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Angkor

Cambodge
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Habitat (expansion urbaine incontrôlée ; absence de clarté concernant des droits patrimoniaux, des codes de la propriété et du bâtiment) ;
  • Système de gestion/Plan de gestion (manque d'une structure de gestion appropriée ; application des lois insuffisante ; manque de capacité de l’agence de gestion).
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé au bien : environ 600 millions de dollars EU via divers partenaires internationaux (1992-présent)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 4 (de 1992-1998)
Montant total approuvé : 113 595 dollars E.U.
1998 Hydrological and topographical studies for the Moats of ... (Approuvé)   28 595 dollars E.U.
1994 Consolidation of the Pre Rupt monument in Angkor (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1993 Financial contribution for the installation of an alarm ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1992 Mission to prepare a Tentative List and a nomination ... (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Septembre 2005 : mission consultative technique concernant la protection des zones 1 et 2 d’Angkor; en outre, les experts ad hoc du Comité international de coordination (CIC-Angkor) effectuent le suivi du bien et des projets en cours dans le complexe d’Angkor, deux fois par an, à l’occasion des sessions techniques et plénières du CIC.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 30 janvier 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, en réponse à un courrier du Centre du patrimoine mondial du 13 novembre 2023 demandant un tel rapport, compte tenu de multiples informations émanant de tiers concernant les implications en matière de droits de l'homme du programme, actuellement mis en œuvre, de relogement de la population vers deux sites de relogement situés à l'extérieur du bien. Le rapport est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/668/documents/ et présente les informations et explications suivantes sur la question ci-dessus mentionnée :

  • la chronologie et le fondement juridique du programme de relogement volontaire de la population ;
  • le suivi des décisions du Comité du patrimoine mondial adoptées entre 2006 et 2014 concernant les règlements de zonage et les occupations illégales (Décisions 30 COM 7B.61, 32 COM 7B.65, 34 COM 7B.65 et 38 COM 7B.8) ;
  • les dispositions de la loi nationale sur le patrimoine (1996) et du Plan de zonage et de gestion environnementale (PZGE) pour le bien ;
  • la distinction établie entre, d’une part, les populations locales/occupants légitimes, définis comme les populations de 112 villages détentrices de droits de résidence à l'intérieur du bien au moment de l'inscription en 1992 ainsi que leurs descendants et/ou ayants droit (environ 100 000 personnes), et d’autre part, les occupants illégaux qui se sont installés dans les zones inscrites avec des constructions et des empiétements illicites ;
  • l’explication des mesures récentes concernant la gestion du zonage :
    • le contrôle des occupants illégaux entre 2013 et 2017,
    • la suppression de 900 structures illégales dans la zone inscrite en 2018 suite à un courrier du Centre du patrimoine mondial,
    • les difficultés rencontrées pour contrôler l'occupation des terres lors de la pandémie de COVID‑19,
    • la création d'un groupe de travail interministériel en 2022, sous l'autorité du vice-premier ministre chargé de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme et de la Construction,
    • l’investissement de plus de 100 millions de dollars des États-Unis pour créer deux sites de relogement, le village rural de Run Ta Ek (1 046 hectares) et Peak Snèng (1 410 hectares), tous deux situés à plus de trente minutes de route du bien et dont l’équipement en diverses infrastructures est en cours, notamment des logements et des services, actuellement à des stades d'achèvement variés ;
    • les inspections effectuées par les experts ad hoc du Comité international de coordination pour Angkor (CIC-Angkor), et leur recommandation de créer des opportunités d'emploi ;
  • la proposition par le Gouvernement de solutions aux occupants illégaux en lieu et place d’une simple expulsion en application de la loi et sans compensation.

La quatrième Conférence intergouvernementale pour la sauvegarde et le développement d'Angkor s'est tenue au siège de l'UNESCO à Paris le 15 novembre 2023 afin de célébrer le début de la quatrième décennie de coopération internationale pour Angkor, avec les coprésidents du CIC (France et Japon), l'UNESCO et en présence de Sa Majesté Norodom Sihamoni, Roi du Cambodge.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Depuis mars 2023, des représentants de plusieurs tierces parties ont exprimé leurs préoccupations quant au programme de relogement de la population en cours, de l'intérieur du bien inscrit vers deux sites de relogement, tous deux situés à 30 minutes de distance du bien. Des représentants d’Amnesty International ont eu un entretien avec le Secrétariat de l’UNESCO afin de partager leurs préoccupations concernant le rapport de l’État partie et des informations supplémentaires sur le programme de relogement en cours.

Le rapport de l'État partie présente un compte rendu détaillé de la « gestion des occupants illégaux » depuis l'inscription, avec des documents de référence, notamment le Plan de zonage et de gestion environnementale (PZGE) promulgué en 1994. Il illustre également l'impact négatif de l'occupation illégale sur le bien et l'insalubrité de ces installations.

La gestion d'un bien aussi vaste, comptant plus de 100 monuments vulnérables et soumis à la pression constante exercée par le tourisme de masse, exige une application rigoureuse de la loi et des réglementations, une planification proactive et une communication publique efficace. Le Comité reconnaît depuis longtemps que pour protéger la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et pour assurer la cohésion sociale et l'égalité de tous devant la loi, il convient d'interdire toute nouvelle installation dans les zones protégées. En 2005, une mission d'experts et un rapport ont abordé les défis posés par l'occupation illégale. En 2008, la Décision 32 COM 7B.65 a recommandé l'application de réglementations pour éviter une expansion urbaine incontrôlée, et l'application des lois existantes concernant l'occupation illégale ainsi que la construction et le développement non autorisés, et en 2014, la Décision 38 COM 7B.8 a pris note des progrès effectués par l’État partie sur cette question.

L'État partie devrait être encouragé à poursuivre ses efforts pour assurer une communication précise et efficace concernant les mesures de réglementation et de gestion du zonage en vigueur et le programme de relogement correspondant, en établissant une distinction claire entre les habitants légitimes qui devraient être impliqués dans la gestion du site et les occupants illégaux, et prendre des mesures pour éviter de nouvelles installations illégales dans les zones protégées du bien. Le Comité pourrait rappeler que les droits des résidents des 112 villages identifiés lors de l'inscription en 1992 et leurs descendants et/ou ayants droit doivent être protégés, conformément aux instruments juridiques, y compris la décision gouvernementale 70/SSR de septembre 2004, et que les conditions de relogement et de vie des occupants illégaux doivent être conformes à la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) de 1948.

Le Plan de gestion du patrimoine (PGP) d’Angkor de 2013 reconnaît les droits des résidents formels des villages à l'intérieur du bien et met en place un système pour soutenir les communautés locales par le biais de programmes associant le tourisme à Angkor, la réduction de la pauvreté et le développement durable. L'État partie devrait être encouragé à inscrire le programme actuel de relogement et le soutien correspondant dans le cadre d'une stratégie plus globale qui traite de la croissance démographique à l'intérieur du bien, qui compterait aujourd'hui environ 100 000 personnes, et des aspirations sociales et économiques, comme indiqué dans le PGP d'Angkor de 2013.

Enfin, il conviendrait de demander à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le bien, afin d'évaluer l'état de conservation du bien, y compris les zones dont des populations ont récemment été relogées, notamment autour du temple d'Angkor Vat. Cette mission pourrait présenter une opportunité d’analyser les conditions des communautés relogées, permettant ainsi une réflexion sur des mesures appropriées pour empêcher la poursuite d’installations illégales et soutenir les communautés locales.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7B.31

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la Décision 45 COM 7B.152, adoptée à sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
  3. Se déclare préoccupé par les rapports de tierces parties concernant de possibles déplacements forcés de populations ;
  4. Prend acte du rapport de l'État partie sur le programme de relogement de la population en cours, qui explique également le contexte historique et le fondement juridique du schéma de gestion du zonage du bien, et présente en annexes les outils de gestion et les lois, le matériel destiné aux médias et les documents y afférents ;
  5. Reconnaît la complexité que représente la gestion de ce vaste bien du patrimoine mondial, avec des communautés résidentes et plus de 100 temples et autres structures anciennes fragilisés, tout en fournissant des efforts considérables pour assurer le développement durable des communautés ;
  6. Recommande que l'État partie communique de façon précise et efficace concernant les règlements de zonage et le programme de relogement en cours avec les communautés nationales et locales, notamment en spécifiant :
    1. des moyens clairs d’identifier les habitants ayant le droit d’habiter sur le bien,
    2. son engagement à veiller à ce que les conditions des populations relogées soient conformes à tous égards à la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et aux autres instruments normatifs pertinents en matière de droits de l'homme ratifiés par l'État partie,
    3. une stratégie pour faire face à l’évolution démographique des villages à l'intérieur du bien;
  7. Suggère également que l’examen et la mise en œuvre des politiques de développement durable et de réduction de la pauvreté décrites dans le Plan de gestion du patrimoine d'Angkor de 2013 soient effectués afin d’élaborer une stratégie assurant une répartition plus large des retombées économiques du bien du patrimoine mondial d’Angkor et remédier aux inégalités existantes entre les populations, malgré la prospérité de l’industrie du tourisme ;
  8. Demande à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le bien afin d'évaluer l'état de conservation global du bien, y compris les questions liées à la gestion des zones dont des populations ont été relogées, et de réfléchir à des mesures appropriées pour empêcher la poursuite d’installations illégales et d’analyser les conditions des communautés relogées ;
  9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi que sur les sujets abordés dans la Décision 45 COM 7B.152, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session. 
Année du rapport : 2024
Cambodge
Date d'inscription : 1992
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 1992-2004
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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