La 33e édition des Jeux de Paris bat son plein et, chaque jour, est l'occasion pour les supporters du monde entier de célébrer leurs nouveaux champions. Pourtant, d'autres athlètes accomplissent aussi chaque jour des exploits sportifs. Mais sont-ils pour autant des champions ?
Écoutez les explications de Lucie Bouteloup, avec la transcription. Une chronique proposée avec le soutien des ministères de la Culture, de l'Europe et des Affaires étrangères, et des Sports.
Les mots des JO en vidéo :
Les mots des JO, Lucie Bouteloup
La 33e édition des Jeux de Paris bat son plein et, chaque jour, est l'occasion pour les supporters du monde entier de célébrer leurs nouveaux champions. Côté France, c'est d'abord l'équipe du rugby à sept qui a ouvert le bal. Et puis, il y a aussi eu Manon Apithy-Brunet, au sabre individuel femme, ou encore Cassandre Beaugrand au triathlon à la course individuelle. Mais l'athlète qui a particulièrement marqué les esprits, c'est le nageur Léon Marchand, avec notamment cette soirée d'anthologie pendant laquelle il est arrivé premier au 200 mètres papillon avant de battre le record olympique du 200 mètres brasse. Ça fait deux médailles d'or en une seule journée, du jamais vu dans l'histoire olympique en natation. À 22 ans seulement, Léon Marchand est donc pour l'instant le champion de ces olympiades...
« Léon Marchand... Ce deuxième titre olympique... C'est fait ! Il est double champion olympique le même soir ! C'est fait ! »
Pourtant, d'autres athlètes accomplissent aussi chaque jour des exploits sportifs. Mais sont-ils pour autant des champions ? Alors, j'ai demandé à Stéphane Diagana, le premier champion du monde d'athlétisme masculin français au 400 mètres haies, en 1997, de me donner sa définition de ce mot :
« Le champion ou la championne, c'est souvent celui ou celle qui gagne, tout simplement, voilà si on fait un raccourci. Et pour moi, la vision que j'en ai est très différente. Parce qu'on peut être champion ou championne sans gagner, mais en se réalisant pleinement. Et ça rejoint tout à fait la phrase de mon entraîneur Fernand Urtebise qui m'a accompagné pendant quinze ans durant ma carrière, pendant mes plus belles années en équipe de France, et qui disait avant d'être champion du monde, de toute façon, il faudra que tu sois champion de toi-même. »
Tout est donc une question de point de vue. Mais au fait, d'où vient ce mot champion ? Du latin médiéval campio, qui va donner en germanique kampj, c'est-à-dire le champ de bataille, puis kampjo pour le combattant dans un duel judiciaire, le champion, c'est donc d'abord celui qui combat pour une cause, la sienne ou celle d'un autre. Et c'est seulement à la deuxième moitié du XIXe siècle que le champion va prendre le sens qu'on lui connaît. Comment ? Eh bien, c'est probablement un héritage de l'anglais « champion » qui vient du jargon sportif et qui désigne l'athlète qui gagne les compétitions, un peu comme le valeureux combattant qui défendait autrefois sa cause. Alors évidemment, ces champions sportifs, on aime les acclamer pour les galvaniser sur les terrains, mais aussi après la victoire.
« We are the champions, my friends... »
Aujourd'hui, on trouve aussi des champions en dehors des stades, mais le mot désigne toute personne qui excelle dans son domaine, comme par exemple un champion des mots croisés ou de la tarte à l'abricot. Mais revenons à nos athlètes. À la fin des compétitions, les champions sont donc récompensés lors d'une cérémonie par une médaille. Une médaille ? Mais ça, c'est une autre histoire...
Les mots des JO, une chronique avec le soutien des ministères de la Culture, de l'Europe et des Affaires étrangères et des Sports.
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