Extrait 42219210
Extrait 42219210
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III
Cet ouvrage fait par tie de
Mécanique des sols et géotechnique
(Réf. Internet ti541)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Mécanique des sols et géotechnique
(Réf. Internet ti541)
Daniel DIAS
Professeur des universités, responsable du département Géotechnique de
Polytech' Grenoble
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Roger FRANK
Pour l’article : C248
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VI
Calcul et suivi d’ouvrages géotechniques
(Réf. Internet 42219)
SOMMAIRE
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VII
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Calcul et suivi d’ouvrages géotechniques
(Réf. Internet 42219)
1
1– Calculs d’ouvrages géotechniques et Eurocodes 7 Réf. Internet page
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9
1
10
Référence Internet
C246
Fondations superficielles
par Olivier BENOIT
Responsable Métier Géotechnique - Docteur UJF - Ingénieur ISTG
WSP France
1
1. Définitions propres aux fondations superficielles................... C 246v2 – 2
1.1 Contexte normatif .............................................................................. — 2
1.2 Comprendre une fondation superficielle ........................................... — 2
2. Actions, combinaisons, situations, états limites ..................... — 3
3. Excentrement du chargement des fondations superficielles — 4
4. Capacité portante des fondations superficielles ..................... — 5
4.1 Notions fondamentales du comportement des fondations
superficielles ...................................................................................... — 5
4.2 Principe de la vérification de la capacité portante ............................ — 6
4.3 Méthode pressiométrique .................................................................. — 7
4.3.1 Détermination de la pression limite nette équivalente ple* ... — 7
4.3.2 Détermination de l’encastrement équivalent De ..................... — 8
4.3.3 Détermination du facteur de portance pressiométrique kp .... — 8
4.3.4 Détermination du coefficient de réduction de portance id lié
à l’inclinaison du chargement ................................................. — 8
4.3.5 Détermination du coefficient de réduction de portance ib lié
à la proximité d’un talus ......................................................... — 9
4.4 Méthode pénétrométrique ................................................................. — 9
4.4.1 Détermination de la résistance de pointe équivalente qce ..... — 9
4.4.2 Détermination de l’encastrement équivalent De ..................... — 9
4.4.3 Détermination du facteur de portance pressiométrique kc .... — 10
4.4.4 Détermination des coefficients de réduction id et ib ............... — 10
4.5 Méthode « c-j » ................................................................................. — 10
4.6 Vérification de la portance sous séisme ............................................ — 12
4.6.1 Capacité portance Nmax ............................................................ — 12
4.6.2 Force d’inertie sans dimension ............................................... — 13
5. Glissement des fondations superficielles.................................. — 13
5.1 Résistance au glissement de la base de la fondation Rh,d ................ — 13
5.2 Résistance frontale de la fondation Rp,d ............................................ — 14
5.3 Vérification du glissement sous séisme ............................................ — 14
6. Stabilité générale des fondations superficielles ...................... — 14
7. Tassements des fondations superficielles ................................. — 14
8. Structure des fondations superficielles..................................... — 15
9. Soulèvement hydraulique des fondations superficielles ........ — 16
Parution : février 2017 - Dernière validation : juillet 2020
11
Référence Internet
C246
1 rer que le sol est capable de supporter les charges de l’ouvrage. Cependant le
torseur d’effort induit par la structure ou les éléments extérieurs n’est pas obli-
gatoirement vertical. La vérification au glissement entre la base de la fondation
et le sol peut donc être essentielle dans certains cas.
Ces efforts induisent des déformations du sol qu’il faut également appréhen-
der. Là aussi, les déformations les plus intuitives (et les plus communes) sont
les tassements, c’est-à-dire les déformations verticales du sol sous-jacent.
Il faut également s’assurer que les matériaux composant les fondations aient
la résistance nécessaire aux efforts qu’elles reprennent.
Enfin, il faut vérifier que les fondations soient stables dans leur environne-
ment général, cas particulièrement important lorsque la construction se situe
dans des zones sensibles du type terrain en pente, bord de talus,…
Bien que l’ensemble de ces vérifications doivent être effectuées pour chaque fon-
dation, leur importance doit être appréhendée et hiérarchisée par l’ingénieur géo-
technicien qui décidera ensuite de ce qui relève du dimensionnement par le calcul.
Cet article a pour objectif de donner les clés pour réaliser ces vérifications en fai-
sant un point sur les approches utilisées et les façons de les intégrer dans le cadre
de la normalisation que sont les Eurocodes 7 et 8 et leurs normes d’application.
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Référence Internet
C246
Classes de Catégories
Conditions Bases de
conséquen- géotechni-
de sites justifications
ces (1) ques
1
Expérience et
Simples et Sol
1 reconnaissance
connues
CC1 qualitative admises
Complexes Reconnaissance
2 géotechnique et D
Simples calculs nécessaires h
L
CC2
Complexes
Reconnaissance B
3 géotechnique et
Simples ou calculs approfondis
CC3
complexes Figure 1 – Fondation superficielle type
(1) Les classes de conséquences par rapport à la ruine ou l’endommage-
ment de l’ouvrage sont établies vis-à-vis des personnes, des ouvrages justification fait l’objet de méthodes et de textes différents
et des constructions avoisinantes, ainsi que de la protection de l’envi- (DTU13.3 norme NF P 11-213) qui ne sont pas l’objet de cet article.
ronnement
13
Référence Internet
C246
Poids propre du sol, des Par exemple, la vérification de la stabilité générale d’une fondation
structures, des équipements superficielle chargée verticalement ancrée dans un terrain plat de
bonne qualité ne nécessite pas de calculs particuliers, mais il
1 Action à ca-
ractère per-
Poussée/butée du sol
Charge d’exploitation
Actions variables Q
Action à ca-
ractère non Mouvements de fluides
3. Excentrement
permanent (vagues, vidange…) du chargement
Actions hydrodynamiques des fondations
Vibrations superficielles
Chocs, explosions
Les vérifications des fondations superficielles sont réalisées au
Actions dynamiques de niveau de la base des fondations (figure 2) par rapport au torseur
l’eau (marées exceptionnel- des efforts (effort vertical Vd, efforts horizontaux Hd,x et Hd,y,
Action de
les, embâcles…) moments Md,x et Md,y). Lorsqu’un moment est présent dans le tor-
Actions accidentelles phénomènes
A exception- seur appliqué, la charge résultante n’est plus centrée et il apparaı̂t
Actions gravitaires (chute de un excentrement défini comme :
nels
pierre, glissement de
terrain…) Md, y Md, x
eB = et e L = (1)
Vd Vd
Séismes (1)
avec eB excentrement dans le plan transversal (conte-
(1) Les séismes provoquant des actions particulières sont traités à part des
actions accidentelles « classiques » dans les Eurocodes (combinaison
nant B),
accidentelle π combinaison du séisme). eL excentrement dans le plan longitudinal (conte-
nant L),
Les formulations des combinaisons, les valeurs des coefficients y Vd valeur de calcul de la composante verticale du
sont données dans les différents Eurocodes, notamment les Euroco- torseur des efforts,
des 0, 1 et 7.
Hd,x valeur de calcul de la composante horizontale
L’ensemble des vérifications aux ELU pour les fondations superfi- suivant l’axe x du torseur des efforts,
cielles sont réalisées selon l’approche 2 (préconisation de l’annexe
Hd,y valeur de calcul de la composante horizontale
national de l’eurocode 7) c’est-à-dire la pondération des actions suivant l’axe y du torseur des efforts,
(combinaisons évoquées précédemment) et celles des résistances
(pondérations données dans les paragraphes suivants). Les carac- Md,x valeur de calcul du moment par rapport à
téristiques de sol ne sont pas pondérées. l’axe x du torseur des efforts (perpendiculaire
à la longueur L),
Il est à noter que seule la vérification de la stabilité générale du Md,y valeur de calcul du moment par rapport à
site (cf. § 6) est généralement réalisée en approche 3 (pondéra- l’axe y du torseur des efforts (perpendiculaire
tions des caractéristiques de sol, limitation des pondérations à la largeur B).
des actions et des résistances).
Ces excentrements eB et eL dépendant directement des combinai-
sons d’actions et des états limites définis précédemment, ils doi-
Concernant les fondations superficielles, les types d’états limites vent être déterminés pour chaque cas.
à considérer pour les vérifications sont repris dans le tableau 3. Les inégalités du tableau 4 doivent ensuite être vérifiées.
La vérification de la capacité portante du sol porte aux ELU sur Aux ELU, si l’excentrement dépasse 30 % de la largeur B (ou dia-
l’absence de poinçonnement et aux ELS sur la limitation de la mètre), des précautions spéciales doivent être prises sur la raideur
charge transmise au terrain. du sol support, la vérification détaillée des valeurs de calcul des
14
Référence Internet
C248
Fondations profondes
1
par Roger FRANK
Professeur honoraire
École nationale des ponts et chaussées
Fahd CUIRA
Directeur scientifique
Terrasol (Groupe Setec)
et Sébastien BURLON
Directeur d’études
Terrasol (Groupe Setec)
Cet article est une mise à jour de la précédente édition publiée en 1995.
15
Référence Internet
C248
1
on distingue les fondations semi-profondes dont la base se trouve relative-
ment près de la surface, mais pour lesquelles le frottement axial ne peut être
négligé : il s’agit des puits et pieux courts ou des barrettes de faible profon-
deur et de la plupart des caissons. Il n’y a pas de méthode de calcul propre à
cette catégorie de fondations qui ne constitue que des cas particuliers ; il
faudra adapter, suivant les cas, les méthodes retenues pour les fondations
superficielles ou pour les fondations profondes. On sera notamment guidé par
le mode d’exécution ou de mise en œuvre, proche de celui d’une fondation
superficielle ou de celui d’une fondation profonde.
Cet article expose les méthodes les plus courantes de calcul des fondations
profondes, dont celles qui sont préconisées par la norme française d’applica-
tion de l’Eurocode 7 (AFNOR, 2012). Pour certains compléments, concernant
notamment les modèles numériques et les aspects d’interaction sol-structure,
on pourra se reporter à la référence [1].
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Référence Internet
C248
• pieux battus, façonnés à l’avance et mis en place, le plus d’une boue de forage. Le forage est rempli de béton de grande
souvent, par battage. ouvrabilité sous la boue, en utilisant une colonne de bétonnage
Pour l’évaluation de la capacité portante, notamment, il est plus (figure 1). Comme pour les pieux forés simples, on peut effectuer
important de considérer le type de sollicitation imposée au sol par un rainurage de la paroi avant bétonnage.
la mise en place de la fondation. C’est ainsi que l’on distingue : Les formes de section des différents types de barrettes exé-
– les pieux et autres fondations profondes dont l’exécution se cutées dans ces conditions sont données sur la figure 2.
fait après extraction du sol du forage et qui, de ce fait, ne pro-
1
voquent pas de refoulement du sol ; ■ Pieu foré tubé
– les pieux dont la mise en place provoque un refoulement du
sol ; Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des
– certains pieux particuliers dont le comportement est intermé- moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc., sous protection
diaire. d’un tube ou virole dont la base est toujours située au-dessous du
fond de forage. Le tube peut être enfoncé jusqu’à la profondeur
finale par vibration, ou foncé avec louvoiement au fur et à mesure
1.1 Fondations profondes ne refoulant de l’avancement du forage. Le forage est rempli partiellement ou
totalement de béton (figure 3). Soit le tube est extrait (virole récu-
pas le sol à la mise en place pérée) sans que le pied du tube puisse se trouver à moins de 1 m
Cette catégorie de pieux comprend les pieux forés et barrettes, sous le niveau du béton, sauf au niveau de la cote d’arase, soit le
les pieux à la tarière creuse (voir la norme NF EN 1536, AFNOR tube est laissé en place (virole perdue).
2015b), ainsi que les micropieux forés (voir la norme NF EN 14199,
AFNOR 2015d).
■ Pieu foré simple (et barrette exécutée dans les mêmes condi-
tions)
Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des
moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc. Ce procédé, qui
n’utilise pas le soutènement de parois, ne s’applique que dans les
sols suffisamment cohérents et situés au-dessus des nappes
phréatiques. On peut effectuer un rainurage de la paroi avant
bétonnage.
■ Pieu foré à la boue et barrette
Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des
moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc., sous protection Figure 2 – Différents types de barrettes
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C248
1,50 m
1 2 3 4 5 6
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C248
1
un tube métallique, ce tube peut faire office de tube à manchettes.
Dans certains cas, le tube métallique peut être équipé d’une succes-
sion de clapets spéciaux indépendants ou de rampes spéciales qui
permettent l’injection. L’armature peut être également constituée
par des profilés (H ou caissons de palplanches). Le scellement au
terrain est effectué par injection sous haute pression d’un coulis ou
d’un mortier d’une manière globale et unitaire ou répétitive et sélec-
tive à partir d’un obturateur simple ou double.
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1
2
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1
2
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Foré boue (pieux et barrettes)
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1
dans les combinaisons fréquentes (ELS réversibles) ; il est à noter
que les combinaisons fréquentes ne sont pas vérifiées en pratique
pour le calcul des fondations ;
– ψ2Q1 prise en compte dans les situations accidentelles (ELU).
Lorsque Q est considérée comme action d’accompagnement, on
distingue les valeurs représentatives suivantes :
FG + FQq-p + Gsn
– ψ0Qi prise en compte dans les combinaisons fondamentales
(ELU) et les combinaisons caractéristiques (ELS irréversibles) ;
Sol – ψ2Qi prise en compte dans les situations accidentelles et sis-
compressible miques (ELU), dans les combinaisons fréquentes et quasi-
permanentes (ELS réversibles).
Les combinaisons d’actions (§ 2.2) indiquent les valeurs repré-
Sol sentatives pertinentes dans chaque cas. Lorsqu’une action
résistant variable est favorable pour un état limite donné, elle est prise à sa
valeur minimale, qui est en général la valeur nulle.
Les valeurs de ψ0, ψ1 et ψ2 sont inférieures ou égales à 1. Elles
z sont données dans l’Eurocode : « Bases de calcul des structures »
(NF EN 1990, AFNOR, 2003) ; elles tiennent compte de la simulta-
néité d’occurrence de ces actions.
avec Fv effort total axial sur le pieu à prendre en compte Les actions accidentelles sont considérées avec une valeur
(avant application de tout facteur), représentative unique qui est une valeur nominale, générale-
FG effort axial dû aux charges permanentes, ment donnée dans les textes réglementaires.
FQq-p effort axial dû aux charges variables quasi-
permanentes,
Gsn effort axial de frottement négatif,
2.2 Combinaisons d’actions
effort axial dû aux autres charges variables (non Les fondations des ouvrages de génie civil et des bâtiments
quasi-permanentes). doivent être justifiées pour diverses combinaisons et actions de
calcul, conformément à l’Eurocode « Bases du calcul des structures »
La valeur de calcul Fd de l’effort axial à utiliser pour les vérifica-
(EN 1990, AFNOR, 2003) et à l’Eurocode 7 « Calcul géotechnique »
tions aux ELU et ELS tient compte des facteurs partiels sur les
(EN 1997-1, AFNOR, 2005a). Ainsi, la norme française d’application
charges permanentes G et les charges variables Q, ainsi que des de l’Eurocode 7 pour les fondations profondes (NF P 94-262, AFNOR,
facteurs ψ0, ψ1 et ψ2 sur les charges variables. Les valeurs de ces 2012) définit les combinaisons suivantes.
facteurs dépendent de la combinaison d’actions à vérifier (voir
§ 2.2.1 pour les ELU, § 2.2.2 pour les ELS). Dans les combinaisons d’actions qui suivent, le symbole « + »
signifie « combiné à ».
On donne au paragraphe 3.7.2 la méthode d’évaluation du frot-
tement négatif simplifiée, en termes de forces. Dans la référence
[1], est détaillée une méthode dite « en déplacement », tenant 2.2.1 États limites ultimes (ELU)
compte des tassements respectifs du sol et du pieu.
Pour les fondations profondes, on distingue communément :
– l’ELU de mobilisation du sol (capacité portante ou résistance
2.1.4 Actions variables Q en traction) ;
Il s’agit essentiellement : – l’ELU de stabilité d’ensemble ;
– l’ELU de résistance des matériaux constitutifs de la fondation ;
– des charges d’exploitation : surcharges routières, freinage,
stockage temporaire, etc. ; – lorsque les déplacements peuvent nuire au bon comportement
– des charges dues aux effets climatiques : vent, neige, etc. ; de la structure portée, l’état limite de déplacement.
– des effets des actions hydrodynamiques engendrées par la
houle, par exemple. 2.2.1.1 Combinaisons fondamentales
Ces actions variables Q interviennent dans toutes les combinai- Les combinaisons fondamentales couvrent les situations de calcul
sons d’actions (§ 2.2), soit comme action variable de base Q1, soit durables ou transitoires. Elles correspondent à une probabilité
comme action variable d’accompagnement Qi (i > 1). On fait d’occurrence très faible, de l’ordre de 10–4 ou moins sur une année.
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Référence Internet
C248
Combinaisons
Utilisations selon l’EN 1990
d’actions
1 avec Gmax,
Gmin, Gsp,
Caractéristique
(rare)
États limites irréversibles
avec, le plus souvent, dans le cas des ouvrages d’art, pour les
charges de trafic et les forces dues au vent, ψ2iQi = 0.
avec, le plus souvent, dans le cas des ouvrages d’art, pour les
charges de trafic et les forces dues au vent, ψ2iQi = 0.
2.2.2.2 Combinaisons caractéristiques
2.2.2 États limites de service (ELS)
Les actions dues aux combinaisons caractéristiques (aussi
On envisage essentiellement pour les fondations profondes : appelées « rares ») correspondent aux actions que les ouvrages
auront à subir, seulement quelques fois, au cours de leur durée de
– l’ELS de mobilisation du sol (limitation des déplacements par
vie.
calcul de portance) ;
– l’ELS du matériau constitutif de la fondation (durabilité de la Pour les fondations profondes, les effets des actions de calcul
fondation) ; Ed à considérer sont données par :
– lorsque la structure portée l’exige, l’état limite de déplacement.
Ces états limites de service doivent être vérifiés pour différentes
combinaisons d’actions :
– les combinaisons quasi-permanentes ;
– les combinaisons fréquentes (ne sont pas vérifiées en pratique
pour le calcul des fondations) ; ψ0i = 0,7 pour la plupart des charges d’exploitation des bâti-
– les combinaisons caractéristiques. ments.
24
Référence Internet
C250
Eurocode 8 : fondations
superficielles et profondes
par Léo QUIRIN
et Stéphane MULLER
Keller Fondations Spéciales Duttlenheim (France)
1
1. Zonage réglementaire, classification des sols
et coefficients d’importance ........................................................ C 250 – 2
1.1 Zonage réglementaire ........................................................................ — 2
1.2 Classification des sols selon l’Eurocode 8 ........................................ — 2
1.3 Coefficients d’importance .................................................................. — 3
2. Comportement dynamique du sol ............................................... — 3
2.1 Module de cisaillement G et amplitude des déformations
de cisaillement ................................................................................... — 3
2.2 Définition du degré d’amortissement ................................................ — 3
2.3 Corrélations pour estimer le module de cisaillement G ................... — 4
2.4 Liquéfaction des sols ......................................................................... — 4
2.5 Amplification du mouvement sismique et effets de site .................. — 5
3. Définition des efforts appliqués aux fondations...................... — 5
4. Justifications des fondations superficielles ............................. — 5
4.1 Préambule .......................................................................................... — 5
4.2 Portance selon l’EN 1998-5 [Annexe F] .............................................. — 5
4.2.1 Expression générale ................................................................ — 5
4.2.2 Courbes enveloppes ................................................................ — 7
4.2.3 Force d’inertie .......................................................................... — 7
5. Justifications des fondations profondes ................................... — 7
5.1 Préambule .......................................................................................... — 7
5.2 Effet inertiel ........................................................................................ — 8
5.2.1 Méthode élasto-plastique aux modules de réactions
à fréquence nulle ..................................................................... — 8
5.2.2 Liaisonnement en tête ............................................................. — 9
5.2.3 Effets de groupe ...................................................................... — 9
5.3 Effet cinématique ............................................................................... — 9
5.3.1 Profil de sol de type monocouche .......................................... — 10
5.3.2 Profil de sol de type bicouche ................................................. — 10
5.3.3 Profil de sol de type multicouche ........................................... — 10
5.4 Cumul des effets inertiels et cinématiques ....................................... — 10
6. Conclusion........................................................................................ — 11
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 250
Parution : février 2015 - Dernière validation : juillet 2020
25
Référence Internet
C250
1. Zonage réglementaire, Le paramètre retenu pour décrire l’aléa sismique au niveau natio-
nal est une accélération agr, accélération du sol au rocher (le sol
classification des sols et rocheux est pris comme référence). La figure 1 illustre la situation.
Zone de
sismicité Niveaux d’aléas agr (en m/s2)
Zone 5 Fort 3
Tableau 1 – Classes de sol – Ordres de grandeurs des valeurs de qc, SPT et Pressio
Paramètres Ordres de grandeur
Description du profil stratigraphique Vs,30 Cu qc EM Pl
NSPT
(en m/s) (en kPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa)
Rocher ou autre formation géologique de ce type com-
A portant une couche superficielle d’au plus 5 m de maté- > 800 – – > 100 >5
riau moins résistant.
Dépôts raides de sables, de graviers ou d’argiles surcon-
solidés, d’au moins plusieurs dizaines de mètres d’épais- > 3,5 (argile) > 1,2 (argile)
B 360 - 800 > 50 > 250 25 - 100
seur, caractérisés par une augmentation progressive des > 20 (sable) 2,0 à 5,0 (sable)
propriétés mécaniques avec la profondeur.
Dépôts profonds de sables de densité moyenne, de graviers
De 1 à 3,5 (argile) 0,5 à 1,2 (argile)
C ou d’argiles moyennement raides ayant des épaisseurs de 180 - 360 15 - 50 70 - 250 5 - 25
De 6 à 20 (sable) 0,8 à 2 (sable)
quelques dizaines à quelques centaines de mètres.
Dépôts de sol sans cohésion de densité faible à moyenne
< 1 (argile) < 0,5 (argile)
D (avec ou sans couches cohérentes molles) ou comprenant < 180 < 15 < 70 <5
< 6 (sable) < 0,8 (sable)
une majorité de sols cohérents mous à fermes.
Profil de sol comprenant une couche superficielle d’allu-
vions avec des valeurs de Vs de classe C ou D et une
E – – – – – –
épaisseur comprise entre 5 m environ et 20 m, reposant
sur un matériau plus raide avec Vs > 800 m/s
Dépôts composés, ou contenant, une couche d’au moins
S1 10 m d’épaisseur d’argiles molles/vases avec un indice de < 100 10 - 20 < 0,6 – < 0,2
plasticité élevé (PI > 40) et une teneur en eau importante.
Dépôts de sols liquéfiables d’argiles sensibles ou tout autre
S2 – – – – – –
profil de sol non compris dans les classes A à E ou S1
26
Référence Internet
C250
valeurs de qc (essai Cone Penetration Test), NSPT (essai au Standard – des conséquences économiques et sociales en cas
Penetration Test) et EM/pl (essai pressiométrique Ménard) pour la d’effondrement.
classification des sols.
À chaque catégorie d’importance est associé un coefficient
Il convient de classer le site selon la valeur moyenne de la vitesse d’importance g l qui vient moduler l’action sismique de référence
des ondes de cisaillement Vs30 si elle est disponible. Dans le cas conformément à l’Eurocode 8.
contraire, il convient d’utiliser les ordres de grandeur des valeurs La figure 2 apporte une description complémentaire à l’Euro-
des NSPT, de Cu, Pl ou de qc sur les 30 m supérieurs. code 8 concernant cette classification et les valeurs du coefficient
Les ordres de grandeurs annoncés doivent être représentatifs de d’importance g l.
la stratigraphie du sol sur plusieurs dizaines ou centaines de mètre
(30 m minimum). 1
Le paramètre S est défini dans le tableau 2. 2. Comportement dynamique
du sol
1.3 Coefficients d’importance
Les bâtiments à risque normal sont classés en 4 catégories
d’importance qui dépendent :
2.1 Module de cisaillement G
– des conséquences en termes de vies humaines en cas
et amplitude des déformations
d’effondrement ; de cisaillement
– de l’importance du bâtiment pour la sécurité publique et la pro- Les modules de déformation dépendent de l’amplitude de la
tection civile immédiatement après un séisme ; déformation. Les ordres de grandeur des déformations pour les
ouvrages sont en moyenne compris entre 10-4 et 10-2 alors que
les essais classiques (pénétromètre, œdomètre, triaxiaux classi-
Tableau 2 – Définition du paramètre S en fonction
ques) donnent des modules représentatifs de déformations supé-
de la zone de sismicité rieures à 10-2.
Pour le calcul d’ouvrages sous l’action d’un séisme, la connais-
Classes de sol S (zones 1 à 4) S (zone 5) sance du module de cisaillement G dans la gamme de déforma-
tions 10-4 et 10-6 est nécessaire de même que l’amortissement x.
A 1 1
I
Bâtiments dans lesquels il n’y a aucune activité humaine nécessitant
un séjour de longue durée.
Habitations individuelles.
II Établissements recevant du public (ERP) de catégories 4 et 5.
Habitations collectives de hauteur inférieure à 28 m.
Bureaux ou établissements commerciaux non ERP, h ≤ 28 m, max 300 pers.
Bâtiments industriels pouvant accueillir au plus 300 personnes.
Parcs de stationnement ouverts au public.
ERP de catégories 1, 2 et 3.
III Habitations collectives et bureaux, h > 28 m.
Bâtiments pouvant accueillir plus de 300 personnes.
Établissements sanitaires et sociaux.
Centres de production collective d’énergie.
Établissements scolaires. Catégories Coefficients
d’importance d’importance γi
Bâtiments indispensables à la sécurité civile, la défense nationale et le
IV maintien de l’ordre public. I 0,8
Bâtiments assurant le maintien des communications, la production et
le stockage d’eau potable, la distribution publique et l’énergie. II 1
Bâtiments assurant le contrôle de la sécurité aériene.
Établissements de santé nécessaires à la gestion de crise. III 1,2
Centres météorologiques. IV 1,4
27
1
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Référence Internet
C242
Ouvrages de soutènement
Poussée et butée
par Thomas SIMONNOT
Directeur ACCOTEC (Gif-sur-Yvette, France) 1
et Yann JUILLIÉ
Expert près la Cour d’appel de Paris (Gif-sur-Yvette, France)
Première version par François SCHLOSSER
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Référence Internet
C242
1. Définition des forces Si l’on effectue une translation horizontale de l’écran vers l’inté-
rieur du remblai, la force P croı̂t en fonction du déplacement D jus-
de poussée et de butée qu’à un maximum Pp qui correspond à la mobilisation totale de la
butée (figure 2b). La valeur de Pp est de 3 à 4 fois la valeur de la
force initiale P0.
Inversement, lors d’une translation horizontale de l’écran vers
1.1 Généralités l’extérieur du remblai, la force P diminue jusqu’à une valeur mini-
male Pa qui correspond à l’état complet de poussée. La valeur de Pa
1
Pour un ouvrage de soutènement simple, de type mur en béton est de l’ordre de la moitié de celle de P0.
retenant un massif de sol (figure 1), les types de sollicitations qui
s’exercent sur ce mur sont : On parle aussi de butée limite et de poussée limite pour
préciser qu’il s’agit des efforts extrêmes correspondant à la
– la force de pesanteur W, poids du mur, qui s’exerce sur la face
du mur en contact avec le sol ;
– les trois forces de mécanique des sols :
O
la force de poussée (ou encore poussée) et on la note Pa,
l’indice a précisant qu’il s’agit d’une force active. C’est la
force du massif de sol s’exerçant sur la face amont du mur et
qui a tendance soit à renverser le mur, soit à le déplacer
horizontalement,
la force de butée (ou encore butée) et on la note Pp, l’indice p
précisant qu’il s’agit d’une force passive (qui ne s’exerce
qu’en réaction à un déplacement effectif). C’est la force
qu’exerce le sol sur la face aval du mur, et qui a tendance à Δ
retenir le mur,
la force portante N ou Rb, verticale, et la force de résistance au
glissement, T ou Rh, qui s’oppose au glissement du mur sur
P
sa base sous l’action de la poussée.
P0
Pa
Pa
Poussée
W
Pp Δa O Δp Δ
T
b relation force/déplacement
N
30
Référence Internet
C242
rupture du sol. Mais, dans la pratique, on omet souvent l’adjectif voûte » dont la conséquence est de concentrer les efforts au voisi-
« limite », les termes de poussée et de butée correspondant alors nage des appuis fixes et au contraire de les diminuer dans les
implicitement à la rupture. C’est ce que nous ferons dans la suite zones de grands déplacements.
de cet article.
Dans la suite de cet article, c’est la rotation en pied de l’écran qui
Si l’on compare les déplacements, on constate qu’il faut un sera implicitement considérée.
déplacement Dp beaucoup plus important pour atteindre l’état com-
plet de butée que le déplacement Da nécessaire pour atteindre celui
de poussée.
1
Plus précisément, si h est la hauteur hors fiche de l’écran, les vp / h vp / h
ordres de grandeur de ces déplacements va pour la poussée et vp Types de mouvement
pour la butée sont chiffrés aux figures 3 et 4. sol lâche sol dense
du mur
( en % ) ( en % )
De la même façon, la forme du diagramme des pressions exer-
cées par le massif de sol sur l’écran dépend de la nature du dépla-
cement imposé à l’écran. vp
Les quatre diagrammes présentés à la figure 5 montrent l’allure a) 7 ( 1,5 ) à 25 ( 4,0 ) 5 ( 1,1 ) à 10 ( 2,0 )
h
approximative de la répartition de la poussée pour quatre déplace-
ments particuliers de l’écran :
– rotation autour du pied (figure 5a) ;
– translation horizontale (figure 5b) ;
– rotation autour du sommet (figure 5c) ;
– déplacement de flexion entre deux appuis fixes, le pied et le
b) vp 5 ( 0,9 ) à 10 ( 1,5 ) 3 ( 0,5 ) à 6 ( 1,0 )
h
sommet (figure 5d).
La répartition la plus homogène et la plus pure est celle corres-
pondant à la rotation en pied. Ce type de déplacement est très fré-
quemment rencontré dans le cas des murs poids (cf. article [C 244]).
Les autres déplacements provoquent dans le sol, derrière l’écran et
de façon plus ou moins accentuée, un phénomène appelé « effet de
c) 6 ( 1,0 ) à 15 ( 1,5 ) 5 ( 0,5 ) à 6 ( 1,3 )
h
vp
va / h va / h Définitions
Types de mouvement du mur sol lâche sol dense vp est le mouvement du mur nécessaire pour mobiliser la butée
( en % ) ( en % ) des terres ;
h est la hauteur du mur.
va
a) 0,4 à 0,5 0,1 à 0,2 Figure 4 – Mouvements nécessaires pour mobiliser la butée
h
va
c) a c
va
va
Définitions
va est le mouvement du mur nécessaire pour mobiliser la poussée
des terres ;
b d
h est la hauteur du mur.
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Référence Internet
C242
1
On se place dans le cas simple d’un massif de sol semi-infini, homo-
gène et isotrope, à surface horizontale, appelé « cas géostatique ». de préconsolidation s’p et la contrainte effective verticale s’v0 des
terres au repos derrière l’écran.
2.1.1 Terres au repos : coefficient de pression Enfin, lorsque le terrain est incliné vers le haut à partir de l’ou-
latérale vrage de soutènement, avec un angle β ≤ ϕ ′ , alors le coefficient des
Les équations de l’équilibre mécanique montrent que la terres au repos devient :
contrainte totale s v s’exerçant sur un plan horizontal à la profon- K 0;β = K 0 (1 + sin β )
deur z est verticale et a pour valeur (figure 6a) :
σv = γ z 2.1.2 Sol pulvérulent
v
et radiale, croissant de telle façon qu’il n’y ait aucune déformation
σ
h =
σv = γz
latérale de l’échantillon (Dh = 0).
σ
Z
γ
0
ai K
& Le résultat de l’essai est indiqué sur la figure 6b : les contraintes
σh σv
s v et s h croissent proportionnellement. Le rapport s h/s v est appelé
Ess
coefficient de pression latérale au repos et noté K0 :
σh ∆h = 0
K 0 = σh / σ v
& Remarques 0 σh
La valeur de K0 varie suivant les différents sols. Elle est donnée Sable compact 0,40 à 0,45
de façon approximative au tableau 1.
Dans le cas des sables et des argiles normalement consolidées,
il existe une formule empirique, due à Jacky (1944), donnant la Argile normalement consolidée 0,50
valeur de K0 en fonction de l’angle de frottement interne effectif j’ :
K 0 = 1 − sin ϕ ′
Argile surconsolidée > 0,50
avec j’ angle de frottement effectif (cf. [C 254]).
32
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C242
σv σv
P
G
PG
Tz π π
z +ϕ –ϕ
2 PG plans de glissement
2
∆h > 0 expansion latérale
KO Tz (σh)p (σh)p
∆h < 0 contraction latérale
1
∆h = 0 ∆h > 0 ∆h < 0 σ contrainte normale
τ contrainte tangentiale
a b c ϕ angle de frottement interne
τ
J P
G
ue
èq
ins a état au repos
intr
oite b état de poussée (σ, contrainte
I Dr
principale majeure)
d H
Figure 7 – États de contraintes de poussée et de butée pour un sol pulvérulent, dans le cas géostatique
Cet état des contraintes est représenté par le cercle de Mohr de On peut caractériser chacun des deux états de contraintes précé-
diamètre AB sur la figure 7d. dents par la valeur du rapport s h /s v. Dans l’état de poussée, on tire
facilement du diagramme de Mohr de la figure 7d :
Examinons de quelle façon il peut y avoir rupture dans la masse
du sol. σ v − (σh )a σ v + (σh )a
= sin ϕ
Si l’on permet au sol une expansion latérale (Dh > 0), la 2 2
contrainte verticale s v reste principale, égale à g z, et la contrainte
horizontale s h diminue. Sur la figure 7d, le point B se déplace jus- d’où :
qu’au point C pour lequel le cercle de Mohr est tangent aux droi-
tes intrinsèques. Il y a alors rupture du sol et cette rupture a lieu (σh )a 1 − sin ϕ ⎛ π ϕ⎞
= = tan 2 ⎜ − ⎟
en tout point du massif. Les plans de rupture en chaque point σv 1 + sin ϕ ⎝ 4 2⎠
enveloppent un réseau de surfaces de glissement planes, dont
l’inclinaison est déterminée à partir des points de contact I et G Le rapport (s h)a /s v est appelé coefficient de poussée et noté Ka.
du cercle de Mohr à la rupture avec la courbe intrinsèque et qui Pour un sol pulvérulent et dans le cas géostatique, son expression
⎛π ⎞ dans le dia- est donc :
font entre elles l’angle ⎜ + ϕ ⎟ égal à l’angle ICG
⎝2 ⎠
⎛ π ϕ⎞
gramme de Mohr. Cette rupture correspond à l’état de poussée K a = tan 2 ⎜ − ⎟
(figure 7b). On note (s h)a la contrainte horizontale ⎝ 4 2⎠
correspondante.
Dans l’état de butée, le rapport (s h)p /s v, appelé coefficient de
Il est également possible de provoquer la rupture du massif de butée et noté Kp, a pour expression :
sol par compression latérale (Dh < 0). Dans ce cas, le point B
(s h = K0 g z) sur la figure 7d se rapproche d’abord du point A cor- ⎛ π ϕ⎞
respondant à un état de contrainte isotrope (s h = s v = g z). Puis, la K p = tan 2 ⎜ + ⎟
⎝ 4 2⎠
contraction latérale augmentant, le point B atteint le point D ; il y a
alors rupture, le cercle de Mohr étant tangent aux droites intrinsè-
ques ; on note (s h)p la contrainte horizontale correspondante. La Il est important de remarquer que ces deux coefficients sont
rupture a lieu en même temps en tout point du massif et les plans inverses l’un de l’autre :
⎛π ⎞ K a = 1/ K p
de glissement font entre eux un angle de ⎜ − ϕ ⎟ égal à l’angle
⎝2 ⎠
dans le diagramme de Mohr. Cette rupture correspond à l’état
JDH En résumé, le rapport des deux contraintes principales s h /s v
de butée (figure 7c). dans le cas géostatique et pour un milieu pulvérulent évolue entre
33
1
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C244
1
et Yann JUILLIÉ
Expert près la Cour d’appel de Paris Gif-sur-Yvette (France)
9. Glossaire – Définitions................................................................... — 35
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 244v2
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C244
1
On distingue donc trois grandes familles d’ouvrages de
1. Différents types d’ouvrages soutènement :
de soutènement – les murs de soutènement : ce sont des ouvrages généralement
fondés superficiellement, dont le poids (incluant parfois une partie
de la masse de sol retenu) joue un rôle prépondérant ;
– les écrans de soutènement : ce sont des ouvrages minces
Un ouvrage de soutènement peut retenir soit des terres en rem- (acier, béton armé ou bois), retenus ou soutenus par des ancrages,
blai, c’est-à-dire rapportées, soit le terrain en place, en déblai. des butons ou la butée des terres. Leur résistance à la flexion joue
L’effort de poussée exercé par le massif de terre retenu (cf. arti- un rôle important, alors que leur poids est insignifiant ;
cle [C 242]) peut être repris de diverses manières. – les ouvrages en remblai ou sol renforcé : ce sont des ouvrages
Trois modes principaux peuvent être distingués : qui comportent des rangées sensiblement horizontales de renforce-
ments, interposées entre des couches successives du remblai au
– la poussée est reprise par le poids de l’ouvrage de fur et à mesure de la construction de l’ouvrage.
soutènement ;
– la poussée est reprise par encastrement de l’ouvrage de Le tableau 1 montre les différents types d’ouvrages de soutène-
soutènement ; ment classés d’après la distinction précédente, en séparant les
– la poussée est reprise par des ancrages. ouvrages rigides des ouvrages souples ou semi-souples.
Poids de l’ouvrage
Encastrement
Ancrage
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C244
h ouvrage avec parement i ouvrage à parement à fruit avec j ouvrage à parement vertical
constitué de gabions retours de nappe avec retours de nappe et écran
désolidarisé
37
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C244
1
plus ancien est le mur caisson en éléments préfabriqués.
Remblai drainant
Dans les travaux maritimes, par exemple, on utilise pour la cons- Gabion
truction des quais de grands batardeaux cellulaires en palplanches
métalliques ou de grands caissons en béton armé.
Géotextile anti-contaminant
Dans un ouvrage cellulaire, la cellule est remplie de sol et
l’ensemble forme un ouvrage qui peut être, dans certains cas, très
souple.
Drain de collecte
1.2 Cas de poussée reprise
par encastrement de l’ouvrage Figure 3 – Mur en gabions
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C244
Voile
Patin
1
h
2
f
1 Terrain naturel
2 Terrain excavé
3 Terrain en place
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C244
39,40 NGF
1 P
N
640 k
T
80 0 kN
3,80 m
kN
00
13
15,80 m
l’ouvrage (STR) et la résistance du terrain (GEO) selon l’approche – instabilité générale (grand glissement) ;
de calcul n 2 définie par l’Eurocode, qui consiste à appliquer les – rupture interne du mur (insuffisance de résistance structurale).
coefficients de sécurité partiels aux actions ou leurs effets et aux
résistances (et non pas aux propriétés du terrain).
2.3 Modes de rupture des ouvrages
de soutènement
2.2 Mécanismes de ruine des ouvrages
de soutènement & Pour les murs de soutènement
Cinq modes de rupture, illustrés à la figure 9, peuvent être
Il convient de distinguer les murs de soutènement et les écrans rencontrés :
de soutènement qui ont des mécanismes de ruine communs et
différents. – le glissement de l’ouvrage sur sa base (figure 9a) ;
– le renversement de l’ouvrage (figure 9b) ;
& Pour les écrans de soutènement – le poinçonnement du sol de fondation, ou défaut de portance
Les risques de ruine à prendre en considération sont : (figure 9c) ;
– le grand glissement englobant l’ouvrage (figure 9d) ;
– l’insuffisance de résistance du terrain (défaut de butée en pied, – la rupture des éléments structuraux de l’ouvrage (figure 9e).
de capacité portante, de butée en tête, de soulèvement du fond de
fouille, etc.) ; Les quatre premiers types de rupture sont relatifs à l’instabilité
– l’insuffisance de résistance de la structure de l’écran ; externe de l’ouvrage, la rupture des éléments structuraux consti-
– l’instabilité d’ensemble ; tuant l’instabilité interne.
– l’instabilité du massif d’ancrage (ancrage trop proche de l’écran) ;
& Pour les écrans de soutènement
– l’annulation de la butée du terrain en pied de l’écran par écou-
lements et pressions d’eau (boulance, érosion). On peut rencontrer sept états limites ultimes :
& Pour les murs – défaut de butée (figure 10) ;
– rupture par insuffisance structurale de l’écran (figure 11) ;
Il convient de considérer la ruine par : – défaut de capacité portante (figure 12) ;
– défaut de capacité portante du sol de fondation (poinçonne- – rupture d’un appui (buton ou tirant – figure 13) ;
ment ou rotation excessive) ; – instabilité hydraulique (figure 14) ;
– glissement du mur sur sa base (insuffisance de résistance – instabilité du massif d’ancrage (figure 15) ;
mobilisable) ; – instabilité d’ensemble (grand glissement – figure 16).
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C244
a b c
d e
L’étude de la stabilité externe d’un ouvrage de soutènement fait Pour le calcul des efforts de poussée ou de butée d’un sol non
appel à des concepts et à des méthodes de calcul qui sont com- saturé, on prendra généralement la résistance effective (c′, j ′)
muns à l’ensemble des ouvrages. Nous ne les détaillerons que mesurée sur le sol saturé.
dans le cas des murs en béton ou en maçonnerie. Dans le cas d’un sol fin saturé (limon, argile), il sera parfois
Par contre, l’étude de la stabilité interne est assez spécifique à nécessaire de faire deux calculs, l’un à court terme correspondant
chaque type d’ouvrage. Nous l’expliciterons systématiquement, aux conditions juste après la construction, l’autre à long terme cor-
sauf dans le cas des murs poids en béton ou en maçonnerie où respondant aux conditions dans lesquelles les surpressions inter-
cette étude relève des calculs classiques de béton. stitielles se sont dissipées, soit quelques semaines à quelques
mois après la construction. C’est le cas des parois exécutées dans
le sol en place avec excavation. Cependant, l’expérience montre
2.4 Résistance au cisaillement du sol que c’est le calcul à long terme et en contraintes effectives (c′, j ′)
qui est le plus défavorable, aussi se contente-t-on souvent de ce
et frottement sol-mur seul calcul.
41
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C244
b basculement autour d’un appui en tête c basculement autour d’un appui en pied
a écran non ancré (en console) b écran avec un appui en tête c écran avec plusieurs niveaux d’appuis
– le tassement relatif entre le mur et le sol ; Lorsque l’ouvrage de soutènement a tendance à tasser plus que
– l’inclinaison de la surface. le sol retenu, ce qui est le cas, par exemple, d’un mur plaqué contre
un talus de déblai, l’angle d est alors négatif. Le tassement relatif
En première approximation, on peut déterminer cet angle de frot- entre le sol et le mur joue ainsi un rôle important.
tement en fonction de l’état de surface du parement, comme il est
Dans tous les cas courants de murs rugueux en béton ou en
indiqué dans le tableau 2.
maçonnerie, la valeur de 2/3 j est celle à retenir.
42
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C245
Amélioration et renforcement
des sols
Traitement avec inclusions 1
par Philippe LIAUSU
Ancien Directeur général de Ménard, ancien professeur de géotechnique à l’ESTP
et Claude PLUMELLE
Professeur honoraire du Conservatoire national des arts et métiers
Cet article s’appuie sur le livre AMSOL – Amélioration et renforcement des sols, publié en
2018 par les Éditions « Le Moniteur ». Les deux auteurs de cet article sont co-auteurs
d’AMSOL avec Laurent Briançon et Bruno Simon ; ils ont bénéficié de la contribution de
Serge Lambert pour le chapitre « colonnes ballastées ». Les illustrations proviennent du
tome 2 de cet ouvrage.
43
Référence Internet
C245
1
de renforcement de sol par inclusions. Elles sont constituées de
ciellement les ouvrages projetés.
matériaux granulaires mis en œuvre par refoulement dans le sol
mou et compactés par passes successives. Par le compactage du sol, le drainage et l’augmentation de la
résistance au cisaillement, le traitement par colonnes ballastées
Le traitement par colonnes ballastées permet, comme la plupart est reconnu comme un procédé très bien adapté en zone sismique
des techniques d’amélioration de sol, de réduire les tassements, d’autant plus que son intégrité et sa portance ne sont pas remises
d’augmenter la capacité portante du sol, mais il permet aussi en cause lors de la secousse sismique.
d’accélérer la consolidation du sol par le fort caractère drainant du
matériau des colonnes. Les colonnes ballastées sont également
efficaces pour améliorer la stabilité au glissement des talus et pour 1.2.2 Type de sols traitables
traiter le sol contre la liquéfaction. par colonnes ballastées
Les méthodes de vibrocompactage présentées dans l’article Les colonnes ballastées peuvent être réalisées aussi bien dans
[C 255] précédent ayant montré leurs limites pour l’amélioration les sols fins au-dessus ou en dessous de la nappe.
des sols cohérents, l’idée d’incorporer du ballast dans le sol mou
en cours de traitement a conduit au développement des colonnes Cette technique est à proscrire dans les sols tourbeux (CMO > 5 %)
ballastées ; cette technique est donc assez ancienne mais ce n’est qui ne présentent pas un confinement suffisant pour assurer l’équi-
que dans les années 1970 qu’elle a réellement pris tout son essor, libre de la colonne.
avec la mise au point de matériels performants et de méthodes de Pour les ouvrages sensibles à la distorsion, les colonnes ballastées
dimensionnement fiables (figure 1). ne doivent pas être utilisées dans des terrains présentant des risques
de perte dans le temps des caractéristiques volumétriques et/ou
mécaniques : les décharges d’ordures ménagères par exemple.
1.2 Domaines d’application, avantages Les sols fortement compressibles (vases et argiles molles)
et limites d’épaisseur supérieure à 0,50 m et présentant des caractéristiques
faibles (cu < 20 kPa ou qc < 300 kPa) nécessitent une étude parti-
Une colonne ballastée est un procédé d’amélioration de sol : ce culière et des dispositions constructives spécifiques : par exemple,
n’est ni un élément de fondation, ni une fondation profonde. Son préchargement, consolidation.
domaine d’application dépend du type d’ouvrage à construire sur
le sol traité et du type de sol à traiter. Cette technique s’applique donc pour les sols cohérents compor-
tant plus de 10 à 15 % de limons et argiles et ayant une portance
insuffisante. Ce procédé est également utilisable dans les remblais
1.2.1 Type d’ouvrages du ressort des colonnes non évolutifs, tels que les produits de déblais de construction (sous
ballastées réserve que les blocs ne soient pas un obstacle à la pénétration du
vibreur), scories ou remblais hétérogènes. Enfin, des sables ou
Les utilisations les plus fréquentes des traitements par colonnes sables et graviers comportant des lentilles argilo – limoneuses
ballastées concernent tout type d’ouvrages dans la mesure où les peuvent être traités par cette technique.
déformations résiduelles du sol traité et du sol sous-jacent sont
compatibles avec la structure de l’ouvrage sous l’exploitation et
les prescriptions techniques associées : 1.2.3 Avantages et limites
– en génie civil (routes, remblais, ouvrages d’art, murs de soutè- Comme toute technique d’amélioration de sol, les colonnes bal-
nement) ou maritime (renforcement en off-shore de fonds marins, lastées présentent des avantages et des limites.
lacustres ou fluviaux) ;
■ Parmi les principaux avantages, nous pouvons citer :
– un report immédiat d’une fraction des charges sur les colonnes ;
– une capacité de drainage accélérant la consolidation dans le
cas de traitement de sol fin ;
– la non-fragilité des colonnes lors des terrassements et un
réglage obtenu sans recépage compliqué ;
– l’absence de matelas de répartition au-dessus des colonnes
sous semelle ou radier ;
– l’absence d’un temps de séchage à respecter avant chargement ;
– l’absence de déblai, du fait de l’exécution par refoulement ;
– la possibilité de réduire le risque de liquéfaction dans les zones
sismiques ;
– un coût très inférieur à celui des fondations profondes.
■ Les limites de la technique sont :
– une réduction de tassement limitée à un facteur de l’ordre de 2
à3;
– le besoin de disposer de bons matériaux granulaires ;
– le risque de faux refus dans les sols comportant des blocs ou
des éléments trop grossiers ;
– la longueur de traitement limitée à 20 m avec les équipements
Figure 1 – Vue d’un chantier de colonnes ballastées courants ;
44
Référence Internet
C245
– la mise en communication de nappes superposées éventuelles La surcharge q appliquée à la surface du sol dans la maille se
avec un risque potentiel de pollution ; répartit entre la colonne et le sol en proportion de leurs aires
– l’application à des sols assurant un confinement suffisant et respectives :
stable dans le temps, donc excluant les sols trop mous et organiques.
1
du traitement
On mentionnera préalablement l’existence du document publié Le rapport de concentration de contrainte n = qcol/qsol caractérise le
en 2011 sous l’égide du CFMS (Comité Français de Mécanique des comportement de la colonne ballastée. Cette concentration de
Sols) auquel il pourra être utile de se référer pour plus de détails contrainte n’apparaît pas immédiatement lors du chargement mais se
sur ce sujet. développe au fur et à mesure de l’évolution de la consolidation du sol.
Le facteur de réduction de tassement β permet d’exprimer l’effi-
1.3.1 Principe général de dimensionnement cacité du traitement en matière de tassement. Considérant que le
tassement du sol non traité soumis à un chargement q est noté s0
Dans le cas d’un réseau de colonnes ballastées sous un ouvrage et que le tassement du sol traité est noté s, le facteur de réduction
de grandes dimensions, il est d’usage de considérer le comporte- de tassement est déterminé par la relation :
ment d’une cellule élémentaire constituée de la colonne et de la
maille associée. On suppose alors pour le dimensionnement que
les déplacements latéraux sont nuls au bord de la cellule et que En 1985, Soyez propose une relation reliant β à n, fondée sur l’hypo-
les déformations verticales sont égales dans la colonne et dans le thèse d’une redistribution des contraintes au prorata des modules qui
sol sur toute la hauteur. peut être utile dans le cadre d’une première approximation :
Les colonnes sont en général disposées suivant un maillage régu-
lier qui peut être triangulaire ou rectangulaire. Selon la géométrie
du maillage, le diamètre équivalent correspondant à une maille élé-
Avec un rapport de concentration de contrainte n = Ec/Es com-
mentaire cylindrique prendra différentes formes (figure 2)
pris entre 5 et 10. Le module équivalent s’écrit dans ce cas :
Dans le cas général, les deux critères de dimensionnement sont :
– la charge admissible globale sur le sol amélioré après traite-
ment avec vérification de l’absence de rupture des colonnes ; Avec Ec et Es les modules respectifs de la colonne et du sol.
– le tassement du sol amélioré et le tassement différentiel entre
les colonnes et le sol. Plusieurs méthodes de dimensionnement ont été proposées par
différents auteurs, mais celle de Priebe reste une des plus utili-
Pour certaines applications particulières, d’autres critères de sée ; on trouvera sur la figure 3 les abaques de dimensionnement
dimensionnement doivent être respectés : proposés par cet auteur.
– le temps de consolidation dans le cas où l’effet drainant des
Indépendamment du dimensionnement du réseau de colonnes,
colonnes est recherché ;
il faut par ailleurs s’assurer de la stabilité d’une colonne isolée ;
– la sécurité obtenue vis-à-vis des glissements circulaires dans le celle-ci peut se rompre selon trois schémas de rupture différents
cas d’une application de stabilisation de talus. indiqués sur la figure 4 :
Dans la plupart des cas, c’est la réduction du tassement qui est
– rupture par expansion latérale qui est un critère souvent
recherchée.
dimensionnant (figure 4a) ; ce critère conduit à limiter la contrainte
verticale dans la colonne en fonction de l’étreinte latérale ;
– rupture par poinçonnement pour les colonnes courtes et flot-
s tantes (figure 4b) ;
– rupture par cisaillement généralisé qui est une rupture rare et
qui peut apparaître dans le cas des colonnes courtes (figure 4c).
Do Do = 1,05∙s
1.3.2 Dimensionnement par méthodes numériques
Le dimensionnement par éléments finis ou différences finies des
colonnes ballastées est courant. L’intérêt de la méthode des élé-
a maille triangulaire ments finis est de pouvoir introduire le comportement non-linéaire
du sol, ainsi que l’interface sol-colonne. De nombreux logiciels
s
permettent de traiter ce comportement non-linéaire, comme Plaxis,
Abaqus, Cesar-LCPC, etc.
Dans la plupart des cas, les modélisations en 2D (modèle plan
axisymétrique) pour des colonnes sont effectuées. Une modélisa-
Do Do = 1,13∙s tion 3D pourra être employée pour approcher plus finement le
comportement du sol renforcé ou pour simuler un cas difficile-
ment transposable en 2D : semelle sur colonnes par exemple. Les
calculs par différences finies (Flac) peuvent aussi être effectués.
L’intérêt de cette approche est également de pouvoir modéliser et
b maille carrée
prendre en compte la structure fondée sur le réseau de colonnes avec
son matelas de répartition, ce qui permet par exemple de déterminer
Figure 2 – Diamètre équivalent de la cellule élémentaire l’incidence des inclusions sur le moments fléchissants dans un dal-
selon la géométrie du maillage lage (figure 5).
45
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C245
Facteur d’amélioration ß0
1 5 φc = 45,0° vs =
1
3
φc = 42,5°
4
φc = 40,0°
φc = 37,5°
3
φc = 35,0°
1 Rapport
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 des sections A/AC
Figure 3 – Facteur d’amélioration en fonction du rapport des sections et de l’angle de frottement interne du ballast (Priebe)
3 à 4 Bcol
Bcol
a b c
46
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C245
Sigma_X
3.66720E+005
1,3 cm Sigma_Y
Disp_Y 2.76950E+005
1
–0.0032533
–0.0048800 –81129.00000 7616.8000000
–0.0065067 –98426.00000
–0.0081334 –1.1572E+005 –82159.00000
σc = 0,17 MPa < 2 × Pl
–0.0097600 –1.3302E+005
–1.5032E+005 –1.7194E+005
–0.0113870
–0.0130130 –1.6761E+005 –2.6171E+005
–3.5149E+005
47
1
48
Référence Internet
C247
Amélioration et renforcement
des sols
Traitement par injections 1
par Philippe LIAUSU
Ancien Directeur général de Ménard, ancien professeur de géotechnique à l’ESTP
et Claude PLUMELLE
Professeur honoraire du Conservatoire national des arts et métiers
Notes de l’éditeur
Cet article s’appuie sur le livre AMSOL – Amélioration et renforcement des sols, publié
en 2018 par les Éditions « Le Moniteur ». Les deux auteurs de cet article sont co-auteurs
d’AMSOL avec Laurent Briançon et Bruno Simon ; ils ont bénéficié des contributions :
d’Annette Esnault Filet pour le chapitre « Méthodes biologiques », d’André Jaubertou pour
les chapitres « Injection ciment et chimique » et « Injection solide », de Fabrice Mathieu
pour le chapitre « Deep Mixing Method », de Serge Lambert pour les chapitres « Jet
grouting » et « Injection solide », de Nicolas Faure pour le chapitre « Injection de résine
expansive ». Les illustrations proviennent du tome 2 de cet ouvrage.
49
Référence Internet
C247
1.1.2 Biogaz
Les gaz (CO2, H2, CH4, N2) peuvent être produits par des proces-
sus microbiologiques. Les bulles de gaz formées dans les sols
saturés diminuent le degré de saturation en expulsant l’eau et
réduisent le potentiel de liquéfaction. Actuellement, ce procédé a
fait seulement l’objet d’essais de laboratoire et la pérennité de la
présence du gaz doit être encore prouvée.
50
Référence Internet
C247
Solution nutritive :
Porosité
urée + chlorure de calcium
ouverte
CaCO3
+ = Grain
1
de sable
10 μm
2- Calcification :
Ca2+ + CO2–
3 CaCO3
51
Référence Internet
C247
Passant (%)
Limon Sable Grave
100
1
90
80
70
60
Biocalcis
50
40
30
20
10
Ouverture
0
2 µm 63 µm 2 mm 63 mm des mailles
On peut injecter des sols jusqu’à des perméabilités de l’ordre de graviers aux sables limoneux. Même dans des sols granulaires
10–6 m/s. Pour les applications sous nappe avec des gradients éle- fins, l’injection s’effectue sans montée en pression dans des ter-
vés, des études sont en cours en 2018 pour en étudier la faisabilité rains réputés non injectables avec des procédés classiques. Les
et les limites d’application. bactéries et les solutions calcifiantes peuvent imprégner le terrain
sur de longues distances ; le maillage d’injection est ainsi considé-
■ Les applications principales sont au nombre de trois. rablement élargi comparé à celui nécessaire dans l’emploi des
• Traitements anti-liquéfaction ciments ultrafins ou des produits chimiques dont la propagation
est limitée par leur viscosité et leur phénomène de prise chimique
Ils sont utilisés pour améliorer la résistance au cisaillement des
ou hydraulique.
sols lâches. Le maintien de la perméabilité initiale du milieu
n’affecte pas la vitesse de dissipation des surpressions inter- La mise en œuvre de la biocalcification ne nécessite donc qu’un
stitielles en cas de séisme. Les applications concernent surtout les nombre réduit de points d’injection car les solutions injectées sont
constructions existantes, dans le cadre de l’évolution et de la mise fortement pénétrantes. En fonction du type de terrain, des espace-
à jour des cartes sismiques et des nouvelles normes sur certains ments entre forages jusqu’à 3 à 5 m sont envisageables, alors que
ouvrages sensibles. les procédés classiques d’injection de coulis nécessitent des
• Traitements contre l’érosion interne des dunes, digues, levées mailles beaucoup plus serrées, de l’ordre du mètre.
L’érosion interne (suffusion) est produite par le transport de
Grâce à sa grande souplesse d’adaptation, le traitement peut
particules fines de sol à l’intérieur d’une couche de particules plus
être mis en œuvre dans des temps très courts, dans des zones
grossières, à l’interface de deux couches ou à l’interface du sol et
d’accès difficiles, par exemple sous des bâtiments et en ciblant
d’une structure. Cette érosion peut évoluer en érosion régressive
spécifiquement les zones de reprise en sous-œuvre à traiter.
et conduire à l’effondrement de la structure du sol.
Ce phénomène lent dépend de la granulométrie du sol et des Le procédé permet de cimenter les grains de sol sans modifica-
vitesses locales de l’écoulement. La biocalcification, en créant un tion substantielle de la perméabilité de départ. La calcite formée
réseau de liens entre les grains de sol, empêche cette érosion. dans la matrice du sol permet d’améliorer considérablement la
• Amélioration des caractéristiques mécaniques des sols en cohésion du terrain en place.
général
C’est un procédé respectueux de l’environnement, il présente
Pour le renforcement des murs de quai, en cas d’approfondisse- un bilan carbone favorable comparé aux techniques existantes,
ment par exemple, pour réduire la poussée ou augmenter la butée comme le jet grouting par exemple.
des terres, mais aussi pour toute autre application nécessitant
l’amélioration mécanique des sols granulaires. Actuellement, le coût de revient se situe dans la gamme haute
des procédés existants (type jet grouting) et est donc relativement
■ Principe, mise en oeuvre et coût de la biocalcification élevé pour certaines applications. S’agissant d’un procédé inno-
La biocalcification est un procédé d’injection capable d’amélio- vant et en développement, son utilisation sur une grande échelle
rer des sols dans une large gamme de granulométries allant des industrielle devrait contribuer à l’abaisser à terme.
52
Référence Internet
C247
53
Référence Internet
C247
Injection Injection
Terrain naturel
par imprégnation par claquage
2.1.3 Coulis
Perméabilité du sable (m/s)
Les coulis utilisables pour l’étanchement et la consolidation se
1
divisent en deux catégories principales correspondant à la nature
et aux propriétés des mélanges utilisés : les coulis à base de liants
hydrauliques en suspension (§ 2.1.3.1) et les coulis à base de pro- 10–1
duits chimiques en solution (§ 2.1.3.2).
10–2
Injectable
2.1.3.1 Coulis à base de liants hydrauliques en suspension 10–3
2.1.3.2 Coulis à base de produits chimiques en solution 2.1.3.3 Coulis à base de résines
ou autres produits chimiques
Les gels de silice ont été souvent employés à partir des années Les résines répondent à des exigences que les coulis de ciment
1975-1980 pour l’imprégnation des sables moyens à fins. Ces et de silicate ne peuvent satisfaire. De par leur nature ou leur per-
mélanges très fluides complètent efficacement les travaux effec- formance, ces produits présentent quelquefois un avantage tech-
tués à l’aide de suspension de ciments et permettent une meilleure nique vis-à-vis des solutions conventionnelles, soit :
imprégnation des sols. On distingue les gels mous à réactif miné-
ral et les gels durs à réactif organique. Les premiers n’apportent – une faible viscosité, facilitant l’imprégnation des sables fins ;
qu’une faible résistance à la compression (Rc < 0,2 MPa) et sont – une résistance mécanique élevée ;
employés le plus souvent pour l’étanchement des sols, les seconds – un temps de prise réglable de quelques secondes à plusieurs
sont utilisés si l’objectif est l’étanchéité et la consolidation des heures ;
sols, par exemple pour des sables fins auxquels ils peuvent appor- – une résistance à l’agressivité des eaux.
ter des résistances Rc de 0,5 à 2 MPa, en les réservant à des Ces résines, grâce à leur fluidité et malgré leur coût élevé, ont
ouvrages temporaires à cause de la possibilité de rejets liquides été quelquefois employées pour l’imprégnation de sols granulaires
appelés « synérèse ». fins et assurent une consolidation pérenne.
54
Référence Internet
C247
Tableau 1 – Applications des matériaux d’injection aux sols granulaires (source : AFTES 2006)
Étanchement Consolidation
Alluvions grossières, graviers, galets Ciment et bentonite et adjuvants Ciment et bentonite et adjuvants
(gradient hydraulique) Ciment et bentonite et charges
Ciment et bentonite rigidifiée (procédé
Joosten ou similaire)
Ciment et bentonite et charges
Ciment et bentonite rigidifiée
(procédé Joosten ou similaire)
1
Alluvions sablo-graveleuses Ciment et bentonite Ciment et bentonite
Gels de silice et réactif minéral Ciments Gels de silice et réactif organique
ou liants hydrauliques ultrafins et adjuvants Ciments ou liants hydrauliques ultrafins
et adjuvants
Sable fin Gels de silice et réactif minéral Gels de silice et réactif minéral
Suspension de silice nanométrique Gels de silice et réactif organique
et réactif minéral Suspension de silice nanométrique
et réactif minéral
Sable fin et limon Gels de silice et réactif minéral Gels de silice et réactif minéral
Suspension de silice nanométrique Suspension de silice nanométrique
et réactif minéral et réactif minéral
Résines acryliques Résines acryliques
Le tableau 1 [1] récapitule les différentes applications des maté- Sur chantier, parmi plusieurs appareils, le plus couramment
riaux d’injection aux sols granulaires. utilisé est le cône d’écoulement de type « Marsh ». La mesure
consiste à chronométrer le temps d’écoulement d’un litre de cou-
2.1.3.4 Propriétés des coulis lis. Cette mesure correspond à une viscosité apparente. Le résultat
est exprimé en secondes et permet d’obtenir des comparaisons
On distingue les propriétés des coulis à base de liants hydrau- pour la plupart des coulis de ciment courants (tableau 2 [2]).
liques et les coulis à base de produits chimiques. On les étudie
sous leur forme liquide, lors de la mise en œuvre, et sous forme • Granularité des suspensions
solide, une fois injecté, de façon à comparer leurs performances et La granularité est une caractéristique des mélanges en suspen-
la pérennité des traitements. sion qui détermine la stabilité et donc la décantation de ce mélange.
■ Coulis à base de liants hydrauliques en suspension Pour que le coulis pénètre dans les pores du sol, il faut que les
• Propriétés rhéologiques des coulis particules de coulis aient des dimensions en rapport avec celles
du sol. L’approche habituelle consiste à considérer la granularité
Dans le cas des coulis à base de ciment, deux paramètres influent du sol et celle du coulis (particules constituant le coulis, par
sur leur pénétrabilité ou injectabilité : la rhéologie de la suspension exemple : particules de ciment).
et la granularité du liant. On définit pour chaque coulis :
– la viscosité plastique, notée ηp (mPa.s) ; D’après Zebovitz, Krizek et Atmatzidis [2] et Mitchell [3] un sol
– le seuil d’écoulement qui est la contrainte de cisaillement est injectable si :
notée τp (Pa).
Les mesures rhéologiques en laboratoire s’effectuent à l’aide de
viscosimètres coaxiaux qui permettent de mesurer les viscosités
plastiques et les seuils d’écoulement. Chopin [4] indique des valeurs comprises entre 15 et 30.
Eau 1 – 26 ± 0,5
55
Référence Internet
C247
1
coulis dans la partie inférieure de l’éprouvette sous l’action de la 80
gravité. L’ajout d’un agent stabilisant dans le mélange, bentonite
ou adjuvant, permet de retarder, voire d’annuler, la sédimentation
des grains de ciment et de limiter la décantation.
• Décantation 40
Le phénomène de décantation provoque la formation d’une
couche d’eau claire à la surface du coulis frais, il est simultané à la
sédimentation des grains.
• Floculation 0 t (min)
0 4 16
La floculation est l’agglomération des grains de ciment et de
Bentonite
bentonite qui forment des « flocs ». Elle augmente la viscosité du Ciment (BC)
BC + Peptisant BC + Peptisant + Polymères
mélange. Il est possible de limiter la floculation en utilisant un
agent assurant la dispersion des grains.
Figure 8 – Filtration de coulis de bentonite ciment (source : Caron in
• Filtration – essorage AFTES, 2006)
56
Référence Internet
C305
57
Référence Internet
C305
L’intérêt de ces produits est qu’ils apportent au sol une résistance en traction
que le sol seul ne possède pas (ou très peu pour les sols cohérents) permettant
ainsi d’augmenter la stabilité d’un ouvrage. Leur emploi permet en général un
gain économique en comparaison à d’autres solutions de construction et
permet d’exploiter de nouvelles zones, actuellement délaissées, car présentant
des risques pour la sécurité des usagers.
1
De nombreux types de géosynthétiques de renforcement existent sur le
marché ; bien qu’ils soient de constitutions différentes, ils doivent tous présenter
des caractéristiques nominales déterminées par des essais normalisés en labora-
toire. Ces caractéristiques peuvent être ensuite dégradées lors de la mise en
œuvre des produits et pendant la durée de service de l’ouvrage renforcé, et le
dimensionnement des géosynthétiques doit intégrer ces dégradations possibles.
Cet article présente :
– les géosynthétiques de renforcement ;
– les essais en laboratoire permettant de déterminer leurs caractéristiques ;
– les mécanismes d’interaction entre les géosynthétiques et leur
environnement ;
– la prise en compte des facteurs d’influence ;
– les principes de leur mise en œuvre et leur dimensionnement dans des
ouvrages géotechniques.
Pour certains ouvrages, des exemples de prescriptions sont donnés permet-
tant à l’ingénieur de rédiger un cahier de charges.
Le domaine des géosynthétiques est un domaine très normalisé. Ce point est
aussi abordé pour que le lecteur comprenne ce cadre normatif essentiel pour
le développement des techniques.
58
Référence Internet
C305
Tricotés
Tissés
Non tissés
Thermoliés Aiguilletés
– les élastomères : en sablant une de leur face. Un film anti-racinaire peut être ajouté
sur la face opposée.
• éthylène-propylène-diène monomère (EPDM),
Les géosynthétiques bentonitiques sont des matériaux compo-
• polypropylène (PP).
sites étanches composés d’un ou plusieurs géosynthétiques et
Leur formulation comprend en plus du polymère, des plasti- d’une couche d’argile.
fiants, des stabilisants, des lubrifiants, des pigments qui per- Il existe deux types de géosynthétiques bentonitiques :
mettent d’améliorer les caractéristiques de la géomembrane :
– ceux pour lesquels l’argile est fixée entre deux géotextiles ;
– flexibilité sous basse température ; – ceux pour lesquels l’argile est collée sur une géomembrane.
– résistance aux UV ;
– augmentation du frottement… 1.1.4 Géosynthétiques composites
■ Les géomembranes bitumineuses sont constituées d’un géosyn- Les géosynthétiques composites sont des produits qui asso-
thétique imprégné de bitume. Leur frottement peut être augmenté cient au minimum un géosynthétique (figure 4).
59
Référence Internet
C305
Géogrilles
1
Extrudée Tissées ou tricotées Bandes soudées
(uni-or bi-axiale) (imprégnée ou enduite) (laser ou rayon X)
Géoespaceurs Géoconteneurs
60
Référence Internet
C305
61
Référence Internet
C305
1 Terrassements routiers et
ferroviaires
x x (1) x
Ouvrages de drainage x x x
Berges fluviales x x (1)
x
et maritimes
(1)
Canaux x x x x x
Barrages et réservoirs x x x (1) x x
Soutènements et fondations x x (1)
x
(1) (1)
Tunnels x x
Déchets solides x x x (1) x x
Déchets liquides x x x (1)
x
Chaussées x x x
(1) pour les systèmes de drainage voir l’application « Ouvrages de drainage »
62
Référence Internet
C305
1
(1) Résistance à la traction EN ISO 10319 A des éléments de renfort est préservée.
(en kN/m)
C’est le cas par exemple des produits dont les éléments de renfort
(2) Allongement à l’effort EN ISO 10319 A sont protégés par un gainage ou un autre géosynthétique.
maximum (en %)
(3) Raideur à 2 %, 5 % et EN ISO 10319 S La figure 7 [2] montre que si, pour les géosynthétiques subis-
10 % d’allongement sant des endommagements externes, l’installation et le compac-
tage entraînent une réduction de raideur. Pour ceux ne subissant
(4) Résistance à la traction EN ISO 10321 S que des endommagements internes, il n’y a pas de perte de rai-
des joints et coutures b) c) deur.
(en kN/m)
(5) Résistance au EN ISO 12236 A 2.3.2 Comportement au fluage
poinçonnement statique
(CBR test) a) (en N) L’incidence du fluage en traction des géosynthétiques sur la
résistance à la traction a été étudiée depuis longtemps et est inté-
(6) Résistance à la EN ISO 13433 A grée dans les normes de dimensionnement des renforcements par
perforation dynamique géosynthétique (NF G 38064) sous la forme d’un coefficient réduc-
(chute de cône) a) (en mm) teur (Γflu).
(7) Frottement (en °) EN ISO 12957-1 ; S L’incidence du fluage sur la déformation est souvent représen-
tée en utilisant les courbes isochrones (NF EN ISO 13431)
EN ISO 12957-2 (figure 8) [3].
(8) Fluage en traction EN ISO 13431 S
(Γfluage, εfluage) 2.3.3 Résistance au vieillissement chimique
(9) Résistance à EN ISO 10722 S Concernant l’étude du vieillissement des géosynthétiques,
l’endommagement à la mise (voir note) divers auteurs ont essayé d’établir des lois de comportement dans
en œuvre le temps ([4], [5] et [6]).
(Γinstal)
La perte de résistance à la traction dépend du type de dégrada-
(10) Ouverture de filtration EN ISO 12956 – tion subie et peut être approchée par des modèles spécifiques.
caractéristique (en μm) Cette diminution de résistance est intégrée dans les normes de
dimensionnement des renforcements par géosynthétique
(11) Perméabilité normale au EN ISO 11058 S (NF G 38064) sous la forme d’un coefficient réducteur (Γvieil).
plan (en mm/s)
L’influence sur la raideur a été moins étudiée. On pourra cependant
(12) Durabilité Suivant annexe A retenir les quelques éléments suivants. En ce qui concerne l’hydrolyse
EN 13251 (en pH neutre ou acide), on observe en général pas, ou très peu, de
réduction de raideur. Ce qui n’est pas le cas de l’hydrolyse alcaline où
A : pertinent dans tous les cas d’utilisation une perte de raideur est observée dès le départ.
S : pertinent dans certains cas d’utilisation Concernant les autres types de dégradation comme l’oxydation,
« – » : caractéristique non pertinente pour le cas de la fonction la perte des propriétés mécaniques est différente. On peut obser-
renforcement ver dans certains cas une augmentation sensible de la raideur,
liée à une augmentation du taux de cristallinité.
a Résistance au poinçonnement statique pouvant ne pas être
pertinente pour certains types de produits, par exemple les
géogrilles et les géocomposites de renforcement 2.4 Caractéristiques admissibles à long
b La résistance interne des joints structurels des géocellules doit
terme
être testée suivant EN ISO 13426-1.
c La résistance interne des joints structurels des géocomposites Connaissant les caractéristiques nominales correspondant aux
doit être testée suivant EN ISO 13426-2 fonctions requises dans l’ouvrage, il est donc possible de calculer
les caractéristiques admissibles à long terme des géosynthé-
Note : essai de laboratoire jugé non représentatif de la réalité, il tiques, c’est-à-dire pour la durée de service de l’ouvrage.
n’est pas utilisé et est en cours de révision ; on lui préfère les
essais à l’échelle 1 (§ 3.1.2) En prenant, par exemple, comme caractéristique la résistance à
la traction du géosynthétique, il est possible d’évaluer la valeur
nominale correspondante que l’on appelle aussi la résistance
caractéristique à court terme (Rt;k) en la mesurant suivant la
2.3.1 Résistance à l’endommagement norme NF EN ISO 10319. On peut alors définir la résistance ultime
en traction Rt;d du géosynthétique :
La réduction de résistance des géosynthétiques lors de l’instal-
lation et le compactage a été étudiée depuis longtemps et est inté- (1)
grée dans les normes de dimensionnement des renforcements par
géosynthétique (NF G 38064) sous la forme d’un coefficient réduc- avec Γgéo le coefficient qui intègre
63
Référence Internet
C305
1
Caractéristiques Caractéristiques
liées liées à la mise
à la durabilité en œuvre
Durée de vie
Évolution
Contraintes de services physico-chimique
Figure 5 – Décomposition des propriétés des géosynthétiques en caractéristiques fonctionnelles, liées à la mise en œuvre et liées au
comportement à long terme
Propriété
Vitesse fonctionnelle
fonctionnelle
contraintes
de service
100 % Sécurité sur
le matériau au bout
de la durée de vie
Niveau requis
Sécurité
de service
sur la durée de vie
Temps
– Vieillissement physico-chimique
{ – Évolution macroscopique
at ge
rv ise
io
ul a
n
e
se M
t
ip ock
la
ic
io
al
an St
st
en
requise de vie
m
Figure 6 – Évolution type d’une propriété fonctionnelle en fonction de l’historique des sollicitations subies par le géosynthétique
Rt;k les coefficients réducteurs qui permettent de prendre en Γvieil le coefficient de réduction lié à la réduction de la
compte le comportement dans le temps du géosynthétique. résistance en traction due au vieillissement des
produits géosynthétiques dépendant des
(2) conditions d’environnement,
Γinstal le coefficient de réduction correspondant à la
avec γM;t le facteur partiel de la résistance en traction, réduction de la résistance en traction due à
Γflu le coefficient de réduction lié à la réduction de la l’endommagement des renforcements
résistance en traction lors du fluage des géosynthétiques lors de leur installation et du
renforcements géosynthétiques, compactage des remblais.
64
Référence Internet
C240
Calcul géotechnique
selon l’Eurocode 7 et ses normes
d’application
par Sébastien BURLON
1
IFSTTAR
Luis CARPINTEIRO
SOCOTEC
et Michel GLANDY
SOLÉTANCHE-BACHY PIEUX
65
Référence Internet
C240
1
annexe nationale et de six normes d’application nationale :
– la norme NF P 94-261 pour les fondations superficielles ;
– la norme NF P 94-262 pour les fondations profondes ;
– la norme NF P 94-270 pour les ouvrages en sols renforcés ;
– la norme NF P 94-281 pour les murs de soutènement ;
– la norme NF P 94-282 pour les écrans de soutènement ;
– la norme NF P 94-290 pour les ouvrages en terre.
Ces six normes remplaceront à court terme les anciens textes normatifs
comme le fascicule 62 Titre V ou les DTU 13.12 et 13.2. Elles sont néanmoins
d’ores et déjà applicables et permettent de transcrire les principes de justifica-
tion des ouvrages géotechniques selon l’Eurocode 7 suivant les pratiques
françaises.
Concernant le dimensionnement des ouvrages géotechniques, le principal
changement induit par l’application de l’Eurocode 7 et de ses normes d’appli-
cation nationale est le recours systématique au formalisme de justification des
états limites de service et des états limites ultimes. Différentes combinaisons
d’actions sont considérées et des coefficients partiels doivent être appliqués
sur les actions et les résistances pour justifier l’ouvrage projeté avec une sécu-
rité suffisante. Il est primordial de préciser que ces changements n’introduisent
pas de modifications dans les niveaux de sécurité globale considérés aupara-
vant, hormis quand la révision des modèles de calcul a conduit à proposer des
optimisations.
Le présent chapitre décrit le contenu général de l’Eurocode 7 en détaillant
plus particulièrement la partie 1. Le dimensionnement des fondations et des
soutènements est décrit en présentant successivement les normes NF P 94-
261, NF P 94-262, NF P 94-282 et NF P 94-281. Dans chaque cas, les aspects les
plus importants du dimensionnement sont soulignés de manière à donner au
lecteur une vision à globale et pratique de cet ensemble de textes.
66
Référence Internet
C240
qui lui confère aussi une place particulière. En général, il est rare- Les premiers chapitres présentent les concepts de base du
ment appliqué seul et est utilisé en même temps qu’un autre Euro- dimensionnement des ouvrages, tandis que les chapitres suivants
code, ce qui a obligé à assurer sa compatibilité avec les autres décrivent leurs applications au dimensionnement des grandes caté-
Eurocodes. gories d’ouvrages géotechniques. Les informations présentées
dans ces chapitres de l’Eurocode 7 ne permettent pas de réaliser
L’Eurocode 7 ([1] [2]) est relatif au calcul géotechnique et à la
pratiquement le dimensionnement d’une fondation profonde ou
reconnaissance des sols et des roches et établit des liens avec les
d’un écran de soutènement. Elles doivent être complétées par les
normes élaborées au sein du TC288 (exécution des travaux géo-
modèles de calcul que chaque pays à l’habitude d’utiliser et par
techniques spéciaux) et du TC341 (reconnaissance des terrains et
les coefficients partiels qu’il faut appliquer et dont les valeurs relè-
1
essais géotechniques). vent de la prérogative des pays.
Les normes élaborées dans le cadre du TC288 sont présentées Neuf annexes viennent compléter le texte principal :
dans le tableau 1.
– annexe A (normative) : facteurs partiels et de corrélation pour
Les normes élaborées dans le cadre du TC341 sont présentées les états limites ultimes et valeurs recommandées ;
dans le tableau 2. – annexe B (informative) : commentaires sur les facteurs partiels
des approches de calcul 1, 2 et 3 ;
– annexe C (informative) : exemples de procédures pour détermi-
1.2 Eurocode 7 – Partie 1 : règles ner les valeurs limites de la pression des terres sur les murs
générales verticaux ;
– annexe D (informative) : exemple de méthode analytique de
calcul de la capacité portante ;
1.2.1 Organisation du document – annexe E (informative) : exemple de méthode semi-empirique
L’Eurocode 7 – Partie 1 est divisé en douze chapitres : pour l’estimation de la capacité portante ;
– annexe F (informative) : exemples de méthodes d’évaluation du
– chapitre 1 – Introduction ; tassement ;
– chapitre 2 – Bases du calcul géotechnique ; – annexe G (informative) : exemple de méthode de détermination
– chapitre 3 – Données géotechniques ; de la pression de contact présumée des fondations superficielles
– chapitre 4 – Surveillance de l’exécution des travaux, suivi et sur rocher ;
entretien ; – annexe H (informative) : valeurs limites des déformations des
– chapitre 5 – Remblais, rabattements de nappe, amélioration et structures et des mouvements des fondations ;
renforcement du sol ; – annexe J (informative) : aide-mémoire pour la surveillance des
– chapitre 6 – Fondations superficielles ; travaux et le suivi du comportement des ouvrages.
– chapitre 7 – Fondations sur pieux ;
– chapitre 8 – Ancrages ; L’annexe A est la seule annexe normative et est donc obligatoire
lorsque l’Eurocode 7 – Partie 1 est utilisé. Elle comprend les fac-
– chapitre 9 – Ouvrages de soutènement ;
teurs partiels à appliquer pour justifier le dimensionnement d’un
– chapitre 10 – Rupture d’origine hydraulique ;
ouvrage géotechnique à l’état limite ultime pour les situations
– chapitre 11 – Stabilité générale ; durables et transitoires et les facteurs de corrélation à utiliser pour
– chapitre 12 – Remblais. le calcul des fondations profondes à la fois en compression et en
traction. Pour ces deux types de facteurs, les valeurs numériques
indiquées ne sont données qu’à titre de recommandation. Les
Tableau 1 – Normes du TC288 (exécution des travaux
valeurs exactes doivent être précisées par chaque pays au moyen
géotechniques spéciaux) d’une annexe nationale et d’autres documents (c’est le cas en
France avec les normes d’application nationale de l’Eurocode 7).
NF EN 1536 Pieux forés (2010)
1.2.2 Quelques points essentiels de l’Eurocode 7 –
NF EN 1537 Tirants d’ancrage (2000) Partie 1
NF EN 1538 Parois moulées (2000) Dans le chapitre 2 de l’Eurocode 7 – Partie 1, un certain nombre de
notions essentielles à la justification des ouvrages géotechniques est
NF EN 12063 Rideaux de palplanches (1999) introduit. Il semble important de préciser les notions suivantes :
– les actions géotechniques ;
NF EN 12699 Pieux avec refoulement du sol (2001) – les méthodes de justification des ouvrages géotechniques ;
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Référence Internet
C240
1 des forces comme, par exemple, les forces de poussée d’un terrain
ou de surcharges ou les pressions interstitielles ou à des déplace-
ments comme le frottement négatif, le retrait ou le gonflement.
Pour les propriétés des terrains, l’Eurocode 7 indique très claire-
ment que ce choix doit être réalisé de manière prudente sur la base
de l’expérience acquise dans des terrains similaires en fonction de
Les actions géotechniques, de par leur définition, voient leurs l’état limite ultime considéré. En fait, il s’agit de permettre, pour la
valeurs varier en fonction des paramètres de résistance au cisaille- réalisation d’un projet, l’utilisation des valeurs habituelles des para-
ment du terrain. Lors d’un projet, l’identification des actions géo- mètres géotechniques dont la détermination ne répond à aucune
techniques est essentielle, notamment quand il faut décider si les méthode précise. Les valeurs caractéristiques peuvent correspon-
coefficients partiels utilisés pour gérer la sécurité du projet doivent dre, soit à des valeurs inférieures, soit à des valeurs supérieures,
être appliqués sur les paramètres intrinsèques de résistance ou sur selon l’état limite considéré. Par ailleurs, elles doivent traduire le
les actions géotechniques globales. comportement moyen du terrain dans les cas où l’ouvrage consi-
& Méthodes de justification déré est capable de mobiliser un volume de sol suffisamment
important ne permettant pas le développement de mécanismes
Une large gamme de méthodes de justification est proposée par locaux de déformation ou de rupture.
l’Eurocode 7 – Partie 1 pour justifier un ouvrage géotechnique. Hor-
mis le calcul qui est bien entendu autorisé, d’autres méthodes peu- La valeur caractéristique est ici une estimation prudente de la
vent être employées (clause 2.1(4)) : moyenne. Cette situation correspond au fonctionnement de la plu-
part des ouvrages. Dans le cas où le comportement de l’ouvrage
– des mesures prescriptives ou forfaitaires ; est régi par des ruptures locales alors, c’est plutôt une valeur faible
– des modèles expérimentaux ou des essais de chargement ; des propriétés du terrain qui doit être choisie.
– la méthode observationnelle.
Recours aux statistiques
Les mesures forfaitaires sont utilisées lorsque les modèles de
calcul qui peuvent être utilisés ne représentent pas bien le compor- L’Eurocode 7 permet aussi l’utilisation de méthodes statistiques
tement de l’ouvrage ou lorsqu’ils n’existent pas ou ne sont pas pour la détermination des propriétés géotechniques des terrains.
nécessaires ou ne sont pas appropriés (mise hors gel, par exem- Pour l’estimation prudente de la valeur moyenne, il est conseillé
ple). Elles peuvent être utilisées dans le cas où des ouvrages simi- de choisir la valeur moyenne d’un ensemble limité de valeurs du
laires ont été construits dans des conditions géotechniques paramètre géotechnique avec un niveau de confiance de 95 %.
proches. Pour une rupture locale, une estimation prudente de la valeur la
plus faible est un fractile à 5 %. Des relations mathématiques (qui
Les modèles expérimentaux sur des ouvrages de taille réelle
sortent toutefois du cadre de cet exposé) permettent de traduire de
ou non (par exemple, les essais en centrifugeuse) fournissent des
manière relativement précise ces notions de moyenne avec un
éléments de justification complémentaires souvent très intéres-
niveau de confiance de 95 % et de fractile à 5 %.
sants. Ils doivent toutefois tenir compte des effets d’échelle, des
effets du temps et des différences de terrain entre le modèle et la À partir d’un ensemble de N valeurs Xi (supposées suivre une loi
réalité. normale ou dont le logarithme suit une loi normale Yi = ln(Xi)) dont
la moyenne est Xm, l’écart-type mesuré s et l’écart-type réel s, ces
La méthode observationnelle permet d’adapter le dimension- relations sont les suivantes :
nement d’un ouvrage en fonction des mesures réalisées lors de
l’avancement du chantier. Il est dommageable que cette méthode – pour une estimation prudente de la moyenne Xm;f (c’est-à-dire
de dimensionnement des ouvrages ne soit pas plus mise plus en une estimation de la moyenne avec un niveau de confiance de
avant car elle permettrait des optimisations conséquentes des 95 %) :
ouvrages géotechniques, notamment pour la construction d’ouvra- n0,05
ges souterrains nécessitant des excavations pour lesquelles il est X m; f = X m − ks avec k=
assez aisé d’intervenir pour maı̂triser les déplacements du terrain. N
& Catégories géotechniques avec n0,05, le fractile à 5 % de la loi normale centrée réduite ;
L’Eurocode 7 définit différentes catégories géotechniques de 1 à 3
t 0N,−051
en fonction de la complexité de l’ouvrage à dimensionner et des X m; f = X m − k σ avec k=
conditions de terrains. N
La catégorie 1 regroupe les ouvrages simples pour lesquels le avec t 0N− 1
,05 , le fractile à 5 % de la loi de Student à N - 1 degrés de
dimensionnement peut être réalisé en se référant à des expériences
liberté ;
comparables et pour lesquels le risque géotechnique est négli-
geable. Les fondations des maisons individuelles et les murs de – pour une estimation de la valeur la plus faible Xf (c’est-à-dire le
soutènement de faible hauteur peuvent, par exemple, être classés fractile à 5 %) :
dans cette catégorie.
1
X f = X m − ks avec k = n0,05 1 +
La catégorie géotechnique 2 comprend les ouvrages géotech- N
niques classiques sans risque exceptionnel.
1
X f = Xm − k σ avec k = t 0N,−051 1 +
La catégorie géotechnique 3 rassemble les ouvrages qui ne N
peuvent être classés, ni en catégorie 1, ni en catégorie 2. On peut
ranger dans cette catégorie les fondations d’ouvrages exception- Les valeurs des coefficients k pour l’estimation du fractile à 5 %
nels comme les tours de grande hauteur, les ouvrages produisant correspondent respectivement aux premières et secondes lignes du
de l’énergie, etc. tableau D.1 de l’annexe D de l’Eurocode 0.
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Référence Internet
C240
Tableau 4 – Coefficients partiels à appliquer aux Tableau 5 – Coefficients partiels à appliquer aux
propriétés de résistance des terrains résistances globales
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Référence Internet
C240
est essentiel de contrôler que le choix effectué sur les niveaux – norme NF P 94-282 pour les écrans de soutènement et les
d’eau est suffisamment prudent. ancrages publiée en juillet 2009 ;
– norme NF P 94-290 pour les ouvrages en terre actuellement en
Enfin, on précise que les approches de calculs ne concernent, ni cours de projet.
les ELU pour les situations accidentelles et les situations sismiques,
ni les états limites de service (ELS). Les points essentiels concernent le choix des approches de calcul
avec la possibilité, en France, d’utiliser les approches 2 ou 3, mais
l’interdiction d’utiliser l’approche 1. Un lien est fait entre les catégo-
1.3 Eurocode 7 – Partie 2 : ries géotechniques et les classes de conséquences de manière à
1
reconnaissance des terrains et essais guider le projeteur dans le choix de méthodes de reconnaissance
des sols et de calcul à mettre en œuvre (tableau 6).
L’Eurocode 7 – Partie 2 est divisé en six chapitres :
La définition des niveaux d’eau est présentée dans l’annexe
– chapitre 1 – Généralités ; nationale de l’Eurocode 7 – Partie 1 avec un renvoi vers l’annexe
– chapitre 2 – Planification des reconnaissances de sites ; nationale française de l’Eurocode 0.
– chapitre 3 – Prélèvements des sols et des roches et mesures
hydrauliques ; Il faut ici comprendre que les niveaux d’eau ne servent pas uni-
– chapitre 4 – Essais en place sur sols et roches ; quement à définir des actions géotechniques, mais aussi des
– chapitre 5 – Essais de laboratoire sur sols et roches ; actions structurelles et il est donc logique que la définition de ces
– chapitre 6 – Rapport de reconnaissance du terrain. niveaux soit présentée dans l’annexe nationale de L’Eurocode 0 qui
assure la cohérence de l’utilisation de chacun des autres Eurocodes.
C’est un document décrivant les bonnes pratiques de la Différents niveaux d’eau sont définis et associés à des états limi-
géotechnique : tes et des combinaisons de charge spécifiques :
– analyse préalable de l’ouvrage à construire ; – à l’ELU accidentel : le niveau EE ;
– définition des risques encourus ;
– à l’ELU pour les situations durables et transitoires : le niveau EH ;
– détermination du type ainsi que du nombre d’essais sur site et en
– à l’ELS caractéristique : le niveau EH ;
laboratoire en fonction de ces risques et de l’avancement de l’étude.
– à l’ELS fréquent : le niveau EF ;
Il inclut la description de nombreux essais sur place et en labora- – à l’ELS quasi-permanent : le niveau EF ou EB.
toire, de nombreuses corrélations entre les paramètres et quelques
méthodes de calcul. Le contenu et les objectifs du rapport géotech- Les différents niveaux d’eau sont définis de la manière suivante
nique sont définis de manière précise. (figure 1) :
– EH présente la valeur caractéristique du niveau d’eau et corres-
L’organisation des études définie par l’Eurocode 7 – Partie 2 traduit
pond en général à une période de retour de 50 ans. Cette période
une idée de progression des études au cours de l’avancement d’un
projet avec un objectif de traitement et d’analyse des risques les de retour doit être adaptée selon la durée de vie de l’ouvrage (elle
plus importants vers les plus faibles. Cette idée correspond bien à
l’enchaı̂nement des missions d’ingénierie géotechnique décrit par h
la norme NF P 94-500.
EE
EH
1.4 Annexe nationale de l’Eurocode 7 – EF
Partie 1
L’annexe nationale française comporte 10 pages et comprend EB
donc relativement peu d’informations. L’ensemble des coefficients
partiels fourni dans l’Eurocode 7 – Partie 1 notamment dans son
annexe A, est accepté sous réserve de ne pas être modifié par
l’une des six normes d’application nationale complétant l’Euro-
code 7 – Partie 1 :
50 %
– norme NF P 94-261 pour les fondations superficielles publiée en
juillet 2013 ;
– norme NF P 94-262 pour les fondations profondes publiée en 1% t
juillet 2012 puis en février 2013 suite à des erreurs d’impression ;
Tref = 50 ans
– norme NF P 94-270 pour les remblais renforcés et le clouage
publiée en mars 2009 ;
– norme NF P 94-281 pour les murs de soutènement publiée en Figure 1 – Représentation des niveaux d’eau selon les Eurocodes
avril 2014 ; en France
70
Calcul et suivi d’ouvrages géotechniques
(Réf. Internet 42219)
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71
2
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Référence Internet
C229
Auscultation géotechnique
par Laurent BRIANÇON
Maı̂tre de conférence LGCIE – INSA (Lyon, France)
Benoit CAZEAUDUMEC
Ingénieur Antea Group (Orléans, France)
et Bernard PINCENT
Expert
2
1. Principaux paramètres mesurés en géotechnique ................... C 229 – 2
1.1 Mécaniques ........................................................................................ — 2
1.2 Hydrauliques ...................................................................................... — 3
1.3 Géométriques ..................................................................................... — 3
1.4 Environnementaux ............................................................................. — 4
2. Moyens d’auscultation................................................................... — 4
2.1 Technologies de mesures................................................................... — 4
2.2 Capteurs en place ............................................................................... — 6
2.3 Unités de mesure mobiles ................................................................. — 6
3. Plan d’auscultation......................................................................... — 8
3.1 Paramètres à suivre ........................................................................... — 8
3.2 Points de mesure ............................................................................... — 8
3.3 Choix du capteur ................................................................................ — 10
3.4 Coût global d’une auscultation .......................................................... — 11
4. Mise en œuvre et maintenance .................................................... — 11
4.1 Rapport d’installation ......................................................................... — 11
4.2 Vocabulaires métrologiques .............................................................. — 11
4.3 Vérifications métrologiques ............................................................... — 12
4.4 Maintenance et protection ................................................................. — 12
5. Acquisition, transmission et partage des données.................. — 12
5.1 Transmission et acquisition ............................................................... — 12
5.2 Transfert et stockage .......................................................................... — 13
5.3 Traitement et visualisation ................................................................. — 13
6. Traitement et interprétation des mesures ................................. — 13
6.1 Détection des défaillances du système d’auscultation ..................... — 13
6.2 Interprétation des mesures ................................................................ — 14
6.3 Rapport d’auscultation ....................................................................... — 14
7. Applications ..................................................................................... — 14
7.1 Remblais sur sol compressible .......................................................... — 15
7.2 Ouvrages souterrains ......................................................................... — 15
7.3 Ouvrages hydrauliques ...................................................................... — 18
7.4 Mouvement de terrain ....................................................................... — 18
Parution : janvier 2016 - Dernière validation : juillet 2020
73
Référence Internet
C229
existant pour lequel on craint une instabilité ; dans ce cas l’instrumentation peut
aider à analyser la cause du désordre, le risque pour l’ouvrage et à déployer des
méthodes curatives adaptées.
De nombreux paramètres physiques peuvent être mesurés en fonction du
type d’ouvrage et de son interaction avec son environnement. Ces paramètres
sont souvent liés et nécessitent parfois une caractérisation thermo-hydro-méca-
nique pour appréhender au mieux les problèmes.
De nombreux moyens de mesures sont disponibles : capteurs en place ou
moyens mobilisables utilisant des technologies différentes : électriques, opti-
ques, mécaniques…
La conception générale d’une auscultation est à la charge du maı̂tre d’œuvre ;
mesurés en géotechnique
En fonction du type d’ouvrage à construire et des problèmes géo-
techniques du site, certains paramètres doivent être suivis pendant la
construction de l’ouvrage et tout au long de sa durée d’exploitation.
On peut classer ces paramètres en quatre principales catégories :
– mécaniques ;
– hydrauliques ;
– géométriques ;
– environnementaux.
Cependant, nombre de ces paramètres sont intimement liés : une
variation de contrainte (paramètre mécanique) engendrera une Figure 1 – Représentation de la contrainte
variation de déformation (paramètre géométrique) par exemple.
74
Référence Internet
C229
& Déformation
La déformation est un allongement ou un raccourcissement entre
deux points mobiles. Cette grandeur peut être utilisée pour mesurer
∆s (m) 2
indirectement la contrainte qui est un paramètre moins aisé à mesu-
rer (sous réserve de connaı̂tre le module permettant de passer de la
déformation à la contrainte). Cette grandeur est sans dimension, on
utilise le m/m ou plus souvent le mm/m (10-6 m/m) pour tenir
compte des très faibles allongements ou raccourcissements par rap-
port à la distance initiale entre les deux points (figure 5).
Une déformation est mesurée par le déplacement relatif entre deux
points dont la distance (base) est connue ou par la variation d’une
grandeur physique induite par la déformation d’un corps d’épreuve.
& Déplacement
Le déplacement est une variation de distance entre un point mobile
et un point fixe. Le point mobile peut être lié au capteur (capteur de
h (m)
δ (o)
Figure 3 – Représentation du niveau d’eau
u (kPa)
ε (µm/m)
État initial
Allongement Raccourcissement
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Référence Internet
C229
La mesure inclinométrique dans les sols est une des rares gran-
deurs à bénéficier d’une norme (NF P 94-156). Elle est fondée sur Support en
une suite de mesures d’inclinaisons (section 2.2.1). plastique
Mince feuille
1.4 Environnementaux Orientation de métal
de la
& Température déformation
Bornes pour
La température est un paramètre qui peut influencer le compor-
les connexions
tement de l’ouvrage. Une caractérisation des processus Thermo- soudées
hydro-mécanique (THM) peut être nécessaire pour la compréhen-
sion des mécanismes. Ce paramètre peut aussi influencer la
mesure, certains capteurs étant sensibles à la température. Il est
nécessaire dans ce cas de connaı̂tre précisément les variations de
2
Figure 8 – Jauge de déformation
température pour appliquer une correction aux mesures brutes
des capteurs. L’unité couramment utilisée pour la température est L’utilisation de « rosettes » de jauges est fréquente pour établir la
le degré Celsius ( C). relation contrainte-déformation. La « rosette » est une association
& Vibration de 3 jauges généralement positionnées à 60 (rosette « équi-angu-
laire ») ou 45 (rosette « rectangulaire ») l’une par rapport à l’autre.
La mesure des vibrations au voisinage des structures sensibles La méthode du cercle de Mohr est utilisée pour exploiter ces systè-
est couramment réalisée dans le cadre de grands chantiers (ouvra- mes. Le calcul des contraintes fait appel à la loi de Hooke
ges souterrains, fouilles urbaines). Cette surveillance s’effectue sur généralisée.
des bâtiments en place, des éléments de génie civil, des machines
ou des formations géologiques particulières en installant des accé- Des capteurs potentiométriques sont employés pour les mesures
léromètres à trois axes. Elle a pour but de prévenir les dégâts éven- de déplacement ou d’angle. Ces capteurs sont peu couteux, relati-
tuellement induits par les émissions vibratoires liées aux opéra- vement robustes et de mise en œuvre simple, leur précision est
tions de construction. inférieure à celle des capteurs de type LVDT (Linear Variable Diffe-
rential Transformer) ou magnétostrictifs par exemple.
Les mesures de température sont faites par sonde à résistance
variable (Pt100 résistance de platine 100 Ohm à 0 C), thermocou-
2. Moyens d’auscultation ples ou thermistances. La Pt100 est stable et linéaire, généralement
plus chère que les autres types. Le thermocouple permet de mesu-
rer à très haute température, la thermistance est de moins bonne
qualité métrologique que la résistance (Pt100, Pt1000) mais est
Il existe différentes manières de réaliser l’auscultation des ouvra-
très peu chère et peut être de très petite taille.
ges. Outre l’approche traditionnelle d’inspections visuelles, éven-
tuellement accompagnées de prélèvements, une grande variété de La technologie piézo-électrique et piézo-résistive est utilisée pour
méthodes et d’essais non destructifs permet de réaliser l’ausculta- la mesure de vibrations et pour celle de pressions par exemple.
tion des ouvrages. L’article [R 6 193] détaille les technologies pour les capteurs de
Le suivi topométrique est le moyen de mesure historiquement vibration.
utilisé pour suivre le comportement (déplacement) d’un ouvrage
et/ou de ses avoisinants. Il reste aujourd’hui couramment utilisé 2.1.2 Électro-magnétique
sous une forme moderne de réseau de cibles et de stations auto-
matisées. Ce domaine de l’auscultation est traité dans un autre arti- Plusieurs types de capteurs utilisent une technologie électro-
cle des Techniques de l’Ingénieur [C 5 010]. magnétique :
Ici seront détaillées uniquement les auscultations par instrumen- – les capteurs magnétorésistifs (voir article [R 416]) ;
tation : soit par la pose de capteurs dans l’ouvrage, soit par des – les capteurs de déplacement « LVDT » ;
mesures ponctuelles effectuées à l’aide de moyens de mesure – les capteurs d’angle « RVDT » (Rotary Variable Differential
mobiles utilisés par un opérateur. Transformer) ;
Les différents moyens d’auscultation à mettre en place sont choi- – les capteurs de déplacement ou d’angle magnétostrictifs ;
sis en fonction d’un ensemble de paramètres propres à chaque – les capteurs à bobine inductive (proximité, vitesse, etc.) ;
ouvrage qu’il faut évaluer en fonction des risques liés à la construc- – les capteurs à courant de Foucault (déplacement, proximité,
tion et à l’exploitation de l’ouvrage, des conditions d’accès, de la etc.).
durée de l’auscultation, de la rapidité des phénomènes observés… Les capteurs LVDT sont utilisés pour la mesure de déplacements
La complémentarité des techniques de mesure est un des fonde- et de déformation de faible amplitude. Robustes et précis, ils pré-
ments de l’auscultation des ouvrages de génie civil pour lesquels sentent le désavantage de nécessiter un amplificateur complexe.
ces techniques doivent fournir les informations utiles à un diagnos-
tic et une aide à la décision. 2.1.3 Fréquence
Le capteur à corde vibrante est très utilisé en instrumentation
2.1 Technologies de mesures géotechnique (figure 9).
Les articles [R 400], et [R 401] décrivent de manière détaillée et Le capteur à corde vibrante est constitué d’un fil en acier tendu
exhaustive ce qu’est un capteur et les principes de bases utilisés entre deux points de fixation (« corde vibrante »). La fréquence pro-
pour la détection des grandeurs physiques. pre de vibration de la corde varie en fonction de sa tension, c’est-à-
dire de la longueur entre ses deux points extrémités. Chaque corde
2.1.1 Électrique vibrante a un « coefficient extensomètrique » K dépendant du
module d’élasticité de l’acier. Il faut un système d’excitation de la
Les jauges d’extensométrie [R 1 860] sont utilisées pour les corde, constitué d’une bobine (électro-aimant) qui met la corde en
mesures de déformation et de contrainte (figure 8). vibration.
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Référence Internet
C229
Patte de fixation
Capteur de
Patte de fixation température Électro-aimants
Ancrage
Ancrage
de la corde
de la corde Tube de protection
Corde vibrante
2
Figure 9 – Schéma d’un capteur à corde vibrante : un extensomètre
& Dans le fonctionnement en régime « amorti », la bobine excite Ainsi, en imposant un faisceau lumineux le long d’une fibre
une fois la corde, puis sert à la mesure la fréquence de vibration optique sur laquelle des réseaux de Bragg ont été inscrits, il est
de la corde. possible de mesurer les variations de déformation et de tempéra-
ture du milieu environnant la fibre optique.
& Dans le fonctionnement en régime « entretenu », une bobine
permet de maintenir la corde en vibration et une deuxième bobine
est utilisée pour mesurer la fréquence du signal induit par la vibra-
tion de la corde. Ce mode de fonctionnement permet de moins sol- Les rétrodiffusions Brillouin et Raman sont des processus de
liciter la corde, donc d’augmenter sa durée de vie, l’utilisation de diffusion naturels associés à la propagation de la lumière dans
deux bobines permet d’obtenir un signal direct et de réduire les un matériau tel que la fibre optique. L’interaction entre la
lumière incidente et le milieu dans lequel elle se propage génère
sources d’erreur avec une meilleure répétabilité.
de la lumière diffuse qui se traduit, soit par une modification de
& Il existe des capteurs à corde vibrante sans corps d’épreuve, ce la fréquence (ou longueur d’onde) pour la diffusion Brillouin,
sont des extensomètres (figure 9), constitués de la corde elle- soit par une modification d’amplitude du signal pour la diffusion
même dans une enveloppe mécanique qui peut prendre des for- Raman, par rapport au rayon lumineux incident.
mes différentes selon l’utilisation souhaitée.
& Il existe des capteurs avec corps d’épreuve. Le phénomène à L’analyse des pics de rétrodiffusion Brillouin ou Raman de la
mesurer déforme le corps d’épreuve qui exerce la tension sur la lumière dans les fibres optiques permet ainsi de réaliser des mesu-
corde. Ce sont par exemple des capteurs de pression, de force, res de déformation et de température en tout point de la fibre.
d’extensométrie en forage, etc.
La technologie de diffusion Brillouin est utilisée pour détecter les
Parce que des fréquences plutôt que des niveaux de tension sont déformations et les variations de température sur de longues dis-
mesurées, ces capteurs sont toujours plus adaptés que les ponts
tances. Cette technologie ne nécessite pas l’utilisation de capteurs
résistifs pour des applications dans des environnements difficiles
individuels puisque les mesures de déformation et de température
(présence d’eau, variations de température) électriquement
sont fournies par une fibre optique standard. Il est possible de
bruyants ou celles nécessitant de grandes longueurs de câble. Les
mesurer des déformations à partir de 0,01 % et des variations de
capteurs à corde vibrante ont aussi une réputation de stabilité à
long terme et une bonne résistance aux environnements hostiles. température inférieures à 1 C avec une résolution spatiale infé-
rieure au mètre sur des distances de plus de 20 km.
2.1.4 Optique La technologie de rétrodiffusion Raman est, quant à elle, utilisée
pour détecter de très faibles variations de température (0,1 C) avec
Hors mesures topométriques, l’essentiel des mesures optiques une résolution spatiale inférieure au mètre sur des distances de
en auscultation géotechnique se fait par fibres optiques. plus de 10 km.
Les contraintes, les déformations, les déplacements et les tempé-
ratures peuvent être mesurées par différentes technologies permet-
tant d’effectuer des mesures ponctuelles par réseaux de Bragg, ou 2.1.5 MEMS (Micro Electro Mecanical Systems)
réparties (réflectométrie Raman et Brillouin).
Un microsystème électromécanique, MEMS, est un circuit inté-
Cette technologie fait l’objet de plusieurs articles des Techniques gré électronique comprenant un ou plusieurs éléments mécani-
de l’ingénieur : [R 412], [R 413], [R 460] et [R 461]. ques. Il convertit un changement physique en signal électrique
Un réseau de Bragg est constitué par une variation périodique de (capteur) ou le contraire (actionneur).
l’indice de réfraction inscrite le long du cœur d’une fibre optique. Les articles [R 430] et [R 431] décrivent de manière complète la
Un réseau de Bragg est identifié par sa longueur d’onde l. Les technologie MEMS.
effets de l’inscription d’un réseau de Bragg le long d’une fibre
optique sont de réfléchir une longueur d’onde prédéterminée du La technologie MEMS est utilisée pour des capteurs de pression,
faisceau lumineux tout en se laissant traverser par les autres lon- des accéléromètres, inclinomètres, gyroscopes. Dans les applica-
gueurs d’onde. La longueur d’onde réfléchie satisfait les conditions tions géotechniques, des accéléromètres ou des inclinomètres
de Bragg faisant intervenir des paramètres sensibles aux variations « MEMS » sont souvent utilisés ; ils apportent une réduction de
de température et de déformation auxquelles est soumise la fibre taille et de coût, mais une précision moins bonne qu’un servo-
optique. accéléromètre.
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