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Né le 5 décembre 1949 à Rome, Enrico Pieranunzi a pour géniteur Alvaro, un guitariste et amateur de jazz et de Django Reinhardt en particulier. Le garçon qui suit des études de piano classique dans les conservatoires de la ville depuis l'âge de cinq ans, est marqué par l'art de Claude Debussy dont se ressentira sa propre oeuvre.
Musicien professionnel à dix-neuf ans, le jeune pianiste fait ses débuts dans le quartette du tromboniste Marcello Rosa avant de trouver sa voie personnelle au piano. Sa nomination au poste de professeur au Conservatoire Sainte-Cécile à Rome lui apporte une certaine stabilité qui profitera à sa carrière de musicien. Celle-ci, placée sous le signe de l'exigeance mais également de la réflexion et la méditation, commence en solo avec l'explicite The Day After the Silence édité en 1976, et se poursuit avec A Long Way (solo) et From Always to Now (en trio et quartette).
L'album A Soft Journey (1979) réalisé avec Chet Baker révèle le musicien romain à un public d'initiés. Le duo réédite l'expérience avec The Heart of the Ballad (1988). Les années 1980 sont très prolifiques pour le pianiste qui bénéficie des services d'accompagnateurs internationaux réguliers comme Art Farmer (Isis, 1981), Marc Johnson et Joey Baron (New Lands en 1984 ; Deep Down en 1986), Lee Konitz (Blew en 1988 ; Solitudes en 1989), Charlie Haden (Silence avec Chet Baker en 1989 puis First Song avec Billy Higgins) ou Phil Woods (Phil's Mood, 1990). Outre ces productions pour les labels Timeless, Philology et Soul Note (qui publie un beau No Man's Land en 1989), Pieranunzi officie en solo ou avec des partenaires italiens pour le compte du label YVP, avec notamment What's What en 1985 et Moon Pie en 1987.Signé par le label Egea sur lequel sort Nausicaa avec Enrico Rava en 1993, Enrico Pieranunzi poursuit sa collaboration avec d'autres labels et des partenaires habituels, aussi bien italiens qu'américains. La décennie 1990 est essentiellement marquée par un retour à la création en solitaire et quelques dialogues transalpins avecTrioscape et Seaward en 1995, Con Infinite Voci en 1998 puis Don't Forget the Poet en 1999. En 2001, Alone Together rassemble une équipe de choc comprenant Philip Catherine, Hein Van de Geyn et Joe LaBarbera.
Pour ses receuils suivants, le pianiste prolifique s'entoure d'une ossature en duo ou en trio dont font partie le bassiste Marc Johnson et les batteurs Paul Motian (Untold Story, 1994 ; Flux and Change, 1995) et Joey Baron. Avec ce dernier et Johnson, il enregistre une série de d'oeuvres palpitantes sorties chez CAM Jazz : deux hommages à Ennio Morricone, Current Conditions en 2003, le fort beau Ballads en 2006, un Live in Japan extrait d'une lointaine tournée, et As Never Before avec Kenny Wheeler en 2008.
Cette collaboration récurrente s'ajoute à d'autres réalisations tout aussi intéressantes du jazzman italien. En 2003, Pieranunzi livre un superbe hommage aux thèmes musicaux du cinéaste Federico Fellini, Fellini Jazz, en compagnie de Chris Potter, Kenny Wheeler, Charlie Haden et Paul Motian, présent sur l'album suivant Doorways, sorti en 2004. Haden et Motian accompagnent à nouveau le pianiste dans Special Encounter (2005). La même année sort Duologues, conversation unique avec le guitariste Jim Hall, tandis que Live in Paris retranscrit une grande soirée passée avec Hein Van de Geyn et André Ceccarelli.
Professeur, pianiste et compositeur, le Romain est aussi l'auteur de partitions de musique de chambre et de bandes originales de films. En 2008, en souvenir de ses jeunes années de formation classique, Enrico Pieranunzi jette un pont entre des pièces de Domenico Scarlatti et ses improvisations jazz (Plays Domenico Scarlatti). L'opus est complété en 2011 par l'album thématique 1685 réunissant au même programme Scarlatti, Bach et Haendel, tous trois nés la même année. Les albums suivants Permutation (2012) et Stories (2014) sont enregistrés avec un égal bonheur, en trio, avec le contrebassiste Scott Colley et le batteur Antonio Sanchez. Paru en 2016 sous le label Via Veneto, My Songbook est réalisé avec la chanteuse Simona Severini, Karl Jannuska et Diego Imbert.
