de la vertu, de la vie future, de sa femme, de ses enfants, elle finit par lui dire :
— Je te pardonne, promets-moi de ne plus recommencer.
— Je ne le ferai plus jamais ! Que je meure, que je crève si je recommence ! disait Polikei en sanglotant.
Il revint à la maison en hurlant comme un veau. Depuis lors, on ne put accuser Polikei d’aucune mauvaise action. Mais il perdit sa gaîté. Tout le village le considérait comme un voleur et, lorsque vint l’époque du recrutement, il fut désigné par tout le monde, comme ayant mérité d’être envoyé au régiment.
Polikei était vétérinaire, on le sait. Personne n’aurait pu dire comment il l’était devenu, lui moins que les autres.
Au haras, sa seule occupation consistait à enlever le fumier, à apporter l’eau et quelquefois à brosser les chevaux ? Plus tard, il devint tisserand, puis garçon jardinier. Il passait ses journées à ratisser les allées ; puis pour le punir on l’envoya à une briqueterie.
Lors de son dernier séjour dans son village, — on ne sait pas trop comment il acquit la réputation d’un vétérinaire distingué, — il saigna un cheval, une fois, puis une seconde fois, le renversa, lui gratta les sabots ; puis, l’ayant reconduit dans l’enclos lui incisa une veine sur la cuisse droite, prétendit, que pour guérir un cheval, il fallait aussi ouvrir la veine du côté opposé. Ensuite il pansa toutes les plaies avec du vitriol, et plus il tourmentait les pauvres bêtes, plus sa réputation grandissait.