Vat Phou et les anciens établissements associés du paysage culturel de Champassak
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Habitat
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures de transport de surface
- Installations d’interprétation pour les visiteurs
- Ressources humaines
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Construction de nouvelles infrastructures comprenant une proposition de nouvelle route
- Absence de mécanisme de gestion coordonnée
- Parc de stationnement et centre d’accueil des visiteurs
- Insuffisance du personnel spécialisé
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2015
Montant total accordé au bien : Projet financé par le Japon : 379 040 dollars EU (1996-97) ; Projets financés intégralement par l’Italie par l’intermédiaire de la Fondation Lerici : 482 194 dollars EU (1996-2004 ; 3 phases) : Phase I (1996-1997) = 161 124 dollars EU , Phase II (1998-1999) = 164 000 dollars EU, Phase III (2003-2005) = 157 070 dollars EU
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 13 000 dollars E.U.
1999 | Preparation of the nomination dossier for Vat Phu ... (Approuvé) | 13 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Janvier-février 2011 : mission UNESCO ; novembre 2011 : mission du programme de la Convention France-UNESCO ; février 2012 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; avril 2013 : mission du Programme de la Convention France-UNESCO; mars 2014 : mission du Programme de la Convention France-UNESCO
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
Le 24 février 2015, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation qui est disponible à l’adresse suivante : https://whc.unesco.org/fr/list/481/documents/. Le rapport présente les informations suivantes :
- Route 14A : les travaux de construction de la route ont été suspendus et le projet de nouveau tracé de la route sera soumis à une étude archéologique avant que des plans détaillés ne soient conçus.
- Schéma directeur et plans locaux d’urbanisme : comme relaté en 2014, les projets de révision du schéma directeur étendu et d’élaboration de plans locaux d’urbanisme pour la zone de protection de Vat Phou Champassak ont été lancés en 2012. L’intégration du paysage culturel au sein du schéma directeur a fait l’objet d’un débat à l’Université nationale coréenne du patrimoine culturel à Buyeo, en République de Corée, lors d’un atelier qui s’est tenu à la fin de l’année 2014. La coordination du schéma directeur de Pakse avec les divers schémas directeurs du district a également fait l’objet d’un débat lors d’une réunion avec le Ministère des transports en 2014, et a été le sujet du groupe de travail international organisé avec le soutien de la Banque asiatique de développement. Des efforts ont été entrepris afin de veiller à ce que le Schéma directeur de Vat Phou Champassak inclue les zones environnantes ce qui permettra d’avoir une vision stratégique globale du développement du territoire. Les plans locaux d’urbanisme ont été élaborés conformément au schéma directeur.
- Planification urbaine : le nouveau document de planification urbaine a été signé en 2014, il constitue un cadre réglementaire d’urgence pour la protection du patrimoine.
- Projets de construction : Aucune nouvelle construction n’a été achevée depuis le dernier rapport sur l’état de conservation. La galerie officielle a été reconstruite car elle menaçait de s’effondrer.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015
La mission conjointe de suivi réactif Patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à Vat Phou s’est déroulée du 17 au 21 février 2015. La mission a examiné la construction de la route 14A et le projet modifié de tracé, a vérifié les informations recueillies par les relevés archéologiques afin d’évaluer l’importance des éléments d’archéologie présents le long de la route ainsi que l’état d’avancement des évaluations d’impact sur le patrimoine. Les progrès accomplis dans l’élaboration du schéma directeur et des plans locaux d’urbanisme ainsi que l’efficacité du plan et du système de gestion ont également fait l’objet d’un examen par la mission. Une des principales conclusions de la mission est que le niveau des menaces pesant sur le bien ne justifie actuellement pas d’envisager l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Toutefois, un certain nombre de problèmes majeurs existent et doivent être étudiés, et des solutions doivent être trouvées très rapidement afin de protéger efficacement la valeur universelle exceptionnelle (VUE) sans désavantager la communauté locale.
Avant la suspension des travaux en 2014, la route 14A était déjà en partie achevée. Le trafic est actuellement dévié par la ville de Champassak et au delà des vestiges de la ville ancienne, une partie du trafic continue cependant d’utiliser le tronçon inachevé. La mission a recommandé qu’un réseau routier efficace et efficient soit conçu et intégralement mis en service avant que le tronçon inachevé de la route 14A ne soit terminé. En outre, la mission a recommandé que :
- la route 14A soit destinée aux véhicules légers et que son trafic soit réservé aux résidents locaux et aux visiteurs se rendant dans la zone 4 ;
- la route 14B serve pour les échanges internationaux des véhicules lourds entre le sud de la RDP lao, le Cambodge et la Thaïlande ;
- les autocars de touristes se garent dans des emplacements dédiés, aux limites nord et sud du bien ;
- la route de district qui traverse la ville de Champassak et la ville ancienne soit strictement réservée au trafic peu dense généré par les villageois. La nécessité de construire les routes locales supplémentaires envisagées sera analysée et justifiée avant leur construction.
- la route 14A devrait être achevée selon son tracé initial, à 24 mètres de l’angle nord-ouest du quatrième mur d’enceinte de la ville ancienne, plutôt que selon le nouveau tracé proposé, à 100 mètres de l’angle.
La mission a remarqué qu’un certain nombre de nouvelles constructions ont été entreprises dans l’ensemble monumental malgré les précédentes décisions du Comité et sans que celui-ci en ait été informé, ce qui va à l’encontre du paragraphe 172 des Orientations. Ces constructions contribuent à la densification aléatoire du principal ensemble monumental. Il est donc essentiel que l’État partie conçoive un système de contrôle destiné à faire appliquer les lois et les réglementations de planification. Le plan de gestion devrait être revu et mis à jour et refléter la Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (DRVUE). Le plan et la déclaration devraient garantir l’interdiction de toute nouvelle construction le long du tronçon de la route entre les kilomètres 29 et 34 qui est mitoyen de la ville ancienne et très sensible d’un point de vue archéologique. Le démontage de toutes les constructions édifiées le long de la route 14A depuis 2010 devrait être envisagé afin de renforcer l’autorité du système de contrôle.
La mission a noté que le schéma directeur et les plans locaux d’urbanisme ont été adoptés en novembre 2014 et sont dans l’attente de l’approbation présidentielle. Les plans se concentrent principalement sur le secteur de la ville de Champassak et ont été élaborés au moyen d’une procédure de consultation qui a réuni les parties prenantes locales et les autorités. Il y a toutefois un besoin urgent d’amélioration du schéma directeur afin de régler les questions de planification à long terme et de contrôler de façon efficace la transformation du paysage culturel. Un énoncé détaillé de la vision globale du schéma directeur qui précise la façon dont les divers plans locaux sont reliés les uns aux autres, devrait être rédigé.
La mission a également recommandé que des améliorations et un renforcement de la coopération entre les agences, y compris entre les autorités aux niveaux provincial et national, soient mis en œuvre afin que le traitement des questions de conservation et de gestion du bien par le Comité national pour le patrimoine mondial de la RDP lao se poursuive. Les divers comités concernés par le bien du patrimoine mondial devraient notamment être réunis régulièrement et leurs procédures de prise de décision renforcées par la mise à disposition d’un soutien technique accru.
Enfin, la mission a souligné la nécessité d’une définition plus lisible et d’une meilleure compréhension des attributs, entre autres physiques, du bien qui transmettent sa VUE, en particulier en lien avec le paysage général et la ville de Champassak. Ces actions devraient être menées au moyen d’une consultation en bonne et due forme de la communauté locale.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7B.68
Vat Phou et les anciens établissements associés du paysage culturel de Champassak (République démocratique populaire lao) (C 481)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.17, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Prend note des conclusions et des recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM qui s’est rendue sur le territoire du bien ;
- Prie instamment l’État partie de concevoir et de mettre en service un réseau routier efficace et efficient avant que le tronçon inachevé de la route 14A ne soit terminé et ouvert à la circulation, et demande à l’État partie de :
- Limiter l’usage de la route 14A aux véhicules légers, aux résidents et aux visiteurs, utiliser la route 14B comme lien d’échanges internationaux pour les véhicules lourds entre le sud de la RDP lao, le Cambodge et la Thaïlande,
- Organiser le stationnement des cars de touristes dans des espaces dédiés aux limites nord et au sud du bien,
- Limiter l’usage de la route de district traversant la ville de Champassak et la ville ancienne au trafic peu dense généré par les villageois,
- Analyser et justifier la nécessité des projets de construction de routes supplémentaires,
- Achever la construction de la route 14A selon le tracé prévu à l’origine, à 24 mètres de l’angle nord-ouest du quatrième mur d’enceinte de la ville ancienne, plutôt que selon le nouveau tracé proposé, à 100 mètres de l’angle ;
- Regrette que, malgré de précédentes recommandations, un certain nombre de constructions nouvelles aient été entreprises dans l’ensemble monumental, sans planification globale du site et contribuant ainsi à une densification aléatoire du principal ensemble monumental ;
- Réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il élabore, à titre prioritaire, un schéma directeur qui repose sur une approche basée sur le paysage, en prenant en considération la nature du bien en tant que paysage culturel et l’archéologie enfouie, et les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et de :
- S’assurer que les plans locaux d’urbanisme soient conformes au schéma directeur,
- Intégrer au schéma directeur une protection stratégique globale du paysage et un cadre de développement qui prennent en compte les questions de planification à long terme,
- Veiller à la coordination avec les futurs plans territoriaux concernant des zones plus vastes,
- Soumettre des exemplaires du schéma directeur au Centre du patrimoine mondial, pour examen les Organisations consultatives avant son approbation finale ;
- Prie aussi instamment l’État partie de s’assurer que les dispositions du plan de gestion sont mises en œuvre et reflètent la VUE du bien, et de veiller à rendre le plan plus pratique et opérationnel en l’assortissant, entre autres, d’un cadre de suivi amélioré ;
- Note la nécessité d’une définition plus lisible et d’une meilleure compréhension des attributs, entre autres physiques, du bien qui transmettent sa VUE, en particulier en lien avec le paysage général et la ville de Champassak. Ces actions doivent être menées au moyen d’une consultation en bonne et due forme de la communauté locale ;
- Recommande à l’État partie d’améliorer et de renforcer la coopération entre les agences, notamment entre les autorités aux niveaux provincial et national, afin que les le traitement des questions de conservation et de gestion du bien par le Comité national pour le patrimoine mondial de la RDP lao se poursuive, et de veiller à ce que les divers comités concernés par le bien du patrimoine mondial soient réunis régulièrement et que leurs procédures de prise de décision soient renforcées par la mise à disposition d’un soutien technique accru ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien, sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés et sur les recommandations de la mission de suivi réactif restant à mettre en œuvre, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Projet de décision : 39 COM 7B.68
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.17, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Prend note des conclusions et des recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM qui s’est rendue sur le territoire du bien ;
- Prie instamment l’État partie de concevoir et de mettre en service un réseau routier efficace et efficient avant que le tronçon inachevé de la route 14A ne soit terminé et ouvert à la circulation, et demande à l’État partie de :
- Limiter l’usage de la route 14A aux véhicules légers, aux résidents et aux visiteurs, utiliser la route 14B comme lien d’échanges internationaux pour les véhicules lourds entre le sud de la RDP lao, le Cambodge et la Thaïlande,
- Organiser le stationnement des cars de touristes dans des espaces dédiés aux limites nord et au sud du bien,
- Limiter l’usage de la route de district traversant la ville de Champassak et la ville ancienne au trafic peu dense généré par les villageois,
- Analyser et justifier la nécessité des projets de construction de routes supplémentaires,
- Achever la construction de la route 14A selon le tracé prévu à l’origine, à 24 mètres de l’angle nord-ouest du quatrième mur d’enceinte de la ville ancienne, plutôt que selon le nouveau tracé proposé, à 100 mètres de l’angle ;
- Regrette que, malgré de précédentes recommandations, un certain nombre de constructions nouvelles aient été entreprises dans l’ensemble monumental, sans planification globale du site et contribuant ainsi à une densification aléatoire du principal ensemble monumental ;
- Réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il élabore, à titre prioritaire, un schéma directeur qui repose sur une approche basée sur le paysage, en prenant en considération la nature du bien en tant que paysage culturel et l’archéologie enfouie, et les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et de :
- S’assurer que les plans locaux d’urbanisme soient conformes au schéma directeur,
- Intégrer au schéma directeur une protection stratégique globale du paysage et un cadre de développement qui prennent en compte les questions de planification à long terme,
- Veiller à la coordination avec les futurs plans territoriaux concernant des zones plus vastes,
- Soumettre des exemplaires du schéma directeur au Centre du patrimoine mondial, pour examen les Organisations consultatives avant son approbation finale ;
- Prie aussi instamment l’État partie de s’assurer que les dispositions du plan de gestion sont mises en œuvre et reflètent la VUE du bien, et de veiller à rendre le plan plus pratique et opérationnel en l’assortissant, entre autres, d’un cadre de suivi amélioré ;
- Note la nécessité d’une définition plus lisible et d’une meilleure compréhension des attributs, entre autres physiques, du bien qui transmettent sa VUE, en particulier en lien avec le paysage général et la ville de Champassak. Ces actions doivent être menées au moyen d’une consultation en bonne et due forme de la communauté locale ;
- Recommande à l’État partie d’améliorer et de renforcer la coopération entre les agences, notamment entre les autorités aux niveaux provincial et national, afin que les le traitement des questions de conservation et de gestion du bien par le Comité national pour le patrimoine mondial de la RDP lao se poursuive, et de veiller à ce que les divers comités concernés par le bien du patrimoine mondial soient réunis régulièrement et que leurs procédures de prise de décision soient renforcées par la mise à disposition d’un soutien technique accru ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien, sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés et sur les recommandations de la mission de suivi réactif restant à mettre en œuvre, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.