Vivre le Québec: Le guide pratique de la vie au Québec
Par Julien Valat
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À propos de ce livre électronique
Le Québec renoue avec son histoire. La Belle province est à nouveau une terre majeure d'immigration française. Son dynamisme économique aspire des dizaines de milliers de Français et de francophones chaque année. Un phénomène qui explose avec la crise économique persistante en Europe. Exemple de cet engouement, en 2014, les quotas de visas vacances travail s'écoulent en quelques minutes auprès des jeunes Français.
Dans Vivre le Québec, Julien Valat nous raconte la vie québécoise par le détail. Depuis l'immigration jusqu'à la location d'appartement, en passant par les études, le travail, les enfants, la culture, etc. Toutes les clés pour réussir votre projet au Québec.
Le compagnon idéal pour vos aventures québécoises !
A PROPOS DE LA COLLECTION « VIVRE LE MONDE »
Vivre le Monde est une collection destinée à ceux qui veulent comprendre un pays, pour y vivre, y étudier, y faire des affaires, ou simplement y séjourner en espérant plus que du tourisme. Chaque livre est à la fois un guide pratique expliquant par le détail tout ce qu'on doit savoir sur le quotidien du pays, en donnant à chaque fois les clés pour comprendre la société.
À PROPOS DE L'ÉDITEUR
Hikari Éditions est un éditeur indépendant, dédié à la découverte du monde. Il a été fondé par des journalistes et des auteurs vivant à l'étranger, de l'Asie à l'Amérique du Sud, souhaitant partager leur expérience et leurs histoires au-delà des médias traditionnels.
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Aperçu du livre
Vivre le Québec - Julien Valat
Bibliographie
INTRODUCTION
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Tout le monde connaît le Québec. Nos cousins francophones d’Amérique, si loin si proches, objets de fascination, de curiosité, de plaisanteries parfois. Si vous avez commencé à lire ces lignes, vous avez probablement envie d’aller plus loin, de comprendre la Belle Province pour y envisager votre projet. Commençons donc par nous attaquer à quelques clichés…
Le Québec est un pays: FAUX
Le Québec est une province du Canada. C’est certainement une évidence pour vous, mais beaucoup ne le savent pas.
Le Québec n’a pas d’histoire: FAUX
Certes, l’histoire du Québec n’est pas aussi ancienne que celle du Vieux Continent. Mais ces quelques siècles d’histoire sont denses et il est important d’en connaître les principales étapes pour comprendre le Québec d’aujourd’hui.
La sécurité du travail n’existe pas et il n’y a pas de salaire minimum: FAUX
Oui, la sécurité du travail n’est pas la même que lorsqu’on signe un CDI en France. Mais les différences sont si importantes entre le milieu de travail québécois et français, qu’il est erroné de présenter les choses de cette manière. Concernant le salaire minimum, il en existe un et il est à peu près équivalent à celui fixé en France.
Il n’y a pas de système de santé gratuit: FAUX
Il existe et il a ses qualités et ses défauts.
L’hiver dure dix mois: FAUX
Et c’est encore plus inexact si, comme la grande majorité des Français et francophones installés au Québec, vous vivez à Montréal, Québec ou dans ces autres villes du sud de la province.
La nature, à perte de vue: VRAI
On le constate dès qu’on fait quelques minutes de route en dehors des grandes villes…
Il y a des caribous: VRAI & FAUX
Oui, il y en a dans le nord, dans la nature, comme il y a des rennes en Europe. C’est d’ailleurs un symbole national. Mais la majorité des Québécois n’a jamais vu un caribou de sa vie, alors que des écureuils, on peut en voir partout, même en ville!
Il y a du sirop d’érable: VRAI
C’est une des nombreuses fiertés du Québec. Osez en abuser!
C’est le règne de la malbouffe: FAUX
Personne ne vous oblige à manger tous les jours du fast-food. Il y a bien d’autres choix!
Tout le monde porte une chemise de bûcheron à carreaux: VRAI & FAUX
Non, tout le monde n’en porte pas. Mais oui, elle a cette dimension traditionnelle et vintage qui, aujourd’hui, est plutôt incontournable dans la mode.
Les Québécois sont chaleureux et accueillants: VRAI
On pourrait rajouter polis, ouverts et respectueux et qu’il y a toujours des exceptions, comme partout ailleurs.
Les Québécois sont hypocrites: FAUX
C’est un cliché étrangement très présent chez les Français, peut-être dû à la politesse des Québécois, le respect dont ils font généralement preuve et leur envie d’éviter le conflit.
Le tutoiement est automatique: VRAI
Oui, très souvent. Mais beaucoup moins lorsque l’on s’adresse à des personnes âgées ou dans des conditions professionnelles.
L’accent et les expressions sont difficiles à comprendre: VRAI & FAUX
Oui, il faut apprendre les expressions et s’habituer au parler québécois. Mais ce n’est pas plus compliqué que de comprendre l’accent et les expressions de Lille, de Saint-Étienne ou de Marseille par exemple.
Page après page, je vais m’efforcer de vous présenter le Québec tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts. Pas de cliché, pas d’a priori. Et pour vous mettre dans l’ambiance, je vais continuer de vous interpeller directement, comme si nous discutions ensemble autour d’une pinte de bière dans une brasserie montréalaise. Parfois, il est possible que vous trouviez des expressions et des façons de s’exprimer un peu plus québécoises que françaises. Ainsi, vous pourrez commencer à vous habituer au parler québécois, si riche et particulier, et peut-être au détour d’un chapitre, vous entendrez même cet accent chantant qui pourrait devenir votre quotidien.
Dans ce livre, lorsqu’il est fait mention du dollar, il s’agit bien du dollar canadien. Dans le cas contraire, il est précisé «dollar américain».
CHAPITRE I
HISTOIRE DU QUÉBEC
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Peut-être pensez-vous que le Québec n’a pas d’histoire et que celle-ci remonte à cinq siècles à peine. Et pourtant, même si l’histoire québécoise est assurément plus courte que l’histoire européenne, il ne faut pas la sous estimer. Afin de mieux comprendre le Québec d’aujourd’hui, il est primordial de connaître les grandes étapes de son histoire. Il faut comprendre que toutes les questions que se pose la société québécoise moderne, toutes ces interrogations politiques qui animent les débats, découlent naturellement des bases fondatrices de la province et du pays. Alors, si vous ne souhaitez pas plonger tête la première dans des ouvrages entiers traitant d’histoire québécoise, profitez de ce rapide aperçu.
LA COLONISATION
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Tout commence bien avant le XVe siècle et la décision des Européens d’explorer une nouvelle route des Indes. À cette époque, le territoire québécois était déjà occupé par trois grands peuples autochtones: les Inuits au nord, ainsi que les Algonquiens et les Iroquoiens. Ces deux derniers peuples étaient eux-mêmes séparés en dix nations amérindiennes organisées, entre autres, sur les plans politiques et culturels.
Ce n’est qu’en 1534 et 1535, plusieurs années après les premières expéditions maritimes envoyées par les Européens vers le Nouveau Monde (l’Amérique), que le Royaume de France décide de coloniser ce qu’on appelle alors la Nouvelle France. Ces expéditions, menées par l’explorateur Jacques Cartier, auront pour conséquence l’installation des premières habitations françaises et la création du Canada, sur les terres qui constituent le Québec actuel.
Pendant plus de deux siècles, la colonisation s’est ensuite développée sur les bases du commerce de fourrures et de l’évangélisation. Organisation politique et militaire, création d’hôpitaux et d’écoles: une nouvelle société se construisait, au fur et à mesure de l’arrivée des colons.
Vers la fin du XVIIe siècle, la venue des Filles du Roy (700 jeunes femmes célibataires envoyées par le roi Louis XIV) va grandement participer à l’expansion de la population et emmener la colonie française à son apogée. Mais depuis plusieurs années, la colonisation britannique se développait beaucoup sur le reste du continent. Ainsi, le Royaume de Grande-Bretagne remporta des batailles décisives en plus de gagner du terrain sur les colonies françaises. La guerre de Conquête était lancée, et son issue sera fatale pour les troupes françaises.
Avec la signature des articles de capitulation de Montréal, l’année 1760 marquera la fin de l’emprise française sur le Canada. Et après trois années de régime militaire britannique, le roi Louis XV signera finalement le traité de Paris, abandonnant le Canada et laissant à son propre sort une population de 60 000 Canadiens-français. Le premier Empire britannique annexait désormais la vallée du Saint-Laurent, déjà officieusement appelée la «Province de Québec».
LA CONSTRUCTION DU QUÉBEC MODERNE
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Le XIXe siècle vit de nombreuses manœuvres politiques ayant pour but d’unifier le Canada et de procéder à l’assimilation culturelle de l’ensemble des Canadiens. Malgré cette volonté politique, les Canadiens issus des vagues de colonisation françaises se sont battus pour préserver leur identité et se sont regroupés sous le nom de Canadiens-français, en opposition aux Canadiens-anglais.
C’est en 1867 qu’est véritablement né le Canada et, par la même occasion, le Québec, en tant que province fondatrice. Nouvellement créée, le Québec se fondait ainsi avec la nation canadienne-française, qui allait connaître un mouvement militant autour de la défense de son identité et de ses droits. La province développa des symboles de fierté nationale et autres organisations populaires qui constituent aujourd’hui encore l’identité du Québec (les caisses populaires Desjardins, le Club de Hockey Canadien…).
De 1944 à 1959, Maurice Duplessis prend le pouvoir au Québec. Appuyé par le clergé et les élites traditionnelles, il va se placer en défenseur de l’autonomie provinciale face au pouvoir fédéral et en 1948, il adopte le «Fleurdelisé» comme drapeau officiel du Québec. Mais alors que la société se voit frappée de plein fouet par le changement social d’après-guerre (aux niveaux démographique, culturel, technologique, etc.), le gouvernement Duplessis durcit son ton conservateur, n’écoutant pas le mécontentement général de la population. Cette période est aujourd’hui connue sous le nom de Grande noirceur, traduisant explicitement le sentiment d’oppression du peuple québécois à l’époque.
C’est l’élection du Parti Libéral au gouvernement provincial en 1960 qui va finalement apporter le changement et la liberté tant attendus par l’ensemble de la population québécoise. Cela marquera le début de la Révolution tranquille, période de renouveau pour une population trop longtemps gardée dans l’ombre du conservatisme. Alors que la laïcité gagne du terrain, les réformes s’enchaînent à vive allure dans les domaines sociaux, éducatifs, économiques et de la santé, menant entre autres à la création du Code du Travail, du ministère de l’Éducation ou de l’Office de la langue française.
LA QUESTION DE LA SOUVERAINETÉ
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C’est ensuite politiquement – et face à la culture anglo-américaine – que le Québec va s’émanciper, jusqu’à rayonner à l’international grâce à des événements tels que l’Exposition universelle de 1967 et les Jeux Olympiques d’été de 1976. La même année, le Parti Québécois de René Lévesque est porté au pouvoir et forme le premier gouvernement dit «souverainiste», qui commencera par améliorer les droits linguistiques des Québécois, grâce entre autres, à la Charte de la langue française – dont vous entendrez souvent parler sous le nom de Loi 101.
Le sujet de la souveraineté du Québec, de son indépendance par rapport au reste du Canada, prend alors de plus en plus d’importance dans la société québécoise et en 1980, les Québécois sont invités à s’exprimer une première fois sur la question. Mais le résultat est sans appel: la population vote Non à près de 60%. Ce n’est que quinze années plus tard, en 1995, que le Québec sera une nouvelle fois appelé aux urnes pour décider de l’avenir de la province. Cette fois-ci, le débat est encore plus virulent et les résultats bien plus serrés. Le Non l’emportera une nouvelle fois, mais seulement par 50,58% des votes.
Ce résultat est encore très présent dans l’esprit du peuple québécois et la question de la souveraineté est un sujet très sensible qu’il est important de ne pas traiter à la légère. Même si beaucoup de Québécois estiment que ce sujet n’est plus d’actualité et que d’autres problèmes doivent être traités en priorité (santé, éducation, etc.), il n’est pas impossible qu’un nouveau débat et un référendum soient proposés au peuple québécois dans les années à venir.
LES AUTOCHTONES
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Aussi appelé Indiens, Amérindiens ou Premières Nations, les autochtones du Québec sont toujours présents sur le territoire mais de manière éparse, et sont en majorité installés dans des réserves.
Les autochtones sont aujourd’hui près de 90 000 au Québec, appartenant à la nation inuite ou bien à l’une des dix nations amérindiennes:
- Mohawks (dans la région de Montréal),
- Hurons (dans la région de Québec),
- Algonquins (en Outaouais et Abitibi-Témiscamingue),
- Attikameks (en Mauricie),
- Innus (ou Montagnais), Naskapis et Cris (dans le Grand Nord),
- Abénaquis, Malécites et Micmacs (sur la rive sud du Saint-Laurent).
Historiquement, les autochtones ont beaucoup échangé avec les premiers colons européens, mettant sur pied des ententes commerciales et des alliances. En conséquence, les tensions se sont accrues entre les tribus amérindiennes et beaucoup de guerres intertribales ont éclaté – beaucoup plus qu’entre les autochtones et les colonies européennes. La population amérindienne a alors diminué rapidement, à cause des guerres mais aussi des maladies véhiculées par les Européens.
Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que la question de société des Premières Nations commence à se poser. Des terres vont être réservées à leur usage afin de les regrouper et de les sédentariser: c’est l’apparition des premières réserves amérindiennes. À partir de ce moment, commence l’assimilation des autochtones, ou ce qu’on appelle à l’époque, la Civilisation graduelle. Cela se fait de façon assez maladroite et ségrégationniste, partant du principe que la culture coloniale était la meilleure et supérieure à la culture indienne. Un Indien pouvait renoncer à son titre d’Indien et devenir citoyen, à condition qu’il fasse une croix sur sa propre culture, qu’il parle français ou anglais, qu’il ait reçu une éducation donnée par les colons, etc. L’identité culturelle amérindienne s’est inévitablement effritée, laissant place à une civilisation perdue entre deux courants sociétaux: celui de leurs ancêtres et celui qui leur était imposé par les colonies.
Au cours du XXe siècle et de l’industrialisation (chemins de fer, hydroélectricité…), les autochtones se sont vus souvent déplacés et privés de leurs terres. De plus en plus solitaires au sein des réserves, leur écosystème et leur culture en ont été perturbés. Ils deviennent dépendants de l’aide gouvernementale. La Loi sur les Indiens est créée en 1951: elle s’applique aux réserves indiennes et régente entre autres, leur éducation, les limites des territoires, une fiscalité particulière…
Aujourd’hui, cette loi sur les Indiens est toujours en vigueur mais a subi quelques modifications. Les nations amérindiennes sont représentées politiquement par l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. Le sujet des autochtones est toujours aussi brûlant et empreint de controverses, et les Premières Nations se battent encore pour être reconnues, pour défendre leurs droits et leur environnement.
Ce paragraphe n’étant qu’un bref aperçu de l’histoire et de la situation autochtone, je me permets un conseil. N’essayez pas de faire valoir votre avis sur la question si vous n’en connaissez pas mieux les tenants et les aboutissants. C’est un sujet très complexe et sensible qu’il faudra, s’il vous intéresse, étudier en profondeur en consultant des sites internet d’information, des ouvrages dédiés et pourquoi pas, en allant voir par vous-même ce qu’est une réserve amérindienne.
CHAPITRE II
GÉOGRAPHIE DU CANADA
ET DU QUÉBEC
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Le Canada est le second pays le plus étendu au monde en termes de superficie totale. En effet, en affichant 9 984 670 km² de superficie, dont près d’un dixième est de l’eau, le Canada arrive tout juste après la Russie et un peu avant la Chine et les États-Unis. Certes, plus vous monterez au Nord, moins vous rencontrerez de zones peuplées mais il est important de se rendre compte que cette immensité représente le Canada. Il s’agit d’un seul et unique pays qui est quasiment aussi étendu que l’Europe tout entière et qui couvre six fuseaux horaires.
D’UN OCÉAN À L’AUTRE
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A mari usque ad mare signifie littéralement «de la mer jusqu’à la mer» ou plus communément «d’un océan à l’autre». Telle est la devise du Canada, qui s’étend de l’océan Atlantique (à l’est) jusqu’à l’océan Pacifique (à l’ouest). Au sud, le pays partage sa frontière avec les États-Unis, et il en est de même au Nord-Ouest (avec l’état de l’Alaska). Au Nord-Est, c’est par le Groënland (Danemark) que le Canada est bordé. À noter aussi: la présence à l’Est, au large de Terre-Neuve, de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, une collectivité d’outre-mer française. Enfin, certaines régions arctiques, au nord du Canada, représentent actuellement un sujet de discorde international: ces lieux stratégiques, tant d’un point de vue géographique que des ressources naturelles, sont revendiqués par plusieurs pays (Danemark, Russie, États-Unis…). Et ce problème géostratégique ne semble pas aller en s’arrangeant, surtout avec la fonte prévue de la banquise.
Le Canada est divisé en trois territoires et dix provinces.
- Les territoires: le Yukon, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest
- Les provinces: la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Québec, Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse (ces trois dernières sont aussi appelées les provinces maritimes, et on y trouve une grande partie des Acadiens, descendants des premiers colons).
En tout, ce sont près de 35 millions de Canadiens qui peuplent ces provinces et territoires, mais les plus fortes densités de population se concentrent essentiellement dans la frange la plus au sud du pays. D’ailleurs, les cinq agglomérations les plus peuplées du Canada sont:
- Toronto, capitale de l’Ontario (5,5 millions),
- Montréal, regroupant Laval, Longueuil et Terrebonne (3,8 millions),
- Vancouver, capitale économique de Colombie-Britannique (2,3 millions),
- Ottawa/Gatineau, la capitale fédérale du Canada et la ville québécoise qui la jouxte (1,2 million),
- Calgary, la plus grande ville d’Alberta (1,2 million).
LA NATURE CANADIENNE
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Non, ce n’est absolument pas un cliché: le Canada est vraiment réputé pour ses grandes étendues et sa nature à perte de vue.
D’abord, deux chaînes de montagnes principales se détachent. Il y a les Montagnes Rocheuses à l’ouest du pays, allant de l’Alaska jusqu’au Mexique en passant par le Yukon, la Colombie-Britannique et l’Alberta. Puis, il y a les Appalaches, qui partent du sud-est des États-Unis et qui remontent jusqu’aux provinces maritimes en passant par le Québec.
Ensuite, étant donné la diversité des climats auxquels il est exposé, le Canada compte un grande nombre d’écosystèmes bien différents regroupés en écorégions, ou biomes. Dans le sud du pays prennent place les forêts tempérées, des forêts d’arbres à feuilles caduques, qui à l’automne, vont présenter ces magnifiques couleurs tellement photogéniques. Dans l’ouest du pays, ce sont des forêts de conifères tempérées qui vont prédominer. Au centre-sud, les immenses étendues d’herbes (avec très peu d’arbres) constituent les prairies. Dans une très large partie nord, c’est la taïga (appelée aussi la forêt boréale), essentiellement constituée de conifères adaptés au froid. La taïga est le biome le plus répandu au Canada et il faut savoir que près de 15% de cette forêt est encore totalement vierge, sans aucun accès terrestre! Pour finir, la toundra, constituée surtout de mousses et de lichens, s’étend sur les régions les plus au nord du Canada.
Complétant cette végétation omniprésente, il y a l’eau, qui recouvre à elle seule près de 9% de la superficie du Canada. Bien sûr, il y a les lacs, avec en particulier les fameux Grands Lacs qui forment, pour la plupart, une frontière naturelle entre le Canada et les États-Unis. Parmi ces cinq immenses étendues d’eau, quatre sont partagées entre les deux pays (lacs Supérieur, Huron, Érié et Ontario) alors que le lac Michigan est uniquement en territoire américain. Les rivières ne manquent pas, ainsi que des grands fleuves (Fraser en Colombie-Britannique, Nelson au Manitoba, Churchill à Terre-Neuve…), dont certains comme le Saint-Laurent au Québec, ont permis la mise en place des grands foyers de population et des grands centres économiques, comme le port de Montréal par exemple.
Pour finir, il serait impossible de parler de nature sans parler de ressources naturelles. Et le Canada en possède beaucoup, elles constituent l’une de ses grandes forces économiques. La principale ressource naturelle est évidemment l’eau, et plus particulièrement l’eau douce dont le pays possède une grande quantité (lacs, rivières, fleuves, glaciers…). Grâce à ses grands barrages, le pays produit aussi beaucoup d’hydroélectricité. Cette énergie propre est la principale ressource énergétique pour plusieurs provinces telles que Terre-Neuve ou le Québec par exemple. Les gigantesques étendues de forêts quant à elles fournissent le bois d’oeuvre et génèrent une industrie forestière florissante.
Ce n’est pas tout. La production minière apporte de l’or, du fer, du zinc, du titane… mais aussi du pétrole essentiellement dans l’Alberta et le Nord (sans compter les gisements non exploités). Enfin, plusieurs gisements de gaz naturel sont aussi exploités au Canada.
Le sujet des ressources naturelles fait souvent débat au Canada, et ce, quelle que soit la province. L’exportation de certaines ressources, telles que l’eau douce et l’hydroélectricité vers les États-Unis par exemple, est un sujet de discorde patent. Sans parler de l’exploitation de gaz de schiste dont les impacts sont encore au centre des préoccupations des Canadiens.
LE QUÉBEC
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Deuxième province canadienne en nombre d’habitants (un peu plus de 8 millions), le Québec s’étend sur 1 667 441 km², ce qui correspond à près à trois fois la superficie de la France. Il partage une frontière avec les États-Unis au sud, ainsi qu’avec trois provinces canadiennes, Terre-Neuve-et-Labrador à l’est, le Nouveau-Brunswik au sud-est et l’Ontario à l’ouest.
Près de la moitié des Québécois se trouvent dans l’agglomération de Montréal, qui compte les villes de Laval et Terrebonne (banlieue nord), et Longueuil (banlieue sud). Ensuite, viennent les agglomérations de Québec (la capitale, avec plus de 750 000 habitants), puis Sherbrooke (200 000 habitants), Saguenay et Trois-Rivières (150 000 habitants chacune).
Très étendu, le Québec ne compte pas moins de quatre des écosystèmes présents au Canada. Ainsi, en partant de la frontière américaine et en remontant vers le nord, on traverse des forêts de feuillus avant de découvrir les conifères de la forêt boréale, puis les immenses étendues de taïga et de toundra. Sachez d’ailleurs que la forêt recouvre un peu plus de 45% du territoire québécois (environ 760 000 km2), ce qui, pour donner une idée, est plus étendu que la superficie totale de la France!
Autre chiffre à retenir: l’eau est présente sur plus de 20% du territoire québécois, avec plusieurs milliers de rivières et plus d’un demi-million de lacs! Puis, il y a évidemment le fleuve Saint-Laurent, l’un des plus grands au monde, une immense voie navigable permettant de relier les Grands Lacs (où il prend sa source) à l’océan Atlantique. D’ailleurs, grâce au Saint-Laurent, Montréal est jusqu’à aujourd’hui le port intérieur le plus important au monde. Grâce à ses cours d’eau, le Québec produit une énergie propre, qui représente plus de 90% du parc de production électrique. La société d’État Hydro-Québec fournit presque toute cette hydroélectricité et la distribue grâce à l’un des réseaux les plus étendus d’Amérique du Nord. Aussi, il est important de remarquer que la province du Québec dispose à elle seule de près de 3% des ressources d’eau douce renouvelable du monde, véritable enjeu international.
Enfin, il faut noter l’importance des mines québécoises, principalement situées dans les régions plus au nord de la province (Matagami, Chibougamau, Saguenay…). Le Québec se démarque essentiellement par ses productions de zinc, d’or et de fer – parmi les plus grosses au Canada – mais aussi de nickel, titane, argent, cuivre, etc. C’est une richesse économique majeure.