rantanplan
Apparence
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Étymologie
[modifier le wikicode]- (1754[1], 1744 sous la forme « rlan tan plan »[2]) Cette onomatopée est attestée dans la chanson légère à partir du milieu du XVIIIe siècle, sous une multitude de graphies différentes : rantanplan, rantamplan, ran tan plan, ran tamplan, rlan tan plan, r’lan tant plan, relan tan plan etc, généralement suivi de tire lire ou tirelire.
- La quasi totalité de ces chansons mentionnent une source commune portant ce titre, sous forme d’indication musicale : « sur l’air de ran tan plan tire lire ». Le texte de cette chanson initiale semble malheureusement introuvable, contrairement à son air, dont des partitions existent[1].
- Cette onomatopée chansonnière connue surtout par son utilisation pendant les guerres napoléoniennes[3][4] n’est pas forcément d’origine militaire, du moins rien ne l’atteste vraiment. Si la séquence guerrière « ran tan plan, tambour battant » est effectivement ancienne[5], le registre des chansons du XVIIIe siècle peut tout aussi bien être purement licencieux ou grivois, sans référence martiale[1][2]. Le musicologue Jean-Georges Kastner analyse ainsi l’onomatopée à travers ses multiples variantes : « Ran tan plan tire lire : cette dernière forme est une double onomatopée qui rend l’effet du tambour accompagné du fifre. Ran tan plan ou r’li r’lan, rilan tam plan ou rataplan imite les effets variés des coups de baguettes dans les batteries de tambour. Ramtamplan ou rataplan, répété à intervalles égaux, indique parfaitement l’espèce de batterie nommée rappel »[6].
Onomatopée
[modifier le wikicode]rantanplan \ʁɑ̃.tɑ̃.plɑ̃\
- Roulement de tambour.
Les enfans en délire,
— (Armand Gouffé, Le jour de l’an, tableau de vingt-quatre heures, L’Épicurien français, février 1808, page 182)
Rantanplan tirelire,
Sur leurs tambours s’essoufflant,
En plein, plan, rantanplan tirelire en plan,
Et les pantins circulant
Dans tout ce vaste empire...
Mais la soirée expire,
Rantanplan tirelire,
Et la nuit se déroulant,
En plein, plan, rantanplan tirelire en plan,
Nous dit que du jour de l’an
L’on ne doit plus rien dire.Cette bonne dame, très vieille garde, rantanplan et poil au menton, commente d’un seul trait les beautés de l’art et de la chose.
— (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, page 139)Et il leur a annoncé à grands rantanplans un plan : un « plan de développement de la vie associative », carrément !
— (Jean-Luc Porquet, Aide-toi, l’État ne t’aidera pas, Le Canard Enchaîné, 15 novembre 2017, page 5)
Variantes
[modifier le wikicode]Synonymes
[modifier le wikicode]- plan-plan (Le plan plan de la caisse)
Dérivés dans d’autres langues
[modifier le wikicode]- Néerlandais : rataplan
Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Yvelines) : écouter « rantanplan [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « rantanplan [Prononciation ?] »
Références
[modifier le wikicode]- ↑ a b et c Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, Ah quel conte !, partie 8, chez les Freres Vasse, Bruxelles, 1754, texte page 170, partition page 12 (n° 19)
- ↑ a et b Charles-Simon Favart, L’école des amours grivois, G. Chez Prault Fils, 1744, page 14
- ↑ Théo Fleischman, Napoléon et la musique,Brepols, 1965, page 13
- ↑ Lorédan Larchey, Les cahiers du capitaine Coignet (1799-1815), Hachette, 1909, page 335
- ↑ Charles-Simon Favart, La soirée des boulevards, 1750, pages 59-63
- ↑ Jean-Georges Kastner, Les chants de l’armée française, G. Brandus, Dufour et Cie, 1855, page 39