Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7A.Add,
- Rappelant la décision 38 COM 7A.15, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Regrette qu’aucun rapport actualisé sur l’état de conservation n’ait été soumis par l’État partie, en particulier à propos des récents projets d’aménagement de grande envergure ;
- Rappelle que le Comité du patrimoine mondial doit être notifié avant tout projet majeur de restauration et/ou toute nouvelle construction susceptible de modifier la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et avant toute prise de décision sur laquelle il serait difficile de revenir, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et demande à l’État partie de communiquer au Centre du patrimoine mondial, de toute urgence et avant que les travaux ne soient entrepris, des informations détaillées, y compris une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), sur le projet de musée et de centre culturel de Bamyan ainsi que sur l’infrastructure d’accueil des visiteurs, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Prie instamment l’État partie d’intégrer le Schéma directeur culturel au Schéma directeur de développement urbain pour la vallée de Bamyan afin d’atténuer la pression exercée par le développement, et de faire appliquer un code de la construction et des réglementations sur le développement dans les zones tampons du bien et dans les autres aires protégées au titre de la Loi afghane de 2004 sur la protection des biens culturels et historiques ;
- Prie aussi instamment l’État partie de finaliser et d’adopter le plan de gestion d’ensemble dans le cadre d’une stratégie globale de gestion du bien en tant que paysage culturel ;
- Demande également à l’État partie de prendre toutes les mesures nécessaires à la restauration de la sécurité sur le site et d’intégrer au budget annuel de l’état les coûts de gardiennage du site afin de pouvoir mettre en œuvre pleinement les mesures correctives et de conserver la VUE du bien, et prie en outre instamment l’État partie de réviser, après consultation du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives, le calendrier de mise en œuvre des mesures correctives et de soumettre ce document révisé au Centre du patrimoine mondial pour examen par le Comité ;
- Demande en outre à l’État partie d’établir et de mettre en œuvre, avec le soutien des bailleurs de fonds internationaux, un programme de renforcement de capacités destiné à consolider les capacités locales et nationales dans les domaines de la conservation et de la gestion du patrimoine, en développant notamment la capacité des communautés locales à contribuer à la sauvegarde du bien ;
- Accueille favorablement les recommandations de la mission technique de conseil de l’ICOMOS qui s’est rendue sur le territoire du bien en 2014, et encourage l’État partie à les mettre en œuvre afin d’atténuer les conséquences des travaux d’envergure réalisés sur les pieds du bouddha est, et ce, afin d’assurer sa future protection ;
- Prend note de la nécessité d’envisager des politiques de reconstruction future des niches des bouddha, et réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il veille, lorsqu’il envisagera différentes options pour intervenir sur les niches des bouddha, à ce que les propositions se basent sur des études faisabilité qui intègrent :
- une approche d’ensemble et convenue de la conservation et de la présentation du bien,
- une philosophie de conservation pertinente basée sur la VUE du bien,
- des études de faisabilité sur le plan technique et financier pour la mise en œuvre des projets ;
- En appelle à la communauté internationale afin qu’elle continue d’accorder son soutien technique et financier à la protection et à la gestion du bien dans son ensemble afin d’atteindre les objectifs fixés dans l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016 ;
- Décide de maintenir le Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (Afghanistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.