Île de Saint-Louis
Facteurs affectant le bien en 2008*
- Activités de gestion
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Extrêmement mauvais état de conservation de nombreux bâtiments en ruines qui constituent un danger pour leurs occupants
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Absence de mise en œuvre du plan d’action – y compris du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) – et de création d’un bureau du patrimoine ;
b) Absence de plan de gestion et de conservation ;
c) Nouvelles constructions, modifications architecturales et projets urbains affectant l’authenticité et l’intégrité ;
d) Restauration inadaptée de l’habitat ;
e) Désordre environnemental dû à la modification de l’embouchure du fleuve Sénégal ;
f) Extrêmement mauvais état de conservation de nombreux bâtiments en ruines qui constituent un danger pour leurs occupants.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2008
Montant total accordé au bien : 139 000 dollars EU (Accord de coopération France-UNESCO)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Montant total approuvé : 11 500 dollars E.U.
2007 | Atelier international sur le patrimoine à Saint-Louis ... (Non approuvé) | |
1997 | Preparation for the Nomination of Saint Louis Island ... (Approuvé) | 11 500 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2008**
2006 : mission commune Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM ; 2007 : mission dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008
Le 15 janvier 2008, le Centre du patrimoine mondial a adressé une lettre à l’État partie demandant de faire le point sur l’état de mise en œuvre de la décision 30 COM 7B.37. Cette lettre demandait également des clarifications sur une série de travaux de réhabilitation et de construction menés sans contrôle et qui avaient été constatés par les missions entreprises en 2007. En réponse, l’État partie a envoyé le 29 janvier 2008 un rapport sur l’état de conservation du bien contenant les informations suivantes :
a) L’approbation du PSMV est toujours en cours, après examen par les services techniques compétents, et attend la mise en œuvre juridique nécessaire ;
b) Les limites du bien ont été révisées et approuvées par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session (Christchurch, 2007), telles que définies dans le PSMV ;
c) La nomination d’un gestionnaire de site présente certaines difficultés car les postes de ce genre ne sont pas prévus par la législation sénégalaise. Toutefois, un décret ministériel a été promulgué pour créer le poste requis. Autre problème, la définition du profil professionnel approprié. Plusieurs fonctionnaires suivent actuellement une formation adaptée et, sous réserve qu’ils la mènent à bien, la Direction régionale de la Planification apporte son soutien pour fournir l’expertise nécessaire pour couvrir tous les aspects du poste qui reste à pourvoir.
d) Des efforts sont en cours pour améliorer les pratiques de conservation grâce à un programme de formation artisanale lié à un projet de réhabilitation pour le bâtiment de l’Assemblée territoriale du Fleuve.
e) Le travail sur le plan d’action a été retardé mais les efforts se sont concentrés sur l’achèvement d’un accord sur les objectifs avec l’UNESCO. Ce document, considéré comme une « feuille de route » pour la préservation et la conservation de Saint-Louis, a récemment été approuvé par les deux parties et doit être signé ; il devrait constituer le document de référence pour le PSMV.
Le Centre du patrimoine mondial a aussi été informé que le plan d’action 2006-2012, rédigé en décembre 2006 lors d’un séminaire sur le patrimoine à Saint-Louis, reste à mettre en œuvre par le biais d’un accord entre l’État partie et l’UNESCO. Cet accord, qui prévoit la mise en œuvre du PSMV, la création d’un mécanisme de gestion et de conservation et la coordination des coopérations bilatérales, doit être signé par les deux parties. Le Centre du patrimoine mondial a également été informé de plusieurs projets de coopération avec des autorités à différents niveaux en Belgique, en France et en Espagne.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives s’inquiètent du fait que, malgré des projets de restauration précis, on constate une absence de coordination et d’avancement dans la mise en œuvre des recommandations de la mission commune Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM de 2006. En fait, à part la question des limites, les autres recommandations de la décision 30 COM 7B.37 n’ont pas été mises en œuvre. Qui plus est, le Centre du patrimoine mondial a reçu de nouvelles informations sur la poursuite de nouvelles constructions importantes et incontrôlées, et de travaux de réhabilitation inadaptés qui affectent sérieusement la valeur universelle exceptionnelle du bien. Bien qu’il ait adressé un rapport sur l’état de conservation du bien, l’État partie n’a pas traité de cet important problème.
Il convient de noter que malgré les efforts déployés pour établir un inventaire du patrimoine architectural du bien et rédiger le PSMV, l’absence de ressources humaines, institutionnelles et financières, ainsi que l’absence de méthode coordonnée en matière de conservation et de gestion déjà constatée dans les précédents rapports, risquent d’avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle. Il devient urgent de recruter un professionnel expérimenté pour mettre en œuvre le PSMV.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7B.53
Île de Saint-Louis (Sénégal) (C 956 bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B,
2. Rappelantla décision 30 COM 7B.37, adoptée à sa 30e session (Vilnius, 2006),
3. Prend note des mesures prises par l'État partie pour améliorer l'état de conservation du bien ;
4. Prend note de l'avancement réalisé dans la mise en oeuvre des recommandations de la mission Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM de 2006, figurant dans la décision 30 COM 7B.37 ;
5. Considère que le bien continue à être sérieusement et encourage l'État partie à veiller à ce qu'aucuns travaux de réhabilitation ou d'autres interventions n'aient une incidence sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
6. Prie instamment l'État partie de mettre en oeuvre le plan de gestion (Plan de sauvegarde et de mise en valeur) qui vient d'être adopté comme un décret présidentiel ;
7. Encourage l'État partie à coordonner le soutien des partenaires internationaux afin de mettre en oeuvre les principales recommandations du Comité du patrimoine mondial ;
8. Demande à l'État partie de nommer d'urgence un gestionnaire de site pour le bien ;
9. Demande également à l'Etat partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS, de développer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle comprenant les conditions d'intégrité et d'authenticité pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;
10. Demande en outre à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM pour étudier l'état de conservation du bien, renforcer la capacité et décider s'il est confronté à des périls prouvés ou potentiels, conformément au paragraphe 179 des Orientations ;
11. Demande également à l'État partie de présenter, d'ici le 1er février 2009, un rapport sur l'avancement réalisé pour améliorer l'état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009.
Projet de décision : 32 COM 7B.53
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B,
2. Rappelant la décision 30 COM 7B.37, adoptée à sa 30e session (Vilnius, 2006),
3. Prend note des mesures prises par l’État partie pour améliorer l’état de conservation du bien ;
4. Se déclare préoccupé du peu d’avancement réalisé dans la mise en œuvre des recommandations de la mission Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM de 2006, figurant dans la décision 30 COM 7B.37 ;
5. Se déclare également préoccupé du fait que le bien reste sérieusement menacé par des travaux de réhabilitation inadaptés et par de nouvelles constructions susceptibles d’en affecter la valeur universelle exceptionnelle ;
6. Prie instamment l’État partie d’approuver et de mettre en œuvre dès que possible le plan d’action – y compris le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), et de préparer le plan de gestion du bien ;
7. Encourage l’État partie à coordonner le soutien des partenaires internationaux afin de mettre en œuvre les principales recommandations du Comité du patrimoine mondial ;
8. Demande à l’État partie de nommer d’urgence un gestionnaire de site pour le bien ;
9. Demande également à l’État partie d’inviter une mission commune de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM pour étudier l’état de conservation du bien et décider s’il est confronté à des périls prouvés ou potentiels, conformément au paragraphe 179 des Orientations ;
10. Demande en outre, à l’Etat partie de préparer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS, avant l’arrivée de la mission une ébauche de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle comprenant les conditions d’intégrité et d’authenticité pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;
11. Demande également à l’État partie de présenter, d’ici le 1er février 2009, un rapport sur l’avancement réalisé pour améliorer l’état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session, en 2009, afin d’envisager, en l’absence de progrès substantiel, la possibilité d’inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.