Volcans du Kamchatka
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Activités illégales
- Cadre juridique
- Exploitation minière
- Gouvernance
- Grandes installations linéaires
- Incendies (d’origine naturelle)
- Infrastructures de transport de surface
- Infrastructures liées aux énergies renouvelables
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Déclin des populations de rennes sauvages et de mouflons des neiges
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Activités illégales (Pêche au saumon illégale)
- Exploitation minière (Extraction minière d'or)
- Grandes installations linéaires (Gazoduc)
- Infrastructures liées aux énergies renouvelables (Installation d'une centrale électrique géothermique)
- Incendies
- Gestion et facteurs institutionnels (Modification des limites du bien)
- Infrastructures de transport de surface (Construction de la route Esso-Palana)
- Cadre juridique (Nécessité de développement d’un cadre juridique national global pour la protection et la gestion des biens naturels)
- Déclin des populations de rennes sauvages et de mouflons des neiges
- Gouvernance (Absence de structure de gestion et de système de coordination)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Février 2001 : mission de l’UNESCO ; mai 2004 : mission de l'UNESCO-UICN ; avril 2006 : mission d'inventaire rétrospectif de l’UICN ; août 2007: mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; août 2019 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 2 décembre 2019, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/765/documents/, qui fournit les informations suivantes :
- Les activités de lutte anti-braconnage ont été étendues à l’intérieur du bien, notamment grâce au renforcement des patrouilles annuelles et saisonnières par des groupes spéciaux de lutte anti-braconnage, et à des patrouilleurs dans la « Réserve d’État de biosphère de Kronotsky » (REBK) et dans le « Sanctuaire d’État de faune du Sud-Kamchatka » (SEFSK) ;
- Un accord a été conclu entre la REBK et l’Association des sociétés de pêche du district d’Ozernovsky afin de répondre aux menaces potentielles pesant sur la REBK en raison du braconnage du poisson qui sévit hors des limites de la Réserve ;
- Le zonage des Parcs naturels « Nalychevo », « Bystrinsky », « Kluchevskoy » et « Sud-Kamchatka » a été présenté avec les activités autorisées dans chaque zone et les cartes indiquant leur couverture géographique ;
- Des informations sont communiquées sur les activités de suivi et de recherche, notamment sur les espèces clés. Il est confirmé que la population de rennes est gravement menacée, tandis que les populations d’ours bruns du Kamchatka se portent bien en dépit de pressions accrues. Des informations sont également fournies sur la population de saumons dans les différentes composantes du bien et le rapport indique que la population de saumons rouges augmente suite aux mesures adoptées pour en limiter les prises ;
- Aucun plan de gestion intégrée (PGI) n’a été élaboré, mais chaque composante dispose de son propre plan de gestion. Un comité de coordination a été instauré pour faciliter la gestion intégrée ;
- Aucune activité minière n’est menée dans des limites du bien et les activités minières près de Bystrinsky et du Sud-Kamchatka n’ont pas d’impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- En mai 2019, la société chinoise Harbin Zhong Ji Guo Neng (HZJGN) a confirmé son plan d’investissement dans la construction de la centrale hydroélectrique à proximité de la REBK. Le barrage inonderait un vaste territoire qui englobe des pâtures d’hiver pour la population subsistante de rennes et faciliterait l’accès à la Réserve ;
- La reprise d’une proposition de construction d’une passe à poissons reliant le lac Kronotskoye à la mer constitue une menace renouvelée pour le bien ;
- Des données sont également fournies sur la superficie et la délimitation des différentes composantes du bien.
La mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien s’est déroulée du 8 au 14 août 2019 et le rapport est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/765/documents/.
Une réunion s’est tenue le 17 février 2020 entre le Centre du patrimoine mondial, l’UICN, des représentants de l’État partie et de la société Roza Khoutor qui ont présenté les plans d’un complexe touristique et d’un parc à thème, « Le Parc des trois volcans », qui serait partiellement implanté à l’intérieur du bien. Le 31 janvier 2020, l’État partie a également soumis une demande de modification mineure des limites du bien relative au projet de complexe touristique.
Le Centre du patrimoine mondial a envoyé des lettres à l’État partie les 12 et 22 octobre 2020 pour lui transmettre les informations reçues de tierces parties annonçant un éventuel épisode de pollution du milieu marin autour du bien, et plus spécialement de la REBK et du SEFSK, et lui demandant de plus amples renseignements à cet égard.
Le 1er avril 2021, le Centre du patrimoine mondial a envoyé un nouveau courrier à l’État partie lui demandant des précisions au sujet de la signature annoncée en juin 2020 par le Gouverneur de la Région du Kamchatka d’une résolution modifiant les limites du Parc naturel du Sud-Kamchatka. L’État partie a répondu le 14 avril 2021 en indiquant qu’une analyse des limites du bien avait été entreprise pour aboutir à l’élaboration d’une proposition de modification mineure des limites (MML) soumise par l’État partie en février 2020. Les limites du Parc naturel du Sud-Kamchatka ont ensuite été ajustées selon les procédures nationales fondées sur les dispositions législatives de la Fédération de Russie, sachant que les résultats de l’évaluation de MML n’étaient pas encore disponibles du fait de l’ajournement de la 44e session du Comité du patrimoine mondial.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
La mission de suivi réactif de 2019 a conclu que les menaces et les problèmes de gestion du bien identifiés par la mission de suivi de 2007 n’avaient pas diminué et que peu de progrès avaient été faits dans la mise en œuvre des recommandations de la mission précédente. Bien que ces menaces n’aient pas encore impacté la VUE du bien, des actions décisives sont à mener d’urgence pour stopper le braconnage, maîtriser et limiter le tourisme, et des recommandations spécifiques sont consignées dans le rapport de la mission de 2019.
De plus, la VUE est confrontée à la menace croissante d’un certain nombre de projets de grande ampleur. Le projet de développement du « Parc des trois volcans » est particulièrement inquiétant. Selon les informations présentées à la mission et lors de la réunion avec le Centre du patrimoine mondial, il serait construit en partie dans le Parc naturel du Sud-Kamtchatka et comprendrait un terminal où accosteraient les navires de croisière dans la baie de Viluchinskaya, fjord resté intact à l’intérieur du bien, un complexe hôtelier de 1 000 chambres, des remontées mécaniques et des pistes de ski, ainsi qu’une nouvelle route reliant le terminal au complexe hôtelier. Les plans du projet présentés et l’analyse de la mission amènent à conclure que, si ce projet était autorisé, il entraînerait une grave détérioration de la beauté naturelle et de la valeur panoramique d’une partie du bien, qu’il représente donc une menace avérée pour la VUE du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations, ce qui en justifie par conséquent l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril. La mission a également rappelé que toute proposition de modification des limites du bien pour accueillir ce projet devrait être considérée comme une modification importante des limites, conformément au paragraphe 165 des Orientations, compte tenu des impacts potentiels sur la VUE. Cependant, l’État partie l’a présentée comme une modification mineure des limites qui a fait l’objet d’une évaluation distincte par l’UICN.
La confirmation par l’État partie que les limites du Parc naturel du Sud-Kamchatka ont déjà été modifiées à l’échelle nationale est d’autant plus préoccupante qu’elle a fait disparaître la protection légale d’une partie du bien avant que le Comité ait pris une décision quant à cette modification des limites proposée. La protection étant l’un des piliers de la VUE, une telle suppression de la protection légale d’une partie du bien représente clairement un danger potentiel pour le bien, conformément au paragraphe 180(b) (i) des Orientations. Aussi est-il recommandé que le Comité inscrive le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Un certain nombre d’autres points demeurent également préoccupants. La mission de 2019 n’a obtenu aucune autre précision sur le projet de construction d’une centrale hydroélectrique à proximité de la REBK et il est extrêmement préoccupant que le rapport de l’État partie indique que ce projet est en cours. Le barrage en construction inondera les pâtures d’hiver de la population de rennes déjà gravement menacée et aura donc un impact direct sur la VUE du bien. Il est recommandé que le Comité réitère sa décision 42 COM 7B.79 et prie instamment l’État partie d’abandonner ces plans sans équivoque, conformément à l’engagement qu’il a précédemment exprimé dans son rapport présenté à la 40e session du Comité du patrimoine mondial.
Il est également préoccupant que le rapport de l’État partie mentionne à nouveau la construction possible d’une passe à poissons dans la REBK pour relier le lac Kronotskoye à la mer, alors qu’il avait été déclaré lors de la mission de 2019 qu’aucune suite ne serait donnée au projet. Le rapport de l’État partie expose clairement les impacts négatifs de ce projet de liaison de la mer au lac dont l’écosystème unique s’est développé pendant une longue période d’isolement, et notamment les implications écologiques ainsi que les impacts directs sur le terrain. Il est donc considéré que ce dispositif constituerait également un danger avéré pour la VUE du bien et il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie de reconfirmer les informations données à la mission comme quoi le projet ne sera pas mis à exécution.
Le nouveau zonage des différentes composantes du bien, tel que présenté dans le rapport de l’État partie et devant la mission de 2019, a fortement réduit la superficie du bien qui bénéficie d’un régime de protection stricte, malgré la recommandation de la mission de 2007 visant à étendre les zones de protection stricte. Le zonage actuel ne répond pas aux exigences des Orientations en matière de protection de la VUE et doit être nettement renforcé.
L’absence de plan de gestion intégrée du bien demeure également préoccupante et la nécessité de développer un PGI holistique assorti d’une perspective et d’objectifs communs afin de garantir l’harmonisation de la gestion de tous les éléments doit être une fois encore réitérée.
La pollution potentielle des eaux marines causant la mortalité massive des organismes benthiques dans les eaux qui entourent le bien est préoccupante en raison des impacts négatifs potentiels sur les attributs importants de la VUE du bien, notamment les populations de loutres de mer et d’aigles de mer de Steller. Il est donc recommandé que le Comité demande à l’État partie de fournir davantage d’informations relatives à ce problème afin de pouvoir évaluer ses impacts potentiels sur la VUE du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.109
Volcans du Kamchatka (Fédération de Russie) (N 765bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant les décisions 40 COM 7B.100 et 42 COM 7B.79, adoptées à ses 40e(Istanbul, UNESCO, 2016) et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement,
- Note avec préoccupation les conclusions de la mission de suivi réactif de 2019 comme quoi les menaces et les problèmes de gestion pesant sur le bien qui avaient été identifiés par la mission de suivi de 2007, n’ont pas faibli et que peu d’avancées ont été réalisées dans la mise en œuvre des recommandations précédentes et considère que des mesures urgentes sont donc nécessaires pour éviter de porter atteinte à la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Se déclare vivement préoccupé de la confirmation par l’État partie que les limites du Parc naturel du Sud-Kamchatka ont été modifiées à l’échelle nationale, entraînant par là même l’élimination de la protection légale d’une partie du bien, et rappelle que cette disparition de la protection légale d’une partie du bien représente clairement un danger potentiel pour la VUE du bien, conformément au paragraphe 180(b) (i) des Orientations;
- Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien ;
- Exprime également sa grande préoccupation concernant le projet de complexe touristique envisagé, « Le Parc des trois volcans » qu’il est prévu de construire en partie dans l’élément du bien que constitue le Parc naturel du Sud-Kamchatka, et demande à l’État partie de ne pas autoriser la moindre construction de cette nature ou envergure, que ce soit au sein du bien ou à ses abords immédiats, si une telle construction devait avoir un impact négatif sur la VUE du bien, ce qui devrait être évalué par une étude d’impact environnemental (EIE) pour chaque projet proposé, en conformité avec la Note de conseil de l'UICN sur le patrimoine mondial : l'évaluation environnementale ;
- Accueille avec satisfaction l’information selon laquelle la construction d’une centrale hydroélectrique à proximité de la Réserve naturelle d’État de Kronotsky (RNEK) et la construction d’une passe à poissons dans cette Réserve qui relierait le lac Kronotskoye à la mer ont été rejetées, et note avec satisfaction la confirmation par l’État partie que les deux projets ont été considérés fondamentalement inacceptables ;
- Note également avec inquiétude que le nouveau zonage des différents éléments du bien a fortement réduit la superficie du bien bénéficiant d’un régime de protection stricte et demande également à l’État partie de repenser la configuration de ce zonage et d’augmenter sensiblement la zone à l’intérieur des limites du bien bénéficiant d’un régime de protection stricte afin de répondre aux conditions requises en termes de la protection de la VUE, comme recommandé par la mission de 2019 ;
- Demande en outre à l’État partie de mettre pleinement en œuvre toutes les autres recommandations de la mission de 2019, en particulier :
- Élaborer un plan de gestion intégrée (PGI) pour garantir une approche de gestion globale et intégrée de l’ensemble du bien et veiller à ce que tous ses éléments disposent d’un plan de gestion, y compris d'un plan de zonage et d’une zone tampon qui garantissent la protection de la VUE,
- Adopter des mesures immédiates pour lutter contre le tourisme incontrôlé au sein du bien et mieux le réguler,
- Élaborer un plan directeur de développement touristique envisageant des zones alternatives à l’extérieur du bien consacrées aux activités de loisirs touristiques afin de canaliser l’afflux touristique,
- Veiller à ce que tous les projets prévus au sein ou à proximité du bien, y compris les projets miniers éventuels, fassent l’objet d’une évaluation d’impact environnemental (EIE) rigoureuse et soient soumis à une évaluation complète de leurs impacts potentiels sur la VUE, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, et soumettre ces évaluations au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre une décision difficilement réversible,
- Renforcer davantage les efforts de lutte contre toute forme de braconnage à l’intérieur du bien, notamment le braconnage du saumon,
- Poursuivre l’enrichissement des informations de base relatives au suivi écologique des principales populations d’espèces sauvages comme le saumon, l’ours brun, le mouflon des neiges et le renne ;
- Note en outre avec inquiétude le risque de pollution qui menace le milieu marin autour du bien et demande par ailleurs à l’État partie de fournir plus d’informations à ce sujet afin de pouvoir évaluer ses impacts potentiels sur la VUE du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session.
44 COM 8B.51
Volcans du Kamchatka (Fédération de Russie)
La demande de modification mineure des limites Volcans du Kamchatka, Fédération de Russie a été retirée à la demande de l’État partie.
Projet de décision : 44 COM 7B.109
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant les décisions 40 COM 7B.100 et 42 COM 7B.79, adoptées à ses 40e(Istanbul, UNESCO, 2016) et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement,
- Note avec préoccupation les conclusions de la mission de suivi réactif de 2019 comme quoi les menaces et les problèmes de gestion pesant sur le bien qui avaient été identifiés par la mission de suivi de 2007, n’ont pas faibli et que peu d’avancées ont été réalisés dans la mise en œuvre des recommandations précédentes et considère que des mesures urgentes sont donc nécessaires pour éviter de porter atteinte à la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Se déclare vivement préoccupé de la confirmation par l’État partie que les limites du Parc naturel du Sud-Kamchatka ont été modifiées à l’échelle nationale, entraînant par là même l’élimination de la protection légale d’une partie du bien, et rappelle que cette disparition de la protection légale d’une partie du bien représente clairement un danger potentiel pour la VUE du bien, conformément au paragraphe 180(b) (i) des Orientations, et justifie par conséquent l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Décide d'inscrire Volcans du Kamchatka (Fédération de Russie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Demande à l’État partie de développer un ensemble de mesures correctives et une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), axée sur le rétablissement d’un régime de protection légale approprié couvrant l’intégralité du bien et répondant aux autres demandes urgentes relatives aux divers projets de développement résumés ci-dessous ;
- Exprime également sa plus grande préoccupation concernant le projet de complexe touristique envisagé, « Le Parc des trois volcans » qu’il est prévu de construire en partie dans l’élément du bien que constitue le Parc naturel du Sud-Kamchatka, et considère en outre que si ce projet était autorisé, il entraînerait une grave détérioration de la beauté naturelle et de la valeur panoramique d’une partie du bien et qu’il représente donc également une mise en péril prouvée de la VUE du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
- Exprime en outre sa plus grande préoccupation concernant le projet de construction d’une centrale hydroélectrique à proximité de la Réserve naturelle d’État de Kronotsky (RNEK) et le projet de construction d’une passe à poissons dans cette Réserve qui relierait le lac Kronotskoye à la mer, prie instamment l’État partie d’abandonner sans équivoque ces projets comme il l’avait confirmé à la 40esession du Comité du patrimoine mondial et devant la mission de 2019, et considère par ailleurs que ces deux projets représentent également un danger avéré pour la VUE du bien ;
- Note avec inquiétude que le nouveau zonage des différents éléments du bien a fortement réduit la superficie du bien bénéficiant d’un régime de protection stricte et demande également à l’État partie de repenser la configuration de ce zonage et d’augmenter sensiblement la zone à l’intérieur des limites du bien bénéficiant d’un régime de protection stricte afin de répondre aux conditions requises en termes de la protection de la VUE, comme recommandé par la mission de 2019 ;
- Demande en outre à l’État partie de mettre pleinement en œuvre toutes les autres recommandations de la mission de 2019, en particulier :
- Élaborer un plan de gestion intégrée (PGI) pour garantir une approche de gestion globale et intégrée de l’ensemble du bien et veiller à ce que tous ses éléments disposent d’un plan de gestion, y compris d'un plan de zonage et d’une zone tampon qui garantissent la protection de la VUE,
- Adopter des mesures immédiates pour lutter contre le tourisme incontrôlé au sein du bien et mieux le réguler,
- Élaborer un plan directeur de développement touristique envisageant des zones alternatives à l’extérieur du bien consacrées aux activités de loisirs touristiques afin de canaliser l’afflux touristique,
- Veiller à ce que tous les projets prévus au sein ou à proximité du bien, y compris les projets miniers éventuels, fassent l’objet d’une évaluation d’impact environnemental (EIE) rigoureuse et soient soumis à une évaluation complète de leurs impacts potentiels sur la VUE, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, et soumettre ces évaluations au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre une décision difficilement réversible,
- Renforcer davantage les efforts de lutte contre toute forme de braconnage à l’intérieur du bien, notamment le braconnage du saumon,
- Poursuivre l’enrichissement des informations de base relatives au suivi écologique des principales populations d’espèces sauvages comme le saumon, l’ours brun, le mouflon des neiges et le renne ;
- Note également avec préoccupation le risque de pollution qui menace le milieu marin autour du bien et demande par ailleurs à l’État partie de fournir plus d’informations à ce sujet afin de pouvoir évaluer ses impacts potentiels sur la VUE du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.