Îles Galápagos
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Activités illégales
- Cadre juridique
- Espèces envahissantes/exotiques terrestres
- Gouvernance
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Pêche/collecte de ressources aquatiques
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Pêche/collecte de ressources aquatiques (pêche illégale, non déclarée et non réglementée / ramassage de ressources aquatiques)
- Cadre juridique (mise en œuvre inappropriée de la loi spéciale sur les Galápagos)
- Gouvernance
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés (fort taux d'immigration)
- Activités illégales
- Impacts des activités touristiques / de loisirs / des visiteurs
- Espèces envahissantes étrangères / biosécurité (mesures de quarantaine inappropriées et inefficaces)
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021
Montant total accordé au bien : 3,5 millions de dollars EU pour la capitalisation d’un fonds en dépôt pour les espèces introduites, gestion des espèces introduites, études de gestion du tourisme et autre soutien technique.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 627 825 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Juin 1996 : mission de suivi réactif conjointe UNESCO/UICN (en présence du président du Comité du patrimoine mondial) ; février 2003 : mission de l’UNESCO ; juin 2003 : mission de l'UNESCO ; avril 2005 : visite informelle de l’UNESCO ; février/mars 2006 : mission de suivi réactif conjointe UNESCO/UICN ; avril 2007 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN (en présence du président du Comité du patrimoine mondial) ; avril 2009 : visite informelle de l’UNESCO ; avril-mai 2010 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; août 2017 : mission de suivi réactif de l’UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le 27 décembre 2019, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1/documents/, dans lequel il donne les informations suivantes :
- Le plan décennal de gestion des espèces envahissantes des Galápagos a été publié en février 2019 ;
- Le laboratoire de biosécurité des Galápagos a été ouvert, ce qui va permettre de renforcer l'identification et l'éradication des parasites et des maladies, ainsi que la recherche et l'éducation dans ce domaine. Le Fonds pour les espèces envahissantes, doté de 20 millions de dollars, a été réactivé et a financé sept projets en 2019. Un manuel destiné à contrôler les animaux de compagnie dans les zones urbaines des îles a été publié ;
- Les actions de prévention et de contrôle des quarantaines se sont améliorées ces dernières années et la direction de l'Agence de régulation et de contrôle de la biosécurité et de la quarantaine des Galápagos (GBA) a augmenté le nombre d’inspections de bâtiments de transport aérien et maritime. D’autres actions concernent l'amélioration de la conception des ports, l'obtention de financements pour les systèmes de manutention des cargaisons et la révision des processus de quarantaine et de fumigation ;
- La fréquentation touristique a augmenté, bien qu’à un rythme plus lent. Alors que le tourisme de croisière est resté assez stable pendant la dernière décennie, le tourisme terrestre et les vols vers Baltra et San Cristóbal ont considérablement augmenté. Le nombre d'hébergements est désormais fixé à 317 et la construction de nouvelles infrastructures d'hébergement touristique est interdite ;
- En 2018, les équipages de deux navires de pêche ont été condamnés pour possession et transport d'espèces protégées ;
- Les initiatives de conservation de la direction du Parc national des Galápagos (GNPD) comprennent notamment la formation de guides de plongée, le lancement d'un programme d'élevage de tortues géantes en captivité et la découverte de sites de reproduction de requins-marteaux ;
- Un nouveau plan d'action quinquennal a été approuvé, qui vise à optimiser l'efficacité de la gestion du Corridor marin du Pacifique tropical oriental (CMAR). En 2018, un accord a été signé avec la République du Costa Rica pour mettre en commun les outils de conservation et de gestion des biens des îles Galápagos et du parc national de l’île Cocos ;
- Le GNPD a renouvelé les permis de pêche artisanale et surveillé les prises. Une interdiction de la pêche aux concombres de mer et des restrictions sur la pêche à la langouste jusqu'à la reconstitution des stocks ont été introduites. Un plan d'investissement est en cours d'élaboration pour la pêche au thon dans la réserve marine des Galápagos (RMG), dans l'espoir que cela contribuera à financer l'amélioration du système de gestion et de commercialisation de la pêche au thon aux Galápagos ;
- Le nouveau plan de zonage pour la région à statut spécial des Galápagos a été approuvé en juin 2018. Il vise à consolider les établissements humains dans les limites de l'urbanisation intensive et à développer des zones tampons entre les zones peuplées et les zones protégées.
Le 30 juillet 2020, le Centre du patrimoine mondial a adressé un courrier à l'État partie concernant le signalement d’activités de pêche par un grand nombre de navires étrangers de différentes nationalités à proximité du bien.
Le 16 septembre 2020, l’État partie a soumis des informations complémentaires sur l’incidence éventuelle sur la biodiversité des Îles Galápagos de la présence d’une flotte de navires de pêche battant pavillon étranger dans le voisinage de la zone économique exclusive de l’État partie, de juillet à fin août 2020, confirmant qu’une pêche excessive, même à une distance considérable des Îles Galápagos, pouvait avoir un impact sur les écosystèmes du bien. L’État partie considère également qu’il est urgemment nécessaire d’intensifier la recherche scientifique sur la biodiversité en général et les impacts de la pêche à proximité du bien en particulier.
Le 5 novembre 2020, l’État partie a soumis des informations complémentaires, fournissant une copie de la « Déclaration conjointe par les ministères des Affaires étrangères de la République du Chili, de la République de Colombie, de la République d’Équateur et de la République du Pérou » sur la pêche par des navires étrangers dans les zones adjacentes aux eaux sous la juridiction de chaque pays. La Déclaration exprime l’intention d’agir de ces États parties afin de résoudre ensemble le problème de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INDNR), qui menace la conservation et l’utilisation durable des ressources marines dans les zones situées au-delà de leur juridiction nationale.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
Les efforts soutenus de l'État partie pour répondre aux demandes du Comité et aux recommandations de la mission de suivi réactif de l'UICN de 2017 méritent d’être salués.
S’agissant de la biosécurité, il convient de se féliciter que l'État partie ait lancé un nouveau plan décennal de gestion des espèces envahissantes qui améliore la coordination et l'efficacité de la biosécurité, de la souveraineté alimentaire et de la gestion des espèces introduites, et qu’il ait ouvert le laboratoire de biosécurité des Galápagos pour renforcer les capacités de lutte contre les parasites. En outre, l'État partie a augmenté le nombre d'inspections des navires et amélioré les systèmes de logistique des cargaisons, et l'on note une diminution des confiscations d'espèces exotiques et de produits infestés par des parasites. Il est recommandé au Comité de demander à l'État partie de donner suite à toutes les autres recommandations de la mission de 2017 sur la biosécurité, de veiller à ce que les mesures de biosécurité soient rigoureusement suivies et entièrement financées, et de continuer d’améliorer les navires, les équipements et les installations pour contrôler et limiter les invasions d'espèces exotiques et de parasites.
La croissance continue du tourisme sur le site est très préoccupante, avec une augmentation d'environ 25 % du tourisme entre 2016 et 2018 et une augmentation substantielle des vols commerciaux en 2017-2018. L'État partie s’était engagé dans son précédent rapport à adopter des mesures en faveur d’un modèle de croissance zéro du tourisme, comme recommandé par la mission de 2017. À cet égard, il est également recommandé au Comité de demander à l'État partie de développer et de mettre en œuvre un plan d'action clair avec des mesures urgentes pour limiter le nombre de touristes et de vols vers le bien, afin d'atteindre le modèle de croissance zéro conforme à son engagement.
Le renforcement du GNPD et les avancées importantes en matière de contrôle, de protection, de conservation et d'amélioration de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien sont accueillis avec satisfaction. L'approbation du plan de zonage des Galápagos en juin 2018 est notée, ainsi que l'intention de développer des zones tampons entre les zones peuplées et les zones protégées. L'État partie doit être félicité pour avoir multiplié ses opérations de contrôle et de surveillance du milieu marin, ainsi que pour avoir engagé des poursuites contre les navires possédant et transportant des espèces protégées. Les accords signés entre le GNPD et la marine équatorienne, ainsi qu'avec le système national de zones de conservation protégées de la République du Costa Rica afin de protéger les biens des îles Galápagos et du parc national de l'île Cocos sont notés avec satisfaction. De plus, la Déclaration conjointe par les États parties du Chili, de Colombie, d’Équateur et du Pérou exprimant leur intention de résoudre ensemble le problème de la pêche INDNR dans les zones adjacentes à leurs eaux territoriales est favorablement accueillie. Toutefois, la pêche INDNR dans et hors du bien continue de faire peser une menace significative sur sa VUE, comme l’a prouvé la présence d'une importante flotte de pêche d’autres États parties à proximité du bien mi-2020. Il est recommandé au Comité de demander à l'État partie de continuer à renforcer sa collaboration et ses actions au sein du réseau CMAR, ainsi qu'avec les autres États parties dont les navires de pêche prélèvent illégalement des espèces migratrices qui font partie de la VUE du bien. Il est par ailleurs recommandé que le Comité invite tous les États parties à prendre toutes les mesures possibles pour garantir que les flottes de pêche opérant sous leurs pavillons n’aient aucune incidence sur la VUE du bien.
L'interdiction des produits en plastique jetables et les politiques visant à faire des Galápagos un espace sans plastique méritent d’être saluées et il est recommandé d’encourager l'État partie à poursuivre ces efforts et à partager largement les résultats obtenus avec d'autres biens.
Il est pris note de l’intention de l’État partie de développer un plan d'investissement pour la pêche au thon, mais il est recommandé de lui demander des précisions sur le système de commercialisation de la pêche au thon qu’il envisage aux Galápagos, en particulier en ce qui concerne la réglementation de la pêche dans la Réserve marine des Galápagos (RMG), étant donné que la pêche commerciale y est interdite.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.113
Îles Galápagos (Équateur) (N 1bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.84, adoptée à sa 42e session (Manama, 2018),
- Se félicite des efforts constants de l'État partie pour répondre aux demandes précédentes du Comité et aux recommandations de la mission de suivi réactif de l'UICN de 2017, et demande à l'État partie de donner suite à toutes les recommandations de la mission encore en suspens, en particulier celles liées à la biosécurité, et de rigoureusement veiller à ce que les mesures de biosécurité soient appliquées et entièrement financées ;
- Se félicite également des efforts déployés pour faire des Galápagos un espace sans plastique, et encourage l'État partie à poursuivre ces efforts et à partager largement les résultats obtenus avec d'autres biens ;
- Notant avec une vive inquiétude le développement continu du tourisme et des vols commerciaux vers le bien, malgré l'engagement pris par l'État partie de promouvoir un modèle de croissance zéro pour le tourisme, réitère ses demandes à l'État partie pour qu’il élabore et mette en œuvre une stratégie de tourisme clairement définie qui garantisse le maintien à long terme des mesures adéquates en tant que réglementations permanentes, avec un plan d'action clair comprenant des mesures urgentes pour atteindre ce modèle de croissance zéro, en maintenant notamment le moratoire sur la construction de nouveaux projets touristiques et la limitation du nombre des vols, et de soumettre cette stratégie et ce plan d'action au Centre du patrimoine mondial pour examen ;
- Tout en notant l'augmentation des opérations de surveillance maritime, réitère son inquiétude à propos de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INDNR) dans et autour du bien, qui continue de représenter une menace pour sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), accueille favorablement la « Déclaration conjointe par les ministères des Affaires étrangères de la République du Chili, de la République de Colombie, de la République d’Équateur et de la République du Pérou » de 2020, exprimant l’intention d’agir de ces États parties afin de résoudre ensemble ce problème et demande à l'État partie de continuer à renforcer sa collaboration et ses actions au sein du réseau du Corridor marin du Pacifique tropical oriental, ainsi qu'avec les autres États parties dont les bateaux de pêche prélèvent illégalement des espèces migratrices qui font partie de la VUE du bien ;
- Invite tous les États parties à prendre toutes les mesures possibles pour garantir que les flottes de pêche opérant sous leurs pavillons n’aient aucun impact sur la VUE du bien;
- Notant également qu'un plan d'investissement est en cours d'élaboration pour la pêche au thon à nageoires jaunes dans la Réserve marine des Galápagos (RMG), afin d'attirer des fonds pour améliorer la gestion et le système de commercialisation de la pêche au thon aux Galápagos, rappelant également que la pêche commerciale y est interdite, demande en outre à l'État partie de préciser ses intentions en matière de commercialisation, en particulier en ce qui concerne la réglementation de la pêche au sein de la RMG ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.113
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.84, adoptée à sa 42e session (Manama, 2018),
- Se félicite des efforts constants de l'État partie pour répondre aux demandes précédentes du Comité et aux recommandations de la mission de suivi réactif de l'UICN de 2017, et demande à l'État partie de donner suite à toutes les recommandations de la mission encore en suspens, en particulier celles liées à la biosécurité, et de rigoureusement veiller à ce que les mesures de biosécurité soient appliquées et entièrement financées ;
- Se félicite également des efforts déployés pour faire des Galápagos un espace sans plastique, et encourage l'État partie à poursuivre ces efforts et à partager largement les résultats obtenus avec d'autres biens ;
- Notant avec une vive inquiétude le développement continu du tourisme et des vols commerciaux vers le bien, malgré l'engagement pris par l'État partie de promouvoir un modèle de croissance zéro pour le tourisme, réitère ses demandes à l'État partie pour qu’il élabore et mette en œuvre une stratégie de tourisme clairement définie qui garantisse le maintien à long terme des mesures adéquates en tant que réglementations permanentes, avec un plan d'action clair comprenant des mesures urgentes pour atteindre ce modèle de croissance zéro, en maintenant notamment le moratoire sur la construction de nouveaux projets touristiques et la limitation du nombre des vols, et de soumettre cette stratégie et ce plan d'action au Centre du patrimoine mondial pour examen ;
- Tout en notant l'augmentation des opérations de surveillance maritime, réitère son inquiétude à propos de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INDNR) dans et autour du bien, qui continue de représenter une menace pour sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), accueille favorablement la « Déclaration conjointe par les ministères des Affaires étrangères de la République du Chili, de la République de Colombie, de la République d’Équateur et de la République du Pérou » de 2020, exprimant l’intention d’agir de ces États parties afin de résoudre ensemble ce problème et demande à l'État partie de continuer à renforcer sa collaboration et ses actions au sein du réseau du Corridor marin du Pacifique tropical oriental, ainsi qu'avec les autres États parties dont les bateaux de pêche prélèvent illégalement des espèces migratrices qui font partie de la VUE du bien ;
- Invite tous les États parties à prendre toutes les mesures possibles pour garantir que les flottes de pêche opérant sous leurs pavillons n’aient aucun impact sur la VUE du bien;
- Notant également qu'un plan d'investissement est en cours d'élaboration pour la pêche au thon à nageoires jaunes dans la Réserve marine des Galápagos (RMG), afin d'attirer des fonds pour améliorer la gestion et le système de commercialisation de la pêche au thon aux Galápagos, rappelant également que la pêche commerciale y est interdite, demande en outre à l'État partie de préciser ses intentions en matière de commercialisation, en particulier en ce qui concerne la réglementation de la pêche au sein de la RMG ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.