Brasilia
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Habitat (pression urbaine susceptible d’incidence sur le plan d’urbanisme original (Plano Piloto) qui avait justifié l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial)
- Système de gestion/ plan de gestion (absence de plan directeur)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 42 000 dollars E.U.
2000 | Organisation of the sixth DOCOMOMO International ... (Approuvé) | 12 000 dollars E.U. |
1997 | Symposium on the Preservation of Contemporary Heritage: ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
1993 : mission technique ; novembre 2001 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; mars 2012 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le 30 novembre 2020, l'État partie a présenté un rapport sur l‘état de conservation, qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/445/documents/, et répond en partie à la décision 43 COM 7B.96 du Comité du patrimoine mondial, comme suit :
- L’’accord de soutien technique entre l’Institut du patrimoine historique et artistique national (IPHAN) et le gouvernement du district fédéral (GDF) a été renouvelé jusqu’en juin 2024. Le groupe de soutien technique se réunit régulièrement pour élaborer des recommandations, discuter de cas d’études, et, dans son ensemble, répondre aux questions impliquant des responsabilités des institutions comprenant ce groupe ;
- Le projet de plan de préservation du milieu urbain de Brasilia (PPCUB) avait été évalué par l’IPHAN en décembre 2019 et est actuellement en cours de révision par le Secrétariat d’État pour le Développement urbain et l’Habitat (SEDUH), en tant que question prioritaire dans son plan stratégique institutionnel ;
- L’élaboration du plan de gestion, à l’aide de méthodologies de planification participatives et stratégiques est envisagée pour 2021 ;
- La constitution du Comité de gestion, y compris le répertoriage d’agents et d’organisations actifs et reconnus dans le domaine du patrimoine culturel, la sélection de ces organisations par avis au public, et la création du Comité de gestion par une ordonnance de l’IPHAN, est envisagée pour 2022 ;
- Deux propositions sont actuellement débattues entre l’IPHAN et le GDF, susceptibles d’avoir un impact sur la conservation du bien. Le programme de revitalisation du secteur commercial sud (Viva Centro!) envisage l’inclusion d’habitats dans 30% du secteur commercial sud, ce qui implique le changement d’utilisation de cette zone. À l’issue du processus de débat public actuel, la proposition sera soumise à l’IPHAN pour évaluation technique. La deuxième proposition (Pátio Ferroviário de Brasilia) entend aménager de vastes espaces libres dans la zone tampon du bien pour y accueillir un nouveau quartier qui inclura des logements sociaux, des bâtiments commerciaux, et des équipements publics. L’État partie reconnaît les préoccupations concernant la verticalisation du nouveau quartier, devant être situé dans une zone sensible proche de l’Axe Monumental de la ville ;
- Le GDF a récemment mené des actions pour préserver des bâtiments et sites patrimoniaux au sein du bien, dont des mesures pour permettre la restauration du Touring Club d’Oscar Niemeyer afin d’y abriter le musée, et la mise en œuvre d’un projet d’accessibilité et de requalification d’espaces publics sur l’avenue sud W3 ;
- Des activités en liaison avec des mesures encourageant la promotion et l’interprétation du bien ont été conduites par l’IPHAN en partenariat avec le GDF, y compris la signature d’un accord de coopération technique avec le Secrétariat local de l’Éducation, grâce auquel des livres sur le patrimoine culturel ont été écrits et des activités d’enseignement à distance offertes aux enseignants d’écoles primaires et secondaires, et l’organisation de débats initiaux sur la mise en œuvre du centre d’interprétation pour le bien (avec le Secrétariat du Tourisme local) et d’une série d’évènements, Jornadas do Patrimônio (en partenariat avec les Secrétariats de l’Éducation et de la Culture locaux).
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
Le renouvellement de l’accord de soutien technique entre l’IPHAN et le GDF jusqu’en juin 2024, les actions et projets associés à la conservation et l’éventuelle restauration de bâtiments et sites patrimoniaux, et les activités concernant la promotion et l’interprétation du bien, sont notés avec satisfaction. L’État partie devrait envisager, dans le plus long terme, une future institutionnalisation de l’accord de soutien technique dans un Comité de gestion élargi.
Le Comité pourrait souhaiter accueillir favorablement le fait que le PPCUB ait été évalué par l’IPHAN en décembre 2019 et soit actuellement en cours de révision par le SEDUH. Comme indiqué par l’État partie, la révision du plan en cours comprend la prise en compte de suggestions faites par l’IPHAN et autres organisations ; il est recommandé que le Comité invite l’État partie à soumettre le plan, une fois révisé, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives.
S’agissant de l’élaboration du plan de gestion et de la constitution du Comité de gestion, l’État partie indique un délai d’un et deux ans respectivement. Même si ses actions sont reconnues, on ne voit pas clairement si la constitution du Comité de gestion seulement prévue en 2022 pourrait retarder la pleine application du plan, une fois celui-ci approuvé. Compte tenu de l’existence de propositions de projets qui pourraient constituer un risque potentiel pour la préservation du bien, telles que celles mentionnées dans le rapport ou d’autres susceptibles de voir le jour à l’avenir, il est considéré que l’élaboration du plan de gestion et la constitution du Comité de gestion devraient être prises en compte comme des actions prioritaires qu’il serait conseillé d’envisager d’ici la fin 2021.
Les projets Viva Centro! et Pátio Ferroviário de Brasilia sont des sources de préoccupation particulières. S’agissant du premier projet, le changement d’utilisations et l’inclusion d’habitats dans le secteur commercial impliquerait une altération des échelles décrites et conçues dans le Plano Piloto de Lucio Costa, l’un des principaux attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE). Le deuxième projet, impliquant l’aménagement de terrains dans des espaces inoccupés de la zone tampon, signifierait une altération irréversible d’une partie du plan original de Brasilia. L’impact négatif de cette proposition ne serait pas limité aux aspects visuels, du fait de sa proximité avec l’Axe Monumental, mais entraînerait également une autre modification de la relation entre le Plano Piloto et ses zones naturelles environnantes, et augmenterait la pression sur le bien du patrimoine mondial provoquée par l’accroissement du nombre d’habitants et de la circulation automobile ; l’État partie reconnaît lui‑même ses préoccupations quant à ce projet. Il est en conséquence recommandé que le Comité demande à l’État partie d’arrêter les processus de discussion et d’élaboration des deux propositions en cours jusqu’à ce que soit mis en place un cadre de gestion et juridique clair, basé sur la préservation de la VUE et des attributs qui la traduisent. Il est également recommandé que l’État partie veille à ce que toute intervention majeure sur le bien soit d’abord examinée, comme défini sous le titre IV de l’ordonnance de l’IPHAN 421/2018, et approuvée par le Groupe de soutien technique.
En conséquence, malgré les progrès annoncés concernant la révision actuelle du PPCUB et l’élaboration du plan de gestion, le cadre conçu pour la conservation du bien est encore fragile, et plusieurs recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2012 n’ont pas encore été mises en œuvre, dont certaines sont considérées comme des priorités. Dans ce contexte, des propositions comme celles de Viva Centro! et Pátio Ferroviário de Brasilia mettent en évidence une absence de compréhension appropriée de la VUE et de ses attributs, en particulier les quatre échelles sur lesquelles le Plano Piloto de Lucio Costa est basé. Toute éventuelle discussion sur la modification des utilisations des terres à l’intérieur des limites du bien et de sa zone tampon devrait être basée sur la prise en compte de la préservation des attributs de la VUE, et toute proposition susceptible de la mettre en péril devrait être évitée. Il est également conseillé que l’IPHAN soit impliqué dans ces projets dès les premiers stades des propositions.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.163
Brasilia (Brésil) (C 445)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 43 COM 7B.96, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019)
- Accueille favorablement le renouvellement de l’accord de soutien technique entre le l’Institut du patrimoine historique et artistique national (IPHAN) et le gouvernement du district fédéral (GDF), et les activités et projets associés à la conservation et l’éventuelle restauration de bâtiments et sites patrimoniaux, et à la promotion et l’interprétation du bien ;
- Note avec satisfaction que le projet de plan de préservation du milieu urbain de Brasilia (PPCUB) avait été évalué par l’IPHAN en décembre 2019 et est actuellement en cours de révision par le Secrétariat d’État pour le Développement urbain et l’Habitat (SEDUH), et demande à l’État partie de soumettre le plan, une fois révisé, assorti de l’opinion technique de l’IPHAN, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Note qu’un délai est proposé pour l’élaboration du plan de gestion et la constitution du Comité de gestion, mais demande également à l’État partie d’envisager la conclusion des deux actions d’ici la fin 2021, de sorte que le plan de gestion puisse être approuvé et mis en place ;
- Note avec préoccupation que de nouveaux projets qui pourraient compromettre la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et de ses attributs sont proposés, prie instamment l’État partie d’arrêter les processus de discussion et d’élaboration de projets en cours jusqu’à ce que soit mis en place un cadre de gestion et juridique clair, base sur la préservation de la VUE et des attributs qui la transmettent, et demande en outre à l’État partie de veiller à ce que des interventions majeures sur le bien soient d’abord examinées comme défini au titre IV de l’ordonnance de l’IPHAN 421/2018 et approuvées par le Groupe de soutien technique, et de tenir informé le Centre du patrimoine mondial de tout éventuel projet qui pourrait avoir un impact négatif sur la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Prie aussi instamment l’État partie de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2012 :
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Projet de décision : 44 COM 7B.163
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 43 COM 7B.96, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019)
- Accueille favorablement le renouvellement de l’accord de soutien technique entre le l’Institut du patrimoine historique et artistique national (IPHAN) et le gouvernement du district fédéral (GDF), et les activités et projets associés à la conservation et l’éventuelle restauration de bâtiments et sites patrimoniaux, et à la promotion et l’interprétation du bien ;
- Note avec satisfaction que le projet de plan de préservation du milieu urbain de Brasilia (PPCUB) avait été évalué par l’IPHAN en décembre 2019 et est actuellement en cours de révision par le Secrétariat d’État pour le Développement urbain et l’Habitat (SEDUH), et demande à l’État partie de soumettre le plan, une fois révisé, assorti de l’opinion technique de l’IPHAN, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Note qu’un délai est proposé pour l’élaboration du plan de gestion et la constitution du Comité de gestion, mais demande également à l’État partie d’envisager la conclusion des deux actions d’ici la fin 2021, de sorte que le plan de gestion puisse être approuvé et mis en place ;
- Note avec préoccupation que de nouveaux projets qui pourraient compromettre la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et de ses attributs sont proposés, prie instamment l’État partie d’arrêter les processus de discussion et d’élaboration de projets en cours jusqu’à ce que soit mis en place un cadre de gestion et juridique clair, base sur la préservation de la VUE et des attributs qui la transmettent, et demande en outre à l’État partie de veiller à ce que des interventions majeures sur le bien soient d’abord examinées comme défini au titre IV de l’ordonnance de l’IPHAN 421/2018 et approuvées par le Groupe de soutien technique, et de tenir informé le Centre du patrimoine mondial de tout éventuel projet qui pourrait avoir un impact négatif sur la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Prie aussi instamment l’État partie de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2012 :
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.