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Page:Mirbeau - Les Écrivains (deuxième série).djvu/270

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HYMNE À LA PRESSE


Je veux exprimer ici tout mon plaisir de rentrer dans le rang. Je croyais bien que c’était fini de moi et que, plus jamais, plus jamais, il ne me serait permis d’écrire dans un journal ce que je pense sur les hommes et sur les choses de mon temps. Et j’en étais réduit à souhaiter que revinssent les époques plus douces, plus tolérantes de la tyrannie politique et de l’inquisition religieuse, puisque, sous un régime de libre discussion, il est formellement interdit à des hommes libres d’exercer un droit que les lois consacrent il est vrai, mais que les mœurs, plus fortes que les lois, abolissent.

C’est que tous les journaux, si divisés pour servir, je ne dis pas des causes, mais des intérêts privés différents et des ambitions ennemies, ne font plus qu’un seul journal, lorsqu’il s’agit