bien élevé leurs enfants, bien dirigé leur maison. Car ceux qui serviront bien le Seigneur s’élèveront et acquerront une grande fermeté dans la foi, qui est en Jésus-Christ. » Or, ce qu’il dit des diacres : « Qu’ils ne soient point doubles dans leurs paroles, » il le dit aussi des diaconesses : « Qu’elles ne soient pas médisantes. » Ce qu’il dit des uns : « Qu’ils ne soient pas adonnés au vin, il le dit des autres : « Qu’elles soient sobres. » Enfin, il renferme tous les autres préceptes en deux mots : « Qu’elles soient fidèles en toutes choses. » De même qu’il ne veut pas que les évêques et les diacres aient contracté deux fois mariage, de même il établit que les diaconesses ne doivent avoir été mariées qu’une fois, ainsi que nous l’avons rappelé plus haut. « Choisissez pour diaconesse une veuve qui n’ait pas moins de soixante ans, dit-il, qui n’ait eu qu’un mari, dont on puisse rendre le témoignage qu’elle a fait le bien, élevé ses enfants, donné l’hospitalité, lavé les pieds des saints, assisté les malheureux, accompli toutes sortes de bonnes œuvres : évitez les veuves trop jeunes. »
Par cette peinture des diaconesses, ou plutôt par cette règle, il est aisé de voir combien il se montre plus sévère pour le choix des diaconesses que pour celui des évêques et des diacres. Car ce qu’il dit des diaconesses, « qu’on doit pouvoir rendre le témoignage qu’elles ont fait le bien, donné l’hospitalité, etc., » il n’en parle pas au sujet des diacres. Ce qu’il ajoute, « qu’elles aient lavé les pieds, etc., » il n’en dit pas un mot au sujet des évêques et des diacres. Il se contente de dire que les évêques et les diacres « soient sans reproche. » Mais, pour elles, il veut non-seulement qu’elles soient sans tache, mais « qu’elles aient accompli toutes sortes de bonnes œuvres. » Il fixe même avec soin le degré de maturité de leur âge pour qu’elles aient plus d’autorité, en disant : « Qu’elles n’aient pas moins de soixante ans ; » en sorte que, non-seulement la pureté, mais encore la longueur de leur vie, éprouvée en maintes choses, inspire plus de respect.
Voilà pourquoi le Seigneur lui-même, malgré sa tendresse pour Jean, lui préféra Pierre ainsi qu’aux autres, parce qu’il était plus âgé. En général, on souffre moins de voir à sa tête un vieillard qu’un jeune homme, et nous obéissons plus volontiers à celui que la nature et l’ordre du temps, non moins que l’excellence de sa vie, ont mis au-dessus de nous.
C’est ainsi que saint Jérôme, dans son premier livre contre Jovinien, dit, au sujet de l’élection de saint Pierre : « Un seul est choisi, afin que l’établissement d’un chef écarte toute occasion de schisme. Mais pourquoi Jean n’a-t-il pas été élu ? Parce que Jésus-Christ a déféré à l’âge, parce que Pierre était plus vieux, et pour ne pas donner à un jeune homme, presque à un enfant, la préférence sur des vieillards : en bon maître qui devait enlever à ses disciples toute occasion de querelle, et qui aurait craint de paraître fournir un motif de jalousie contre son bien-aimé. »
C’est aussi par cette considération que cet abbé, dont il est parlé dans les