Créatures majestueuses traversant l’éther, les rêves électroniques de Romane Santarelli frissonnent et embrassent d’infinis horizons, où l’on entrevoit les lueurs rougeoyantes du grand incendie. Celui qui embrasa les K. Dick et Bradbury, et plus près de nous, les Villeneuve et Thom Yorke. Car il y a de l’espace, beaucoup d’espace, et de l’audace, beaucoup d’audace, dans l’écriture subtile et puissante de la jeune clermontoise. Et si l’on prend autant de plaisir à voyager dans les sphères apaisées d’une electronica aussi mature, c’est que Romane s’est construite au cœur d’une scène bouillonnante d’une rare élégance. Elle allie la grâce séminale de Rone, le sens mélodique d’un Jon Hopkins, les énigmes sonores et glaciales de Nils Frahm, et la joie grandiloquente d’un Kalkbrenner.