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Happy Mondays viennent de Salford, une banlieue éloignée de Manchester. Leur credo est celui de « Street Fighting Man » de The Rolling Stones, « Que peut faire un jeune banlieusard, à part chanter dans un groupe de rock'n'roll ». Happy Mondays sont nourris de cette imagerie d'une rédemption par le rock, d'un glamour de ses excès les plus vains.
Enfants de l'HaciendaC'est alors l'époque de Madchester, orgie de sons pré-techno et du MDMA qui va avec, le tout bien arrosé de la traditionnelle bière. La Mecque de Madchester, c'est l'Hacienda, club gigantesque appartenant à Tony Wilson le patron du label Factory. Il repère les Happy Mondays lors d'un concours/confrontation de groupes dans son établissement.
Le futur du rockTony Wilson voit dans ces jeunes hâbleurs, arrogants et fêtards, les futurs The Rolling Stones ou The Sex Pistols des années 90. Une nouvelle sensation du rock britannique, capable de réaliser la délicate fusion rock/dance/techno que tout le monde attend.
Drogues, boissons et bagarresLes deux premiers albums Squirrel and G-Man Twenty Four Hour Party People Plastic Face Carnt Smile (White Out) en 1987 et Bummed en 1988, semblent donner raison à Factory et à son propriétaire. Le premier est produit par John Cale, tandis que le second voit Martin Hannett officier aux manettes. La presse bruisse alors des prestations scéniques des Happy Mondays et de leur attitude extra scénique qui alimente les tabloïds sur fond de Drogues, Boissons et Bagarres.
Pillules et mots de têteEnfin survient Pills 'n' Thrills and Bellyaches au printemps 1990, produit par Paul Oakenfold le sorcier de la house à l'anglaise, l'album est bien le chef d'oeuvre attendu, il se classe No 4 des ventes anglaises. La fusion ultime est réalisée et les simples « Step On », « Kinky Afro » et « Loose Fit » sont des succès, souvent agrémentés de versions maxis calibrées pour les pistes de danse.
La BarbadeEncouragé et aveuglé par cette réussite, le label projette de conquérir la planète avec un album encore plus fort que Pills 'n' Thrills and Bellyaches. Pour permettre aux Happy Mondays d'enregistrer sereinement, loin de leurs tentations habituelles; le label loue le studio d'Eddy Grant à la Barbade.
Faillite finaleLe résultat est catastrophique, au bout de plusieurs mois les Happy Mondays et leur entourage s'adonnent au crack et autres excès. Factory paniqué, dépêche Chris Frantz et Tina Weymouth pour produire l'album et encadrer les mancuniens. Finalement Yes, Please ! sonne comme un album de Tom Tom Club tant les Happy Mondays en sont absent. L'échec est tel qu'il finit par coûter à Factory son indépendance, le label est déclaré en faillite en novembre 1992.
Les Happy Mondays alors en mille morceaux disparaissent de l'actualité, Shaun Ryder tente – et réussi – un incroyable retour avec Black Grape en 1995 et l'album It's Great When You're Straight...Yeah qui se classe No 1 en Angleterre. En 2007, il reforme les Happy Mondays avec Uncle Dysfunktional mais la page est désormais tournée. Happy Mondays ont de plein droit leur place au panthéon des groupes brûlés par le rock et surtout par eux-même.