HIPPARQUE,
OU
DE L’AMOUR DU GAIN.
Et qu’est-ce donc que l’amour du gain ? Et qui sont ceux qui se livrent à cette passion ?
Il me semble que ce sont ceux qui croient pouvoir gagner à des choses qui n’ont réellement aucune valeur.
Te paraissent-ils savoir que ces choses n’ont aucune valeur, ou l’ignorer ? S’ils le savent, les hommes passionnés pour le gain sont des fous, selon toi.
Non pas fous, mais rusés, sans probité, [225b] avides ; sachant bien que les objets sur lesquels ils spéculent n’ont aucune valeur, et cependant n’ayant pas honte d’y vouloir gagner.
Cherchons un exemple de cette passion, pour le gain. Si un agriculteur sait que la chose qu’il plante est sans valeur, et que cependant il croie pouvoir gagner à la cultiver, le regarderas-tu comme un de ceux dont nous parlons ?
Il n’y a rien, Socrate, où l’homme épris de l’amour du gain ne croie qu’il y a quelque chose à gagner.
Prends garde de parler avec cette vivacité, comme si quelqu’un t’avait fait tort : [225c] efforce-toi plutôt de m’écouter avec attention et de me répondre comme si nous n’avions encore rien dit. Penses-tu que l’homme passionné pour le gain soit juge de la valeur des choses sur lesquelles il croit pouvoir gagner ?
Pourquoi pas ?
Et qui est juge de la valeur des plantes ? qui sait dans quel terrain et dans quelle saison il faut les planter ? pour nous servir aussi des belles expressions dont les habiles orateurs parent leurs discours[1].
Un agriculteur, je pense.
Mais croire que l’on peut gagner, n’est-ce pas croire qu’il y a à gagner ?
Oui, sans doute.
N’essaie donc pas de me tromper, toi qui es encore si jeune, moi qui suis déjà [226a] vieux, en me répondant, comme tu le fais, ce que tu ne penses pas : dis-moi la pure vérité. Penses-tu qu’un agriculteur qui connaît son métier, et qui sait qu’il sème une plante sans valeur, croie qu’il ait à y gagner ?
Non, par Jupiter !
Penses-tu aussi qu’un cavalier, s’il sait que le fourrage qu’il donne à son cheval, ne vaut rien, ignore qu’il perd ce cheval ?
Non.
Il ne croit donc pas gagner sur un fourrage sans valeur ?
Pas le moins du monde.
Penses-tu qu’un pilote qui aura mis à son vaisseau un gouvernail et des voiles sans aucune valeur, ignore ce qu’il en souffrira, et qu’il court le risque de périr lui-même avec son vaisseau et tout ce qu’il y aura placé ?
Certainement, il ne l’ignore pas.
Il ne croit donc pas qu’il y ait à tirer aucun gain d’un appareillement [226c] qui ne vaut rien ?
Il ne doit pas le croire.
Un général qui verrait ses troupes avec des armes qui ne vaudraient rien, croirait-il qu’il y ait là à gagner, et qu’il peut le faire ?
Nullement.
Un joueur de flûte ou de lyre qui aurait de mauvais instrumens ; un archer qui aurait un mauvais arc ; en un mot, un ouvrier quelconque, même habile, qui aurait des outils qui ne vaudraient rien, croirait-il qu’il y ait aucun gain à en tirer ?
Il n’est guère probable.
Qui appelles-tu donc passionné pour le gain ? Sans doute aucun de ceux dont nous venons de parler, puisqu’ils ne pensent pas pouvoir gagner à des choses qui n’ont aucune valeur. Ainsi donc, à t’entendre, mon très cher, il n’y a pas un homme qui aime le gain.
Mais, Socrate, j’appelle passionnés pour le gain, ceux qui, par une avidité insatiable, convoitent ardemment les moindres choses qui ont [226e] peu ou point de valeur, et cherchent à y gagner.
Du moins, mon ami, ce n’est pas qu’ils croient ces choses absolument sans valeur ; car nous venons de nous convaincre nous-mêmes que cela est impossible.
Et je le pense aussi.
Si donc ils ne le croient pas, ils l’ignorent, et s’abusent en prenant des choses qui ne valent rien pour des choses d’une grande valeur.
Apparemment.
Mais enfin, aimer à gagner, c’est aimer à faire quelque gain ?
Quelle demande !
N’appelles-tu pas gain le contraire d’une perte ?
Oui.
La perte est-elle un bien pour celui qui l’éprouve ?
Non, certainement.
N’est-ce pas un mal ?
Sans doute.
Perdre est-ce éprouver du dommage ?
C’est éprouver du dommage.
La perte est donc un mal ?
Oui.
Le gain est le contraire de la perte ?
Le contraire.
Le gain est donc un bien ?
Oui, vraiment.
Ainsi donc, aimer le bien, voilà ce que tu appelles aimer le gain ?
Il semble.
Du moins, tu conviens, ô mon ami, que ceux qui aiment le gain ne sont pas des insensés. Mais toi-même, aimes-tu ou n’aimes-tu pas ce qui est bon ?
Je l’aime.
Y a-t-il quelque bien que tu n’aimes pas, ou préfères-tu le mal ?
Non, certes, par Jupiter !
Tu aimes peut-être tout ce qui est bon ?
Oui.
Interroge-moi à ton tour ; et je t’avouerai que moi [227c] aussi j’aime tout ce qui est bon. Mais, outre toi et moi, est-ce que les autres hommes ne te paraissent pas aussi aimer le bien et haïr le mal ?
Ils me le paraissent.
Et nous sommes convenus que le gain était un bien ?
Cela est vrai.
Maintenant, tous les hommes paraissent aimer le gain, tandis qu’auparavant nous ne pouvions trouver personne qui l’aimât. Laquelle de ces deux propositions adopterons-nous pour ne pas nous tromper ?
Pour cela, Socrate, il faut, je pense, bien concevoir [227d] celui qui aime le gain ; et l’idée qu’il faut s’en faire, est, selon moi, celle d’un homme qui croit qu’il peut gagner là où les honnêtes gens ne l’osent pas.
Mais, mon très cher, ne vois-tu pas que nous venons de convenir tout à l’heure que gagner, c’est faire quelque profit ?
Qu’en veux-tu conclure ?
Et nous sommes aussi convenus que tous les hommes aiment le bien ?
Oui.
Les honnêtes gens aiment donc toute espèce de gain, si tout gain est un bien ?
Oui, mais non pas cette espèce de gain par lequel ils peuvent éprouver du dommage.
Éprouver du dommage, est-ce éprouver une perte, ou l’entends-tu autrement ?
Non ; c’est éprouver une perte.
Eh bien ! éprouve-t-on une perte, en gagnant ou en perdant ?
Mais des deux manières ; en perdant, ou en faisant un mauvais gain.
Et quelque chose de bon et d’utile peut-il être mauvais, selon toi ?
Non, certainement.
Mais ne sommes-nous pas convenus à l’instant même que le gain est le contraire de la perte, qui est un mal ?
Et je le dis encore.
Et qu’étant contraire au mal, il est un bien ?
Oui, nous en sommes convenus.
Tu vois donc que tu t’efforces de me tromper, en affirmant à dessein le contraire de ce dont nous sommes convenus.
Non, Socrate, je le jure ; c’est au contraire toi qui me trompes et, je ne sais comment, me tournes et retournes sens dessus dessous.
Doucement, je te prie ; car je ne ferais certainement pas bien si je n’obéissais à un homme vertueux et sage.
À qui ? Où en veux-tu venir ?
À mon concitoyen et au tien, au fils de Pisistrate, du dème de Philèdes Hipparque, l’aîné[2], et le plus sage des fils de Pisistrate, qui, parmi beaucoup d’autres preuves qu’il a données de sa sagesse, a le premier porté les livres d’Homère dans cette contrée, et obligé les rhapsodes à les réciter alternativement et par ordre aux Panathénées, comme ils le font encore aujourd’hui [228c] ; il envoya aussi chercher Anacréon de Téos, avec un vaisseau à cinquante rames, pour le conduire dans cette ville ; et il retint toujours auprès de lui Simonide de Céos, par les grands revenus qu’il lui donna et par des présens. Son but, en cela, était de former ses concitoyens, voulant commander à des hommes éclairés, et trop généreux pour se réserver exclusivement la possession de la sagesse. Et quand il eut ainsi répandu quelques lumières parmi les habitans de la ville, [228d] pénétrés d’admiration pour lui, il tourna ses soins vers les gens de la campagne, et éleva pour eux des Hermès dans toutes les routes placées entre la ville et chaque dème ; puis, choisissant ce qu’il trouvait de mieux dans son génie naturel ou dans ses connaissances, il le renferma dans des vers élégiaques, et l’inscrivit sur les Hermès, pour enseigner la sagesse ; [228e] de sorte que bientôt les citoyens admirèrent un peu moins ces excellens préceptes que l’on voyait inscrits à Delphes : Connais-toi toi-même ; Rien de trop ; et autres semblables, et qu’ils reconnurent plus de sagesse dans les pensées d’Hipparque. Les passants qui lisaient ces inscriptions, y puisaient le goût de sa philosophie, et accouraient de la campagne pour en apprendre davantage. Chaque Hermès avait deux inscriptions : [229a] à gauche, était le nom d’Hermès, portant qu’il se trouvait entre la ville et tel ou tel dème ; à droite, on lisait :
Monument d’Hipparque. Marche dans des pensées de justice.
Il y avait d’autres inscriptions sur d’autres Hermès, belles et en grand nombre. Celle de la voie Steiriaque, portait :
[229b] Monument d’Hipparque. Ne trompe pas ton ami.
C’est pourquoi je n’oserais jamais te tromper, toi qui es mon ami, ni manquer à ce qui m’a été prescrit par un si grand homme, dont la mort livra Athènes, pendant trois ans, à la tyrannie de son frère Hippias. Et tous les anciens disent que ces trois années furent le seul temps d’oppression pour les Athéniens, et qu’auparavant ils vivaient presque comme sous le règne de Saturne. Les hommes les mieux instruits assurent que la cause de la mort d’Hipparque [229c] n’est pas, comme on le croit généralement, l’affront qu’il fit à la sœur d’Armodius, la Canéphore[3] ; ce serait trop de crédulité. Armodius était le bien-aimé et le disciple d’Aristogiton, qui se glorifiait de son disciple et croyait avoir Hipparque pour rival. Or, il se trouva que, sur ces entrefaites, [229d] Armodius devint amoureux d’un jeune homme des plus beaux et des mieux nés qui fussent alors. On cite son nom, mais je ne me le rappelle pas. Ce jeune homme admira d’abord Armodius et Aristogiton comme des sages ; mais quand il se fut lié intimement avec Hipparque, il les méprisa ; et ceux-ci, de dépit, tuèrent Hipparque.
Tu as bien l’air, Socrate, de ne pas me croire ton ami, ou si tu me crois tel, tu ne te conformes guère au précepte d’Hipparque. Car [229e] je ne puis me persuader que tu ne veuilles pas me tromper d’une manière ou d’une autre.
Eh bien ! faisons comme si nous jouions aux échecs ; remettons le coup, pour que tu ne croies pas que tu as été trompé. Veux-tu que nous remettions ce que nous avons dit que tous les hommes cherchent le bien ?
Nullement.
Ou bien qu’une perte est un mal ?
Non.
Ou peut-être que le gain est contraire à la perte, et que faire un gain est le contraire d’essuyer une perte ?
Pas davantage.
Ou faut-il que je te remette qu’il est bien de gagner, le gain étant contraire au mal ?
Non, ne me remets pas cela.
Tu penses, à ce qu’il paraît, que le gain peut avoir quelque chose de bon et quelque chose de mauvais ?
Tu as deviné ma pensée.
Je te remets tout ce que nous avons dit là-dessus. Soit : tel gain est bon, tel autre mauvais. Mais le bon n’est pas plus gain que le mauvais ; n’est-ce pas ?
Pourquoi cette demande ?
Je m’explique : un mets peut-il être bon ou mauvais ?
Sans doute.
L’un est-il pour cela plus mets que l’autre ? ou tous deux ne sont-ils pas la même chose, c’est-à-dire, des mets ? N’est-il pas vrai qu’ils ne diffèrent aucunement l’un de l’autre, en tant que mets, et qu’ils diffèrent seulement en ce que l’un est bon et l’autre mauvais ?
Comme tu le dis.
N’en est-il pas de même de la boisson et de toutes les autres choses qui, identiques au fond, se trouvent accidentellement les unes bonnes et les autres mauvaises, sans différer entre elles le moins du monde, attendu qu’elles [230c] sont la même chose, comme l’homme est toujours homme, le bon ainsi que le méchant ?
Cela est juste.
Aucun d’eux, je pense, n’est ni plus ni moins homme que l’autre ; le bon pas plus que le méchant, et le méchant pas plus que le bon.
Tu dis la vérité.
Ne pouvons-nous pas dire la même chose du gain ? Le gain n’est-il pas toujours gain, le bon comme le mauvais ?
Nécessairement.
Celui donc qui fait une bonne espèce de gain ne gagne pas plus que celui qui en préfère une mauvaise espèce ; nul de ces gains ne l’est plus [230d] que l’autre, ainsi que nous en sommes convenus.
Non, certes.
Car le plus et le moins ne conviennent ni à l’un ni à l’autre.
Nullement.
Et comment pourrait-il y avoir du plus ou du moins pour quelqu’un dans une chose qui n’est par elle-même susceptible ni de plus ni de moins ?
Impossible.
Puisque l’un et l’autre sont également des gains, il nous reste à chercher ce que tu vois de commun dans l’un et dans l’autre qui te les fait nommer des gains ; [230e] comme si tu me demandais pourquoi j’appelle également mets un bon mets comme un mauvais, je te répondrais que quant à moi j’appelle l’un et l’autre des mets, parce que tous deux sont une nourriture solide qui peut être donnée à notre corps. Car tu accorderas que tout mets est cela ; n’est-ce pas ?
Je ne puis m’y refuser.
Je répondrais de la même manière pour la boisson. On l’appelle boisson, parce qu’elle est pour notre corps un aliment liquide, [231a] bon ou mauvais. Il en sera de même des autres objets ; efforce-toi donc de m’imiter en me répondant. Tu appelles gain celui qui peut être bon, comme celui qui peut être mauvais. Que vois-tu de commun dans ce gain bon et mauvais, qui te fait donner à tous deux le nom de gain ? Si tu ne sais que me répondre, fais attention à ce que je vais te dire. N’appelleras-tu pas gain la possession que l’on acquiert quand, en ne dépensant rien du tout, ou en dépensant peu de chose, on reçoit davantage ?
C’est bien là, ce me semble, ce que j’appelle un gain.
Diras-tu donc que celui qui, sans avoir rien dépensé, a fait un excellent repas, et a gagné une maladie, a fait un gain ?
Non, je le jure.
Mais celui qui, par ses repas, s’est acquis une bonne santé, a-t-il fait un gain ou une perte ?
Un gain.
Toute acquisition n’est donc pas un gain ?
Non, certainement.
Est-ce donc faire un gain que d’acquérir la première chose venue, mauvaise ou peu bonne ?
Non, il faut qu’elle soit bonne.
Et si elle est mauvaise, l’acquérir n’est-ce pas une perte ?
Oui, selon moi.
Reconnais donc le cercle dans lequel tu tournes : c’est que le gain est un bien et la perte un mal.
Je ne sais plus que dire.
Et je n’en suis pas surpris ; mais réponds encore à une question. Si quelqu’un en dépensant moins a reçu plus, diras-tu qu’il a fait un gain ?
Il n’aura pas fait assurément une mauvaise affaire, pourvu qu’en donnant moins d’or ou d’argent, il en ait reçu plus.
Fort bien ; je te ferai à présent une seconde question. Si quelqu’un a donné une demi-livre d’or, et qu’il ait reçu le double de ce poids en argent, sera-ce une perte ou un gain ?
Une perte, certainement ; car l’or lui revient à deux au lieu de douze.
Cependant il a reçu plus qu’il n’a donné. Est-ce que le double n’est pas plus grand qu’une moitié ?
Oui, mais l’argent n’a pas la même valeur que l’or.
Il faut donc pour déterminer le gain, connaître la valeur des choses. Ne dis-tu pas que l’argent en plus grande quantité a une plus petite valeur que l’or, et que l’or, quoique en moins grande quantité, a plus de valeur ?
Oui, car cela est vrai.
C’est donc la valeur des choses qui constitue le gain, quelle que soit la quantité. Ce qui n’a aucune valeur ne peut produire aucun gain.
J’en tombe d’accord.
N’est-ce donc pas seulement ce qui a de la valeur qui vaut la peine d’être acquis, selon toi ?
Oui, sans doute.
Et qui vaut la peine d’être acquis, l’inutile ou l’utile ?
L’utile.
L’utile n’est-il pas bon ?
Oui.
Eh bien ! ô le plus intrépide de tous les hommes, n’est-ce pas la troisième ou quatrième fois que nous sommes convenus que ce qui est une source de gain est bon ?
Il paraît.
Et te souviens-tu quelle a été l’occasion de cet entretien ?
Mais je le pense.
Si tu ne t’en souviens pas bien, je te le rappellerai. N’est-ce pas parce que tu prétendais que les honnêtes gens n’acceptent pas toute espèce de gain ; qu’ils choisissent les bons, et rejettent les mauvais ?
Oui, certainement.
Le raisonnement ne nous a-t-il pas forcé d’avouer que tous les gains, grands ou petits, sont bons ?
ANONYME.
Il m’y a forcé, Socrate, plus qu’il ne me l’a persuadé.
Peut-être la persuasion viendra-t-elle ensuite. En ce moment, que ce soit par persuasion ou par un autre sentiment, conviens-tu avec moi que toute espèce de gain, grand ou petit, est un bien ?
J’en conviens.
Conviens-tu aussi que tous les gens honnêtes désirent toute espèce de biens ? Cela n’est-il pas certain ?
Je l’avoue.
Mais tu disais aussi que les méchans désirent toute espèce de gain, grand ou petit ?
Je le disais.
Ainsi, selon ce que tu as dit, tous les hommes, bons ou méchans, aiment le gain.
Cela me paraît ainsi.
Personne n’est donc autorisé à blâmer l’amour du gain, puisque celui qui voudrait le faire, aime lui-même le gain.
Notes
[modifier]- ↑ Les mots du texte, Ἐν ὁποίᾳ καὶ χώρᾳ καὶ ὧρᾳ (dans quel terrain et dans quelle saison), forment une espèce de rime impossible à rendre en français, et recherchée alors, à ce qu’il paraît, par ceux qui se piquaient de bien parler.
- ↑ Dème de la tribu Aegéide.
- ↑ Il y avait à Athènes, auprès du temple de Minerve Poliade, deux vierges que l’on appelait Canéphores, porteuses de corbeilles, parce que, dans les Panathénées, elles portaient sur leurs têtes des corbeilles couronnées de fleurs et de myrte, et remplies d’objets destinés au culte des dieux.