Votre pieux zèle, très-chère sœur, m’a interrogé en votre nom et au nom de vos filles spirituelles sur l’ordre auquel vous appartenez ; vous désirez connaître l’origine des congrégations de religieuses : je vais vous répondre en peu de mots et aussi succinctement qu’il sera possible.
I. C’est de Jésus-Christ même que les ordres monastiques d’hommes et de femmes ont reçu la forme parfaite de leur constitution. Avant l’incarnation du Sauveur, il y avait bien eu, tant pour les hommes que pour les femmes, quelques essais de ces sortes d’établissements. Saint Jérôme, en effet, écrit à Eustochie : « Les fils des prophètes que l’Ancien Testament nous représente comme des moines, etc. » Saint Luc aussi rapporte qu’Anne, étant veuve, se consacra au service du temple, qu’elle mérita d’y recevoir le Seigneur, conjointement avec Siméon, et d’être remplie de l’esprit prophétique. Nais ce n’étaient que des ébauches. C’est Jésus-Christ, la fin de la justice et l’accomplissement de tous les biens, venu dans la plénitude des temps pour achever ce qui n’était qu’ébauche et faire connaître ce qui était inconnu, c’est lui qui, de même qu’il était venu pour racheter les deux sexes, a daigné les rassembler l’un et l’autre dans le véritable couvent de ses fidèles ; sanctionnant ainsi, pour les hommes et pour les femmes, le prin-