Jean-Louis Aubert

Jean-Louis Aubert
© Arthur Aubert
Passeport artiste
12/04/1955
Nantua (France)
Pays:  France
Langue:  Français
Qualité:  Auteur / Chanteur / Compositeur
Genre musical:  Rock / Chanson

Ex-leader du groupe Téléphone, Jean-Louis Aubert a su développer au fil de sa carrière solo, un univers, une écriture et un son qui lui sont très personnels, bien loin de l'énergie rageuse de ses débuts. Loin de nier son passé, il en a fait le terreau de son grand talent.

Biographie: 

Né à Nantua dans le département de l'Ain le 12 avril 1955, Jean-Louis Aubert est le fils d'un sous-préfet. Il est élevé par le personnel au service de ses parents. Il s'ennuie un peu. Lorsqu'il a dix ans, sa famille déménage à Paris. Comme il le dit lui-même, il devient alors un garçon difficile et caractériel. Toujours au bord de la révolte, il accumule les punitions.

Peu enclin à s'investir dans les études, il s'intéresse très tôt à la musique. À l'âge de 17 ans, il décide de partir sur les routes des États-Unis, une guitare sous le bras. Plusieurs mois durant, il va faire la manche pour survivre en chantant des tubes de The Rolling Stones. Ce périple plein d'aventures va lui permettre de prendre un peu de recul face au fameux rêve américain.

Une fois rentré à Paris, il commence à chanter dans les boums et fêtes organisées dans le XVIe arrondissement, le plus riche de la capitale. Il rencontre Richard Kolinka, batteur de son état, qui vient d'écrire un opéra avec un bassiste du nom de Daniel Roux. Impressionné, Jean-Louis Aubert se joint à eux pour former le groupe Sémolina. Ils enregistrent même un 45 tours "Et j'y vais déjà" et "Plastic rocker", devenu aujourd'hui un collector.

Mais l'aventure s'arrête rapidement. Peut-être un peu déçu par ce départ avorté, Jean-Louis Aubert, décidé à devenir une rock star, a la rage et l'énergie rivées au corps. Quelques années après la révolte étudiante de 68, certains idéaux survivent.

Téléphone

Jean-Louis a vaguement tenté une faculté de musicologie mais en fait, il préfère jouer de la guitare avec ses copains dans la cave de leur maison communautaire. En novembre 1976, Richard loue une salle mais le groupe avec lequel il joue n'est pas disponible. Reste Jean-Louis, qui appelle Louis Bertignac, qui appelle Corinne Marienneau. Les quatre musiciens se connaissent depuis longtemps. Ils évoluent dans la même sphère.

Ils répètent donc quelques reprises du répertoire anglo-saxon de l'époque et même les premières chansons de Jean-Louis Aubert, dont "Métro, c'est trop" qu'il a composé lors d'un séjour dans une grotte à Ibiza, mangeant uniquement du riz et du miel en compagnie de deux copains !

Le fameux concert a lieu en novembre 1976 au Centre américain de Paris. Véritable ovation pour les quatre jeunes gens dont c'est la première prestation ensemble sur scène (et non la dernière !) Le groupe Téléphone est né. Et l'aventure rock peut commencer. Jean-Louis Aubert signe la majeure partie des chansons durant les quelque dix ans de vie commune. Il est le chanteur à la voix juvénile, animé d'une rage sans nom, leader du groupe phare de la scène française des années 1970/1980, véritable bête de scène et enfin modèle de toute une génération d'adolescents comme ses trois autres amis.

Après cinq albums studio et plusieurs tournées gigantesques, le groupe décroche et annonce en 1986, sa séparation.

Depuis un certain temps, l'ambiance commençait à se dégrader. Chacun des musiciens envisageait des projets en solo. C'est donc Aubert qui réagit le plus vite en sortant avec son copain de toujours, Richard Kolinka un 45 tours "Juste une illusion", sous le nom de Aubert'n'Ko. Daniel Roux se joint à eux ainsi que deux nouvelles recrues, Feedback et Marine Rosier, respectivement aux percussions et aux claviers.

Quelques concerts surprises en banlieue parisienne et Aubert est de nouveau sur scène. En 1987, ils sortent un premier album "Plâtre et ciment". Sans pouvoir se démarquer réellement du style Téléphone, Aubert, 32 ans, injecte dans ses morceaux quelques rythmes funk, rendant ainsi plus groovy une musique qui fut longtemps un modèle de rock.

En mai, le groupe se produit au Bataclan à Paris du 5 au 9 mai, devant un parterre de fans curieux de voir à quoi ressemble le fil coupé du Téléphone. Cette période ressemble à une renaissance pour le chanteur, accentuée par le fait qu'il devient le père d'un petit garçon prénommé Arthur.

1989 : "Bleu, Blanc, Vert"

Deux ans plus tard paraît l'opus intitulé "Bleu, Blanc, Vert". Dévoilant un peu plus la vraie personnalité d'Aubert, les dix-neuf titres proposent un son plus fluide, plus aéré, au dire même de l'artiste. Après des années passées à chanter la ville, le voilà qui effectue un vrai retour à la nature. Sans développer un manifeste écolo ("Locataire"), on sent bien que ses centres d'intérêt changent peu à peu. "Sid'aventure" et "Attentat" sont autant de chansons inspirées par les choses de la vie même si comme toujours on peut lui reprocher une écriture parfois simpliste à force de se vouloir dénonciatrice.

Mais cet album marque quand même une nette évolution de l'artiste vers un travail de plus en plus personnel. C'est entre autres la première fois qu'il produit lui-même son disque. Succès d'estime, loin des scores de vente de Téléphone : 200 000 exemplaires vendus.

Défait de sa crédibilité rock (et content de ça), Aubert se cherche et commence à se trouver avec l'album suivant : "H" qui sort en 1992. "H" comme Humain et Homme affirme l'artiste. Enregistré dans un studio itinérant installé dans différentes caves et sous-sols, au moment de la guerre du Golfe, cet album recèle des ambiances parfois bizarres comme le titre "le Bateau sous la terre".

Guitare acoustique ou électrique, participation de Paul Personne et de Princess Erika, Aubert explore les profondeurs de l'âme et nous propose un voyage intérieur. Après ce message personnel, il part retrouver son public pour une grande tournée en France, avec son acolyte de toujours, Richard Kolinka. Les meilleurs moments sont enregistrés pour un live "Une page de tournée" sorti en 1994.

Adepte du duo voix-instrument, Jean-Louis Aubert confesse depuis longtemps un certain attachement artistique à Bob Dylan et Gérard Manset. Mais, l'ancien membre de Téléphone, toujours à la recherche d'émotions différentes signent en 1996, la musique de la chanson "le Jour se lève encore" et le texte de "Vivant poème" sur l'album de la chanteuse Barbara. Si au premier abord, cela peut paraître surprenant, en réalité, la collaboration entre les deux artistes se révèle fructueuse et créative.

1997 : "Stockholm"

Après cette halte sur le chemin de sa carrière personnelle, Jean-Louis Aubert, l'éternel adolescent comme le surnomme la presse, sort un nouvel opus en 1997. "Stockholm" a été conçu dans son studio de Boulogne (où il habite aussi), et à Stockholm. Les séances de mixage se sont faites à Paris, Stockholm encore, Bruxelles et Londres. Ses fidèles amis ont apporté leur contribution : Richard Kolinka toujours et Olive de Lili Drop (guitare).

De nouvelles recrues apportent un nouveau souffle : le Suédois Gordon Cyrus qui est sans doute à l'origine de l'engouement d'Aubert pour la ville de Stockholm, le batteur nigérian Tony Allen et la chanteuse Barbara, qui vient donner le change à Aubert. Loin du rock'n'roll basique de ses débuts, le chanteur emmène "Stockholm" vers le futur, vers des musiques nouvelles : "Océan", "Fais ton voyage" ou "Je crois en tout, j'ne croix en rien", le voilà qui navigue dans les brumes de la création.

Fin 1997, il entreprend une tournée française qui passe par l'Olympia à Paris les 4, 5, 6 décembre. Les concerts ont lieu à guichet fermé. À cette occasion, il rend un vibrant hommage à Barbara, qui vient de disparaître le 25 novembre. Quelques mois après l'Olympia, Aubert donne une nouvelle série de concerts au Cirque d'Hiver pour un spectacle de plus de trois heures à chaque fois. Dans une ambiance orientale, le public est convié à attendre l'artiste au son du oud de l'Iranien Mad Shere Khan. En bonne logique, Jean-Louis Aubert clôt le concert par une reprise des Stones dont il doit assurer la première partie les 25 et 26 juillet au Stade de France.

Loin d'être fatigué, Aubert continue ses explorations musicales en sortant en novembre 2001 un nouvel album intitulé "Comme un accord". Pour la première fois, son complice de toujours, Richard Kolinka n'est pas de la partie et laisse sa place à Fabrice Moreau, le frère de Patrick Bruel. Autre nouveauté, Aubert confie la production de cet opus à une autre personne, Renaud Letang qui a travaillé avec Manu Chao, Sergent Garcia et Alain Souchon notamment.

Une tournée s'ensuit mais pas avant l'automne 2002 (4 octobre/16 décembre) avec une halte parisienne les 7 et 8 novembre. Sa première partie est assurée par le chanteur Raphael, lequel chante également avec Aubert le titre "Vivant poème" que l'ancien leader de Téléphone avait écrit avec Barbara.

Il reprend sa tournée en 2003. Au printemps, un duo, extrait du nouvel album de Raphael, "Sur la route", caracole en tête des hit-parades. Puis en octobre, sortent un Best of "Comme on a dit" ainsi qu'un DVD live "Comme on a fait", l'intégralité d'un concert enregistré au Zénith de Paris, le vendredi 13 juin 2003.

2005 : "Idéal standard"

Le chanteur fait une pause pour concevoir son sixième album, "Idéal Standard", qui sort en novembre 2005. Sans artifice, Jean-Louis Aubert présente un disque épuré, serein. Composé de morceaux récents et d'autres plus ancien, "Idéal Standard" est enregistré dans le château d'Hérouville, qui servit de studio aux plus grands dans les années 1970 (David Bowie, Elton John et Pink Floyd) avant de tomber dans l'oubli et l'abandon.

Aubert veut continuer à croire à ses rêves d'ado, loin du formatage de la musique actuelle. Pour cet album, il fait appel à Renaud Letang pour la réalisation ainsi qu'au Canadien Gonzales à l'univers musical plus proche de l'électro que du rock. Une nouvelle approche artistique pour Aubert qui n'attend qu'une chose après la sortie du disque, reprendre la route pour donner des concerts.

C'est rapidement chose faite : la tournée "Idéal Standard" débute dès le 20 février 2006, pour plusieurs mois. Jean-Louis enchaîne les grandes salles et toutes affichent complet : le Bataclan, où il se produit du 1er au 4 mars, tout comme le Zénith, du 14 au 16 mars, regorgent de fans impatients d'entendre ce que donne le nouvel album en live.

Après avoir sillonné la quasi-totalité des grandes villes de France, l'ex-Téléphone revient au Zénith de Paris le 24 juin pour un concert exceptionnel, puis repart en province pour le Festival Terra-Neuvas, avant de rejoindre les Francofolies de La Rochelle. Une vingtaine d'autres dates sont au programme de Jean-Louis Aubert avant la fin de cette tournée marathon.

En 2007, à l'initiative de Richard Kolinka, il participe à la série de concerts intitulée "Les aventuriers d'un autre monde" qui se déroule du 11 au 18 janvier et qui constitue une rencontre musicale exceptionnelle. Ses compagnons de scène sont alors Alain Bashung, Cali, Daniel Darc, Raphael et Richard Kolinka lui-même.

Après cela, Jean-Louis Aubert s'offre une grande tournée en solo intitulée "Un tour sur moi-même", qui démarre en septembre, soit 130 dates, seul en scène avec sa guitare. Il revisite ainsi le répertoire de Téléphone et le sien, dans une version acoustique et sobre. Cela se poursuit jusqu'en 2008, avec notamment deux dates au Casino de Paris en avril et un concert exceptionnel au Théâtre des Champs-Élysées le 25 avril.

"Un tour sur moi-même - Le coffret" rassemble le DVD de la tournée, un DVD live bonus, 3 CDs inédits acoustiques, un livre de 60 pages écrit par Jean-Louis Aubert et sort en décembre 2008, concluant ainsi une aventure qui a rencontré un grand succès. En mars 2009, sort une version allégée du live intitulée "Premières prises".

2010 : "Roc'Eclair"

Il faut attendre la fin de l'année 2010, pour pouvoir écouter de nouvelles chansons originales de Jean-Louis Aubert. L'album "Roc'Eclair" sort en novembre. Après la disparition de son père qu'il a accompagné jusqu'à sa fin, et de plusieurs proches, l'auteur compositeur semble ouvrir son cœur. Il propose alors un album plein d'humanité, subtile et intense, loin de son image d'adolescent rocker. Aubert enregistre quasiment tous les instruments, donnant une couleur très folk rock à cet album. Le premier extrait s'intitule "Demain sera parfait".

En même temps que ces douze chansons, sort un autre disque intitulé "Hiver" regroupant sept autres titres qu'il a écrits au même moment et qu'il ne veut pas voir disparaître parmi tout ce qu'il a écrit.

Alors que les rumeurs de reformation de Téléphone continuent à circuler, le 9 avril 2011 démarre la tournée "Roc'Eclair".

Il donne même quatre concerts au Zénith de Paris en mai 2011.

La tournée "Roc'Eclair" donne lieu à une belle récompense pour l'artiste qui reçoit en mars 2012, la première Victoire de la musique de ses 35 ans de carrière, celle de la Tournée de l'année.

L'année suivante, l'inspiration va naître chez l'auteur-compositeur d'une façon inattendue. Il tombe presque par hasard sur le recueil de poèmes "Configuration du dernier rivage" de l'écrivain Michel Houellebecq. Il compose alors en quelques jours une série de chansons à partir de ces textes, avant de contacter l'écrivain qui, séduit par le projet, lui donne son accord pour en faire un album.

2014 : "Les parages du vide"

Ce coup de foudre artistique entre ces deux univers éloignés se mue en une véritable amitié entre les deux hommes. L'album "Les parages du vide" paraît en avril 2014. Portés par les compositions et la voix d'Aubert, les mots de Houellebecq prennent un tour plus solaire. Le premier extrait est "Isolement", lancé par un clip dans lequel figure l'écrivain.

Le chanteur défend ce disque lors d'une tournée qu'il effectue d'octobre à décembre 2014. En février 2015, Jean-Louis Aubert est décoré en tant qu'Officier des Arts et Lettres par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin.

En 2015, il organise avec ses complices Louis Bertignac et Richard Kolinka un concert surprise au Point éphémère à Paris. C’est l’acte de naissance des Insus, le groupe reprenant le répertoire de Téléphone bien sûr, et ce, sans la bassiste originelle, Corine Marienneau, délibérément écartée. Galvanisés par l'accueil du public lors des concerts, les trois compères mettent fin à l'aventure deux ans plus tard, les 15 et 16 septembre, au Stade de France, devant 80 000 personnes. Après cette tournée magistrale, Jean-Louis Aubert ressent le besoin d’un retour à l’intimité.

2019 : "Refuge"

L’album "Refuge" est conçu en tournée et enregistré au studio de La Frette. Il sort en novembre 2019 et comporte 22 titres, sobres et efficaces, dont les tubesques, "Bien sûr" et "Aussi loin".

En décembre 2019, Jean-Louis Aubert remplit le Bataclan, une salle endeuillée par les attentats du 13 novembre 2015, à laquelle le chanteur est très attaché. C’est le début d’un "Olo tour", où il se produit seul, entouré d’hologrammes, une idée qui lui est venue à la lecture d'une œuvre de science-fiction où un musicien jouait avec ses avatars.

Sa tournée s’arrête à Amiens pour cause de confinement, lié à la propagation du coronavirus. À l'origine, deux concerts au Zénith de Paris étaient prévus fin avril 2020. Ils affichaient complet. Dès le 15 mars, premier jour du confinement, il donne un concert en vidéo depuis sa maison en Eure-et-Loir. On le retrouve par la suite régulièrement sur Facebook pour des sets, seul avec sa guitare.

Quelques mois plus tard, lors d'un contrôle lié au dépistage du coronavirus, on lui fait faire un scanner de contrôle et on découvre qu’il souffre d’une malformation cardiaque. Elle semble s'aggraver et il est hospitalisé en juillet.

Il subit une opération à cœur ouvert de 4h30, dont il se remet assez vite. Mais une maladie nosocomiale l’oblige à garder le lit pendant un mois. Une nouvelle tournée prévue à la rentrée 2020 est annulée du fait des mesures sanitaires.

On le retrouve comme président d'honneur des Victoires de la Musique en février 2021, et sur scène il interprète "Un autre monde" en écho à la situation difficile de la culture depuis plusieurs mois. 

Mars 2021

Discographie
OLO TOUR
Live - 2022 - Parlophone
REFUGE
Album - 2019 - Parlophone
LES PARAGES DU VIDE
LES PARAGES DU VIDE
Album - 2014 - Parlophone
LIVE = VIVANT
Live - 2012 - Parlophone
ROC 'ÉCLAIR
Album - 2010 - EMI
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