nord
Figure 17 - Sections verticales YZ d’après l’inversion 3D, perpendiculaires aux profils acquis
Sud Nord
0.0
4.0
10.5
19.4
Profondeur
(m) 31.0
46.4
66.7
93.6
129.1
176.1
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Distance (m)
Figure 19 - Visualisation en 3D de l'interface eau douce / eau salée-saumâtre : surface iso-
valeurs 50, 100 et 500 Ohm.m dans le modèle obtenu après inversion 3D.
Le modèle volumique résultat de l’inversion 3D peut être exploré en utilisant des outils
surfaciques. Par exemple, sur la Figure 19 sont représentées les surfaces isovaleurs à
50, 100 et 500 Ohm.m. La surface à 50 Ohm.m fournirait une image en 3D de
l'interface eau douce / eau salée qui plonge.
Remarque : Sur la figure 19, les axes correspondent à des nœuds des mailles du
modèle, et pas à des distances à intervalle fixe. La maille suivant X vaut 5 m, suivant Y
40 m et le pas en Z est variable avec une augmentation vers la profondeur.
L’exagération verticale sur cette image en 3D n’est donc pas constante sur cette figure.
Les données AMT (Verdier et Stieltjes, 1988) étant moins denses, il est plus délicat de
se prononcer. Cependant, dans la zone de recoupement des données, la
correspondance des résultats est bonne puisque, dans les deux cas, le conducteur est
identifié à une altitude supérieur à -200 m. NGR.
Dans le cadre de la présente étude, certains points doivent être mis en évidence afin
de faciliter les éventuelles futures investigations géophysiques en domaine côtier.
La comparaison des méthodes utilisées dans ces diverses études amènent aux
questions suivantes, généralement à la base de toute proposition d’investigation
géophysique. Il est nécessaire d’y répondre avant toute investigation afin de définir au
mieux la ou les méthodes à employer, susceptibles de résoudre au mieux le problème
posé. Cette étape indispensable doit être effectuée avec un géophysicien et un
hydrogéologue.
Cette liste non exhaustive permet de dégrossir largement les possibilités initiales d’une
étude géophysique. L’ordre des questions n’est pas fixe et peut être ajusté en fonction
de chaque étude. Chacune d’elle permet de supprimer des méthodes, dont la mise en
œuvre sera rendue complexe (et finalement coûteuse). Par exemple, un terrain très
accidenté rendra difficile la pose d’un câble de 500 ou 1000 m. La présence d’une ville
limitera l’utilisation des méthodes électromagnétiques utilisant des sources naturelles
(AMT, MT, RMT, etc.). Un objectif à 1 km de profondeur dont il faut connaître la
résistivité, restreint les investigations possibles à seulement quelques méthodes. S’il
est en montagne, il n’en restera qu’une ou deux… le budget ?... il n’en reste qu’une,
etc. Appliquée correctement, cette démarche aboutit directement, et en principe, au
choix de la méthode la plus adaptée pour l’étude X en question. Le critère de coût
s’avère, bien évidemment, être le plus limitatif.
Dans le cas et la région qui nous préoccupent, le grand panneau électrique (dipôle-
dipôle) a permis d’apporter, aux moyens du calibrage « diagraphie » une information
de résolution intermédiaire, appropriée à l’objectif désiré. Le rectangle ne résout pas
précisément la problématique et le dispositif multinode apporte beaucoup d’information
sur une petite surface, sachant que le grand panneau suffit à imager la cible, soit
l'interface eau douce / eau salée-saumâtre supposée. Enfin, la méthode AMT a
malheureusement subi la présence des pollutions électromagnétiques, rendant les
sondages parfois complexe à traiter. Enfin, les sondages électriques des études
antérieures présentent l’avantage d’être toujours fiables, mais requièrent une longue
mise en œuvre.
Sur l’île volcanique de Teircera, dans les Açores, une étude AMT récente met en
évidence un horizon conducteur en profondeur qu’elle attribue à des roches altérées
en interaction possible avec une intrusion saline (Monteiro Santos et al., 2006).
3.5. QUESTIONS
Afin de préciser la structure géologique, les interfaces entre les unités géologiques et
la présence de discontinuités, la méthode sismique réflexion pourrait apporter de
précieuses informations. Néanmoins, cette méthode axée vers la connaissance de la
structure des aquifères, ne fournit pas d’information sur les contrastes de résistivités.
1
Dans le cadre de cette étude, l’influence de l’Océan se matérialise par une géométrie en forme de
biseau. Cependant, l’origine de la salinité des aquifères côtiers s’explique souvent par d’autres
phénomènes : salinité résiduelle des sols, drainance verticale ascendante ou descendante, influence
locale des cours d’eau…
4. Conclusions
Le dispositif rectangle est complémentaire aux mesures en grand profil car il permet de
cartographier l’extension latérale d’une anomalie de résistivité électrique (conductrice
dans le cas de la signature d’une interface eau douce / eau salée). Il faut noter que le
dispositif rectangle ne renseigne pas (ou peu) sur la position en profondeur des
structures étudiés mais permet d’en cartographier l’extension latérale, tandis que le
panneau électrique permet de réaliser une tomographie en profondeur (et donc
apporte une information géométrique dans le plan vertical le long du profil).
La profondeur d‘investigation est à peu près constante sur toute la zone d’étude (zone
rectangulaire correspondant au tiers central du dispositif) et liée à la distance entre les
électrodes d’injection A et B. Avec une distance AB de 3300 m, on peut considérer que
la carte de résistivité correspond à une intégration des variations de résistivité dans les
premiers 400 m. Dans cette étude, les résultats obtenus avec le dispositif rectangle
sont difficiles à relier aux indentations et ce notamment car la zone d’étude est petite
(500 m x 1500 m environ) par rapport à la taille de l’indentation (plusieurs km).
Finalement, il ressort de cette étude que le grand panneau électrique (tomographie 2D)
est le dispositif qui fournit une résolution (latérale et en profondeur) et une profondeur
d’investigation adaptée à l’étude des interfaces eau douce / eau salée avec des
conditions de mise en œuvre réalistes au vue des difficultés d’implantation des
mesures.
Il est intéressant de mentionner que les méthodes électromagnétiques n’ont pas été
employées dans cette étude. Il s’agit des sondages TDEM, Time Domain
ElectroMagnetism, et surtout les mesures magnétotelluriques tensorielles qui peuvent
être inversées en profil 2D (comme le panneau électrique) jusqu’à des profondeurs de
plusieurs centaines de mètres et pour un encombrement en surface réduit (dipôles).
Cette méthode utilisant le bruit de fond naturel est néanmoins plus sensible au bruit
électromagnétique généré par les lignes électriques et les installations industrielles que
les méthodes à source contrôlées comme les mesures électriques (panneau,
rectangle, etc.).
Il faut noter que quelque soit la méthode employée, plus le pas de mesure est grand,
plus la résolution est faible. Mais des structures de plusieurs kilomètres comme les
indentations salines sont tout à fait à portée de la résolution des méthodes d’imagerie
électriques.
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Annexe 1
Les méthodes électriques sont basées sur l'étude de la diffusion des courants
électriques dans le sol.
La méthode électrique en courant continu (cf. Figure 21) consiste à injecter dans le sol
un courant électrique d'intensité IAB entre deux électrodes A et B (l'ensemble AB est
appelé dipôle d'injection) et à mesurer la différence de potentiel correspondante VMN
entre deux électrodes M et N (dipôle de mesure).
IAB B
VMN
M
N
a = K . VMN / IAB
K = 2/(1/AM-1/BM-1/AN+1/BN)
Pour simplifier, la polarisation provoquée (PP) est produite par les éléments
métalliques (sulfures) contenus dans les roches. La polarisation provoquée est
mesurée de la manière suivante (cf. Figure 22):
M= v(t)/ VMN dt
et s'exprime en mV/V.
V MN v(t)
t1 t2 ti t i+1 t ..... tn
t
TIME TIME
delay time
w .M )/( w )
i=n M : total or average chargeability
M=( i i i
i=1 i=1
Annexe 2
Le dispositif dipôle-dipôle
Les paramètres mesurés sont représentés sous forme de pseudo-coupes (cf. Figure
23) où chaque mesure est reportée sur la bissectrice à 45° passant par le milieu des
segments AB et MN.
Pour des dipôles AB et MN séparés d'une distance nD, un calcul rapide montre que le
coefficient géométrique du quadripôle est:
K = n(n+1)(n+2)D
Sur la pseudo-coupe, une ligne horizontale correspond aux mesures réalisées avec un
quadripôle à dimension constante (n constant) et représente les variations de résistivité
apparente le long du profil à une profondeur d'investigation constante.
Même si la précision et la stabilité des inversions sont optimisées par des algorithmes
de convergence très performants, en l’absence d’étalonnage (résistivité et
chargeabilité mesurées sur échantillons, profondeur des interfaces géoélectriques) les
paramètres géométriques fournis par l’inversion des pseudo-coupes peuvent varier, en
théorie, dans une fourchette comprise entre 10 et 20%.
W Resistivity E
13300 13400 13500 13600 13700 13800 13900 14000 14100 14200 14300 14400 14500
Elevation (m)
n=2 100 13750
13600
13650 13700
80
60
n=3
40
20
n=4 0
-20
-40
n=5
-60
-80
Resistivity
n=6 Colour scale ( .m)
low resistivity high resistivity
Scale
n=7
0 50 100 150 200 m
5000
6000
8000
2500
3000
4000
1000
1500
2000
500
700
250
300
400
150
200
0
25
50
75
100
125
IP
13300 13400 13500 13600 13700 13800 13900 14000 14100 14200 14300 14400 14500
Elevation (m)
n=2 100 13600
80 13650 13700
60
n=3
40
20
n=4 0
-20
-40
n=5
-60
-80
IP
Colour scale (°/°°)
n=6
low IP high IP
n=7
57.5
60.0
50.0
52.5
55.0
45.0
47.5
37.5
40.0
42.5
30.0
32.5
35.0
22.5
25.0
27.5
15.0
17.5
20.0
7.5
10.0
12.5
2.5
5.0
(a) pseudo-sections (b) interpreted sections
Annexe 3
Paramètres d’inversion
Inversion 2D
Les valeurs des paramètres généraux maintenus constants dans les inversions 2D
sont les suivantes:
INITIAL DAMPING FACTOR 0.200
MINIMUM DAMPING FACTOR 0.030
VERTICAL TO HORIZONTAL FILTER RATIO 0.30
Flatness filter is directly used on model parameters.
Jacobian matrix is estimated by quasi-Newton method.
Finest mesh used.
Factor to increase damping factor with depth is 1.20
Damping factor is optimised for each iteration
Normal least-sqaures constrain used on data
Normal least-squares constrain used on model
Finite-element method was used in forward modelling.
Logarithm of apparent resistivity values used as inversion parameter.
No limit imposed on range of model resistivity values
Effect of side blocks is severely reduced
Relative change in RMS error for convergence is 0.5000
Minimum change in RMS error for line search is 0.5000
Ratio of maximum number of model blocks to data points 30.00
Factor to increase model depth range is 1.00
Position of electrodes are not rounded to nearest unit electrode spacing.
Position of electrodes for dipole-dipole array are automatically switched
Recalculation of Jacobian matrix is not restarted in quasi-Newton steps.
Standard Gauss-Newton inversion method used
Width of model cells is 0.50 times the unit electrode spacing
Number of nodes between adjacent electrodes is 4
Inversion 3D
Les valeurs des paramètres généraux maintenus constants dans les inversions 3D
sont les suivantes:
Inversion settings
Initial damping factor is 0.1500
Minimum damping factor is 0.0100
Line search option is 1
Convergence limit is 0.1000
Minimum change in RMS error is 0.2000
Number of iterations is 6
Number of iterations to recalculate Jacobian matrix is 3
Vertical to horizontal flatness filter ratio is 0.5000
X horizontal flatness filter weight is 1.0000
Y horizontal flatness filter weight is 1.0000
Flatness filter weight for half-size layers is1.0000
Number of nodes between adjacent electrodes is 2
Normalise potentials is 1
Flatness filter type, Include smoothing of model resistivity is 1
Increase of damping factor with depth is 1.1000
Type of topographical modelling is 0
Factor for damped topography model is 0.50
Type of topography trend removal is 0
Robust data constrain? 0
Cutoff factor for data constrain 0.0500
Robust model constrain? 0
Cutoff factor for model constrain is 0.0100
Reduce effect of side blocks? 0
Optimise damping factor? 1
Thickness of first layer 0.6750
Factor to increase thickness layer with depth 1.1500
Number of half-size layers 0
Divide half-size layers vertically (1=YES,0=NO) 0
Annexe 4
Documents de la BSS