5276 fans
Hongrois naturalisé autrichien, György Ligeti est né le 28 mai 1923 en Transylvanie.
Elève de Ferenc Farkas au Conservatoire de Cluj jusqu'en 1943, il part étudier la composition auprès de Sandor Veress et Ferenc Farkas à l'Académie Franz Liszt de Budapest, de 1945 à 1949, avant d'y enseigner lui même le contrepoint, l'analyse musicale et l'harmonie de 1950 à 1956.
Ses premières compositions, tel son premier quatuor à cordes Métamorphoses Nocturnes (1953-1954), s'attachent aux couleurs et aux timbres, et sont influencées par Béla Bartok, Alban Berg, et le folklore roumain, après un voyage de recherches sur ce sujet.
En 1956, il quitte son pays natal, la Hongrie, suite à l'invasion soviétique, et se fixe à Cologne, où il rencontre Stockhausen. Il envisage déjà les premières recherches sur une musique statique qu'il commence à expérimenter dans le Studio de musique électronique de la WDR. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Pierre Boulez, Luciano Berio ou Mauricio Kagel. En 1959, il se fixe à Vienne et obtiendra la nationalité autrichienne en 1967.
Il enseigne ensuite lors des Cours d'été internationaux pour la musique nouvelle à Darmstadt, de 1959 à 1972, puis à la Hochshule für Musik de Hambourg jusqu'en 1989, partageant ensuite sa vie entre Vienne et Hambourg.
Ses premières œuvres importantes datent des années 1960. Apparitions (1958-1959) et Atmosphères (1961) développent un nouveau langage musical, fondé sur la densité d'une polyphonie statique, ou micropolyphonie, tandis que Aventures et Nouvelles Aventures (1965) s'y oppose par son « style haché ».
Une synthèse de ces deux orientations s'opère peu à peu, avec tout d'abord le Requiem (1963-1965), Lux Aeterna (1966), le Concerto pour Violoncelle (1966) et enfin Lontano (1967) pour orchestre de cordes et de vents (les percussions sont proscrites), où le jeu harmonique tend vers une continuité, une « métamorphose graduelle de constellations d'intervalles ».
Le Quatuor à cordes n°2 (1968) ou le Kammerkonzert (1969-1968), sorte d'hommage à Berg, font partis des œuvres majeures jusqu'au fameux Grand Macabre (1974-77), opéra sur le livret de Michel de Ghelderode, proche des farces d'Alfred Jarry. L'écriture y articule des matériaux hétérogènes sans rompre le continuum acoustique recherché.
Il s'intéresse également au violon, avec le Concerto (1990-1992), à l'alto avec la Sonate (1991-1994) et au piano, avec un autre Concerto (1985-1988) et avec les célèbres Etudes (1998-2000) dont l'interprète privilégié reste le pianiste français Pierre-Laurent Aimard.
Il est également l'auteur d'écrits sur Anton Webern, Pierre Boulez ou sur les Effets de la musique électronique sur mon œuvre de compositeur (1970).
György Ligeti remporte de nombreuses distinctions comme le prix Beethoven de la ville de Bonn en 1967, le prix Bach de la ville de Hambourg en 1975, le Berliner Kunstpreis ou le Prix de composition musicale de la Fondation Pierre de Monaco.
Il décède à Vienne (Autriche) le 12 juin 2006.