José Adelino Barceló de Carvalho, dit Bonga, naît en 1943 dans la province de Bengo en Angola, alors colonie portugaise.. C'est en 1972 que Bonga se consacre exclusivement à la chanson et sort son premier album Angola 72. Descendant de colons métissés, Bonga est d'abord un athlète réputé, en particulier coureur du 400 m.
Il prend alors le nom de Bonga Kwenda pour revendiquer l'appartenance africaine des habitants de l'Angola. Bonga devient le porte-parole de la diaspora angolaise et l'une des seuls voix à pouvoir se faire entendre sur la scène internationale pour prêcher contre la colonisation. Bonga échappe de peu à l'arrestation et est contraint à l'exil.
Angola 74 témoigne de cet exil et apporte des éléments brésiliens dans une musique déjà riche d'un mélange d'influences africaines et européennes. Angola 72 et Angola 74 sont réunis en 1988 dans un double CD dénommé Angola : c'est la clé indispensable à un univers musical d'une richesse rarement atteinte. La voix chaude, grave, de Bonga entraîne sur chacun de ses albums l'auditeur dans un voyage fait de nostalgie et d'espoirs déçus. Auteur-compositeur aux textes riches, Bonga sait aussi marier à merveille les rythmes de sa terre comme ceux du Brésil, sans négliger une influence portugaise indéniable.
Bonga est forcément meurtri par la longue guerre qui suit l'indépendance de 1975, ainsi que par les dérives de corruption qui gangrènent l'Angola comme la majorité des pays africains. Tous ses albums recèlent la même richesse, la même joyeuse tristesse, Bairro en 2008 ne faisant nullement exception. Le plus court chemin entre Lisbonne, Rio de Janeiro et Luanda, c'est un enregistrement de Bonga, artiste précieux par son intégrité et louable par sa qualité musicale. Un Best of Bonga sort en 2009.
Malgré le poids des ans, Bonga reste toujours aussi profond et touchant sur Hora Kota en 2012. L'artiste angolais reprend sur cet album ses duos avec Agnès Jaoui et Bernard Lavilliers. De quoi réveiller l'intérêt du public français pour cet artiste incomparable.