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PROCDS CHIMIE - BIO - AGRO

Ti452 - Oprations unitaires. Gnie de la raction chimique

Transfert de matire en gnie


des procds

Rf. Internet: 42326

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III
Cet ouvrage fait par tie de
Oprations unitaires. Gnie de la raction
chimique
(Rf.Internetti452)
compos de:
Industrialisation des procds et usine du futur Rf. Internet: 42602

Innovations en gnie des procds Rf. Internet: 42487

Modlisation en gnie des procds Rf. Internet: 42328

Thermodynamique et cintique chimique Rf. Internet: 42323

Transfert de matire en gnie des procds Rf. Internet: 42326

Catalyse et procds catalytiques Rf. Internet: 42325

Oprations unitaires: vaporation et schage Rf. Internet: 42316

Oprations unitaires: techniques sparatives sur membranes Rf. Internet: 42331

Oprations unitaires: distillation et absorption Rf. Internet: 42324

Oprations unitaires: extractions fluide/fluide et fluide/solide Rf. Internet: 42332

Oprations unitaires: sparation de phases, dcantation et Rf. Internet: 42484

filtration

Oprations unitaires: tri et traitement des liquides et des Rf. Internet: 42446

solides

Oprations unitaires: traitement des gaz Rf. Internet: 42485

Oprations unitaires: agitation et mlange Rf. Internet: 42486

Racteurs chimiques Rf. Internet: 42330

lectrochimie Rf. Internet: 42322

Gnie des procds et protection de l'environnement Rf. Internet: 42327

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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Oprations unitaires. Gnie de la raction
chimique
(Rf.Internetti452)

dont les exper ts scientifiques sont:


Jean-Claude CHARPENTIER
Professeur et directeur de recherches CNRS au Laboratoire Ractions et Gnie
des Procds l'ENSIC-Nancy, Ancien directeur de l'ENSIC-Nancy, de l' ESCPE
Lyon et du dpartement Sciences pour l'ingnieur du CNRS, Past-prsident de
la Fdration europenne de gnie chimique (EFCE)

Jean-Pierre DAL PONT


Prsident de la Socit Franaise de Gnie des Procds (SFGP), Secrtaire
Gnral de la Fdration Europenne du Gnie Chimique (EFCE), Prsident de
la Socit des Experts Chimistes de France (SECF)

Jean-Franois JOLY
Ingnieur de l'cole suprieure de chimie industrielle de Lyon, Ingnieur-
docteur de l'Universit de Lyon, Directeur expert l'IFP nergies Nouvelles

Marie-Odile SIMONNOT
Professeur en Gnie des procds l'Universit de Lorraine (Nancy)

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V
Les auteurs ayant contribu cet ouvrage sont :

Arnaud BUCH Dominique PAREAU


Pour les articles: J1075 J1076 Pour les articles: J1070 J1072
J1077 J1078 J1073 J1074

Jean-Claude CHARPENTIER Mohamed RAKIB


Pour les articles: J1065 J1079 Pour les articles: J1070 J1072
J1073 J1074 J1075 J1076 J1077
Jean-Claude COURTIER J1078
Pour larticle: 24
Christine ROIZARD
Mireille DEFRANCESCHI Pour larticle: J1079
Pour larticle: 25
Moncef STAMBOULI
David Frederick FLETCHER Pour les articles: J1070 J1072
Pour larticle: J1050 J1073 J1074 J1075 J1076 J1077
J1078
Arsne ISAMBERT
Pour larticle: J1072 Gabriel WILD
Pour larticle: J1079
Nicole LEGENT
Pour larticle: 23 Catherine XUEREB
Pour larticle: J1050
Jean-Paul MOULIN
Pour les articles: J1070 J1072 Andr ZOULALIAN
J1073 J1074 Pour les articles: J1091 J1092
J1093 J1094

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VI
Transfert de matire en gnie des procds
(Rf. Internet 42326)

SOMMAIRE
Rf. Internet page

Mcanique des luides numrique J1050 9

lments de mcanique des luides. Application aux milieux poreux J1065 13

Transfert de matire. Mthodologie J1070 17

Transfert de matire. Distillation compartimente idale J1072 21

Transfert de matire. Extraction liquide-liquide J1073 25

Transfert de matire. Autres oprations compartimentes J1074 29

Transfert de matire. Cintique du transfert de matire entre deux phases J1075 33

Transfert de matire. Applications des modles cintiques aux oprations J1076 37


compartimentes
Transfert de matire. Oprations contact permanent J1077 39

Transfert de matire. Extraction liquide-liquide avec raction chimique J1078 43

Absorption avec raction chimique J1079 45

Particules poreuses interactives. Morphologie et caractrisation J1091 51

Particules poreuses interactives. Interactions physiques d'adsorption J1092 53

Particules poreuses interactives. Interactions chimiques catalytiques J1093 55

Particules poreuses interactives. Interactions chimiques consommables J1094 59

Units de mesure SI 23 61

Units lgales et facteurs de conversion 24 65

Classiication priodique des lments 25 67

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VII
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Mcanique des fluides numrique

par David Frederick FLETCHER


Chercheur lUniversit de Sydney, Australie
Chercheur invit au CNRS-LGC UMR 5503
et Catherine XUEREB
Directrice de Recherche, CNRS-LGC UMR 5503

1. Prsentation de la mcanique des fluides numrique (CFD) ....... J 1 050 2


1.1 Utilit et attendus de la CFD en ingnierie ................................................ 2
1.2 Outils de la mise en uvre ......................................................................... 2
1.3 tapes dune simulation.............................................................................. 2
2. Aspects numriques................................................................................ 3
2.1 Maillage structur ou non structur........................................................... 3
2.2 Schmas de discrtisation .......................................................................... 4
3. Reprsentation de la physique du systme ...................................... 6
3.1 Prise en compte de la turbulence............................................................... 6
3.2 Simulation de systmes diphasiques ........................................................ 7
3.3 Influence et limites des modles physiques ............................................. 8
3.4 Validation exprimentale ............................................................................ 8
4. Quelques exemples.................................................................................. 9
4.1 Cas dune cuve agite ................................................................................. 9
4.2 Combustion et coulements ractifs ......................................................... 10
5. volutions attendues de la CFD........................................................... 11
Rfrences bibliographiques ......................................................................... 11

et article prsente la mcanique des fluides numrique en tant quoutil pour


C lingnieur. Lobjectif est donc de sensibiliser lutilisateur la CFD, en lui
prsentant le plus clairement possible les capacits de cet outil, mais galement
ses limites. En particulier, laccent sera mis sur la mthodologie adopter pour
mener bien une simulation, et sur les questions quil convient de se poser aux
diffrentes tapes de sa mise en uvre. Les modles physiques classiquement
proposs par les codes de calcul seront dcrits, ainsi que la faon de sassurer
de la pertinence des rsultats dune simulation. Au moment de se lancer dans
la pratique de la CFD, lutilisateur devra avoir recours des descriptions beau-
coup plus avances des modles et, ventuellement, des mthodes utilises,
quil pourra trouver dans des traits de mcanique des fluides numriques plus
exhaustifs.

Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur J 1 050 1

MCANIQUE DES FLUIDES NUMRIQUE ____________________________________________________________________________________________________

1. Prsentation de Ordinateurs
Les codes prcits offrent des versions implantables sur PC, et
la mcanique des fluides un ordinateur de bureau de 2 GHz et 2 GB de mmoire suffit pour
rpondre des besoins classiques. Pour la rsolution de cas
numrique (CFD) complexes, le succs des algorithmes parallles permet dutiliser
des ordinateurs en rseau, un cot moindre que celui d'une
machine de calcul trs puissante.
1.1 Utilit et attendus de la CFD
en ingnierie
1.3 tapes dune simulation
La CFD (Computational Fluid Dynamics ) est simplement le calcul
numrique appliqu la mcanique de fluides. Cela consiste Nous nous intressons ici la mthode des volumes finis, qui
rsoudre dans une gomtrie donne les quations fondamentales consiste discrtiser le volume tudi sous la forme de petits blocs
de la mcanique des fluides, que lon peut ventuellement coupler (volumes). Le thorme de Gauss est ensuite utilis pour transfor-
aux quations de transfert thermique ou de raction chimique. mer les quations aux drives partielles en quations algbriques.
Historiquement, la CFD a commenc se dvelopper en gnie Cest la mthode la plus utilise par les codes commerciaux.
mcanique, pour tudier les coulements autour dun objet afin de
mieux le profiler (ailes davions, automobiles). Dans le domaine du
gnie chimique, les problmes sont, en gnral, beaucoup plus 1.3.1 Reprsentation dune gomtrie
complexes de par, en particulier, le caractre multiphasique des
coulements, les ractions chimiques et le comportement rholo- La premire tche est de borner le domaine de la simulation. Lors-
gique des fluides. que le systme est ferm (racteur batch par exemple), cela ne pose
pas de problme. Sur les systmes ouverts, cela peut tre plus
Le rsultat dune opration unitaire est souvent sous-tendu par difficile (dispersion dun gaz dans latmosphre par exemple). Il faut
la qualit des coulements qui sont produits dans lappareil, car sassurer soit que lon est capable dimposer correctement les
lintensit des transferts en dpend fortement (mise en contact conditions de frontire aux bornes du systme (cf. 1.3.4), soit que
despces, de fluides, de phases, dinternes, de parois). La connais- les frontires sont suffisamment loignes pour que le systme soit
sance des coulements dans une installation, et des grandeurs loca- peu sensible aux conditions imposes (par exemple pour un rac-
les ou globales que lon peut en dduire (champs de concentration, teur continu, dtermination de la longueur simuler sur les cana-
de dissipation nergtique, de temprature, puissance dissipe, lisations dentre-sortie). Plusieurs essais sont parfois ncessaires.
perte de charge, distribution de temps de sjour, etc.), aide alors Si les outils numriques permettent aujourdhui de prendre en
lingnieur de procd mieux dfinir la gomtrie de son quipe- compte toute la complexit gomtrique du systme, il faut enlever
ment et rgler avec pertinence ses paramtres opratoires. les dtails mineurs (par exemple les trous de boulons) pour viter
le gaspillage des mailles dans ltape suivante. Cette tape doit se
faire manuellement si la gomtrie est importe dun fichier CAD.
1.2 Outils de la mise en uvre
La CFD requiert de bons outils, et un utilisateur possdant une 1.3.2 Maillage
bonne comptence scientifique.
Ltape du maillage est une tape cl pour sassurer de la validit
Ressources humaines des simulations. Cest ltape de dcoupage du volume tudi en
La convivialit toujours plus grande des logiciels proposs sur le petits volumes lmentaires. Le maillage en gnral nest pas
march ne doit jamais faire oublier que la personne qui mne une rgulier : les mailles doivent tre plus petites (maillage fin) dans les
simulation doit possder avant tout une excellente connaissance zones o les gradients de vitesse, de temprature ou de concentra-
de la physique et de la chimie du systme tudi. De plus, elle doit tion vont tre les plus importants (cf. 2.1). Si ces zones ne peuvent
matriser certains aspects numriques, car des choix doivent tre pas tre prdites, il convient de faire quelques essais itratifs avec
faits quant aux mthodes de rsolution des quations. ajustement du maillage. Dans le cas dune tude des frottements ou
du transfert thermique en paroi, il faut rsoudre les quations dans
Logiciels commerciaux la couche limite prs de la paroi ; en gnral, les codes de calculs
Un grand choix de logiciels pour la CFD est dsormais propos proposent des moyens spcifiques pour mailler cette zone. Une
lutilisateur. Les socits qui les commercialisent annoncent en tude de sensibilit au maillage doit toujours tre faite. Cela consiste
gnral quils peuvent traiter tous les problmes de mcanique des faire des simulations avec un nombre de mailles diffrent (par
fluides. Il est donc toujours prudent de demander avant lachat un exemple 30 % de plus) : si les rsultats de simulation dpendent du
essai du logiciel sur un problme de mme type que celui qui devra maillage, il convient de resserrer celui-ci jusqu obtenir une ind-
tre trait. Les produits voluant trs rapidement, il faut galement pendance entre maillage et solution. Si le maillage nest pas assez
tre attentif la capacit de la socit qui le propose assurer son dense, certains phnomnes locaux ne seront pas capturs (recir-
dveloppement rgulier, des tests de validation et une assistance culations, dcrochements de lcoulement, points chauds, etc.).
aprs-vente auprs de lutilisateur.
1.3.3 Ncessit des modles
Parmi les logiciels de CFD, PHOENICS de CHAM, UK, a t le Il est rare que les simulations concernent lcoulement laminaire
premier logiciel CFD commercial, dans les annes 1970. Les dun fluide newtonien, seul cas qui ne ncessite pas lutilisation de
grandes marques aujourdhui sont ANSYS CFX, FLUENT et modles physiques en supplment des quations de physique fon-
STAR-CD. Bien que fonds sur les mmes principes et propo- damentales. Dans tous les autres cas, il faudra faire appel un ou
sant globalement les mmes services, ils ont chacun leurs plusieurs modles pour reprsenter la turbulence (cf. 3.1), le
points forts (par exemple les modles physiques proposs). De caractre non newtonien du fluide (voir article [A 710] Fluides non
nombreuses informations sont prsentes sur les sites Internet newtoniens ), la coexistence de plusieurs phases et les interactions
de chaque compagnie, et des informations synthtiques int- entre elles (cf. 3.2), les ractions chimiques (cf. 4.2), la porosit
ressantes peuvent galement tre trouves sur le site du milieu, etc. Il faut donc avoir une bonne connaissance de la
http://www.cfd-online.com. physique et de la chimie de lopration pour faire le bon choix.

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J 1 050 2 Techniques de lIngnieur

____________________________________________________________________________________________________ MCANIQUE DES FLUIDES NUMRIQUE

1.3.4 Conditions de frontire tielle. Dans la majorit des cas, lingnieur ne peut se permettre
quune validation par des valeurs globales, de type perte de charge
Au niveau des frontires du domaine simul, certaines variables ou consommation nergtique par exemple. La concordance ne
doivent tre fixes. Par exemple sil y a une entre de fluide, on garantit pas lexactitude des rsultats locaux, mais rassure lutilisa-
fixera sur le plan dentre le profil des vitesses, le niveau de turbu- teur. Dans le cas o lutilisateur dispose dun pilote bien instru-
lence, ventuellement la concentration en espces et la tempra- ment, il est prfrable de pouvoir accder des valeurs
ture. Sur le plan de sortie, on pourra se contenter de fixer la valeur exprimentales locales (champs de vitesse par exemple) pour
de la pression. Au niveau des parois, on spcifie les conditions de valider la simulation. Dans certains cas complexes, il peut tre utile
glissement ou dadhrence du fluide et, ventuellement, la temp- de sappuyer sur un laboratoire de recherche disposant de ces faci-
rature de paroi ou le flux de chaleur. Cette tape est souvent difficile lits exprimentales.
dans le cas des coulements diphasiques. Le cas de la simulation
dun cyclone est un exemple particulirement compliqu (spara-
tion des phases, coulement tourbillonnant, importance des
couches limites en paroi).
2. Aspects numriques
La plupart des codes de calcul proposent galement deux types
de conditions de frontire particulires : le plan de symtrie et le
plan de conditions cycliques. Le premier permet de rduire la taille Chaque utilisateur doit dans tous les cas se rfrer la docu-
du systme simul sil existe un plan de symtrie dans la gomtrie, mentation livre avec le logiciel pour connatre les mthodes et les
mais il existe un risque qui est de ne pas mettre en vidence lexis- schmas qui sont utiliss par le code de calcul.
tence de phnomnes instationnaires. Le second permet, par
exemple, de ne modliser quune aube dans une machine tournante
ou de dfinir un domaine qui comporte une entre et une sortie, et 2.1 Maillage structur ou non structur
dimposer que les conditions de frontire sur lentre soient syst-
matiquement gales aux conditions calcules sur le plan de sortie. Historiquement, les premiers codes de CFD fonctionnaient avec
des maillages structurs, cest--dire forms de volumes hexa-
driques agencs dans une matrice 3D selon un systme cartsien.
1.3.5 Solveur
Puis est apparue la possibilit de traiter la combinaison de plusieurs
Le solveur est le domaine du numricien. Cest la partie du code zones structures, cest ce que lon appelle le multiblocs , qui
de calcul consacre la rsolution proprement dite du systme permettait de traiter les gomtries plus compliques, mais ltape
dquations discrtises couples aux modles choisis. Plus le de maillage restait fastidieuse. Des solutions permettant de fonc-
solveur est puissant, moins lutilisateur a besoin dintervenir. Mais tionner avec dautres systmes de coordonnes que cartsiennes
il est encore souvent utile dagir sur le solveur manuellement pour ont galement t proposes.
modifier le facteur de sous-relaxation ou le pas de temps afin La figure 1 montre un exemple dune section en deux dimensions
dassurer la convergence de la simulation. Cette convergence est des trois types de maillages structurs prcdemment dcrits. Dans
cense mener lutilisateur vers la solution physique. Lunicit de tous les cas, langle entre les mailles est proche de 90o, ce qui est
cette solution demeure encore une hypothse sans preuve math- idal. Il vaut mieux viter les mailles prsentant un angle infrieur
matique, mais est, le plus souvent, heureusement, avre (accord 30o, car elles risquent, selon le schma numrique retenu, de
avec les rsultats exprimentaux). gnrer une perte de prcision.
Le suivi de la convergence est assur par le calcul des rsidus La figure 2 montre un maillage en un seul bloc sur un cylindre.
(une mesure, souvent normalise, des erreurs locales). Lorsque les On note certaines zones situes aux points cardinaux o le maillage
rsidus passent au-dessous du seuil choisi, il convient de vrifier, est trs mauvais compar la figure 1c. Il faut galement viter des
partir des rsultats proposs, que les bilans globaux sont corrects gradients de taille des mailles trop importants, car cela peut
(matire, enthalpie...). Si les rsidus narrivent pas diminuer conduire des erreurs de troncature dans le schma numrique.
suffisamment, il faut revenir aux tapes prcdentes (choix des Tous les codes de calcul ont des outils qui permettent de vrifier la
modles, conditions de frontire, maillage). Si tout semble correct, qualit du maillage, et il est fortement conseill de les utiliser avant
il faut reprendre le problme en le simplifiant. Il faut galement envi- de lancer une simulation.
sager que lcoulement puisse tre instationnaire alors que lon
cherche atteindre une solution stationnaire. Les maillages structurs prsentent certains avantages :
lorsque le maillage est align avec la direction principale de
lcoulement, on obtient un bon niveau de prcision car les vecteurs
1.3.6 Traitement des rsultats de vitesse sont normaux aux faces des volumes ; cest pour cette
raison que ce type de maillage est adapt la rsolution des pro-
Les codes de calcul proposent en gnral un logiciel de post-
blmes physiques dans les zones proches des parois (frottements,
traitement, qui permet de visualiser facilement les champs de vec-
transfert thermique...) ;
teurs, de temprature, les surfaces disovaleur, etc. Linformation est
abondante, et lingnieur doit alors souvent exploiter les valeurs dans un systme allong (canalisation par exemple), le
obtenues localement pour revenir des valeurs globales qui vont maillage peut tre tir dans la direction de lcoulement, en per-
caractriser lopration (bilans, calculs de dbits, de pertes de mettant une rduction du nombre de mailles.
charge, de dissipation nergtique, etc.). Il peut sappuyer sur des Leur inconvnient majeur rside dans la complexit, et donc la
menus prdfinis dans le code pour des calculs simples, ou dve- lenteur, de leur construction pour les systmes de gomtrie un tant
lopper lui-mme des sous-programmes de traitement des rsultats. soit peu compliqus, qui demandent tre prdcoups et traits
par blocs. Certains codes de calcul offrent des logiciels daide pour
simplifier cette tche, parfois uniquement pour des gomtries sp-
1.3.7 Validation exprimentale cifiques (par exemple pour mailler de faon structure les aubes
Ltape ultime consiste valider les rsultats de simulation. Cette dune turbine).
tape demeure dautant plus indispensable quun certain nombre de Les maillages structurs taient lis des solveurs eux aussi
choix ont d tre faits par lutilisateur, particulirement concernant conus pour travailler dans des systmes de coordonnes struc-
les modles. La validation ne peut pas concerner lensemble des tures. Lapparition dune nouvelle gnration de solveurs non
rsultats, la somme dinformations rsultant dune simulation tant structurs a permis de faire voluer les maillages. Les maillages non
toujours extrmement importante. Elle ne peut donc tre que par- structurs peuvent combiner des ttradres, des prismes, des

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Techniques de lIngnieur J 1 050 3

lments de mcanique des fluides


Application aux milieux poreux
par Jean-Claude CHARPENTIER
Professeur et directeur de lcole suprieure de chimie, physique, lectronique de Lyon
Directeur de recherche au CNRS
Ancien directeur scientifique du dpartement Science pour lIngnieur du CNRS
Ancien directeur de lcole nationale suprieure des industries chimiques de Nancy

1. coulement des fluides dans une canalisation ............................... J 1 065 - 2


1.1 Fluides parfaits incompressibles en coulement permanent .................. 2
1.2 Fluides rels. Viscosit ................................................................................ 2
1.2.1 Dfinition ............................................................................................. 2
1.2.2 Effet de la viscosit sur lcoulement ............................................... 3
1.2.3 coulement laminaire (Re < 2000)..................................................... 3
1.2.4 coulement turbulent (Re > 3000) ..................................................... 3
2. Sdimentation........................................................................................... 4
2.1 Mouvement dune particule solide dans un fluide immobile .................. 4
2.2 Sdimentation dune suspension de particules en rgime de Stokes .... 6
3. Mouvement de gouttes et de bulles ................................................... 7
3.1 Vitesse de dplacement dune goutte........................................................ 7
3.2 Vitesse de dplacement dune bulle .......................................................... 7
4. coulement travers un lit de particules......................................... 8
4.1 Loi de Darcy. Dfinition de la permabilit ............................................... 8
4.2 Modle de Kozeny. Relation de Kozeny-Carman ...................................... 8
4.3 Rgimes laminaire et turbulent. Relation dErgun.................................... 9
5. Fluidisation ................................................................................................ 9
6. Filtration ..................................................................................................... 11
6.1 Lois gnrales .............................................................................................. 11
6.1.1 Relation entre lpaisseur Z du gteau et le volume de filtrat V ..... 12
6.1.2 Vitesse de filtration ............................................................................. 12
6.1.3 Rsistance du support RS et rsistance spcifique du gteau .
quation de Ruth ................................................................................ 12
6.1.4 Filtration pression et dbit variables.............................................. 12
6.1.5 Filtration continue sous vide ............................................................. 12
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. J 1 065

armi les nombreux problmes de gnie des procds que rencontrent


P lingnieur et le pharmacien travaillant dans les industries chimiques, ptro-
lires, pharmaceutiques, cosmtiques et agroalimentaires, lcoulement dun ou
de plusieurs fluides travers un milieu poreux fixe ou mobile tient une place
prpondrante. Il suffit de citer les principaux procds unitaires du gnie des
procds (schage, fluidisation, sdimentation, cristallisation, distillation,
change dions, extraction liquide-liquide...) pour voir le nombre plthorique de
canalisations, de colonnes, de cuves et de racteurs au sein desquels le ou les
procds sont raliss.

De mme, pour les industries de la sant, la formulation ncessite la concep-


tion, le dveloppement, la production et lcoulement de matriaux poreux (ou

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Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds J 1 065 1

LMENTS DE MCANIQUE DES FLUIDES ___________________________________________________________________________________________________

non poreux) fonctionnant par leur composition, leur prparation et leur agence-
ment pour dlivrer une action et rendre un service (par exemple la galnique).
Aprs un bref rappel des principes fondamentaux de la mcanique des fluides
appliqus aux cas dcoulements de fluides parfaits ou visqueux newtoniens
dans les conduites, ce texte fournit les notions de base indispensables sur
lhydrodynamique des coulements dans les milieux poreux rencontrs dans les
procds de sdimentation et granulation, de ractions ncessitant un garnis-
sage, de fluidisation et de filtration.
Notre but est de proposer la ou les relations qui existent :
entre le dbit de fluide et les proprits caractristiques du milieu poreux
mobile et des fluides pour maintenir ce milieu poreux dans les conditions opti-
males de fonctionnement afin de raliser le procd et dlaborer le produit
voulu (sdimentation, fluidisation) ;
ou
entre les pertes de charge ncessaires pour assurer un dbit connu et opti-
mum de fluide, compte tenu des proprits caractristiques du milieu poreux
fixe (racteurs, filtration).
Il est bien entendu que ce texte ne se veut nullement exhaustif et le lecteur se
reportera utilement aux ouvrages hautement spcialiss prsents dans la
bibliographie, pour une connaissance plus approfondie sur tel ou tel procd.

1. coulement des fluides B2'

dans une canalisation B2 u2

B1'

B1 A2'
1.1 Fluides parfaits incompressibles
u1 A2
en coulement permanent
A1'

On considre le fluide de masse volumique initialement entre A1


les sections A1B1 et A2B2 puis entre les sections A 1 B 1 , A 2 A 2 au
temps dt. On dsigne par A1 laire de la section normale laxe A1B1
Figure 1 coulement dun fluide parfait incompressible
et par u1 la vitesse dans cette section, A2 laire en A2B2 et par u2 la
dans une canalisation
vitesse dans cette section (figure 1).

Les quations de bilan sont les suivantes : 1.2 Fluides rels. Viscosit
conservation de la matire
A 1 u1 = A 2 u2 = qm (1)
avec qm dbit massique du fluide (kg ; s1) 1.2.1 Dfinition
conservation de la quantit de mouvement (quation
dEuler)
Les seules forces qui existent dans un fluide parfait sont normales
la paroi. Dans les fluides rels que considre la mcanique des
qm ( u2 u1 ) = Fe (2) fluides interviennent en plus des forces de frottement ou de visco-
sit, qui sont dans le plan de la paroi (fluides newtoniens).
avec F e rsultante des forces extrieures (pesanteur, pression) ;
conservation de lnergie (quation de Bernouilli) La vitesse ux des filets de fluide, paralllement laxe Ox de la
u 12 P 1 u 22 P 2 canalisation, varie suivant laxe perpendiculaire Oz de la quantit
------ - + ------- + z 2 = C te
- + ------- + z 1 = ------ (3) d ux
2 g g 2 g g --------- par unit de longueur.
dz
avec g acclration due au champ de pesanteur (m s2),
P1, P2 pression statique (Pa), Ce gradient de vitesse est accompagn dune force sexerant
entre deux filets voisins et dirige suivant Ox. Cette force par unit
z1, z2 cote, altitude (m). de surface sparant deux filets voisins, appele contrainte de frotte-

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J 1 065 2 Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds

__________________________________________________________________________________________________ LMENTS DE MCANIQUE DES FLUIDES

ment , est proportionnelle au gradient de vitesse (relation de 1.2.3 coulement laminaire (Re < 2000)
Newton) :
Dans le cas o la vitesse dcoulement est nulle lorsque le cylin-
d ux dre de fluide considr a le mme rayon que la canalisation (u = 0
= --------- pour r = R), la vitesse u sexprime :
dz
1 dp
Le coefficient de proportionnalit , parfois not , est la viscosit u = ------- ( R 2 r 2 ) -------
4 dx

dynamique du fluide. On considre souvent aussi le quotient = ---
Le profil des vitesses est parabolique.
qui est la viscosit cinmatique du fluide. Le dbit volumique qv est :
Le tableau 1 rassemble les units, dans diffrents systmes, de d/2
d 4

dp
ces deux grandeurs. qv = u 2 r dr = -------------- -------
0
128 d x

La vitesse moyenne, ou vitesse dbitante, est :


Tableau 1 Units courantes des viscosits dynamique qv d2 dp
et cinmatique - = ---------- -------
u m = ---------
d 2 32 d x
---------
Viscosit Dimensions SI CGS MKS 4

Poise Poiseuille La chute de pression est donne par la formule fondamentale de


(dynamique) M.L1 T1 Pa s (Po) (dap) (1) Poiseuille :
101 Pa s 10 Po
dp 32
Stokes Myriastokes ------- = ---------- u m (4)
= --- dx d2
L2 T1 m2 s1 (St) (maSt)
10 m2 s1
4 10 St = 1 m2 s1
4
(cinmatique) et la perte de charge linaire :
(1) dap : dcapoise.
dH 32
-------- = ------------- u m (5)
dx gd 2
Nota : Le signe rappelle que les pressions dcroissent au fur et mesure que lon
1.2.2 Effet de la viscosit sur lcoulement progresse dans le sens de lcoulement.
Avec les termes adimensionnels :
Dans une canalisation de diamtre d = 2R, on considre le fluide f gd d H
newtonien contenu dans un cylindre de rayon r et de longueur dx ; facteur de frottement --- = ----------- --------
2 4 um 2 dx
dp
p est la pression qui sapplique sur la face gauche et p + ------- d x celle
dx u m d
qui sapplique sur la face droite (figure 2). et critre de Reynolds Re = --------------
-

En rgime permanent, la vitesse u ne dpend que de la distance r lexpression de la perte de charge (5) devient :
laxe de la conduite.
f 8
--- = -------
Un bilan des forces exerces sur le petit lment de volume r 2 dx 2 Re
scrit :

Force de pression + Force de frottement = 0 1.2.4 coulement turbulent (Re > 3000)
dp du Profil des vitesses (profil de von Karman)
r 2 ------- d x 2 r d x ------- = 0
dx dr
f
On dfinit une vitesse fictive u = u m --- .
do la relation fondamentale pour les vitesses : 2
Au voisinage de la paroi, lcoulement reste laminaire sur une
du r dp u y
------- = ------- ------- paisseur y telle que ----------- < 5 . Dans ce cas :
dr 2 dx

u u y
------ = ----------- (6)
u

dx Au centre de la canalisation, il existe un noyau turbulent qui


R u y
commence une distance y de la paroi telle que ----------- > 30 . Dans ce
p+
dp
dx x
p
dx cas :
x x + dx
u u y
------ = 5,75 log ----------- + 5,5 (7)
Figure 2 Cylindre lmentaire de fluide newtonien en coulement u

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Transfert de matire
Mthodologie
par Jean-Paul MOULIN
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur de gnie chimique lcole Centrale Paris
Ingnieur la Socit gnrale pour les techniques nouvelles (SGN)
Dominique PAREAU
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur de gnie chimique lcole Centrale Paris
Mohamed RAKIB
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole Centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole Centrale Paris

1. Gnralits................................................................................................. J 1 070 - 3
1.1 Oprations unitaires avec transfert de matire......................................... 3
1.2 Application la conception et ladaptation des units industrielles.... 4
1.3 Notion de modle ........................................................................................ 4
2. Rgime de fonctionnement par rapport au temps ......................... 4
3. Modles dcoulements ......................................................................... 5
3.1 Modles simples.......................................................................................... 5
3.2 Modles complexes..................................................................................... 6
3.3 Conclusion.................................................................................................... 8
4. Diffrents types doprations .............................................................. 8
4.1 Opration simple ......................................................................................... 8
4.2 Opration flux croiss .............................................................................. 9
4.3 Opration contre-courant......................................................................... 9
4.4 Opration avec reflux ou lavage ................................................................ 9
4.5 coulements dans les oprations contre-courant ................................. 9
5. Application : tablissement des bilans matire et enthalpique . 9
5.1 Hypothses gnrales ................................................................................. 9
5.2 Bilan global .................................................................................................. 11
5.3 Bilan opratoire des oprations mthodiques.......................................... 11
6. Informatique applique aux bilans matire et enthalpique ......... 12
6.1 Procds en rgime stationnaire................................................................ 12
6.2 Procds en rgime instationnaire ............................................................ 13
6.3 Simulateurs simplissimes........................................................................... 15
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 1 070

es industries de procd, chimie, pharmacie, industries agroalimentaires,


L etc., ont suscit lapparition dune science applique, qui est connue sous le

nom de gnie des procds. Le gnie des procds sarticule en deux parties :

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TRANSFERT DE MATIRE ________________________________________________________________________________________________________________

dune part, ltude des processus, chimiques, biochimiques, etc., particuliers


chaque procd, et dautre part le gnie chimique qui traite des appareils o ces
processus sont mis en uvre, indpendamment du processus particulier.
Lobjet du gnie chimique est la dtermination de lagencement, du dimension-
nement, des conditions opratoires et de la conduite des appareils des indus-
tries de procd, dans le but datteindre des performances requises. Un trs
grand nombre de configurations permettent de raliser ces performances. Le
choix entre ces configurations est conduit par la recherche dun optimum, dans
le cadre de contraintes. Certaines contraintes sont rglementaires ou sociales :
zro pollution, zro accident, dautres sont commerciales : zro dfaut, dlai
minimal entre commande et livraison. Loptimum est conomique : les cots doi-
vent tre minimiss. Des incertitudes sont invitables. Elles doivent tre prises
en compte : lobjectif industriel est souvent dfini comme le juste bien : il faut
assurer le rsultat sans prendre de coefficients de scurit excessifs.
la conception dune unit de production, il faut quilibrer au mieux les
couples : taille des appareils, conditions opratoires (cest--dire en premire
approximation les consommations dnergie), qui permettent dassurer que les
performances requises seront atteintes. Cette dualit est transposable dans le
domaine conomique et les deux parties correspondent respectivement, en sim-
plifiant lexcs, aux investissements et aux frais de fonctionnement. Il est rare
que loptimisation conomique porte sur une seule opration : la recherche de
loptimum sera le plus souvent effectue pour un procd entier. Elle porte donc
sur un ensemble complexe doprations et sur leurs connexions. Ladaptation
des conditions opratoires dune unit de production des conditions diffren-
tes de celles qui prsidaient sa conception, que ce soient les matires premi-
res ou les produits finis, est soumise aux mmes contraintes et la recherche de
loptimum conomique. Une nouveaut importante pour ladaptation des units
de production est quelle se fait maintenant dans un cadre dynamique, en int-
grant par exemple la transition dune production une autre loptimisation :
cest une part importante de lactivit connue sous le nom de gestion de produc-
tion.
Le dimensionnement des units de production a un cot, il fait partie des
investissements et reprsente une part non ngligeable de ceux-ci. Il doit donc
lui-mme atteindre son objectif au moindre cot : de mme que lon vite de ra-
liser des units de productions ayant des moyens surdimensionns, de mme il
faut viter la prcision excessive dans les calculs de gnie chimique, car elle est
inutilement coteuse.
La prsentation du transfert de matire et des appareils qui le mettent en
uvre vise donc lobjectif industriel suivant : il faut, en toutes circonstances,
employer le modle qui permet datteindre lobjectif recherch et qui est le
moins coteux en temps de travail (humain ou machine). Cest pourquoi il faut
utiliser le modle le plus simple possible : cest une faute mthodologique que
demployer un modle complexe (coteux en temps de calcul) l o sa prcision
est inutile ou mme illusoire. La prsentation des modles qui est faite dans cet
article et dans les suivants privilgie donc les modles simples, les plus utiliss,
au dtriment des modles complexes. Le fait quil soit didactique de prsenter
en premier des concepts simples, et donc des modles simples, nest quun
argument supplmentaire.

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________________________________________________________________________________________________________________ TRANSFERT DE MATIRE

Notations et symboles Notations et symboles (suite)

Symbole Unit Dsignation Symbole Unit Dsignation

C kg m3 concentration kg s1 ple ou mlange opratoire (flux de


matire algbrique qui traverse une
CA J kg m3 concentration du corps A dans le section droite de lappareil dans
flux J une opration contre-courant)

Cp J kg1 K1 capacit thermique massique ( s temps


pression constante)
s temps de sjour moyen
D kg s1 dbit massique dextrait
kg m3 masse volumique
DA J m2 s1 diffusivit du corps A dans le flux J
surface de contrle
Dt m2 s1 dispersivit (diffusivit turbulente)
J m2 section droite offerte lcoulement
E kg s1 dbit massique de rsidu du flux J
I kg s1 dbit massique dalimentation

temps rduit : = -----

J () fonction distribution des temps de
Indices : A relatif au constituant A
sjour (DTS)

L kg s1 dbit massique dun flux (liquide) f final

Li kg s1 dbit massique dun flux liquide J dans le flux J


(aqueux) sortant de ltage i
i issu de ltage i
, longueur rduite : , = z/Z
0 initial
N J s1 flux thermique

Nm kg s1 flux massique

Pe nombre de Pclet (matriel,


turbulent, longitudinal)
1. Gnralits
q m3 s1 dbit volumique
1.1 Oprations unitaires avec transfert
qJ m3 s1 dbit volumique du flux J
de matire
Si kg s1 dbit massique dun flux liquide
(solvant) sortant de ltage i
Le gnie chimique est divis en deux parties principales :
T K temprature thermodynamique le calcul des racteurs chimiques dans lesquels se fait la syn-
thse des produits marchands (ou des intermdiaires) ;
TR K temprature de rfrence le calcul des oprations unitaires grce auxquelles seffectuent
les sparations :
u m s1 vitesse linaire
partir de matires premires (minerais, produits agricoles),
V m3 volume (dun appareil) partir des flux issus des racteurs chimiques (sparation des
produits de raction et des ractifs, par exemple).
XA fraction massique du constituant A leur tour, les oprations unitaires peuvent se diviser en deux
grandes classes :
XA M fraction massique du corps A dans les oprations sans transfert de matire qui sont :
un flux M quelconque
dune part, les oprations de simple sparation physique de
Z m longueur de lappareil phases : filtration, centrifugation, cyclonage, etc.,
dautre part, des oprations qui modifient (ou classent) la gra-
z m cote dun point dans un appareil nulomtrie de solides : broyage, frittage, etc. ;
(rapporte laxe longitudinal)
les oprations avec transfert de matire qui sont les opra-
fraction de dbit assurant le tions o un corps est conduit changer de phase : par exemple, la
mlange en retour distillation (vaporisation partielle par apport de chaleur), lextraction
liquide-liquide (sparation par ajout dun tiers corps).
J fraction de dbit assurant le Ce sont ces dernires oprations qui font lobjet du prsent
mlange en retour du flux J article. Il convient de noter que cette dfinition admet deux catgo-
ries dexceptions entrines par lusage.
J taux de rtention du flux J dans le
volume V a) Oprations o il ny a pas changement de phase au sens de la
thermodynamique

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Il sagit, par exemple, de la lixiviation (ou extraction solide- 1.3 Notion de modle
liquide), o le solide imprgn nest pas une phase pour le thermo-
dynamicien, ou encore de lextraction par formation de mousse
(phase mtastable). Ces phases , qui nen sont pas au regard de Dans les appareils o sont effectues les sparations par transfert
la thermodynamique, se prtent aux mmes raisonnements et cal- de matire se produisent des phnomnes dune complexit telle
culs que les vraies phases, ce qui constitue un excellent critre quils dfient toute tentative de description quantifie exacte (cest-
mthodologique aux yeux de lingnieur. -dire visant lexhaustivit) : les coulements y sont le plus sou-
Nota : certaines oprations reposent sur des sparations effectues entre des phases vent turbulents et presque toujours diphasiques. A ces phnomnes
entirement miscibles. Elles ont peu dapplications industrielles. Lexemple le plus impor- sajoutent ceux de transferts de chaleur et de matire qui, dpen-
tant est la sparation des isotopes de luranium par passage dun compos gazeux tra-
vers une paroi poreuse, ou par ultracentrifugation. Nous ne traiterons pas explicitement
dant eux-mmes des coulements, peuvent en retour les modifier.
ces oprations, quoique nombre de raisonnements exposs ici sy appliquent. Cest en fait un des problmes les plus complexes de la physico-
chimie macroscopique.
b) Oprations o le changement de phase est accompagn dune
raction chimique Or la mcanique des fluides elle-mme ne connat pas de solu-
tions exactes aux quations de Navier-Stokes, dans le cas gnral
Elles sont rattaches aux oprations unitaires avec transfert de dun fluide en coulement turbulent. On a donc t conduit, pour
matire parce que ce dernier est prpondrant : labsorption de dcrire ces coulements, utiliser des modles dont le plus clbre
lammoniac par de leau pure ou par une solution dacide dilu est, est celui de la couche limite.
dans les deux cas, dabord une puration de gaz par passage du pol-
Ltude du transfert de matire dans les oprations unitaires
luant dans une autre phase.
repose plus encore sur des modles et des analogies entre les
Il est nanmoins vident que, en passant de labsorption avec modles suivants :
raction chimique au vapocraquage, on ne rencontre pas de fron- modles dcoulements dabord, souvent diffrents de ceux
tire naturelle entre opration unitaire et racteur diphasique. de la mcanique des fluides ; ceux-ci visent surtout prvoir les per-
tes de charge, ceux-l surtout prvoir le transport des soluts et de
la chaleur (cf. 3) ;
modles de transfert de matire et de chaleur, combins aux
1.2 Application la conception modles dcoulements :
et ladaptation des units sur le plus simple de ces modles (quilibre thermodynami-
industrielles que atteint, coulement idal), dit modle de ltage idal (ou
thorique) reposent toutes les oprations compartimentes ida-
les (traites en [J 1 072]) ;
Deux grandes catgories dactions optimiser peuvent tre dis- les plus usuels des modles complexes de transfert de matire
tingues. sont introduits dans ltude de la cintique de transfert entre pha-
ses [J 1 075] et sont combins avec divers modles dcoule-
Conception dune unit de production ments dans les oprations contact permanent [J 1 077].
Enfin, soulignons encore quil est vain de rechercher le meilleur
Les donnes sont la nature des matires premires, les spcifica-
des modles usage universel : nous avons indiqu et nous
tions des produits finis, etc. et bien sr les lois physico-chimiques.
reviendrons sur la ncessit dune hirarchie des modles selon les
Les paramtres de loptimisation conomique sont lagencement et
tapes de la conception dune installation.
le dimensionnement des appareils unitaires (gomtrie et condi-
tions opratoires). Loptimum retenu est dtermin aprs avoir pris
des coefficients de scurit relatifs deux niveaux dincertitude,
concernant :
la fiabilit des prvisions sur les performances dues aux limi-
2. Rgime de fonctionnement
tes de nos connaissances ; par rapport au temps
lvolution des paramtres (prix des matires premires et des
produits finis), due des modifications des marchs en amont ou en
aval de la production (voir lexemple rebattu du prix de lnergie). Modliser une opration unitaire du gnie chimique consiste, en
fin de compte, exprimer des grandeurs, flux de matire ou de cha-
Or toutes les tudes montrent que la courbe reprsentant lvolu- leur, concentrations ou temprature, etc., laide de fonctions de
tion de la fonction conomique en fonction dun paramtre nest pas variables soit despace (x, y, z), soit discrtes (numro dtage)
symtrique par rapport la valeur du paramtre loptimum. On dune part, et du temps, dautre part. Il est vident que les modles
pourra tre amen choisir, sur une base probabiliste si ncessaire, les plus commodes sont les plus simples, cest--dire ceux qui
un point de fonctionnement voisin, mais distinct de loptimum dpendent dun nombre minimal de paramtres. Nous allons dga-
mathmatique la date de conception, choisi de telle sorte que les ger dans ce paragraphe les conditions pour quun modle soit ind-
fluctuations des paramtres ne provoquent que des variations mini- pendant du temps.
males des cots de production.
Les modles qui reposent sur les coulements dfinis au para-
Amnagement dune unit de production graphe 3 dpendent uniquement dune variable despace ou du
numro de ltage et, a priori, du temps ; il est clair que si lopration
Il sagit dadapter un groupe dappareils une production modi- est discontinue, les fonctions qui dcrivent le systme dpendent
fie (par ses produits finis, ses matires premires ou ses contrain- explicitement du temps de faon essentielle : les modles disconti-
tes technico-conomiques). En simplifiant ( lexcs), les para- nus parfaitement agits ne dpendent que du temps. Si lopration
mtres sur lesquels on peut agir sont les conditions opratoires ; la est semi-continue (opration avec une phase stationnaire par exem-
performance conomique ralisable dans les nouvelles conditions ple), sa modlisation repose sur le temps et sur au moins une varia-
dpend alors largement des marges de scurit prises la construc- ble despace. Dans le cas dune opration continue, il y a plusieurs
tion, cest--dire de la flexibilit de linstallation. possibilits :
Nota : les algorithmes les plus performants pour la conception ne le sont pas toujours lun au moins des paramtres externes de lappareil (dbit,
pour les modifications, et rciproquement ; cette remarque vaut aussi pour les autres usa-
ges des modles (contrle-commande, par exemple). Conformment lusage, nous composition, temprature, etc.) a t modifi depuis suffisamment
ferons une place privilgie aux algorithmes efficaces dans les problmes de conception. peu de temps pour que linfluence de cette modification se fasse

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J 1 070 4 Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds

Transfert de matire
Distillation compartimente idale
par Jean-Paul MOULIN
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur de gnie chimique lcole Centrale Paris
Dominique PAREAU
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur lcole Centrale Paris
Mohamed RAKIB
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole Centrale Paris
Moncef STAMBOULI
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole Centrale Paris
et Arsne ISAMBERT
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur-ingnieur
Professeur lcole Centrale Paris

1. Reprsentation des quilibres binaires ............................................. J 1 072 - 4


2. Prvision des quilibres liquide-vapeur ............................................. 5
3. Hypothses particulires la distillation ......................................... 6
4. Distillation simple.................................................................................... 6
5. Rectification de mlanges binaires quelconques ........................... 7
6. Calcul des extrmits de colonne ....................................................... 9
7. Entranement la vapeur....................................................................... 10
8. Rectification flux molaires constants............................................. 11
9. Rectifications extractive, azotropique et ractive ....................... 12
10. Oprations liquide-vapeur multicomposants ................................... 14
11. Pertinence du modle de ltage idal et application ................... 16
Rfrences bibliographiques ......................................................................... 16

et article prsente lune des oprations unitaires les plus anciennes, la dis-
C tillation, dont lutilisation est trs large dans lindustrie : ptrole en premier
lieu, mais aussi chimie, pharmacie, agroalimentaire...
Elle est aborde en tant quopration compartimente, comportant soit un seul
tage (distillation simple), soit plusieurs tages ; la circulation des deux phases
liquide et vapeur se fait alors contre-courant (rectification).
Le fonctionnement rel des tages est trs complexe. On lapproche cepen-
dant avec une prcision acceptable par le modle de ltage thorique ou idal.

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TRANSFERT DE MATIRE ________________________________________________________________________________________________________________

Un tage idal assure deux fonctions essentielles :


les phases effluentes sont en quilibre thermodynamique ;
la sparation physique (dsengagement) des deux phases effluentes est
parfaite : il ny a pas dentranement mcanique dune phase dans lautre.
Cette dfinition dpasse le cadre de la distillation et peut sappliquer aux
autres oprations unitaires que nous abordons dans les articles suivants (extrac-
tion liquide-liquide, gaz-liquide, etc.). Toutefois, dans le cas particulier de la dis-
tillation, o transferts de matire et de chaleur sont concomitants, on suppose
de plus que ltage est adiabatique et isobare. Bien quelles apportent de gran-
des simplifications, ces deux hypothses ne sont pas indispensables. Lintrt
fondamental de ce modle est de donner la possibilit de dimensionner un
appareil sans avoir recours ni des donnes cintiques (quilibre thermodyna-
mique atteint), ni des donnes relatives aux coulements : labsence dentra-
nement ainsi que de transport de matire entre les tages permet de donner aux
relations de bilan intertage (relations opratoires) une forme particulirement
simple.
Ses inconvnients sont lis aux hypothses ; on dtermine un nombre dta-
ges idaux mais, de par la nature du modle, on ne peut donner aucune indica-
tion sur les points suivants :
relation entre le nombre dtages thoriques et le nombre dtages rels ;
dimensionnement des tages rels.
Ces points ne peuvent tre prciss quen recourant soit aux rgles de lart
(lexprience), soit des modles moins simples (cas des oprations comparti-
mentes non idales [J 1 074]). Toutefois, appuy sur lextrapolation raisonne
des installations existantes, ce modle permet une estimation souvent prcise
du dimensionnement des appareils compartiments spars. Il est universelle-
ment employ pour les tudes davant-projet.
Deux types de problmes peuvent tre traits avec le modle de ltage idal :
le dimensionnement dune installation neuve et ladaptation dune installation
existante. La prsentation de la distillation est ici faite en adoptant le premier
point de vue.
La recherche des solutions repose systmatiquement sur des mthodes
graphiques : la comprhension en est facilite et la transposition de ces mtho-
des itratives au calcul automatique est aise. La mthode de Ponchon-Savarit,
la plus gnrale, est prsente systmatiquement. La mthode de MacCabe et
Thiele est introduite dans les cas particuliers o elle apporte une relle simplifi-
cation (cas des flux molaires constants des deux phases).
Ces considrations, dveloppes ici dans le cadre de la distillation, restent
valables pour les autres oprations unitaires dcrites dans les articles suivants.

Notations et symboles
Symbole Unit Dsignation
D mol s1 Dbit molaire du distillat soutir au condenseur dune rectification
E mol s1 Dbit molaire du raffinat soutir au bouilleur dune rectification
GE J Enthalpie libre dexcs
G JE J mol1 Enthalpie libre molaire dexcs du J-ime constituant
E
HJ J mol1 Enthalpie molaire dexcs du J-ime constituant
Hi J mol1 Enthalpie molaire de la vapeur Vi
hi J mol1 Enthalpie molaire du liquide Ri
I mol s1 Dbit molaire dalimentation dune rectification
L mol s1 Dbit molaire du mlange liquide

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J 1 072 2 Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds

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Notations et symboles (suite)


Symbole Unit Dsignation
Li mol s1 Dbit molaire du liquide qui ruisselle du plateau i
N, n Nombre dtages idaux (plateaux thoriques) dune colonne rectifier
N Nombre dtages idaux du tronon de rectification
N Nombre dtages idaux du tronon dpuisement
N0 mol s1 Dbit molaire total
NA mol s1 Dbit molaire du constituant A
NG mol s1 Dbit molaire de gaz incondensable
nJ Nombre de moles du J-ime constituant
P Pa Pression
PJ Pa Pression partielle du J-ime constituant
P J0 Pa Pression de vapeur saturante du J-ime constituant
Q J s1 Quantit de chaleur par unit de temps
QB J s1 Quantit de chaleur apporte au bouilleur par unit de temps
QC J s1 Quantit de chaleur enleve au condenseur par unit de temps
q Fraction liquide du mlange dalimentation I ( 8.4)
5D Taux de reflux en tte de colonne
5B Taux de reflux en pied de colonne (taux de rebouillage)
R 8,314 J K1 mol1 Constante molaire des gaz parfaits
Ri mol s1 Dbit molaire du liquide qui ruisselle de ltage idal i
S JE J K1 Entropie molaire dexcs du J-ime constituant
T K Temprature thermodynamique
V mol s1 Dbit molaire du mlange ltat vapeur
Vi mol s1 Dbit molaire de vapeur qui monte de ltage thorique i
XK Fraction molaire du composant A dans un flux liquide K quelconque
Xi Fraction molaire de A dans le liquide qui ruisselle du plateau i
XJi Fraction molaire du J-ime composant dans le liquide qui ruisselle du plateau i
YK Fraction molaire du composant A dans un flux vapeur K quelconque
Yi Fraction molaire de A dans la vapeur qui monte du plateau i
YJi Fraction molaire du J-ime composant dans la vapeur qui monte du plateau i
Volatilit relative de A et B
mM Volatilit relative des composants m (le plus volatil) et M (le moins volatil)
J Coefficient dactivit du J-ime constituant
mol s1 Dbit molaire du flux qui traverse algbriquement une section entre deux
tages quelconques du tronon de rectification
' mol s1 Dbit molaire du flux qui traverse algbriquement une section entre deux
tages quelconques du tronon dpuisement
M Efficacit de Murphree ( 1.1)
A , B J mol1 Enthalpies molaires de vaporisation des corps A et B respectivement
Surface de contrle
Indices relatifs la phase liquide ........................................ L
lazotrope ................................................ az la cl lourde .............................................. M
au distillat ..................................................... D la cl lgre ............................................... m
au raffinat ..................................................... E au pincement ( 10.2.3) ............................... p
ltage (ou plateau) i ................................. i au reflux liquide ........................................... R
au J-ime constituant ................................. J la phase vapeur ......................................... V

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Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds J 1 072 3

TRANSFERT DE MATIRE ________________________________________________________________________________________________________________

1. Reprsentation 1.2 Htroazotropes


des quilibres binaires
On observe un htroazotrope pour tout systme de deux liqui-
des partiellement ou totalement non miscibles. Un tel systme est
Nous ne traiterons dans ce paragraphe que les quilibres liquide- reprsent sur la figure 2a. Ce diagramme tant isobare, la variance
vapeur binaires prsentant un azotrope ; on se reportera aux arti- dans le domaine III deux liquides est gale 1 : on a quilibre
cles de Thermodynamique chimique [J 1 025] [J 1 026] [J 1 028] entre deux phases liquides situes sur les deux parties de la courbe
dans ce trait pour ltude des quilibres binaires simples. dquilibre liquide-liquide (L1 et L2) (pour des tempratures infrieu-
res la temprature dbullition Taz de lazotrope).
Un systme binaire de deux corps A et B peut tre dcrit par un
diagramme tridimensionnel (fraction molaire ou massique, temp- Dans le domaine IV (ou V), la variance est aussi gale 1, on a
rature, pression). Pratiquement, on utilise des coupes isobares de ce quilibre liquide-vapeur entre une phase liquide appartenant au
diagramme : on porte en ordonne la temprature et en abscisse les domaine I (ou II) et une phase vapeur appartenant au domaine VI
fractions molaires (ou massiques) de A et B dans les phases liquide (pour des tempratures suprieures Taz).
et vapeur (respectivement XA, XB et YA, YB avec XA + XB = 1 et YA +
YB = 1). Les courbes obtenues sont respectivement la courbe dbul- Si deux liquides et une vapeur coexistent, la variance est nulle.
lition et la courbe de rose. Tous les paramtres sont donc fixs : temprature Taz, compositions
des phases liquides XM et XN, composition de la vapeur Yaz.

1.1 Homoazotropes T T
TB

On rencontre des systmes binaires miscibles en toutes propor-


tions ltat liquide, tels quil existe un mlange bouillant compo- VI
sition constante. Un tel mlange est dit homoazotropique. La
composition dun homoazotrope varie avec la pression, ce qui le
V
diffrencie du corps pur. Sur la figure 1 est reprsent un systme IV
homoazotropique dit point haut (temprature dbullition du
Taz N
mlange azotropique suprieure celles des deux corps purs). Il M Z II
existe galement des homoazotropes point bas. I

L1 III L2

T T
0 XM Yaz XN 1
Taz,1 1
X A ou YA

P1 a diagramme temprature-fraction molaire

YA

TB,1 2
Taz,2
1
P2 TA,1

TB, 2
TA,2

0 YA XA Xaz, 1 Xaz, 2 1 Yaz


XA ou YA
P1 > P2 si A > B
1 et 2 : points reprsentatifs de l'azotrope aux pressions P1 et P2
respectivement
Taz,1 et Taz,2 tempratures d'bullition de l'azotrope aux pressions
P1 et P2 respectivement
0 XM Yaz XN 1
TA,1 et TA,2 tempratures d'bullition du corps A aux pressions
XA
P1 et P2 respectivement
TB,1 et TB,2 tempratures d'bullition du corps B aux pressions b diagramme de distribution pression constante
P1 et P2 respectivement M et N points reprsentatifs des liquides
Xaz,1 et Xaz,2 fractions molaires en A de l'azotrope aux pressions Z point reprsentatif de la vapeur
P1 et P2 respectivement (composition azotropique)
Figure 2 Correspondance entre le diagramme temprature-fraction
Figure 1 Homoazotrope A, B point haut molaire et le diagramme de distribution dun htroazotrope

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J 1 072 4 Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds

Transfert de matire
Extraction liquide-liquide
par Jean-Paul MOULIN
Ingnieur de lcole centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur de gnie chimique lcole centrale Paris
Dominique PAREAU
Ingnieur de lcole centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur lcole centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingnieur de lcole centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingnieur de lcole centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole centrale Paris

1. Reprsentation des quilibres .............................................................. J 1 073 3


1.1 Diagrammes dcrivant totalement lquilibre ........................................... 3
1.2 Diagrammes ne dcrivant pas totalement lquilibre ............................... 4
2. Oprations simples et oprations successives courants
croiss 5
2.1 Extraction simple ......................................................................................... 5
2.2 Extraction courants croiss, dite antimthodique.................................. 6
3. Oprations contre-courant ................................................................. 7
3.1 Bilans matire pour une unit de temps .................................................... 7
3.2 Calcul et construction graphique de Ponchon-Savarit.............................. 7
3.3 Mthode de MacCabe et Thiele .................................................................. 8
3.4 Limitations des performances .................................................................... 8
3.5 Calcul, rapport de dbits et nombre dtages imposs ......................... 9
3.6 Calcul, nombre dtages et fuite imposs............................................... 9
4. Schmas avec plusieurs extractions contre-courant.................. 9
4.1 Extraction deux alimentations ................................................................. 9
4.2 Extraction-dsextraction.............................................................................. 11
5. Extraction de mlanges multicomposants........................................ 12
5.1 Un seul constituant majeur ......................................................................... 12
5.2 Plusieurs constituants majeurs ................................................................... 12
6. Extraction avec raction chimique...................................................... 13
7. Pertinence du modle. Conclusion...................................................... 13
Rfrences bibliographiques.......................................................................... 13

extraction liquide-liquide est une opration qui fait intervenir le transfert de


L matire dun solut entre deux phases liquides non totalement miscibles
entre elles.

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Contrairement la distillation, le solut ne change pas dtat au cours de son


transfert ; les phnomnes thermiques ne jouent donc, le plus souvent, quun
rle ngligeable.
Considrons une solution binaire (AB) que lon doit sparer par extraction
liquide-liquide : cette opration ncessite lintroduction dun tiers corps C appel
solvant qui extrait prfrentiellement lun des deux constituants de la solution
considre, A par exemple. Aprs contact et sparation, on obtient deux phases :
lextrait, phase riche en solvant, enrichie en solut transfr, et le raffinat, solu-
tion de dpart, puise en solut.
Ce mode de sparation a deux domaines principaux dapplication : la grande
industrie chimique organique dune part, lhydromtallurgie et lindustrie
nuclaire dautre part. Lextraction liquide-liquide permet, en effet, de sparer
des composs de tempratures dbullition voisines (hydrocarbures aliphati-
ques ou benzniques) grce leurs proprits physico-chimiques diffrentes (la
distillation, du fait des pressions de vapeur trs voisines, exigerait un appa-
reillage beaucoup plus important, donc plus coteux).
Dans le cas de produits instables ou thermosensibles telle la pnicilline,
lextraction liquide-liquide permet des sparations rapides et non dgradantes.
Enfin, lhydromtallurgie est son domaine de prdilection : sparation de
mtaux en solution, traitement des combustibles nuclaires irradis, concentra-
tion de solutions sans apport dnergie trop important (contrairement la dis-
tillation ou lvaporation).

Principaux symboles et notations Principaux symboles et notations


Symbole Dfinition Symbole Dfinition

A masse (ou dbit massique) du corps A [Mi] masse rduite dun mlange (A + B)Mi
dans un mlange
Mi Mj longueur du segment M i M j
B masse (ou dbit massique) du corps B
dans un mlange n nombre dtages

C masse (ou dbit massique) du corps C qM dbit volumique de la solution M


dans un mlange
E taux de reflux du ct de lextrait
c nombre de constituants indpendants
(calcul de la variance) R dbit massique du raffinat R
CM concentration volumique de A dans le mlange M
Si dbit massique de phase solvant ltage i

CM concentration volumique de A dans le mlange M
v variance
C concentration de lespce A
xM = -------------- abscisse du mlange M
A + B M dans le diagramme de Janecke
C*
M concentration de la solution organique
en quilibre avec la solution aqueuse A
de concentration CM XM = ------------------------- fraction massique de A
A + B + C M dans le mlange M
D coefficient de distribution
A
XM = ---- fraction massique rduite de A
B M dans le mlange M
Dapp coefficient de distribution apparent
C
 facteur dextraction yM = -------------- ordonne du mlange M dans le
A + B M diagramme de Janecke
E dbit massique de lextrait E
YM fraction massique de B ou de S dans M
Ki constante dquilibre apparente dune raction
chimique ltage i ZM fraction massique de C dans M
Li dbit massique de phase aqueuse ltage i
dbit massique du point opratoire
M, Mi points reprsentatifs des mlanges M, Mi
espce mtallique
M, Mi masses totales (ou dbits massiques)
des mlanges M, Mi nombre de phases

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________________________________________________________________________________________________________________ TRANSFERT DE MATIRE

1. Reprsentation A A
des quilibres (10% B )
(20% C )
B (70% A )
M' A
Cette tude est limite au cas des systmes ternaires.
40% A
Leffet de la pression sur les quilibres liquide-liquide est en gn- M
60% B M2
ral ngligeable. Nous nous limiterons donc ici la reprsentation
des phases liquides. Les seules variables prendre en compte sont C
la temprature et les compositions [1]. M1 M3
Un systme ternaire peut tre totalement dcrit laide dun dia- B C
gramme tridimensionnel. Les sections de ce prisme temprature
constante sont soit des diagrammes triangulaires ( 1.1.1), soit des C
diagrammes de Janecke ( 1.1.2). B

Dautres diagrammes dduits des prcdents, qui ne dcrivent Figure 1 Diagramme triangulaire
pas totalement lquilibre, sont frquemment employs pour le cal-
cul des oprations dextraction liquide-liquide (diagramme de distri-
bution, diagramme de slectivit). A

1.1 Diagrammes dcrivant totalement


lquilibre

M K
1.1.1 Diagramme triangulaire
( temprature et pression constantes) L

1.1.1.1 Reprsentation dun mlange ternaire B C


l'intrieur de la courbe : zone de dmixtion
Le triangle considr peut tre quelconque. Si les trois consti-
tuants jouent des rles symtriques, on lui prfrera un triangle
quilatral, ou bien, en privilgiant certains constituants, on adop- Figure 2 Diagramme dquilibre liquide-liquide
tera un triangle rectangle prsentant lavantage de projections
orthogonales (cf. figure 4). Chaque point du triangle reprsente un
mlange ternaire de composition donne. masse totale : M 3 = M 1 + M 2
masse de A : M 3 X M3 = M 1 X M1 + M 2 X M2
Nous limiterons notre tude au triangle quilatral ; les raison- masse de B : M 3 Y M3 = M 1 Y M1 + M 2 Y M2
nements exposs sont valables pour le triangle rectangle [2][3]. masse de C : M 3 Z M3 = M 1 Z M1 + M 2 Z M2
Chaque sommet A, B, C est reprsentatif dun des trois corps Ces relations traduisent le fait que le point M3 est le barycentre
purs considrs. Chaque ct reprsente le mlange binaire des des points M1 et M2 affects de coefficient gaux aux masses totales
deux corps indiqus aux sommets correspondants. On peut sur des mlanges correspondants.
chaque ct reprsenter la fraction (massique ou molaire) de
lun des deux corps. Nous raisonnerons sur les masses ; tous les Le point M3 est donc situ sur la droite M1M2 et sa position est
rsultats obtenus par la suite seront, bien sr, applicables au donne par la relation :
nombre de moles. Par exemple, sur le ct AB, on lira la teneur M3 M1 M
en B dans le sens A (0 %) vers B (100 %) ; la teneur en A se lira - = -------2-
----------------
dans le sens oppos. M3 M2 M1

avec M3 Mi longueur du segment M 3 M i .


Sur la figure 1, le point M est reprsentatif dun mlange de A
Si les trois composants dun mlange sont miscibles en toutes
(40 %) et B (60 %). De mme, la teneur en C se lit sur le ct AC ou
proportions, le systme est inutilisable en extraction liquide-liquide.
le ct BC. Dans le cas dun mlange ternaire, tel celui reprsent
Au contraire, les systmes prsentant deux phases liquides dans cer-
par le point M , on lit ses teneurs en A, B, C en projetant parallle-
taines zones de compositions ont de lintrt. Il en rsulte sur leur
ment aux cts BC, AC et AB respectivement. Ainsi M est un
diagramme triangulaire un domaine de dmixtion (ou zone de non-
mlange de A (70 %), B (10 %) et C (20 %).
miscibilit) limit par une courbe appele courbe binodale (figure 2).
Nota : la possibilit de reprsenter sur un diagramme triangulaire la composition dun Tout mlange M dont le point reprsentatif est lintrieur de ce
mlange ternaire rsulte de proprits gomtriques que nous ne dmontrerons pas.
domaine se spare en deux phases liquides reprsentes par les
points L et K situs sur la courbe binodale et de compositions diff-
1.1.1.2 Relations barycentriques rentes de celle de M. La phase K est ici plus riche en A que la phase L.
Soient deux points quelconques M1 et M2 situs dans le dia- La rgle de la variance scrit dans ce cas v = c , car tempra-
gramme triangulaire : ils reprsentent deux mlanges M1 et M2 de ture et pression sont fixes. Le nombre de constituants indpen-
composition donne ; si on note XMi, YMi et ZMi les fractions massi- dants c est gal 3 et le nombre de phase 2. La variance v est
ques en A, B et C du mlange Mi et Mi sa masse totale, la position alors gale 1.
du point M3 qui reprsente le mlange de M1 et M2 est donne par Pour une phase sature donne, L par exemple, il existe une seule
les bilans matire suivants : phase liquide K en quilibre avec elle.

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Transfert de matire
Autres oprations compartimentes
par Jean-Paul MOULIN
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur de gnie chimique lcole Centrale Paris
Dominique PAREAU
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Professeur lcole Centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole Centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingnieur de lcole Centrale Paris
Docteur s sciences
Chef de travaux lcole Centrale Paris

1. Oprations gaz-liquide. Absorption-dsorption .............................. J 1 074 2


1.1 Absorption et dsorption ............................................................................ 2
1.2 quilibre gaz-liquide.................................................................................... 2
1.2.1 Cas o le solut ne ragit pas en phase liquide............................... 2
1.2.2 Cas o le solut ragit dans la phase liquide................................... 3
1.2.3 Choix de labsorbant .......................................................................... 3
1.3 Absorption ou dsorption isotherme en rgime stationnaire ................. 3
1.3.1 Principe de calcul................................................................................ 3
1.3.2 Opration cocourant........................................................................ 3
1.3.3 Opration contre-courant................................................................ 4
1.4 Absorption non isotherme en rgime stationnaire .................................. 5
2. Oprations solide-fluide ......................................................................... 6
2.1 Extraction solide-liquide ............................................................................. 6
2.1.1 Choix du solvant ................................................................................. 6
2.1.2 tage idal et tage pratique ............................................................ 6
2.1.3 Diffrents cas dquilibre solide-liquide ........................................... 6
2.1.4 Calcul dune opration contre-courant .......................................... 7
2.2 Adsorption.................................................................................................... 8
2.2.1 Principe................................................................................................ 8
2.2.2 quilibre dadsorption........................................................................ 8
2.2.3 Ralisation dune opration compartimente.................................. 9
2.2.4 Calcul dune opration dadsorption compartimente.................... 9
Rfrences bibliographiques ......................................................................... 11

a notion d'tage idal qui a permis le calcul rapide des oprations comparti-
L mentes en distillation et en extraction liquide-liquide (sans augurer de ce
que sera rellement cet tage idal) peut tre applique avec le mme succs
d'autres oprations. Celles qui feront l'objet de cet article mettent en jeu un
liquide et un gaz (absorption, dsorption) ou un solide et un liquide ou un gaz
(extraction solide-liquide et adsorption). La mthodologie permettant le calcul

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TRANSFERT DE MATIRE ________________________________________________________________________________________________________________

de ces oprations est la mme que celle utilise en distillation et en extraction


liquide-liquide.
Le lecteur pourra galement se reporter aux articles suivants :
Transfert de matire. Extraction liquide-liquide [J 1 073] ;
Transfert de matire. Distillation [J 1 072].

1. Oprations gaz-liquide. Gaz porteur Solut


Absorption-dsorption
Solvant

1.1 Absorption et dsorption

Labsorption et la dsorption sont des oprations qui mettent en


jeu des changes de matire entre une phase gazeuse et une phase Absorption Dsorption
liquide de natures chimiques diffrentes.

Lors dune opration dabsorption, un ou plusieurs consti-


tuants de la phase gazeuse passent en solution. Cette opration
est principalement utilise pour purifier un flux gazeux ou pour
rcuprer un constituant prsent dans un mlange gazeux.
La dsorption, souvent appele stripping , est lopration
inverse de labsorption. Gaz porteur Gaz de
+ solut dsorption

Nous appellerons : Figure 1 Agencement dune opration de purification dun gaz


soluts : les constituants du systme de solubilits notables ;
gaz porteur : le ou les constituants de la phase gazeuse dont
les solubilits sont trs faibles compares celles des soluts ;
absorbant ou solvant : les constituants de la phase liquide peu 1.2 quilibre gaz-liquide
changs avec la phase gazeuse. Leau est labsorbant le plus uti-
lis.
Nous ferons les hypothses suivantes : La solubilit dun constituant A, prsent dans un mlange gazeux,
labsorbant est non volatil ; dans une phase liquide dpend :
le gaz porteur est insoluble dans le liquide. de sa pression partielle p A et non de la pression totale P t la
Nous nous intressons lutilisation des colonnes plateaux indi- condition que la phase gazeuse puisse tre considre comme un
vidualiss. On utilise ce type de colonne compartimente dans le gaz parfait et que toutes les solubilits restent faibles ;
cas o le nombre dtages ncessaire est important (de lordre de 10 de la temprature ;
ou plus) car il peut tre plus compact quune colonne garnissage. de substances prsentes dans la phase liquide qui ragissent
Pour d'autres avantages utiliser des colonnes plateaux, voir [1]. ventuellement avec le constituant A.

Exemple : la figure 1 montre l'agencement d'une opration de


purification d'un gaz comprenant une absorption suivie d'une dsorp-
tion en vue de recycler l'absorbant. 1.2.1 Cas o le solut ne ragit pas
en phase liquide

Pour le dimensionnement dun appareil dabsorption ou de Lorsque le solut ne subit aucune raction dans la phase liquide
dsorption, on dfinit ltage idal comme un plateau qui ralise (A est un non-lectrolyte), la loi de Henry sapplique souvent jusqu
lquilibre thermodynamique entre le gaz et le liquide qui en sor- des teneurs importantes dans le liquide. Elle traduit lquilibre de
tent. partage de lespce molculaire A que lon peut schmatiser par la
raction suivante :
Expression des teneurs
On peut utiliser les fractions molaires, x dans la phase liquide ou A gaz A liquide
y dans la phase gazeuse, ou les fractions molaires rduites rappor-
tes des dbits molaires constants dans lappareil dabsorption ou Cet quilibre permet dcrire :
de dsorption (dbit de solvant seul ou de gaz porteur seul). Nous
noterons ces teneurs x dans la phase liquide ou y dans la phase pA = HA xA
gazeuse.
On a les relations suivantes : avec pA (Pa) pression partielle de A dans le gaz,
x y xA fraction molaire de A dans le liquide,
x = ------------ et y = ------------
1x 1y HA (Pa) coefficient de Henry de A.

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________________________________________________________________________________________________________________ TRANSFERT DE MATIRE

G t0 L t0
G L
Gaz A (molculaire) y0 x0

Liquide A (molculaire) A' (ionique)

y x

Figure 2 Distribution dun solut entre un gaz et une solution

Les carts par rapport la linarit sont principalement dus aux


variations des coefficients dactivit de lespce non-lectrolyte A
dans la phase liquide. Si la concentration de A dans le liquide reste
faible, on peut montrer facilement que la loi de Henry scrit aussi G tf L tf
sous la forme : G L
pA = KA [ A ] yf xf

o K A = H A C t Figure 3 Absorption cocourant

avec [A] (mol .L1) concentration (ou solubilit S) de A Pour les quilibres des mlanges multicomposants dans des solu-
dans le liquide , tions complexes, le lecteur pourra consulter de nombreux ouvrages
KA (Pa . mol1 . L) constante de Henry , consacrs ce sujet parmi lesquels les deux rfrences [1][2].
Ct concentration molaire totale de la solution.
1.2.3 Choix de labsorbant
1.2.2 Cas o le solut ragit dans la phase liquide Selon la problmatique, la nature de labsorbant peut tre impo-
se comme dans le cas de la rcupration dun constituant prsent
Dans le cas dune raction chimique de A dans la phase liquide, il dans un mlange gazeux en vue de le valoriser ou bien le choix peut
faut considrer la solubilit conditionnelle S qui traduit la somme tre faire, par exemple lorsque le but est de dpolluer un courant
de toutes les espces issues du passage du constituant A de la gazeux. Des critres de solubilit, de corrosion, de scurit ou de
phase gazeuse vers la phase liquide. Par exemple, considrons le cot entrent en ligne de compte pour faire un choix optimal.
cas o A donne lieu une raction acido-basique dans leau que
nous crivons sous la forme :

A liquide + H 2 O A + H
+ 1.3 Absorption ou dsorption isotherme
o A est non volatil comme cest le cas des espces ionises. Soit
en rgime stationnaire
K c la constante dquilibre de cette raction relative aux concentra-
tions. La loi de Henry sapplique lespce A seule. A est relie A Nous supposerons dans ce paragraphe que les oprations se
par la relation : droulent de manire isotherme (cette hypothse est toujours justi-
+ fie dans le cas de labsorption ou de la dsorption de constituants
K c = [ A ] [ H ] [ A ] . en traces) et que le rgime stationnaire est atteint.
La solubilit conditionnelle est donne par :
S = [ A ] + [ A ] 1.3.1 Principe de calcul
Ce qui donne : Nous dvelopperons uniquement le cas de labsorption en nous
+
bornant indiquer les rsultats dans le cas de la dsorption qui se
S = S ( 1 + Kc [ H ] ) . calcule de manire symtrique. Nous nous limiterons au cas de
labsorption dun solut unique ou de soluts ninterfrant pas lun
Par consquent, le partage de A entre les deux phases est rgi par sur lautre (par exemple lorsque les soluts sont en traces).
une constante de Henry apparente gale :
Les figures 3 et 4 reprsentent les schmas dune opration
+ dabsorption cocourant et contre-courant et prcisent les nota-
KA = K A ( 1 + K c [ H ] ) .
tions utilises :
Le schma de la figure 2 illustre cet effet. le dbit molaire du gaz porteur seul (sans le solut) G ;
la fraction molaire du solut dans le gaz traiter y 0 ;
Les gaz industriels les plus importants comme lammoniac, le
dioxyde de carbone ou le sulfure dhydrogne sont des bases ou le dbit molaire de labsorbant seul (sans le solut) L ;
des acides faibles. Dans leau pure, ils ne sont que trs faiblement la fraction molaire du solut dans la phase liquide lentre x 0
dissocis et cette dissociation peut tre nglige sauf pour les ou x n + 1 .
concentrations trs faibles. Ainsi pour des concentrations dammo- Le calcul des oprations compartimentes se ramne la dter-
niac infrieures 103 mol . L1, lutilisation de la constante de mination de lun ou lautre des paramtres nombre dtages idaux
Henry sans tenir compte de la dissociation conduit des rsultats n ou fraction molaire rsiduelle dans le gaz trait ( y f ou y n = ). On
errons. a bien sr une relation entre n et .

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Transfert de matire
Cintique du transfert de matire
entre deux phases
par Arnaud BUCH
Docteur de luniversit Paris VI
Matre de confrences lcole centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingnieur ECP, Docteur dtat s sciences physiques
Professeur lcole centrale Paris
Moncef STAMBOULI
Ingnieur ECP, Docteur dtat s sciences physiques
Professeur lcole centrale Paris

1. Transfert de matire dans une phase ................................................. J 1 075 2


1.1 Diffusion molculaire .................................................................................. 2
1.1.1 Gnralits .......................................................................................... 2
1.1.2 Diffusion molculaire de Fick............................................................. 2
1.1.3 Diffusion de Knudsen ......................................................................... 3
1.1.4 Diffusion dans les liquides ................................................................. 3
1.1.5 Diffusion gnralise de Maxwell-Stefan ......................................... 4
1.2 Expression analytique de la diffusion molculaire ................................... 4
1.3 Diffusion stationnaire unidirectionnelle deux constituants .................. 4
1.3.1 Flux total et flux de diffusion ............................................................. 4
1.3.2 Cas dune raction chimique ............................................................. 5
1.3.3 Diffusion de A travers B non diffusant ........................................... 5
1.3.4 Contre-diffusion quimolculaire...................................................... 6
1.4 Diffusion turbulente..................................................................................... 6
2. Transfert de matire entre deux phases............................................ 7
2.1 Coefficients de transfert : dfinitions et estimation .................................. 7
2.1.1 Potentiels et coefficients de transfert ................................................ 7
2.1.2 Relations entre les coefficients de transfert ..................................... 8
2.1.3 Analogie de Chilton-Colburn ............................................................. 8
2.2 Modle de la couche limite ................................................................... 9
2.2.1 Hypothses.......................................................................................... 9
2.2.2 Calcul du coefficient de transfert particulier de la phase ................ 9
2.2.3 Conclusion........................................................................................... 9
2.3 Modle de la pntration ............................................................................ 10
2.3.1 Hypothses.......................................................................................... 10
2.3.2 Dtermination du flux instantan de transfert ................................. 10
2.3.3 Dtermination du flux moyen de transfert ....................................... 10
2.3.4 Conclusion........................................................................................... 11
2.4 Modles synthtiques ................................................................................. 11
2.4.1 Modle couche limite-renouvellement rgulier de linterface ........ 11
2.4.2 Modle couche limite-renouvellement alatoire de linterface ...... 11
2.4.3 Conclusion........................................................................................... 12
2.5 Transfert de matire entre une goutte et un milieu continu .................... 12
2.5.1 Gnralits .......................................................................................... 12
2.5.2 Modle de la goutte rigide ........................................................... 13
2.5.3 Modle de la goutte circulation interne ................................... 13
2.6 Apports de la mcanique des fluides numrique (CFD) ........................... 15
2.7 Conclusion.................................................................................................... 15
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 1 075

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TRANSFERT DE MATIRE _____________________________________________________________________________________________________________

lors que ltude des quilibres chimiques, ou, tout au moins, des lois
A gnrales qui les rgissent, a depuis longtemps un statut dautonomie
(cest en effet une branche de la thermodynamique), ltude de la cintique du
transfert de matire, et particulirement celle du transfert linterface de deux
phases, est reste pour lessentiel au sein du gnie chimique.
Certes, par des raisonnements de similitude, elle entretient des relations
troites avec la mcanique des fluides et la thermique. En outre, la thermody-
namique du non-quilibre (dveloppe par Onsager et ses successeurs) lui a
propos un cadre conceptuel. Mais aucune de ces disciplines na russi
labsorber, jusqu prsent du moins.
Ce dtour par lhistoire rcente des sciences explique la prsence dans ce
trait dun article consacr la cintique du transfert de matire.
De plus, alors que le besoin de donnes cintiques concerne pour lessentiel
le transfert entre deux phases ( 2), cet article commence par des dve-
loppements sur le transfert de matire au sein dune seule phase ( 1). Cela
nest pas d seulement un souci didactique (aller du simple au complexe...).
Il sagit en fait dun choix li la nature des modles.
En effet, la majorit des modles proposs et utiliss pour dcrire le transfert
interfacial repose sur lhypothse que le changement de phase, stricto sensu,
nest pas ltape qui limite lacte global, et que cest donc le transport dans
lune et lautre phases, entre le cur de celles-ci et linterface, qui dtermine la
vitesse de transfert.

1. Transfert de matire les turbulences sont dues lapplication de forces extrieures ou


non, la convection est force ou naturelle, ce qui parachve lana-
dans une phase logie avec le transfert de chaleur.

1.1.2 Diffusion molculaire de Fick


1.1 Diffusion molculaire Dfinition
La premire loi de Fick donne lexpression du flux de matire d
1.1.1 Gnralits la diffusion molculaire dans les fluides o les interactions entre
molcules lemportent sur les interactions avec les parois, cest--
Dans un fluide constitu dune seule phase immobile au sens de dire les fluides condenss (liquides ou gaz des pressions non
lhydrodynamique ou en coulement stationnaire (toutes les gran- ngligeables devant la pression atmosphrique) dans des conduits
deurs qui dcrivent le fluide sont indpendantes du temps), sitt macroscopiques.
quexiste une htrognit de concentrations, on observe une
volution spontane vers luniformit de ces concentrations : cela Cette loi permet dexprimer
 le flux molaire du constituant A d
est d la diffusion molculaire. Ce phnomne tend amener la diffusion molculaire (J A ) . Ce dernier est proportionnel au gra-
tout systme lquilibre thermodynamique ; il est donc gnral. dient de concentration de A et un coefficient, le coefficient de dif-
En effet, luniformit des concentrations au sein dune mme fusion (ou diffusivit) de A. Elle exprime galement que ce flux
phase est caractristique de lquilibre thermodynamique, au transporte A des rgions o sa concentration est leve vers celles
mme titre que luniformit des tempratures. o elle est faible.
Les vitesses de transfert de matire sexpriment en flux molaire, Pour un mlange binaire A - B, en rgime stationnaire de con-
gal au nombre de moles de constituant privilgi (que nous note- centration et en labsence de forces extrieures (lectrostatiques,
rons A), qui sont transfres par unit de temps et par unit de centrifuges, ...), la loi de Fick a lexpression suivante :
surface normale la direction de diffusion.  
(1)
J A = D AB grad C A
Dans le cas gnral il est ncessaire de distinguer deux expres-
avec CA concentration volumique de A,
sions de ces flux :
 DAB coefficient de diffusion de A dans B (ou
J A flux d la diffusion molculaire ; il est rapport un
diffusivit) ; DAB est caractristique de A et de B,
repre local, li lcoulement moyen ;
 dpend de la temprature et ventuellement de
N A flux rapport un repre fixe dans lespace, qui intgre la pression.
le transport par le mouvement densemble du fluide et la dif- Lexpression du flux de A rapport un repre fixe est la
fusion molculaire proprement dite. suivante :
La diffusion molculaire ainsi dfinie est analogue la conduc-   
tion de la chaleur dans les solides et les fluides, telle quelle est N A = C A umoy + J A

dcrite par la loi de Fourier. o umoy est la vitesse molaire moyenne du mlange binaire AB,
Comme dans le cas du transfert de chaleur, ds que le mouve- dfinie par :
ment du fluide nest plus stationnaire, le transfert de matire se  
 N + NB
fait par convection et transport par le mouvement moyen du umoy = A
fluide, et non plus seulement par diffusion molculaire. Selon que C A + CB

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Expression de la diffusivit pour les gaz tant la manifestation macroscopique des mouvements intermo-
La diffusion molculaire de Fick est la manifestation macroscopi- lculaires dsordonns, la diffusion molculaire de Fick ne devient
que des mouvements intermolculaires dsordonns. La thorie importante que lorsque les dimensions du pore sont relativement
cintique des gaz permet de modliser le phnomne de diffusion grandes par rapport au libre parcours moyen dune molcule A
molculaire pour un gaz parfait. En effet : (d / 20) . Par contre, si le diamtre du pore d et la pression p t
sont tels que est grand devant d (d / 0,2) , les collisions des
1 molcules contre les parois du pore deviennent prpondrantes.
D AB = uA La direction de rmission dune molcule A par la paroi na
3 aucune relation avec la direction incidente ; chaque gaz diffuse
o uA et sont respectivement la vitesse moyenne des molcules indpendamment de lautre. Inspire de celle de Fick, la loi de
de A due lagitation thermique et leur libre parcours moyen. En Knudsen permet de dcrire ce transfert :
premire approximation, ils sexpriment de la faon suivante :  
J A = DKA grad C A
8 RT kT coefficient de diffusion de Knudsen (m2/s).
uA = et = avec DKA
MA 2
2 p t 4 A Dune manire similaire la diffusion molculaire de Fick, on
peut crire :
avec R constante molaire des gaz (R = 8,314 J.mol1.K1),
T temprature thermodynamique (K), 1
D KA = uA d
k constante de Boltzmann (k = 1,38.1023 J.K1), 3
pt pression totale du gaz (Pa), Pour un pore cylindrique, la diffusivit de Knudsen est donne
par la relation :
MA masse molaire de A (kg.kmol1),
A rayon molculaire de A (nm). T
D KA = 0,00485 d
Sans changer fondamentalement le rsultat, quelques correc- MA
tions ont t introduites. Lexpression du coefficient de diffusion la
plus couramment utilise est [1], [2] : avec DKA coefficient de diffusion de Knudsen (m2/s),
d diamtre du pore (m).
1 1 1 1 Il vient alors :
104 1,084
0,249 + +
M A MB M A MB T 3 / 2
D AB = D AB T 3 / 2 p t1 et D KA T 1 / 2
pt
(AB )2
kT
AB Exemple :
avec MA et MB masses molaires de A et B respectivement Dans le cas de lair la temprature ambiante et la pression
(kg.kmol1), atmosphrique, on a :

AB distance intermolculaire de collision entre A et B u A 500 m.s1 et = 20 nm


(nm), dfinie par :
Pour des pores de dimensions intermdiaires (20 2 000 nm),
les deux diffusions se produisent simultanment. La diffusivit
1
AB = ( A + B ) dans le pore peut tre calcule par la loi de Bosanquet qui traduit
2 ladditivit des rsistances au transfert :
A et B tant les rayons molculaires de A et B (nm), 1 1 1
= +

kT D A D AB DKA
fonction de collision [1],
AB
AB nergie dattraction molculaire (J), dfinie par :
1.1.4 Diffusion dans les liquides
AB = A B Les tudes concernant la diffusion dans les liquides sont beau-
coup moins avances que celle dans les gaz aussi bien dun point
Il est parfois utile destimer les valeurs du rayon molculaire A de vue thorique quexprimental. La diffusion dans les liquides
et du rapport A/k par les formules empiriques suivantes : est due aux mouvements alatoires des molcules mais, contraire-
ment aux gaz, le libre parcours moyen est moindre que la distance
A molculaires. Il en rsulte que les diffusivits dans les liquides
, (Vm )
1/ 3
A = 118 et = 1,21Teb sont en gnral 4 5 ordre de grandeur moindres que celles des
k
gaz.
avec Vm (m3.kmol1) volume molaire du constituant A liquide sa Pour des molcules sphriques de fortes masses molculaires
temprature normale dbullition Teb (K). (> 400 g.mol1), la diffusivit DAL (m2.s1) peut tre calcule par
Comme lapproximation des gaz parfaits est trs souvent vri- lquation de Stokes-Einstein :
fie, cette formule est trs utile en labsence de donnes expri-
mentales. kT
D AL =
6 A L

1.1.3 Diffusion de Knudsen avec k constante de Boltzmann (k = 1,38.1023 J.K1),


T temprature absolue (K),
Considrons la diffusion dun gaz A dans un mlange binaire A
gazeux (A + B), lintrieur dun conduit capillaire cylindrique (pore), rayon de la molcule (m),
de diamtre d, de longueur o la pression p t est constante. L viscosit dynamique du liquide (kg.m1.s1).

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Pour des soluts de masses molaires modres (< 400 g/mol), la 1.2 Expression analytique de la diffusion
diffusivit peut tre dtermine par lquation-semi empirique de
Wilke-Chang, frquemment utilise en extraction liquide-liquide
molculaire
par exemple :
Pour un fluide de constituants A et B en mouvement, lquation
gnrale de continuit de la mcanique des fluides scrit :
( BMB )1 / 2 T
D AL = 2,95.105
LVA0,6 u u y uz
x + + + ux + uy + uz + =0
x y z x y z t
avec VA volume molaire de A (m3.mol1), avec t temps,
MB masse molaire du solvant (kg.kmol1), ux, uy, uz composantes cartsiennes du vecteur vitesse en
un point du fluide de coordonnes (x, y, z),
B paramtre dassociation du solvant ; les valeurs
habituellement utilises pour B sont : 2,6 (eau), masse volumique du fluide.
1,9 (mthanol), 1,5 (thanol) et 1,0 (benzne,
heptane, solvants non associs). Remarque : pour un fluide incompressible ( = constante), il
vient :
Cette quation est valable pour les solutions dilues.
u x + u y + uz = 0
x y z
1.1.5 Diffusion gnralise de Maxwell-Stefan Si lon crit le bilan relatif au constituant A dans un volume l-
mentaire dV (dV = dx dy dz), pendant un temps dt, dans le cas o il
Pour les mlanges gazeux multicomposants, la loi de Fick nest est produit par une raction chimique de vitesse rA (nombre de
plus valide. La diffusion est dcrite par lquation gnralise de moles de A produites par unit de temps et par unit de volume
Maxwell-Stefan qui permet de rendre compte des diffrents cas de ractionnel), il vient :
diffusion, en particulier, ceux non prvus par la loi de Fick dont la
validit est restreinte aux systmes binaires [3]. En revanche, dans
Quantit de A Quantit de A Quantit de A Quantit de A
le cas des systmes multicomposants, et en particulier ternaires, entrant dans + produite dans dV = sortant de dV + accumule dans
diffrents phnomnes de diffusion peuvent tre observs
dV pendant dt pendant dt pendant dt dV pendant dt
(figure 1) :
diffusion osmotique : elle qualifie la diffusion effective en ou encore :
labsence dun gradient de concentration ;
diffusion inverse : elle concerne la diffusion ayant lieu dans le N Ax + N Ay + N Az + C A = r
x y z t
A
sens inverse de celui dict par le gradient de concentration ;
diffusion bloque : elle correspond au cas o le flux de
En tenant compte de la relation (1), on a : NAx = uxCA + JAx
matire transfr est nul malgr lexistence dun fort gradient de
concentration. il vient :
Contrairement la loi de Fick, lquation de Maxwell-Stefan ne C A C A C A u u y uz
ux + uy + uz + C A x + +
stipule pas ncessairement la colinarit entre le flux de matire x y z x y z
dune espce et son gradient de concentration.
2C A 2C A 2C A C A
Par ailleurs, ces diffrents cas de diffusion ont t observs D AB + + + = rA (2)
exprimentalement pour un mlange gazeux ternaire N2 H2 x 2 y 2 z 2 t
CO2 temprature et pression constantes dans les conditions de
Cest lquation gnrale de continuit relative au constituant A.
diffusion quimolaire [5]. La formulation de Maxwell-Stefan a per-  
mis galement dexpliquer des anomalies observes dans la Remarque : pour un fluide immobile (u = 0) et en labsence de
distillation dun mlange ternaire mthanol - propanol - eau se tra- raction chimique (rA = 0), on obtient la deuxime loi de Fick :
duisant par une efficacit de Murphree dun plateau de 150 % [6].
Elle a t valide exprimentalement pour des systmes multi C A 2C A 2C A 2C A
= D AB + +
composants liquides [4] et dans le cas dune extraction liquide- t x 2 y 2 z 2
liquide [7].

1.3 Diffusion stationnaire


Flux JA Flux JA unidirectionnelle deux constituants
Diffusion
osmotique 1.3.1 Flux total et flux de diffusion
Considrons llment de fluide de section droite unitaire
Diffusion Diffusion ( = 1), schmatis sur la figure 2. Supposons que : CA(z1) > CA(z2).
bloque normale
Les deux constituants vont diffuser : A vers la droite suivant la
direction z et B dans la direction oppose conformment au prin-
Diffusion
grad CA normale Diffusion grad CA cipe de la conservation de la matire totale. Pour un observateur
inverse plac en , le flux total qui traverse est :
N t = NA + NB
Par consquent, lobservateur verra passer la matire avec une
a mlange binaire b mlange ternaire vitesse molaire moyenne :
N t N A + NB
Figure 1 Flux de diffusion en fonction du gradient umoy = =
de concentration pour : (a) mlange binaire ; (b) mlange ternaire C t C A + CB

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J 1 075 4 est strictement interdite. Editions T.I.

Transfert de matire
Applications des modles cintiques
aux oprations compartimentes

par Arnaud BUCH


Docteur de lUniversit Paris VI
Matre de confrences lcole Centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingnieur ECP, Docteur dtat s sciences physiques
Professeur lcole Centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingnieur ECP, Docteur dtat s sciences physiques
Professeur lcole Centrale Paris

1. Modlisation dun tage dextraction liquide-liquide .................... J 1 076 - 3


1.1 Introduction .................................................................................................. 3
1.2 Estimation de lcart entre tages rels et idaux :
notion defficacit......................................................................................... 3
1.3 Transfert de matire en extraction liquide-liquide compartimente ....... 3
1.3.1 Description dun tage et modlisation ........................................... 3
1.3.2 Efficacit dun tage........................................................................... 4
1.3.3 Application : utilisation de lefficacit de Murphree........................ 4
2. Modlisation dun tage de distillation (plateau)............................ 6
2.1 Modlisation dun tage rel et efficacit de Murphree ........................... 6
2.1.1 Gnralits.......................................................................................... 6
2.1.2 Hypothses sur les coulements ...................................................... 6
2.1.3 Calcul de lefficacit de Murphree locale ......................................... 6
2.1.4 Calcul de lefficacit de Murphree du plateau ................................. 7
2.2 Prvision de lefficacit dun plateau et application.................................. 7
2.2.1 Prvision de lefficacit dun plateau................................................ 7
2.2.2 Utilisation graphique de lefficacit de Murphree ........................... 8
2.2.3 Relation entre les efficacits globale et de Murphree..................... 8
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 1 076

e modle de ltage idal (ou thorique) suppose que les phases issues de
L ltage sont en quilibre thermodynamique. Ainsi, la donne des dbits et
des compositions des flux lentre de ltage suffit donc dterminer les
dbits et les compositions des flux de sortie.
Pour un tage rel, lquilibre thermodynamique nest pas atteint. Le dimen-
sionnement de ltage ncessite des donnes sur la cintique du transfert de
matire entre les deux phases. Mais cela ne suffit pas. En effet, entre les gran-
deurs caractristiques de lquilibre thermodynamique et les donnes
cintiques, il y a une diffrence fondamentale qui confre une complexit
essentielle tout modle o lquilibre thermodynamique nest pas atteint :
dans le premier cas, lquilibre de partage entre deux phases est le mme
quelle que soit la faon dont il est atteint ; il peut tre aisment dtermin par

lexprimentation ou accessible dans des banques de donnes ;

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dans le second cas, la quantit de matire totale transfre dune phase


lautre au cours dune opration dpend de la vitesse laquelle le transfert de
matire seffectue en tout point. Cette vitesse locale dpend son tour de lcart
lquilibre, des concentrations des deux phases et donc de la mise en uvre
du contact et de la circulation des fluides dans ltage.
Pour pouvoir utiliser efficacement les donnes cintiques, il faut donc
connatre les coulements dans lappareil considr ou, dfaut de les
connatre, faire des hypothses sur leur nature. cet gard, nous utiliserons
les mmes modles dcoulement que ceux adopts pour le calcul des rac-
teurs chimiques (coulement parfaitement agit , coulement piston ,
modle piston-dispersion ...) (voir [J 1 070, 3]).
Le calcul des oprations non idales repose donc sur lutilisation des mmes
bilans matire que ceux utiliss pour le calcul des oprations idales (bilan
global, bilan opratoire entre une extrmit de lappareil et un point courant...),
mais il faudra toujours y adjoindre un bilan particulier, qui permet dutiliser
conjointement la connaissance que lon a (ou les hypothses que lon est
amen faire) sur les phnomnes cintiques et les coulements dans lappa-
reil (voir [J 1 075]).
Ce bilan est tabli sur lune des phases. Il exprime la variation de flux du
constituant privilgi dans lune des phases, qui est due au transfert de ce
constituant dune phase lautre. Ce bilan doit donc tre tabli sur un inter-
valle de temps et une surface dchange o le flux spcifique de matire est
uniforme.
Nous nous limiterons ltude des oprations en rgime stationnaire.
Comme toutes les autres grandeurs, les flux spcifiques sont alors constants au
cours du temps et lintervalle de temps le plus appropri est lunit de temps.
La surface dchange doit tre associe un volume dappareil. On admet en
gnral que laire dinterface est proportionnelle au volume utile dappareil. La
dtermination du volume dans lequel le flux spcifique est uniforme est le
point le plus dlicat de ces calculs : il ny a aucune rgle gnrale. Tout au plus
sait-on, lorsque lon se limite aux coulements idaux, que toutes les gran-
deurs physiques sont uniformes lintrieur de lappareil ou de la portion
dappareil o lcoulement est parfaitement agit et que ces mmes gran-
deurs ne sont fonction que dune coordonne despace quand lcoulement est
piston .
Nous avons pris le parti dutiliser le plus possible les coulements idaux
pour deux raisons : la simplicit des calculs quils autorisent et lintrt des
rsultats quils permettent datteindre. Le choix de la nature de la phase sur
laquelle on mne le calcul, repose souvent sur des considrations lies la
nature des coulements. On cherche allger les calculs en utilisant au mieux
les proprits de ces coulements. Toujours pour allger les calculs, nous
avons systmatiquement utilis des hypothses simplificatrices relatives
notamment linvariance des dbits travers ltage considr.
noter galement quen rgime stationnaire, lexploitation dune cintique
et de modles dcoulement ne conduit pas la dtermination explicite dun
temps, mais dun volume. Ce volume peut cependant tre associ des temps
de sjour moyens, un par phase.
Nous allons appliquer cette approche aux oprations compartimentes. Le
but poursuivi est double : didactique dabord, car cest avec ces oprations que
les notions prsentes ci-dessus sont mises en uvre le plus simplement, pra-
tique ensuite, car ces applications souvent ngliges ont un intrt indniable,
mme (et peut-tre surtout !) quand les conclusions que lon en peut tirer ne
sont que qualitatives.

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Transfert de matire
Oprations contact permanent

par Arnaud BUCH


Docteur de lUniversit Paris VI
Matre de confrences lcole Centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingnieur ECP, Docteur dtat s sciences physiques
Professeur lcole Centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingnieur ECP, Docteur dtat s sciences physiques
Professeur lcole Centrale Paris

1. Dimensionnement dune colonne contact permanent


courants parallles (modle piston) ................................................ J 1 077 - 2
1.1 coulements cocourant ............................................................................ 2
1.2 coulements contre-courant .................................................................... 4
1.3 Notion de NPT (nombre de plateaux thoriques)
et HEPT (hauteur quivalente un plateau thorique) ............................. 4
1.4 quation de cintique de transfert de matire .......................................... 5
1.5 Conclusion .................................................................................................... 6
2. Dimensionnement dune colonne contact permanent
contre-courant (mlange axial) ......................................................... 6
2.1 Dfinition ...................................................................................................... 6
2.2 Modle piston-dispersion ou piston-diffusion .......................................... 6
2.3 Mlangeurs parfaits en srie avec dbits de retour .................................. 10
2.4 Particularits de la phase disperse ........................................................... 10
3. Exemple de calcul dune absorption ................................................... 11
4. Conclusion.................................................................................................. 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 1 077

n appareil changeur de matire contact permanent est constitu pour


U sa partie active dun ft cylindrique dans lequel sopre un transfert de
matire entre deux phases sans quil y ait dtages matrialiss dans lesquels
ce transfert se droule. Gnralement, les deux phases qui changent de la
matire sont des liquides, des gaz, des vapeurs ou mme des solides. Lindus-
trie fait un large emploi de ces changeurs contact permanent du fait de leur
adaptabilit aux conditions de production et de leur cot beaucoup moins
important que le cot dune installation tages individualiss.
Le fonctionnement dun changeur de matire contact permanent exige
une surface de contact entre les deux phases traites. Pour plus defficacit, la
surface de contact des deux phases par unit de volume de contacteur doit
tre la plus leve possible. Cela favorise la capacit dchange entre les deux
phases. Pour cela on a recours plusieurs techniques comme le remplissage
du contacteur par un garnissage ou une mthode permettant de maintenir la
dispersion dune phase dans lautre comme les pulsations ou lagitation. Parmi
les garnissages les plus rpandus citons les anneaux de Raschig (anneaux en
verre ou en cramique) et les selles de Berl. Une autre condition pour avoir un

transfert notable est lexistence dune diffrence de potentiel entre les deux

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phases. Cest ainsi que lquilibre nest jamais ralis dans les appareils
contact permanent. Ou du moins sil est ralis en un point de la colonne, le
restant de la colonne est inoprant.
Les oprations contact permanent sont couramment utilises en absorption,
distillation, extraction liquide-liquide, schage, humidification, chromatogra-
phie, change dions.
Le transfert de matire saccompagne presque toujours dun transfert
dnergie (ou de chaleur). Nous considrerons uniquement les oprations o le
transfert de chaleur est ngligeable.
De faon gnrale, on opre contre-courant sauf de trs rares exceptions
comme par exemple lors de labsorption dun gaz pur. Les coulements ont une
importance capitale car ces oprations sont sous contrle cintique. Nous
allons voir lapplication des modles idaux simples et des modles plus
sophistiqus au calcul de ces oprations.

1. Dimensionnement
dune colonne contact
1 1
q2 (c 2) q1 (c 1)
z=Z
permanent courants
parallles (modle piston) q2 (c 2) q1 (c 1)

Hypothses gnrales
z=0

On considre le transfert dun solut unique dune phase 1 q (c 0) q (c 0)


2 2 1 1
vers une phase 2.
Les dbits volumiques des deux phases sont considrs Figure 1 changeur de matire cocourant
comme constants. Cest le cas lors de lextraction liquide-
liquide pour des solvants immiscibles et soluts en traces et de
labsorption de constituants en traces. On peut raisonner en Les coulements des deux phases sont du type piston. linstar
dbits molaires si ceux-ci sont constants dans lappareil et en du dplacement dun piston, les deux phases se dplacent par
fractions molaires (cas de la distillation flux molaires convection tranche par tranche sans interactions entre les
constants). diffrentes tranches lmentaires. Chaque tranche lmentaire est
homogne. Le dplacement des deux phases peut avoir lieu dans
j
c i dsigne la concentration du solut dans la phase i au le mme sens (cocourant) ou en sens contraires (contre-courant).
niveau j avec j = 0 pour lentre de la phase 1 (z = 0) et j = 1 Ce dernier mode est le plus important. Lquilibre entre les deux
pour la sortie de la phase 1 (z = Z ), et ci reprsente la phases est caractris par une rpartition de A qui dpend des affi-
concentration du solut dans la phase i une cote arbitraire z. nits respectives des deux phases pour le constituant A. Il est
reprsent par une courbe dans le diagramme de distribution
On fixe les concentrations du solut A chang dans le c 1e = eq (c 2e), c 1e et c 2e tant respectivement les concentrations
flux dalimentation (c 10 ) et dans le flux trait (c 11) . c 11 repr- de A dans les phases 1 et 2 en quilibre.
sente une concentration limite quon accepte de laisser dans
le raffinat. On suppose de plus que A nest pas prsent dans la
phase rceptrice au dpart (c 12 = 0) .
1.1 coulements cocourant
Une autre donne est la connaissance issue gnralement Le but est de calculer la hauteur de lappareil ncessaire pour
de lexprimentation sur maquette de la capacit dchange lopration souhaite (atteindre la fuite tolre). Lappareil se pr-
E g a o E g est le coefficient global de transfert de matire et a sente comme un ft dont on se donnera la section.
laire interfaciale par unit de volume de colonne. En rgle La figure 1 reporte un schma dchangeur de matire avec les
gnrale, pour un garnissage donn, E g a dpend des dbits notations utilises. On traitera le cas particulier important o
des deux phases (hydrodynamique) et des caractristiques
lquilibre est dcrit par une relation affine c *1 = mc 2 + p .
des constituants comme le coefficient de diffusion. Des corr-
lations sont donnes dans la littrature spcialise dans le cas
des oprations courantes. Le flux de transfert peut tre
exprim de plusieurs faons (cf. [J 1 075]). Partage dun solut entre deux phases
Les bilans seront crits en supposant le rgime station-
La courbe de partage dun solut entre deux phases peut
naire tabli.
tre approxime par une relation affine dans un domaine plus
On supposera, pour simplifier, le fonctionnement iso- ou moins rduit de concentrations. Pour un solut en traces,
therme. lquilibre est linaire.

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J 1 077 2 est strictement interdite. Editions T.I.

_____________________________________________________________________________________________________________ TRANSFERT DE MATIRE

c2 q2 q1
c + dc c + dc
0,8 2 2 1 1
z + dz
0,7
c 2 = eq (c 1) dn
0,6 EQ
c2
1 z=Z z
q2 q1
0,5 c c
Droite 2 1
opratoire
0,4
Figure 3 Bilan de matire dune tranche lmentaire de colonne
c0 0,3 z=0
2

0,2
Soit, en exprimant le flux de transfert par le potentiel global ct
0,1 phase 1 et en tenant compte de q 1 constant :

0 q1 dc1 = dn = E 1g (c1 c1* )a dz (4)


0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 c1
1 0
c1 c1 avec section de lchangeur.

c *1 sexprime en fonction de c 2 lequel est fonction de c 1 par la


Figure 2 Distribution du constituant A dans le cas dune opration
contact permanent et cocourant relation opratoire. Il est donc possible de calculer, dans le cas
gnral, c 1 c *1 Par exemple dans le cas o lquilibre est linaire :

1.1.1 Bilan global


c *1 = mc 2 + p (5)
Le bilan global exprime la conservation de la matire quand on
considre le fonctionnement global de la colonne. En rgime sta- avec :
tionnaire, on peut crire :
(
c 2 = q1 / q 2 c 01 c 1 ) (6)
q1c 01 + q 2 c 02 = q1c 11 + q 2 c 12 (1)
Ces relations permettent de calculer la hauteur de la colonne :
Cette quation permet de calculer c 12 qui est la seule inconnue.
c10 dc1 c10 dc1

q1 u
Z = = 1 (7)
E 1g a c11 c1 c *1 E 1g a c11 c1 c *1
1.1.2 Bilan opratoire
La relation opratoire exprime la conservation de la matire avec ui vitesse de la phase i (rapport du dbit par la section de la
entre une extrmit de la colonne et une section arbitraire de celle- colonne vide).
ci o les concentrations sont c 1 et c 2 . Elle scrit dans ce cas : Cette quation montre que la hauteur de la colonne est le pro-
duit de deux grandeurs. Le terme constitu de lintgrale est un
q1c 1 + q 2 c 2 = q1c 01 + q 2 c 02 = q1c 11 + q 2 c 12 (2) nombre sans dimension que nous analyserons plus loin. Il dpend
de la sparation envisage. On lappelle nombre dunits de trans-
Sur un diagramme de distribution, le point (c 1 , c 2) appartient fert (NUT ). Le deuxime terme est homogne une hauteur. Il
dpend des dbits et de lchangeur utilis. On le nomme hauteur
( ) (
la droite qui passe par les points c 01 , c 02 et c 11, c 12 et de pente ) dune unit de transfert (HUT ). On a donc lexpression de Z :
( q 1 /q 2). La figure 2 prsente la construction graphique qui
montre que le systme tend vers lquilibre au point EQ (intersec- Z = (HUT )1 (NUT )1 (8)
tion de la courbe dquilibre et de la droite opratoire atteinte pour
z infini).
u1
HUT 1 = g
(9)
1.1.3 Bilan cintique E 1a

Le bilan cintique sobtient en crivant la conservation de la


E 1g a Z c10 dc1

matire pour une des deux phases dans la tranche lmentaire
NUT 1 = = (10)
comprise entre z et z + dz. La figure 3 reprsente les entres et u1 c11 c1 c *1
sorties dans cette tranche. Le bilan sur la phase 1 scrit :
HUT 1 est la hauteur dune unit de transfert du ct de la phase
q1c1 + d(q1c1 ) + dn = q1c1 (3) 1 et NUT 1 est le nombre dunits de transfert du ct de la phase
1. On peut dfinir les mmes grandeurs du ct de la phase 2.
avec dn quantit change entre les deux phases dans la tranche Cette dcomposition correspond une rpartition du travail entre
considre par unit de temps. le bureau dtudes (NUT ) et latelier (HUT ).

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Transfert de matire
Extraction liquide-liquide
avec raction chimique

par Arnaud BUCH


Docteur de lUniversit Paris VI
Matre de confrences lcole Centrale Paris ECP
Mohammed RAKIB
Ingnieur ECP
Docteur dtat s Sciences physiques
Professeur lcole Centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingnieur ECP
Docteur dtat s Sciences physiques
Professeur lcole Centrale Paris

1. Mise en quation du phnomne ......................................................... J 1 078 - 2


1.1 Mise en quations ........................................................................................ 2
1.2 Signification des nombres adimensionnels .............................................. 3
1.3 Rsolution dans un cas simplifi ................................................................ 4
2. Rgimes de transfert en prsence de raction chimique ............. 4
2.1 Rgime de raction lente (Ha < 0,3)............................................................ 4
2.2 Rgime de raction modrment rapide (0,3 < Ha < 3) ............................ 5
2.3 Rgime de raction instantane (Ha > 3) ................................................... 6
3. Exemple dapplication : partition uranium plutonium................ 6
3.1 Cas simplifi : impact sur le dimensionnement du contacteur
liquide-liquide............................................................................................... 6
3.2 Cas rel : impact sur le choix des ractifs .................................................. 7
4. Conclusion.................................................................................................. 8
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 1 078

e transfert de matire entre deux phases avec raction chimique dans une
L des phases est un phnomne qui joue un rle considrable dans les o p -
rations dabsorption gaz-liquide (absorption dun gaz acide par une solution
basique et vice versa), ainsi quen hydromtallurgie (retour slectif dune
espce mtallique du solvant vers la phase aqueuse par changement dtat
doxydation en prsence dun oxydant ou dun rducteur appropri).
Lorsque lespce transfre est consomme par une raction chimique, on
observe une acclration du transfert de matire : laction sur le facteur poten-
tiel se conoit aisment. Lanalyse du problme montre quil y a galement
action sur le coefficient de transfert dans certains cas.

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TRANSFERT DE MATIRE _____________________________________________________________________________________________________________

1. Mise en quation Remarque : comme le cas de labsorption gaz-liquide est dj


tudi (cf. [J 1 079]), nous avons choisi de traiter le cas de la
du phnomne dsextraction. Pour allger les notations, nous ne faisons plus
figurer lindice 2 relatif cette phase aqueuse. Au besoin, nous
introduirons les indices a (phase aqueuse) et s (phase solvant).

Compte tenu de limpossibilit de traiter le problme dans


toute son ampleur, nous nous limitons un exemple de por-
te gnrale dans lequel une espce M est transfre de la 1.1 Mise en quations
phase 1 (gaz ou solvant) vers la phase 2 (phase aqueuse), o
elle est consomme par une raction irrversible :
Nota : les valeurs surlignes sont relatives au cur du
liquide, et les valeurs comportant lexposant i sont relatives
M + B M
linterface.

Cette raction suit la loi de vitesse : Pour tablir lexpression du flux molaire de M linterface M ,
considrons un volume de couche limite de section unit, du ct
rM = k 0 CMCB de la phase liquide aqueuse (figure 1). crivons les bilans relatifs
M et B pendant une unit de temps dans une tranche lmentaire
avec CM(mol m3) concentration volumique de M dans la de ce volume, comprise entre les cotes z et z + dz, (0 z ) :
phase 2,
CB(mol m3) concentration volumique de B dans la dC dC
phase 2, DM M = DM M + k 0 CMCB dz
dz z dz z +dz
rM(mol m3 s1) vitesse de la raction dans la phase 2,
et (1)
k0(mol1 m3 s1) constante de vitesse.
dC dC
DB B = DB B + k 0 CMCB dz
Hypothses simplificatrices dz z dz z +dz
Nous supposons que B et M ne sont solubles que dans la avec DM(m2 s1) coefficient de diffusion de M dans la
phase 2. phase aqueuse,
Nous utilisons le modle de la couche limite, qui permet un DB(m2 s1) coefficient de diffusion de B dans la
allgement considrable de lappareil mathmatique par phase aqueuse,
comparaison avec les modles de la pntration ou du renouvel-
M(mol m2 s1) flux molaire de M.
lement, et qui mne, ce qui est plus surprenant, des rsultats trs
voisins, voire identiques, dans un grand nombre de cas. In fine, Il vient :
nous supposons que le rgime stationnaire de concentrations est d2 CM
tabli et le transfert est infiniment rapide linterface (quilibre DM = k 0 CMCB
atteint linterface). dz 2 z
(2)
d2 CB
= k 0 CMCB
Compte tenu de la consommation de M par la raction
DB
chimique, nous admettons que la concentration de M dans la phase dz 2 z

2 est suffisamment faible pour que lon puisse confondre le flux
molaire NM de M rapport un point fixe et le flux molaire JM de avec les conditions aux limites suivantes :
M rapport lcoulement moyen du fluide.
Ci
i = M1
Nous supposons galement que le coefficient de distribution CM = CM
lquilibre Dq de M entre les deux phases 1 et 2 est constant z =0 Dq (3)
(cf. [J 1 075, 1.3.3]). Cette hypothse, le plus souvent vrifie,
B = 0 ; car B ne quitte pas la phase liquide
permet de calculer des coefficients globaux de transfert.
et :
CB = CB
On rappelle que le coefficient de distribution lquilibre est z = (4)
dfini comme tant le rapport des concentrations (au sens CM = CM
gnrique du terme) de M entre les deux phases 1 et 2
lquilibre :
C i
Dq = M1
CM2 quilibre
1 2 CB
i
CM

En extraction liquide-liquide (cf. [J 1 076]), CM1 et CM2 sont des CM1


concentrations volumiques (ou molarits, exprimes en mol m3)
du solut M respectivement dans les phases solvant et aqueuse ; Dq
est le coefficient de partage ou de distribution utilis. Lutilisation des i
CM1
concentrations volumiques se justifie par le fait que le solut M est CM
gnralement ltat de traces de telle sorte que lon puisse consid- CBi
rer les coefficients dactivit comme peu prs constants. z z + dz z
En revanche, dans le cas de labsorption gaz-liquide
(cf. [J 1 079]), CM1 correspond alors la pression partielle pM dans
la phase 1 gazeuse et CM2 est la fraction molaire de M dans la
Figure 1 Profils de concentration dans les deux phases
phase liquide 2 ; Dq est identique la constante de Henry H. dans le cas dun transfert en prsence dune raction chimique

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Absorption avec raction chimique

par Christine ROIZARD


Laboratoire des sciences du Gnie chimique CNRS-ENSIC
Professeur lcole suprieure dingnieurs des techniques de lindustrie (Institut national
polytechnique de Lorraine)
Gabriel WILD
Laboratoire des sciences du Gnie chimique CNRS-ENSIC
Directeur de recherche au CNRS
et Jean-Claude CHARPENTIER
Professeur et Directeur de lcole suprieure de chimie, physique, lectronique de Lyon
Directeur de recherche au CNRS
Ancien Directeur scientifique du dpartement Sciences pour lingnieur du CNRS

1. Classification des principaux types dabsorbeurs.......................... J 1 079 - 4


2. Transfert de matire dans les racteurs gaz-liquide...................... 5
2.1 Absorption physique ................................................................................... 5
2.2 Transfert de matire en prsence dune raction chimique irrversible
dordre 1,1 .................................................................................................... 6
2.2.1 Rgime de raction lente dans le film de transfert.......................... 8
2.2.2 Rgime de raction modrment rapide.......................................... 9
2.2.3 Rgime de raction rapide dans le film diffusionnel....................... 9
2.3 Transfert de matire en prsence dune raction chimique irrversible
dordre m, n.................................................................................................. 11
2.4 Transfert de matire avec rsistance en phase gazeuse .......................... 12
2.5 Transfert de matire en prsence de systmes ractionnels complexes 13
2.6 Dsorption.................................................................................................... 14
2.6.1 Dsorption non nucle ..................................................................... 14
2.6.2 Dsorption nucle............................................................................. 15
3. Aires interfaciales et coefficients de transfert de matire ......... 15
3.1 Dtermination de laire interfaciale a......................................................... 15
3.1.1 Techniques physiques ........................................................................ 15
3.1.2 Techniques chimiques........................................................................ 16
3.2 Dtermination du coefficient volumique de transfert de matire ct
liquide kLa..................................................................................................... 17
3.2.1 Techniques physiques ........................................................................ 17
3.2.2 Techniques chimiques........................................................................ 18
3.3 Dtermination simultane du coefficient de transfert de matire kL et de
laire interfaciale spcifique a ..................................................................... 19
3.4 Dtermination du coefficient volumique dabsorption du ct gaz (kGa ) 19
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. J 1 079

ombreuses sont les applications industrielles o une espce gazeuse est


N transfre dun mlange de gaz dans une phase liquide contenant un ou
plusieurs ractifs avec le(s)quel(s) le gaz dissous peut ragir. On peut citer, par
exemple, les procds en phase liquide comme les hydrognations, les oxyda-
tions, les halognations... ou encore les procds de lavage de gaz (H2S, SO2 ,
NOx , Cl2 , HCI, HF, COV (*)...) dans la lutte contre la pollution de lair, voire les
procds biologiques ou les procds de fabrication de produits purs.
(*) COV : composs organiques volatils.

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ABSORPTION AVEC RACTION CHIMIQUE ___________________________________________________________________________________________________

Les performances globales de labsorbeur, rendements et slectivit, dpendent


des phnomnes mis en jeu :
quilibres thermodynamiques linterface (solubilits) ;
lois de transport dans les phases (diffusivits) ;
lois de transfert au voisinage des interfaces (coefficients de transfert, aires
interfaciales) ;
cintiques des ractions chimiques (schmas ractionnels, constantes cin-
tiques, ordres de ractions).
Selon le systme considr, notamment en fonction des temps caractris-
tiques de transfert, de transport ou de raction, labsorbeur devra tre choisi soit
en fonction de ses performances du point de vue transfert de matire, soit en
fonction du volume de liquide mis en jeu. En consquence, les absorbeurs
utiliss dans lindustrie ont des formes trs diverses :
racteurs tubulaires bulles, gouttes, film tombant, garnissage, plateaux ;
racteurs cuve agite mcaniquement ;
racteurs de type jets ou venturis.
Le but de cet article est de donner les outils indispensables au choix dun absor-
beur et sa mise en uvre dans des conditions hydrodynamiques et nerg-
tiques optimales. Le fonctionnement est bien entendu li aux diffrents
paramtres des phnomnes mis en jeu. Ensuite, le dimensionnement et lextra-
polation du racteur ncessitent ltablissement dun modle mathmatique
comportant une thorie de labsorption avec raction chimique en rapport avec
la ralit et bien adapt lobjectif vis.
Cest pourquoi nous prsenterons :
la thorie de labsorption avec raction chimique, qui est ncessaire lta-
blissement du modle du racteur ;
les techniques de mesure des paramtres caractrisant le transfert de matire,
qui interviennent dans ce modle.

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__________________________________________________________________________________________________ ABSORPTION AVEC RACTION CHIMIQUE

Principaux symboles et notations Principaux symboles et notations

Symbole Unit Nom de la grandeur Symbole Unit Nom de la grandeur

a m1 aire interfaciale par unit de Q m3 s1 dbit volumique de liquide


volume de racteur
R rapport raction/transfert
a m1 aire interfaciale par unit de
volume de liquide clair r mol m3 s1 vitesse de raction

A concentration adimensionnelle S m2 aire interfaciale


de A ( = C A / C*A )
t s temps
B concentration adimensionnelle
de B ( = C B /C Bs) T K temprature

C mol m3 concentration V m3 volume

C* mol m3 concentration lquilibre x m distance linterface

D m2 s1 diffusivit X distance adimensionnelle


linterface ( = x /L)
Da nombre de Damkhler
xi titre molaire de lespce i
E facteur dacclration
Z rapport concentration/diffusion
Ei facteur dacclration en rgime
de raction instantane fraction de phase disperse

Ha critre de Hatta m paisseur de couche limite

He Pa m3 mol1 coefficient de Henry L taux de rtention de liquide

K constante dquilibre dune m distance de linterface au plan


raction rversible de raction instantane

KG mol m2 s1 Pa1 conductance globale de transfert coefficient stchiomtrique de B


dfinie par rapport
aux pressions s temps de passage ( = V R/Q )

KL m s1 conductance globale de transfert mol m3 s1 flux global dabsorption par une


dfinie par rapport unit de volume dabsorbeur
aux concentrations
mol m2 s1 flux spcifique moyen
k (mol m3)1mn s1 constantes de vitesse dabsorption par unit daire
de ractions (k 2, k mn...) interfaciale

kG mol Pa1 m2 s1 coefficient de transfert de matire m2 section droite de colonne


du ct gaz

kL m s1 coefficient de transfert de matire


du ct liquide Liste des Indices

m ordre de raction par rapport au A gaz absorb (dissous) L relatif la phase liquide
gaz dissous A
B ractif liquide dissous P produit de raction
n ordre de raction par rapport au
ractif liquide B E lentre du racteur R relatif au racteur

N B mol s1 dbit molaire dhydrazine G relatif la phase gazeuse 0 ltat de rfrence


introduit dans le racteur
i linterface s au sein du liquide (sortie
p Pa pression partielle de racteur)

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ABSORPTION AVEC RACTION CHIMIQUE ___________________________________________________________________________________________________

1. Classification des cients de transfert de matire du ct gaz et du ct liquide, leurs


domaines dutilisation et des exemples dapplication sont rassem-
principaux types bls titre indicatif dans le tableau 1 daprs [1] [2].Ces diffrents
absorbeurs sont classs, de faon classique, en fonction de la rten-
dabsorbeurs tion en liquide L (volume de liquide par unit de volume de
racteur) :
forte rtention : colonne bulles, cuve agite, jet immerg ;
La figure 1 runit les diffrents types dabsorbeurs gaz-liquide uti- rtention moyenne : colonnes plateau et garnissage ;
liss industriellement. Leurs caractristiques principales, cest--dire faible rtention : colonnes film et pulvrisation, venturi,
les fractions de phase disperse, les aires interfaciales, les coeffi- jecteur.

Figure 1 Diffrents types de contacteurs gaz-liquide

(0)

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J 1 079 4 Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds

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Tableau 1 Caractristiques et exemples dapplication des contacteurs gaz-liquide


Domaines Exemples
Caractristiques (1)
dutilisation (2) dapplication

Coefficient de transfert volumique


Aire spcifique (ou interfaciale)

kG (105 mol m2 Pa1 s1)


Fraction de phase disperse

Coefficient de transfert

Coefficient de transfert

Perte de charge dans


Dbit de gaz traiter
Vitesse de raction
Temps de passage

la phase gazeuse
en phase liquide
kL (104 m . s1)
Phase continue

du ct liquide

du ct liquide
kL a (102 s 1)
a (102 m1)

du ct gaz
(%)

(s)
Colonne bulles ................ Liq. 60-98 0,5-6 1-4 0,5-2 0,5-12 f fm g tg Oxydations, chlorations
Cuve agite ......................... Liq. 20-95 1-20 0,3-4 0,3-80 900-7 200 f fm g tg Oxydations, fermentations
Colonnes .............................
plateaux perfors ........ Liq. 10-95 1,5-5 5-13 0,5-6 7,5-60 5-10
mg m tg g tg Fabrication de HNO3
plateaux calottes ...... Liq. 10-95 1,5-6 3-10 0,5-2 5,5-60 5-10
Colonnes garnissage ......
contre-courant ............. Gaz 2-25 0,1-3,5 0,4-2 0,02-2 0,04-7
g tg m tg f Absorption, lavage de gaz
cocourant ...................... Gaz 2-95 0,1-17 0,4-6 0,1-3 0,04-100
Venturi .................................. Gaz 2-10 1,6-25 5-10 2-10 tg 1-4 f Lavage de gaz chargs en
poussires
Colonne pulvrisation..... Gaz 2-10 0,1-1 0,7-1,5 0,5-2 tg 3-4 f Lavage de gaz chargs en
poussires
Gaz
Colonne film...................... 1-10 2-5 0,5-8 tg 1-2 f Ractions trs exothermi-
Liq. ques
(1) Rapportes lunit de volume de racteur
(2) Abrviations utilises
f : faible ; m : moyen ; g : grand ; tg : trs grand.

2. Transfert de matire Il ny a flux de transfert de matire que lorsquil ny a pas quilibre


thermodynamique entre linterface et le sein du fluide ; il est donc
dans les racteurs opportun dutiliser une diffrence de potentiel motrice dfinie
comme un cart lquilibre. On pourrait utiliser les activits et les
gaz-liquide potentiels chimiques dans les quations des flux, mais, dans la ra-
lit, on se servira presque toujours des concentrations (en mol m3).
Dans tout ce qui suit, nous supposerons qu linterface, la
2.1 Absorption physique concentration C*A correspond lquilibre avec la pression partielle
pAi . Ce faisant, nous supposons quil ny a pas de rsistance de
transfert interfaciale ; cette hypothse est vrifie dans la majeure
Lorsque lon met en uvre labsorption dune espce gazeuse partie des cas. Elle risque dtre caduque lorsque lon est en prsence
dans une solution liquide, outre les phnomnes de transport au de produits amphiphiles saccumulant aux interfaces (tensioactifs).
sein des deux phases par diffusion molculaire, convection..., se
En labsence de raction chimique, on dfinit alors les coefficients de
produisent des phnomnes de transfert de la phase gazeuse vers
la phase liquide au niveau de linterface. Les conditions dans la transfert de matire du ct gaz et du ct liquide par les relations
rgion trs proche de cette interface sont trs difficiles observer suivantes :
exprimentalement; on est, de ce fait, souvent amen utiliser des = a = k L a ( CA* C As ) = k G a ( p A p Ai ) (1)
modles simples issus de la mcanique des fluides et dcrivant
des couches limites au voisinage de linterface [3] [4]. avec a (m1) aire interfaciale gaz-liquide rapporte
lunit de volume,
Le facteur le plus important, en ce qui concerne le transfert de
matire vers (ou partir d) un coulement turbulent, est lexistence (mol m2 s1) flux spcifique moyen dabsorption par
dune rsistance au transfert de matire localise dans une rgion unit daire interfaciale,
de faible paisseur, adjacente linterface. (mol m3 s1) flux globale dabsorption par unit de
volume dabsorbeur,

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Techniques de lIngnieur, trait Gnie des procds J 1 079 5

Particules poreuses interactives


Morphologie et caractrisation
par Andr ZOULALIAN
Professeur luniversit Henri-Poincar (Nancy I)
Docteur s sciences
Docteur-ingnieur ENSIC (cole nationale suprieure des industries chimiques de Nancy)

1. Processus lmentaires observables au sein dune particule


poreuse ....................................................................................................... J 1 091 3
2. Modles morphologiques dune particule solide poreuse ........... 3
2.1 Modles htrognes.................................................................................. 4
2.2 Modles pseudo-homognes..................................................................... 5
2.3 Autres modles............................................................................................ 5
3. Donnes ncessaires ltude des interactions............................. 6
3.1 Isothermes dadsorption............................................................................. 6
3.2 Vitesse de raction ...................................................................................... 7
3.2.1 Cas des ractions htrognes catalytiques .................................... 7
3.2.2 Cas des ractions htrognes consommables .............................. 7
3.3 Caractristiques convectives et diffusionnelles au sein dun grain solide
poreux .......................................................................................................... 8
3.4 Caractristiques de transfert la surface externe des grains solides..... 8
Rfrences bibliographiques ......................................................................... 10

e nombreux phnomnes physiques et/ou chimiques se droulent au sein de


D milieux solides poreux naturels ou synthtiques. La morphologie de ces
milieux nest pas ncessairement structure et lanalyse des interactions ncessite
dimaginer une simplification de la texture. Cette reprsentation simplifie nemp-
che pas lobtention de rsultats globaux cohrents permettant loptimisation, lauto-
matisation et lextrapolation des procds industriels base de ces interactions.
Lobjectif de cette tude est de prsenter au lecteur, au niveau dune particule
solide, lanalyse globale dune interaction se droulant au sein de la particule
dans lun des trois cas suivants :
linteraction est une adsorption physique (dossier [J 1 092]) ;
linteraction est une raction chimique catalytique (dossier [J 1 093]) ;
linteraction est une raction chimique consommable (dossier [J 1 094]).
Pour chacune des interactions, lanalyse globale initiale correspondra un cas
o linfluence de certains processus lmentaires observables sera suppose
ngligeable. Lorsque cette dernire hypothse ne sera pas vrifie nous donne-
rons son impact sur linteraction. Enfin, pour chacune des trois interactions,
nous prsenterons un cas simplifi danalyse globale permettant au lecteur
davoir une quantification de lincidence des processus lmentaires de transfert
sur linteraction chimique ou physique.
Lanalyse globale dune interaction physique et/ou chimique au sein dune par-
ticule poreuse ne peut dboucher sans une connaissance pralable de la mor-
phologie de la particule et des caractristiques physico-chimiques de transfert de
matire et de chaleur associer aux interactions.
Lobjet de ce dossier [J 1 091] est de rappeler, dune part, les modles simplis-
simes de morphologie avec les paramtres de transfert associs et, dautre part,
les donnes thermodynamiques et cintiques propres chacun des trois types

dinteractions examins successivement dans les dossiers suivants.

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Techniques de lIngnieur J 1 091 1

PARTICULES POREUSES INTERACTIVES ____________________________________________________________________________________________________

Les notions prsentes dans ces dossiers se retrouvent dans de nombreux livres en langue
anglaise et franaise. On trouvera, dans la bibliographie les principaux ouvrages en langue
anglaise [12] [13] [17] et en langue franaise [18] [19] sur lesquels sappuient les exposs.
(0)

Notations et symboles
Symbole Unit Dsignation
B m2 Permabilit de la particule
C mole m3 Concentration dun constituant
Cp J kg1 K1 Capacit thermique massique
dc m Diamtre de capillaires
dp m Diamtre des particules
De m2 s1 Diffusivit apparente dun constituant au sein
dune particule
DAB m2 s1 Coefficient de diffusion de Fick du mlange
binaire A + B
DK m2 s1 Coefficient de diffusion de Knudsen
E J mole1 nergie dactivation dune constante de vitesse
h W m2 K1 Coefficient de transfert de chaleur convectif
k, k Constante de vitesse dune raction chimique
(unit dpendant de lordre cintique
de la raction)
kC m s1 Coefficient de transfert de matire convectif
3 1
K m mole Constante dquilibre dadsorption
Lc m Longueur des capillaires
N mole s1 Dbit de matire transfre au sein
de la particule
N W Dbit de chaleur transfre au sein
de la particule
Nc Nombre total de capillaires
P Pa Pression partielle dun constituant
Ps Pa Pression de vapeur saturante dun constituant
S Facteur correctif de section des capillaires
Sc m2 Surface occupe par les bouches de pores sur
une particule
Sp m2 Surface externe dune particule
T K Temprature
u m s1 Vitesse de la phase fluide
Vp m3 Volume externe de la particule
X Masse dadsorbat par masse dadsorbant
H J mole1 Variation denthalpie dune raction chimique
Angle moyen des capillaires avec la direction de
lcoulement
i Porosit interne dune particule
m mole m2 s1 Flux de matire transfre
t W m2 Flux de chaleur transfre
e W m1 K1 Conductivit thermique apparente
m2 kg1 Surface spcifique des particules
Pa s Viscosit dynamique de la phase gazeuse
a kg m3 Masse volumique apparente de la particule
s kg m3 Masse volumique du solide constituant
la particule
Facteur de tortuosit de la particule

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J 1 091 2 Techniques de lIngnieur

Particules poreuses interactives


Interactions physiques dadsorption
par Andr ZOULALIAN
Professeur luniversit Henri-Poincar (Nancy I)
Docteur s sciences
Docteur-ingnieur ENSIC (cole nationale suprieure des industries chimiques de Nancy)

1. Prsentation du phnomne dadsorption ....................................... J 1 092 3


2. Adsorption isotherme............................................................................. 3
2.1 Modlisation de ladsorption...................................................................... 3
2.2 Solutions analytiques de quelques cas industriels particuliers............... 4
2.2.1 Rsistances diffusionnelles externe et interne dans les
macropores ngligeables .................................................................. 4
2.2.2 Rsistances diffusionnelles externe et interne dans les micropores
des cristallites ngligeables............................................................... 5
2.2.3 Rsistance diffusionnelle externe ngligeable et rsistances
diffusionnelles internes du mme ordre de grandeur..................... 6
3. Adsorption non isotherme .................................................................... 6
4. Exemple dapplication ............................................................................ 7
4.1 nonc.......................................................................................................... 7
4.2 Solution ........................................................................................................ 7
Rfrences bibliographiques ......................................................................... 8

ans plusieurs procds industriels, le transport et le transfert des fluides au


D sein de particules poreuses se font en labsence de transformation chimi-
que. Cest en particulier le cas des colonnes dadsorption, de certaines colonnes
chromatographiques, des oprations de schage de produits naturels poreux, etc.
Dans ce dossier, nous privilgierons les analyses des milieux poreux reprsen-
tatifs des adsorbants synthtiques o les particules dadsorbant (de quelques
millimtres) sont obtenues par agglomration de microcristallites (de quelques
micromtres) galement poreuses.
Cest, en particulier, le cas de certaines alumines, des charbons actifs et des
tamis molculaires (figure A).
Dans ce cas, il faudra distinguer les transferts diffusionnels au sein des micro-
cristallites de ceux observs dans le volume poreux extrieur aux microcristalli-
tes qui reprsente la macroporosit de la particule, le volume poreux des
microcristallites correspondant la microporosit de la particule.
En dfinitive, ce dossier va se limiter une analyse simplifie de ladsorption dans
le cas dune particule dadsorbant obtenue par agglomration, place dans un coule-
ment. Pour la description des diffrents adsorbants industriels, de leurs caractristi-
ques physico-chimiques et des procds industriels dadsorption, on pourra consulter
le dossier Adsorption du trait Gnie Chimique. De plus, si lon souhaite avoir des
informations thoriques complmentaires sur ces diffrents aspects, on pourra
consulter louvrage propos par D.M. Ruthven [2] sur lequel nous nous appuyons.
Enfin, ladsorption est un phnomne exothermique. Par suite, un change dner-
gie thermique entre la particule et le milieu extrieur peut apparatre. Dans le
paragraphe 2, nous nous placerons dans le cas o la rsistance de transfert thermique
est ngligeable (adsorption isotherme). Ltude de ladsorption non isotherme sera
prsente dans le paragraphe 3 et un exemple dapplication de ladsorption dun

compos organique sur un tamis molculaire sera trait dans le paragraphe 4.

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Techniques de lIngnieur J 1 092 1

PARTICULES POREUSES INTERACTIVES ____________________________________________________________________________________________________

Figure A Reprsentation schmatique dune particule dadsorbant obtenue par agglomration

(0)

Notations et symboles
Symbole Units Dsignation
1
a m Surface spcifique de la particule
Ce mole m3 Concentration dun constituant dans la phase
gazeuse externe
Cm mole m3 Concentration dun constituant
dans les micropores
CM mole m3 Concentration dun constituant
dans les macropores
Cv J mole m3 K1 Capacit thermique volumique de la particule
C* mole m3 Concentration dun constituant adsorb au sein
de la particule
Dm m2 s1 Diffusivit dun constituant
au sein des micropores
DM m2 s1 Diffusivit dun constituant
au sein des macropores
D m2 s1 Diffusivit apparente au niveau de la particule
D* m2 s1 Diffusivit apparente au niveau
des microcristallites
h W m2 K1 Coefficient de transfert de chaleur convectif au
niveau de la particule
K Constante dquilibre
m m Demi-paisseur caractristique
des microcristallites reprsentes
par le modle du feuillet
M m Demi-paisseur caractristique de la particule
reprsente par le modle du feuillet
t s Temps
T K Temprature
x m Variable despace au niveau des microcristallites
X m Variable despace au niveau de la particule
Porosit relative
m Demi-paisseur du feuillet non adsorb
s Temps au bout duquel la particule est totalement
adsorbe
m s Temps de diffusion au niveau des micropores
M s Temps de diffusion au niveau des macropores

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Particules poreuses interactives


Interactions chimiques catalytiques
par Andr ZOULALIAN
Professeur luniversit Henri-Poincar (Nancy I)
Docteur s sciences
Docteur-ingnieur ENSIC (cole nationale suprieure des industries chimiques de Nancy)

1. Transformation catalytique stchiomtrie unique


en conditions isothermes ...................................................................... J 1 093 - 3
1.1 Raction unique isochore dordre cintique 1........................................... 5
1.2 Raction unique isochore dordre cintique n .......................................... 6
2. Inuence de la non-isothermicit sur une interaction
catalytique ................................................................................................. 6
2.1 chauffements maximaux rduits interne et externe............................... 6
2.2 Expression de lefcacit interne et de lefcacit globale ...................... 7
3. Raction stchiomtrie multiple, isochore, isotherme,
dordre 1 ..................................................................................................... 8
3.1 Cas de deux ractions simultanes indpendantes ................................. 8
3.2 Cas de deux ractions en parallle ............................................................ 8
3.3 Cas de deux ractions en srie, concurrentes........................................... 9
4. Inuence dun coulement convectif interne sur lefcacit
interne ........................................................................................................ 9
4.1 Variation de lefcacit interne en prsence dune raction
non isochore................................................................................................. 10
4.2 Variation de lefcacit interne en prsence dun coulement gnr
par lcoulement externe ............................................................................ 10
5. Inuence du transfert en phase adsorbe sur lefcacit
interne ........................................................................................................ 10
5.1 Cas dune raction stchiomtrie unique.............................................. 11
5.2 Variation de lefcacit interne du catalyseur en prsence ou non
du transfert en phase adsorbe.................................................................. 11
6. Exemple doxydation catalytique de SO2 dans un racteur
lit xe diffrentiel................................................................................. 11
6.1 nonc du problme ................................................................................... 11
6.2 Calculs .......................................................................................................... 12
Rfrences bibliographiques ......................................................................... 13

i lon considre les interactions chimiques au sein dun grain de catalyseur,


S le nombre de processus lmentaires intervenant peut devenir important
puisque, dans le cas dune raction catalytique o seul le ractif A ragit la
surface dun grain de catalyseur pour donner un produit P, on observe dj sept
processus lmentaires (gure A), soit :
un transfert par diffusion externe du ractif A travers la couche limite
situe au voisinage du grain ;
un transfert par diffusion interne du ractif A dans la structure poreuse du
catalyseur. Ce transfert peut se faire uniquement par diffusion mais un coule-
ment convectif peut apparatre dans certains cas ;
une chimisorption du ractif A sur un site actif de la surface interne du
grain ;
une raction entre espces adsorbes permettant de transformer le ractif

A adsorb en produit P adsorb ;

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PARTICULES POREUSES INTERACTIVES ____________________________________________________________________________________________________

une dsorption du produit P adsorb (inverse de ladsorption de A) ;


un transfert par diffusion interne du produit P dans la structure poreuse du
catalyseur (inverse du transfert par diffusion interne du ractif A) ;
un transfert par diffusion externe du produit P dans la couche limite situe
au voisinage du grain (inverse du transfert par diffusion externe du ractif A).
Les trois tapes : adsorption de A, raction entre espces adsorbes et
dsorption de P, constituent le processus ractionnel et sont intgres dans
lexpression de la vitesse de la transformation chimique catalytique. Cette
vitesse est gnralement exprime par unit de masse ou de volume du cata-
lyseur (r M ou r V).
Dans les processus de transfert, nous avons nglig le transfert diffusionnel
en phase adsorbe. Nous verrons que, dans certaines conditions, la prise en
compte de ces transferts peut modier notablement les performances obser-
ves au niveau du grain de catalyseur.
Pour des transformations chimiques mettant en uvre plusieurs ractifs
et/ou produits, plusieurs tapes ractionnelles indpendantes (transformations
chimiques stchiomtries multiples), ainsi que pour les transformations chi-
miques non isothermes et/ou non isobares, le nombre de processus lmen-
taires est plus lev et, aux bilans de matire, il faudra associer les bilans
dnergie et/ou de quantit de mouvement.
Lanalyse de linteraction au niveau dune particule de catalyseur est nces-
saire pour atteindre lun des deux objectifs suivants :
prciser le dbit de ractif consomm pour une interaction chimique don-
ne, les conditions externes au grain de compositions et de tempratures tant
fixes ;
dterminer la cintique de linteraction connaissant le dbit de ractif
consomm pour des conditions opratoires externes au grain fixes.
Dans ce qui suit, nous allons tudier cette interaction dans le cas dune rac-
tion stchiomtrie unique simple se droulant dans des conditions isother-
mes. Puis nous prciserons linuence de la non-isothermicit. Nous
examinerons ensuite le cas des transformations stchiomtrie multiple ainsi
que linuence dun coulement convectif et dun transfert diffusionnel en
phase absorbe.
Les processus tudis dans ce dossier [J 1 093] font appel des notions prsentes dans les
deux premiers volets de lensemble concernant les particules poreuses interactives :
[J 1 091] Particules poreuses interactives Morphologie et caractrisation ;
[J 1 092] Particules poreuses interactives Interactions physiques dadsorption,
dj parus dans les Techniques de lIngnieur.
Le lecteur pourra sy reporter si ncessaire.
En dehors des ouvrages gnraux [3] [4] [5], on pourra consulter les chapitres correspon-
dants de la rfrence [11].

7
6 5 Pore
2 3 4 intergranulaire
1

Grain poreux

Figure A Processus lmentaires pour une interaction chimique catalytique


au sein dun grain poreux

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____________________________________________________________________________________________________ PARTICULES POREUSES INTERACTIVES

Notations et symboles Notations et symboles

Symbole Unit Dsignation Symbole Unit Dsignation

(A L ) kg1 nombre de sites actifs occups x m variable despace du modle


par le constituant A pseudo-homogne

Ce mole m3 concentration dun constituant e fraction de rsistance externe


dans la phase gazeuse externe
i critre de Thiele modifi
Ci mole m3 concentration dun constituant
la surface du grain de i critre dArrhenius interne
catalyseur i = E /RT
C mole m3 concentration dun constituant i critre de Thiele interne
au sein du grain reprsent
par le modle e critre de Thiele externe
pseudo-homogne critre de Thiele en phase
adsorbe
De m2 s1 diffusivit apparente dun
constituant en phase gazeuse e W m1 K1 conductibilit thermique
au sein du grain apparente du grain de
catalyseur
DA m2 s1 diffusivit apparente dun e efficacit globale du grain de
constituant en phase adsorbe catalyseur
au sein du grain
i efficacit interne du grain de
catalyseur
E J mole1 nergie dactivation de la
constante de vitesse a kg m3 masse volumique apparente
du grain de catalyseur
h W m2 K1 coefficient de transfert de e chauffement maximal
chaleur caractrisant le externe rduit
transfert convectif entre la
phase gazeuse et la surface du i chauffement maximal
grain interne rduit

k mole s1 (site)1 constante de vitesse de la Nombres adimensionnels


raction en phase adsorbe
pour une raction dordre
cintique 1 B iM nombre de Biot matire
B iM = k c L /D e
kc m s1 coefficient de transfert de B iT nombre de Biot thermique
matire caractrisant le B iT = h L / e
transfert convectif entre la
phase gazeuse et la surface du Pr nombre de Prandtl
grain Re nombre de Reynolds
kM m3 s1 kg1 constante de vitesse de la Sc nombre de Schmidt
raction exprime par unit de Sh nombre de Sherwood
masse du catalyseur pour une
raction dordre cintique 1 Pe nombre de Pclet

L m demi-paisseur du modle
pseudo-homogne du feuillet

(L) site kg1 nombre de sites actifs non


occups par un constituant
1. Transformation catalytique
N mole s1 dbit de ractif consomm au
stchiomtrie unique
sein du catalyseur en conditions isothermes
R J mole1 K1 constante molaire des gaz

S m2 surface externe du grain de Nous nous plaons dans le cas dune raction admettant la st-
catalyseur chiomtrie suivante :

Te K temprature de la phase AP (1)


gazeuse externe
dont la loi de vitesse par unit de masse de catalyseur est dordre
Ti K temprature de la surface du n par rapport au ractif A, soit :
grain de catalyseur

T K temprature au sein du grain r M = k (T ) C n (2)


de catalyseur
La particule de catalyseur tant reprsente par un modle
V m3 volume externe du grain de pseudo-homogne (cf. [J 1 091] 2.2) (ici le modle du feuillet de
catalyseur demi-paisseur L = V /S ), en rgime stationnaire et en labsence

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Particules poreuses interactives


Interactions chimiques consommables
par Andr ZOULALIAN
Professeur luniversit Henri-Poincar (Nancy II)
Docteur s sciences
Docteur-ingnieur ENSIC (cole nationale suprieure des industries chimiques de Nancy)

1. Transformation objet de la modlisation .......................................... J 1 094 - 3


2. Cas o le volume ractionnel et les proprits
de transfert restent constants ............................................................. 3
2.1 Modlisation ................................................................................................ 3
2.2 Rsolution numrique................................................................................. 4
3. Cas o le volume ractionnel et/ou les proprits
de transfert sont variables .................................................................... 4
3.1 Cas o la transformation du solide ractif ne conduit
qu des produits gazeux ............................................................................ 5
3.2 Cas o la transformation du solide ractif conduit un produit solide
et des produits gazeux ............................................................................. 5
4. tude de deux cas particuliers dinteractions
consommables .......................................................................................... 7
4.1 Cas particulier de la premire famille ........................................................ 7
4.2 Cas particulier de la deuxime famille....................................................... 7
5. Exemple dapplication : combustion totale
dune particule de charbon ................................................................... 8
5.1 nonc .......................................................................................................... 8
5.2 Solution ........................................................................................................ 8
Rfrences bibliographiques ......................................................................... 10

es interactions chimiques dites consommables concernent toutes celles


L o une raction chimique met en uvre une phase solide qui se transforme
en phase uide et/ou en une autre phase solide. Elles sont nombreuses au
niveau industriel. On peut citer les rgnrations des catalyseurs solides, la dis-
solution ractive dun solide, les nombreuses oprations de transformations
des industries minrales et sidrurgiques.
Au niveau de la particule solide, linteraction consommable ne peut pas tre
analyse par un seul modle. On trouve, dans des ouvrages gnraux, plu-
sieurs types de modles adapts aux interactions, mais ces modles peuvent
tre rassembls en deux grandes familles, savoir :
la famille de modles volume ractionnel et proprits de transfert
constants ;
la famille de modles volume ractionnel et/ou proprits de transfert
variables.
Pour la premire famille, la modlisation de lvolution de la particule est repr-
sentative des grandeurs relles et une mtrologie ne peut permettre de valider
les prols de temprature et composition observs au sein de la particule.
Pour la deuxime famille, lobjectif de la modlisation est de reprsenter au
mieux lvolution macroscopique de la particule. Les simplications
sous-jacentes des modles ne permettent pas gnralement de reprsenter au
mieux les prols de composition et de temprature au sein de la particule. En
revanche, le taux de transformation du ractif solide est bien estim.
Dans ce dossier, nous allons prsenter les analyses relatives ces deux familles.

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PARTICULES POREUSES INTERACTIVES ____________________________________________________________________________________________________

lissue de la description des modles, nous appliquerons lun des modles


la combustion dune particule de charbon.
Les notions prsentes dans ces dossiers se retrouvent dans de nombreux livres en langue
anglaise et franaise. On trouvera, dans la bibliographie, les principaux ouvrages en langue
anglaise [2] [3] [4] et en langue franaise [5] [6] sur lesquels sappuient les exposs.
Ce dossier est le quatrime fascicule dune srie sur les particules poreuses. Le lecteur devra
donc se reporter, lorsquil le jugera ncessaire, :
[J 1 091] : Particules poreuses interactives. Morphologie et caractrisation ;
[J 1 092] : Particules poreuses interactives. Interactions physiques dabsorption ;
[J 1 093] : Particules poreuses interactives. Interactions chimiques catalytiques.

Notations et symboles Notations et symboles

Symbole Unit Dsignation Symbole Unit Dsignation

C mol m3 Concentration dun constituant Te K Temprature de la phase gazeuse


gazeux externe
C , C mol m3 Concentration dun constituant u m s1 Vitesse de la phase gazeuse
gazeux au sein de la particule externe
solide reprsente par le modle x m Variable despace du modle
pseudo-homogne pseudo-homogne
Ci mol m3 Concentration dun constituant X Taux de transformation
gazeux la surface de la particule
H J mol1 Variation denthalpie de la
Ce mol m3 Concentration dun constituant raction
gazeux dans la phase gazeuse
externe Porosit de la particule
Cp J kg1 K1 Capacit thermique massique m Demi-paisseur du feuillet o la
masse volumique du ractif solide
dp m Diamtre de la particule suppose nest pas nulle
sphrique W m1 K1 Conductivit thermique de la
D m2 s1 Diffusivit dun constituant dans phase gazeuse externe
une phase gazeuse e W m1 K1 Conductivit thermique
De m2 s1 Diffusivit apparente dun apparente de la particule
constituant gazeux au sein de la kg m3 Masse volumique de la phase
particule gazeuse externe
E J mol1 nergie dactivation de la a kg m3 Masse volumique apparente de la
constante de vitesse particule
h W m2 K1 Coefficient de transfert de chaleur B kg m3 Masse volumique apparente du
caractrisant le transfert convectif ractif solide
entre la phase gazeuse et la
surface de la particule B Coefficient stchiomtrique
entre le ractif solide B et le ractif
k mol1/2 s1 m1/2 Constante de vitesse exprime gazeux A
par unit de surface de ractif m2 kg1 Surface par unit de masse de la
solide pour une raction dordre particule
cintique 1/2 pour le ractif
gazeux Pa s Viscosit de la phase gazeuse
kC m s1 Coefficient de transfert de matire Facteur de tortuosit de la
caractrisant le transfert convectif particule
entre la phase gazeuse et la e Fraction de rsistance externe
surface de la particule
i Critre de Thiele interne
m Demi-paisseur du modle
pseudo-homogne du feuillet e Critre de Thiele externe
M kg mol1 Masse molaire e chauffement maximal externe
rduit
r mol s1 kg1 Vitesse de la raction par unit de i chauffement maximal interne
mol s1 m2 masse ou par unit de surface rduit
t s Temps
Nombres adimensionnels
T K Temprature des phases gazeuse
et solide
Pr Nombre de Prandtl (Pr = Cp /)
T , T K Temprature au sein de la
particule solide Re Nombre de Reynolds
(Re = ud p /)
Ti K Temprature la surface de la Sc Nombre de Schmidt (Sc = /D )
particule

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Units de mesure SI

par Nicole LEGENT


Ingnieur du Conservatoire national des arts et mtiers (CNAM)
Ingnieur en normalisation lAssociation franaise de normalisation (AFNOR)

1. Dfinitions gnrales .............................................................................. 23v2 2


2. Organismes responsables...................................................................... 3
3. Systme mtrique .................................................................................... 6
4. Systme international dunits SI ....................................................... 7
5. Units hors systme ............................................................................... 10
6. Dfinition des units............................................................................... 11
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. 23v2

lpoque de la mondialisation, le systme international dunits, tel que


A nous le connaissons, parat vident.
Ce dossier prsente sa longue et intressante histoire, vcue par des scienti-
fiques de renom, ses rgles strictes et ses exceptions.

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Techniques de lIngnieur 23v2 1

UNITS DE MESURE SI __________________________________________________________________________________________________________________

1. Dfinitions gnrales 1.5 Noms spciaux

Les noms spciaux sont les appellations de certaines units dri-


1.1 Grandeur et unit ves ( 1.15) adoptes par la Confrence gnrale des poids et
mesures (CGPM).

Une grandeur est lattribut dun phnomne, dun corps ou dune Exemple : le pascal est le nom spcial du newton par mtre carr.
substance, qui est susceptible dtre distingu qualitativement et
dtermin quantitativement. Ce terme grandeur peut se rapporter
une grandeur dans un sens gnral, par exemple la longueur, le
temps, la masse, la rsistance lectrique, etc., ou une grandeur 1.6 Systme de grandeurs
particulire, par exemple la longueur dune tige donne, la rsis-
tance lectrique dun chantillon donn de fil. Les grandeurs qui
peuvent tre classes les unes par rapport aux autres en ordre crois-
sant (ou dcroissant) sont appeles grandeurs de mme nature. Un systme de grandeurs est un ensemble de grandeurs (dans le
sens gnral) entre lesquelles il existe des relations dfinies. Il
Lunit de mesure est une grandeur particulire, dfinie et adop- sapplique un domaine particulier, par exemple le systme de
te par convention, laquelle on compare les autres grandeurs de grandeurs de la mcanique, ou tous les domaines de la science et
mme nature pour les exprimer quantitativement par rapport cette de la technique.
grandeur.
Exemple : lpaisseur, la circonfrence et la longueur donde sont un systme de grandeurs donn, on fait habituellement corres-
des grandeurs de mme nature ; leur unit SI de mesure ( 4.2) est le pondre un systme dunits dtermin.
mtre.

1.7 Grandeurs de base


1.2 Mtrologie et mesurage

La mtrologie, qui est la science de la mesure, embrasse tous les Les grandeurs de base dun systme de grandeurs sont les gran-
aspects aussi bien thoriques que pratiques se rapportant aux deurs qui sont admises par convention comme tant fonctionnelle-
mesurages, quelle que soit lincertitude de ceux-ci, dans quelque ment indpendantes les unes des autres.
domaine de la science et de la technologie que ce soit. Exemple : les grandeurs longueur, temps et masse sont gnrale-
Le mesurage est lensemble des oprations ayant pour but de ment prises comme grandeurs de base dans le domaine de la mcani-
dterminer la valeur dune grandeur. que.

1.3 talon 1.8 Grandeurs drives

Un talon est une mesure matrialise, un appareil de mesure, un


matriau de rfrence ou un systme de mesure destin dfinir, Les grandeurs drives dun systme de grandeurs sont les gran-
raliser, conserver ou reproduire une unit ou une ou plusieurs deurs dfinies comme fonction des grandeurs de base de ce sys-
valeurs dune grandeur pour servir de rfrence. tme.
Exemple : talon de masse de 1 kg, talon de frquence csium, Exemple : dans le systme de grandeurs de la mcanique du
lectrode de rfrence hydrogne. paragraphe 1.7, o les grandeurs de base sont la longueur, la masse et
le temps, les grandeurs vitesse, force, pression, nergie, etc., sont des
grandeurs drives.

1.4 Symbole

Dans le domaine particulier des units de mesure, un symbole est


1.9 Dimension dune grandeur
un signe littral conventionnel qui permet de reprsenter une gran-
deur ou une unit sous une forme simple.
Un symbole est gnralement constitu dune lettre, parfois La dimension dune grandeur est lexpression qui reprsente une
dune association de deux ou trois lettres, ventuellement avec un grandeur dun systme de grandeurs comme le produit de puissan-
indice. ces de facteurs reprsentatifs des grandeurs de base de ce systme.

Lcriture des symboles est rgie par des rgles prcises ( 4.4.3). Exemple : dans le systme de grandeurs de la mcanique du
La principale correspond lcriture des symboles de grandeurs en paragraphe 1.7 o les dimensions des grandeurs de base longueur,
italique et des symboles dunits en droit. masse et temps sont reprsentes respectivement par L, M et T, la
dimension de la force est LMT2.
Un symbole de grandeur ou dunit ne doit pas tre confondu
avec une abrviation ou un sigle.
Les units de grandeurs qui ont la mme dimension dans un sys-
Exemple : UA est le symbole de lunit astronomique ; A est le tme donn peuvent avoir le mme nom et le mme symbole,
symbole de lampre. mme si ces grandeurs ne sont pas de mme nature.

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23v2 2 Techniques de lIngnieur

_________________________________________________________________________________________________________________ UNITS DE MESURE SI

1.10 quation entre grandeurs 1.17 Multiple ou sous-multiple


dune unit
Une quation entre grandeurs reprsente la relation fonctionnelle
entre ces grandeurs. Elle scrit en utilisant les symboles des gran- On appelle multiple (ou sous-multiple) dune unit de mesure,
deurs. Elle est indpendante du choix des units de mesure. une unit de mesure plus grande (plus petite) forme partir dune
unit donne selon des conventions dchelonnement.
Exemple : lun des multiples dcimaux du mtre est le kilomtre ;
1.11 Grandeur sans dimension lun des sous-multiple non dcimaux de lheure est la seconde.

Une grandeur sans dimension est une grandeur dont lexpression


dimensionnelle en fonction des dimensions des grandeurs de base 1.18 Unit lgale
dun systme donn prsente tous ses exposants nuls. On dit aussi
grandeur de dimension un.
Une unit de mesure est dite lgale lorsque son emploi est pres-
Exemple : dilatation linique relative e = 0 .
crit par un texte rglementaire (par exemple, dcret sur les units).

1.12 Systme dunits (de mesure) 1.19 Unit hors systme

Un systme dunits (de mesure) est lensemble des units cor-


Une unit de mesure hors systme est une unit de mesure qui
respondant aux grandeurs dun systme de grandeurs donn.
nappartient pas un systme dunits donn.
Exemple : systme international dunits, SI ; systme CGS.
Exemple : le jour, lheure, la minute sont des units hors systme
pour le SI.

1.13 Systme cohrent dunits


1.20 Valeur dune grandeur,
Un systme cohrent dunits est un systme dunits o les rela- valeur numrique dune grandeur
tions entre les units et les relations entre les grandeurs correspon-
dantes prsentent les mmes facteurs de proportionnalit. Dans un
tel systme, les units sont dites cohrentes. La valeur dune grandeur est lexpression quantitative dune gran-
deur particulire, gnralement sous la forme dune unit de
Exemple : les units suivantes (reprsentes par leurs symboles) mesure multiplie par un nombre. Ce nombre est appel valeur
font partie du systme cohrent dunits de la mcanique dans le SI : numrique de la grandeur.
m ; kg ; s ; m2 ; m3 ; Hz = s1 ; m s1 ; m s2.
longueur dune tige : 5,34 m ;
masse dun corps : 0,152 kg.

1.14 Unit de base

Lunit de mesure de base est lunit de mesure dune grandeur


2. Organismes responsables
de base dans un systme donn de grandeurs.
Exemple : les 7 units de base du SI ( 4.2.1). La responsabilit du domaine des units de mesure incombe,
diffrents titres et diffrents niveaux, un certain nombre dorga-
nismes chargs de dfinir ces units, den tablir la rglementation,
den contrler lapplication, den assurer la normalisation.
1.15 Unit drive
Ces organismes se situent au plan international, au plan europen
et au plan national.
Lunit de mesure drive est lunit de mesure dune grandeur
drive dans un systme donn de grandeurs.
Exemple : mtre cube, newton, pascal qui sont respectivement les 2.1 Bureau international des poids
units des grandeurs drives volume, force, pression dans le SI. et mesures (BIPM), CGPM, CIPM

1.16 Unit compose Le Bureau international des poids et mesures (BIPM) a t cr


par la Convention du mtre signe Paris le 20 mai 1875 et il est
situ au Pavillon de Breteuil Svres, France. Son entretien est
assur frais communs par les tats membres de la Convention du
On appelle unit compose une unit drive qui na pas reu de
mtre. En aot 2005, 51 tats taient membres de cette Convention.
nom spcial.
Le BIPM a pour mission dassurer lunification mondiale des mesu-
Exemple : kilogramme-mtre par seconde. res physiques.

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Techniques de lIngnieur 23v2 3

UNITS DE MESURE SI __________________________________________________________________________________________________________________

Le BIPM fonctionne sous la surveillance exclusive du Comit Dans le domaine des units de mesure, le comit technique ISO/
international des poids et mesures (CIPM) compos de scientifiques TC 12 Grandeurs, units, symboles, facteurs de conversion et tables
appartenant des tats diffrents. de conversion a labor la norme ISO 31 qui comporte 14 parties et
Le CIPM est plac sous lautorit de la Confrence gnrale des qui dfinit les grandeurs, units et symboles par domaine techni-
poids et mesures (CGPM) forme des dlgus de tous les tats que.
membres de la Convention du mtre et qui se runit actuellement Le comit technique ISO/TC 12 a galement tabli la norme
tous les 4 ans. Les responsabilits de la CGPM sont : ISO 1000 qui dcrit le systme international dunits SI et donne les
de prendre les mesures ncessaires pour assurer la propaga- rgles demploi des multiples et sous-multiples.
tion et le perfectionnement du Systme international dunits (SI), 25 pays participent activement aux travaux de ce comit techni-
forme moderne du systme mtrique ; que dont le secrtariat est gr depuis 1982 par la Sude.
de sanctionner les rsultats des nouvelles dterminations
mtrologiques fondamentales ;
dadopter les dcisions importantes concernant lorganisation
et le dveloppement du BIPM. 2.4 Commission lectrotechnique
La 1reCGPM sest runie en 1889 ; la 22e
sest tenue en 2003. Les internationale (IEC), IEC/CE 25
dcisions de la CGPM font lobjet de rsolutions [1] [9].
Le CIPM a institu, depuis 1927, dix Comits consultatifs destins La Commission lectrotechnique internationale (IEC) a t fonde
la renseigner sur des questions spcialises et lui proposer des en 1906. Cest lautorit pour les normes mondiales en ingnierie
recommandations pour coordonner les travaux internationaux lectrique et lectronique. LIEC est compose en 2005 de 52 pays
effectus dans leurs domaines respectifs. membres.
Le rseau des mesures dans le monde est constitu dun tissu de Le comit dtude 25 de lIEC, IEC/TC 25, Grandeurs et units et
plus en plus complexe daccords et dchanges officiels et non offi- leurs symboles littraux, a pour objet de prparer les normes inter-
ciels. nationales sur les grandeurs et units utiliser en technologie lec-
La Convention du mtre, par lintermdiaire de la Confrence trique. Pour ces grandeurs et units, ces normes peuvent donner
gnrale des poids et mesures, du Comit international des poids et leurs dfinitions, noms, symboles littraux et utilisation, les rela-
mesures et du BIPM, fournit la base formelle et physique des mesu- tions dans lesquelles elles apparaissent et les signes et symboles
res sur laquelle se fonde tout le reste de lactivit internationale en utiliss avec ces grandeurs et units.
mtrologie pratique. Publications : IEC 60027, Symboles littraux utiliser en lectro-
technique, parties 1 4 et leurs amendements.

2.2 Organisation internationale


de mtrologie lgale (OIML), BIML, CIML 2.5 Union internationale de physique pure
et applique (UIPPA), SUN
LOrganisation internationale de mtrologie lgale (OIML) est fon-
de sur une convention internationale tablie en 1955. En aot 2005, LUnion internationale de physique pure et applique (UIPPA) a
elle comprenait 18 comits techniques, 60 pays membres et 53 pays t cre en 1922 Bruxelles. Parmi dautres, ses objectifs sont de :
membres correspondants. Les principaux objectifs de cette organi- stimuler la coopration internationale en physique ;
sation intergouvernementale sont : promouvoir des accords internationaux sur lutilisation des
de dterminer les principes gnraux de la mtrologie lgale ; symboles, units, nomenclature et normes.
dtudier les problmes de mtrologie lgale de caractre Dans chaque pays, lUIPPA est reprsente par un comit natio-
lgislatif et rglementaire ; nal. En 2005, le nombre de pays membres de lUIPPA est de 48.
dtablir des modles de projets de lois et rglements pour les L Assemble gnrale dirige les travaux de lUnion, nomme le
instruments de mesure. Comit excutif et tablit les commissions convenables pour le tra-
Les instances de cette organisation sont : vail de lUnion.
Le Bureau international de mtrologie lgale (BIML), situ En 1931, la Commission pour les symboles, les units et la
Paris, France ; nomenclature (Commission SUN) a t cre pour promouvoir un
le Comit international de mtrologie lgale (CIML) ; accord international et faire des recommandations internationales
la Confrence internationale de mtrologie lgale avec un cer- dans le domaine des symboles, des units et de la nomenclature. En
tain nombre de comits techniques (Secrtariats pilotes et Secrta- 1987, lUIPPA a dcid de fondre la Commission SUN avec sa
riats rapporteurs). Commission des Masses Atomiques et Constantes Fondamentales.
La plus rcente publication est le document IUPAP 25 (1987), Sym-
Alors que la CGPM ( 2.1) traite essentiellement des domaines de bols, Units, Nomenclature and Fundamental Constants in Physics,
la mtrologie scientifique, lOIML traite des questions de mtrologie publie en 1987 et rdige par la Commission SUN-AMCO.
pratique et lgale.
LOIML publie des recommandations internationales.
2.6 Union internationale de chimie pure
et applique (IUPAC)
2.3 Organisation internationale
de normalisation (ISO), ISO/TC 12
LUnion internationale de chimie pure et applique (IUPAC), fon-
de en 1919, est le comit international qui reprsente la chimie
Cre en 1947, lISO regroupe (en 2005) 99 comits membres parmi les autres disciplines des sciences. Ses objectifs sont de :
(dont la France reprsente par lAFNOR) et 36 membres correspon- promouvoir une coopration continue parmi les chimistes de
dants. Elle publie principalement des normes internationales. ses pays membres ;

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23v2 4 Techniques de lIngnieur

Units lgales et facteurs


de conversion

par Jean-Claude COURTIER


Ingnieur de lcole suprieure de physique et chimie industrielles (ESPCI)

1. Grandeurs, units et symboles ............................................................. PE 24 - 1


2. Facteurs de conversion ........................................................................... 13
Rfrences bibliographiques .......................................................................... Doc. PE 24

ne unit de mesure est une grandeur particulire, choisie par convention


U pour pouvoir attribuer, par comparaison, des valeurs numriques des
grandeurs de mme nature.
Dans un systme de grandeurs, lorsque les relations entre les units sont les
mmes que celles qui existent entre les grandeurs, on dit que le systme duni-
ts ainsi form est cohrent. Cest le cas pour le systme international dunits,
SI, pratiquement utilis dans le monde entier et dapplication lgale en France.
Dans le pass, il nen a pas toujours t ainsi. De trs nombreuses units, non
cohrentes, ont t utilises. Certaines sont encore en usage, par exemple dans
le grand public aux tats-Unis. Cest la raison pour laquelle le prsent article
donne les facteurs de conversion pour les plus importantes units hors SI, par-
fois encore utilises.
En France mme, quelques units hors SI, souvent dans des domaines spcia-
liss, peuvent lgalement tre utilises. Cest le cas, par exemple, du carat mtri-
que, dans le domaine des pierres prcieuses, mais aussi de la minute, de lheure,
du jour, dont lusage continuera videmment de subsister.

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Techniques de lIngnieur, trait Analyse et Caractrisation PE 24 1

_____________________________________________________________________________________________________________________________________

1. Grandeurs, units Le tableau 1 indique uniquement les units lgales en France,


conformment aux dcrets no 82-203 du 26 fvrier 1982 et no 85-
et symboles 1600 du 31 dcembre 1985 modifiant le dcret no 61-501 du 3 mai
1961 modifi [1].

Tableau 1 Units lgales


Multiples et sous-
Grandeurs Units SI multiples dcimaux Units lgales hors systme
ayant un nom spcial

Sym-
Dimensions Noms et Valeurs
Noms boles Noms et symboles Noms et symboles Valeurs en SI (3)
(2) symboles en SI
(1)
Longueur , L mtre (m) mille (4) 1 852
Longueur donde L mtre (m)
Nombre donde L1 mtre la puissance
1
moins un (m )
are (a) (5) 102
Aire, superficie A L2 mtre carr (m2)
hectare (ha) 104
GOMTRIE

Section efficace L2 mtre carr (m2) barn (b) 1028


Volume V L3 mtre cube (m3) litre (L ou l) 103
tour (tr) 2
grade (gon) /200
Angle plan A radian (rad) degr (o) /180
minute () /10 800
seconde () /648 000
Angle solide stradian (sr)
Masse m M kilogramme (kg) tonne (t) 103 carat mtrique (6) 2 104
unit de masse atomi-
Masse atomique ma M kilogramme (kg) que (u) 1,66054 1027

Masse linique < L1M kilogramme par mtre tex (tex)


(kg/m) 106
MASSE

kilogramme par mtre


Masse surfacique A L2M 2
carr (kg/m )
kilogramme par mtre
Masse volumique L3M 3
cube (kg/m )

Volume massique v L3M1 mtre cube par kilo-


3
gramme (m /kg)
B kilogramme par mtre
Concentration L3M 3
cube (kg/m )
minute (min) 60
TEMPS

Temps t T seconde (s) heure (h) 3 600


jour (d) (7) 86 400
Frquence f T1 hertz (Hz)
(1) Les symboles des grandeurs sont ceux qui figurent dans les normes franaises.
(2) Les formules de dimensions sont tablies partir des grandeurs de base : longueur (L), masse (M), temps (T), intensit de courant lectrique (I), temprature
thermodynamique (), intensit lumineuse (J), quantit de matire (N), auxquelles sont ajoutes les grandeurs angle plan (A) et angle solide ().
(3) Cf. norme X 02-051 [2]
(4) Ces units sont uniquement utilises pour les distances en navigation (maritime et arienne).
(5) Ces units ne sont utilises que pour les surfaces agraires.
(6) Cette unit est utilise dans le commerce des diamants, des perles fines et des pierres prcieuses.
(7) Le symbole du jour est (d) sur le plan international, mais le symbole (j) est tolr en France.
(8) Lemploi du poise et du stockes devait tre limit au 31 dcembre 1985, le dcret modificatif nest pas (encore) paru.
(9) Cette unit est uniquement utilise pour les pressions des fluides.
(10) Cette unit est uniquement utilise pour la pression sanguine et la pression des fluides corporels.
(11) Lemploi des units curie, rad et rntgen devait tre limit au 31 dcembre 1985, le dcret modificatif nest pas encore paru.

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PE 24 2 Techniques de lIngnieur, trait Analyse et Caractrisation

Classification priodique
des lments

par Mireille DEFRANCESCHI


Agrge de chimie
Docteur dtat en sciences physiques

1. Atomes, lments et isotopes............................................................ 25v3 - 2


2. Grandeurs dfinissant les atomes et les lments ...................... 2
2.1 Nom et symbole ........................................................................................ 2
2.2 Numro atomique ..................................................................................... 3
2.3 Nombre de masse ..................................................................................... 3
2.4 Masse atomique ........................................................................................ 3
2.5 Configuration lectronique ....................................................................... 3
2.6 Rayon atomique......................................................................................... 4
2.7 Potentiel dionisation et affinit lectronique ......................................... 4
2.8 Degrs doxydation ................................................................................... 5
2.9 lectrongativit ........................................................................................ 5
3. Classification priodique des lments .......................................... 6
3.1 Classification historique............................................................................ 6
3.2 Classification priodique actuelle ............................................................ 6
3.3 Les cases .................................................................................................... 6
4. Utilisations de la classification priodique.................................... 7
4.1 Familles chimiques.................................................................................... 7
4.2 Prvision du nombre de liaisons covalentes que peut tablir un atome 8
4.3 Prvision de la charge des anions et des cations ................................... 8
4.4 nergie dionisation................................................................................... 8
4.5 Variation de llectrongativit dans le tableau priodique .................. 9
4.6 Caractre redox.......................................................................................... 9
4.7 Points dbullition et de fusion................................................................. 9
5. Conclusion ............................................................................................... 9
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. 25v3

onsidrant que les proprits des lments chimiques ne sont pas le fruit
C du hasard et quelles varient de faon priodique en fonction de la masse
atomique des lments reprsents, Dmitri Ivanovitch Mendeleev (1834-1907)
dcrivit entre 1869 et 1871 un tableau comportant huit colonnes, dans les-
quelles taient rassembls des lments possdant des proprits voisines
classs par ordre de masse atomique croissante de haut en bas et dix neuf
lignes dans lesquelles les lments taient rpartis par masse atomique crois-
sante de gauche droite. La disposition faisait que, dans une mme colonne,
ne figuraient que des lments de proprits chimiques voisines.
Cette classification priodique est diffrente de celle utilise aujourdhui mais
similaire dans son principe : elle propose une classification systmatique des l-
ments chimiques troitement lie la priodicit de leurs proprits chimiques.
Le tableau priodique a connu de nombreux rajustements depuis la fin du
XIXe sicle, il sest enrichi dlments naturels inconnus lpoque de
Mendeleev mais que Mendeleev avait prvus en laissant des cases vides
dans son tableau , dlments artificiels jusqu prendre la forme que nous lui
connaissons aujourdhui. Cest un classement universel, qui sest enrichi de

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CLASSIFICATION PRIODIQUE DES LMENTS ___________________________________________________________________________________________

donnes physiques et auquel peuvent tre rapports tous les types de comportements physique et chimique des l-
ments. Actuellement, sa forme standard comporte 118 lments, allant de 1H 118Uuo.
Dans le tableau des lments sont fournies diverses grandeurs physiques et chimiques, qui sont caractristiques de
llment. Ces grandeurs sont des valeurs de rfrence, cest--dire quelles ont t normalises par diffrentes organi-
sations, comme lUnion Internationale de Chimie Pure et Applique (UICPA), aussi dsigne par son nom anglais
IUPAC, et le National Bureau of Standards (NBS) ou encore le Committee on Data for Science and Technology
(CODATA). Ces grandeurs sont dtailles dans la suite.

1. Atomes, lments de traces) a un nombre de masse gal 14. Ils sont respectivement
nots 136 C et 146 C .
et isotopes Parmi les 118 lments observs, 90 lments se rencontrent dans
le milieu naturel, ce sont tous les lments de numro atomique inf-
Un atome est la plus petite partie constitutive des composs chimi-
rieur ou gal 92, hormis le techntium 43Tc et le promthium 61Pm.
ques, pouvant se combiner chimiquement avec dautres. Cette notion
Sur ces 90 lments, seuls 80 ont au moins un isotope stable (non
datome, connue depuis lAntiquit, est la base des sciences de la
radioactif), ce sont tous les lments de numro atomique infrieur
matire modernes et principalement de la chimie. Bien quen chimie,
latome soit considr comme lentit inscable de base, dans ou gal 82, cest--dire jusquau plomb 82Pb, hormis le techntium
43Tc et le promthium 61Pm. Parmi ceux-ci, seuls 14 nont quun seul
dautres domaines, il nest plus toujours considr comme tel, depuis
les expriences de physique nuclaire ayant mis en vidence sa struc- isotope stable (par exemple le fluor, constitu exclusivement de liso-
ture au dbut du XXe sicle. Un atome est constitu dun noyau tope 19F), les 66 autres en ont au moins deux (par exemple le carbone
concentrant plus de 99,9 % de sa masse, autour duquel se distribuent
est compos hauteur de 98,90 % de 126 C et 1,10 % de 136 C ). Il existe
des lectrons pour former un nuage 40 000 fois plus tendu que le
en tout 256 isotopes stables connus des 80 lments non radioactifs
noyau lui-mme. Le noyau est constitu de protons, chargs positive-
et une vingtaine disotopes faiblement radioactifs prsents dans le
ment, et de neutrons, lectriquement neutres. Les lectrons sont en
milieu naturel (parfois avec une priode radioactive tellement grande
interaction avec le noyau, tandis que les nuclons sont maintenus
quelle en devient non mesurable), certains lments ayant eux
ensemble au sein du noyau par linteraction nuclaire forte. Le nuage
seuls plus dune demi-douzaine disotopes stables (par exemple,
lectronique est distribu sur des niveaux dnergie quantifis autour
du noyau dfinissant des couches et des sous-couches lectroniques. ltain 50Sn en a dix, doccurrences naturelles fort variables).
Plusieurs atomes peuvent tablir des liaisons chimiques entre Tous les isotopes dun mme lment occupent la mme case
eux grce leurs lectrons et, dune manire gnrale, les propri- du tableau priodique.
ts chimiques des atomes sont dtermines par leur configuration Alors quun lment chimique ne peut pas se transformer en un
lectronique, laquelle dcoule du nombre de protons de leur autre lment par une raction chimique, un lment chimique
noyau. Ce nombre est appel numro atomique, il est not Z. peut se transformer en un autre lment par une raction
On appelle lment chimique, ou simplement lment, un nuclaire appele transmutation.
atome ou un ensemble datomes et les ions monoatomiques dont
les noyaux ont le mme nombre de protons. Les atomes tant
lectriquement neutres, ils comptent autant dlectrons, chargs
ngativement, que de protons, chargs positivement, de sorte que
2. Grandeurs dfinissant
le numro atomique reprsente galement le nombre dlectrons
des atomes dun lment donn. Ce nombre Z est appel le
les atomes et les lments
numro atomique de llment. Les proprits chimiques sont
dtermines par la configuration lectronique de latome, elles 2.1 Nom et symbole
dpendent directement du numro atomique.
Les symboles sont pour la plupart arrts depuis longtemps,
Au total, 118 lments chimiques ont t observs ce jour, de sauf pour les lments instables dcouverts rcemment, pour les-
numro atomique allant de 1 118. Un lment chimique ne peut quels lIUPAC propose une nomenclature systmatique. Cette
pas se transformer en un autre lment par une raction chimique, nomenclature est double dune symbolique 3 lettres (une capi-
comme formul pour la premire fois par Lavoisier en 1789. tale et deux minuscules). chaque chiffre (de 0 9) des units du
Deux atomes dont le noyau contient le mme nombre de pro- numro atomique est attribu une lettre (0 = N comme Nil, 1 = U
tons mais un nombre diffrent de neutrons sont dits isotopes de comme Un...). llment 103 est ainsi attribu le symbole Unt et
llment chimique dfini par le nombre de protons de ces atomes. le nom unniltrium et au dernier lment connu (Z = 118) est attri-
Un atome est couramment dsign par son symbole chimique, bu le nom dununoctium, son symbole est Uuo. Les lments de
complt par son nombre de masse A (gal au nombre de Z = 104 112 ont, en plus du symbole 3 lettres, reu des noms et
nuclons de latome) plac en haut et gauche du symbole. Par donc des symboles chimiques, en suivant une recommandation de
exemple, le carbone 12 de nombre de masse A = 12 est not 12C. 2002 de lUICPA, qui prconise de nommer les nouveaux lments
en rfrence un concept mythologique, un lieu, un pays, une
Il est dusage de complter cette criture par le numro atomique proprit ou un scientifique . On a ainsi le rutherfordium (Z = 104,
Z, plac en bas et gauche du symbole. Le carbone 12 est ainsi not symbole Rf), le dubnium (Z = 105, symbole Db), le seaborgium
12 C . Llment carbone a deux autres isotopes, le plus abondant
6 (Z = 106, symbole Sg), le bohrium (Z = 107, symbole Bh), le has-
(1,10 %) a un nombre de masse gal 13 et lautre isotope ( ltat sium (Z = 108, symbole Hn), le meitnerium (Z = 109, symbole Mt),

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____________________________________________________________________________________________ CLASSIFICATION PRIODIQUE DES LMENTS

le darmstadtium (Z = 110, symbole Ds), le roentgenium (Z = 111, La masse atomique dun type datome donn (cest--dire dun iso-
symbole Rg) et le copernicium (Z = 112, symbole Cn). tope prcis) est dfinie par la masse dune mole de tels atomes (la
Les lments 114 et 116 viennent de recevoir un nom officiel, ils mole tant dfinie par le nombre datomes contenus dans 12,000... g
sont respectivement appels Flerovium (symbole Fl) et Livermo- de carbone 12, soit N 6,02214179 1023 atomes). Dun point de vue
rium (symbole Lv). Ces noms viennent dtre formellement recon- pratique, on nutilise quasiment jamais des isotopes purs lors de
nus, conjointement par lIUPAC et lIUPAP ; ils respectent la tradition ractions chimiques. On utilise les lments chimiques en gnral.
en honorant le laboratoire Flerov (qui fait partie de linstitut de On dfinit donc la masse atomique dun lment, cest--dire celle du
recherches nuclaires de Dubna en Russie) o des lments super- mlange isotopique constat sur Terre. La masse atomique dun l-
lourds sont synthtiss. Georgiy N. Flerov (1913 1990) tait un ment est gale la somme du produit de la masse atomique des dif-
physicien de renom ayant contribu, entre autres, la dcouverte frents isotopes, par leur abondance naturelle.
de la fission spontane de luranium en 1940, et ayant plus gnrale- La masse atomique dun lment chimique est ainsi la moyenne
ment travaill en physique des ions lourds. Quant llment 116, des masses atomiques de ses isotopes au prorata de leur prsence
son nom honore le Lawrence Livermore National Laboratory (Cali- dans la nature. Ce choix offre un intrt pratique vident : il per-
fornie), laboratoire dont les chercheurs ont uvr dans de nom- met de calculer prcisment les masses en jeu lorsquon considre
breux domaines de la physique nuclaire et ont plus des chantillons non purifis de llment chimique, cest--dire
particulirement permis de fabriquer llment 116 en collaboration dans la situation exprimentale la plus courante.
avec le laboratoire de Dubna. Les recommandations sont publies
Ainsi, la valeur du carbone nest pas de 12 u comme lon pour-
dans [1]. Dans ces conditions les noms de ununquadium et unun-
rait sy attendre, mais un peu plus cause de la prsence du car-
hexium deviennent dsuets. Notons de plus que la recherche se
bone 13 (1,1 %) et des traces de carbone 14.
concentre aujourd'hui sur les lments 119 et 120, mais aucun labo-
ratoire nest encore parvenu mettre en vidence de tels lments. De ce qui prcde, on comprend quon ne peut dfinir de masse ato-
mique que pour les lments dont on connat la composition isotopi-
Nota : LIUPAP est lUnion Internationale de Physique Pure et Applique (International
Union of Pure and Applied Physics).
que naturelle : dfaut dune telle composition isotopique, on retient le
nombre de masse de lisotope connu ayant la priode radioactive la
plus longue, ce quon indique gnralement en reprsentant la masse
2.2 Numro atomique atomique obtenue entre parenthses ou entre crochets (cest le cas, par
exemple, du francium ou du polonium). Cette masse atomique est celle
Le numro atomique dun lment, not Z (en rfrence lalle- porte dans les cases de la classification priodique.
mand Ordnungszahl), est gal au nombre de protons contenus
dans les noyaux des atomes de cet lment, mais aussi au nombre
dlectrons contenus par ces mmes atomes. Les proprits 2.5 Configuration lectronique
chimiques dun lment tant dtermines avant tout par sa
configuration lectronique, on comprend que le numro atomique Lensemble des lectrons dun atome plusieurs lectrons
soit la caractristique dterminante dun lment chimique. sorganise en niveaux dnergie, et cela de la mme faon pour
Le numro atomique dfinit entirement un lment : connatre tous les atomes. Les lectrons se rpartissent, de faon indiscer-
le numro atomique revient connatre llment. Il est gnra- nable, dans ces niveaux et seule leur organisation globale a un
lement omis avec les symboles chimiques, mais toujours prsent sens. La configuration lectronique dun atome est la rpartition
dans la classification priodique puisque cest lui qui dtermine des lectrons sur les couches de diffrents niveaux dnergie.
lordre de rangement des lments. Ltat dun atome est dfini par quatre nombres quantiques : n le
nombre quantique principal, le nombre quantique secondaire, m
le nombre quantique magntique et s le nombre quantique de
2.3 Nombre de masse spin. Les cases quantiques (reprsentes par des carrs ou des
traits horizontaux) schmatisent les orbitales qui contiennent les
Le nombre de masse dun lment, not A, est gal au nombre de lectrons reprsents par des flches. Les niveaux nergtiques ne
nuclons (protons et neutrons) contenus dans les noyaux des atomes dpendent que des deux nombres quantiques n et .
de cet lment. Si tous les atomes dun lment donn ont par dfini-
tion le mme nombre de protons, ils peuvent en revanche avoir des Chaque valeur de n dfinit une couche lectronique, de sorte
nombres diffrents de neutrons, et donc des nombres de masse diff- que tous les lectrons possdant le mme nombre n appartiennent
rents, ce quon appelle des isotopes. Le nombre de masse na gnra- la mme couche. Les couches sont dsignes par un symbole :
lement aucune incidence sur les proprits chimiques des atomes,
car il naffecte pas la configuration lectronique ; un effet isotopique n = 1.......couche K
peut nanmoins tre observ pour les atomes lgers, cest--dire le n = 2.......couche L
lithium 3Li, lhlium 2He et surtout lhydrogne 1H, car lajout ou le n = 3.......couche M
retrait dun neutron dans le noyau de tels atomes entrane une varia-
tion relative significative de la masse de latome, qui affecte la cinti- n = 4.......couche N
que des ractions chimiques et lintensit des liaisons chimiques. n = 5.......couche O
Pour les autres lments, en revanche, le nombre de masse na prati- n = 6.......couche P
quement pas dinfluence sur leurs proprits chimiques.
n = 7.......couche Q
Le nombre de masse naffectant pas les proprits chimiques des
lments, il est gnralement omis avec les symboles chimiques, Chaque valeur de dfinit une sous-couche lectronique. Des
sauf lorsquil sagit de distinguer les isotopes dun lment donn. lectrons possdant la fois la mme valeur de n (appartenant
donc la mme couche) et la mme valeur de appartiennent
une mme sous-couche. Les sous-couches sont galement dsi-
2.4 Masse atomique gnes par un symbole :

Lunit de masse atomique, u ventuellement ua , est dfinie = 0.......sous-couche s


comme tant exactement le douzime de la masse dun atome de
12C, au repos, et pris dans son tat fondamental : = 1.......sous-couche
ep
= 2.......sous-couche d
1 u 1,660538921 (73) 1027 kg = 3.......sous-couche f

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