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Victoria de Los Ángeles López García naît le 1er novembre 1923 dans une famille populaire de Barcelone. Son père, concierge à l'université de la ville, l'encourage à cultiver sa vocation de musicienne (piano, guitare) et de chanteuse.
Inscrite au Conservatoire de musique local, elle boucle son cycle d'études en trois ans au lieu de six. En 1947, la jeune cantatrice catalane remporte le prix du Concours international de chant de Genève. Cette distinction lui ouvre les portes des théâtres nationaux ; Victoria de Los Angeles passe ainsi du Liceo de Barcelone où elle chante à de multiples reprises Les Noces de Figaro, à la BBC de Londres où elle interprète en 1948 le rôle de Salud dans La Vida Breve de Manuel de Falla.
L'année 1949 marque le véritable démarrage de la carrière de Victoria de Los Angeles, qui en Marguerite donne la réplique à Boris Christoff dans le Faust de Charles Gounod à l'Opéra de Paris, sous la direction de Nicolai Gedda. Les enregistrements de cette oeuvre pour EMI en 1953 et 1959 continuent à faire date. La cantatrice catalane brille également dans le rôle de Manon (Massenet) monté à Madrid, ou de La Bohème (Puccini), sous la baguette de Beniamino Gigli à Barcelone ou de Thomas Beecham au Covent Garden de Londres (1950). L'année suivante, elle fait ses grands débuts américains au Metropolitan Opera de New York.
Prise sous contrat d'exclusivité pour EMI, Victoria de Los Angeles enchaîne les enregistrements basés sur ses prestations de légende dans Le Barbier de Séville de Rossini (direction Tullio Serafin), Carmen de Bizet (Thomas Beecham) ou La Traviata de Verdi (à nouveau Serafin). La cantatrice qui gravera pas moins de vingt et un opéras en trente ans de services pour la firme anglaise, commence à faire de l'ombre à la suprématie de Maria Callas. Soprano colorature au timbre large (se prêtant au drame comme à la comédie), elle élargit son répertoire au Freischutz de Weber et à Lohengrin de Wagner. En 1961, le descendant du compositeur allemand l'invite à la grand-messe de Bayreuth pour un mémorable Tännhauser.
Dans les années soixante, l'astre de Victoria de Los Angeles continue de briller sur tous les continents. La diva chante devant les plus grands chefs de son époque, d'Herbert von Karajan à Georg Solti en passant par Carlo Maria Giulini ou Zubin Mehta. Au menu, Carmen et La Traviata, Pelléas et Mélisande, Simon Boccanegra, Didon et Enée, Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg et Madame Butterfly. Parallèlement, elle revisite le domaine espagnol, de Manuel de Falla et Joaquin Rodrigo aux zarzuelas populaires. En 1967, elle s'associe à Elisabeth Schwarzkopf dans un récital en l'honneur du pianiste Gerald Moore, et en 1969, fait ses adieux à l'Opéra de Dallas.
La « reine Victoria » revient chanter Carmen en 1978 puis Pelléas et Mélisande en 1979. À l'été 1992, âgée de 68 ans, elle est invitée à la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques célébrés dans sa ville natale. Elle y interprète une zarzuela de Xavier Montsalvatge. Le 15 janvier 2005, une crise cardiaque vient la retirer du monde dans sa quatre-vingt deuxième année.