Vivre les USA: Le guide pratique de la vie aux États-Unis d'Amérique
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À propos de ce livre électronique
Le fameux rêve américain : pour les étudiants, les ingénieurs, les artistes, les professeurs, etc, les opportunités ne manquent pas en Amérique. On pense à New-York, mais aussi à tout le reste des Etats-Unis, le pays qui attire le plus les prétendants à s’expatrier. Chaque année, des centaines de milliers d’Européens tentent leur chance de l’autre côté de l’Atlantique.
Dans Vivre les USA, Samantha Vandersteen, journaliste qui vit à San Francisco depuis de nombreuses années, donne toutes les clés du quotidien, depuis le logement jusqu’au mariage, en passant par le travail et l’éducation. Mais l’exploration ne s’arrête pas là. En s’appuyant notamment les expériences de nombreux expatriés aux États-Unis, chaque page permet de découvrir le pays autrement, en décryptant une à une les règles de sa société. Comment on conduit, comment on loue un appartement, comment on s’aime, etc., chaque chapitre permet de comprendre le pays et sa culture.
Le compagnon idéal pour vos aventures américaines !
A PROPOS DE LA COLLECTION « VIVRE LE MONDE »
Vivre le Monde est une collection destinée à ceux qui veulent comprendre un pays, pour y vivre, y étudier, y faire des affaires, ou simplement y séjourner en espérant plus que du tourisme. Chaque livre est à la fois un guide pratique expliquant par le détail tout ce qu'on doit savoir sur le quotidien du pays, en donnant à chaque fois les clés pour comprendre la société.
LES ÉDITIONS HIKARI
Hikari Éditions est un éditeur indépendant, dédié à la découverte du monde. Il a été fondé par des journalistes et des auteurs vivant à l'étranger, de l'Asie à l'Amérique du Sud, souhaitant partager leur expérience et leurs histoires au-delà des médias traditionnels.
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Aperçu du livre
Vivre les USA - Samantha Vandersteen
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CHAPITRE I
DÉCOUVRIR LES ÉTATS-UNIS
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Chacun de nous a son fantasme sur les États-Unis. Nous avons grandi avec les séries et le cinéma américains, le Coca-Cola et les paysages à perte de vue des westerns. Certains rêvent de Wall Street et de la Big Apple, d’autres des terres arides d’Arizona, certains se voient en star dans les rues de Hollywood, et d’autres à cheval dans la verdure tranquille du Montana. Il suffit de prononcer le mot « Amérique » pour que la machine à rêves se mette en marche. Mais qu’en est-il une fois arrivé sur les lieux ? Comment ce pays d’immigration accueille-t-il aujourd’hui les pionniers du XXIe siècle ? Le rêve américain existe-t-il toujours ?
À travers les pages de ce guide, nous ne visiterons pas les États-Unis en touristes, mais nous vous proposons une vision de résident français dans cette union d’États anglophones aux multiples facettes, et aussi variée que l’est sa population. Loin ou proche des fantasmes, nous partirons dans le concret de la vie aux États-Unis d’Amérique aujourd’hui.
CE QUE L’ON SAIT DES ÉTATS-UNIS
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C’est un très grand continent constitué de grands espaces, de grandes villes, le tout sur une cinquantaine d’États, tous plus différents les uns que les autres tant en termes d’environnement, de faune et de flore, de mentalité, de points de vue politiques… Mais leur force commune est d’être réunis sous la même bannière étoilée et d’avoir réussi à garder, au-delà des milliers de miles et des immenses plaines à perte de vue, cette conscience unanime et patriotique d’être un seul et même pays aux couleurs variées.
Sans doute cela vient-il du fait qu’il s’agit finalement d’un très jeune pays, principalement peuplé de pionniers et d’immigrants arrivés pour les premiers il y a un peu plus de cinq cents ans, et qui se reconnaissent tous ou quasiment tous – car les États-Unis sont aussi le pays des extrêmes – dans les valeurs de la Constitution.
Leurs prédécesseurs, les Amérindiens natifs, qui ont survécu aux arrivées successives et aux massacres au fil des siècles, font eux aussi partie de ce melting-pot surprenant, bien que leur histoire les ait le plus souvent amenés à vivre retranchés dans les réserves qui leur ont été allouées par l’État, réserves régies par leurs propres lois.
Un melting-pot qui ne cesse d’évoluer et reste l’une des images les plus représentatives des États-Unis, surtout lorsque l’on fréquente les grandes métropoles. Les États-Unis sont ainsi le troisième pays le plus peuplé au monde après la Chine et l’Inde, avec 315 millions d’habitants au dernier recensement. Sachant que l’immigration illégale est assez prononcée, ce chiffre est probablement à revoir d’office à la hausse.
Ce territoire immense, quatrième sur la liste des pays les plus vastes, juste après la Russie, son voisin le Canada et la Chine, joue depuis le début du XXe siècle un rôle incontournable et, souvent, de leader sur la scène internationale. Une configuration à laquelle plusieurs générations ont été habituées et qui se transforme petit à petit avec la montée en puissance d’autres géants.
Les États-Unis restent cependant un pays extrêmement courtisé par les entrepreneurs et la jeunesse du monde entier, tant du point de vue des possibilités qu’ils offrent que par la mentalité de leadership intrinsèque au pays et à ses habitants. Le rêve américain a perdu de sa force suite à la crise de 2008, mais il n’est pas encore mort !
En 2012, ils étaient plus de 125 000 Français enregistrés sur le territoire des États-Unis. Sachant que tous les Français ne s’enregistrent pas forcément au consulat en arrivant sur place, ce chiffre peut être aisément gonflé d’un tiers. En outre, 15 000 Français seraient illégaux, à savoir « sans papiers ». La communauté française des États-Unis est la troisième communauté européenne, les Suisses et les Allemands tenant les deux premières places. Les Français choisissent généralement les grandes villes qui attirent de plus en plus d’entrepreneurs, y compris dans le high-tech. Ils apprécient tout particulièrement New York, Los Angeles, Miami, San Francisco et sa Silicon Valley.
LES 10 PREMIÈRES VILLES AMÉRICAINES PAR LE NOMBRE DE FRANÇAIS
Ces chiffres peuvent être doublés voire triplés car tous les Français installés aux USA ne se font pas connaître des services consulaires, loin de là.
Source : La Maison des Français de l’étranger.
Plus de 20 000 Belges seraient des descendants de colons ou de nouveaux émigrants aux États-Unis. Il existe plusieurs Waterloo dans le pays, un dans l’Iowa, un autre dans l’Illinois, et un dans l’État de New York. On retrouve Antwerp, inspiré de la ville d’Anvers (appelée Antwerpen en flamand) dans l’Ohio et dans l’État de New York. Quant à Namur, on la trouve dans le Wisconsin. Bref, aucun doute sur le fait que la Belgique a elle aussi marqué le territoire américain !
En 2012, ils étaient au moins 76 000 Suisses à résider aux États-Unis, mais on estime à un million le nombre de résidents américains ayant des racines suisses. La relation entre la Suisse et les États-Unis relève d’une longue tradition et leurs échanges sont très diversifiés. Les États-Unis sont en effet la deuxième destination des exportations suisses, et la coopération entre les deux pays dans les domaines de l’éducation et de la recherche est également importante.
CE QUE L’ON SAIT MOINS DES ÉTATS-UNIS
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Il est difficile d’évoquer ce que l’on sait moins des États-Unis tellement, depuis plus de deux siècles et encore plus depuis la Seconde Guerre mondiale, de manière extrêmement marquée, ce pays est associé à l’Europe et à chacun de ses pas.
La culture musicale, cinématographique, télévisuelle, et de consommation de l’Europe est, en règle générale, imprégnée de l’Amérique. Même une personne qui n’a jamais mis les pieds aux États-Unis a le sentiment d’y être allée. Elle ouvre son journal et les informations internationales sont généralement en rapport direct avec ce géant; elle allume sa télé et c’est une série américaine ou une émission adaptée d’un show à succès aux États-Unis; elle va sur iTunes et 90 % des albums proposés sont américains; sur Internet, elle utilise un moteur de recherche américain, des applications américaines, des jeux vidéos américains; elle fume des cigarettes américaines…
Nous n’avons pas le sentiment de « l’étranger » quand il est question des États-Unis. Et pourtant, lorsque l’on y vit et que l’on y passe du temps, même en vacances, on ressent un décalage de culture, pas forcément désagréable d’ailleurs.
Mais pour qui connaît un peu les « States », comme pour celui qui connaît un peu la France, la Suisse, la Belgique ou le Canada, il y a un certain nombre d’idées reçues ou plutôt de réalités extrapolées à l’ensemble du territoire et de ses habitants, de la part des médias d’une façon générale. Tout Américain n’est pas un Rambo en puissance, armé jusqu’aux dents, ne buvant que de la bière Budweiser, du Coca-Cola, se nourrissant dans les fast-foods, roulant en gros truck et écoutant de la country music. Toute Américaine n’est pas une fausse blonde, siliconée, idiote, intéressée et vulgaire. C.Q.F.D.
Il faut dire qu’en étant si vaste, c’est évidemment un pays qui attire les extrêmes et les extravagances. Mais souvent ce que l’on montre des États-Unis découle plus de ces extrêmes et de ces extravagances – car après tout c’est ce qu’il y a de plus drôle à montrer et c’est aussi ce qui est le plus vendeur – que de la réalité au jour le jour. On trouve toutes sortes de gens chez les Américains, et pour ma part, j’ai eu la chance de croiser des personnes extrêmement cultivées, qui en connaissaient davantage sur l’art et le cinéma européen qu’un journaliste français en la matière ! Comme partout, il faut choisir ses cercles et ses communautés. Ne nions pas que l’extrémiste du Tea Party anti-darwiniste et anti-avortement existe, et il ne se cache plus. S’est-il seulement caché un jour ? Nous sommes au pays de la sacro-sainte liberté d’expression… La progression du Tea Party est certaine, et la crise n’a pas fait du bien au pays dans le domaine des idées extrémistes et antigouvernementales. Selon une scientifique de renom, à l’occasion d’une discussion en off, cette facette des États-Unis serait en train de causer d’énormes dégâts à la culture scientifique. En effet, comme partout et encore plus ici, l’argent est roi, et ce groupe en a beaucoup et se développe à vitesse grand V. En termes scientifiques, cela signifie le refus pur et simple de la théorie de l’Évolution et du darwinisme et le financement d’institutions scientifiques, de recherches et la parution d’articles à l’appui, pour démontrer que le darwinisme est dans l’erreur. Comme ils ont de l’argent, la parole se déploie et inonde même l’éducation. Autant dire que cette scientifique témoignait d’un certain désespoir concernant l’avenir de la science américaine. Et pourtant, c’est toujours là que les cerveaux du monde entier rêvent d’avoir une chaire en université ! Lumières et obscurantisme, les deux facettes d’un même pays.
Les Américains aiment l’Europe, les Américains aiment la France. Les amateurs de cinéma sont nombreux à aimer notre septième art, largement diffusé dans les salles indépendantes.
Politiquement parlant, il y a de tout aux États-Unis. Nous sommes habitués au clivage habituel démocrates - républicains et l’on ne sait que trop la présence de groupes extrémistes fascistes et à tendance nazie, mais il y a aussi des gauchistes aux États-Unis. Surprenant, isn’t it !
L’Américain est patriote, c’est une réalité quotidienne. Qu’ils soient de droite, de gauche, conservateurs ou ultralibéraux, qu’ils se déchirent sur des idées diamétralement opposées, ils sont tous d’accord sur une chose (dont nous ferions peut-être bien de nous inspirer car c’est une sacrée leçon pour un Européen désabusé, toujours en train de se plaindre de son pays…) : ils aiment leur patrie ! Qu’ils soient croyants, leaders, businessmen, ils sont, pour la plupart, patriotes.
Ils savent tous parler en public, ont énormément de facilité à communiquer – sans doute cela vient-il de leur éducation beaucoup plus basée sur les qualités orales que la nôtre – ils ne considèrent pas l’obstacle comme un échec. Est-ce que le cinéma véhicule les valeurs de l’Américain ou est-ce que l’Américain veut reproduire les valeurs promulguées par son cinéma ? Il doit y avoir des deux. L’Américain s’est créé son propre mythe. Les cerveaux et analystes le reconnaîtront volontiers. Évidemment, de nombreuses exceptions viennent confirmer la règle. Un fonctionnaire désagréable et râleur, ça existe aussi chez eux !
Les Américains, y compris les plus démocrates, n’aiment pas l’idée que le gouvernement vienne s’occuper de leurs petites affaires. Le gouvernement fédéral c’est bien, mais pas trop non plus; cela n’a pas forcément valeur de « tous pourris, tous corrompus », comme nous l’entendrions au café du commerce chez nous, mais ça serait plutôt « chacun doit avoir le choix de sa vie sans que personne ne vienne lui dire comment la mener ». C’est la dimension libérale du pays et de son peuple.
Cela dit le prix de « ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui » a parfois un certain coût. L’une de mes connaissances ne peut pas fumer dans son propre jardin, car son voisin ne le supporte pas. Ce dernier appelle régulièrement le shérif dès qu’elle « ose » s’en griller une chez elle ! Cela ne l’empêche pas quant à lui de fumer autre chose que des cigarettes…
Une femme habitant depuis vingt ans sur les célèbres house-boats de Sausalito (Baie de San Francisco) où Otis Redding a écrit la fameuse chanson Dock of the Bay, me disait que lorsqu’elle organise un dîner chez elle, sur sa terrasse avec quatre amis, elle a la police qui débarque systématiquement à 21 heures pour tapage nocturne et plainte de ses voisins. Elle a plus d’une cinquantaine d’années, c’est une femme seule cultivant son petit jardin, pas le genre à faire des rave parties chez elle… « Même eux sont gênés de venir nous dire de faire moins de bruit, c’est tellement ridicule ! ». Elle m’expliquait que cela avait beaucoup changé ces dernières années, et que l’on ne pouvait plus rien faire chez soi. Il s’agit de lieux de résidence tranquilles, où il ne se passe pas grand-chose pour les autorités. Cela dit, que ce soit la fumeuse dans son jardin ou l’hôtesse sur son bateau, toutes deux disent à quel point même la police est embarrassée de devoir intervenir sur de telles demandes.
Au pays des extravagances où l’on achète des costumes d’Halloween pour son chien – selon la Fédération nationale du commerce, les Américains pourraient dépenser 330 millions de dollars en 2013 pour déguiser leurs animaux de compagnie ! Citrouille, hot-dog et diablotin, c’est le trio gagnant des ventes de costumes d’Halloween pour chien cet automne – le Politically Correct a pris une telle ampleur qu’il en devient invivable et insupportable à bien des égards.
Chacun s’autocensure dans un pays qui se veut être le champion des libertés; une dichotomie que j’ai constatée dès mon premier long séjour ici. À l’occasion d’une fête d’étudiants chez des amis d’origine latine, je les ai vus se faire embarquer menottes au point de manière assez violente au poste de police vers 23 heures, juste parce que la musique était trop forte. Or, j’étais témoin, la musique avait été stoppée dès le premier coup de téléphone, et d’autres maisons dans la rue, où la couleur de peau des invités était plus claire, continuaient allègrement leur fête sans être inquiétées. Ce fut mon premier choc avec The Land of Freedom. Mais ce même Land of Freedom a rattrapé le coup grâce à une autre liberté, celle de la presse. Je me souviens notamment de la presse de l’Université qui s’était fait l’écho de la mise en examen de plusieurs policiers pour racisme avéré envers des étudiants. Si l’injustice existe vraiment, le droit à la justice a aussi une véritable valeur.
Aux États-Unis, le rapport à l’autorité n’est pas le même que chez nous. L’autorité est très respectée, les gens en ont peur, ils la craignent et la veulent ainsi, mais un citoyen n’hésitera pas à porter plainte contre un officier s’il estime avoir été victime d’injustice. Il y a ce même rapport à l’administration en général. Rien à voir avec la France où l’autorité n’est pas respectée, mais plutôt détestée et considérée comme l’ennemi du bien. En revanche, il ne viendrait pas à l’idée d’un citoyen français lambda de porter plainte contre un représentant de l’ordre. Les Américains, eux, pensent le contraire.
J’ai eu le même sentiment concernant la nudité. Par exemple, il est exclu d’être seins nus sur les plages américaines. Cela ne se fait pas. En revanche, les maillots de bain rikiki, quasi-string, la poitrine refaite avec juste un petit triangle sur le bout des seins, ça, ça passe ! Et il en va de même sur les attitudes romantiques : on ne s’embrasse pas à pleine bouche dans la rue entre amoureux, c’est mal perçu, mais boire de l’alcool à ne plus tenir debout dans une boîte de nuit et faire des concours de tee-shirts mouillés, tout en allumant tout ce qui bouge, ça, ça passe ! C’est ici que le côté enfantin ressort beaucoup : l’interdiction pèse parfois tellement lourd que dès qu’une porte s’entrouvre, c’est la boîte de Pandore et des comportements extrêmes se manifestent, à l’opposé de l’interdiction. Au pays de Woodstock et de la Beat Generation, cela laisse parfois songeur.
DANS LA RUE
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Dès l’arrivée à l’aéroport, le melting-pot que constituent les États-Unis est une évidence : couleurs de peau, langues parlées, tenues vestimentaires… vous donneront un aperçu assez juste de ce pays, constitué d’immigrants venus du monde entier.
La première impression n’est jamais la même en fonction de l’aéroport dans lequel vous atterrissez. Le personnel, l’État, les lois sur la sécurité en vigueur au moment où vous arriverez, peuvent modifier du tout au tout votre première impression. Il faut dire que le passage à la douane aux États-Unis est un baptême pour qui ne l’a jamais expérimenté.
Mais après avoir montré patte blanche, alors vient le moment où l’on peut commencer à prendre le pouls. C’est une sensation étrange qui vous agrippe alors : celle d’être dans un endroit différent de votre environnement habituel certes, mais avec une impression assez prononcée de déjà-vu. À travers le monde, la globalisation aidant, les aéroports finissent certainement par se ressembler tous un peu, mais il y a autre chose : nous avons été biberonnés et continuons à vivre au rythme des saisons des séries américaines… Inévitablement, dès la sortie de l’aéroport, on retrouve une partie des codes avec lesquels nous avons grandis, sans forcément les avoir jamais expérimentés. Cela provoque, une fois les formalités passées, un sentiment intéressant de dédoublement, où l’on se voit vivre dans un décor de cinéma ou de série télé, et cela dure quelques jours.
Il est difficile d’évoquer la rue dans un contexte où celle-ci peut être située dans l’une des villes les plus bouillonnantes du monde, New York, ou au fin fond du Montana. Cela dit, les rues américaines ont une particularité commune pour celui qui vient de France, elles sont droites et facilement identifiables. Rien à voir avec nos serpentins charmants mais étroits du quartier du Marais à Paris ! On en est même très loin. Il est difficile d’être complètement perdu sur ce territoire, qui utilise majoritairement le tracé en quadrillage, y compris dans ses plus petites villes. C’est ainsi que l’on retrouve des rues qui parcourent des kilomètres et des kilomètres, un peu comme nos autoroutes.
Une autre particularité qui vaut partout aux États-Unis – sauf peut-être dans les quartiers de New York comme Manhattan, Brooklyn, ou dans le French Quarter de La Nouvelle Orléans, au cœur de San Francisco ou dans les petites villes anciennes – on ne marche pas vraiment dans les rues, on y conduit; justement parce que les espaces sont tels, que la voiture y est indispensable. Les stars de Berverly Hills à Los Angeles, que vous voyez dans les médias people sortir des magasins en talons aiguilles ou en baskets, ne se déplacent en réalité qu’en voiture. Les stars comme Monsieur et Madame Tout-le-monde ne font pas du lèche-vitrines tel que nous en avons l’habitude en Europe le long des rues des centres-villes. Les gens choisissent leurs « blocks », s’y rendent en voiture et éventuellement font du lèche-vitrines sur un à deux blocks, jamais plus.
Il y a, bien entendu, les transports en commun pour ceux qui ne peuvent s’offrir le luxe d’un engin à quatre roues, et généralement, les grandes villes sont plutôt bien loties en la matière. Bus, métros, tramways sillonnent les métropoles de long en large.
Enfin, une autre caractéristique propre aux États-Unis et qui peut surprendre quand on vient de France (surtout de Paris), c’est le fait que l’on vous propose de vous aider à trouver votre chemin. Ne soyez pas étonné, il n’est pas rare qu’un Américain, vous voyant avec votre carte de la région ou votre plan de la ville, vous propose spontanément de l’aide.
Les gens parlent aisément à ceux qu’ils croisent dans la rue, c’est assez naturel et normal en Amérique du Nord en général. Bon évidemment, cela risque moins d’arriver en plein cœur fourmillant de Manhattan où les gens sont constamment pressés, mais sait-on jamais… Disons que même s’il faut rester vigilant, personne ne vous veut du mal dans ce cas-là, alors inutile de se sentir agressé.
Certains vous raconteront même leur vie, puis sortiront de la vôtre aussi vite qu’ils y ont fait leur entrée. Cela fait partie de la culture très américaine de l’instantané. Ne soyez donc pas surpris qu’à peine sorti de l’aéroport, un voisin dans la queue pour un taxi, vous demande d’où vous venez et engage la discussion. C’est un fait assez naturel aux États-Unis et cela ne vous engage à rien. Ce n’est pas parce qu’il va discuter avec vous cinq minutes, voire même vous raconter des choses de sa vie (que nous, Français, considérerions intimes et ne raconterions qu’à nos meilleurs amis), que l’Américain vous invitera ensuite à déjeuner et que vous prolongerez cette relation. Certaines rencontres vous sembleront donc plus importantes qu’elles ne le sont en réalité.
Sachez encore qu’un Américain n’oublie pas ou rarement, donc si vous vous rappelez à son bon souvenir, il ne vous enverra pas sur les roses non plus. Surprenant : ils retiennent souvent le prénom. C’est bon à savoir pour ne pas se retrouver sans voix quand une personne, rencontrée une fois cinq minutes, revient vers vous avec un large sourire et votre prénom aux lèvres. Cette façon d’aborder l’autre est souvent perçue par les Français comme superficielle, alors qu’il s’agit en fait d’une autre manière d’entrer en matière, dont il suffit d’avoir conscience.
De même, si les barbecues du week-end entre amis sont un phénomène national, on ne passe pas chez un copain refaire le monde pour un oui ou pour un non. Les Américains se réunissent beaucoup à l’extérieur de chez eux, peu les uns chez les autres. Il faut dire que les espaces dédiés au « gathering » (pour se rassembler, se retrouver) ne manquent pas. Une mère de famille devant inviter une quinzaine d’enfants pour l’anniversaire de son petit dernier, ne les recevra que rarement chez elle. Elle organisera plutôt une fête dans un parc, pendant deux heures, le tout bien mentionné sur l’invitation, et voilà.
En outre, on n’ouvre pas les cadeaux devant les invités, mais chez soi et on note qui a offert quoi, afin de faire des cartes de remerciements personnalisées et en relation avec le cadeau offert.
Est-il pour autant difficile de se faire des amis américains lorsque l’on vient d’une culture européenne, a fortiori française ? Chacun devrait s’y retrouver, dans sa communauté de langue, professionnelle, sportive ou religieuse… Sachant que la communauté latine, qui ressemble probablement plus à notre manière de fonctionner, est assez nombreuse dans certains États, c’est aussi l’occasion de pratiquer son espagnol et de se faire des amitiés dans différentes langues. Mais comme partout, et surtout en vieillissant, les amis que l’on se fait sont en relation avec nos activités extérieures à la famille ou reliées à celle-ci : l’école,