Retrouvez la playlist Best of de Nino Ferrer:
Nino naît Agostino Ferrari à Gênes en 1934. Il suit ses parents qui s'installent à Paris après la guerre. Il étudie l'ethnologie et l'archéologie à la Sorbonne, mais a déjà mis un pied dans la musique. Il officie alors à la contrebasse puis à la basse électrique accompagnant notamment Richard Bennett puis la chanteuse Nancy Holloway au début des années 1960. Il compose déjà sans réussite puis vient la révélation rythm'n'blues avec Otis Redding. Il enregistre son premier 45 tours en 1963, « Pour oublier qu'on s'est aimé », et le succès arrive rapidement avec « Mirza » en 1966 sous la houlette d'Eddy Barclay. C'est le début des années fastes avec de nombreux tubes dont « Le téléfon » en 1967. La carrière de Nino Ferrer est internationale avec des ventes nombreuses dans divers pays d'Europe. Il enregistre d'ailleurs certains de ses morceaux en plusieurs langues. L'Italie adule cet enfant du pays.
En parallèle de ses succès, il enregistre aussi de solides titres inspirés de ses héros avec de grosses références au label de soul américain Stax. Plusieurs morceaux sont d'ailleurs des adaptations d'Otis Redding ou de Stevie Wonder. Mais ceux qui resteront, tels « Je veux être noir », au titre beaucoup plus sérieux qu'il pourrait y paraître, ou « Je vends des robes », cachent, sous des textes légers, des orchestrations solides et un chant énergique. L'orgue Hammond de Bernard Estrady et les cuivres donnent une dynamique sans pareil dans la chanson française. A la fin des années 1960, il signe également la magnifique ballade à l'accompagnement jazz « La rua madureira ». Quelques titres politisés comme « Mao et moa » le démarquent également du reste du showbiz de l'époque.
De 1967 à 1970, il réside surtout en Italie où il anime une émission de variété à la télévision. Dans les années 1970, le chanteur revient en France et se détache de son image première en signant des disques plus personnels, voire concept comme Métronomie au parfum écologiste. Il multiplie également les projets parallèles avec un album accompagné de la chanteuse noire américaine Radiah Frye. Extrait de ce disque, son dernier grand tube sera «Le sud», dont son auteur aura multiplié les enregistrements sans être satisfait de la version définitive sortie en 45 tours en 1975. Presque à chaque fois, un titre est fortement sollicité, mais l'album se vend peu, au grand regret de son auteur, tel « La maison près de la fontaine » extrait de Métronomie.
1977 est l'année de la rupture. Nino publie Véritables variétés verdâtres et rompt avec le show-business et les grandes maisons de disques. Il se retranche à La Taillade, sa demeure près de Cahors dans le Quercy et se marie à Jacqueline Monestier dite Kinou. Il y élève ses enfants, s'occupent de chevaux, continue à faire de la peinture et de temps en temps de publier des albums enregistrés dans le studio qu'il s'est construit. Ses textes sont de plus en plus désabusés et poétiques. Ses apparitions toujours très rares, même s'il tourne avec Higelin en 1979 ou joue dans une comédie musicales au début des années 1980. Dans les années 1990, il retrouve de nouveau le succès auprès d'une génération qui le découvre avec la compilation L'indispensable. Des concerts sont organisés, mais il se replie vite dans le cocon familial de La Taillade. Alors que l'album Suite et fin est en préparation, il met un terme à son existence le 13 août 1998, deux jours avant ses soixante-quatre ans et un mois après le décès de sa mère.