Citadelle d’Erbil
Facteurs affectant le bien en 2016*
- Cadre juridique
- Installations d’interprétation pour les visiteurs
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Pentes du monticule archéologique non stabilisées
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Menaces identifiées lors de l'inscription du bien :
- Manque d'études, documentation et cartographie des vestiges archéologiques de surface subsistants de tout type
- Pentes du tell archéologique non stabilisées
- Emplacement et/ou conception architecturale du musée national du Kurdistan inappropriés
- Cadre légal existant à améliorer
- Implication insuffisante des anciens habitants et de la société civile d’Erbil dans la revitalisation de la citadelle
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2016
Montant total alloué dans le cadre du fonds en dépôt du Gouvernement régional du Kurdistan :
- Phase I du projet de revitalisation de la citadelle d’Erbil : 1 510444 dollars EU
- Phase II du projet de revitalisation de la citadelle d’Erbil : 12 837347 dollars EU
- Gestion du projet de zone tampon de la citadelle d’Erbil : 338 208 dollars EU
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2016**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016
L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 30 novembre 2015, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1437/documents/, qui fournit des informations sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations adoptées lors de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial. L’État partie a relevé ce qui suit :
- Des travaux ont été menés afin d’étudier, documenter et cartographier les vestiges archéologiques enfouis à l’aide de méthodes de recherche intégrées, comprenant des fouilles archéologiques et des prospections non invasives. Les résultats confirment la profondeur et l’ancienneté des vestiges souterrains. Trois phases ont été distinguées : la plus récente date de l’an 1000 apr. J.-C., une phase antérieure remonte aux IXe-VIIe siècles av. J.-C. et une strate de destruction intermédiaire au IIe siècle apr. J.-C., ce qui correspond vraisemblablement à une campagne romaine contre Erbil ;
- Une étude préliminaire a été réalisée sur la stabilisation des pentes et les façades du périmètre de la citadelle d’Erbil. L’aggravation de la situation en Iraq a empêché de lancer le programme de stabilisation, toutefois des travaux d’urgence ont été exécutés selon les besoins (douze maisons le long du périmètre de la pente ont subi de vastes interventions de conservation à travers des actions menées par le Bureau de l’UNESCO pour l’Iraq et des réparations d’urgence et des interventions de stabilisation mises en œuvre par la Haute Commission pour la revitalisation de la citadelle d’Erbil -HCECR) ;
- La mise en œuvre du projet de musée du Kurdistan est actuellement interrompue ;
- Les efforts déployés pour attirer des investisseurs privés ont été reportés en raison de l’instabilité accrue dans la région et de la crise financière qui s’ensuit. Une stratégie est en cours d’élaboration avec l’aide du Bureau de l’UNESCO pour l’Iraq afin de faciliter le partenariat public/privé lorsque la conjoncture sera favorable ;
- L’amélioration d’un cadre légal propre à attirer les investisseurs privés a été lancée dans le cadre du développement du système et du plan de gestion établi avec l’assistance du Bureau de l’UNESCO pour l’Iraq ;
- L’implication et la participation de la communauté locale au processus de revitalisation de la citadelle ont été poursuivies en affectant plusieurs maisons à des ONG locales actives dans des activités multiculturelles. L’Association des amis de la citadelle d’Erbil, destinée à sensibiliser et soutenir la participation du public, a été créée, le Centre culturel de la citadelle a été inauguré et un comité mixte a été créé, avec le concours de la HCECR et de la société civile pour gérer les activités du Centre.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016
Il convient de noter l’engagement résolu de l’État partie en faveur de la conservation et de la gestion du bien. Toutes les recommandations énoncées par le Comité du patrimoine mondial lors de l’inscription en 2014 (étudier, documenter et cartographier les vestiges de surface subsistants et les vestiges archéologiques enfouis ; s’occuper de la stabilisation des pentes du monticule ; reconsidérer l’emplacement du musée du Kurdistan ; élaborer une stratégie qui attire des investisseurs privés et favorise un partenariat public/privé ; entreprendre des études juridiques afin d’améliorer le cadre légal existant pour l’investissement privé et renforcer l’implication et la participation de la communauté locale à la revitalisation de la citadelle malgré l’instabilité de la situation) ont été prises en considération et, dans la plupart des cas, avec des réussites remarquables, en dépit de la conjoncture de plus en plus instable dans la région et de la crise financière qui s’ensuit. L’État partie a accompli des progrès dans tous les domaines en fonction de ses possibilités par rapport à l’état actuel des choses, en élaborant des stratégies et en modulant son action sur la base d’options viables et en vue d’une amélioration de la situation.
Des enquêtes et des fouilles archéologiques ont été réalisées avec des résultats gratifiants qui confirment l’antiquité et la multiplicité des strates de structures archéologiques ensevelies sous la butte : leur publication est prévue en 2016.
L’instabilité dans la région et la crise économique qui en résulte ont empêché d’exécuter l’étude complète de stabilisation élaborée sur les pentes de la citadelle et les façades du périmètre qui a été effectuée avec l’assistance du Bureau de l’UNESCO pour l’Iraq. L’étude et le plan d’action y afférent étaient supposés traiter la stabilisation de la pente de façon globale et selon un plan prioritaire. Néanmoins, plusieurs interventions ont été effectuées sur des édifices élevés le long de la pente qui nécessitent d’urgence des travaux de stabilisation. Quelques-unes d’entre elles ont donné lieu à une intervention de conservation complète de l’ensemble du bâtiment, à l’instar des actions entreprises par le Bureau de l’UNESCO pour l’Irak sur 12 bâtiments. D’autres ont porté sur les travaux d’urgence de la HCECR pour l’entretien et la consolidation des façades. Ces interventions se poursuivent. Les conditions structurelles de plusieurs édifices sur la pente de la citadelle restent donc vulnérables et nécessitent une intervention. Il est essentiel de continuer à accorder la priorité aux travaux de stabilisation de manière à entreprendre des actions indispensables là où et quand c’est nécessaire ou urgent.
Un éventail d’activités a été mis en place pour garantir que l’implication et la participation de la communauté locale soient renforcées et ramener la vie sociale dans la citadelle. La coopération mutuelle entre les ONG, les associations et le comité du centre culturel de la citadelle sera essentielle pour rétablir les synergies nécessaires. Le fait de favoriser la résidence permanente dans la citadelle peut aussi contribuer à recréer son tissu social.
Au vu des progrès accomplis par l’État partie, il est estimé que les préoccupations majeures du Comité du patrimoine mondial lors de l’inscription du bien sont aujourd’hui prises en considération de manière satisfaisante. Toutefois, compte tenu de l’instabilité croissante dans la région, il est recommandé que le Comité encourage l’État partie à poursuivre la mise en œuvre de l’ensemble des mesures et des plans pertinents, selon les possibilités, afin d’écarter et atténuer les menaces pesant sur sa valeur universelle exceptionnelle (VUE).
Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.23
Citadelle d’Erbil (Iraq) (C 1437)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 8B.20, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Félicite l’État partie pour les actions entreprises en réponse aux recommandations du Comité du patrimoine mondial au moment de l’inscription du bien ;
- Encourage l’État partie à poursuivre la mise en œuvre des mesures et des activités déjà entreprises, de manière à écarter et atténuer les menaces pesant sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Projet de décision : 40 COM 7B.23
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 8B.20, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Félicite l’État partie pour les actions entreprises en réponse aux recommandations du Comité du patrimoine mondial au moment de l’inscription du bien ;
- Encourage l’État partie à poursuivre la mise en œuvre des mesures et des activités déjà entreprises, de manière à écarter et atténuer les menaces pesant sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.