qu’il emportait celle dont toutes deux parlaient en ce moment.
Pendant quelques semaines, la mystérieuse disparition de la pupille d’Hervé Dourzen fit marcher les langues, aux alentours de Coatbez. Les âmes charitables mettaient en avant l’hypothèse d’un accident. Cette jeune fille, disaient-elles, avait très bien pu se noyer en se promenant sur cette côte où les endroits dangereux ne manquaient pas. Mais Blanche Dourzen fut la première à déclarer que, pour elle, aucun doute n’existait : Sophie, en digne fille de sa mère, était lasse de vie sérieuse et avait fui pour vivre selon ses mauvais instincts. D’autres se rangèrent à cet avis, bien que rien ne vînt le corroborer. Car tous, en dehors de Mlle Herminie et de Macha, ignoraient que Gwen était connue du jeune châtelain de Kermazenc et ne pouvaient rien soupçonner de la vérité. Ce fut donc en vain que M. Dourzen fit rechercher sa pupille. On ne put savoir qu’une chose : c’est qu’un paysan l’avait vue se diriger vers Ti-Carrec, à deux heures environ. Ensuite, nul ne l’avait plus aperçue.
Comme on ignorait ses relations avec Mlle Herminie, personne n’eut l’idée de s’informer près de celle-ci et de sa servante. Elles seules, pourtant, auraient pu éclaircir un peu le mystère. Car elles ne doutaient guère, ni